Feuille de personnage Niveau: (46/75) Expériences: (91/750) Berrys: 70.569.000 B
Mer 7 Nov - 14:48
Parfois, les gens ont besoin d'un monstre.
Fort heureusement pour le Contre-Amiral, l'ouïe du cuisinier était loin d'être en reste : percevant son cri au travers de l'air lui cinglant les oreilles, le brun fronça les sourcils avant de regarder vers le bas. Il commença tout d'abord par s'immobiliser dans les airs, suspicieux. Il aurait été tellement simple de l'arrêter en lui faisant perdre du temps, d'une manière ou d'une autre... de le tromper. Mais ses pensées premières n'étaient pas effacées : le gradé qu'il regardait désormais de plusieurs mètres de hauteur n'avait rien d'un homme perfide et, quand bien même eut-il tenté un geste sournois, il se serait assuré de lui rendre au centuple. Il commença donc à redescendre par à-coups, curieux, tandis que son interlocuteur tirait de la poche intérieur de son manteau un objet qu'il identifia rapidement. Rectangulaire, d'une blancheur immaculée... une lettre ? Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier ?
Une fois arrivé à hauteur de Leilick, il se posa, tandis que le Marine l'informait des tenants de cet échange pour le moins étrange. D'une façon ou d'une autre, il semblait désarçonné de devoir réaliser ce geste. Quelqu'un lui avait remis cet écrit, qui lui était visiblement destiné... quelqu'un qui savait qu'un jour ou l'autre, le Coffe prendrait le parti de la Justice souveraine. Quelqu'un qui avait envisagé cette éventualité, à tout le moins. Malgré tout, la gêne visible du combattant avec lequel il avait eu l'occasion de brièvement joindre ses forces l'enjoignait à penser que tout ceci était mené d'une main de maître, tant et si bien que le soldat lui même semblait abasourdi d'avoir à finalement procéder à ce don. Empoignant le papier tandis qu'une idée se faufilait dans son esprit, le noiraud observa l'enveloppe plié par endroit, mais intacte dans la grande majorité. Cela ne se pouvait pas... n'est-ce pas ?
Pourtant, si.
Il s'attela à sa lecture, tandis que son allié de circonstance se taisait, dans l'expectative. C'était bel et bien ce qu'il croyait que ça serait... sans jamais avoir pu imaginer un seul instant qu'il aurait une telle opportunité. Les lettres, posées soigneusement et avec maîtrise par quelqu'un qui était non seulement lettré, mais doué dans ce domaine, firent mouche instantanément. Il n'y avait aucun doute : on l'invitait à rejoindre le fameux corps des Shichibukai. Des pirates qui, aux yeux de leurs congénères, ne valaient guère mieux que des chiens galeux attirés par la sécurité d'un emploi les rabaissant au rang de sous-fifres du Gouvernement. Pour lui, tout était différent... l'incrédulité laissa place au doute, puis à l'imagination d'une vie dénuée de fuite. Cela faisait des semaines déjà qu'il courait sans cesse pour échapper aux forces de l'autorité, décidées à le mettre derrière des barreaux. Avant cela, il leur avait échappé pendant plus d'un an avec ses camarades. Il étais las d'une telle vie : l'idée de trouver un peu de paix et de repos sans avoir à craindre une lame au dessus de sa gorge ne pouvait que lui plaire. Néanmoins...
... il devrait brader sa liberté, d'une façon ou d'une autre. Mais était-ce si catastrophique ? Avait-il seulement pu prétendre être libre, ces derniers temps ? Hanté par ses démons. Utilisé par d'autres. En proie à la rage, la haine et le mépris qu'il pouvait éprouver pour lui même. On pouvait difficilement appeler ça une vie et, dans toute la gravité que cela représentait, Heziel en avait parfaitement conscience. Avait-il tout simplement mieux à faire ? Il devait encore retrouver le Faiseur de Coups d’État... lui faire payer. Mais avec quels moyens ? Cette question le frappa et il froissa quelque peu le papier à l'idée, serrant les dents. Il n'avait pas les moyens de s'en prendre à cette ordure directement... pas encore. Mais s'il parvenait à maîtriser cette malédiction ? S'il pouvait, d'une façon ou d'une autre, se contrôler et développer encore plus ses capacités ? S'il pouvait les utiliser de façon bénéfique ? Les rôles seraient inversés. Il traquerait cette pourriture, sans relâche. Sans une once de répit. Il lui offrirait la vie qu'il avait tenté de lui offrir. Un juste retour des choses. Mais pour cela, il avait besoin de temps : un temps que sa situation de fugitif ne pouvait lui procurer.
Observant une dernière fois le numéro qui avait été laissé, considérant plusieurs paramètres, il s'astreint à la réflexion tandis que la Vice-Amirale arrivait. Elle semblait furibonde. Il l'observa quelques instants, d'un air principalement neutre, même si une pointe de culpabilité perçait dans son regard. Si elle avait saisi -et il n'en doutait pas- le contenu de ce document, alors... cela devait être difficile. Il pouvait l'imaginer, difficilement. Mais tout de même. Malgré tout, il évalua la situation sous ce nouvel angle : c'était une occasion pour lui de prouver sa bonne foi. Il n'avait jamais été d'un avis fort tranché, dans les différents rapports de force en le Gouvernement Mondial et ses adversaires : de son point de vue, chaque camp avait ses failles et ses casseroles à porter. De là à se ranger d'un côté ? il devait y réfléchir.
- Très bien. Si on vous le demande, je donnerai bientôt ma réponse, répondit-il avec gravité. Je dois y réfléchir.
Il jeta un nouveau regard à Lim Focker, qu'il sentait prête à lui sauter à la gorge eut-il eu malheur de refuser sur place. Elle n'était pas dans de bonnes conditions pour discuter... et il n'avait de toute manière pas vocation à s'éterniser ici. Ces quelques mots posés sur le papier étaient sur le point, d'une manière ou d'une autre, de changer son existence : il avait la chance de posséder une lucidité exceptionnelle, maintenant que la bataille était passée. Il devait en profiter pour tirer au clair les implications d'un tel engagement, bonnes et mauvaises. Puis, il trouverait un escargophone... et rendrait son verdict.
D'un bond, il s'envola à nouveau. L'heure de choisir son destin était arrivée.
ⒸHeziel Coffe
HRP:
Heziel accepte la lettre et dit qu'il donnera bientôt sa réponse avant de poursuivre son mouvement initial.