गलियारेषु स्वामी, बाणशूटरस्य पुत्रः ; नामधारकः
महान् ग्रामप्रमुखः et पारखी des Premiers Niveaux

Toute la population qui l’entouraient échangèrent des regards et écoutèrent avec attention ce que l’être mythologique en face d’eux avait à dire. Elle leur révélait un autre Esprit, un autre membre du panthéon. Ainsi, les histoires de réincarnations étaient véridiques et les divinités pouvaient s’incarner en des êtres mortels afin de pouvoir sortir du monde de roche et s’approcher des humains afin d’interagir avec eux. Ces révélations fournissaient certaines clés de réponses qui viendraient gorgés les légendes de cette civilisation autarcique, se perpétrant dans les générations suivantes pour finir déformer par le temps en égarant certains détails et l’authenticité d’une rencontre passant de réalité à mythe. Est-ce que certains de leurs dirigeants du passés avaient été d’autres élus porteur de l’âme, de l’essence des divinités ? Leur peuple n’était-il pas assez digne pour accueillir cette essence et voir renaître un Esprit ? Pour quelle raison les déités préféraient le monde hors des murs ? Peut-être était-ce simplement lié à une substance qui s’y trouvait, contrairement à l’intérieur de leur monde, de ce que Asmita pouvait appeler « la tour ». Cela donnerait lieu à des discussions théoriques, pour ne pas dire théologiques, durant son absence. Finalement, la gouvernementale adopta presque une posture de messie, à minima de divinité venu s’adresser à un prophète à ceci près qu’ici tous les témoins de la scène étaient les prophètes de son message spirituel. Face à l’annonce qu’elle était venu leur dévoiler la vérité sur la réalité, ils s’inclinèrent à nouveau tous devant elle, embrassant son message de déesse pour suivre ses ordres. Les ordres qu’elle déclara ne tardèrent pas à être accepter et le chef du village commença à préparer la réunion avec les autres chefs de village du peuple albinos tandis que le prêtre, gardien de la mémoire, l’amenait jusqu’au fameux sanctuaire. C’était un lieu sacrée où peut se rendaient, alors le reste de la population salua l’Esprit de la Roche tandis que l’homme obèse servait d’unique guide à la créature divine. Au bout d’une quinzaine de minutes à déambuler dans le dédale, passant dans trois types de biomes différents de ces couloirs abyssaux, ils arrivèrent enfin à destination.

Le style architectural était véritablement unique, encore différent même de la simplicité architecturale des habitations du village des albinos. Il était difficile de discerner des éléments figuratifs concrets, néanmoins il était à noter que certains endroits, notamment le mur au fond de la pièce, pouvaient faire penser à des éléments organiques ou squelettiques. Le symbole central sur ce mur était-il censé représenter un cerveau ? Une cage thoracique peut-être ? Pourquoi des tubes en sortaient ? Le bas-relief aux pieds de cet étrange représentation n’était pas plus évident à décrypter. Le centre pouvait faire penser à une paire d’aile vu de dos, mais cela ne collait pas avec le long trait qui s’étendait là où se serait trouver la tête humaine. Des symboles géométriques côtoyaient des représentations humanoïdes étrangement filiformes et flasques, ce qui semblait être des bras étant même parfois représenter comme des vagues. Au plus bas du bas-relief, presque au niveau du sol, un humanoïde plus grand que les autres tendait les bras vers un ensemble de personne, le seul symbole de magatama de la fresque se trouvant entre ce qui devait être ses mains. L'ensemble d'humains de l'autre côté lui tendaient en retour cercle surmonté d'un petit trait, comme une tige. Par endroit dans la salle, entre les piliers étranges, se trouvaient de lourdes chaînes semblant inutiles. Les structures au plafond, qui auraient pu servir de support à des lustres en soit, n’étaient pas davantage figuratives.

-चिता अत्र अस्ति, annonça le prêtre en désignant une des grandes dalles en plein milieu de la grande salle.

Celle-ci était différente des autres seulement en raison de la gravure qui la recouvrait. Il s’agissait d’un ensemble de cercles entourés de multiples spirales et au cœur se trouvait ce qui ressemblait à un fruit, d’où émanait des traits, représentation classique de rayons de lumières. D’ailleurs, en s’intéressant davantage à ces spirales entrelacés, cela n’était pas sans rappeler les motifs qui garnissaient les fruits du démon.

-अश्रु । सा अत्र अस्ति conclut le prêtre, induisant que l’artefact mentionné se trouvait sous la dalle. सा शवस्य रक्षणं करोति।

Puisque la divinité semblait s'y intéresser, il commencerait à essayer de déplacer la dalle carrée large de deux mètres, ce qui nécessiterait néanmoins l'aide d'Asmita elle-même vu le poids de cette plaque de pierre épaisse de dix centimètres. Dans les profondeurs de la tour, où pavés et dalles étaient aux yeux des albinos des éléments fruit de la nature et non des créations humaines, placer les corps sous ces pavés et dalles représentait les funérailles classiques, là où la crémation était réservé au criminel. Néanmoins, ici, il apparaîtrait, vu le statut de la dépouille, que plusieurs niveaux de dalles aient été préparés pour protéger le corps du défunt. Ainsi, une autre dalle gravée se trouvait dix centimètres sous la première, le bas relief représentant une fresque dans le même style que celle au fond de la salle. Néanmoins, ce qui attirerait bien entendu le regard d'Asmita était le collier qui se trouvait au centre de la dalle, dans une encoche gravée spécifiquement pour l'accueillir et le maintenir en place. Ce collier était le fameux symbole qui intéressait Asmita. Il brillait de mille feux au cœur des ténèbres.

Spoiler:

Branka la Hacheuse, Thurford le Bricoleur, ʾUmayyah ibn ʿAbd Šams
Membres du Syndicat des Parias, Chef du groupe d'ouvriers renégats

-Nous vous remercions pour votre soutien, répliqua Thurford.

-Nous porterons au regard des autres membres du Syndicat notre alliance, ajouta Branka. Bon courage pour la suite de votre périple.

-Ce sera fait, répondit Abdel. Si vous passez par Burj Babil sur la route retour, n'hésitez pas à venir nous acheter des vivres et tout ce dont vous aurez besoin pour revenir sur les territoires gouvernementaux. Je vous souhaite bon voyage !

Les ouvriers quant à eux accompagnèrent les membres de la Couronne pour venir à la découverte de leur navire et discuter des modalités du voyage. Aucun d'entre eux n'avaient pris la mer dans leur vie et ils s'inquiétaient du voyage. Certains craignaient le fameux mal de mer tandis que d'autres se demandaient comment les navires résistaient aux terribles tempêtes du Nouveau Monde. Certaines étaient en effet en mesure de faire trembler Burj Babil et depuis les sommets de la ville-chantier il n'était pas rare de voir la puissance de la nature se déchaîner dans le lointain. Il faudrait donc rassurer ces terriens - ou touriens ? - avant que ces derniers n'embarquent et prennent le large pour éviter des mouvements de panique. ʾUmayyah de son côté posait des questions sur leur destination, sur la consistance et le fonction des îles célestes afin de réfléchir durant la route aux différences qu'il allait devoir prendre en compte pour bâtir la structure qu'on lui commandait. Cela fait, ils partiraient rassembler leurs affaires et boucler certains détails personnels avant leur longue absence, conduisant d'ailleurs un des ouvriers à revenir demander si sa femme et ses enfants pouvaient venir avec lui. Un autre retourna voir Branka et Thurford afin de discuter de la protection de sa propre famille durant son absence. Agon ou Yzis pouvaient ainsi faire des propositions ou discuter avec les ouvriers pour en savoir plus ou pour les soutenir, mais ils pouvaient également les laisser s'organiser seuls.

नामधारकः
महान् ग्रामप्रमुखः et पारखी des Premiers Niveaux

Le compte que fit Asmita lui permit de calculer environ 350 personnes. Créant de rien un symbole protecteur que seul le prêtre avait eu l’occasion de voir sur la fresque du sanctuaire, seule représentation de la Larme d’en Haut existant ayant été réalisé, le peuple albinos s’inclina une nouvelle fois en acceptant le présent divin que la plupart d’entre eux décidèrent rapidement d’arborer. C’était un signe. Cette bénédiction faisaient d’eux des êtres élus, le clan qui avait raison. Asmita venait de renforcer l’altérité au sein des villages des premiers niveaux en donnant à l’un d’eux le sentiment d’être supérieur aux autres, d’être légitime par le lien qui les nouaient à l’Esprit de la Pierre. Il viendrait un jour où cela les conduirait certainement à mener des conflits contre d’autres villages pour assumer leur statut de dirigeants des Premiers Niveaux, mais ce temps là n’était pas encore venu. La gouvernementale venait de donner une nouvelle impulsion au sein de leur culture et orientait par chacun de ses gestes les décennies, voire les siècles, à venir de la géopolitique des albinos isolés de Burj Babil.

Mais une fois arrivé dans le Sanctuaire, fruit de l’héritage du Tireur de Flèches, Asmita fut surprise de découvrir un style qui ne s’intégrait absolument pas au reste de Burj Babil, et qui ne semblait relever de rien de connu. Et il fallait dire que face aux questions, le prêtre n’avait pas non plus de réponse clair, seulement ce que les légendes disaient.

- एकं प्रतीकम् । तस्य अर्थं वयं न जानीमः। répliqua concernant le mur avant de répondre pour le symbole que Asmita considérait être celui d’un fruit du démon. प्रथमपृथिव्याः हृदयं यत् अस्माकं पूर्वजाः रक्षन्ति स्म । अस्माकं पूर्वजाः बाणशूटराय दत्तवन्तः येन द्वितीया पृथिवी जन्म प्राप्नुयात्।

Il transmettait ce que ses prédécesseurs lui avait transmis. Ce rôle de gardien de la mémoire était d’ailleurs également un héritage qui semblait remonter au temps du Tireur de Flèches mythique. Néanmoins, il n’aurait pas l’occasion d’en découvrir plus des souvenirs de l’Esprit de la Roche car cette dernière lui demanda de s’en aller et il ne put que s’exécuter. Seule dans le temple, la maudite utilisa son pouvoir, pris des photos puis se décida à entrer en contact avec la magatama. Lorsque ses doigts touchèrent l’objet, c’est un sensation puissante qui l’envahirait. Une sensation de vie, une énergie incroyable, presque enivrante. C’était visiblement une gemme, mais pourtant on pourrait croire qu’elle était vivante. L’énergie qui s’en dégageait n’était pas simplement lumineuse, c’était plus fort que cela. Cette pierre, comme l’architecture, ne ressemblait à rien de connu. L’artefact jouait visiblement un rôle, mais il était difficile de savoir lequel. Quelle était cette énergie ? À quoi pouvait-elle servir ? Fallait-il libérer cette énergie contenu dans la magatama ou il s’agissait d’une sorte de pile générant cette énergie ?

En tout cas, la maudite s’enfonça, traversant au total trois dalles, toutes espacés d’une zone d’air, avant d’atteindre la cavité où se trouvait normalement la dépouille. Eclairant le noir à l’air de la roche lumineuse, Asmita put découvrir ce qui se trouvait enterré dans ce sanctuaire.

Spoiler:

Était-ce un cercueil de métal ? Avec la technologie cyborg répandu à l’époque d'Asmita, il était aussi possible de penser à une combinaison cybernétique, mais cette technologie n'existait pas par le passé. La forme était humanoïde, mais ce qui ressemblait à un casque ne moulait pas véritablement les contours du visage. D’ailleurs, aux deux cavités qui pouvaient faire penser aux yeux s’ajoutaient un troisième point à ce qui aurait pu être le milieu du front, une sorte de trappe qui aurait certainement pu s’ouvrir. De plus, de ce pseudo-cercueil partait des tubes plongeant dans les murs et reliés à une machinerie souterraine qui avait été enterrés sous les autres dalles environnantes. C’est alors que l’Archer pourrait se rendre compte que sur le dispositif situé entre les mains, où ce qui correspondait aux mains, se trouvait un dial… un visio-dial plus précisément. Asmita pourrait certainement en découvrir le contenu.

Il y avait quatre photographies dans ce dial. La première était une photographie de Monkeypeia et d’un étrange bateau sans voile, ou en tout cas un objet flottant non identifié, semblant amarré au large de l’île mais étant trop loin pour que l’on puisse en voir les détails. La seconde était une photographie d’Hunter Island. La troisième était celle d’une fresque.

Spoiler:

Enfin, la quatrième et dernière photographie était celle d’une femme se trouvant dans un pseudo-cercueil du même type que celui présent dans cette tombe, mais semblant beaucoup plus sophistiqué, avec davantage de tuyaux qui venaient s’enfoncer dans les murs d’un temple ressemblant grandement au sanctuaire où Asmita se trouvait. Presque comme si cette photographie avait servi de modèle. Cela permettait d’ailleurs à la gouvernementale de noter que le mur du côté où elle était entrée n’arborait pas cette esthétique particulière et mystérieuse, étant un simple mur de pierre de Burj Babil classique. Néanmoins, un dernier détail était à noter, en dehors du fait que là le pseudo-cercueil métallique était au sein même de la pièce photographié et non enterré, à savoir que l’étrange pseudo-cercueil métallique de la photo était ouvert en deux et dévoilait le corps qui se trouvait en son sein, une personne semblant belle et bien vivante avec ses trois yeux ouverts…

Spoiler:

Alors que Asmita retirait la gemme, l’énergie immense qui l’inonda lui donnerait assurément une sensation particulièrement puissante. Il ne s’agissait pas d’un gain de force ou d’une sensation dans ce genre. C’était plus comme… Un sentiment de jeunesse, comme si ce qui l’entourait n’avait plus autant de prise sur elle. Arrêtait-elle de vieillir comme elle supposé pour Abyss Archer ? La sensation ne serait pas très différente non ? Mais elle n’avait pas l’occasion de s’intéresser davantage à cela. Quelque chose avait changé. Asmita pouvait le sentir, dans la roche qui l’entourait. Certains recoins des premiers niveaux semblaient s’être soudainement affaiblis structurellement. Le support de Burj Babil lui aussi semblait par endroit se craqueler d’un seul coup. Un, deux, trois, puis dix, puis vingt créatures chutèrent dans le sol dans certains biomes des couloirs inférieurs. Etaient-ils raides morts ? Que se passait-il dans les Premiers Niveaux ? La structure métallique du temple sembla également s’affaiblir. Plusieurs des décorations métalliques se décrochèrent des murs sous l’effet de leurs propres poids. La « cage thoracique » glissa également hors de son mur et s’entrouvrit, dévoilant son contenu. Cela ressemblait presque à un automate… Et il avait des ailes

Spoiler:

C’est alors que des bruits sourds résonnèrent, comme si quelqu’un frappait quelque chose. C’est alors que la dalle au sol se souleva. Baignée par une faible lueur dorée rémanente émanant d’en bas, rappelant fortement la couleur de Magatama, Une silhouette se dressa hors de terre, une silhouette dessinant de toute sa hauteur une masse presque filiforme de sombre. Mettant enfin un pied dehors, elle se révéla finalement faire quatre mètres de haut. Sa peau craquelée s’avérait d’un blanc immaculée, tout comme sa chevelure et ses deux yeux aux iris éburnéennes semblant luire dans les ténèbres. S’il y avait troisième œil, il était peut-être cachée derrière la chevelure qui tombait doucement sur son front. La femme qui se tenait là ne semblait pas très vieille. Pour un humain, on aurait pu croire qu’elle avait une trentaine d’année dans le pire des cas. Détaillant Asmita, le regard de la femme s’assombrit. Une femme qui avait un air étrangement familier, comme si elle ressemblait à quelqu'un... Oui, elle avait un air d'Abyss Archer mais malgré tout son visage semblait bien moins rude, froid mais doux.

Spoiler:

-Tu n’es pas Abyss. Qui ose réveiller la Déesse des Profondeurs avant l’heure de la bataille pour le Règne Eternel ?

Faisant craquer son cou, la femme sorti du tombeau regarda sa main droite qu’elle tendit et détendit avant de sembler satisfaite.

-Rendez le Magatama. Vous ne savez pas ce que vous faites.

Tournant le regard vers le petit être qui était prisonnier jusque-là de la « cage thoracique », elle s’approcha de lui et posa sa main sur celui-ci. Il s’activa alors et se redressa, s’aidant de sa lance et observant Asmita puis celle qui l’avait réveillée.

-N’étais-tu pas sensé défendre le Magatama si quelqu’un tentait de s’en emparer ? Ton système est défaillant ou avais-tu trop peur ?

Elle ne semblait pas prendre en considération la possible que les systèmes du petit robot aient vieillit.

-Ne m’oblige pas à employer la manière forte.

Serrant le poing, l’Archer déploya du haki de l’armement sur son avant-bras tandis que son regard devenait de plus en plus sombre, étrangement sans qu'aucun de ses traits ne perde en douceur. Elle fit un premier pas, puis un second. Le robot ailé la suivait, brandissant son arme en direction de la gouvernementale. Qu’est ce que cette dernière déciderait ? Rendrait-elle l’artefact ? S’enfuirait-elle au travers de Burj Babil avec sa malédiction ? Irait-elle demander de l’aide au village ? Tenterait-elle de discuter ? Asmita Archer devait désormais assumer d’avoir retirer le Magatama, l’objet le plus précieux qui existait à Burj Babil.

Automate inconnu, ??? Archer

Celle qui semblait presque être revenue à la vie s’arrêta face à l’annonce de celle qui l’avait réveillée en s’emparant de l’artefact dont elle ignorait la valeur.

-Tes cousins ? Abyss a encore eu des enfants ?

Demeurant sur ses gardes vis-à-vis de l’annonce, elle continua d’écouter avec attention ce que Asmita avait encore à dire afin d’en savoir plus sur le contexte actuelle. Ainsi, elle se contenta d’hocher la tête pendant un certain temps. Un sourire apparut lors de l’annonce finale, l’aspiration de celle qui était presque une pélerine en quête des origines divines d’une part de l’humanité.

-Je vois… Le fruit de l’arène est à nouveau entre les mains d’un des enfants d’Abyss. Une coïncidence presque trop grande pour que ce soit un hasard. Tu pensais peut-être que c’était moi qui m’en était emparé, déclara l’Archer ancienne en lançant un regard vers le bas-relief de l’échange du Magatama avec le fruit. En vérité, je suis venu avec le premier enfant terrestre des Archer, Girvaṇabhaṣa. Nous avons fait croire que ce serait moi qui utiliserait le pouvoir se trouvant dans le fruit que les humains d’ici vénéraient comme une relique divine sans y toucher, mais c’est lui qui l’a avalé et à quitter Burj Babil avec la malédiction tandis que je restais ici joué mon rôle de déesse et de gardienne de ce Magatama.

Faisant quelques pas de côté, l’être céleste observé l’enfant du temps présent.

-Je suis Heaven Archer, la cousine d’Abyss. Alors ne cherche pas plus loin si tu cherches la raison pour laquelle ta lignée est dévorée par l’ambition : vous êtes les enfants des dieux de ce monde. Lorsque viendra l’heure de l’avènement du Règne Eternel, tous les terriens seront les sujets des Archer.

Après s’être demandé intérieurement combien de temps s’était écoulé durant son sommeil, Heaven observa la gemme étrange dont le pouvoir continuait d’affluer, sa lumière vacillant par moment.

-On dirait que quelqu’un joue avec les lois de cet espace-temps en ce moment-même. Les canalisateurs du flux le ressentent, annonça-t-elle tout en observant la réaction d’Asmita afin de voir si celle-ci comprenait ce qu’elle venait de dire. C'est en effet l'emblème que nous avons choisis pour les Archer en arrivant sur Terre après que Abyss aient apporté les Sept Magatamas avec elle, mais c’est intéressant qu’il soit devenu un véritable symbole de protection. Peut-être un souvenir de la manière dont nous avons décidé de l’utiliser.

Heaven esquiva le sujet de la Lune, mais ses pensées s’en retournaient naturellement vers cet astre ainsi que le lien qui unissait les Archer aux Lunarias.

-Cette lignée « humaine » des Archer… Ce sont les descendants d’Abyss. Je n’ai pas enfanté de mon côté, mais je sais qu’il existe au moins une autre lignée descendant des nôtres.

Heaven tandis alors sa main en direction d’Asmita.

-Je peux t’aider à découvrir certains secrets, à connaître la vérité sur ta famille et à exploiter le potentiel latent qui dort dans ton sang… Mais tu dois me rendre le Magatama en échange. Je ne peux pas laisser un objet aussi dangereux entre les mains de quelqu’un qui n’a aucune idée de comment il fonctionne… Sans parler du fait que le destin de Burj Babil sera modifiée. D’ailleurs, à combien d’étages s’élève désormais cette tour ? Les Surfaciens ignorent toujours l’existence des Abyssaux j’espère ?

Le sujet semblait important pour l’Archer ancienne. Est-ce que son titre de Déesse des Profondeurs était un but ou un moyen ?

Automate inconnu, Heaven Archer
Déesse des Profondeurs de Burj Babil

-Oui. Girvanabhasa est le premier Archer d’Hunter Island. Nous avions choisis cette île pour être le berceau de notre avènement et c’est là que Abyss a plongée dans le sommeil. Je n’étais pas chargée d’élever son enfant, nous menions une opération entre alliés pour ainsi dire et j’ai décidé de rester ici afin de jouer mon rôle de déesse auprès de ce peuple afin de préparer le futur, comme nous notre rôle l’a toujours été depuis que Abyss s’est endormie. Nous savions pour le fruit de l’arène car nous avons retrouvé les écris de ceux étant à l’origine de la construction de Burj Babil et avons compris comment ils étaient parvenus à se défendre de ceux qui en avaient après eux.

Heaven marqua une pause et répliqua directement à la question suivante.

-Puisque nous sommes des dieux, vous êtes une lignée de demi-dieux si l’on peut dire. Vous êtes les Fils du Ciel d’où nous sommes descendu pour diriger les humains… Les Magatamas ne sont pas en mesure d’ouvrir des dimensions. Elles ont un rôle précis, en tant que source d’énergie, en tant que canalisateur du flux de l’espace-temps. Mais vous vous trompé : il ne m’a pas ramené à la vie. Je n’étais pas morte, je dormais. En retirant le Magatama, vous m’avez réveillés, en arrêtant le caisson de sommeil. Ce n’est pas comme si nous allions mourir sinon, mais nous vivons depuis si longtemps que nos souvenirs se dérobent au bout d’un moment. Grâce à ces caissons, nous pouvons traverser le temps en conservant ces souvenirs et … Non rien… La fresque est celle du sanctuaire d’Abyss en effet et évoque son arrivée sur Terre. Les Magatamas servent à alimenter nos caissons de sommeil. Ce sont en partie des sources d’énergie après tout. Mais vous avez raison, leur particularisme en font les garant d’une protection particulière, à moins que l’on puisse voir ça comme une condamnation, un enfermement…

Elle n’était pas clair, mais de toute manière elle n’allait pas révéler la véritable nature des Magatamas, cette vérité qui échappait même à ce prétentieux Imu, en tout cas c’était le cas la dernière fois qu’Abyss avait eu l’occasion de le rencontrer.

-Je les ai traités tous comme des enfants, donc métaphoriquement ils peuvent en être. Mais c’est vrai, aucun d’entre eux n’est véritablement ma descendance.

Face à la détermination d’Asmita, Heaven fut surprise.

-Si je ne plonge pas à nouveau dans le sommeil avec le pouvoir du Magatama, tu peux choisir de retrouver Abyss et rassembler les Magatama afin d’entrer dans les dernières étapes de préparation du Règne Eternel. Néanmoins, si tu désires prendre le relai et protéger Burj Babil, tu peux entrer dans le caisson et dormir à ma place en attendant qu’Abyss ne viennent te chercher, j’espère que ton espérance de vie est suffisamment longue.

Elle leva ses yeux vers le mur que pointait son interlocutrice.

-C’est une bonne chose et une bonne idée. Il faut absolument préserver cette population en vue du Règne Eternel. Cela fait partie de notre plan. 284 étages, cela commence à faire beaucoup. Peu importe maintenant, le sort des Surfaciens n’a pas grand importance. Et donc Burj Babil est un carrefour commercial, exactement comme je l’espérais jadis. Les humains ont bien suivis les impulsions que nous leur avons donner. Les graines que nous avons planté ont germés pour ainsi dire.

La fin la fit réagir.

-En effet, Impel Down est un nom que je ne connais pas… Serait-ce un second chantier à côté d’Impel Up ?

Heaven Archer
Déesse des Profondeurs de Burj Babil

-Bien entendu. C’est celui de l’image qui accompagnait la fresque voyons. Normalement, c’est le rôle du chef du clan Archer sur Hunter Island que de garder son emplacement et son existence secrète. Si jamais tu souhaites y pénétrer, il te faudra donc te rendre sur Hunter Island et voir avec l’actuel chef du clan.

L’hypothèse d’Asmita quant à l’effet du caisson fit sourire Heaven.

-L’énergie du Magatama est une énergie particulière, qui n’a pas d’équivalent avec toutes les autres sources d’énergie de ce monde. Cet objet défie même notre compréhension du fonctionnement de l’univers à vrai dire.

Beaucoup de théories scientifiques avaient été émises par les « dieux » descendus sur Terre, ainsi qu’en se basant sur le savoir ancestral dont Abyss Archer avait hérité.

-Pour comparer, savez-vous d’où les fruits du démon tirent leur pouvoir ? L’incompréhension est un peu la même.

Quand à la décision d’Asmita, ce fut la plus logique. Heaven avait proposé le caisson afin de faire comprendre à celle-ci la différence fondamentale qui existait entre les « dieux » et leurs lignées. Abyss comme Heaven pouvaient se permettre de plonger dans ce sommeil en raison de leur propre condition prétendument divine. Cela faisait partie des différents aspects de leur plan. Et pour savoir s’ils avaient dormis suffisamment, il fallait qu’elle sache.

-En quelle année somme-nous ? Si Abyss s’est réveillée avant moi, nous devons être à seulement quelques décennies de 1524 non ? Il faut rassembler les Magatamas et récupérer notre propriété avant cette date.

Asmita demandait des explications pour comprendre la quête qu’elle allait embrasser. C’était normale après tout. Il fallait qu’Heaven lui explique des événements remontant à des temps lointains.

-Les Sept Magatamas, une fois rassemblés, pourront utiliser suffisamment d’énergie pour nous assurer de triompher de nos ennemis. Le Règne Eternel, c’est l’appropriation de toutes les sources d’énergie dans la main d’une seule organisation afin de tenter de contrôler le monde. Et si nous n’avons pas été réveillés par le passé, je pense alors que pour l’heure c’est le Gouvernement Mondial qui est le plus avancé dans la quête du Règne Eternel, depuis que les 20 souverains ont anéantit l’Ancien Royaume qui lui voulait plutôt tenter quelque chose d’autre.

Ce que Heaven venait de révéler là avait une importance considérable. La portée de ces paroles allait au-delà des informations que contenaient la plupart des ponéglyphes disséminés aux quatre coins du monde. Cette explication ne figurait pas dans ces immenses blocs de pierre pour la simple et bonne raison que le Règne Eternel n’était pas un point de vue non issu de l’Ancien Royaume mais des fondateurs du Gouvernement Mondial.

-C’est une bonne idée pour faire évoluer leur mentalité. Faites donc et ne leur révélés pas que j’ai été réveillé : je vais remonter et quitter Burj Babil sans les rencontrer. Je reviendrais vers eux récolté les fruits des graines que nous avons semés lorsque les Sept Magatamas seront rassemblés.

La dernière partie de l’échange fit étrangement rire l’Archer primordiale.

-Décidemment, il a un grand sens de l’humour. Je comprends. À l’époque où je me suis enfoncé ici, à Burj Babil, le chantier de construction de votre Impel Down prenait le non d’Impel Up. C’était prétendument une tour devant s’élever dans la mer, comme Burj Babil presque, et servant pour les travaux forcés, mais j’imagine qu’il s’agissait justement d’enfoncer cette construction comme fondation de la prison sur l’emplacement de la prison qui y existait déjà auparavant, si je visualise bien la zone géographique que tu me décris.

Heaven Archer
Déesse des Profondeurs de Burj Babil

-Il y a une Révolution, des Time Travelers… contre Oraghnar… Intéressant ma foi. Et donc Ghetis Archer est à la solde du Gouvernement Mondial et s’apprête à offrir une porte d’entrée vers les territoires célestes aux forces gouvernementales… Merci pour ce résumé, je pense avoir saisit les enjeux importants vis-à-vis de notre quête. Cela me donne une petite idée d’où Abyss aurait pu se rendre vu l’état de la situation… Oh, c’est peut-être une fausse piste alors je préfère aller vérifier moi-même pendant que tu te chargera d’étudier les pistes pouvant se trouver à Hunter Island.

La remarque d’Asmita sur les livres d’histoire amusa presque Heaven.

-Ce n’est pas très étonnant qu’il n’est pas envie de donner les clés de compréhension de tout cela à d’autres. Plus il y aura de personnes informés, plus cela fait de concurrence dans la course.

L’Archer avait dormi bien longtemps et ignorait tout de la course au One Piece, mais celle-ci était une bonne comparaison : tous les pirates étaient à sa recherche et la concurrence était grande. Si Gol D. Roger n’en avait parlé qu’à une poignée de personne, ce fabuleux trésor n’aurait-il pas déjà été retrouvé ?

-C’est en effet 20 royaumes qui se sont unis dans un but commun, employer toutes les ressources du monde pour le profit exclusif de leurs dirigeants. Je crois qu’ils se font appeler Dragons Célestes non ? En tout cas, l’Ancien Royaume voulait faire quelque chose que les 20 royaumes initiaux ne comptaient pas laisser faire. Lorsque je me suis endormi, le Gouvernement Mondial avait déjà effacé de l’histoire une bonne majorité de tout ce qui se rapportait aux cents années de conflit. Pour être franche, nous n’étions pas encore ici-bas durant ce siècle, mais durant celui qui suivit. C’est pour ainsi dire la défaite de l’Ancien Royaume qui a abouti à l’arrivée des Archer sur Terre en quelque sorte.

Enfin, Asmita posa ses dernières questions.

-Même si tu es une lointaine descendante, une partie de ton sang, de tes gênes, aussi infime puisse-t-il être, est divin. Cela fait des Archer des êtres prédisposés naturellement à être puissant. Néanmoins, la différence qu’Abyss et moi partageons en tant qu’Archer par rapport aux autres dieux, notre troisième œil, a donné à… nos âmes… des prédispositions naturelles. Puisque nous sommes des dirigeants nés, nous avons tous en nous du haki royal. Peut-être ne l’éveilleras-tu jamais, mais même dans ce cas ce potentiel de souverain inné est celui qui te permettra de dépasser tes limites. Ensuite, concernant les Abyssaux… Je pourrais dire qu’il s’agit d’une expérience scientifique dont j’étais chargé en restant ici. Lorsque viendra le moment de se soulever, ils révéleront toute leur utilité… Du moins je l’espère. Quant à cet automate, il s’agit d’un de mes soldats. Beaucoup d’entre défendent l’endroit d’où nous venons. Si tu souhaite l’embarquer, libre à toi, mais je crois que ses fonctionnalités sont trop détérioré pour qu’il soit véritablement utile.

Enfin, Asmita demanda en quelque sorte de démontrer sa stature divine à l’aide d’un affrontement.

-Je ne compte pas t’écraser ou te blesser puisque tu as accepter de servir notre cause. Mais je vais te montrer un fragment de celui-ci en partant.

Heaven donna alors un coup de poing dans le vide à côté. L’air sembla se fracturer et un passage s’ouvrit vers un autre sanctuaire qui semblait étonnamment similaire à celui où Asmita et elle se trouvaient présentement. Néanmoins, il y avait des pierres gravés, des armes en métal dans un coin, une armure décrépit adossé à un mur et quelques cadavres éparpillés dans la salle. Heaven plissa les yeux, se demandant ce qu’il s’était passé. Sans un mot de plus elle passa au travers de la cassure qui se referma derrière elle, ne laissant aucune trace de son passage.

Heaven Archer
Déesse des Profondeurs de Burj Babil

-Tu es vive d'esprit.

Se fut la réponse qu'offrit la déesse à la dernière intervention de Asmita avant de disparaître par le passage qu'elle avait et qui se referma.

En silence, elle balaya la salle du regard. Ce n'était pas du tout normal. que s'était-il passé ? Elle s'approcha alors du caisson de sommeil. Il manquait la pierre, c'était évident et il était vite. Ganion était déjà sortie du sommeil lui aussi ? Il avait reconverti la salle de sommeil en armurerie ? Quand on y réfléchissait, ce n'était pas très étonnant de sa part. Ganion était un militaire dans l'âme, un homme-pierre au sang chaud qui aimait se battre et fonçait volontiers dans le tas. C'était jadis le bras armé d'Abyss lorsque le groupe prit la décision qui convenait pour eux. S'il y avait bien un des leurs qui avait dû préparer le monde à leur retour, cela devait être lui. Est-ce qu'une armée attendait déjà de se mettre en marche pour écraser leurs adversaires ? Ouvrant la porte pour sortir, après quelques mètres elle tomba sur un ensemble de bas-relief reconnaissable, montant notamment une armée de créatures maléfiques semblant presque marché sur la mer afin de venir s’en prendre aux vaillants soldats défendant leur patrie. C’était presque touchant.

Un sourire aux lèvres, elle observa les couloirs qui étaient remplis de matériel divers. On croirait vraiment que les lieux étaient habités et pourtant il manquait l’essentiel : des êtres de chair et d’os. Pas âme qui vive de se trouvait dans ce sanctuaire plus ancien encore que la venue des Archer sur Terre. Les lieux avaient été désertés récemment. Il fallait qu’elle retrouve rapidement Ganion afin de comprendre ce qu’il pouvait bien se passer. Pénétrant dans l’immense salle du trône, le trône en questionnant ayant été façonné dans un météore d’obsidienne ramené par Ganion sur Terre lorsqu’ils étaient descendu du Ciel. C’est alors qu’une voix l’interpella.

-Vous n’êtes pas de l’Eclipse Destinée vous…

Spoiler:

Goldfroy de Brasilion avait fuit Camaaloth afin de ne pas tomber aux mains de l’ennemi. Il était parvenu à remonter la piste de l’Eclipse Destinée jusqu’à leur quartier-général, désormais vide puisque toutes les forces disponibles avaient été déployés pour la guerre. Goldfroy attendait là patiemment, espérant avoir sa chance quand quelqu’un reviendrait ici. Son objectif était d’éliminer un ou des leaders de l’organisation révolutionnaire, mais à la place une femme étrange se présentait à lui. Une femme qui lui rappelait l’une des mosaïques du château royale où des êtres très grands et entièrement blancs aidaient le camp des Avalon durant la fameuse guerre ayant ébranlé Kingadomu il y a plus de sept cents ans. C’est alors qu’il comprit : la disparition du roi avait conduit les Dieux à envoyé l’un des leurs pour aider à restaurer les Avalon ou leurs alliés sur le trône de Kingadomu. Cette Déesse de la Lune était donc en désaccord avec les autres dieux si ceux-ci ne réagissait que maintenant. Il vint alors se prosterner devant Heaven.

-Ô Déesse, je serais votre épée en ces terres. Le roi est tombé, mais puisque vous êtes venu porter votre courroux sur Terre, nous pouvons venger sa mort.

L’Archer arqua un sourcil.

-Fais-moi un compte-rendu détaillé des derniers événements, que je sois certaine de bien comprendre.

C’est alors que Goldfroy commença à raconter la guerre civile qui venait d’ébranler le royaume et dont il venait tout juste de s’extirper, Camaaloth étant tombé le jour même. Pendant ce temps, Heaven commença à observer en détail la salle, jusqu’à ce qu’un détail attire son attention prêt du trône. Des éléments étranges se trouvaient dans le récit de cet humain, mais c’est seulement à ce moment là qu’elle comprit la gravité de la situation. Ses yeux s’agrandirent et son poing se referma alors qu’une envie meurtrière naquit dans ses entrailles. Son haki royale explosa alors dans la salle sous le coup de la colère. La statue centrale dans le mur, au milieu des bas-relief lui était extrêmement familière. En effet, cette statue n’était autre que Ganion, son compagnon d’arme devenu Dieu de la Guerre de Kingadomu. C’était son cadavre qui était là, encastré dans le mur tel un trophée, les coups de lame ayant mis fin à sa vie encore perceptible dans son corps de pierre.

-Ils paierons cela de leur misérable vie !

गलियारेषु स्वामी, बाणशूटरस्य पुत्रः
महान् ग्रामप्रमुखः des Premiers Niveaux

Face au pouvoir sacrée d’Asmita, le chef de la plus importante tribu s’inclina, suivit des chefs des autres clans qui n’avaient pas voulu croire les missives. D’ailleurs il manquait le chef du village le plus à l’est qui n’avait pas voulu venir. Mais face à cette démonstration de puissance, tous devaient s’incliner devant l’Esprit de la Roche, Asmita Raja Archer venu apporter la sérénité à leur existence pour les générations à venir.

- अगाधजनाः

Répétèrent-ils tous en cœur après la révélation divine. Montant pour rejoindre le sanctuaire, ils s’installèrent tous, en position de déférence envers Asmita, la réincarnation des Archer, celle qui apportait une nouvelle parole à leur foi, qui venait ravivait les liens qui unissait cette population à l’humanité. Ils observèrent les changements notables de lieu sanctifié où ils ne venaient que rarement, les nouvelles statues notamment qui s'imposaient et donnaient presque une dimension plus humaine au lieu. Les chefs des autres villages décortiquaient du regard la gouvernemental venu d’ailleurs, détaillant les différences qu’elle arborait par rapport aux albinos qu’ils étaient. Qu’allait-elle leur dire ? Qu’est ce qui les attendaient désormais ? Les révélations divines étaient rares et ils devaient se sentir chanceux de rencontrer l’un des esprits de leur croyance de leur vivant. Le prêtre qui avait accompagné Asmita vint également se positionner, prêt à donner ses conseils et son interprétation des mots de l’Esprit de la Roche afin de faciliter le dialogue entre cette dernière et le peuple des Abyssaux, ceux là même qui en vénérant les profondeurs terrestres vénéraient l’Abysse de ce monde, celle-là même qui leur avait donné naissance selon leur croyance.

Ils n’osaient même plus parler et attendaient sagement de savoir pourquoi ils avaient été convoqué par le tout puissant Esprit de la Roche. Le chef du village central leur avait donné son idée, à savoir qu’elle allait demander le consentement de tous pour les enfermer et les protéger du reste du monde supérieur, des hauteurs qu’ils craignaient comme s’il s’agissait de l’enfer. Néanmoins, toutes les oreilles étaient ouverte.

गलियारेषु स्वामी, बाणशूटरस्य पुत्रः
महान् ग्रामप्रमुखः des Premiers Niveaux

Avec une grande attention, les chefs écoutaient les propos de l’être millénaire qui animait la roche sous leur yeux afin de leur présenter, tel un film, la manière dont fonctionnait leur monde. Elle leur présenta une interprétation des événements, antagonisant un peu plus l’adversité afin de s’accorder avec la xénophobie des albinos nommés Abyssaux, louant leur nature d’élus. Eux, les élus d’Heaven. C’est alors qu’Asmita suggéra l’invasion des habitants des étages supérieurs, soulevant un mouvement de murmures, des visages circonspects et d’autres animés par une colère livide, signe qu’ils étaient prêt à partir à la guerre pour défendeur leurs pierres, et non pas leurs terres, si la situation l’exigeait. Les Esprits luttaient également à leurs côtés, n’abandonnant pas ceux qui ont chérit la Roche, ont conservés avec respects leurs traditions et plaçaient leurs morts sous les dalles du rez-de-chaussée. Cela la conduisit à enfin présenter l’aster céleste, le globe blanc immense que les Abyssaux ne parvenaient même pas à se représenter mentalement, eux qui n’arriveraient même pas à s’imaginer ce qu’était le ciel, incapable de s’imaginer un espace sans plafond. Enfin, elle aboutie à sa phase de déification de Ghetis, faisant de ce dernier une sorte de messie chargée de renvoyer les monstres des étages supérieures à leur monde d’origine, cette fameuse Lune semblant servir de prison à ces créatures, un enfer digne de la péjoration des hauteurs qui imprégnait toute cette culture abyssale. Asmita retracer véritablement le panthéon dans un discours voulant percer les mystères de la religion, tracer les contours du savoir religieux afin de combler les vides avec un argumentaire sous-jacent légitimant, favorable à leur famille. Asmita se faisait une véritable politicienne en manipulant l’histoire mythique à son profit pour nourrir une propagande, une volonté profondément politique peu importe si elle-même avait conscience ou non de cette valeur dans cette action. Le message centrale, celui du retour inespérée des déités des premiers temps sonnait comme un message d’espoir, un message libérateur. Ils seraient donc un jour débarassés des menaces des hauteurs et pourraient vivre en paix, sans crainte que le nombre d’adolescents rebelles partant explorés les hauteurs et mourant continue de grimper.

Comme toute bonne apparition divine, la venue de l’Esprit de la Roche était éphémère et elle annonçait son départ. Elle avait une mission à accomplir maintenant que les « élus » lui avaient rendu ses souvenirs. Le peuple rassemblé salua ainsi à l’unisson l’Esprit de la Roche en s’inclinant une nouvelle fois, souhaitant bon voyage et bonne change à celle qui était la sentinelle des dieux et la protectrice de leur peuple. Sans elle, la Troisième Terre ne verrait pas le jour. Lorsqu’elle demanda qui voulait venir se battre, un chef s’avança ainsi que des guerriers de plusieurs villages : ils étaient persuadés de leur fait car pour eux, l’Esprit leur demandait de porter la guerre dans d’autres couloirs supérieures. C’est en effet les clans des villages situés les plus en hauteur, pour ainsi dire le front et ceux ayant envoyé le plus d’expéditions à l’encontre des animaux qui grouillaient dans ces niveaux, qui se manifestaient. Dans le tout, seul trois guerrier, dont le chef de village précédemment mentionné, semblaient maîtriser l’armement dans le lot, tandis que cinq autres semblaient correspondre au fluide perceptif. Bien entendu, parmi ceux qui ne se portaient pas volontaires, car ils préféraient protéger leur monde qu’échouer à soutenir les dieux, d’autres maîtrisaient les haki. D’ailleurs, il y avait même un utilisateur du haki royal qui se taisait, le plus vieux des chefs de village considérer comme le doyen du peuple et qui présidait en temps normal les assemblées tel que celle-ci. La mention du monde extérieur ne donna pas davantage d’envie de se battre. D’ailleurs, certains qui hésitaient lors de la harangue sur la lutte contre les monstres décidèrent de ne pas se manifester suite à cela, ne voulant pas plonger dans l’inconnu terrifiant. Les mœurs de leur culture étaient trop centré sur leur enterrement aux fins fonds de Burj Babil pour qu’un désir d’aventure soit considérer comme positif. L’idée d’explorer n’était pas attractive pour les Abyssaux façonnés par des siècles à demeurer reclus. Enfin, quand elle présenta l’automate, les albinos s’échangèrent des regards, ne comprenant même pas ce que cette grande poupée pouvait être. Enfin, trois vœux furent offèrent.

- अग्निभक्षकाणां बुनकानां च मध्ये शान्तिः पुनः भवतु इति वयं इच्छामः। invoqua immédiatement l’éminent vieux chef de village.

- अस्माकं मृताः शिलायां गभीरतरं अपि मज्जन्तु। ajouta le chef du village principal.

- देवेभ्यः कथयतु यत् वयं तेभ्यः कृतज्ञाः स्मः, तेषां कृते वयं स्वजीवनं समर्पयामः। conclut un groupe d’habitants.

गलियारेषु स्वामी, बाणशूटरस्य पुत्रः
महान् ग्रामप्रमुखः des Premiers Niveaux

Dans le petit groupe, tous furent volontaires. Après tout, qui ne voudrait pas se mettre au service de la divinité alors qu’on lui faisait suffisamment confiance pour qu’elle nous amène à des créatures dangereuses ? De plus, aucun d’eux ne pensaient à la difficulté d’enseigner la langue puisque pour eux c’était la seule et unique langue qui existait. C’était en vérité seulement les mères qui l’apprenaient à leurs enfants et les équivalents des prêtres qui enseignaient leur jargon particulier à leurs successeurs. D’ailleurs, aucun des prêtres des tribus ne voulurent partir avec l’Esprit de la Roche. Elle avait beau être une divinité, ils seraient loin des profondeurs, loin des profondeurs sacrées. S’ils n’étaient plus là, qui veilleraient à l’accomplissement des rites, aux enterrements des justes, puisque le mérite, la bonté ou la gloire définissait l’étage auquel on était enterré ? Et s’ils mourraient, il était d’autant plus inconcevable pour un des prêtres de ne pas pouvoir bénéficier des derniers sacrements de leur religion et de pouvoir être enterrer au plus près des profondeurs divines. Enfin, seule une des femmes des guerriers se laissa tenter par rejoindre l’aventure, les autres préfèrent rester là afin de pouvoir continuer à élever leurs enfants dans leur monde. Quant aux guerrières des autres tribus, elles préféraient rester ici afin d’être en mesure de pouvoir lutter contre les autres villages en cas de conflits. Ici, dans les tréfonds de Burj Babil, chacun combattant faisait la différence dans un conflit au vu des effectifs réduits de chaque groupement comparativement aux armées des royaumes terrestres rassemblant de nombreux villages. Pour obtenir une armée équivalente, il fallait rassembler toutes les tribus en une seule horde…

Les chefs acceptèrent les tablettes avec déférence et le plus vieux d’entre eux ne manqua pas de s’incliner. Il restait à voir quels étaient les présents promis et si cela permettrait réellement d’apaiser les tensions entre les deux virulents villages rivaux. Seul l’avenir le dirait réellement. La foi pouvait être forte en présence du divin, mais quand le temps se déroulait cela pouvait être reléguer au rang de souvenir, surtout dans un tel univers où les journées n’étaient pas dicté par les astres mais par les peuples eux-mêmes. C’était en tout cas là la source des doutes du vieux chef. Ensuite, lorsque le second vœu fut réalisé, nombreux furent ceux à se prosterner. Non seulement Asmita venait de faire de la place pour de nouveaux enterrements, mais aussi ceux qui avaient un ancêtre envoyés encore plus vers les profondeurs se voyaient vénérés d’une bénédiction. C’était bien l’essence même de leur religion que plus les morts étaient en bas, plus ils avaient de chance d’accéder au domaine des dieux dans leur trépas, leurs corps damnés approchant physiquement celui-ci. Leur grandeur de la mort était encore plus grandes, leurs descendants encore plus honorés de posséder pareils ascendants. Enfin, ses dernières paroles convoquèrent la puissance de la foule, la transformant en torrent de clameur afin de célébrer la déité leur ayant rendue visite et gratifier de leur destinée incroyable. C’est donc dans la ferveur que les Abyssaux dirent au revoir à Asmita qui s’en alla avec quelques-uns des leurs, attendant avec impatience le retour annoncé de celle qui les mènerait peut être jusqu’au messie des dieux eux-mêmes, le curateur de la Nouvelle Terre à venir. En plus, elle leur offrit en dernier cadeau l’incroyable sceau qui les protégerait des créatures des étages supérieures, un sceau qui deviendrait un monument tout aussi vénéré que le sanctuaire accueillant la fausse sépulture d’Heaven.

Mathusalem Assyrys "l'Archer", Docteur Végafunk
Maître du Conseil d'Orahgnar, As de la Division Scientifique

Les flammes s’élevaient du dos de Mathusalem qui frappa le sol de sa canne, appuyant violemment à deux mains sur le pommeau dont les yeux rouges luisaient.

-Tes travaux ont été préservés lors de l’assaut sur la Division Scientifique car tu as ton propre laboratoire, ce serai la moindre des choses que d’en partager une partie pour soutenir la reconstruction après les dégâts causés par les Time Travelers non ? interrogeait l’Assyrys, visiblement de mauvaise humeur.

-Voyons Mathu’… Tu crois que j’ai envie les choses que j’ai à cacher ?

-Et tu l’assume en plus ?

-Tu crois que j’ignore que toi aussi tu as tes petits secrets ?

L’Assyrys fronça les sourcils avec attention.

-Tu pense en avoir besoin pour contrôler ce que tu caches ? Ceux à qui tu obéis t’ont demandés de me surveiller et de réussir à le déclencher ? questionnait le plus brillant esprit de ce temps en tournant lentement autour de son ancien directeur, alors que des mixtures sifflaient dans des erlenmeyers.

-Qu’est-ce que tu racontes comme ineptie ? Tu crois que j’obéis aux Cinq Etoiles ?

-Non, bien sûr que non… Tes ordres viennent de bien plus haut n’est-ce pas ? sourit malicieusement Végafunk, qui sortait d’une phase d’ennui face aux événements récents.

-Il n’y a rien au-dessus des Cinq Etoiles. Ce serait bien ridicule que l’être le plus intelligent du monde tombe dans le complotisme.

-Mathu’, Mathu’, Mathu’… Si tu n’obéis à personne, dis-moi… Qui est Abyss ?

-Quoi ?

Le Lunaria se figea et les flammes de son dos s’arrêtèrent subitement face à sa stupeur.

-Ce n'est pas d'elle que vient le titre d’« archer » de la Flèche de la Lune ? Sais-tu où elle se trouve ? demandait innocemment le scientifique le plus illustre en marchant toujours aussi lentement.

-Arrête des sornettes Véga’ ! Cette femme, si elle a vraiment existé, serait venu à Orahgnar il y a un peu plus de sept siècles ! Tu crois vraiment qu’elle serait encore en vie ? Tu crois aux légendes des Chrono Breakers maintenant ?

L’As de la Division Scientifique s’arrêta soudain pour s’approcher à quelques centimètres à peine du visage de son illustre confrère.

-Je découvrirai la vérité et si tu es aussi stressé c’est car toi aussi tu as compris ce qu’il s’est passé n’est-ce pas ?

-Fais attention à toi Véga’. En tant que collègue proche, je t’avertis : si tu continus sur cette voie, la prochaine lumière qui devra disparaître pourrait bien être toi… conclut Mathusalem avant de se retourner et de quitter la salle, comprenant qu’il ne tirerait rien de bénéfique à la poursuite de cette conversation.

L’Assyrys était en effet le scientifique le plus proche du Docteur, bien que parler d’amitié serait peut-être de l’abus. En tout cas, Végafunk observa le Lunaria remettre sa tenue cybernétique et quitter le laboratoire. Soupirant, il se satisfaisait malgré tout de son départ, les flammes de Mathusalem ayant altérer les ténèbres qui devaient régner dans cette salle où des cultures étaient testés dans une pièce dépourvue de lumière solaire. Profitant ainsi de la sérénité des ténèbres de cette zone d’expérimentation, le scientifique vint se gratter le menton. Les réactions qu’il venait d’observer lui offrait quelque piste, mais s’il tardait trop Mathusalem pourrait le devancer afin de mettre les découvertes qui en résulterait au service de la personne qu’il servait. Il fallait peut-être accélérer cette partie de ses recherches désormais.

-Devrais-je réveiller ce Dieu des Forêts de Rusukaina ?