Une belle journée ensoleillée venait de s'installer sur Pandore. Du haut d'un bâtiment en ruine, se trouvait le Gardien, méditant sur sa paix intérieure. Il rejetait toutes les mauvaises pensées qui pourraient se loger dans son cœur. Lorsqu'il était en parfaite harmonie avec lui-même, il pouvait tranquillement revenir à son occupation principale : la protection de Pandore.
Depuis plus de six mois, Almar faisait une ronde constante autour de l'île, histoire d’empêcher quiconque d'approcher de cette terre. Un bon nombre d’aventurier tentèrent leur chance, mais ils tombèrent sur un os... Le colosse restant inflexible sur sa mission, mit en déroute beaucoup de navires. Certaines personnes eurent la chance de poser l'ancre sur l'île, cependant, leur joie ne fut que de courtes durées. En effet, le gardien usa de son pouvoir pour effrayer les malheureux équipages qui devaient faire face à son courroux. Heureusement, il arrivait parfois que l'usage de la parole, suffisait amplement à faire partir les marins ayant accoster. Une aubaine, car Almar ne voulait faire de mal à personne. Trop de sang avait coulé sur ses mains, il demandait seulement la tranquillité.
Toutefois, cette journée paisible devint rapidement compliquer... Lors de sa ronde quotidienne, le colosse vit au loin un pavillon s’avancer lentement et sûrement vers la terre de Pandore. Au début, Almar était prêt à attaquer, mais quant il vit l'état pitoyable du navire : Coque trouée, Voile déchirée. Il décida tout d'abord de voir l'état de l'équipage, avant de décider du verdict final. En arrivant sur la plage, il s'installa tranquillement et sereinement sur le sable, prenant comme pose celle de la méditation. Il allait attendre patiemment la venue du bateau en piteux état.
Dix minutes plus tard...
Le navire arriva enfin à destination. Il se cracha avec l'aide d'une certaine violence contre le rivage. Ne perdant guère de temps, le colosse se rapprocha de la carcasse pour voir l'état de l'ensemble de l'équipage. Hélas, il semblerait que lors de la fouille drastique des lieux, il ne trouva que des cadavres en décomposition... En observant les corps inertes, Almar put apercevoir de nombreuses traces de balles ou de coupures. Il en déduit que l'origine de ce massacre provenait probablement d'une attaque de pirates, mais cela restait encore à voir.
Cinq minutes plus tard...
Le Gardien continua les fouilles, trouvant par son plus grand bonheur une barque de secours. Par chance, elle était encore intacte malgré toute l’épopée macabre que venait de vivre ce navire. Cependant, un grand doute troubla l'esprit du colosse... Devait-il partir maintenant ? Ou attendre encore un peu, histoire d'accentuer le danger que pourrait représenter cette île à de nombreux arrivant ? Il resta inerte durant une bonne dizaine minutes. Sa «rédemption» ne pouvait point être accomplis sur cette terre. Il se devait d'aller sauver de nouvelles personnes, telle était sa nouvelle mission.
Relâchant un grand soupire, le gardien prit la ferme décision de quitter cette terre dans les plus brefs délais. Il ramassa les dernières provisions du navire, qu'il déposa dans un sac fraîchement dérober d'un cadavre et prit la mer sur son petit bateau... Armé de pagaie, le colosse s'usa à la tâche pour faire avancer ce vulgaire morceau de bois flottant contre la force de l'eau. Cette lute dura une bonne journée, contre quelques heures de repos bien mériter. Lors du deuxième jour, Almar fut confronté à une terrible tempête, la violence de la mer, ainsi que les terribles bourrasque de vents, firent valdinguer son sac de provision par-dessus bord. Quelques minutes plus tard, cela fut autour des rames de quitter le navire. Désespéré et n'ayant plus aucun outils pour avancer, le colosse fut contraint de s'accrocher de toutes ses forces pour éviter de finir à son tour au fin fond de l'océan.
Quelques heures plus tard...
Almar remporta la bataille, mais cela ne fut pas sans conséquence. Son corps avait prit de lourd dégât et le fait d'avoir perdu les vivres, ne fit qu'accentuer l'impression d'être prit au piège face à un ennemi redoutable. Dérivant désormais au hasard sur les flots, le colosse médita sur sa paix intérieure, attendant qu'un nouvel événement se produise...
Deux jours plus tard...
Le pauvre Gardien perdait peu à peu ses forces. La déshydratation gagnait du terrain de minutes en minutes et il ne pouvait se résoudre de boire l'eau de mer, sans quoi, son état empirerait de façon drastique. La seule solution face à ce problème, était d’espérer l'impossible : comme la venue d'un navire inconnu. D'ailleurs, une heure s'écoula à nouveau, et Almar pensait être prit d'hallucination en voyant au loin un énorme navire à l'horizon. Voulant être sûr que c'était point un rêve, le colosse utilisa le restant de ses forces pour appeler l'immense bateau qui semblait se diriger dans sa direction.
"Heyyyyyyyyyyyyyyyy !!! Par ici !!!!!!! S'il vous plaît ! J'ai besoin d'aide !"
Alors que la joie semblait parcourir le corps massif du colosse, le pavillon ornant le navire donna finalement des sueurs froides au Gardien. Ce rafiot n'était point celui d'un pirate, mais celui de la marine. Certes, Almar était tout juste hors la loi, il n'avait encore aucune prime sur sa tête. Il pouvait jouer la comédie pour se faire passer pour quelqu'un d'autre, dans le seul but d'atteindre une autre île , sain et sauf. Ce qu'il fera sans plus tarder lorsqu’il posera un pied à bord du navire. Rapidement, il fut joyeusement accueillit par un bataillon de la marine qui s'empressa d’appeler leur chef. Un vieillard dressa sa tête par-dessus bord, observant d'un air sévère l'inconnu dans la barque :
«Qui êtes-vous !? Un Pirate ? Un civil ? Répondez !» Il leva la main, faisant signe à ses subordonnés de faire attention au moindre mouvement du mystérieux inconnu.
Gardant un calme hors du commun, Almar répondit d'un ton très fatigué :
"Bien le bonjour... Je m'appelle Hignir... Mon navire a été attaqué par une bande de pirates... Et... Mon pauvre père fut tué lors de ce massacre... J'ai réussi à prendre une barque avant qu'il ne soit trop tard..."
Le vieil homme lâcha un soupire et ordonna à ses hommes :
«Lancez-lui une corde, il vient avec nous à l'Archipel Shabaody ! Et, donnez-lui de quoi manger, ce pauvre bougre est dans un sale état !»
Aussitôt dit, aussitôt fait, Almar fut monter sur le navire à l'aide d'une corde. On l'amena rapidement au cuisine pour qu'il puisse récupérer des forces. Désormais, il ne lui restait plus qu'à attendre patiemment son arrivée à Shabaody. Il fallait dire que cette « épopée » ne fut point de tout repos... La prochaine fois, le colosse ne partira pas si rapidement sur une barque.