William Wackfield, Capitaine au service de Hadès Tenryon


Le bruit d'un corps s'écrasant contre le pont fut la seule et unique réponse qu'obtint le capitaine, effaré, à sa demande de pitié. Une autre victime dans ses rangs. Ils n'avaient même pas été pris par surprise : ils naviguaient, conquérants et fiers, comme on aurait pu l'attendre d'individus servant l'un des hommes les plus puissants de touts les océans. Puis, cette caravelle était arrivée dans leur sillage... et le feu s'était mis à pleuvoir. Littéralement. Des gerbes de flammes condensées et compactes, pareilles à une tempête de terre en fusion. Désemparés, ils avaient tenté de répliquer, en vain : puis il était monté à bord. Cet homme... non, cette bête ! Cette bête impossible à arrêter !

- M-Mais qu'est-ce qu'il vous faut, enfin ? On a de l'or ! Des armes ! Prenez-les et laissez-nous, bon sang !
- Ta gueule.

Une main puissante et ferme vint se saisir de ses joues, tandis que les quelques survivants du massacre se terraient dans un coin du pont, sous le regard embrasé du monstre incendiaires. William tenta de soutenir le regard de son bourreau quelques instants, mais il n'en fit finalement rien : entre son arcade qui pissait le sang et la terreur grandissante qui l'asphyxiait de minute en minute, il s'astreint finalement au silence.

Kars Makram, Nébula primé à 575.000.000 Berrys

- T'as fait un mauvais choix, mon gars. Le choix de suivre la plus grosse ordure qui puisse être. Maintenant, tu le paies.
- Mais que...

Le dos d'une main rugueuse s'écrasa contre son nez, qui craqua sous l'impact alors qu'il tombait en arrière. C'était de pire en pire : il saignait. De plus en plus. Il ne voulait pas. Il ne voulait pas mourir ici : il avait rejoint le Yonkou par désir de sécurité et d'importance... ils n'avaient jamais été importunés de la sorte depuis. Et voilà que maintenant, ces types surgissaient de nulle part et les réduisaient en purée. Ils n'avaient même pas l'air de s'intéresser au butin, au navire : tout brûlait. Tout brûlait, et cet espèce de démon inflexible les observait, sans âme, tandis que son chef souriait parfois. Ce dernier se tourna vers le mastodonte, effectuant un signe de main négligent.

- Laisses-en un en état de parler. Débarrasse nous des autres.

Un hochement de tête. Un bruit sourd. Des cris. La chaleur grimpante. Encore plus de cris, des cris d'horreur et de douleur. Une odeur de chair brûlée, âcre et tenace. William ferma les yeux, incapable de supporter le spectacle plus longtemps. Il n'avait jamais eu d'affection pour ses hommes, mais malgré tout... les voir partir comme ça, c'était... une poigne ferme sur sa tignasse platine le ramena à ses esprits, tandis que celui que l'on appelait "La Bête d'ébonite" le relevait aisément, comme s'il n'avait guère plus de poids qu'une plume. Paniqué, le rookie perdait ses moyens.

- Vous allez porter un message pour moi, à ce vieux tas de merde de Hadès.
- Il... il vous tuera... il vous réduira en charpie ! Je serai là pour en rire !
- Oh. Tu seras p'tet là, si le vieux collectionne les têtes. Mais pas en état de rire.

Les yeux du forban s'écarquillèrent, tandis qu'il comprenait la funeste implications des paroles du Makram. Il tenta une supplique, mais se retrouva bientôt en suspension au dessus du sol, projeté comme un coussin. Le temps sembla bien plus long tout à coup, tandis qu'il comprenait avec terreur que son heure semblait finalement être arrivée. La descente s'entama, l'air lui fouettant le visage. Il ne pouvait pas finir comme ça... pas lui ! Pas lui ! Pas...

Une gerbe de sang éclaboussa tout le pont, tandis que le bruit d'un énorme bloc d'acier pénétrant dans le bois éclatait dans les airs. L'espadon massif de l'épéiste se redressa, sous ses doigts puissants et experts, avant de regagner son dos. Une partie du navire s'écroula dans les flots : il n'avait jamais su contrôler sa force... il ne le ferait sans doute jamais. Son armure et son arme de retour, il était plus que jamais prêt à en découdre. Il ramassa la tête du petit merdeux qu'il venait d'envoyer au passeur, avant de la jeter avec dédain à son matelot blême et tremblotant. Il n'allait pas le laisser là... il avait beau ne pas être une flèche, laisser un homme seul en plein Nouveau Monde revenait peu ou prou à signer son arrêt de mort. Non, il avait d'autres plans.

- Chope moi ce trouffion, musclor. On l'embarque. On le déposera à la prochaine île, où il pourra dire à qui veut l'entendre ce qui s'est passé ici. Et après...
- ... on les réduit tous en cendres.
- Bingo, Tête d'enclume.

Ce vieux crevard avait assez régné. Il était temps de lui rendre la monnaie de sa pièce.

Eldfjall "La Forge", Nébula primé à 478.000.000 Berrys