Le centre névralgique du Gouvernement Mondial de South Blue s’était récemment transformé. La construction d’une cathédrale avait été commandée par les nobles qui parsemaient l’île, et de nombreuses personnes avaient pu bénéficier de ce changement pour prêcher la religion du Constantinisme sur ces terres. Si la bâtisse n’était pas encore totalement terminée, la pose du clocher devait se faire le jour même. La cloche de métal géante attirait bon nombre de regards, ainsi que la protection de la base marine pour que les choses se passent dans les plus parfaites conditions : une fois remplies, elles amèneraient une partie de l’île à se retrouver presque sans défense, raison pour laquelle le Chef de Guerre, Richard Borderline, n’avait rien laissé au hasard et avait ameuté quelques équipages marines tout en faisant circuler la rumeur d’une plus grosse défense qu’elle ne l’était réellement. Cela faisait partie de ses petits secrets, ceux qu’ils ne dévoilaient même pas à ses plus proches lieutenants : il était tout bonnement inimmaginable de s’opposer à cet homme qui, sous bien des aspects, égalait facilement Sakuraba Yu, le stratège le plus impitoyable de la marine, en terme d’ingéniosité.

Pour Edwin, l’intérêt d’être sur cette île se révèlerait bien rapidement à ses yeux. La demi-douzaine d’humains qui peuplaient encore les rues ressemblaient tous à des magouilleurs, qui observaient les lieux pour prévenir de l’arrivée des marines. A cause des rumeurs, la plupart des activités criminelles avaient été étouffées : on craignait pour son commerce, quand on avait un peu de jugeote… Ce qui n’était pas le cas des frères Stall et Hone. Ces deux personnages ne payaient pas de mine, et pourtant au détour de quelques rumeurs, il pourrait entendre parler deux : des « commerçants de l’ombre » qui rachetaient des antiquités ou des objets précieux à très grands prix, pour le compte d’un acheteur encore plus grand qu’eux. Pirates ? Hors-la-lois ?... Révolutionnaires peut-être, même ? Il y avait très peu d’indices sur leur affiliation, mais ils n’hésitaient pas à se faire connaître discrètement, si furtivement que l’information ne restait que chez ceux qui pourraient être intéressés.

En restant alerte, le pirate comprendrait rapidement qu’il n’y avait qu’un seul moyen de les contacter. Il fallait faire courir la rumeur qu’on possédait un bien précieux au bar du coin, « Le Titan ». Ce lieu était sans commune mesure l’endroit le plus apprécié par les ripoux de tout genre, et la marine avait bien de beaux jours devant elle avant de pouvoir arrêter le patron qui n’était autre qu’un noble du coin.

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Loin de là, Corûna avait gagné sa guéguerre avec le Duc voisin, et avait même réussi à s’étendre sur le territoire. Enfin, en elle-même la cité orientale n’avait rien fait : c’était aux nobles Blacksands que l’on devait ce coup de théâtre. Ils avaient une réputation à tenir aujourd’hui, car ils étaient tout bonnement impitoyables envers leurs adversaires. On les avait volés, et ils ne pouvaient rien faire contre cela. A part… Chercher, traquer même la pauvre âme qui s’était amusée à les faire tourner en bourrique.

L’ordre avait été donné des semaines plus tôt, et ils l’avaient finalement retrouvé. Les deux chasseuses envoyées pour trouver le « Capitaine Scott » avaient dû piocher dans les indices et les descriptions qu’on en faisait, mais elles étaient finalement parvenues à traquer l’homme dont la tête était mise à prix par le royaume seul, à quelques millions de berrys… Ou plutôt les joyaux qu’il avait volés. Qu’importe ce qu’il advenait du pirate tant que l’objet de leur fantasme était entre leurs mains.

- On le dégomme à vue, lâcha Léonie en se mordillant les lèvres.
- Ouuuuuu on discute gentiment, tempéra Astra. Rappelle-toi que s’il s’est déjà débarrassé des bijoux, on doit remonter la piste…

La plus virulente des deux soupira. Elle rangea son arme à feu, se gratta la tête et patienta jusqu’à son arrivée sur l’île.

Barman
Lorsque Edwin pénétra dans le bar, le propriétaire des lieux nettoyait encore un de ses verres de collection avec un vieux torchon sale. Les traces, pourtant, étaient inexistantes sur les autres contenants, comme s’il se servait toujours du même torchon pour le même verre. Il croisa le regard du renard, et fronça les sourcils face à ce qu’il lui demandait. Un contact avec un noble ? Cela serait très certainement la chose la plus stupide à faire à cet instant : les nobles n’étaient pas assez fous pour acheter des artefacts qui appartenaient à d’autres familles… Ou du moins, pas de manière aussi évidente. Ils passaient par les marchés noirs, lieux de toutes les démoneries.

- Je vois.

Il n’ajouta rien de plus à la dernière intervention du rouquin, et lui déposa un nouveau verre de whisky pour le faire patienter tandis que son regard se dirigeait vers un gars dans un coin du bar. Ce dernier, un peu badaud, acquiesça et se leva dans une myriade de bruits avant de disparaître.

Quelques longues minutes s’écoulèrent, avant que le barman ne baille et ne fasse :

- Bon, maintenant, dégage de mon bar.

S’il fallait utiliser la force, il foutrait le pirate hors de son établissement. Quand ce dernier arriverait dehors, de gré ou de force, la personne qui lui ferait face aurait le regard d’un renard, les yeux en amande et le sourire fin. Ses pupilles noires n’annonçaient rien de réellement positif. Pourtant, il dirait sur un ton amusé :

- La Reine des Sables Noirs, de l’île des Couronnes ? J’aimerais bien voir ça… Allons-y, suivez-moi.

Il ferait signe à Edwin de le suivre. Durant leurs déambulations, on vérifierait certainement qu’il n’était pas suivi. Il y avait toute une sécurité autour de de leur système, et trouver les frères ne serait pas à la portée du premier venu. Deux principes portaient cette mesure : individuellement, si un homme leur voulait du mal il n’aurait pas à s’embêter d’un subterfuge. A plusieurs, c’était déjà plus compliqué, et en séparant le groupe ils seraient toujours plus forts. Quoiqu’il en soit, Edwin n’était pas suivi, et cela rassura le guide qui amena finalement le pirate dans des sous-sols.

- Asseyez-vous ici, dirait-il en montrant un canapé délavé, positionné devant une table basse et un autre canapé de couleur moutarde.

Pendant son attente, le pirate pourrait contempler le lieu qui n’avait pas grande distraction à offrir : c’était une pièce somme toute banale. Les murs étaient en bois, certains moisis. Il n’y avait pas d’indice quant à l’appartenance de cet endroit, pas plus qu’il n’y avait de système de surveillance ou de sécurité. La porte qui menait vers un couloir au même aspect, éclairé à la lampe à huile, s’ouvrit sur un visage familier d’Edwin : celui du barman. Ce dernier s’avancerait, et irait s’asseoir sur le canapé :

- Alors, Alain Proviste, dîtes-moi… Qu’est-ce que vous pouvez pour moi ?

Barman
Le regard du barman était dur et ne changeait pas, il semblait froid comme la glace.  C’était comme s’il avait toujours été dans les affaires, et que ce milieu l’avait rendu aigri. Pourtant, lorsqu’il vit le bijou un sourire resplendit sur son visage. Cela faisait longtemps qu’on ne l’avait pas invité à donner son expertise sur un tel bijou. Brusquement, la question des frères arriva sur le tapis, et le barman fronça un sourcil, interpellé. Il croyait avoir été pourtant explicite… Mais ce n’était pas le cas.

- Il n’y a jamais eu de frères. C’est une couverture que j’utilise pour attirer l’attention « autre part ». Une astuce que mon… Employeur m’a donné. Savez-vous la signification de ces joyaux ?

De toute évidence, la personne en face de lui n’avait pas conscience de ce dont il s’agissait. S’il mentait ou s’il inventait quelque chose, l’homme regarderait son interlocuteur avec un air hautain. En revanche, s’il admettait sa naïveté, il prendrait le rôle d’un professeur.

- Ces joyaux permettent d’accéder au trône. Mon Employeur sera très intéressé… Mais il ne se trouve bien sûr pas ici.

Il le précisait, au cas où Edwin aurait l’idée de demander à le rencontrer. Son regard se portait sur le bijou avec un sourire énigmatique, à présent. Les plans qu’il élaborait dans sa tête n’étaient rien par rapport à ceux qui pouvaient se monter plus tard. Il se mordit les lèvres, et se dit que l’occasion était trop belle, et qu’il fallait pousser sa chance :

- Tu es… intéressant. Pour avoir réussi un tel coup… J’aimerais te proposer un contrat plus long que simplement ces bijoux. Nous t’aiderions à accomplir tes objectifs et tu nous devrais… quelques faveurs ? C’est un contrat en or, nous avons les moyens.

Rechercher des têtes était une nouvelle expérience pour lui, mais ce « Capitaine » en valait certainement le coup.

Barman
Le barman regardait le jeune homme avec un certain intérêt, il était certain qu’il pourrait être utile dans le futur. Réussir à manipuler son monde, c’était toujours utile, et c’était quelque chose d’apprécié chez la personne qui l’employait… Bien qu’il n’avait lui-même pas véritablement idée de qui il s’agissait exactement. Ce qu’il savait, c’était que la personne en question n’était pas revenue sur le devant de la scène depuis longtemps. Le sourire au bord des lèvres, il écouta attentivement ce que son interlocuteur avait à dire, et répondit ainsi à sa première question sur le type de missions qu’on pourrait lui confier :

- Et bien… Par exemple, s’emparer de certaines choses, ou provoquer la discorde à certains endroits. Les moyens seront à votre convenance… En revanche, les btus seront ceux de mon employeur.

« Les buts ». C’était ce qu’il venait d’évoquer : voler ou semer le chaos là où il passait. C’était en quelque sorte pour des diversions qu’il serait employé en premier lieu, même s’il fallait qu’il manipule des gens pour cela. Avoir un homme capable de faire cela sous la main, c’était assez utile.

- Nous sommes capables d’atteindre des milieux très, très hauts… Jusqu’à Marijoa, je dirais.

Le centre du monde politique d’aujourd’hui. C’était intéressant, mais ça ne restait que des mots, le pirate devait le savoir : rien ne valait les faits aux mots. Il ne pouvait pour l’instant s’appuyer que sur des paroles. « J’ai des biens que je voudrais acquérir. » était finalement une réplique assez significative, et le « Barman » allait pouvoir accorder une faveur… En échange d’une autre. Enfin, il allait falloir parler des termes du contrat :

- Nous pourrons vous aider. En échange, vous travaillerez pour nous… Et nous aurons besoin d’une fiole de votre sang. C’est un petit plaisir de notre employeur, voyez-vous.

A quoi servait-elle ? Il n’en savait fichtrement rien, mais un peu de sang ne pouvait pas faire de mal. Les vampires en raffolaient, peut-être qu’il s’agissait juste d’une caution sous forme de repas. Qu’importe, lui-même ne faisait que répondre à la demande de son employeur. Si le garçon acceptait ce deal, alors ils pourraient approfondir ce qu’il désirait.

- Pour les joyaux de la couronne, nous pouvons vous en donner quinze millions, tout de suite.

Barman
C’était… mitigé. Cela faisait peu de temps qu’il jouait les recruteurs, mais jamais on n’avait refusé aussi abruptement son aide. Enfin, qu’importe, il n’était pas là pour juger. Les joyaux en poche, il n’aurait qu’à les transmettre au prochain échelon, quand celui-ci passerait. Car il passerait, il en était certain. Avec un air intrigué, il soupira et répondit sur un ton finalement peu commode :

- Pas de fiole, pas de contrat, c’est la règle. Enfin, qu’importe.

Il se tourna vers le couloir, et frappa dans ses mains. Quelqu’un apparut quelques instants plus tard, une mallette à la main. Elle contenait la somme, preuve que la conversation avait été écoutée depuis le début. Une fois que Edwin aurait remis les joyaux, dans leur intégralité, l’homme laisserait la mallette à son vendeur du jour.

- Je ne chercherai pas à vous convaincre outre mesure. Vous avez l’air d’être décidé.

Il eut presque un sourire amusé, avant de retourner dans son air impénétrable, telle la muraille qu’il était. Finalement, cet échange aurait été bien plus court que prévu. Si tout se passait comme prévu, et que Edwin ne tentait pas de le duper, il partirait une fois l’authenticité des joyaux vérifiées, ainsi que leur bon nombre acquis – il connaissait la légende, et pourrait facilement discerner le vrai du faux.

Avant de quitter la pièce, il se tournerait vers le navigateur des mers sauvages, lui adressant des paroles qui, pour le coup, se voulaient encourageantes :

- Nous ne sommes pas ennemis, mais aujourd’hui, nous ne sommes pas alliés non plus. Qui sait de quoi demain sera fait ?

Car un « demain » il y aurait. Débarrassé des joyaux, il pourrait ressortir par là où il était rentré. Il pourrait alors décider de partir, sa mise en poche, ou se balader plus vers le centre-ville.

De son côté, l’émissaire du Royaume était en train de regarder les étals des vendeurs. Le vent marin lui venait de dos, tandis qu’elle s’interrogeait sur l’endroit où pouvait se trouver le rouquin : il allait falloir commencer à le chercher sérieusement.

Astra
Astra s’était avancée dans la ville en espérant reconnaître quelques personnes qui pourraient l’aiguiller. Elle avait interrogé les habitants, mais personne ne pouvait la renseigner. Ses longs soupirs en disaient long sur l’état d’exaspération qui la parcourait. Quand elle se mit à réfléchir à la façon de traquer les gens, elle réalisa que peut-être ce Capitaine Scott avait-il pris une autre apparence. On ne lui avait donné qu’une description sommaire en plus : la cause était perdue d’avance. Pourtant, en tournant le regard, elle vit un homme pleurer. Sa larme la toucha, quand soudain elle remarqua sa chevelure rousse et ses traits… Oh, la chance venait peut-être de tourner.

- Eh, toi ! le alpagua-t-elle en s’approchant.

Sur son costume se trouvait le symbole du royaume dont elle venait. Ses yeux semblaient intrigués, cherchant encore à déterminer s’il s’agissait de sa cible. S’il fuyait, elle en serait convaincue, mais pour l’instant ce n’était que des suppositions malhabiles qu’elle pouvait faire. Un instant plus tard, elle arriverait à sa hauteur ou le poursuivrait en fonction de sa réaction. Si elle s’approchait suffisamment de lui, elle pourrait lui dire pourquoi elle était là :

- Je cherche des joyaux de la couronne… Et il me semble que c’est toi qui les as, n’est-ce pas ?

Elle fronçait les sourcils, incapable d’affirmer quelque chose. Ce n’était de toutes les manières pas dans son caractère, et elle aurait tort de se forcer. Un instant de doute la porta, avant qu’elle ne soupire, presque prête à abandonner. S’il lui disait qu’il n’en savait rien… Elle le croirait sûrement.

Astra
La femme écarquilla les yeux devant l’impudence de la personne en face d’elle. Si la foule aurait pu couvrir sa fuite, il eut une attitude au contraire très ouverte. Son objectif était clairement de discuter, et de trouver un terrain d’entente. C’était… surprenant. Elle ne s’attendait pas à cela, et elle en fut tellement décontenancée qu’elle ne put s’énerver qu’il se soit débarrassé des bijoux. Grattant sa tête, elle ferma les yeux un instant avant d’acquiescer silencieusement :

- Je vais accepter votre aide, parce que je n’ai pas le choix. Traiter avec le voleur des bijoux de la couronne… On aura tout vu.

Elle observerait les alentours, avant d’inviter le rouquin à la suivre dans une allée plus isolée. Certes, ce n’était pas un lieu très excentré, mais il avait le mérite de ne pas avoir d’oreilles indiscrètes aux alentours. Lorsqu’enfin ils furent posés contre les murs un peu sales de la ruelle, la demoiselle prendrait un air grave :

- Comment allons-nous procéder ? J’imagine que vous avez un plan… Ah, je suis Astra, émissaire de Corûna.

Elle observait son interlocuteur patiemment, attendant qu’il lui explique la situation. S’il venait à ne pas lui donner de réponse satisfaisante, elle se contenterait de lui demander de le mener jusqu’à la personne à qui il avait vendu les bijoux, et elle s’occuperait du reste seule. Enfin, il avait le temps de bien faire, car pendant qu’il lui expliquerait elle lui préciserait une dernière chose :

- Une autre émissaire est sur l’île, elle va nous rejoindre… Attention à son caractère, elle peut se montrer assez violente.

L’avertissement était donné.

Astra

- Je sais me défendre, rétorqua la jeune femme en fronçant les sourcils.

Si elle écouta patiemment son interlucoteur, elle tenta surtour de ne pas tiquer à chacune de ses provocations : ce serait contre productif pour l'objectif qu'ils poursuivaient. Fermant les yeux, la demoiselle se contenta de grommeler en écoutant le plan du pirate. Elle se mordit la lèvre avant d'imaginer les meilleures solutions possibles. Il ne fallait pas foncer dans le tas après tout, ou ils risquaient de s'en mordre les doigts très rapidement.

Ainsi elle balaya la seconde question d'un signe de la main, y ayant déjà répondu : c'était une émissaire, une personne qui représentait son royaume. Pas une vulgaire mercenaire.

- Vous nous avez déjà volé une fois. Si vous récupérez les joyaux qui me dit que vous n'allez pas les revendre encore une fois ? Non, hors de question : ce sera mon alliée qui ira fouiller le bar avec vous.

Elle s'arrêta un instant, se grattant le menton. Les caches qu'ils employaient étaient sûrement à usage unique, sans quoi ils ne laisseraient pas leurs clients partir seuls. C'était finalement ce qu'elle expliqua à Edwin. Sur une note sèche elle rajouterait :

- Je jouerai les vendeuses comme tu le proposes. Toi et mon amie vous irez fouiller les lieux. Elle te rejoindra là bas d'ici dix huit heures. Ça te va ?

S'il acceptait il aurait quartier libre jusque là.

Le plan du voleur allait donc être suivi par Astra. Elle le laissa partir sans trop l’inquiéter. Au mieux il tiendrait sa part du marché, au pire elle se débrouillerait. Cependant, elle ne pouvait perdre sa trace ainsi, étant donné l’accord qu’ils avaient. Alors elle le suivit de loin et put ainsi identifier son bateau.

Sa collègue vint la rejoindre peu de temps après, Astra lui expliquant la situation. Manifestement ce criminel avait eu une idée sobre, mais efficace,  il ne restait plus à espérer qu’elle fonctionne. Les deux femmes patientèrent donc.

Starl

Au réveil du pirate, ce dernier pourrait voir, sur le pont de son navire, une jeune femme pourvu d’une capuche blanche, le tout cachait entière son buste et s’arrêtait au-dessus des genoux. Sa chevelure brune cachait à peine son visage, tandis qu’elle posa un regard ferme sur l’individu.

- Astra est déjà partie… Il faut nous mettre en route pour le bar. Je me nomme Starl et toi ?

Malgré son entrée en matière franche, elle ne tarda à se faufiler dans les ruelles de la ville pour paraître un peu plus discrète. C’est ainsi qu’elle arriva promptement  au niveau du bar, le duo encore bien caché put voir Astra en sortir et se faire guider vers une des nombreuses planques qu’utilisait ce groupe.

???

Au même moment un homme à la chevelure blonde arriva à l’entrée du bar et y pénétra sans vraiment faire attention aux alentours. Si le duo pénétrait à l’avant du bar il verrait que l’homme avait disparu et qu’il n’y avait aucun barman. En revanche sur le flanc gauche de la bâtisse se trouvait une porte, qui pouvait s’ouvrir si elle était forcée. Le toit de l’établissement est vétuste, il est possible d’y grimper, mais il y a un risque de traverser le toit à tout moment et finir dans une pièce aléatoire du lieu.

Le bar n’avait aucun client pour l’instant.  Cependant l’heure défilait et Astra ne pourrait  éternellement rester avec le barman principal. Qu’allait choisir le duo ?

- C’est ton plan, alors qu’elle est ton idée ? On entre par où ?

Starl

En choisissant le toit, Edwin avait fait un choix qui paraissait très risqué, mais pourrait accélérer les choses, puisqu’il venait de tomber directement dans la deuxième salle. C’était la salle où se trouvait le fameux inconnu ! Dès l’instant où Edwin se présenta à lui, l’inconnu sortit de suite son arme à feu et la braqua sur le pirate.

- Qu’est-ce que tu fais ici toi ? Tu faisais quoi sur le toit de mon bar ?

Arrivant dans le bar désormais vite, Starl trouva la situation plus qu’étrange et vint directement vers la porte se trouvant derrière le comptoir ! Lorsqu’elle l’ouvrit elle vit l’homme qui tenait en joug Edwin ! Instantanément l’homme dirigea alors son pistolet sur Starl et comptait bien tirer.

Deux solutions se présentant alors : Si Edwin réagissait, l’inconnu tirerait finalement sur lui, alors que s’il ne réagissait pas il tirerait effectivement sur la demoiselle, lui faisant une blessure à l’épaule ! Si l’inconnu tirait sur Edwin se serait également l’épaule qu’il comptait mettre en danger.


Du côté d’Astra, la demoiselle était désormais face à La Main, la discussion commençait ainsi.

L’arrivée d’Edwin eut le don de décontenancer le criminel. Il avait toujours eu l’habitude de cet échange, ce moment où La Main prenait place et lui venait simplement le remplacer au bar un instant. Ainsi le charabia du roux su le captiver. Non pas qu’il était intéressé par l’offre, mais il était dans une telle confusion qu’il ne réagit pas très promptement.

Ce ne fut qu’à l’arrivée de Starl qu’il eut le réflexe de tirer sur Edwin, alors que la demoiselle réagit tout aussi  rapidement, saisissant l’ouverture faite par le sacrifice du roux pour lancer un couteau sur l’ennemi ! Elle lui planta ainsi son arme en pleine jambe, laissant à Ed’ le loisir de l’achever ou non.

Une fois l’ennemi hors d’état de nuire, la demoiselle viendrait bander rapidement l’épaule du pirate en déchirant un peu de son manteau. Il ne fallait pas que le Scott perde trop de sang après tout, même si la blessure semblait anodine.

- Bien nous n’avons plus qu’à fouiller les lieux et trouver le trésor.

Si Edwin n’avait pas tué l’homme, alors il pourrait tenter de le faire parler, sinon il devrait chercher les bijoux sans savoir où les trouver.

Pendant ce temps, dans la pièce secrète, Astra et La Main commençait à entrer en conflit… Astra ne réussissait pas s’attendre sur le prix des quelques bijoux qu’elle avait proposé à la vente. La Main commençait à pencher pour un vol en bonne et due forme !

En tuant l’homme Edwin avait malheureusement rallongé le temps de recherche des bijoux de la couronne. Starl ne lui en tint pas rigueur, mais le roux verrait le visage un poil agacer de la jeune femme. Malgré tout, elle continua à chercher avec lui les bijoux.

La fouille se fit bien plus longue que les prévisions de Starl à ce sujet, mais elle trouva finalement la cachette ! Le tout avait été placé sous le plancher du bar. Elle appela ainsi Edwin, récupérant tout en récupérant les bijoux !

Peut-être qu’Edwin aurait été celui qui aurait trouvé les bijoux s’il avait pu interroger le blondinet. Malheureusement il était trop tard pour se lamenter.

De toute façon il n’en aurait pas le temps !

En effet, alors même que le groupe avait trouvé les bijoux et envisageait de sortir du bar, qu’il trouverait un invité dans la salle principale !

La Main en personne ! Il était couvert de bleus, mais tenait par les cheveux Astra.

La Main & Astra

- Bordel j’en étais sûr ! Les clients comme toi ne savent jamais se contenter du minimum ! Klyde t’es où !

Dit-il en appelant le blondinet qui ne pourrait jamais lui répondre…

- J’ai dû trainer cette catin dans les ruelles pour ne pas être vu et maintenant je tombe sur vous…. Vous n’allez pas vous en tirer à si bon compte !

Astra était inconsciente depuis un petit moment déjà, d’où le fait qu’elle ne cria point quand il la traina dans les ruelles. Il lâcha ainsi sa chevelure, la laissant tomber, la demoiselle déjà couverte de bleus !

L’homme s’élança promptement vers ses ennemis, Starl lui lançant un couteau qui vint frôler la joue de l’homme qui réussit à se rapprocher et lui administrer un violent coup de poing dans l’estomac ! Il enchaînerait en pivotant vers Edwin pour lui faire une balayette. Si le roux n’esquivait pas, l’homme se jetterait ensuite sur lui, le coude en premier ! Si Edwin esquivait, alors l’homme chargerait sur lui tel un taureau !

Dans tous les cas, Starl saisirait cette occasion pour lancer un nouveau couteau vers lui !