Le Médixès leva un sourcil en voyant son camarade de la semaine sortir une pile d’avis de recherches. Le mathématicien retint un grognement tandis qu’il comprenait ce que cela impliquait. L’ingénieur avec qui il avait travaillé pendant plusieurs était très certainement un chasseur de primes, ce qui allait se confirmer d’ici peu. Il n’y avait que ces traqueurs qui se baladaient toujours avec ces affiches afin de trouver leurs cibles. Le Taton était cependant quelqu’un d’assez extravagant, ce qui impliquait que le maudit pouvait tout à fait les conserver pour une raison sans importance. Mener des recherches avec des collègues en faisait souvent oublier à chacun des collaborateurs les potentiels affiliations. En général, lorsque l’on rencontrait un scientifique, on se disait que c’était simplement un civil qui était professeur d’université quelque part. Pourtant, Aggaddon et Obra faisait partie des quelques énergumènes en quêtes de connaissances qui traverser la planète tout en s’engageant dans des conflits pour une raison x ou y. Cela ne changeait rien du fait qu’ils puissent tirer le meilleur les uns des autres, mais le moment où les affiliations et parties éclatent pouvaient parfois mener à une scission brutale et irrémédiable des collaborations.

Enfin le gradé c’était approché et avait découvert l’homme inconscient ainsi que son second réduit à l’état de cadavre par le nobliau. À la vue de cette scène, le sergent-chef se montra dans un premier temps surpris, puis sceptique avant que finalement le Taton cherche à offrir maladroitement quelques explications. La déclaration de ce dernier sur le fait qu’il soit un chasseur de primes ne choqua donc pas le Médixès plus que cela puisqu’il l’avait présagé juste avant. Enfin, contrairement à son collègue, l’escrimeur ne prit pas la peine de se lever pour saluer le représentant du gouvernement mondial et se contenta de hocher la tête tout en maintenant d’une main la pression sur l’une de ses blessures par mesure de précaution. Le discours du maudit décontenança quelque peu la mouette qui tourna alors la tête vers l’homme qu’il avait aperçu à plusieurs reprises au sein de l’université avec des mathématiciens. Ce dernier lui offrit les explications adéquate pour compléter, à son sens, la déclaration d’Obra.

-Il s’avère que le scientifique qui vous a très certainement informé, Erzan, est en réalité en lien avec des criminels, en tout cas pour cela c’est sûr. Il s’est servi de nous pour construire un prototype d’arme avancé qu’il laissé entendre comme étant destiné à la Marine alors qu’il voulait le vendre à ces deux crapules primés. Ainsi, Erzan a essayé de nous faire collaborer avec eux et à prit la poudre d’escampette pendant que nous essayons d’affronter ces deux criminels qui semblaient assez mécontent et qui voulait très certainement nous empêcher de révéler toute cette histoire. J’ai été contraint de mettre fin aux jours de celui là-bas tandis que mon camarade le chasseur de primes c’est chargé du plus gros poisson.

Le sergent-chef grogna et se retourna alors vers son unité.

-Retrouvez ce dénommé Erzan avant qu’il ne quitte l’île ! Il doit répondre de son crime ! déclara-t-il à l’un de ses hommes qui sortit un escargophone afin de prévenir d’autres gouvernementaux dans les plus brefs délais. Fournir des bandits en armes, voilà ce qu’il ne faut pas entendre de la part d’universitaire. Merci messieurs. Je vous demanderai cependant de rester quelques jours dans le coin afin que vous puissiez venir témoigner. La scène de bataille ainsi que votre position de chasseur de primes semblent donner du crédit à votre histoire, cependant nous nous devons de confronter ce scénario à celui du parti adverse, s’il en dispose d’un. En tout cas, je vais laisser un de mes soldats veillé sur vous et vous conduire à l’hôpital pour s’assurer que vos blessures ne soient pas trop graves. Il sera chargé de vous surveiller et de vous protéger.

Ayant fait partis de l’armée navale, le Médixès savait que ce genre d’affaire n’était pas très importante aux yeux des hautes strates, surtout dans le cas de si petites primes, donc ils seraient rapidement lavé de tous soupçons et pourraient reprendre leurs travaux chacun de leur côté dans les prochains jours dès que la culpabilité d’Erzan aurait été prouvé. Cela se ferait dès le lendemain grâce à l’étude des ressources financières du mécanicien. En tout cas, pour l’instant, les deux savants devaient être amené à l’hôpital tandis que le sergent-chef s’occuper d’organiser les recherches.

Le Médixès se remettait tranquillement à l’infirmerie et fut bien content que le soldat affecter à sa surveillance finisse par s’en aller lorsque l’affaire fut rondement bouclée. Le petit million que le scientifique venait de récupérer ne rejoindrait pas le budget alimentaire et vestimentaire du riche savant, s’intégrant plutôt à ses économies. Les mathématiciens avec lesquels Aggaddon avait collaboré depuis le début de son séjour étaient passé. Ils en avaient d’ailleurs profité pour avancer quelque peu dans leurs réflexions. Le temps défila, laissant au nobliau le temps de peaufiner son travail en attendant que les médecins ne le poussent vers la sortie, ce qui ne tarderait pas à priori. C’est ainsi qu’Obra fini par apparaître et transmis ses salutations au mathématicien pour enchaîner sur un court monologue de remerciement auquel l’originaire de Nortis répondit.

-Merci également à vous. Ce fut intéressant de travailler à vos côtés. Je serai bien entendu ravi que nous puissions collaborer à nouveau.

Le septentrional laissait la possibilité d’entamé une conversation que les deux hommes pourraient tenir avant de finalement se séparer réellement. Si le chasseur de primes compté quitter l’archipel, le Médixès, quant-à-lui, allait s’en retourner au laboratoire de mathématiques afin de mener à son terme le sujet de recherches sur lequel il planchait avec ses camarades universitaires. Il reçut plusieurs questions au sujet d’Ezran et il fut évident que l’affaire eu des retombés négatives sur l’établissement. Ce genre d’actions, même isolés, offrait une mauvaise réputation à des établissements pouvant pourtant s’avérer respectables. La présidence de l’université allait ainsi être contrainte de lancer une campagne afin de se créer sa propre publicité en espérant que les futurs projets redoreraient le blason de l’établissement. Tout cela importait très peu à Aggaddon qui disposait d’un large réseau de connaissance universitaire et ce n’était pas la première fois qu’une académie devait subir une telle déconvenue. De plus, le fait qu’il s’agisse de criminels mineurs réduisait l’impact de l’histoire là où d’autres universités avaient été contrainte de collaborer avec des pirates sous la menace de ces derniers. L’homme de North Blue, dans sa quête de perte d’humanité, c’était efforcé de ne pas tisser de liens profonds avec qui que ce soit. Ainsi, il ne tenait pas particulièrement au Taton, l’exécutant même sans sommation si jamais ils finissaient par se recroiser en tant qu’ennemi un de ces quatre, mais disposer de nouveaux collaborateurs pour des projets scientifiques ne se refusait pas. Ainsi, le nobliau quitta l’hôpital pour retourner à sa chambre d’hôtel en attendant le lendemain où il pourrait reprendre le boulot après ces péripéties plus qu’étonnante qui rappelait à quel point ce monde était pourri jusqu’à la moelle.