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[Présent] Navigare necesse est, vivere non est necesse (Solo 10)
Rébéna Té Ra
The Alpha Predator
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Solo

Navigare necesse est


[Présent] Navigare necesse est, vivere non est necesse (Solo 10) Samura17
Lysandre "le Baron Rouge"
Primé à 162.000.000

Les vagues immenses déferlaient sur les coques tandis qu’un véritable déluge s’abattait sur les planches. La foudre traversait la voûte céleste, semblant vouloir marquer sa fureur par ses lames électriques tranchant avec rage les cieux. L’Alliance Borgne était en marche, les vingt vaisseaux du corps principal voguant vers Alcitrade avec pour but l’annihilation de la Ligue d’Arkhélaos et le pillage de son protectorat. Le jour de la bataille final entre ces deux coalitions était enfin venu et il fallait peut-être expliquer un peu le contexte. Plusieurs officiers de la Marine ayant une idéologie commune et tous expert en navigation ou en combat naval avait jadis signé un accord afin de se venir en aide en cas de problème. Ce groupe avait évolué avec les années pour devenir une véritable structure prenant en charge divers îles ne pouvant pas assurer leur protection par elle-même, ce qui avait conduit cette flotte à mettre fin aux agissements de nombreux forbans. Néanmoins, la création d’une telle puissance de défense avait fini avec le temps par engendré une force opposée, composé d’opportunistes, de personnes en voulant aux richesses protégées par la Ligue ainsi que des flibustiers voulant se venger de camarades ou capitaines ayant été capturé par cette organisation gouvernementale. Ainsi l’Alliance Borgne s’était sans cesse agrandit et était désormais prête à ravager ses adversaires en les prenant par surprise. En effet, prévoyant la possibilité que des espions intègrent leurs rangs, les fondateurs de cette communauté pirate avait donné une fausse date pour l’assaut final, la véritable se déroulant la veille du jour convenu. Même les capitaines n’avaient été informés que la veille au soir. Cependant, il y avait quelque chose que le supernova dirigeant l’Alliance Borgne n’avait pas prévu, c’est qu’un nouveau membre de dernière minute et au pouvoir particulièrement utile pour la bataille navale était en réalité allié à la Ligue d’Arkhélaos et avait réussi à prévenir de justesse les gouvernementaux de la véritable date de l’assaut.

Ishtar se trouvait donc sur le pont de la frégate de Lysandre le Baron Rouge, nommée Charybde, qui guidait la flotte vers le front. Elle avait craint que son appel n’ait été intercepté, mais il ne semblait pas que ce soit le cas. Pour savoir ce que la demoiselle ailée faisait là, il fallait remonter quelques temps auparavant. Arrêté pour la destruction d’un château, survenu lors d’un combat très complexe contre le Chevalier Noir qui s’était révélé être le frère de la bilcane, la De Lérhane avait été emmené à Saint-Protagoras, le quartier général de la Ligue d’Arkhélaos dont faisait partie la contre-amiral chargée de l’embarqué. Grâce à diverses actions menées durant la traversée, la maudite avait réussit sans le savoir à convaincre la gradée qui plaida en sa faveur lors du procès dans la forteresse. En effet, de par leur idéologie commune, les officiers membre de la coalition avaient décidé de juger entre eux les cas de leurs prisonniers afin de statuer sur la nécessité de les condamner ou non. La demoiselle ailée faisant son maximum pour aider les civils, les gradés avaient conclu grâce aux témoignages qu’Ishtar n’était pas un danger pour la population, allant même jusqu’à la défendre comme le prouvait les événements d’Okalmoa, et qu’il serait au final plus que néfaste de l’enfermer. Suite à cela, le navarque de la Ligue d’Arkhélaos, Ingolstadt d’Hypparchia, lui avait alors expliqué la situation avec l’Alliance Borgne qui menaçait la population du protectorat du groupe gouvernemental, demandant à l’ancienne révolutionnaire de les aider dans cette lutte qui mettait en jeu la vie des habitants de plusieurs îles. L’Archange du Typhon avait finalement accepté la requête et avait vaincu plusieurs capitaines avant de rencontrer le recruteur des pirates qui, stupéfait par le pouvoir météorologique du Serpent à Plumes, lui avait permis d’intégrer l’Alliance Borgne et lui avait indiqué de se rendre à Nacréa où la De Lérhane avait rencontré Lysandre et les autres fondateurs qui l’intégrèrent à leurs plans, ce grâce à quoi elle avait pu apprendre le véritable jour de la bataille.




-Capitaine ! Capitaine ! Flotte en vue ! Flotte en vue ! déclara l’homme de la vigie assez affolé. C’est… L’Arkhélaos ! rajouta-t-il après une rapide consultation par la longue-vue.

-Quoi ?! Comment peuvent-ils être au courant ? questionna le supernova tout en restant aussi froid que d’ordinaire. Nous devions les affronter autour de Saint Protagoras pour pouvoir prendre possession de la cité durant la bataille. Tant pis, nous allons devoir improviser. Écrasons les avant de nous emparer de leurs biens. Combien sont-ils ?!

-Six capitaines !
répondit le matelot en haut du mat.

-Les six contre-amiraux se sont réunis pour nous offrir ce comité d’accueil. Tâchons de ne pas les décevoir. Dites à Lèneryche et James de se préparer à lancer la stratégie B !

-À vos ordres !
répondit un pirate qui communiquait avec les autres navires via un système de petits drapeaux.

Le regard du Baron Rouge se porta sur les formes se dessinant derrière les vagues monstrueuses de cette tempête. Ils étaient à vingt contre six, mais Ingolstadt et les siens étaient connu pour leur sens tactique du combat en mer, raison pour laquelle Lysandre avait rassembler autant d’équipages sous la bannière de l’Alliance Borgne dans l’espoir de pouvoir les contrer par le nombre. Ce n’était pas pour autant gagné d’avance. Ishtar le savait également puisqu’elle avait été là lors de l’affrontement entre le bateau d’Aphanasie et les quatre vaisseaux de Von Müller s’étant soldé par la victoire des gouvernementaux et la capture du primé qui fut jugé avant la De Lérhane une fois arrivée au bastion de la Ligue d’Arkhélaos. En parlant de l’Arkhélaos, ce fier et imposant galion se dessinait déjà clairement dans le paysage de la tempête. Le navire d’Ingolstadt était tout aussi craint que l’intégralité des autres contre-amiraux de la flotte puisqu’il était non seulement dirigé par un véritable génie tactique navale, qui par-dessus le marché possédé un don lui permettant de voir à l’œil les courants marins pour en tirer parti, mais également car il possédait un armement spécifique et très rare : le feu grégeois. Le Baron Rouge considérait tant cette menace que la majorité de son plan se concentrait sur l’élimination de la tête de la Ligue, quitte à y perdre beaucoup d’hommes et de bateaux. Pour le reste, il comptait y aller à coup d’abordage pour éliminer les officiers en duel. De plus, maintenant qu’il avait Ishtar avec lui, il pouvait dompter la météo localement et donc tirer partie de cela pour surprendre son adversaire et contrer les Yeux de Triton. En parlant de l’Archange du Typhon… Où était-elle ? Le regard du supernova se perdit quelques instants sur le pont avant qu’il ne remarque cette forme qui fendait les cieux en direction de la flottille de la Marine. Un frisson de colère traversa son échine et son regard se fit plus glacial que jamais.

-Non ! Non ! Non ! NON ! Idiot de Tokagi !!!

[Présent] Navigare necesse est, vivere non est necesse (Solo 10) Ingols10
Contre-amiral Ingolstadt d'Hypparchia "L'Hydre"
Renommée de 178.000.000

L’ancienne révolutionnaire ne tarda pas à descendre tout droit vers le pont supérieur du galion où tout le monde semblait déjà prêt à faire feu. La bilcane décortiqua les forces en présence d’un rapide coup d’œil après avoir reprit forme humaine, ayant usé de sa malédiction mythique pour traverser le ciel jusqu’au navire. Elle n’eut aucun mal à reconnaître les huit subordonnés du navarque, ceux que l’on nommait les têtes secondaires de l’Hydre. C’est le contre-amiral en personne qui tenait la barre et demandait d’un geste de la main à la blonde aux yeux d’argent de le rejoindre.

-Bon retour. Comment cela s’est passé ?

-Plutôt bien. Heureusement que le recruteur était trop enthousiasmé par mon pouvoir pour me soumettre à leur test de loyauté sinon je n’aurais jamais pu les infiltrer. Enfin, je suis au courant du plan prévu avec mes pouvoirs, mais je ne sais pas ce qu’ils avaient prévu initialement et ce qu’ils vont donc certainement faire. Désolé. Néanmoins, je sais que la cible prioritaire de Lysandre est votre navire.

-Ce n’est pas grave. Vous nous avez déjà beaucoup aidé mademoiselle De Lérhane. Je vous remercie pour votre collaboration. Donc c’est Lysandre qui est à la tête de l’Alliance Borgne si je comprends bien… Cela ne va pas être simple. Acceptez-vous de rester sur l’Arkhélaos pour cette bataille ?

-Bien sûr contre-amiral.


Cela faisait quelques temps que la fille du ciel n’avait pas eu une relation si positive avec un représentant du Gouvernement Mondial. C’était vrai qu’idéologiquement parlant, les gouvernementaux n’étaient pas ses adversaires s’ils s’occupaient bien de la protection de la population. En revanche, depuis qu’elle avait rejoins les amazones, elle avait promis de ne pas garder de contact avec des membres de la Marine. Vu la situation et le risque qui planait sur tous les habitants du protectorat de la Ligue, l’Archange du Typhon avait néanmoins préféré s’impliquer dans le conflit, quitte à devoir mentir à Tenshi plus tard sur le fait qu’elle avait aidé des officiers.

-Le moment est venu, souffla l’Hypparchia en resserrant sa poigne sur la barre du gouvernail.

Son regard se concentra sur les vagues que sa vision si spéciale lui faisait percevoir comme des loutres. Il analysa la courbure de celles-ci avant de s’élancer.

-Toutes voiles dehors ! Ce soir, soit ils dineront en enfers, soit nous souperont au paradis !

Ishtar écouta l’équipage hurlait à l’unisson en réponse à leur capitaine avant d’elle-même descendre sur le pont. C’est alors qu’elle remarqua que ce n’était pas le Charybde qui donnait l’assaut, mais deux autres navires de forbans.

-Que mijotes-tu Lysandre ? se questionna la demoiselle ailée.

C’est alors que l’ordre fut donné. Une première pluie de boulet vint fracasser les coques des deux embarcations tentant de s’approcher du galion qui fendait les eaux à toute vitesse, porté par les courants que voyait Ingolstadt. Et alors que les flibustiers allaient eux même déployer la puissance de leurs batteries de canons, le feu grégeois fut utilisé. Le brasier déferla en quelques instants hors des pièces d’artillerie spécialement conçu pour cette tâche. Les flammes vinrent mordent le bois, s’enfoncer dans les entrailles des bateaux par les ouvertures destinées aux canons en faisant virevolter ces derniers ainsi que les corps embrasés des marins chargés de tirer. La fureur de l’Arkhélaos s’était abattue sur eux sans aucune pitié. Ingolstadt n’aimait pas utiliser une méthode si extrême et mettant fin à la vie de tant de personnes, néanmoins c’était la guerre et il y avait d’autres existences en jeu. Il ne pouvait pas se permettre de perdre par sentimentalisme. Ses responsabilités l’obligeaient à user de tous les moyens possibles pour remporter la victoire. C’était ça qui l’avait amené à développer le feu grégeois qui venait de faire connaître l’enfer aux deux premiers brigantins ayant tentés de s’approcher.

De son côté, la bilcane grimaça, tombant un genou au sol. Son haki de l’observation commençait à se manifester à nouveau et ce au pire moment. Le visage de la blonde aux yeux d’argent se déforma tandis qu’une douleur vive et insoutenable se répandit dans son crâne. C’était certainement l’agonie des pirates qui venait de réveiller son esprit, les voix de ces hommes, ou plutôt leurs cris, assaillant son âme alors que la De Lérhane se débrouillé avec ses connaissances théoriques pour comprendre ce pouvoir dormant qui s’éveillait en elle. Une nouvelle pluie de tir fut entamée au loin. Aphanasie et Menlas Chainaux s’occupaient en effet de contenir l’aile gauche de la flotte principale de l’Alliance Borgne. C’était le début. Le début d’un enfer, d’un cataclysme, qui allait trouver son apothéose dans la confrontation entre l’Arkhélaos et le Charybde tandis que la mer se retrouverait embrasé, les carcasses de vaisseaux flottant tout en se consumant petit à petit. Ce vacarme assourdissant externe se mêlait à la cacophonie interne de son esprit qui essayait de décrypter cette souffrance, l’ancienne révolutionnaire cherchant à scinder ce mélimélo pour obtenir des voix clair et compréhensible plutôt que cette masse abstraite et informe dont elle ne percevait rien d’autre que de la douleur.  




Les cris des canons remplissaient l’atmosphère tandis que les boulets de plomb s’enfonçaient dans les planches de bois avec une virulence démoniaque. La bataille navale battait son plein, l’Arkhéalos dominant clairement les différents navires venus se confronter à lui tandis que la pluie s’abattait sur les corps, que les bourrasques ravageaient les visages, que la foudre éblouissait les yeux entre deux tirs de batterie. L’ange ne parvenait pas à suivre le déroulement de la confrontation et encore moins à lire les tactiques utilisées par chacun des camps, néanmoins elle pouvait sans conteste remarquer que la majorité des bateaux pirates se concentraient à retenir l’Arkhélaos qui virevoltaient entre eux tout en les ravageant tandis que les autres contre-amiraux de la Ligue contournaient les flancs de l’Alliance Borgne en toutes connaissances de cause. La De Lérhane avait en effet informé les gradés que les flibustiers conserveraient des troupes en retrait pour se rajouter à l’assaut. Vu la disposition du champ de bataille, il était évident que ces deux vagues de navires allaient déferler sur les flancs pour enfermer les gouvernementaux au cœur de la flotte ennemi. C’était le but recherché, les officiers de la Marine étant clairement confiant sur leurs capacités. Ils savaient qu’il pourrait y avoir des pertes, mais c’était un risque à prendre pour être en mesure de s’occuper d’un maximum d’adversaires en un minimum de temps.

Si le monde physique semblait vivre la fin des temps, c’était également le cas pour l’esprit de la guerrière céleste qui se retrouva bientôt à quatre pattes au sol, retenant dans sa gorge un hurlement tandis que ses poings se resserraient tellement que ses ongles s’enfonçaient dans sa chair. C’était comme si son front tout entier allait exploser et qu’une vague de flammes allait en jaillir. La chaleur désagréable, plus que similaire à la sensation de la fièvre, se répandait dans tout son corps jusqu’à en faire tressaillir sa conscience. Chutant sur le côté, la femme aux quatre ailes se retrouva rapidement ventre contre terre, étalé de tout son long avant de se recroqueviller en position latéral de sécurité, son visage se déformant de douleur régulièrement avant de se refermer. Son front se plissait tandis que ses yeux demeuraient clos derrières les paupières crispés. La blonde aux yeux d’argent était envahie par ce vacarme tonitruant et gargantuesque qui se trouvait à la fois en elle et autour d’elle. Lutter contre lui et plus que difficile dans de tels conditions. L’odeur de la poudre et de soufre qui remplissait ses narines se mêlant au ressentit global pour rendre la situation encore plus insoutenable qu’elle ne l’était déjà. Frappant du poing sur le plancher du pont supérieur, l’Archange du Typhon se releva progressivement, tressaillant à plusieurs reprises à cause des tremblements de ses membres, mais également à cause des roulements du navire guidé par la main experte et précise d’Ingolstadt qui montrait là toute l’étendu de ses capacités, ces aptitudes qui lui avait permis d’atteindre ce grade mais également de devenir le pire cauchemar des flibustiers lors d’une bataille navale. Peinant à se mouvoir, la bilcane réussit finalement à se remettre plus ou moins debout, mais ne tarda pas à s’asseoir avec un seul et unique but : méditer.

Ses jambes se croisèrent et la demoiselle ailée chercha à s’enfoncer dans ses pensées au beau milieu des bombardements constants. Un boulet arriva à quelques mètres d’elle après avoir fait exploser en mille éclats une partie du bastingage, générant une secousse qui perturba la De Lérhane, néanmoins cette dernière parvint à s’enfoncer progressivement dans ses pensées dans l’optique de se couper du reste du monde. Se concentrer avec ce martèlement permanent dans son crâne était tout sauf aisé, néanmoins la détermination de l’ancienne décima à lutter contre le haki de l’observation pour le dompter et ses années de pratique de la méditation lui permirent d’avancer progressivement. L’amazone fit converger dans une projection imaginée de son « moi » les torrents vocaux abstraits pour les contenir au maximum dans sa tête afin de les manipuler, les faire s’étirer et chercher à créer une ouverture pour s’y enfoncer. Bien évidemment, le pouvoir en éveil ne se laissait pas faire et chaque action représentée dans cette vision spirituelle déchargeait avec brutalité une nouvelle vague de douleur en Ishtar qui serrait les dents. Il fallait qu’elle finisse par triompher du haki de l’observation afin de l’amadouer et le contrôler. La demoiselle sentait qu’à chaque fois qu’il se manifestait, ses manœuvres se faisaient de plus en plus efficace, mais augmentait également la puissance et la virulence avec laquelle cette puissance sommeillant en chacun venait tenter de s’adresser à elle.

Les secondes défilaient au milieu du conflit, des navires sombraient et même les experts de la Ligue d’Arkhélaos n’étaient pas invincible. Le visage d’Ingolstadt se marqua d’une profonde fermeté quand il nota que le vaisseau du contre-amiral Cléosthène commençait à s’enfoncer dans l’océan et que vu l’état de l’Iambe d’Aphanasie, celui-ci ne résisterait plus très longtemps aux assauts de l’Alliance Borgne. Heureusement, les équipages gouvernementaux de ces deux embarcations pouvaient rejoindre leurs collègues qui voguaient encore à leurs côtés pour poursuivre l’affrontement contre les forces pirates qui décroissaient, la panique s’installant chez certain à mesure que les défaites s’enchainaient, tant et si bien que deux bricks désertèrent la flotte du Baron Rouge pour tenter de sauver leur peau. Il restait encore quatre navires pour la Marine et dix pour Lysandre. C’est ainsi que la commandant des bandits des eaux ordonna à Lèneryche et James Wilbur, deux capitaines primés à plus de soixante-dix millions de berrys qui étaient également des fondateurs de la coalition des forbans, de s’occuper des contre-amiraux Venkein et Benjowski. Ainsi, le reste des flibustiers se concentrerait sur le navire de Menlas Chainaux, membre le plus vieux et le plus expérimenté en tant qu’officier de la Marine au sein de la Ligue. Pour ce qui était de l’Arkhélaos, le Charybde lui fonçait déjà dessus quand bien même des navires condamnés à rejoindre les abysses entouraient le galion de l’Hypparchia. Et pendant tout ce temps-là, la demoiselle ailée luttait en elle-même contre le haki de l’observation. Néanmoins, elle devrait remettre ça à plus tard puisque voilà que la frégate du supernova venait percuter le flanc de l’Arkhélaos pour lancer l’abordage.




-Traîtresse.

La voix implacable du Baron Rouge atteignit les oreilles de l’ancienne révolutionnaire qui s’était relevé suite au choc entre les coques afin de pouvoir faire face à l’ennemi. Si elle se trouvait sur ce navire, ce n’était clairement pas pour aider l’équipage pour mitrailler les ennemis puisqu’elle les gênerait plus qu’autre chose. Non, si la demoiselle ailée se trouvait là c’était bien pour le cas où il y aurait un abordage et où il faudrait qu’elle s’occupe des attaquants. Néanmoins, il restait à voir si l’Archange du Typhon serait en mesure de triompher du supernova. De plus, Ingolstadt ne pouvait l’aider qu’assez sommairement. Le contre-amiral était loin d’avoir de l’expérience dans les confrontations physiques. C’était bien ses batailles navales qui l’avaient hissé jusqu’à ce poste et ses aptitudes martiales étaient tout à fait correct, mais loin de pouvoir égaler celles de guerriers expérimentés. La bilcane quant à elle ignorait le niveau de son opposant et était fortement gêné par le capharnaüm régnant dans son crâne qui l’empêchait clairement de demeurer concentré.

-Qu’as-tu fais à Tokagi Iishi ? Comment l’as-tu berné pour qu’il accepte de te faire rejoindre l’Alliance Borgne ? demanda avec fermeté le pirate qui contenait sa colère.

-J’ai simplement déclaré que je voulais intégrer votre flotte et il m’a suffit d’user de ma malédiction pour qu’il accepte, tout enjoué de découvrir un tel pouvoir. Et sur ce que je lui ai fait, je l’ai simplement vaincu et l’ai envoyé au trou.

-Quel crétin… Et dire que je le pensais digne de confiance. Enfin, tu vas payer pour ta traîtrise sorcière.


Le feu grégeois s’échappa alors de l’Arkhélaos et déferla sur le Charybde. C’est alors que d’un coup de lame, Lysandre envoya une vague de froid éteindre les flammes avant que cela n’endommage trop son vaisseau. Ingolstadt écarquilla les yeux. Voilà donc l’atout sur lequel cet homme comptait pour vaincre son galion : le tranche-froid. N’étant pas vraiment un combattant, l’officier gouvernemental avait surtout entendu parler de ces personnes maîtrisant si bien leur art de combat, que ce soit par la lame, le corps ou autres, qu’ils étaient en mesure d’affecter la réalité avec celui-ci en générant des éléments ou en pliant certains concepts à leur volonté. Il ne l’avait jamais vu de ses yeux et ne s’imaginait pas à quel point une seule personne pourrait mettre en déroute l’Arkhélaos grâce à une seule aptitude. Bien sûr, les boulets marcheraient, mais faire couler le Charybde sans le feu grégeois prendrait bien plus de temps. Il fallait donc compter sur Ishtar pour le mettre en échec et l’empêcher de remporter la victoire en tranchant l’embarcation de guerre.

-Pourquoi n’avez-vous pas attaqué plus tôt ? questionna le contre-amiral en descendant les marches, le sabre à la main prêt à aider la De Lérhane. Vous auriez pu sauver plus de vaisseaux.

-Le meilleur moyen pour vous atteindre était de vous affaiblir en vous faisant affronter une multitude de bateaux. Si j’avais foncé droit sur vous, mon équipage et moi aurions subit beaucoup de dommages. De plus, je comptais sur la bataille pour que le maximum d’alliés se sacrifie afin de rendre la victoire accessible à mes camarades et moi-même tout en augmentant les gains de chacun lors du pillage de votre cité.


Lysandre avait plus ou moins expliqué l’essence de son plan vicieux sans pourtant montré une once de compassion pour ceux qui avaient sombré ou une once de joie inhumaine. Il n’était ni ravi, ni empli de regrets. C’était ce qu’il y avait à faire pour rendre sa victoire optimale et cela suffisait. Prendre du plaisir à faire souffrir les gens ou se montrer empathique, cela n’avait rien d’utile ou d’efficace. L’homme demeurait toujours aussi froid qu’à l’accoutumée. Cependant, sa victoire était désormais à relativisé maintenant qu’il croisait le fer avec la bilcane. Il ne s’attendait pas à ce qu’une guerrière de ce calibre se retrouve aux côtés de la Ligue d’Arkhélaos et pensait pouvoir prendre la tête de l’Hypparchia plus facilement. Tandis que le Baron Rouge usait de son nodachi entouré d’un voile de froid que l’ancienne révolutionnaire repoussait à coup de queue, ayant revêtu sa forme hybride pour l’occasion, le gradé gouvernemental s’adressa discrètement à un de ses subordonnés pour ordonner qu’on recharge le feu grégeois pour lancer celui-ci sur le Charybde pendant que lui et Ishtar s’occuperaient de l’empêcher d’intervenir.

Déployant son haki de l’observation pour se prémunir des attaques du forban, le contre-amiral se jeta dans l’affrontement entre l’amazone et le supernova qui faisait tremblé le pont face à la puissance des antagonistes. L’Archange du Typhon passa sous la lame pour déployer son aile qui frappa le blond à la figure, laissant une ouverture pour que la demoiselle ailée vienne le frapper avec son poing. Alors qu’elle tentait de venir refermer l’étau constricteur de sa queue autour de la jambe du bretteur, ce dernier lui donna un coup de pied avant de tenter d’envoyer une vague de gel vers la maudite, attaque qui fut intercepter par le sabre d’Ingolstadt. Le Baron Rouge taillada alors le torse du gradé qui recula en hurlant, le froid s’infiltrant en lui par l’ouverture. La blonde aux yeux d’argent revint à l’assaut, l’esprit toujours embrumé par le pouvoir en elle qui se manifestait avec violence et qui enrayé le processus de réflexion, la rendant moins réactive. La De Lérhane savait qu’il fallait à tout prix qu’elle évite d’être trop touché par les pouvoirs glacials du flibustier si elle souhaitait conserver sa forme hybride. En effet, les serpents étant des animaux à sang froid dont la température interne dépendait de la température externe, être mis en présence d’une baisse de température de manière prolongé aller affaiblir son métabolisme petit à petit jusqu’à un seuil critique ou même en repassant sous forme humaine, elle serait frigorifiée et devrait attendre un bon moment avant de pouvoir réutiliser sa malédiction sans danger.

Ainsi, la bilcane esquiva une lame d’air tandis qu’Ingolstadt gagna du temps en enchaînant trois attaques au sabre que le manieur de nodachi fut contraint de parer avant que l’uppercut de la titanesque blonde aux yeux d’argents ne vienne le cueillir en plein ventre. Sentant bien la puissance physique de son adversaire, le supernova fut projeté quelques mètres plus loin, faisant une acrobatie pour atterrir sur ses pieds et revenir à l’assaut le plus vite possible. Ecartant l’amazone d’un coup horizontal d’un coup dans sa direction, Lysandre enfonça sa lame dans le pied du pirate qui le paya d’une coupure au bras. Ayant négligé la longueur du corps de l’Archange du Typhon, celle-ci abattit sa queue sur le membre du flibustier qui serra les dents avant de tressaillir sous la puissance du coup, s’appuyant sur le pommeau de son arme pour tenter de résister. L’appendice s’enroulant autour du bras, le blond réagit instinctivement en extrayant son nodachi pour venir le planter dans le plumage de la De Lérhane qui laissa s’échapper un hurlement de douleur, le froid se répandant rapidement en elle tout en augmentant la douleur intracrânienne, la forçant à se replier quelques instants. Le Baron Rouge, profitant de ces quelques instants pour reprendre son souffle, recula d’un pas avant de jeter un regard sur la situation à l’horizon. Le navire de James avait sombré, ce qui signifiait certainement qu’il avait été vaincu, tandis que celui de Lèneryche semblait également en difficulté. De l’autre côté, les capitaines à faible primes semblaient incapables de retenir le contre-amiral Chainaux qui venait en renfort de l’Arkhélaos pour triompher du Charybde.

Lançant un regard sombre à Ingolstadt, le bandit des eaux passa par-dessus bord et se retourna en plein vol pour venir entailler profondément la coque du galion. Arrivant dans l’eau, il s’approcha du bâtiment naval et planta son nodachi dedans avant d’envoyer une lame d’air sillonner tout le long du bois. D’un signe de la tête, il ordonna à un de ses lieutenants de déclencher une nouvelle salve de tir à cet endroit, ce qui ouvrit une grande brèche dans l’embarcation. L’eau ne tarda pas à s’infiltrer dans le fier galion sous le regard horrifié de son capitaine qui s’apprêta à foncer dans les entrailles de l’embarcation pour donner des instructions afin de ralentir l’arrivée des flots, néanmoins le Baron Rouge surgit de la mer pour revenir sur le pont et défier ses deux adversaires. C’est alors que les coups filèrent avec une rapidité et une puissance surprenante. Si l’Archange du Typhon ne parvenait pas à maintenir une cadence similaire à celui du pirate, Ingolstadt était là pour rattraper les autres attaques au vol même si son état émotionnel faisait qu'il avait arrêté d'utiliser son haki sans faire attention. Les blessures se multiplièrent chez les deux camps jusqu’à ce que le froid devienne insupportable pour la bilcane qui reprit forme humaine tout en assénant un nouveau coup de poing monstrueux qui amena le forban à recracher du sang avant de voler sur plusieurs mètres. L’Hypparchia s’élança à sa poursuite.

-NON ! hurla l’ancienne révolutionnaire sans pouvoir arrêter le gradé à cause du froid qui la tétanisait plus ou moins désormais.

L’arme d’Ingolstadt transperça le flanc de Lysandre alors que ce dernier cueillit son ennemi au vol en l’empalant sur sa lame qui traversa de par en par l’un des poumons du gradé sous le regard horrifié de ses hommes qui luttaient contre l’équipage du Charybde.

-À cause de cette femme, je n’ai pas pu triompher de toi suffisamment vite pour m’occuper du Chainaux, mais je ne repartirai pas défaitiste. Ta mort sera ma victoire.

Crachant du sang, le contre-amiral fut projeté en direction du gaillard arrière avant que le blond n’ordonne le repli. Trop occupé par le cas du gradé, ni Ishtar, ni l’un de ses lieutenants ne chercha à arrêter la retraite du supernova qui parvint à quitter le flanc de l’Arkhélaos avant l’arriver du navire de Menlas Chainaux qui constata la situation bien vite et fit évacuer le galion qui pouvait être difficilement sauvé en l’état, préférant cela à la poursuite de la frégate pirate. Le collègue d’Ingolstadt descendit sur le pont pour venir aux côtés de son ami et de ses subordonnés ainsi que de l’amazone.




-Tenez bon capitaine ! On va vous sortir de là et on va vous soigner, déclara une des têtes secondaires de l’Hydre en jugeant que la blessure ne serait pas mortelle si elle était rapidement prise en charge.

-Menlas… Est-ce que l’on peut encore sauvé l’Arkhélaos ? questionna le blessé entre deux toux sanglantes.

-Je crains que non mon ami… L’ouverture est passé sous le niveau de la mer…

Ishtar ferma les poings tout en grelotant. Si elle n’avait pas si froid, elle aurait pu passer sous forme hybride sans crainte et user de sa force surhumaine pour maintenir le galion au-dessus des flots, mais en l’état cela la conduirait clairement à la mort avant qu’ils n’aient atteint Saint Protagoras. La Kuja s’en voulait de ne pouvoir rien faire, de s’être retrouvé si peu utile et de ne pas avoir pu donner cent pourcents d’elle-même dans le combat à cause du haki de l’observation qui accaparait tout un pan de son esprit et gangrénait sa concentration. La bilcane considérait bien que c’était sa faute.

-Allez, je vais vous porté jusqu’au navire, déclara-t-elle en espérant pouvoir se rendre utile malgré sa condition précaire.

-Non.

-Quoi ?
s’exclama l’un des subordonnés de l’Hypparchia.

Le regard du contre-amiral fit le tour de l’assistance avant d’affiché une mine désolé.

-Ce navire est ma vie. S’il sombre, je sombrerai avec lui. Il est hors de question que je l’abandonne aux tréfonds de l’abîme.

-Masi capitaine ?!


Il avait déjà fait son choix et ce il y a bien longtemps. Il avait toujours eu ce navire. Très jeune, il était tombé amoureux de l’océan et avait rêvé de prendre la mer. Après avoir intégré la Marine et grâce à l’argent de sa famille, il parvint à s’offrir l’Arkhélaos qui était depuis devenu sa maison. Il ne le quittait que pour ses responsabilités d’officier de la Marine, de membre de la Ligue ainsi que de capitaine de vaisseau. L’idée même de remplacer son cher galion par un autre lui semblait absurde. C’était ce vaisseau et pas un autre. C’était lui l’amour de sa vie et jamais il ne pourrait passer un autre jour sur cette terre sans se morfondre de cette perte incommensurable. Non, il ne pouvait laissait son meilleur ami, son grand amour, périr et reposer à jamais seul. Il l’accompagnerait dans la mort et ils passeraient le reste de l’éternité ensemble. C’était ce qu’il voulait depuis bien longtemps déjà. Il aurait bien évidemment aimé que cela dure plus longtemps, qu’il ait le temps de devenir vice-amiral et ainsi rappeler que la puissance martiale ne faisait pas tout, que les combats navals avaient toujours une place importante dans la stratégie sur cette planète recouverte de mers en en étant le représentant au sein de l’amirauté. Il aurait voulu que l’Arkhélaos soit la figure de proue qui mène la Ligue vers des jours où leurs idéaux pourraient s’imposer. Néanmoins, cela ne surviendrait pas. Il était temps pour lui de faire ses adieux.

-Tu es… Tu es sûr de toi ? demanda Menlas dont les joues se retrouvaient inondés de larmes.


-Plus que jamais, répondit le concerné avec un sourire douloureux. Je sais que de tous les nôtre, je suis le seul qui aime à ce point la navigation et que vous ne comprenez pas forcément que mon attachement à ce vieux compagnon aille aussi loin… Mais c’est ce que je veux. Promets-moi juste une chose. Que la Ligue d’Arkhélaos conserve ce nom, en souvenir de lui, en souvenir de nous, en souvenir de tout ce que l’on a partagé ensemble avec vous.

-Je te le promets Ingol… Tu es et resteras toujours l’esprit, l’incarnation, même de nôtre Ligue.

-Bien… Mes amis, je suis ravi d’avoir vécu tous ces moments avec vous. Néanmoins… C’est l’heure de mon départ
, déclara-t-il avant de tousser à nouveau. Ah… J’allais oublié cette ange… La dernière personne que j’aurai gracié grâce au fonctionnement de la Ligue. Sans vous, nous aurions perdu la bataille je pense et votre aide a dû permettre aux autres fronts de basculer en notre faveur… Je vous remercie infiniment. Tâchez de gardez en vous ce que nous y avons vu et nous a permit de décider de vous laisser libre. Maintenant partez… Je vais rejoindre ma cabine avant que le navire ne se retrouve sous les eaux.

-Qu’allez-vous faire capitaine ?

-Je vous ai dit que finir avec Arkhélaos était ce que je voulais… Et bien la table de ma cabine n’ait pas vraiment une table, mais mon cercueil. C’est cela la véritable raison pour laquelle elle a des parois et non des pieds.


Ishtar et Menlas posèrent attrapèrent les bras du mourant qui crachait toujours plus de sang. D’un signe de la tête, le Chainaux ordonna aux subordonnés d’aller sur son bateau pendant que lui et l’ancienne révolutionnaire allaient conduire l’Hypparchia jusqu’à sa tombe. Les têtes secondaires de l’Hydre firent leurs adieux à leur maître à penser, lui lançant un dernier regard avant de rejoindre leurs camarades. Arrivant dans la cabine, l’ange retira la nappe de ce qui semblait jusqu’alors être une table et souleva le couvercle, révélant là où allait reposer pour toujours Ingolstadt.

-Merci pour tout… Partez avant qu’il ne soit trop tard pour vous. Quelqu’un va m’aider à m’installer.

-Quelqu’un ? Mais qui ?
s’interrogea la De Lérhane en déposant le gradé au bord du cercueil.

-Moi ! déclara une voix enfantine.

[Présent] Navigare necesse est, vivere non est necesse (Solo 10) Klabau10
Arkhélaos

Restant silencieux face à l’apparition soudaine de cet incarnation mystique du galion, les deux intrus s’éclipsèrent après des derniers adieux silencieux avec le mourant qui s’installa dans sa tombe pour passer ses derniers instants avec le Klabautermann.

-Nous y voilà mon ami. Nous partons pour notre dernier voyage.

-Oui Ingolstadt. Je t’accompagnerai jusqu’au bout.

-Et moi de même.


Le regard du navarque demeura fixé sur le plafond quelques instants tandis que sa vie défilait devant ses yeux. Un sourire s’installa paisiblement sur son visage tandis qu’il ravalait le sang qui essayait de sortir.

-Tu es content de la vie que tu as eu ? demanda Arkhélaos.

-Oh oui. Et je pars heureux. J’ai eu une belle vie. Elle aurait pu être encore plus belle, mais il faut savoir se satisfaire de ce que l’on a… Et s’il y a une chose que j’aurai toujours… C’est toi…

Un silence d'un instant plana avant qu'une réponse, un sourire, ne vienne. Après avoir déposer ses lèvres sur le front d’Ingolstadt, le Klabautermann s’installa auprès de la personne avec qui il avait partagé tout son existence.

-Voguons au vent de mer.

-Voguons au gré des vagues.


Cet air chantonné marqué leurs adieux à la vie et dans un dernier échange, ils se dirent au revoir en chœur, achevant la mélodie à l'unisson.

-Voguons pour toujours.

Cela faisait déjà des années que les deux discutaient le soir lorsque l’équipage dormait et maintenant les voilà libre de voguer dans le noir pour l’éternité. Arkhélaos referma le couvercle alors que l’eau n'envahisse la cabine. Le galion sombra doucement, descendant vers les profondeurs petit à petit pour rencontrer finalement le plancher océanique où il resterait figé à jamais, permettant aux deux amis de partager le reste des temps dans un repos onirique au cœur de leur océan.




Le silence régnait en maître sur le pont du navire du Chainaux qui se dirigeait avec ce qu’il restait de la flotte principale de la Ligue en direction d’Alcitrade. Chacun faisait le deuil de ceux qui avaient périt durant cette confrontation. Menlas quant à lui, qui de manière tout à fait naturelle allait devenir le nouveau navarque, avait appelé le reste des officiers qui avaient protégés les terres du protectorat sur d’autres fonds. Il y avait des pertes, mais les territoires avaient été pour la majorité protégées. Seul deux villes avaient subi des assauts pirates après avoir triomphé de gouvernementaux, mais les gradés ayant remporté la victoire de leur côté étaient rapidement arrivés pour réduire les dégâts et arrêter un maximum de forbans. La menace de l’Alliance Borgne avait été écarté et seul le Baron Rouge courrait toujours, Lèneryche et James Wilbur ayant perdu lors des abordages qu’ils avaient dirigés. La Ligue allait pouvoir se reconstruire petit à petit et se préparer dans l’éventualité que de nouvelles menaces de ce genre apparaissent.

De son côté, l’Archange du Typhon était accoudée au bastingage, observant l’horizon avec une certaine tristesse dans le regard. Cette journée avait été décidément pleine de souffrance pour tous. De toute façon, vu la bataille qu’y s’annonçait, il aurait été impossible de ressortir de cette confrontation sans y laisser des plumes. Néanmoins, la bilcane était amer. Elle se disait qu’elle aurait pu faire davantage, que si elle avait fait ceci ou cela ce se serai mieux fini. Mais le passé était le passé. On ne pouvait pas le réécrire. Les choses étaient faites et il fallait désormais vivre avec. Doucement, Ishtar vint récupérer avec ses doigts les quelques larmes qui longeaient les lignes de ses joues. Calmement, la mine grave, la demoiselle ailée remonta l’embarcation jusqu’au gaillard arrière pour s’adresser au capitaine.

-Bon et bien… Il est l’heure pour moi de m’en aller…

-Je pense que c’est une mauvaise idée
, lui répondit Menlas.

-Pourquoi ? Le procès concluait sur le fait que je pouvais être libre non ?

-Ce n’est pas par rapport à ça. Je n’ai aucunement l’intention de vous retenir captive. Vous nous avez été d’une grande aide et la Ligue a besoin d’alliés comme vous. Non, si je vous dis ça, c’est car vous êtes tous aussi touché que nous par ce qui est arrivé.

-…

-Restez quelques temps à Saint-Protagoras, le temps que nous parvenions tous ensemble à faire le deuil. Rester dans son coin dans de tels circonstances me parait être plus destructeur qu’autre chose. Je vous en prie… Nous devons nous serrer les coudes pour nous remettre de cette épreuve.

-Soit… Vous avez raison
, conclut finalement la De Lérhane avant de redescendre pour rejoindre les anciens subordonnés d’Ingolstadt.

L’amazone demeura ainsi avec la Ligue d’Arkhélaos durant les jours qui suivirent, partageant des moments avec diverses personnes, notamment Aphanasie, Galden et Menlas. Néanmoins, la blonde aux yeux d’argent ne pouvait pas demeurer éternellement auprès de ces gouvernementaux qui se remettaient petit à petit de la douloureuse bataille contre l’Alliance Borgne et devaient se préparer à faire face au Constantinisme afin de cacher les quelques libérations qu'ils avaient effectués. Il lui fallait retourner auprès des siens et laissé la coalition d’officiers se reconstruire. Après des aurevoirs et quelques embrassades, promettant que si jamais ils avaient besoin de l’aide d’une criminelle comme elle pour défendre la population ils pouvaient la contacter, la demoiselle prit sa forme hybride pour s’élancer vers les cieux afin de retourner vers les siens. Cette aventure avec la Ligue d’Arkhélaos commencé lors de l’incident avec son frère aura été intense, mais les souvenirs de ces deux longues semaines resteraient gravés dans la mémoire de la bilcane.



Vivere non est necesse




© By Halloween



-Lysandre Lvl 40 Tranche-Froid, Haki royal en éveil
-Ingolstadt d'Hypparchia Lvl 36 Yeux de Triton, Haki de l'observation

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Thème Général, Thème de Défi, Thème de la Ligue, Thème de Bataille

I have been grinded down and stopped back up again more times than I can count.
I have been tested daily, weekly, monthly and yet here I am the most relentless person that you have ever met.
Rébéna Té Ra
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