feat Kardorn

Les Dents de Costralmer s’élevaient là, au milieu des mers du Grand Nord. Cette série de pics rocheux se dressaient, acérés, monstrueux, hors des flots en formant un arc de cercle, donnant à cette dorsale un air de mâchoire dévorant les eaux. Tel une gencive, la pierre demeurait présente peu profondément sous la surface de l’océan entre les diverses dents composant le tout, ne permettant donc qu’à des barques ou des navires très plats de s’aventurer entre les tranchantes monts. Les autres vaisseaux étaient contraints de la contourner pour passer cette barrière naturelle s’avérant être une position stratégique fort intéressante dans les environs. C’est pour cela que des forts avaient jadis été érigés par le Gouvernement Mondial sur chacun des pics afin de pouvoir bombarder les navires ennemis qui devraient faire le tour de la mâchoire pour éviter de faire naufrage sur les roches entre les dents. La Marine avait tenu le lieu contre vents et marées pendant des décennies, assurant par la même la protection de la seule cité de ces montagnes qui vivait par conséquent en paix. Malheureusement, les conséquences de la guerre s’étaient fait sentir. Avec l’affaiblissement des forces gouvernementales sur North Blue et la prise de position de l’Inquisition d’Erwin Dog, des zones autrefois tranquilles comme celles-ci avaient dû envoyer des hommes en renfort des bases plus importantes et ainsi laissé les lieux sans défenses. Par conséquent, les pirates et autres criminels avaient tentés leurs chances jusqu’à finalement réussir à prendre d’assaut certaines forteresses et se les approprier. Depuis, elles servent de camps à certains équipage ambitieux tandis qu’un seul et unique bastion demeure sous le contrôle de la Marine. Ce mur autrefois uni pour faire pleuvoir les boulets sur les forbans étaient désormais divisés entre plusieurs camps. Cette situation n’a bien sûr pas profité à la cité de Costral qui perdu toute tranquillité pour être pillé et saccagé. Il ne reste aujourd’hui plus qu’une ville où le crime est la seule loi.

Hræsvelg montait actuellement le mont le plus à l’est des Dents de Costralmer. Il se dirigeait vers Estra, dernière forteresse entre les mains gouvernementales. C’était naturellement là que les forces constantinistes s’étaient implanté pour préparer la reconquête des lieux afin de faire de cette série de bastions un point à la fois de retraite et de réserve efficace grâce à la position défensive avantageuse qu’avait abandonné les précédant officiers responsables des lieux. La première étape du plan d’attaque n’allait pas tarder à être lancé, Hræsvelg le savait, et la cible ne pouvait logiquement être que la base la plus proche, à savoir Malenckra que les révolutionnaires avaient réussi à prendre aux mains de l’organisation criminelle qui s’était implanté au Haut Pic de Costral depuis laquelle elle régnait sur la cité en contrebas en se souciant en aucune façon des pauvres civils pouvant encore y vivre. Le visage rouge de l’ancien sujet d’expérience demeurait sévère. Il n’avait pour l’instant aucune idée des forces en présence, que ce soit du côté de la Marine, des rebelles, des flibustiers ou des hors-la-loi. Il devait arriver au plus vite afin d’être mis au courant des plans de ses supérieurs afin de savoir comment gérer sa partie de l’assaut ainsi que la coordination des hommes qui lui serait attribué. Cela faisait bientôt un an qu’il était revenu sur le terrain pour se battre au nom du Constantinisme après avoir passé énormément de temps dans des bureaux à remplir des charges administratives à Seppen Town, le Quartier-Général de North Blue. Il était encore quelque peu rouillé, mais quelques massacres d’hérétiques lui permettraient de se remettre dans le bain pour la suite des événements. Même s’il ne savait pas comment finirait la guerre contre les Décimas, il voyait bien une occasion pour le Constantinisme de s’imposer, notamment au travers de l’amiral Sergueï.

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Un bruit s’éleva atteignant les oreilles de l’homme à la peau écarlate. Il pivota tout en faisant un signe aux cinq ou six soldats avec lui de s’arrêter. C’étaient des hommes encore loin d’obtenir un grade d’officier. Seul un sergent était présent dans la troupe en plus du lieutenant afin de pouvoir gérer correctement les hommes durant la traversée en mer. En effet, le sujet zéro du Project Medusa avait tendance à intimider la plupart des soldats de par son physique pour ainsi dire monstrueux. Cela pouvait l’aider pour faire imposer sa loi et ses ordres, mais une figure d’autorité plus douce et amical comme le sergent était importante afin d’éviter que le climat de peur ne vienne étouffer les hommes. De plus, le constantiniste n’était pas du genre à être tendre. Jugeant qu’il faut faire ce qui doit être fait peu importe l’horreur des actes nécessaires à sa réalisation. D’un geste, il intima à deux des recrues de l’accompagner.

Hræsvelg s’approcha du monticule qui avait vu choir quelques pierres. Cela aurait pu être tout autant le vent qu’une personne, mais on n’est jamais assez trop prudent. Sur ses gardes, l’idée de vérifier la direction dans laquelle l’air soufflait ne lui vint à aucun moment, ce genre de pensées pouvant le distraire de sa focalisation sur la position de potentielles inconnus. C’est avec une sévérité exemplaire et naturelle qu’il découvrit la présence du révolutionnaire en contournant la roche. Les deux soldats à ses côtés braqués leurs fusils sur Kardorn, mais ce dernier était assurément assez rapide pour réagir et bouger avant qu’il ne tire si jamais l’ordre leur était donné. De son côté, le Von Göthuneim préparait ses mains à exécuter quelques shigans si la nécessité de se battre se faisait ressentir. D’un regard empli de dédain, il dévisagea l’inconnu pourvu de cornes. Son visage aux airs de crâne demeura figé quelques instants avant que sa mâchoire dépourvue de lèvres ne se mettre à bouger pour communiquer tandis que la croix constantiniste à son col cliquetait en suivant les impulsions du vent.

-Qui êtes-vous et que voulez-vous ?

Simple, rapide, efficace. Il aurait bien sûr eu une grande joie à exterminer cet étrange personnage, mais il était impératif de savoir s’il s’agissait d’un ennemi ou non. La petite troupe était en terrain un allié et il n’était pas incohérent que quelques gouvernementaux surveillent les parages pour être en mesure de prévenir le bastion si jamais des ennemis entamaient l’ascension de la dent la plus à l’est. Savoir comment allait tourner la situation dépendait entièrement de la réaction de Kardorn. Il pouvait même se faire passer pour un membre de la Marine, mais il lui faudrait alors expliquer de biens nombreuses choses, sans compter qu’il se ferait indubitablement démasquer une fois arriver à la forteresse s’il parvenait à convaincre le lieutenant de cette fausse affiliation. De toutes façons, si les deux hommes sortaient vivant de cette rencontre, il y avait fort à parier qu’ils se retrouveraient lors de l’assaut d’Estra sur Malenckra.

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La réponse fut rapide et précise. L’hostilité de l’inconnu ne tarda pas à transpirer de ce dernier. Voyant le révolutionnaire passé au-dessus de lui, il ne tarda pas à envoyer sa main en direction de la chaîne qui virevoltait durant ce déplacement grandiloquant afin de briser un maillon à l’aide d’un shigan et ainsi délesté l’ennemi d’une partie de ses ressources, de son arme. C’est alors que cela n’eut aucun effet, le bras se dirigeant à l’opposée. Hræsvelg haussa un sourcil, enfin si on pouvait appeler ça un sourcil, et son regard devint plus sombre. Que diable était cette sorcellerie ? Un fruit du démon à n’en pas douter… À moins qu’il ne s’agisse d’un prestidigitateur. Cela ne changeait rien. Il fallait agir et vite. Son bras était parti à l’opposée… D’un nouveau geste, il vérifia le principe d’inversion avant de lâcher un ordre à l’attention des deux soldats et du sergent situé quelques mètres plus loin et qui étaient spectateurs de cette scène. Le lieutenant ne connaissait pas les limites du pouvoir de l’ennemi en termes de distance et tandis que Kardorn s’occupait des deux hommes aux fusils il espérait que leurs camarades ne soient pas affectés par cette mystique capacitée afin de réaliser ses ordres.

-Bryan, Emeric. Faites feu.

-Mais monsieur, Ernest et Char…

-FEU !

La voix de l’officier se fit ferme et hargneuse, amenant les deux hommes à avaler leur salive et jeter un regard vers le sergent qui hocha tristement la tête avant de dégainer son sabre de cavalerie. Les deux pauvres hommes joueraient de malchances s’ils se prenaient un coup fatal. Dans les autres cas, le gradé jugeait simplement qu’il suffirait de les prendre en charge une fois arrivé au fort. Pendant que le révolutionnaire venait frapper le dénommé Bryan, les deux fusiliers tirèrent leurs balles en direction de la troupe, quitte à blesser leurs compagnons totalement désorientés. Le sergent s’élança alors, la lame brandit en direction de l’affrontement, afin de venir participer à la confrontation tandis que de son côté le Von Göthuneim, qui n’avait pas bougé et aurait usé du tekkai si jamais le combat ne se passait pas totalement dans son dos, tenta tout simplement d’envoyer un rankyaku devant lui pour voir si celui-ci se dirigerait derrière lui en direction du révolutionnaire. C’est fort de ses constatations de ces diverses expériences que le lieutenant se sentirait prêt à se battre avec l’ennemi. Il avancerait légèrement dans le but de se retourner et donc faire face au révolutionnaire afin d’être en mesure de voir ses attaques et d’y réagir. En cas de besoin, il avait le tekkai pour éviter de subir des dommages. De ce qu’il en voyait, à par si l’adversaire se retenait pour l’instant, ce n’était pas une menace insurmontable, même si son pouvoir spécial le rendait dangereux. Le mieux à faire été de la capturer pour ensuite le questionner, tiré des conclusions et ensuite l’exécuter sans sommation. Les adversaires du Gouvernement Mondial son destiné à partager ce sort peu enviable. Il n’y a que dans l’au-delà où ils ne peuvent pas nuire au monde.

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Les balles revinrent à l’envoyeur, faisant le chemin inverse pour s’écraser à l’intérieur des fusils, les rendant de ce fait inutilisable. Un grommèlement s’échappa des lèvres des deux soldats, mais une fois la surprise passé c’est un soupir de soulagement qui les gagna. Ils n’avaient pas blessé leurs camarades. De son côté, le sergent ne put en aucune façon opposer une résistante tangible face à la menace que représentait l’inconnu hostile. Ce constat amenait tous les gouvernementaux en dehors du lieutenant à comprendre qu’ils ne feraient pas le poids et devaient s’écarter. Le Von Göthuneim, aussi inhumain physiquement que mentalement, en avait bien conscience et ce n’était pas pour autant qu’il jugeait ces hommes inutiles. Un ou deux d’entre eux pourraient se prendre quelques blessures pour attirer l’attention de son adversaire et ainsi créée une ouverture. Etant donné que les deux premières proies de Kardorn étaient hors-combat et le sergent dans une position des plus précaires, les seules pouvant assumer ce rôle étaient les deux fusiliers dépossédés de leurs armes à feu par l’action du révolutionnaire qui avait permis à l’officier de trancher. Ce n’était pas une illusion affectant les sens, mais bien un fruit du démon sinon les balles auraient traversé la zone et ne seraient pas revenu à l’envoyeur. Hræsvelg était loin d’être un expert en matière de ces artefacts démoniaques mangeables, néanmoins il lui semblait assez évident que celui-ci jouait sur les inversions de direction. Maintenant, il ne suffisait pas d’avoir cette conclusion, il fallait être en mesure de s’adapter à cette façon de se mouvoir et ce n’était pas gagner. Tandis que le choc avec le rankyaku avait lieu, le sergent, désorienté et désarmé, tentait de s’éloigner, ce qu’il put faire quand l’ennemi annula sa zone.

Faisant un pas vers l’arrière, le lieutenant compris que l’ennemi avait arrêté d’user de sa capacité sur lui. S’il jonglait souvent entre ces deux états, la déstabilisation serait assurée. Il fallait perpétuellement trouver un moyen de déterminer s’il y avait une inversion ou non, ce qui nécessitait beaucoup de concentration et d’astuce. Cela pouvait s’avérer psychologiquement épuisant… Pour l’instant, il allait essayer à l’instinct faute de repères. Voyant la chaîne se diriger vers lui, Hræsvelg tenta à nouveau de briser un maillon en usant du shigan avec son index. Avec les autres doigts, il tenterait d’attraper le reste de la chaîne au vol, mais la vitesse de mouvement d’une telle arme ne garantissait pas qu’il y parvienne. S’il y parvenait, il donnerait son ordre. Sinon, il attendrait que l’adversaire se jette vers lui pour le ligoter pour le donner tout en passant en tekkai.

-Sergent Gormann, utilisez le den den mushi en vous dirigeant vers le fort. Avertissez les qu’un ennemi et présent ici et dites leurs d’envoyer des renforts. Nous allons tenter de le retenir.

S’il allait tenter de le retenir, pourquoi laissait-il l’adversaire tenter de la saucissonner dans le cas où il aurait échouer à attraper le fouet de maillons ? Tout simplement car il devait empêcher le révolutionnaire d’en user pendant que l’appel aurait lieu, évitant ainsi que le sergent se fasse déposséder du den den mushi. Une fois l’ordre donné il pourrait tranquillement se laisse être fracasser contre le sol dans le cas où il aurait été ligoter. La force nécessaire pour soulever une personne et l’amener contre le sol était grande et la résistance qu’octroyait le tekkai serait à priori suffisante pour minimiser les dégâts de l’action au strict minimum. Ainsi, dès qu’il eu rencontre la terre, le Von Göthuneim roula à l’opposée de Kardorn et utiliserait sa force pour le tirer tout en refermant ses mains sur le métal pour saisir l’arme.

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Tandis que les soldats encore conscients restaient à l’écart et que le sergent s’éloignait en direction du fort, le lieutenant sentit la chaîne perdre en tension suite à l’approche de son opposant. Puisqu’elle n’était plus tendue, il ne pouvait plus tirer dessus. Cependant, il gardait son emprise sur elle afin de limiter sa mobilité, réduisant par ce fait les possibilités que son adversaire pouvait exploiter. Observant son adversaire pour se préparer à son prochain coup, le Von Göthuneim tiqua en voyant l’index du mauvais bougre se soulever. Qu’était-ce ? Dans la précipitation qu’imposait la situation, il ne pouvait pas perdre de temps en réflexion inutile, mais il se disait que cela devait être important. C’est lorsqu’il remarqua le sourire de Kardorn que son esprit envisagea une possibilité. Pourquoi un simple mouvement de l’index engendrerait de la satisfaction, ou plutôt de l’assurance ? Cela devait être lié à son fruit du démon. C’était donc comme cela qu’il invoquait ses pouvoirs ? Très certainement. Le prochain coup du gradé allait lui permettre de vérifier sa théorie. C’est fou comme un simple détail comme un sourire emplit d’arrogance pouvait être vecteur d’informations pour l’ennemi. Sans ce geste, l’officier aurait pu envisager la vérité sans avoir suffisamment de confiance en sa théorie pour perdre un geste dans la tentative. Ainsi, Hræsvelg envoya sa main vers l’arrière, ce qui amena celle-ci à avancer de par l’inversion, et il envoya un Shigan Bachi, un shigan à distance aussi rapide et perçant qu’une balle, en direction d’une jambe du révolutionnaire pour ralentir sa course, que ce soit par la contrainte de l’esquive ou en faisant mouche, et ainsi lui faire perdre en puissance d’impact.

Le regard froid demeurait rivé sur l’adversaire, mais par reflexe il fit un pas en arrière pour essayer de s’extraire à l’assaut, ce qui l’amena à avancer et à s’exposer au coup de chaîne de son opposant. Ce n’est pas pour autant qu’il allait se livrer gratuitement à son ennemi. Loin de là. Essayant de rattraper son erreur, le Von Göthuneim plaça les maillons d’acier sur la trajectoire de ceux à l’autre extrémité, usant de la partie qu’il avait gardé en main tout en s’efforçant de réfléchir à l’envers. S’il ne voulait pas emmêler son arme, Kardorn ne pourrait pas entourer les membres inférieurs de son antagoniste. De plus, la jambe gauche du lieutenant s’activait à générer un Rankyaku Hyoubi, un rankyaku prenant la forme d’une spirale qu’il inscrivit dans un plan vertical pour l’envoyer vers l’arrière, et donc vers l’avant si vous arrivez à suivre. Ceci était dans l’optique de frapper la chaîne, pour l’empêcher de faire sa besogne d’immobilisation, et si possible l’homme qui la maniait. Néanmoins, s’il était prêt à s’accommoder d’une blessure ou qu’il était assez agile, ce qu’il avait déjà prouver, pour sauter en esquivant l’attaque principalement vertical, le révolutionnaire pouvait frapper de son pied le buste d’Hræsvelg qui lâcherait un grommèlement avant de se sentir partir en avant à cause de l’inversion. La désactivation de la zone qui vint ensuite le déstabilisa, le bougre tentant tant bien que mal de se réceptionner en réfléchissant à l’envers, ce qui ne donna rien de bien concluant. Comprenant que le pouvoir n’était plus actif face à l’échec tonitruant de son rattrapage, il lâcha un juron tout en plantant fermement son pied dans le sol pour se relever, le tout en maintenant fermement son emprise sur le bout de chaîne qu’il avait en main. La douleur était supportable, surtout comparé à ce qu’il avait pu subir pour avoir un tel visage.

-Sale hérétique, envoya-t-il comme une insulte avant de tirer d’un coup d’un seul, dans un mouvement très violent, pour amener vers lui le voltigeur en usant de sa propre arme.

Sachant bien qu’il pourrait bouger pour se mettre en position d’attaque avant d’atteindre l’officier, le Von Göthuneim s’élança lui-même avec force pour faire la roue. Il réalisa de ce fait un Tekkai Rin, continuant le mouvement malgré la rigidité de son corps grâce à sa propulsion, ayant pour but de percuter en plein vol l’adversaire et de ce fait lui faire subir quelques dégâts, là où lui était protégé par le rokushiki.

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Sous le regard des soldats venus avec lui, le lieutenant continuait sa lutte contre le révolutionnaire, bien décidé à l’empêcher de fuir. Le vaurien utilisa à nouveau son pouvoir ce qui conduisit à inverser l’assaut d’Hræsvelg qui stoppa donc son attaque et observa le mouvement. La chaîne allait s’enrouler autour de son bras. Son visage de crâne sembla sourire autant qu’il lui était permit. Un sourire machiavélique et sadique. Un « j’ai une idée qui va t’emmerder » venait de germait. Se mettant en position les deux jambes pliées de chaque côté de son corps pour prendre bien les appuis et formant un angle droit avec son bras, le Von Göthuneim fit appel à son tekkai et ne bougea plus d’un pouce, ayant bien conservé en main la chaîne qui, avec l’enroulement, ne semblait plus pouvoir être extraite de sa poigne, qui était désormais de fer avec l’usage du rokushiki. La seule façon de la libérer était de la couper ou d’infligeait suffisamment de dégâts au gradé pour qu’il soit contraint d’annuler son tekkai. L’objectif du gouvernemental étant de gagnait du temps, il avait trouvé là une bien belle stratégie consistante basiquement à tenir un chien en laisse sans bouger, empêchant ainsi l’animal de s’enfuir. Le gradé préférait employer une stratégie défensive, étant donné qu’il avait déjà reçu quelques coups violents, plutôt qu’essayer bêtement de triompher et ainsi prendre des risques inutiles pouvant conduire à la fuite du criminel.

Ainsi, vu cette position, tirer sur le bras ne conduisit pas à l’effet escompté au niveau de l’épaule même si cela entama la résistance du tekkai bien évidemment. De plus, vu l’immobilisme total d’Hræsvelg, usé de la malédiction ne servirait pas à grand-chose. Alors, Kardorn abandonnerait-il son arme ou tenterait-il le tout pour le tout afin de briser la technique de son adversaire qui suite à cela ne serait plus en mesure de se battre à son plein potentiel, pour ne pas dire condamné à la défaite. Les silhouettes des renforts commençaient à apparaître entre les rochers en amont. Quelques officiers supplémentaires seraient là d’ici peu et à ce moment là il y avait peu de chance que le révolutionnaire ne triomphe à moins qu’il ait conservé une carte dans sa manche, ce dont le Von Göthuneim doutait fortement. Allez. Encore un peu et s’en serait fini. « Ne repère pas les renforts », se disait intérieurement l’homme à la peau écarlate.

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