feat Karim Ookami

Force Sylvestre

Si l’embarcation de Karim avait pu quitter l’archipel Orgao, la prochaine destination n’était pas encore établie. Ishtar avait rejoint son ancien ami suite à leur nouvelle rencontre totalement hasardeuse, la suite des événements s’étant passé là-bas l’ayant amené à demeurer aux côtés de l’homme-loup. En effet, le clan Ookami avait fait irruption à Orgao et la De Lérhane ainsi que l’équipage de Karim avaient fait front commun contre eux suite à la défaite d’une unité marine, les renforts de ces derniers contraignant tout le monde à la fuite. De plus, la bilcane naviguait encore à l’aveugle sur East Blue à la recherche de Féliora Di Marta, une correspondante dont la disparition soudaine avait été confirmé par la vampire civile Anila sur ledit archipel où la chanteuse aimait se rendre pour assister au spectacle de la célèbre troupe circassienne. Si pour l’heure, aucun cap n’était défini, l’Archange du Typhon avait soumis une proposition d’escale au capitaine du vaisseau. En effet, elle se souvenait très clairement qu’Uk-nuuha était dans les parages et elle ne s’était pas trompé puisque la mer verte, les grandes falaises ainsi que la montagne ornait d’un temple pyramidal finirent par apparaître à l’horizon.

Comment la De Lérhane connaissait-elle se trou perdu au fin fond de cette région marine ? En fait, l’équipage du Centaurus, le groupe révolutionnaire duquel elle faisait jadis partie, s’était échouée là et avait passé plusieurs jours à réparer les dégâts avant de repartir. En effet, Uk-nuuha était extrêmement peu connu puisqu’elle ne disposait d’aucun atout la rendant intéressante. Il y avait uniquement deux petites villes qui étaient paisibles et ne sortant pas de la moyenne, si ce n’est qu’elles étaient peu habitées au point qu’on les qualifiait en vérité de villages. Le reste de l’île était majoritairement occupé par une immense forêt dont on ne connaissait presque rien. Seul quelques histoires pouvaient être colporté par ci par là par des herboristes ou aventuriers ayant pu survivre à leur passage sur l’île, des rumeurs urbaines qui avaient notamment atterrit dans les oreilles d’un dénommé Heziel Coffe, qui n’était alors pas encore forban et encore moins proche du capitaine corsaire impliqué dans la bataille de Marineford contre Centes Decima. Ce cuisinier était venu en quête d’ingrédients et découvrit aux côtés de la colossale blonde aux iris argentées les secrets de l’île. Cette aventure l’avait marqué à vie et c’était certainement l’un des lieux qu’elle avait traversé les plus émerveillant des Blues, à l’instar de la Gorge Polaire de North Blue ou de Maniralie à West Blue, tout en regorgeant en même temps de dangers. Pour l’heure, la bilcane n’expliquerait pas ce que pouvait receler ces bois et le côté surnaturelle, c’était le cas de le dire, qui émanait de son ambiance. La fille des cieux avait peur que cela effraie certains des membres de l’équipage et que le fonctionnement même de l’île qu’elle avait découvert, et qu’elle avait pris plusieurs années à ressassés les évènements pour s’assurer d’avoir pleinement compris, serait bien trop complexe pour le cerveau de son ami Ookami.

-Je dois aller voir une vieille connaissance au milieu de cette forêt, avait-elle simplement rétorqué pour justifier son besoin d’accoster. De plus, c’est un endroit paisible et il y a une taverne au village du phare. La Marine ne passe que très rarement dans le coin donc tu pourras être tranquille. Mais si tu m’accompagnes en forêt tu pourrais très bien être surpris de ce qu’on peut y trouver et de l’adversaire qui pourrais t’offrir un combat inédit.

En vérité, la bilcane aurait préféré y allait seul, mais connaissant bien les enjeux qui pesaient sur le gardien de ces terres très secrètes, il valait mieux ramener des combattants compétents… Au cas où. En tout cas, si les falaises du sud d’Uk-nuuha étaient impressionnante, notamment par sa cascade qui se jetait directement dans la mer et cachait un temple, l’ancienne révolutionnaire indiquerait bien comment se rendre sur la côte est qui permettait par la suite de se rendre à ce village où s’élevait une tour faisant justement office de phare. Néanmoins, la De Lérhane n’attendrait que très peu de temps pour s’élancer en direction de cette forêt touffue, qui se densifiait de plus en plus pour laisser des arbres de plus en plus grands apparaître par-dessus la lisière. Lorsque l’on s’en approchait, on ne ressentait rien de particulier puisque le bord de cet océan sylvestre étant encore assez rassurant… Mais il suffisait de noter la distance séparant les flots arborescents des villages pour comprendre que les habitants s'étaient éloignés le plus possible de cette zone et donc que même les habitants des lieux se méfiaient de ce que pouvait abriter la forêt de Makruh'Aya...  

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Pour Aichounne, femme-chien et navigatrice de ce petit groupe, la traversée avait été relativement calme. Pas de tempête à gérer, et même s’il y en avait eu les divins pouvoirs météorologique de Ishtar auraient permis une traversée si paisible que c’en était carrément affolant. Elle sentait que son rôle serait bien inutile en dehors d’indiquer la trajectoire à prendre dans les prochains temps. D’une certaine manière, c’était des vacances ! Quand on lui avait demandé d’indiquer la direction de Uk-nuuha, elle avait simplement lorgné sur sa carte et sa boussole avant d’en indiquer la direction. C’était dans la même direction que le Royaume de Saba, étrangement, ce qui ne la rassurait pas. Entre les deux il y avait aussi…

- Eh, Aichounne, viens t’entraîner ! Lâcha Jean-Gab en interrompant le court de ses pensées.
- Ah, oui… C’est l’heure.

Elle observa le garçon et lui sourit en descendant du pont supérieur. Ses pas étaient plus habiles qu’avant, mais elle manquait encore de temps pour s’entraîner. Ses nunchakus sellaient à présent sa ceinture continuellement, et elle semblait ne plus désirer s’en séparer. Ses yeux pétillaient à l’idée d de ce qu’elle allait encore apprendre aujourd’hui. La terre serait bientôt en vue ! S’impatientant, elle finit donc par commencer l’entraînement sous le regard sage de Bayt, l’homme-chèvre qui vouait une dévotion complète pour Karim. Il était bien le seul d’ailleurs : les autres étaient plus des compagnons de voyage. Enfin, à part Finn. Finn était l’ami… Enfin, un peu plus que l’ami de Karim. Ils semblaient passer par une période de froid récemment. Pourtant, la nuit, quand elle se réveillait elle ne les voyait ni l’un, ni l’autre dans leurs lits.

Karim observait le bastingage et l’horizon en réfléchissant. Il semblait se demander comment faire pour le solidifier. La résine qu’il utilisait sur Water Seven n’était pas présente à l’état naturel ici… Et tant qu’il devait échapper à la marine, hors de question de foutre les pieds sur une île qui lui était directement affiliée. Il grommelait dans son coin tandis que ses mains caleuses passaient sur le bois. C’était vrai qu’il avait ce défaut des travailleurs manuels de prendre les aspérités de son métier.

- Karim, montre-le moi ! Montre-le moi ! Hurla une voix amusée en se dirigeant vers lui.

Elle était moins timide qu’au départ. Ses pas la portaient avec aisance jusqu’au jeune homme et elle lui sauta dessus, lui faisant une forme de « câlin » constricteur qui faillait l’étouffer. Son poing rencontra la tête de la jeune fille qui chouina un instant, les larmes aux yeux, avant de se relever en direction de son ami. Andy était une femme poisson, et elle était arrivée peu de temps auparavant dans l’équipage. Ses yeux se tournèrent, une fois calmée, vers l’homme-loup. Elle sécha son semblant de larme avant de dire sur un ton réservé :

- Le Colonel, il est où ? J’veux le voir ! Je veux…
- Tu l’verras pas, casse-toi, lâcha Karim.
- Tu es… tu es… MECHANT ! Hurla la demoiselle, tirant la langue et s’éloignant.

Au naturel, Andy était assez immature contrairement à Aichounne dont le caractère était plus maternel et Eileen plus indépendant. Enfin, ils commençaient à étouffer sur ce navire, et il allait falloir penser à en changer, mais pas aujourd’hui. Ils allaient aborder l’île.

Une fois qu’il eut échangé avec Ishtar, l’Ookami accepta de se rendre avec elle à travers la forêt. Il se dit que tout ça allait pouvoir le défouler, ainsi il n’hésita pas à fouler le sol en essayant d’aller à la même vitesse que son amie. Il laissa son équipage derrière lui, ceux-ci ayant déjà décidé de se rendre au village du Phare. Et alors qu’il se pensait seul avec la demoiselle, il tourna le regard en entendant un bruit… Pour découvrir Finn qui le suivait avec aisance.

Car oui, quelque chose avait changé entre eux. Et l’homme-loup n’était pas encore prêt à l’accepter.

Spoiler:

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Force Sylvestre

L’Archange du Typhon s’était fait discrète, mais elle avait bien remarqué que les relations se tissaient un peu plus entre les membres de l’équipage durant traversé. Cela lui rappelait justement le temps passé chez les Centaurus… Elle se demandait bien où il pouvait être aujourd’hui… Secouant d’abord le visage pour chasser aux plus vites ces pensées qui viendraient la troubler et la ralentir, elle tourna la tête pour voir si l’homme-loup suivait son rythme. En apercevant Finn, la blonde se mit à sourire. Se reconcentrant bien rapidement sur la route, elle n’en montra pas plus à ses compères alors qu’ils pénétrèrent finalement dans les bois. Si au début cela semblait être un endroit tout à fait classique, au bout d’une dizaine de mètres, un œil aguerri de botaniste aurait certainement pu remarquer qu’il y avait quelque chose d’anormal. La densité de la végétation augmentait rapidement, trop rapidement. Pour l’heure, la lumière passait toujours entre les feuillages, mais, à mesure que ceux-ci s’épaississaient et se montraient plus nombreux, les rayons solaires seraient de plus en plus étouffés par la masse feuillue. L’anormalité ne s’arrêterait pas là. Ralentissant progressivement le pas alors que de plus en plus de racines sortaient du sol, que les bois se densifiaient, quelques animaux firent leur apparition et révélèrent une partie surprenante du mystère entourant cette contrée. Sa première rencontre avait jadis eu lieu avec un sanglier, mais ici c’était un écureuil qui se dressait sur une branche en regardant les nouveaux arrivants. En lieu et place de pelage poussait de l’herbe. Oui, de l’herbe. En levant un peu le regard, la bilcane pu également apercevoir un vieil oiseau, ayant pour guise de plumes des feuilles et d’où sortaient par endroit des débuts de branches, qui se battait avec un plus jeune semblant, lui, tout à fait normal.

S’enfonçant plus en avant dans la forêt, la densité atteint un point telle que l’aspect surnaturelle sautait de plus en plus aux yeux. Des arbres poussaient sur d’autre alors que la lumière parvenait de plus en plus difficilement à se frayer un chemin jusqu’à eux. Cela n’allait guère s’arranger puisque bientôt on pourrait croire que certains de ces végétaux arborescents faisaient office de branches pour leurs confrères qui se dressaient fièrement hors du sol. Il n’était d’ailleurs pas rare de voir certains d’entre eux s’entrechoquer pousser l’un mêlé à l’autre. Quelques minutes plus tard à leur vitesse assez élevée, le phénomène devenait telle qu’il allait falloir ralentir le rythme pour être en mesure de se déplacer correctement. Les racines étaient plus épaisses mais étaient recouverte par l’herbe, tandis que les arbres poussaient tellement les uns sur les autres que l’espace disponible pour se tenir droit au milieu de tous ces troncs commençaient à se rarifié. Dans un coin, sur une écorce épaisse, on pouvait apercevoir le cadavre d’un… d’un… De quelque chose en tout cas était lui aussi recouvert de végétaux, au point que ceux-ci dépassaient de son corps et que des racines provenant de ce qui lui servait certainement de ventre étaient sortit pour s’arrocher au bois. Un jour, toute trace de son existence disparaîtrait pour devenir un membre de cet immense dédale des profondeurs de la forêt.

L’ambiance se faisait de plus en plus oppressantes alors que des plantes carnivores vivant dans les hauteurs, à une quinzaine de mètres au-dessus du sol, lorgnaient sur les nouveaux arrivants. C’est alors que l’Archange du Typhon le sentit. Une pulsation se répandit dans toute la forêt, courbant l’herbe avant de la faire se relever, traversant l’arborescente mer verte pour y insuffler quelque chose. Peut-être que ses deux camarades le sentiraient aussi au-travers de leurs contacts avec les éléments aux alentours. Le fait était que toutes ces voix pour ainsi dire étouffés, ou plutôt métamorphosé pour une personne en mesure d’entendre les végétaux, et quasiment omniprésentes commencèrent à raviver la migraine causée par le haki de l’observation qui s’étaient éclipsé durant l’affrontement contre les Ookamis. Cela ne l’aidait pas vraiment et la bilcane grommela alors qu’elle passait en forme hybride pour se mouvoir avec plus d’agilité et donc de facilité.

-Nous sommes bientôt arrivé, lâcherait-elle pour tenter de rassurer ses vieux amis.

Le Grand Arbre de Myriarch n’était plus très loin. C’est ce qu’indiquait plus où moins le fait que la végétation devenait si épaisse que plus aucun rayon solaire ne parvenait désormais à eux et que seul quelques champignons lumineux et puissamment phosphorescents leur offraient de quoi voir au-travers de ce véritable labyrinthe. Si jamais les deux humains avaient besoin d’aide pour passer au-travers de ces lieux où il fallait par endroit se contorsionner pour avancer, la bilcane n’aurait qu’à leur demander de s’accrocher à elle pour les faire passer au-travers des passages suffisamment grand pour eux, voir à grimper jusqu’aux cimes pour passer par le dessus même si cela impliquait de devoir échapper aux plantes carnivores et déranger les espèces qui vivaient dans ces lieux.

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Pour l’Ookami, l’anormalité de ces lieux n’avait rien d’incroyable, et il ne la remarqua même pas. Etant né et ayant vécu sur le Nouveau Monde, il avait vu bien pire. Il était sûr que pour les Blues, cela devait être quelque chose d’assez incroyable mais son esprit était captivé par d’autres pensées de toutes les façons. Avec un air distrait, il avançait en esquivant presque instinctivement les pièges naturels sur sa route. L’obscurité se faisant, il dut cependant ralentir comme tout un chacun et faire plus attention à ce qui l’entourait. Ses yeux usaient de la moindre partielle de lumière pour se diriger, et ses sens étaient de toutes les manières aiguisés. Il n’avait pas grand-chose à envier à ses camarades en terme de déplacement, ainsi n’eut-il pas besoin de l’aide d’Ishtar lorsqu’il dut se faufiler dans les derniers mètres en direction de l’arbre qu’ils recherchaient.

Ses pensées s’entrechoquaient entre elles tandis que son regard se portait devant lui. Il avançait, silencieusement, ou du moins jusqu’à ce qu’un grognement vint interrompre la plénitude qui s’était emparée des lieux. Il se tourna en direction d’un Finn mécontent, dont le corps semblait avoir souffert de son dernier combat. Il était encore blessé : sa vie avait failli s’arrêter, et sans Eileen il ne serait plus de ce monde.

Pire encore, il avait avoué. Il avait avoué toute l’ignoble et triste vérité dont Karim ne se doutait pas le moins du monde. Il ne savait pas à quel point cet homme était puissant : il ne savait pas à quel point le charpentier qui le suivait depuis des années était d’un autre niveau que le sien. Cette idée le faisait rugir intérieurement : il se sentait trahi, humilié, comme si on venait de lui arracher une part de ce qui semblait être immuable.

- Bouge-toi, ordonna l’Ookami en parlant sèchement à l’humain.
- Me parle pas comme ça, je ne suis pas ton chien, lâcha le charpentier brun en levant des yeux emplis d’une colère sourde.

Il sentait que les choses qu’il avait construites étaient en train de s’effondrer, qu’il perdait Karim, et cela il ne l’acceptait pas. Ce désespoir qui s’était installé… Non, il ne fallait pas qu’il y pense, les émotions négatives ne l’aideraient pas à avancer. Son entraînement autrefois avait porté ses fruits, et… Et bien, il fallait qu’il avoue que malgré son manque d’honnêteté et la révélation qu’il avait faite, il n’avait pas tout à fait été honnête. Ses yeux s’embuèrent tandis que ses émotions recommençaient à le submerger.

Finalement, il se calma tout seul en devant se concentrer sur la route, observant les champignons phosphorescent qui illuminaient l’océan de verdure ambiant. Il souffla, et lorsqu’il vit Karim coincé entre deux branches, il faillit jouer la mesquinerie. Ce n’était cependant ni son intérêt maintenant, ni son objectif : il ne cherchait plus qu’à se faire pardonner. Ainsi ses deux mains vinrent écarter les branches, et les deux hommes continuèrent leur avancée en silence. Ils allaient arriver… Et bien, ni lui, ni le loup ne savaient où.  


Finn, ancien charpentier de la Galley-La Company

Spoiler:

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La verdure disparaissait petit à petit, ne laissant à la vue qu’une foultitude de tronc qui se croisaient, s’enlaçaient, sans jamais avoir l’occasion de se diviser, grossissant pour venir fusionner avec un autre arbre. L’espace pour passer se réduisait considérablement et, même avec sa vision thermique, l’Archange du Typhon commençait à peiner à trouver un chemin. Elle s’arrêta à quelques reprises durant un ou deux instants pour trouver un trou suffisamment grand pour laisser passer une créature d’un mètre de diamètre comme elle. Les arbres, aussi immenses pouvaient-ils être, formaient une haie à l’échelle d’un géant. Et puis finalement, tandis que des insectes difformes recouvert de verdures déambulaient et se dévoraient dans le bois, que des plantes faisaient de même et que de l’acide dévalait l’écorce depuis le cadavre d’une fleur carnivore poussant sur le cadavre d’un oiseau mort, le bois apparut sous la foultitude de troncs. L’immense et sempiternel végétal creux se trouvait là. Il ne restait plus qu’à trouver une des entrées. Jetant un regard vers ses camarades pour voir s’il la suivait toujours, elle remonta de quelques mètres avant de trouver un trou dans lequel elle s’enfonça, pénétrant ainsi dans une immense salle qui s’étendaient du sol au sommet, arpentés de plusieurs chemins qui s’entremêlaient. Au sein du Grand Arbre de Myriarch, les pulsions qui se rependaient dans toute l’étendue sylvestre se ressentaient plus que dans tout le reste de ces bois. Ce qui soulevait l’herbe à la manière d’une vague, se rependait en écho dans les êtres, qu’ils soient végétaux ou animaux, faisaient vibrer les êtres qui se trouvaient ici, l’onde pénétrant la chair pour la toucher. Ces ondes qui avaient du gardien des lieux ce qu’il était. D’ailleurs, la bilcane remonta rapidement vers les hauteurs avant que le comité d’accueil n’arrive pour parvenir à l’endroit le plus important de toute la mer verte.

Au-dessus d’eux, on pouvait apercevoir entre les chemins un lueur éclatante, brillant d’un bleu pâle et transcendant. C’était un minerai bleu étrange qui étaient tenu en suspension par des branches et sous lequel se trouvait son dernier protecteur. C’était là l’essence même de la surnaturalité de l’océan arborescent, ce qui délivrait ces ondes, la roche pulsant frénétiquement sans bouger un seul instant. En dessous, un arbre se souleva, pivotant vers les envahisseurs, lâchant un cri guttural pour tenter d’effrayer les inconnus qui s’approchaient. C’est alors que les pupilles d’écorce reconnurent la silhouette, les quatre splendides ailes.

-Ravi de te voir ! Tu as l’air d’aller bien. Enfin, Karim, Finn, je vous présente Pierre Dupont, dernier gardien du Cœur de la Loi Assertorique qui se trouve au-dessus de votre tête.

Pierre Dupont

Celui qui était autrefois un humain tout à fait normal, un biologiste sans capacité martiale, se dressait aujourd’hui sans la moindre trace de chair. C’était plus qu’un homme-arbre, c’était un chêne vivant qui se déplaçait avec difficulté. Ses bras imposant et lourd craquelaient lorsqu’il faisait aller son articulation. La bilcane voyait bien que depuis la dernière fois, l’écorce c’étaient bien étendu, des branches partant de ses membres étaient apparu. Une certaine tristesse l’envahit lorsqu’elle se dit qu’il n’en avait certainement plus que pour quelques années avant de se figer pour l’éternité et devenir un membre de ces flots de feuilles. Une de ces nombreuses voix dans lesquels demeuraient une partie de l’être à leur origine et qui assaillaient l’esprit de la demoiselle éveillée au haki de l’observation dont le front demeurait plissé alors qu’elle faisait des efforts pour se montrer plus ou moins souriante au Dupont. C’était l’héritier de toute une civilisation, les autochtones qui vivaient en ces lieux, avaient dressés ces temples, et avaient protégés l’île génération après génération. Pourtant il n’avait aucun ancêtre en commun avec eux. Il était seulement le dépositaire des dernières volontés du dernier de ces valeureux habitants dont les meilleurs avaient pu s’éveiller à quelques hakis. Avec leur disparition progressive, les guerriers avaient dû se montrer de plus en plus fort pour être en mesure d’éradiquer les menaces, et particulièrement les tout dernier, Pierre et son prédécesseur, qui faisaient ce travail seul.

Effectuant des recherches sur la biodiversité d’Uk-nuuha, le biologiste s’était enfoncé dans la forêt pour mener à bien ses études et avait été capturé par le dernier autochtone. Avide des merveilles de ces lieux, de la particularité quasiment magique du Cœur de la Loi Assertorique et de la métamorphose de ceux qui demeuraient exposés aux impulsions, il avait décider de devenir un protecteur de ces lieux et de suivre l’enseignement de son prédécesseur, tout en concevant en parallèle une théorie du fonctionnement des lieux et des espèces. Lorsqu’il avait compris que contrairement à beaucoup, les envoyés de quelques entreprises voulant rasés les bois pour installer leur industrie ou se servir du bois pour construire des navires, d’étrangers ils n’avaient pas d’intentions hostiles, le vieux scientifique avait espéré pouvoir en faire ses successeurs. Malheureusement ils avaient d’autres obligations. Pierre craignait d’être le dernier à pouvoir assumer sa tâche et voyait un petit espoir revenir lorsque l’Archange du Typhon lui apparut.

-Pourquoi as-tu amener ces gens avec toi ? demanda-t-il sans bouger. Est-ce que tu as trouvé des gens volontaires pour me succéder ?

Le visage attristé de la bilcane fut une réponse suffisante pour qu’il comprenne. Ses paupières rêches et noueuses se refermèrent difficilement, devenant de plus en plus solide au fil des semaines.

-Je… En fait… Est-ce que tu as besoin d’aide ? En fait, Karim était intéressé pour voir ce dont tu étais capable, mais peut-être qu’il y a quelques étrangers à chasser ?

La De Lérhane peinait à trouvé ses mots. Dans l’enthousiasme de pouvoir revenir, elle n’avait pas pensé à la situation dans laquelle pouvait se trouver Pierre. Le vieil arbre demeura silencieux, ce qui laisserait l’occasion à l’Ookami de s’exprimer et d’essayer de parler avec le Dupont, même si cela risquait de ne pas être en finesse.

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- Asserto-quoi ?

Il avait suivi les chemins étriqués, quitte à devoir forcer le passage à plusieurs reprises, aidé par Finn dans un silence des plus déplaisants. Finalement, les deux hommes avaient réussi à parvenir au même résultat qu’Ishtar, en un peu plus de temps. Ils s’étaient repérés grâce à leurs sens, et grâce à leur instinct. En usant aussi leur vue – accessoirement – ils avaient pu se trouver bien lotis. Leurs sourires étaient victorieux, tandis qu’ils observaient le gardien désigné par Ishtar et les pulsations qui provenaient d’une pierre étrange. Ils n’en firent pas d’état d’âme : Karim était habitué à ce type de bizarrerie.

Ainsi, ses lèvres se firent silencieuses tandis qu’il échappait une nouvelle fois à la main désespérée de Finn qui tentait d’attraper la sienne, dans un signe d’affection perdu. Au contraire, il observait avec attention le fantôme d’humanité qui se trouvait devant lui : en observant autour de lui, malgré son intellect assez peu fourni, Karim pouvait comprendre que tout ce qui restait ici était absorbé par la forêt sans forcément perdre son identité. Progressivement, la chair fusionnait avec le bois comme tout un chacun aurait pu transformer sa peau en une peau de métal : comme un cyborg aurait pu céder progressivement ses parties organiques pour des parties mécaniques. Cette analogie lui parlait un peu à présent, mais il se tut.

Il avait compris que cet homme était une sorte de gardien à ses premières paroles, et qu’il cherchait un « successeur ». C’était intriguant : finalement, il n’y aurait peut-être pas d’action s’il s’agissait de combattre ce vieux croulant d’arbre. Grognant de manière ostentatoire, le jeune blond se contenta de répondre par un signe négatif de la tête tandis que celle de Finn, absorbé par sa mission de reconquête, restait fixée sur la main libre de Karim. Il était en train de calculer le moment précis où il pourrait la saisir sans se faire rejeter, et cela c’était encore une autre histoire.

- J’suis pas là pour ça, t’façon si y’a pas d’baston j’me casse.

Comme si la présence de Finn le mettait de mauvaise humeur, le blond jeta un regard froid au brun qui abandonna toute tentative de rapprochement. Ce n’était pas le moment, on venait presque de lui voler des combats sous le nez, et il n’appréciait pas réellement cela. Pourtant, les choses allaient pouvoir s’améliorer puisque la présence d’étrangers à chasser semblait possible et même peut-être probable… Cela serait une bonne chose pour fracasser des crânes. Reniflant, l’homme-loup se contenta de craquer ses os en attendant la suite des festivités.

Au village du phare

- C’est calme sans Karim, lâcha Eileen en baillant à outrance.
- T’es sûre que t’aurais dû laisser le Colonel avec Andy ? Balança Jean-Gab en se curant le nez.

Les deux personnages s’étaient avancés en direction de la taverne dans le but de choper de l’alcool. Karim ne laissait jamais le mineur de la bande boire, même pas une loupée d’alcool alors que lui avait tendance à s’en enfiler des tonneaux à la semaine. Il fallait qu’il prenne ses responsabilités, et une fois que Jean-Gab se serait abreuvé avec la médecin du groupe, il pourrait se considérer comme un homme. D’ailleurs, elle n’y voyait aucun mal : pour Eileen, quinze ans était déjà un âge avancé pour boire de la bière. Elle, elle avait commencé à onze. Ses souvenirs de cette époque étaient radieux.

- En fait, t’aurais pu prêter ta jambe de bois à ce pauvre Colonel unijambiste, fit remarquer la femme-démon en pointant l’objet qui saillait à la ceinture du marmot.
- Même pas en rêve, c’est celle de Papy Grignotte, hors de question que je m’en sépare ! Hurla-t-il en serrant le poing.

Finalement, il ferma les yeux et soupira.

Spoiler:

feat Karim Ookami

Force Sylvestre

Pierre Dupont

Un soupir morne et sombre quitte les lèvres brutes de l’ancien humain. Les êtres de cette forêt étaient progressivement dénaturés par les pulsions du Cœur de la Loi Assertorique, chacun de se passage dans le corps altérant un peu plus la nature du corps. Ainsi, roches, animaux, chairs, les molécules se retrouvaient altérés et ceux qui était en mesure de vivre voyait son génome lentement évolué au fil de son exposition à ses radiations d’un genre rare, les cellules s’approchant de plus en plus du végétal au fur et à mesure du temps et en fonction des caractéristiques propres à l’espèces. L’ancien chercheur avait eu tout son temps pour observer cela et y porter ses conclusions. Il savait ce qui l’attendait. Il savait ce qu’avait été sa destiné depuis qu’il avait accepté de lutter pour la biodiversité. Pierre se faisait plus lent, mais était encore en mesure de se défendre. Sa force physique lui permettait d’effectuer de grands bonds pour patrouiller dans ces bois. Néanmoins, s’il pouvait s’abstenir pour une fois cela ne lui ferait pas de mal. Et même plusieurs fois. En effet, le Dupont faisait ses patrouilles jusqu’à cinq fois par jour, enfin plutôt quatre depuis le mois dernier.

-Vous pouvez vous amuser à faire le tour de la forêt pour vous assurer qu’aucun humain belliqueux ne vient l’attaquer. Vous pourrez peut-être trouver des ennemis à occire…

-Pierre…

-Dis-moi. Qu’es-tu devenu depuis la dernière fois ?

L’Archange du Typhon savait que l’homme-loup n’appréciait pas forcément perdre son temps. Elle lui lança donc un regard pour lui communiquer le fait que s’il voulait partir tout de suite, il pouvait tout à fait. Ses yeux disaient clairement « Je vous rejoindrez. Partez en avant. ». Suite à quoi elle se retourna pour reprendre la conversation.

-Enormément de chose depuis 1502. Nous sommes en 1506 d’ailleurs.

-Déjà… Quatre ans. Il m’est difficile de compter les jours je t’avouerai. Comment-va Heziel ?

-Il a beaucoup évoluer. Ce n’est plus un cuisinier désormais. Enfin j’imagine que c’est toujours son métier, mais il est pirate désormais. Il a vogué aux côtés d’un supernova, un équipage qui semblait assez sympathique, n’en déplaise à la presse et au Gouvernement Mondial, ce qui ne m’étonne pas si Heziel l’a intégré, même s’il a bien sûr pu changer depuis. Enfin, il est devenu Capitaine-Corsaire ! Et dire qu’autrefois j’ai bien failli l’assommer avec un seul coup de poing. Je suis sûr qu’aujourd’hui ce serait l’inverse ! Même si moi aussi je me suis amélioré. J’ai mangé un fruit du démon. Un zoan mythologique ! Si tu veux je te montrerais après. J’ai aussi rejoint les amazones dernièrement, ces redoutables guerrières Kujas. Tu connais ?

-Cela ravive de vieux souvenirs et ça fait beaucoup à avaler d’un coup malheureusement… Mais je vois en effet que vous avez fait beaucoup de chemin comparé à moi qui n’a pas bougé d’ici. C’est surprenant comment les gens peuvent évoluer et prendre de l’importance. Je n’ai rien à te raconter de mon côté. Je n’ai fait que chasser des intrus et protéger le Cœur.

Ils allaient encore discuté un peu avant que la maudite ailée de s’élance pour rattraper Karim. Ils avaient du temps perdu à rattraper. Cependant, la migraine de la bilcane ne l’aidait pas à profiter pleinement du moment.

Massy Troybra, Yonenga

Le groupe tournaient en rond depuis une bonne quarantaines de minutes. Ils se trouvaient au nord de la montagne et celle-ci ne semblait pas changer de position dans leur champ de vision. Ils n’arrivaient à rien. L’équipage d’imbéciles refusaient d’avancer, trop peureux et craignant les dangers que recelaient la forêt.

-Mais vous allez avancer ouai ! beuglait la seule femme de la troupe qui avait le capitaine Troybra à débarquer sur les rives de cette île méconnue. Vous êtes des couilles-molles ma paroles. ‘spèces de cafard wesh.

La jeune criminelle, les mains dans les poches, le chewing gum entre les dents, lança un regard au capitaine qui attendait que ses hommes avancent. Une blague sur la situation lui vint en tête. Il ouvrit la bouche mais croisa le regard de la hors-la-loi, ce qui lui fit ravaler sa salive et le força à se lever pour essayer de remotiver ses troupes.

-Quelle journée, souffla-t-il pour lui-même.

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Au nom de « Heziel », le charpentier tiqua mais il avait déjà commencé à s’en aller. Il ne voulait pas rester là plus longtemps. Ecouter attentivement l’histoire de Ishtar, c’était pas vraiment dans ses cordes. Au contraire, s’il avait pu ne pas écouter les histoires de ceux qu’il cotoyait, il s’en serait tout aussi bien porté. Cela l’indifférait au plus haut point, et il n’éprouvait ni sympathie, ni empathie dans ces situations-là. C’était peut-être pour cela qu’il n’était pour l’instant pas prédisposer à éveiller ce Haki qui, à ses vingt-sept ans, tardait sûrement à venir. Il se contenta de hausser les épaules en négligeant pleinement qu’il pourrait apparaître à n’importe quel moment.

Ainsi, les deux hommes avancèrent silencieusement côte à côte en observant les alentours et en tentant de percevoir le moindre bruit intéressant. Ils quittaient la zone d’ombre pour revenir en zone de lumière, se dirigeant vers le Nord de l’île dans le but de découvrir potentiellement des brigands. Ils purent rapidement retrouver, grâce à la mousse aux racines des arbres, la direction qu’ils souhaitaient emprunter.

- On s’est trompé de direction, lâcha finalement Finn après quelques minutes de trajets de plus. Les règles normales ne s’appliquent pas ici, regarde.

La mousse poussait en effet sans suivre de règle stricte. Opinant du chef, l’homme-loup se contenta donc de tendre l’oreille en repérant ce qu’il pouvait à l’horizon. Ils n’étaient pas loin d’une montagne, aller dessus leur permettrait de prendre la hauteur suffisante pour… Ah, il entendait quelqu’un beugler. « Mais vous allez avancer, ouais ! ». Il s’arrêta un instant : la voix était désagréable, mais même Finn semblait l’avoir saisie… A moins qu’un autre de ses super-pouvoirs en dehors du mensonge soit d’avoir une ouïe surdéveloppée.

- Eh, vous ! Hurla l’homme-loup en saluant le groupe de loin.
- Ils sont nombreux, Karim, attent… Ah, trop tard.

Ils avaient effectivement tourné la tête en entendant l’homme-loup, la quarantaine d’hommes sursautant devant l’apparition soudaine de l’être aux aspects d’animal. Il se hissa à la hauteur de ses interlocuteurs, tout en gardant une distance raisonnable. Finn se contenta de soupirer et d’un bond de réaliser la même action. D’un regard insistant, le blond semblait déjà agresser ceux qui se trouvaient en face de lui. Ses dents finalement laissèrent place à une rangée blanche et immaculée :

- On s’castagne ?
- C’est vraiment pas le moment, on devrait d’abord leur demander ce qu’ils font ici…

Les deux hommes se jetèrent des regards d’adversité tandis qu’ils semblaient ne pas partager le même avis. Il était évident que l’homme-loup n’en avait que faire de la protection de la forêt, mais ce temps de latence leur permettrait sûrement d’expliquer ce qu’ils venaient faire ici, et peut-être même de s’intéresser aux raisons qui poussaient deux hommes à se retrouver seuls dans une forêt aussi grande. Ils avaient l’air coupable de quelque chose, dans tous les cas.

- J’m’en fous de leurs raisons, c’pas mon problème, j’veux leur refaire le portrait, ils me reviennent pas.
- Pas très chevaleresque, tout ça… Tu comptes l’expliquer comment ? Je suis tombé sur des débiles et je leur ai cassé la figure gratuitement ?!
- Ouais, et alors ?! J’fais c’que j’veux !

Les regards s’intensifièrent tandis que la scène surréaliste se déroulait devant les yeux écarquillés des quarante hommes qui composaient le convoi. Les pirates qui arrivaient ici étaient en général assez débrouillard, mais ceux qui savaient ce qu’ils cherchaient… C’était eux les pires, c’était eux qui risquaient d’attirer des ennuis à Karim. Et ce dernier ne demandait que cela : qu’on l’emmène dans l’endroit le plus sombre et le plus dangereux de la terre.

Spoiler:

feat Karim Ookami

Force Sylvestre

Durant le temps que Karim et Finn fasse le chemin dans cette vaste forêt, Ishtar de son côté avait discuté avec sa vieille connaissance, lui racontant mille et une anecdotes sur ce qu’il se passait dans le monde, les événements qui s’étaient déroulés et plein d’autres détails. Elle avait même pu montrer son zoan mythique, mais la bilcane s’était finalement éclipser pour suivre les deux personnes avec qui elle était venu. Peut-être ce moment d’intimité leur permettrait de retrouver leurs liens d’autrefois, mais la De Lérhane craignait que s’était se bercer d’illusions. Le froid qu’elle sentait entre les deux et qu’elle essayait d’ignorer pour éviter de les amener à se disputer était profond. Les faire se réconcilier prendrait du temps, et avec cette foutue migraine de merde qui était revenu, cela n’aidait pas à envisager comment faire. Enfin, il lui restait encore un bon moment avant d’arriver au niveau des deux amants… anciens amants ? Cette pensée l’attristée, mais il fallait s’en accommoder pour l’heure. Par où étaient-ils donc partie ? Elle n’avait pas lésiné sur les détails durant la discussion, elle devait avoir plusieurs longues minutes de retards sur eux. La guerrière céleste allait s’élancer vers le ciel pour essayer de les retrouver plus rapidement. Cela lui permettrait aussi de voir si elle trouvait d'autres signatures thermiques d'apparence humanoïde.

Massy Troybra, Yonenga

La criminelle continua de mâcher son chewing gum tout en jetant un regard froid aux nouveaux arrivants.

-Qu’est ce que vous v’nez nous casser les couilles ? Bandes de branquignoles. Hey ! Les mauviettes, vous voyez ! Vous faites tellement d’la merde qu’on est tombé sur d’autres gars ! ‘tain. Vous êtes que des boufons.

Derrière elle, le capitaine pirate se frappa le visage de consternation. Pourquoi elle les provoquait ? Et pourquoi dont il s’était amouraché de cette donzelle sans manières au point d’accepter de refaire Grandline à l’envers pour venir sur cette mer pourrie afin de s’engager dans cette forêt afin de savoir pourquoi le père de cette charmante dame avait disparu. Et dire qu’il était sur Grandline, prêt à passé sur le Nouveau Monde en arborant fièrement sa prime de 56.405.800 berrys. Oui c’était ridicule par rapport aux supernovas et autres grands noms qui franchissaient Redline, mais pour lui c’était beaucoup. Il avait suée sang et eaux pour éviter d’avoir une prime, puis il l’avait finalement embrassé avec fierté tandis qu’il faisait voile sur l’océan équatoriale. Il avait abordé les horreurs de ce monde en essayant de garder le moral et avait finalement succomber à l’amour en rencontrant… ça. Comment une personne comme lui pouvait autant adorer une femme à l’opposée de lui. C’était dérangeant même. D’autant plus que depuis qu’elle était là, son équipage devenait un peu plus peureux chaque jour à cause des punitions que Yonenga pouvait inventer. C’était d’ailleurs la fois de trop pour eux. Profitant de l’altercations entre les deux nouveaux arrivants dont l’un était fortement hostile, ils jetèrent leurs armes et se mirent à prendre leurs jambes à leur cou pour retourner au navire et quitter l’île en abandonnant la demoiselle à cette forêt maudite. Tant pis s’il fallait laisser leur capitaine avec. Un aboiement sortit des lèvres de la demoiselle tandis qu’elle se tournait vers les fuyards.

-REVENEZ-VOUS BATTRE LES CONNARDS ! J’VOUS PREVIENS ! J’VAIS VOUS DEFONCER !

-Qu’est ce qui m’a pris franchement… Quel looser je peux être parfois, lâcha le forban en soupirant.

La scène parlait d’elle-même. Aucun d’eux n’avait abordé les raisons de leurs venues, la question s’étant même perdu face à la destruction des liens qui les unissaient les uns aux autres. Massy jeta un regard vers les inconnus avant de hausser les épaules. Il sentait bien qu’il allait devoir se battre et cette idée lui déplaisait fortement. De son côté, Yonenga levait le poing et se préparait à courir à la poursuite de ces raclures qui la lâchait. Les hommes de son ancien mec à Shabondy il ne l’aurait pas laissé tomber. Bon ils étaient morts en attaquant un convoi d’esclaves pour elle, mais bon. Elle ne pouvait pas deviner qu’il y avait des gars aussi balèzes pour protéger les salles de ventes tout de même. Non ? À mi-chemin, elle se retournerait pour engueuler l’Ookami et Finn.

-Et bien bravo ! Vous êtes content. J’vais vous refaire le portrait à vous aussi !

-Chérie… S’il te plait. Calme-toi. Ça ne sert à rien de…

-Ferme là toi aussi ! Je préférais largement Armand ! Lui au moins il avait des couilles ! dit-elle en omettant le fait que ce dernier l’avait abandonné en apprenant ce qu’elle avait ordonné à ses hommes et qui avait conduit à leur massacre.

-Ne soit pas si vulgaire… soupira tristement le forban qui ne savait plus comment la gérer.

D’une certaine façon, Karim et Finn pouvait avoir un aperçu de la différence de caractère entre eux chez leurs ennemis, même si bien sûr ces derniers ne correspondaient pas totalement aux deux anciens amants.

By Halloween

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- J’vais m’la faire cette garce.

Les paroles abruptes de Karim manquaient presque de son enrobage caractéristique au goût prononcé d’insultes. Il n’était pas au meilleur de sa forme, c’était facile à voir : ses yeux étaient tirés par endroits, ses épaules moins droites qu’à son habitude, il manquait de tonus… Bref, pour quelqu’un comme Finn qui le détaillait tous les jours ou presque depuis dix ans, c’était une évidence même. Il se mordilla les lèvres tout en pensant aux mille choses qu’il pourrait faire pour lui remonter le moral, avant de se souvenir qu’il était, de tout évidence, le socle de ses malheurs. En parlant, peut-être que cela arrangerait les choses. Enfin, de l’autre côté, comme un portrait symétrique de leur situation les forbans arboraient les mêmes problématiques qu’eux. Des soucis de couples… Que Karim ne voyait évidemment pas.

L’homme-loup se contenta de faire un pas dans leur direction, quand la main de l’humain à ses côtés vint se poser sur son épaule. Celui-ci tenta un regard comme ils avaient l’habitude d’en échanger… avant de voir la tête de son amant s’approcher. Allait-il avoir le droit à un baiser ? C’eut-été bien généreux de la part du blond, dont le front vint bientôt rencontrer violemment celui de Finn. Le choc envoya le charpentier en arrière et lui fit débouler quelques racines avant qu’il ne se retrouve, hébété, par terre.

- Bon, on n’a plus l’rabat-joie. Toi, la gonz’, viens t’fighter !

Il la provoquait intentionnellement, et quand elle s’avancerait dans sa direction, il n’hésiterait pas à en faire de même, ignorant le jeune homme à ses côtés. Il n’avait aucun problème avec le fait de taper des femmes : elles étaient souvent plus effrayantes que les hommes sur le Nouveau Monde. Lorsque ses pas l’avancèrent en direction de la personne en face de lui, il arma son poing : cette fois-ci, il allait lui faire la peau, quitte à devoir y aller fort. C’était quoi, une pirate ? Il s’en foutait.

Les primes, il ne les connaissait pas alors il n’aurait pas pu savoir ce genre de choses, pas plus qu’il ne savait quels étaient les Capitaines Corsaires actuels ou toutes ces autres conneries. Il avait vaguement entendu parler de certaines pointures dans le domaine du corps à corps, tels que Hadès ou encore le frère d’une Impératrice du Nouveau Monde, mais c’était surtout les rumeurs qui lui parvenaient et devant lesquelles Finn s’extasiait. Cela le faisait plus chier qu’autre chose de mémoriser des informations en dehors de celles utiles à la charpenterie.

Heureusement, sur East Blue, il n’y avait que peu d’informations qui étaient nécessaires à tout cela. D’ailleurs, il n’était pas étonnant de croiser des pirates primés qui auraient échappé au joug Constantiniste. Pour Karim et ses alliés, cela pouvait relever du miracle malgré tout, enfin…

- Bon, j’ai dit qu’j’allais te défoncer, j’m’en fous de ton nom, tu seras « La Chieuse » pour moi. Allez.

Il n’hésita pas. Se propulsant en direction de la jeune femme, il fit craqueler le sol sous ses pieds avec la force qu’il y mit. Fendant l’air à une vitesse incroyable, il ne cherchait pas de raison pour se battre mais bien une cible à combattre. Si elle était faible, elle ramasserait juste sans pouvoir se dépatouiller… Et sinon, elle offrirait à l’homme frontal, et débile, un semblant de bon affrontement qui lui plairait forcément.

De son côté, Finn se relevait difficilement en grommelant et en pestant contre l’homme-loup : la stupidité de celui-ci n’avait d’égal que l’amour qu’il lui portait. Il aurait aimé ne pas avoir à se battre, mais de toutes les manières ce n’était pas lui qui choisissait aujourd’hui. Se frottant le crâne, il ne fit pas semblant d’avoir mal comme les autres fois. Le coup l’avait surpris mais… Il était un guerrier d’une autre trempe à présent.

Spoiler:

feat Karim Ookami

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Massy Troybra, Yonenga

-C'est moi qui vais piétiner ta gueule ouai ! fut la réponse que dressa la demoiselle à l’autre débile bourrin.

Massy lui se contenta de lever les yeux au ciel avant de se redresser. Il observa avec tristesse la fureur de l’Ookami qui envoya valser son propre compagnon. Il compatissait pour Finn. Ce n’était pas facile tous les jours lorsqu’on était accompagné de ce genre de caractères, la fuite de ses hommes le prouvait. Il comptait néanmoins sur son équipage pour revenir le chercher une fois leur frayeur passée. Lâchant un dernier sourire il se prépara à combattre. De son côté, Yonenga croisa les deux bras pour recevoir l’assaut, ses deux bras ou plutôt ses deux pattes. En effet, elle avait transformé ceux-ci en faisant appel à son zoan, les griffes déjà sorties prête à lacérer l’adversaire pour le plus grand plaisir de la non primé. En effet, la hors-la-loi aimait envoyer des gens faire le sale boulot à sa place, passer son temps à les noyer sous les remontrances, ce qui faisait qu’elle n’avait jamais été autre chose qu’une commanditaire. Néanmoins, le nombre non négligeable de personnes que la maudite avait envoyé à l’abattoir lui valait d’être recherché non pas par le Gouvernement Mondial, mais par des proches de ses « victimes » qui pour certaines étaient prêt à mettre des sommes considérables pour obtenir sa tête. C’était en fait la première raison qui l’avait fait quitter Shabondy, trouvant cette histoire autour de son père comme but pour ne pas avoir à revenir dans l’immédiat. En effet, son ancien amant avait contacté les chasseurs d’esclaves pour faire en sorte qu’il l’attrape et la vende pour se faire rémunérer.

Ainsi ses bras accueillir l’assaut frontal. La demoiselle ne broncha pas, mais recula malgré tout d’un pas. Elle avait beau être assez forte, Yonenga était plus offensive que défensive étant donné qu’elle usait de ses capacités martiales pour châtier ses « sous-fifres » ayant mal agit. Le temps que l’Ookami demeure bloqué lors de la rencontre du poing et des avant-bras, le Troybra fendit l’air pour venir frapper d’un coup de pied le ventre de l’assaillant de sa femme. Cette dernière passa complétement sous sa forme hybride à mi-chemin entre l’humain et le guépard des neiges. Le coup de cet homme avait été puissant, elle l’avait senti, mais ce n’était pas pour autant que la manipulatrice au mauvais caractère aller laisser tomber ses habitudes.

-Tu t’occupes d’eux ! Refais leur le portait !

-Reste ici ! beugla le forban qui comprenait que seul face à ces ennemis il ne tiendrait pas.

Il avait affronté des gouvernementaux et d’autres flibustiers sur Grandline et savait déterminer le moment où il fallait fuir. En l’état, même si cela l’étonner de rencontrer une personne capable de repousser Yonenga sur East Blue, c’était encore gérable si sa chérie restait l’aider. Ainsi, il l’attrapa au col et l’empêcha de s’en aller tout en gardant les yeux fixés sur l’Ookami qui allait assurément revenir à la charge. Lâchant quelques insultes et grossièretés, la criminelle fit volte-face et griffa son homme avant de hurler et de s’élancer à toute vitesse vers l’homme-loup pour lui asséner des coups de griffes ainsi qu’un coup de pied s’il y avait besoin au passage. Son style était tout brutal et anarchique, soumis à ses pulsions plutôt qu’à des réflexions. Massy jetterait un coup d’œil à Finn pour savoir s’il viendrait se battre lui aussi ou si le capitaine pouvait librement allait soutenir sa terrible femme.

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- Chaud, lâcha Finn en voyant Karim se faire repousser de toutes les forces de son adversaire.

L’homme-loup avait en effet volé de manière inconsidérée. Son corps avait parcouru la moitié de la distance qu’il aurait pu parcourir avant de s’écraser contre le tronc d’un arbre qui souffrit sûrement plus que lui. Il grommela, comme s’il avait simplement accepté de se faire frapper pour éviter d’être au corps à corps contre deux adversaires en même temps. Alors, il jeta un regard au brun dont la lueur de désespoir était encore là, présente au fond de ses pupilles. Il voulait toujours ce que le loup n’était pas prêt à lui offrir : son pardon. Pestant, il se contenta d’observer ses deux adversaires avant de retrousser ses babines. De toutes les manières, il comptait bien les fracasser sans aide.

Soupirant, l’humain s’assit sur un rocher en observant la femme s’élancer sur eux. Il détailla le visage du primé sans réussir à se souvenir de la somme qui était marquée sur son affiche de recherche. Bah, il n’était pas pressé d’arriver à un dénouement, car si Karim passait ses nerfs ce serait plus facile de lui parler, et peut-être qu’ils auraient le droit à un temps d’échange serein. Ses lèvres s’étirèrent devant ce maigre espoir, et il lorgna sur le ciel. Ses yeux se fermèrent tandis qu’il entendait le bruit des coups qui s’échangeaient. C’était des sons familiers, ça le ramenait à une époque lointaine… Une époque où on avait vu en lui un potentiel.

- Garce ! Lâcha l’Ookami en esquivant un premier coup de griffes.

Il n’avait pas envie de recevoir un coup exprès. Il ne savait pas pourquoi il se battait, mais il était sûr d’une chose : il voulait gagner. Esquivant ainsi quelques coups, il en donnait des moins puissants sur les flancs découverts de son adversaire qui semblait les accueillir sourdement. Tandis qu’il faisait cela, son esprit combattif continuait à s’éveiller, et il sentait sa force intérieure qui se déversait dans son corps… Et l’adversaire le ressentirait aussi, car à chaque coup le vrai corps de la maudite serait touché au hasard d’un déclenchement du Haki de l’Armement. C’était jouissif de sentir un tel usage de sa force, et le sourire machiavélique de l’homme-loup signifiait clairement qu’il était en train de prendre plaisir dans cet échange.

Quand Massy commença à se diriger vers sa dulcinée, il pourrait voir un caillou qui irait s’écraser devant lui, perforant le sol. En se tournant, il pourrait alors remarquer Finn qui jouait à lancer en l’air un morceau de pierre sans le regarder. Est-ce que ça avait été recouvert de Haki de l’Armement pour faire autant de dégâts ? En tout cas, ce n’était pas rassurant, et l’aura que dégageait le jeune homme n’était pas du tout rassurante. Il observait l’échange de coups et commençait à jalouser la proximité que l’Ookami avait avec son adversaire.

Au village du phare…

Au bar, Jean-Gab fulminait. On venait de lui refuser sa chope, comme si un semblant de conscience était apparu dans les putains d’esprits de ces enfoirés. Il devait se contenter de ce putain de lait à la fraise dégueulasse. Il n’avait jamais rencontré quelqu’un qui se disait « Oh, un bon lait à la fraise ». Non, il rencontrait des gens qui le dégueulaient en fin de soirée. C’était une véritable honte.

Tout à coup, alors qu’Eileen était partie draguer un humain après sa troisième pinte qu’elle s’était enfilée, comme si elle ne pouvait coucher avec des « normaux » que sous l’influence de l’alcool, une présence se fit sentir aux côtés du mineur. Il se tourna, et soudain il vit un jeune homme aux cheveux blonds, le regard profond qui se portait sur lui en le détaillant. Cheveux blonds ? Une teinture, ça se voyait. Ses véritables cheveux étaient noirs, les racines commençaient à ressortir.

- C’est une île étrange, dit-il d’une voix ensommeillée.

Il s’étira comme un enfant l’aurait fait, sans réellement faire attention à la place qu’il prenait. Ses muscles étaient saillants. C’était, de toute évidence, un beau garçon. Jean-Gab, gêné, passa une main dans ses cheveux qui avaient récemment poussé. Détail ? Il avait des oreilles de loup. Brusquement, le jeune garçon se mit sur ses gardes, pas débile au même niveau que Karim. Sa première pensée fut : « Un Ookami ».


???

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Massy Troybra, Yonenga

Yonenga ricanait tandis que ses griffes rencontraient avec avidité la chair, néanmoins son adversaire ne se laissait pas faire, ce qui conduisit la demoiselle à pester contre ce connard qui osait lui résister. Comme elle n’était pas féru de combat, envoyant toujours les autres travailler à sa place et condamnant rapidement les personnes sous ses ordres puisqu’elle n’avait aucune stratégie, sa façon de combattre était non seulement chaotique mais également peu réfléchi. Yonenga disposait de capacités naturelles qui lui avaient permis à l’adolescence de développer ses aptitudes afin de pouvoir rivaliser avec les autres cas sociaux, la demoiselle ayant « péter la tronche » à des rivaux de gang avant qu’elle n’atteigne le sommet et se mette à commander. C’est à partir de ce moment là qu’elle avait arrêté de combattre. Son corps, jeune, était un écho de ce temps pas si lointain en fin de compte, mais son esprit avait abandonné depuis si longtemps cet aspect qu’elle allait à l’instinct sans réfléchir à tenir sa garde ou chercher des ouvertures pour donner ses coups.

Il y avait deux résultats à cela. Les coups de Karim pouvaient passer plus facilement que contre un ennemi standard de ce calibre et Yonenga se fatiguait vite, tant et si bien qu’avec les coups qui touchait son véritable corps, elle ressentait déjà la douleur poindre et commencer à la limiter. De plus, la hors-la-loi n’était même pas en mesure de noter le fait que les attaques passaient outre sa malédiction. Elle se battait si peu souvent qu’elle ne parvint pas à distinguer la nuance dans les sensations. Serrant les dents, elle fulminait. Comment pouvait-il trouver un plaisir quasiment orgasmique à ça alors que c’était elle qui était sensé le ressentir, c’était elle qui devait le mettre en pièce ? Elle n’avait jamais trouvé personne pour lui résister durant son adolescence, ce qui n’était pas étonnant vu la faiblesse des gens de son île d’origine qu’elle avait ensuite quittée pour retourner à Shabondy. Imbue d’elle-même, Yonenga n’aurait jamais penser qu’un inconnu n’ayant même pas cent millions sur sa tête puisse lui tenir tête. C’est ainsi qu’elle continua à faire pleuvoir ses propres coups, comme s’ils embrassaient un duel dans lequel le premier qui arrêterait de castagner l’autre était celui qui perdait.

De son côté Massy regarda la trace laissé par le caillou sur le sol. Comment c’était possible ça ? Une goutte de sueur apparut sur son crâne. L’idée du haki de l’armement ne lui effleura même pas l’esprit pour une simple et bonne raison. Il faisait partie de la masse, tout comme Yonenga et ses hommes, cette masse innombrable, une majorité écrasante, n’avaient jamais qui ignorait l’existence d’un tel pouvoir. En effet, c’était un pouvoir plus que rare sur les Blues et sur Grandline. S’il avait continué sa route au lieu de rebroussée le chemin pour sa chérie, le Troybra aurait certainement été pulvérisé par une personne en faisant usage et aurait dû se soumettre à elle ou à ses maîtres. Il fit aller son regard du duel jusqu’à Finn, peu confiant. Est-ce que l’homme lui indiquait de ne pas venir embêter l’affrontement qui se déroulait ? Hésitant, Massy commença à s’approcher de Finn, afin de voir s’il allait se montrer agressif. En fin de compte si jamais ce dernier ne faisait rien, il proposerait quelque chose.

-Si nous attendions la fin de leur combat ? Si elle gagne, vous nous laisser chercher ce qu’il est advenu de son père. S’il gagne on repart.

Une ombre imposante, terrifiante, plana au-dessus de l’attroupement de pirates qui fuyaient, s’éloignant progressivement pour essayer de sortir de la forêt, même s’il n’allait en vérité pas dans la bonne direction. La créature hybride s’abattit sur le sol dans un fracas rugissant. Sa tête semblait être sur le point d’exploser. Si les réminiscences de voix humaines, ces rémanences morbides, qui se trouvait au cœur de ces arbres née des damnés avaient ravivé son haki de l’observation en éveil, cette assemblée humaine pulvérisa son crâne pour y insérer un magma indescriptible qui emplissait son esprit qui vrombissait sous la douleur que cela lui procurait. Ses membres tremblaient. Ishtar peinait à penser. Elle savait qu’elle devait arrêter ces malfrats et se focalisa sur cet objectif pour commencer sa besogne. Sa queue fendit l’air et emporta déjà trois marins qui s’écrasèrent violemment plus loin. Un gémissement sorti de ses lèvres écailleuses tandis qu’elle se tenait la tête. Profitant de cette ouverture, deux hommes tentèrent de donner des coups d’épées tandis que les autres reprenaient leur fuite dans le sens inverses. Si les lames touchèrent le plumage et libérèrent quelques gouttes de sang, il était bien trop lent pour leur ennemi qui fut ramené à la réalité par la souffrance physique durant quelques instants. L’Archange du Typhon balaya l’air de ses mains et fracassa les deux ennemis l’un contre l’autre. Elle déployait sa force, incapable de vraiment la gérée ou même de la ressentir. De toute manière, la bilcane était persuadé d’être toujours au niveau qu’elle avait au moment de se confronter à Kyusuke alors que depuis elle était devenu bien plus forte, alors que cela datait de moins de deux mois. Elle n’était pas consciente de ces énormes progrès, ce qui l’amenait logiquement à croire que l’homme avec qui elle était venu ici, le Coffe, était désormais en mesure de la vaincre avec facilité, et ce alors qu’elle le rattrapait d’une certaine manière. Bien sûr, c’était loin d’être suffisant pour combler tout l’écart, mais aujourd’hui la guerrière céleste était, sans le savoir, l’une des plus puissantes amazones et ceux alors que son intégration était tout aussi récente que la guerre contre les Décimas.

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- Je m’en fous de ce qu’il est advenu de son père.

Finn posa son coude sur sa jambe, sa tête sur son poing et observa, pensif, le combat qui se déroulait. Il n’avait pas se montrer plus agressif que cela avec cet homme qui se trouvait proche de lui. En effet, les choses risquaient de tourner au vinaigre si Karim perdait, mais il se contenta d’opiner finalement du chef pour accepter les conditions. De son côté, ça ne faisait pas de vagues, et de celui de Ishtar… Bah, elle creuserait sûrement plus la question qu’eux : elle était impliquée après tout. Pour le garçon aux cheveux blonds, ce n’était qu’une question de libérer sa frustration. Son regard flamboyant laissait entendre qu’il adorait ce qu’il était en train de faire.

Les coups pleuvaient d’un côté comme de l’autre. Désorganisée, la demoiselle semblait pourtant savoir se battre. Elle atteignait parfois sa cible qui y laissait quelques griffures dont les effets ne seraient pas permanents. D’ailleurs, les coups portés par l’ennemie étaient moins nombreux que les siens. En plus de cela, le loup semblait prendre un malin plaisir à sentir se déverser en lui le fluide du combat, le Haki. Il affrontait une maudite, et il avait l’avantage de pouvoir passer outre ses défenses.

- Fais voir, fais voir d’quoi t’es capable !

Il la provoquait. Il trouvait cela débile : cette ennemie ne jouait pas sur ses formes, elle n’était pas en pleine possession des moyens que son corps aurait pu avoir. Un Zoan était inutile si on n’utilisait pas leur plein potentiel. Cela avait tendance à énerver le jeune homme dont le regard analysait la situation, dont le corps s’adaptait sans qu’il n’ait réellement besoin d’y penser. Il jouait non pas sur un style cataclysmique mais bien sur une adaptation naturelle à son adversaire. Sa force était clairement dans son instinct, jusqu’à présent.

Le sourire carnassier aux lèvres, l’homme-loup élança à nouveau son poing sans pression au niveau du flanc de l’ennemie, et esquiva un de ses coups de patte. Elle morfla un instant, et celui d’après un coup de pied rencontra son autre côté. La jeune femme voltigea sur le côté, se relevant difficilement. Son regard était aussi sauvage que celui de l’Ookami, mais elle manquait d’expérience malgré son impressionnante force et vitesse. Elle avait pu blesser le jeune loup à plusieurs reprises, et il savait qu’à présent peu de combattants des Blues étaient capables de cela. Jetant un regard vers Finn, ce dernier essaya un nouveau sourire mais se récolta une moue désapprobatrice.

« J’aurai essayé » se dit-il tandis que l’échange désordonné de coups continuait en faveur du blond.

Au village du phare…

- T’es un…
- Une bière et un lait à la fraise ! Interrompit le jeune homme en commandant au barman.
- Ouais, ça arrive !

Le garçon observa son interlocuteur, hébété. Il ne savait pas quoi penser du loup qui venait de passer commande. Ses yeux se rivèrent sur son corps « adulte » sans pour autant saisir pourquoi cela le gênait. Il attendit le verre de lait à la fraise, mais après avoir été servi, l’inconnu échangea les deux consommations, prenant le breuvage enfantin pour lui-même.

- Cela ne te dérange pas ?

Les yeux de Jean-Gab s’illuminèrent, et il acquiesça, approchant la bière de ses lèvres avant de commencer à en saisir les premières effluves. Ses joues rougirent tandis qu’il trouvait cela dégueulasse. Il continua à boire.

Spoiler:

feat Karim Ookami

Force Sylvestre

Une fureur sourde montait, se libérant au milieu de la canopée en un grommellement de frustration. Ishtar s’élança à la poursuite des combattants qui n’étaient pas en mesure de lui résister. Pourtant… Pourtant ce maudit haki de l’observation avait envahit tout son esprit et brouillait ses pensées au point de l’arrêter en plein action. En effet, à mi-chemin, un de ses poings se figea avant de frapper un flibustier qui en profita pour lacérer la main de la maudite mythique. Reprenant ses moyens, elle reprit son mouvement avec tellement de retard que le membre s’enfonça dans le sol sans toucher l’opposant. Son regard le chercha, avec difficulté. La douleur appuyait sur sa concentration et l’empêchait de vraiment être attentive à ce qu’il se passait. Demeurant ainsi immobile cinq longues secondes à tenter de reprendre le contrôle de sa vision sans laisser les maux de têtes l’empêcher d’analyser ce que ses yeux recevaient, un autre pirate tenta sa chance à lacérer la grande demoiselle qui réagit suffisamment vite pour frapper en plein poitrail. Un rugissement jaillit des cordes vocales de la bilcane. La frustration envahissait son être tout comme les voix insondables et inaudibles martelant son crâne. Elle en avait assez. Cela n’avait trop durer. Cette douleur devait cesser. Un désir flamboyant de victoire s’insinua en elle à chaque assaut que ses ennemis, pourtant si facile à vaincre, arrivaient à lui porter.

Cela finit par exploser en un brasier inextinguible de rage et d’envie de gagner. Cela rappela en elle son haki de l’armement éveillé. Elle dominait, mais se sentait au pied du mur. Les semaines s’étaient suivi sous la pression quasi permanente des voix et il était grand temps qu’elle parvienne à échapper à cette douleur devenue suffisamment puissante pour l’empêcher d’affronter ces minables pirates. La De Lérhane cherchait donc en elle la force de s’extraire à cela. La sensation de puissance l’inonde, lui faisant afficher un sourire tandis qu’enfin elle se sentait un peu libérer du fardeau que représentait cette migraine. Cela lui faisait en réalité encore plus de bien que les courtes périodes où le fluide perceptif ne l’assaillait pas de ses informations incompréhensibles. Emporté par la sensation, laissant celle-ci le guider et lutter contre la douleur crânienne pour ne pas arrêter son mouvement, la fille du ciel balaya les environs d’un coup de queue violent d’un côté et de son poing vrombissant de l’autre. La terre se retourna autour de l’impact, propulsant à un mètre, ou deux, voir trois, sous le sol le pauvre forban qui s’était trouvé en dessous, le tout sous le regard médusé des membres de l’équipage qui n’avaient pas été fauchés. Cette fois, ils avaient perdu tout espoir de ralentir leur poursuivante. Ils ne s’occupaient plus que de fuir. La prédatrice se retourna et partie à leur poursuite, envahit par un sentiment exaltant qui luttait avec l’oppression de la migraine, équilibrant le tout pour permettre à la bilcane d’agir plus ou moins comme en temps normal.

Massy Troybra, Yonenga

-FERME-LÀ ET BOUFFE ÇA CONNARD, beugla-t-elle en tentant de donner un coup plus violent que les autres.

Jouer sur ses différentes formes ? Cela n’avait même pas traversée l’esprit de Yonenga qui continuait de s’entêter quand bien même un combattant expérimenté serait tout à fait en mesure que cela la menait nulle part. Elle se fatiguait beaucoup plus vite que son ennemi et subissait beaucoup plus de dommages que lui en raison de son manque d’expérience. Réfléchir n’était pas vraiment dans les cordes de la demoiselle. Lorsqu’elle voulait tabasser quelqu’un, elle revêtait sa forme hybride et fonçait sur l’ennemi sans aucune autre forme de procès. Son amant, qui s’était assis non loin de Finn pour observait la scène tout en jetant des regards en coin vers le jeteur de cailloux, savait pertinemment que cela ne l’amènerait nulle part et, pour lui, la victoire était déjà actée pour l’Ookami. C’est alors que sous le coup de la rage, Yonenga pivota sur elle-même impulsivement pour donner un coup de queue à l’homme-loup. Elle commença à employer ses jambes de manières désordonnées et avec moins de force qu’au début. Si l’originaire du Nouveau Monde décidait de s’offrir un petit défi, peut-être pourrait-il laisser volontairement quelques ouvertures dans ce bras de fer pour voir si désormais Yonenga était en mesure de les déceler.

By Halloween

Carte de l'île :

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Thème Général, Thème de Défi, Thème de la Ligue, Thème de Bataille

I have been grinded down and stopped back up again more times than I can count.
I have been tested daily, weekly, monthly and yet here I am the most relentless person that you have ever met.

L’affrontement était d’une durée assez courte en considérant la puissance des deux opposants. La femme humaine s’était épuisée bien rapidement, son inexpérience faisant le travail que l’Ookami n’avait pas eu à réaliser. Il était en train de maugréer simplement quand il sentit qu’elle allait tenter de prendre le dessus, usant de sa queue pour tenter de le déstabiliser. Il sauta simplement en arrière en la voyant se retourner, avant de profiter de la fin de son mouvement pour lui balancer un coup en pleine face et l’étaler quelques mètres plus loin. Elle était de toute évidence bien trop peu expérimentée pour espérer le vaincre… Même s’ils possédaient, son corps en étant le témoin, à peu près la même force. Il manquait d’envie de se battre à présent, et son Haki se calma en même temps que son esprit de combat.

- J’ai plus envie d’me battre, lâcha Karim avec un air ronchon. J’me barre.
- Tu… TU CROIS ALLER OU, TROU DU CUL ?! Hurla la demoiselle en s’élançant, folle de rage, en direction de l’homme-loup.

Elle bougeait sous l’impulsion de la colère, encore trop prévisible. Cette fois-ci, l’œil de l’Ookami était empli d’une colère sourde, et il arma son poing comme une ultime attaque qu’il considérait pouvoir l’étaler au sol. A nouveau, son pouvoir de l’armement s’éveilla, à nouveau il coula dans ses veines. Il ne la laisserait pas l’insulter en n’usant d’aucun instinct réel pour se battre. Il ne la laisserait pas faire, et tandis qu’il se retournait au dernier moment, son poing se dirigea vers le torse exposé de la pirate. S’il atteignait sa cible, elle souffrirait de lésions qui risquaient de se propager pendant des jours, voire des semaines. Cela, il s’en foutait.

Brusquement, son poing atteignit une autre cible. Il sentit une main chaleureuse se refermer sur lui, tandis que l’attaque se mourrait dans la paume de Finn. De l’autre côté, la femme-panthère pourrait observer sa position précaire. Un de ses poignets avait été amené au sol par une jambe salutaire, tandis qu’un autre était maintenu par la deuxième main du charpentier. Elle n’avait pas compris comment cela était arrivé, mais cela l’avait finalement sauvé de bien des ennuis… Bien qu’elle n’en aurait pas conscience.

- T’interviens dans mes combats, maintenant… Espèce de menteur ?

Le brun lâcha péniblement ses deux cibles avant de se renfrogner. Il sentait la colère monter à son tour, et ce fut à son tour de se sentir puni d’une forme d’injustice. Il n’avait jamais voulu garder cela secret, il n’avait jamais voulu… Mais au début, il aurait dû se justifier. Comment avait-il obtenu cette puissance ? Qu’est-ce qu’il avait de plus que lui ? Pourquoi est-ce qu’il surclassait Karim dans ce domaine ? Il ne voulait pas se faire haïr parce qu’il était trop fort, et finalement il s’était encore révélé trop tôt. Mais c’en était assez.

- Je t’ai menti parce que je ne voulais pas te blesser, merde ! Hurla Finn dont le langage avait décidé de flancher cette journée-ci. Je t’ai menti parce que je t’aime et que je ne voulais pas te perdre. Tu es abruti quand tu t’y mets !

Karim écarquilla les yeux. Finn s’énervait réellement. D’habitude, c’était plus une forme de plaisanterie, mais ces derniers jours trop de colère s’était accumulée. Il était passé de triste à colérique, et soudain il semblait plus… humain, et en même temps moins froid. Cette chaleur, le loup avait l’impression qu’il ne la verrait jamais. Finalement, la colère de Finn, elle était pour lui. C’était ça, sa particularité aux yeux du charpentier : il était le seul pour qui il se mettait en colère, là où le tempérament de Karim le poussait à être plus expressif. Rougissant, il détourna le regard.

Au village du phare…

- Tout doux sur l’alcool, ahah.
- J’suis un homme ! Un vrai ! Ouaiiiiis !

Jean-Gab venait d’enquiller sa seconde pinte, et son corps semblait commencer à valser. Il regardait le plafond tout en tourneboulant par moments, se sentant plus léger que jamais. Il avait hâte. Il avait vraiment hâte. Ses yeux pétillaient, et il se tourna vers le jeune homme-loup en face de lui, disant sur un ton exagérément amusé :

- J’ai hâte de voir la tête que fera Karim ! Ce trou du cul va vraiment pas être content, ahah !
- Karim…

La voix du faux-blond sembla s’éteindre dans son verre tandis qu’il fit une moue déconcertée. Soudain, une sensation de jalousie parut sur son visage en direction de Jean-Gab.

Spoiler:

C’était étonnant. La jeune femme venait de se faire assommer par son ami, et celui-ci avait l’air d’être résolu. Si cela étonna les deux garçons, ça ne les empêcha pas de trouver un instant pour s’échanger à nouveau quelques regards intrigués. L’homme en face d’eux était finalement raisonnable : peut-être qu’il survivrait. Finn croisa les bras : il ne voulait pas forcément les empêcher d’accomplir leur quête. Il passa une main dans ses cheveux, levant une aisselle sous laquelle luisaient quelques poils à cause de l’inquiétude. Son odeur de transpiration arriva aux narines de Karim : c’était un musc très léger, qui comme à son habitude plaisait au loup. Il inspira un instant, et comme de par hasard se sentit détendu.

Les odeurs… C’était comme cela que les animaux repéraient les leurs. Pour Karim, c’était devenu un réflexe. Il identifiait les odeurs de ses camarades, et les caractérisait ainsi. Son odorat fin lui permettait de discerner à qui appartenait telle senteur : il détestait souvent celle des humains, mais pour Finn c’était différent. Il ne s’était jamais demandé pourquoi avant, cependant cette fois-ci la question lui parvint. Il rouvrit alors les yeux, comme s’il avait trouvé la réponse. Son corps vibra, ses poings se fermèrent. Il se mordilla les lèvres tandis que Finn demandait au pirate inconnu d’une voix mesurée :

- Le père de ta dulcinée ne s’appellerait pas Pierre Dupont, par hasard ?

Il n’y avait pas trente-six milles survivants dans cette forêt. Si ce n’était pas lui, alors le paternel était sûrement déjà mort, absorbé par les arbres de la forêt. L’Ookami était concentré, pour une fois son cerveau semblait s’être activé pour accrocher les enchaînements logiques. Il tremblait, et tandis qu’il relevait la tête en direction de Finn, il aperçut ce dernier sourire.

- Finn.

Le brun se tourna en direction de Karim. Il semblait prêt à acquiescer tandis qu’il accepterait tout ce que lui demanderait son ami, tant que cela permettait de se réconcilier. Il voulait qu’ils se réconcilient… Coûte que coûte.

- Est-ce que tu…

Oh, ça commençait mal. Il ne la sentait pas cette question : elle n’était pas faite pour lui. Soudain, il se figea et comprit que Karim avait compris. Lui-même, sans personne pour l’aider. Le processus avait mis dix ans, mais il remettait les choses les unes après les autres. La confiance, l’impression de meute, l’odeur, l’attirance…

- Est-ce que tu as du sang de loup ?

Et la simple, sombre vérité. Finn ferma les yeux, tournant sa tête vers le sol. Il ne répondrait pas immédiatement à son interlocuteur s’il posait la question. « Pourquoi maintenant ? » se dit-il. Pourquoi… Se mordant les lèvres, le supposé humain acquiesça lentement de la tête. Les yeux de Karim s’écarquillèrent, tandis qu’il comprenait partiellement.

Au village du phare…

Les discussions allaient bon train dans le bar. La troisième bière mettait Jean-Gab vraiment mal. Ce dernier semblait s’amuser plus que de raison, mais son organisme ne suivait pas. Ainsi, alors qu’il était au sommet de sa gloire, alors qu’il se sentait le maître du monde son corps lui ordonnait d’éliminer le liquide étranger qui se trouvait en lui. Ses pas vifs le dirigèrent vers les toilettes, accompagné de près par l’homme-loup.

Le regard de celui-ci s’était obscurci à mesure qu’il entendait Jean-Gab vanter les prouesses de Karim. Le petit homme accordait beaucoup d’importance à son camarade, et leur relation avait l’air autant de celle de deux compagnons que de celle d’un père et d’un fils. Une jalousie certaine se lisait dans les yeux du jeune homme dont les mains vinrent bientôt s’approcher du cou du jeune garçon. Celui-ci avait la tête dans la cuvette… Mais il se stoppa, tournant les talons pour sortir de la taverne.

Spoiler:

Karim ne fit pas attention à la réponse du pirate, il était trop concentré sur l’information qu’il venait de capter après dix ans. Dix ans qu’ils se côtoyaient, dix ans qu’ils partageaient des moments intimes et il n’avait jamais remarqué pourquoi il se sentait si à l’aise avec cet homme. Ses bras tremblaient tandis que pour la première fois depuis très, très longtemps ses yeux s’embuaient. Il se sentait souillé, détruit. Il connaissait cette technique, il connaissait ça. Observant Ishtar revenir, il essuya un semblant de larmes avant de secouer la tête. « Putain. » se dit-il. Sautant de l’arbre, il ne fit pas attention à la mythique et s’éloigna, seul.

Finn l’observa partir, les yeux tournés vers le sol. Il était honteux, réellement. Ses mains se mirent à trembler tandis qu’une moue apitoyé s’inscrivit sur ses traits. Il se tourna vers la Zoan et vit les deux pirates partir. Karim avait compris, et s’il n’en dirait rien aux autres, peut-être que l’ange méritait de savoir. Elle méritait de connaître la vérité. Ainsi, le brun passa une main dans ses cheveux. Il ferma les yeux : cette aventure sur cette île était peut-être la dernière qu’il faisait avec eux.

- Ne suis pas Karim. Je vais t’expliquer.

Il s’assit sur le bord du rocher, observant son ami partir. Il inspira profondément.

- J’ai caché ma force à Karim, et il l’a découvert. Mais ce n’est que la partie visible de l’Iceberg…

Il se tut un long moment avant de reprendre, quand son amant fut hors de sa vue. Amant ? Ami ? Cela avait-il encore du sens à présent ?

- Je suis né sur le Nouveau Monde, sur une île dirigée par le clan Ookami. Cette île était une annexe où ils traitaient des humains en esclavage. J’ai voué une haine ferme envers les hommes-loups pendant longtemps… Et un jour, ils m’ont proposé un marché. Ils, ceux qui veulent « réformer » le clan. Ils m’ont entraîné.

L’entraînement avait été dur. Il avait acquis des techniques de corps à corps très puissantes, en échange de son âme. Finalement, durant ces années d’entraînement, il avait été formé, forgé par ceux qui voulaient changer les choses.

- Une fois qu’ils ont fini de m’entraîner, ils m’ont injecté des produits qui m’ont fait produire une odeur particulière qu’ils avaient pu créer… pour me permettre d’attirer Karim. Ils n’avaient pas idée que cela devienne sexuel, mais…

Un long soupir passa à travers la gorge de Finn.

- Je suis tombé amoureux, et j’ai abandonné la mission qu’ils m’avaient confiée. Seulement, je n’ai jamais rien dit de cela à Karim. Et je pense que, connaissant son clan, il l’a compris.

Le jeune homme ferma ses yeux. Il s’en voulait. Sur Water Seven, un jeune charpentier lui ressemblant avait été remplacé par lui-même, et tout le monde n'y avait vu que du feu. C'était comme ça qu'on avait fait croire qu'il était originaire de cette île. Se levant, il regarda l’horizon. Soudain, il entendit un hurlement provenir de la forêt. Un hurlement puissant, un arbre de grande taille qui tomba… puis un autre. Il fronça les sourcils. Plus loin, Karim semblait observer un rituel bien à lui : quand il était énervé, quand il avait trop réfléchi, il avait besoin de taper ou d’exprimer sa violence. De toute évidence, il ne savait pas ressentir la tristesse bien longtemps. Se dirigeant d’un pas léger, il se demanda de quoi allait être faite la suite de ses aventures…

Enfin, si Ishtar le laissait retrouver Karim, ce dernier serait en train d’affronter un arbre avant de soupirer simplement. Il semblait avoir envie de faire la peau à tout ce qu’il trouvait, pourtant en croisant le regard de Finn son attitude changerait. Il se calmerait. Le brun s’arrêterait à distance raisonnable, distance que parcourait le blond en le regardant droit dans les yeux. Il finirait par l’attirer vers lui et l’embrasserait, un baiser rempli de chaque once de frustration qu’ils ressentaient.

Spoiler: