Remise en question.
Présent, solo. « Sah, j’suis en train de faire n’importe quoi. J’me suis engagé dans un équipage de pirate, mais également dans une organisation criminelle. Des gros poids lourds, qui vont me rapporter d’la thune, mais me flinguer mon temps. J’sais même pas si j’suis à la hauteur, à vrai dire, et j’sais très bien comment ça s’finis quand on n’arrive pas à remplir sa part du marché. J’hésite même a y retourner à vrai dire, j’étais bien moi dans mon quartier. Plutôt requin dans une mare, que poisson dans la mer. »
Quelques temps après son arrivée sur la route de tous les périls, Shinji avait décidé de rebrousser son chemin. En réalité, il avait été embarqué dans une drôle d’histoire sans vraiment le chercher. Sa seule motivation étant de prendre en maturité, mais aussi de s’enrichir, afin de pouvoir postuler au poste de dirigeant de son île natale. Une quête honteusement abandonné, tant le garçon s’était rendu compte de la dure réalité de Grand Line. Ses recherches dans les bouquins portaient définitivement des mots pesés, à ne pas prendre à la légère. Sa première traversée l’avait amené à rencontrer un immense monstre marin, avant de tenir un discours ayant pour but d’éloigner un officier de la marine.
Des péripéties qui ce succédaient dès son arrivée sur Holiday Island, une île décrite comme paradisiaque. Un jardin d’Eden ayant amplement posé problème à lui, et à ses compagnons du Yamamoto, le navire l’ayant jusqu’à là transporté. Fraîchement maudit pas les démons des mers, le gamin de la rue s’était vu devenir une terrible monstre atteint de zoanthropie. Une acquisition d’un pouvoir qui l’avait alors amené à changer aussi bien physiquement que mentalement. En réalité, la majeure évolution s’était déroulée à l’intérieur de l’esprit du bandit. Son retour sur les blues avait été le fruit de la compréhension de la notion du « prédateur » et de la « proie ». S’il se savait capable de beaucoup de chose comparé à de nombreux humains ordinaires peuplant ce monde, le Nakata réalisait tout de même de la faiblesse, et de la médiocrité de son corps en comparaison avec les plus grands de ce monde. Si le tissage d’une toile demeure long et fastidieux, le dealer avait finalement compris son utilité. Ne pas se précipiter, revenir sur un endroit sûr, construisant ainsi de solides bases, avant d’accumuler toutes choses positives, à l’image de l’araignée et de son piège.
L’échec du renversement du pouvoir politique sur l’île touristique avait tristement découragé l’adolescent. Ce dernier avait fait la connaissance de Yokai, un valeureux lieutenant du royaume de San Yobusa, aux ordres de celle qui avait reprit le flambeau du Yamamoto, après le décès de Garlic, l’ancien capitaine. Rapidement, ceux-ci se virent accompagné des deux demoiselles, également sous les ordres de la femme foudre, afin de combattre le cerbère de l’île. Le premier réel combat du Nakata, depuis son accès au pouvoir de l’arachnide.
Son détour à Alabasta, après la cuisante défaite contre l’ensemble de Holiday Island, avait été recommandé par sa supérieure. Envoyé en tant que sentinelle de reconnaissance, Shinji s’était aventuré sur les mers à l’aide d’une chaloupe. Accompagné de son collègue, l’homme militaire et lui s’était retrouvé en difficulté lors de cette virée. Non pas à cause du tempérament de dame Nature, ni même des monstres marins, mais bel et bien à cause des petites portions de provisions embarquées. Un périple ayant mené le bicolore jusqu’à la rencontre des hommes de Boendr, une organisation malfaisante.
De brèves salutations avaient suffi au jeune homme pour quitter ses compagnons. Il s’était muni d’un outil de télécommunication, avec lequel ceux-ci pourraient le recontacter. Enfin, fallait-il encore que ses amis trouvent l’envie, et l’utilité pour prendre de ses nouvelles. C’est ainsi que le mercanti prit la décision de prendre un énième navire, afin de repartir sur de bonnes bases. Il espérait pouvoir évoluer simplement sur son territoire d’origine.
La traversée de la mer avait été effectuée dans le calme, et contre toute attente, le capitaine n’avait pas décidé de facturer celui qu’il considérait comme un gamin perdu. Seul dans un petit placard à balai, il était certain que le maudit se posait des questions. Il ne savait pas que faire, ni même l’homme qu’il souhaitait devenir. Son ambition de reprendre les rennes de Kanazakura s’envolait peu à peu. La plupart du temps allongé sur un tas de tissu, lui servant de matelas, le pubère passait le temps à attendre un possible appel de ses proches. Ne souhaitant pas spécialement s’intégrer, aucune participation à la main d’œuvre, mais aussi aux repas collectifs avait été adoptée. Si parfois, l’un des matelots venait à taper à sa porte, prenant des nouvelles tout en donnant des informations sur l’avancée de la virée, Shinji se contentait de faire comprendre qu’il n’était pas intéressé à toute ouverture sociale.
« Très bien, merci. Bonne journée, bon courage à vous, et encore merci de m’accueillir sur votre navire. » Code par Dehvi sur Never-Utopia