La plus grande force d'un guerrier n'était pas de savoir quand se battre, pas de savoir quand brandir sur son arme pour défendre des idéaux qui lui étaient chers mais, au contraire, de savoir quand garder sa lame dans son fourreau. Fort heureusement cela n'avait jamais été un problème pour le jeune maudit ici présent car, d'aussi loin qu'il s'en souvenait, il avait toujours souhaité que son sabre reste dans son bourreau...non, il avait toujours désespérément souhaité ne jamais avoir besoin de l'utiliser. À ses yeux un monde parfait serait une terre où les armes resteraient enterrées et où la notion de guerre serait désuète et étranger à tous ses congénères : bien sûr la vérité était toute autre. Kyoshiro n'était pas le meilleur pour jauger la force de son adversaire, il l'avait démontré à plusieurs reprises mais il était toujours le premier à rengainer son arme une fois le combat terminé, le premier à cesser les hostilités, le premier à espérer la paix même lorsque le chaos de la guerre faisait encore rage autour de lui.
Oui, malgré le temps et les épreuves il restait un fervent défenseur de la paix. Rien au monde ne saurait jamais changer cela.
Laissant le colosse et son ami s'en aller, chassant de son esprit l'idée de savoir si leurs chemins se recroiseraient ou non, le roc s'approcha de son capitaine dont les recherches ne semblaient avoir été guère fructueuses. Que pourraient-ils apprendre, de toute façon ? L'identité de leur commanditaire ? Et si le coupable était connu, que feraient-ils de cette information ? Repartiraient-ils en guerre contre ce nouvel ennemi, alors qu'ils étaient sur le point d'entrer sur le Nouveau Monde ? Même s'ils ne le disaient pas tout le monde avait besoin de ce changement qu'apporterai le Nouveau Monde, pour le meilleur et pour le pire, aussi le jeune homme ne souhaitait-il pas ralentir l'équipage dans une guerre qui ne les concernait pas directement. Ils auraient largement de quoi se battre plus tard, autant limiter la casse en quittant cet endroit aussi vite que possible. Certes le jeune lumineux se maudissait d'abandonner ces guerriers comme il avait abandonné cette pauvre femme réduite en esclavage, mais il avait désormais appris où étaient ses priorités. Son capitaine, son équipage, sa famille, le reste de monde, puis lui pour finir.
« Au moins ça nous aura fait passer le temps. »
Il serra les dents, tentant de garder en tête la légèreté de la situation, courant pour rattraper son capitaine qui, bientôt, il servit de marche-pied pour se projeter au-dessus de la foule. Il aurait pu passer à travers sans peine, sans l'ombre d'une difficulté, mais il était parfois nécessaire de laisser son égo de côté pour laisser plus de place à l'intelligence. Un au-dessus, un au milieu : moins épuisant que si tous les deux avaient décidé de passer à travers, simplement parce qu'ils le pouvaient? Ils avaient eu assez de testostérone pour la journée, il était le temps d'être un minimum malin. Après une bonne course et quelques exercices de plus, les deux maudits s'extirpèrent donc hors de la foule, jusqu'à ce que le capitaine n'indique le chemin de retour. En voilà une courte sortie, cette seule idée poussa le lumineux à se rappeler de ce qu'il avait proposé, plus tôt.
« Un petit verre en passant ? »
Personne ne s'attendait à ce qu'ils rentrent tout de suite parce que presque personne n'était au courant de leur départ, aussi avaient-ils encore un peu de temps pour se poser, boire un verre et renforcer leurs liens d'amitié. Ils ne se connaissaient pas assez au-delà du cadre de l'équipage et de leurs responsabilités, c'était un manque qu'ils avaient bien le droit de combler.
Allez, un verre et ils rentreraient.
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Tadake Kyoshiro
Fenice Nakata
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Dim 28 Juil - 22:46
Brutes épaisses aux cœurs tendres..
feat. Kyoshiro et Almar
Flashback
Leurs pas les guidèrent bien vite à l'écart de cette cohue trépignante qui fuyait à la hâte le théâtre principal des affrontements. Petit-à-petit, les remugles d'alcool qui s'étaient accumulés autour de ce grove s'estompèrent pour laisser place aux odeurs printanières et marines dont l'archipel était habituellement encensé, et le mythique comprit finalement qu'ils étaient tirés d'affaire lorsqu'il constata que nul ne s'était élancé à leurs trousses par le biais d'un usage sporadique de son haki de l'observation. Sans doute leurs ennemis avaient trop peur d'y laisser quelques dents, pour des récompenses pas forcément adéquates... Au même instant, son compère se permit de lui faire une proposition : celle de se saisir de l'occasion pour se diriger vers une taverne proche, dans l'optique de jouir d'un bon verre d'alcool qui, lui, ne serait certainement pas à demi-rempli d'une substance soporifique contre leur gré. Tout en opinant du chef d'un mouvement de la tête approbateur, le musicien songea aux progrès incommensurables que lui et Kyoshiro avaient bien pu faire, se demandant notamment s'ils auraient eu les constitutions physiques nécessaires pour endurer la dose de drogue à laquelle on les avait manifestement soumis aussi dignement des mois, voire des années auparavant. A quel moment s'étaient-ils réellement extirpés de la masse grouillante afin de devenir les pirates d'anthologie qu'ils étaient aujourd'hui ? D'une certaine manière, le Fenice sut en son for intérieur qu'il n'avait jamais été aussi fin prêt pour passer ce cap fondamental et historique qu'était Red Line, dans l'optique de s'élancer à la conquête du Nouveau Monde et des hordes intrépides qui y pullulaient. Ce n'était pas qu'une affaire de physique, cela étant : sans doute était-il plus mature qu'autrefois, plus sûr de lui... Et mieux épaulé. Avec un brin de recul, tandis que ses foulées espacées persistaient à un rythme élevé pour être certain que lui et son ami ne retomberaient pas de si tôt sur des ennuis, le capitaine de Tengoku no Seigi songea à la fine équipe qui avait autrefois composé son équipage. Les têtes d'affiches principales s'en étaient allées, à commencer évidemment par Méliandre, Holly... et Hato. Si Natalia ressemblait à Méliandre, elle n'était pas encore susceptible d'être une navigatrice aussi douée : Hiko était un médecin et un botaniste doué, en revanche, et bien meilleur combattant que la logia de la neige, elle, ne le fut jamais. Quant au dernier...
Hato avait été un excellent ami, un très bon confident, et un conseille hors pair. Il avait su éveiller à l'intérieur de Nakata quelque chose qui s'apparentait à sa fibre de meneur, à son caractère le plus ferme et le plus autoritaire. Il s'était adressé à lui comme nul n'avait jamais su le faire, à une époque où le musicien avait grand besoin de se sentir respecté, de se sentir valorisé. Il avait su le construire et, par extension, il avait donné naissance à leur équipage... Mais il n'avait jamais été un bon bras-droit. Il aurait été naïf et stupide de l'imaginer. Le vampire avait passé le plus clair de son temps à vagabonder, à leur fausser compagnie, à ne réapparaître que très sommairement, juste avant de se dissiper à nouveau, et plus longuement encore. Il avait été un électron libre, du début à la fin de leur épopée, et était mort en tant que tel. Ce n'était pas un comportement digne d'un second, censé s'assurer du bon fonctionnement de la structure à laquelle il appartenait, censé faire le pont, si c'était nécessaire, entre les membres de cette dite structure et son chef absolu. Or, ceci, le vampire ne l'avait jamais fait non plus : et les tensions entre Méliandre et le Fenice s'étaient prolongées, amplifiées, avaient grandi bon train. S'il estimait au final que nul n'était réellement responsable de leur première formation, le blondinet ne pouvait décemment pas ignorer que le Tsukiyo n'était pas le moins fautif d'entre eux : s'il était seulement resté à bord du MoT, à les conseiller et à les guider comme il aurait dû le faire, comme son grade aurait dû l'y pousser, rien de tout cela n'aurait potentiellement eu lieu. Un soupçon de regret traversa son visage comme une ombre fugace, avant que l'artiste ne balaye, comme à l'accoutumée, cette mélancolie latente qu'il ne faisait que taire, jour après jour. Le passé n'était plus, et ne serait jamais plus : il ne servait à rien de ramener Hato d'entre les morts, puisqu'il ne survivait qu'au travers de ses propres souvenirs. Les choses s'étaient déroulées ainsi, débouchant précisément sur cette version de leur histoire, au cours de laquelle Kyoshiro et Nakata, exaltés par un moment de franche brutalité, s'en allaient en détalant droit vers l'ivresse momentanée que leur promettait une bonne pinte de bière.
Et, pour la première fois de toute son existence, le Phoenix sentit une audacieuse idée le caresser délicatement, l'effleurer discrètement, avant qu'il ne la réprime avec un soupçon de culpabilité, son cœur serré par un soupçon de regrets : peut-être que tout cela s'était déroulé au mieux. Peut-être que s'il avait seulement pu changer les choses, il aurait mieux valu qu'il ne change rien...
Called to the ring, Taking me round by round It hurts and it stings, Taking me down, down, down You think that you caught me, I can hear you taunt me Fractured and I'm falling down, My enemy is watching me bleed