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Solo

Le Chevalier Noir



Le seizième siècle ... Des quatre coins de la planète, de gigantesques voiliers partent à la conquête du Nouveau Monde. À bord de ces navires, des hommes, avides de rêves, d'aventures et d'espaces, à la recherche de fortune… Qui n'a jamais rêvé de ces mondes souterrains, de ces mers lointaines peuplées de légendes ou d'une richesse soudaine qui se conquerrait au détour d'un chemin de la cordillère de Redline ? Qui n'a jamais rêvé voir le soleil souverain guider ses pas, au cœur du pays pirate, vers la richesse et l'histoire du mystérieux One Piece ?

Les vagues s’élevaient de manière régulière, la houle et l’écume s’harmonisant en une symphonie savante desquamant le temps marin pour forger la légende intemporelle des grands personnages de ce monde. Le souffle du destin propulsait les gréements, ces grandes étendues de tissus porteuses des espoirs de bien des humains qui parcourait ces flots en quête de gloire. Bien des motivations poussaient les humains à s’activer dans cette ère de trouble qui ravageait un peu plus le monde à chaque instant. De Konan à Centes, de la nouvelle génération de forban désirant le titre d’empereur aux chefs de mouvements révolutionnaires succédant à la disparition d’Arias, chacun répond d’une manière ou d’une autre à ce chaos par davantage de chaos.




Au milieu de cette âge sombre, le Phare de Saint-Lucien était une île fortement fortifiée qui était le phare de l’honnête et la muraille contre le malveillant. Si tout son contour était préservé par des remparts de plusieurs mètres de haut, la forteresse érigée devant son port était d’une grandeur tout autre qui permettait même de laisser passer les navires commerciaux via un portail inclus dans sa structure. Les canons pouvaient donc s’abattre sur les ponts des vaisseaux à tout moment si ceux-ci arboraient des pavillons ennemis. Construit en partie dans la montagne, le phare en lui-même reposait en vérité à une successions de murs de fortifications comprenant des escaliers qui permettait de grimper au niveau suivant, l’espace entre chaque paroi étant remplis de terre pou aménager des espaces exploitables à chaque étage. La tour centrale qui était surmontait du grand brasier éclairant la nuit noire pour guider les navires se trouvait donc au centre, basé sur la petite montagne qui s’élevait d’à peine plus que ladite tour. Si une vigie y avait été aménagé ainsi que tout un balcon circulaire faisant le tour de ce lieu d’observation, la véritable forteresse se trouvait en réalité dans le Mont Hochner et consistait en un réseau de souterrain accessibles depuis l’entrée au pied du donjon éclairant les cieux nocturnes de son brasero de pierre. En dehors de ces infrastructures militaires, trois villes étaient retranchées derrière les solides protections de Saint-Lucien, dont la plus importante était celle qui communiquait avec l’extérieur : Malidara. C’était là qu’Ishtar avait atterrit, déposé là par un navire de l’influente Flotte Noire du doge Anafesto Del Sylvio de Puerto Havana avec qui elle entretenait de bonnes relations depuis la fois où elle lui avait porté assistance dans une querelle familiale.

Le débarquement n’avait pas été des plus simples, des regards sombres se tournant vers cette femme sortant des normes en raison de ses attributs célestes et sa taille disproportionné comparé à la majorité des gens peuplant les terres de ce monde. L’amicalité n’avait pas été au rendez-vous et la De Lérhane avait dû se débrouiller par elle-même pour quitter Malidara atteindre la cité de Rémyark de quatre cents habitants au pied du petit et tout jeune Fort Costra. C’est à cette endroit précis qu’on lui avait donné rendez-vous. L’Archange du Typhon était poursuivi par un mystérieux chevalier portant une lourde armure noire depuis environ un an. Ishtar avait reçu un courrier mystérieux d’un habitant de cette île qui prétendait connaître cet individu qui voudrait aider cette dernière à comprendre la raison de sa quête et ainsi amener les deux adversaires à se comprendre pour pouvoir régler par eux même le problème une fois qu’ils seraient réunis. Incertaine des motivations de l’auteur, un dénommé C. de Nilov, elle avait rejoint la ville afin de se préparer à la rencontre en demeurant alerte pour ne pas tomber dans une embuscade. Si ce de Nilov était parvenu à la retrouver, il devait la connaître par le biais du Chevalier Noir ce qui ne signifiait rien de particulièrement bon pour la rencontre. Néanmoins, Ishtar était désireuse de mettre un terme à cette confrontation entre elle et le paladin sombre qui voulait sa tête, raison de sa venue et de sa minutieuse préparation de l’entrevue. En effet, la bilcane avait fait attention à se vêtir de manière à ne pas être reconnaissable à son entrée dans Rémyark, demeurant voutée et les ailes contractés pour éviter que l’on puisse deviner qu’en temps normal elle atteignait les trois mètres de hauteur, ce qui aurait été plus ou moins un aveu sur son identité en raison du peu de personnes atteignant pareille taille au cours de leur vie. Elle avait également payé un paysan afin de dormir dans sa grange, évitant ainsi les auberges qui auraient put être surveillés. Il ne lui restait plus qu’à patienter jusqu’au lendemain, date du rendez-vous dans la chapelle du faubourg.




La puissance thermique crépitait dans l’âtre, répandant sa chaleur rougeoyante dans la pièce de la chaumière du paysan qui accueillait ainsi l’être exotique si étrange dans son foyer. Curieux de ce que cette créature mystérieuse pourrait lui apprendre sur le monde s’étalant hors des murailles, au-delà de ces plaines liquides caressant l’horizon de ses vagues mélancoliques, il posa son regard sur cette silhouette massive qui siégeait à ses côtés autour de cette table où sa femme et ses deux enfants trônaient en dévisageant la bilcane sans oser vraiment aborder le sujet de ses origines. C’est ainsi que le mari brisa la glace en prenant la parole une fois le sujet de la dangerosité de Grandline et de ses pirates décortiqué par la De Lérhane en faisant attention de la moralité qui ressortait de son récit afin que les enfants ne se retrouve pas influencer négativement par celui-ci, à rêver d’une liberté qu’il faudrait prendre soit même et qui pourrait amener des jeunes gens manquant de discernement à mettre de côté le plus important dans la vie à leur âge pour se focaliser sur un  rêve difficilement accessible et qu’ils pourraient finalement lâcher au terme de leur crise d’adolescence pour regretter leurs égarements passés et le temps perdu en lutte contre l’autorité parentale.

-Dites-nous, Ishtar, entama le fermier en usant du prénom de cette dernière, qu’elle lui avait donné contre la promesse que la famille ne divulgue pas sa présence sous leur toit, d’où vous vienne ces quatre ailes blanches dans votre dos.

-Oh, ça ? Il s’agit d’une déformation du caractère héréditaire que sont les ailes dans le peuple de la mer blanche. Normalement, les anges ont deux petites ailettes qui ont différentes formes en fonction de leur origine, néanmoins, par les mystères de la nature, les miennes sont grandes, amples et deux fois plus nombreuses. J’imagine que vous ne connaissez pas vraiment l’océan du firmament. Il s’avère qu’au-dessus de Grandline, à de bien nombreux kilomètres au-dessus des flots, se trouve d’autres eaux composées exclusivement de nuages ainsi que des îles également faites dans ces créations miraculeuses de la nature qui sont bien entendu plus solide que les amas gazeux parcourant les hauteurs bleutées à la manière de vaisseaux naviguant sur le vent lui-même. C’est là-haut que j’ai passé mon enfance au sein d’un village qui n’avait que peu d’interactions avec l’extérieure et qui était soumis au diktat de volatiles tyrannisant notre communauté.


Les yeux de cet auditoire restreint brillèrent alors comme des étoiles esquissant une constellation face à la révélation d’une merveille dont ils n’avaient jamais conçu l’existence et qui se révélait à eux par l’intermédiaire de cette missionnaire offrant volontiers sa connaissance de ses cieux natals à de bienheureux humains de ce monde d’en bas qu’elle arpentait aujourd’hui. C’était emplis d’une fascination particulière pour cette créature mystique, totalement irréel, que les habitants de la pauvre demeure découvraient la vérité qui avait été si longtemps hors de leur porté. Cela aurait put sembler si absurde qu’ils auraient pu attribuer à cette soirée, voir à l’entièreté angélique de cette présence étrangère, un caractère purement onirique, penser qu’il s’agissait là d’un rêve commun et que cette femme qui de part bien de ses aspects sortait de tous ce qu’il avait connu n’était au final qu’un produit de leur imagination dans une hystérie collective. Néanmoins, ils en avaient pour preuves leurs propres ressentis. En effet, l’esprit humain dans son entier procède de nos sens. La raison n’est pas une donnée, une capacité innée de notre esprit. Elle se forme, ainsi que le jugement et toutes nos facultés, au contact du monde. Le philosophe, le sage ou tout autre nom que l’on donnerait à un penseur, ne saurait rester dans sa maisonnée. Il doit aller à la rencontre du réel, en faire l’expérience et forger son apprentissage constant, sa rééducation permanente, par les révélations que l’univers mets sur son chemin jusqu’à l’ultime découverte tombant comme une guillotine au terme du chemin.

La soirée se poursuivit de manière joyeuse. La famille fut passionnée par les récits que la guerrière fit bientôt de ses nombreuses aventures contre de malveillants personnages en omettant naturellement ses affiliations, que ce soit son apaprtenance à l’équipage révolutionnaire du Centaurus à l’époque d’Arias, son allégeance regrettée auprès de la Cour Décima qu’elle avait ensuite abandonné pour rejoindre les rangs des amazones dirigés par l’impératrice Tenshi Taya. Dans ces moments de découverte de la réalité d’une autre existence et la complexité des moments qu’elle a vécu, parfois bien plus diverses que celles que nous avons-nous même rencontrés, c’était la projection mentale dans des contrées inconnus et dans paysages surréalistes qui berçaient nos pensés pour profiter du plein potentiel que ces récits pouvaient créer en nous. La valeur de la vie se reflète alors dans autrui. Nous avons pleinement conscience de celle que nous accordons à la nôtre quand nous faisons face au danger, mais de tels moments nous font prendre pleinement conscience de ce qui se cache derrière une existence, derrière une autre âme que la nôtre et qui a pleinement vécu. Nous pouvons alors regarder par notre fenêtre toutes ces lumières qui tapissent la nuit et se dirent que chacune d’entre elle provient d’une pièce où vie une personne qui a connu autant, voir plus, de choses que nous même et ainsi voir la pluralité des obstacles surmontés, la multitude des vies qui sont exaltés, la quantité d’histoires qui pourraient émaner de tant de vécus différents. La ville n’est plus une foule, elle est un ensemble de miroirs qui déforment notre perception au point de retranscrire autre chose, faisant de chaque fenêtre une porte sur une autre vision de l’univers. L’inconnu n’est plus alors une personne que l’on ignore et sa présence devient plus lourde dans notre inconscient donnant ainsi à mille personne l’aura qu’on aurait attribué précédemment à plus d’une dizaine de milliers. C’est sur cette réflexion, quoique décrite d’un œil bien plus simpliste, que l’ainé du paysan, en âge de connaître les plaisirs de la chair, qui n’avait jamais eu d’autre éducation que le travail de la terre se coucha après avoir observer le ballet des lueurs astrales incrustés dans le sang même des bâtiments qui annonçaient la présence de tant de miroirs sous les arches des plafonds et sur les parquets animés des mêmes grincements que ceux que fit le sien alors qu’il se dirigeait vers son lit.




Les perles de l’aurore se dressaient dans le ciel en une toile spectrale intimant aux plus matinaux des habitants de Saint-Lucien que l’astre du jour étendrait bientôt ses millions de bras chaleureux sur les terres de ce monde soumis aux lois déferlantes de la Nature éradicatrice. Quittant la chaumière, Ishtar fit un dernier signe aux habitants de la bâtisse en leur promettant de repasser le soir même une fois que son affaire serait réglée. Drapée de la même tenue qu’elle avait porté en arrivant afin de se mouvoir discrètement dans l’optique échapper à la surveillance d’éventuels gardes devant s’occuper de son cas, elle traversa le faubourg pour rejoindre la chapelle en prenant garde à ne pas révéler sa taille colossale. Touchant au but, elle s’arrêta quelques instants afin d’observer les horizons avant d’entamer la monté des trente ou trente deux marches qui l’amènerait à l’édifice. Personne ne semblait guetté l’arrivée d’une personne voulant se rendre au lieu de culte, aussi bien dans la ruelle que sur les toits d’ardoises et de tuiles entourant le monument à la manière d’un anneau protecteur scellant la chapelle dans ce confinement spatiale. La bilcane gravit donc l’escalier pour rejoindre le chemin de six pavés de long qui menait du sommet de la monté à la porte du temple au milieu d’un jardin où on trouvait davantage d’herbes que de fleurs, trois ou quatre arbustes poussant ici si l’on omettait les haies commençant à pousser aux pieds des grilles de fer faisant le tour du lieu, gâchant la vue sur le reste de la petite cité tout en préservant les gens d’une éventuelle chute jusqu’à la ruelle en bas. Voyant bien que nul assassin ne se cachait dans la façade de la tour de l’horloge ou dans ces plantations végétales, Ishtar se dirigea à pas prudent en direction de l’entrée de l’édifice où elle pénétra bientôt.

Ses iris argentés se tournèrent vers les diverses gravures qui ornaient la chapelle dont les vitraux n’étaient pas d’un éclat mirifique, prouvant par là le manque de moyens offert pour la construction de ce lieu de culte s’avérant être dans le cœur de Rémyark, tout comme le manoir du maire et la Tour de la Caserne. Une autre silhouette encapuchonnée se dessina bientôt dans le champ de vision de la demoiselle ailée. Elle était assise sur l’un des bancs, priant certainement la statue qui dominait l’intérieure du temple depuis les hauteurs derrière l’autel, la structure la supportant permettant également de cacher le sobre orgue de taille très réduite qui permettait aux quelques religieux travaillant encore en ce bâtiment pratiquement à l’abandon d’effectuer quelques musiques liturgiques en l’honneur de la déité vers qui ils tournaient leurs pensées. La décrépitude du lieu était prouvée par d’immenses toiles d’araignées qui recouvraient quelques sculptures et peintures de qualité médiocre. La poussière entassait sur les bancs les plus proches de la sortie prouvait également l’absence de fréquentation du monument. S’avançant dans l’aller sous le regard d’un prêtre qui souleva lentement la tête pour observer l’arrivée d’un potentiel croyant avec un regard las et lourd, mettant en exergue par ce geste que tout espoir avait quitté son pauvre corps frêle et maigre aux joues creusés par la froideur et l’humidité de cette salle qui avait été déserté par la vie, figée dans le temps à la manière de ruines fréquentés par de rares vieillards se souvenant de son âge d’or. Comprenant l’arrivée de la personne attendue, la personne encapuchonnée aux larges épaules se releva dans un claquement métallique qui ne plus pas à l’ange. L’inconnu, certainement C. de Nilov, se tourna dans un nouveau tintement d’acier pour rejoindre la De Lérhane qui révéla alors sa taille et ses ailes pour la plus grande surprise du prélat qui tomba à la renverse derrière l’autel, les yeux exorbités levés vers le plafond peint du chœur où l’on distingué des humains ailés.

-Bonjour Ishtar. Veuillez me suivre.

La guerrière céleste quitta donc la chapelle aussi rapidement qu’elle y avait pénétré, ne laissant pas le loisir au prêtre de contempler une nouvelle fois cette vision improbable, cette apparition divine, puisque lorsqu’il se releva finalement après avoir chasser la stupeur de son corps il ne trouva personne au milieu du lieu de culte. Son cœur se calmant finalement, il attribua cela au surmenage et au désir de voir l’église prospérer et donc à un rêve éveillait, une manifestation de son subconscient. Pendant ce temps, les deux silhouettes traversèrent le faubourg, dans le fracas métallique qu’émettait l’inconnu en se déplaçant, pour rejoindre Fort Costra, ce qui fit froncer les sourcils de la blonde qui craignait de plus en plus un traquenard, d’autant plus que l’absence de surveillance du petit bastion ne semblait pas habituelle. Bien décider de découvrir le fin mot de l’histoire, l’amazone décida de continuer à suivre le Nilov malgré la menace évidente qui planait sur elle en poursuivant sur cette voie. Les portes de chênes de la forteresse s’ouvrirent donc pour laisser passer les deux personnes. C’était un long couloir de pierre qui se dessinait devant eux, menant tout droit à un escalier en colimaçons alors que les parois étaient ornées de diverses poternes menant à différentes parties de la construction ainsi qu’à la cour intérieure où la garnison de la cité, logeant autrefois à la Tour de la Caserne transformé aujourd’hui en marché couvert, se retrouvait pour effectuer ses exercices militaires.

Gravissant les marches pour atteindre le deuxième étage, l’ancienne révolutionnaire découvrit deux massives portes en érables peintes en rouge et aux moulures recouvertes de fines feuilles de cuivre qui s’ouvrirent pour découvrir une grande selle du trône sphérique aux parois, plafonds, sols et colonnes en briques de pierre agrémentés de vitraux en mosaïques représentant des scènes de manière abstraite. Un tapis rouge commençait au milieu de la pièce et allait jusqu’au siège rembourrée faisant office de trône se trouvant devant une tapisserie tout aussi pourpre sur laquelle était cousus en fil jaune les armoiries de la famille Nilov. Le chef de ce clan se tourna d’ailleurs en laissant tomber sa cape tandis qu’il avait atteint le tapis, révélant par la même occasion son imposante et lourde armure, cause de tout les tintements ayant retentit durant la traversé de la cité, ainsi que son visage sévère, sa chevelure brune ainsi sa moustache qui intensifiait encore la froideur de ses traits.

[Présent] Le Chevalier Noir (Solo 0) Garde_11
Costra de Nilov

-Ravi de vous rencontrer Ishtar De Lérhane. Je suis Costra de Nilov, fondateur et commandant de Fort Costra et, par conséquent, je suis à la tête de la garde protégeant notre cher Rémyark. Mais l’affaire qui vous à conduit jusqu’à nous n’a nul lien avec notre pays de Saint-Lucien n’est-ce pas ?

-Allez au vif du sujet s’il vous plait, demanda la bilcane en jetant de nombreux regard dans les coins de la pièce afin de se prémunir face à un éventuel assaut d’un soldat, mais ceux-ci ne tardèrent pas à s’éclipser à sa grande surprise.

-Il s’avère que je suis un ami de ce Chevalier Noir qui vous pourchasse. Je l’ai rencontré quand il a protégé Rémyark d’un assaut d'un bandit qui s’était infiltré dans nos contrés en se faisant passer pour un voyageur et en ayant assassiner un de mes soldats après l’avoir assommé pour user de ses armes. Je ne cherche pas à vous faire comprendre que c’est au fond une bonne personne, mais simplement à vous montrer quelle est ma relation avec lui et ce qui me lie à notre connaissance commune.

-Poursuivez je vous prie. Que vouliez-vous me dire ?

-À vraie dire bien peu de chose. C’est plutôt lui qui voulait vous voir.





[Présent] Le Chevalier Noir (Solo 0) Cheval12
Le Chevalier Noir

Le métal résonna à nouveau, mais le son était cette fois-ci bien différent. C’était le tintement de l’obsidienne de l’épaisse armure qui se dressa alors entre deux des colonnes, avec une droiture militaire exemplaire. De ses deux mètres trente de hauteurs, il ne pouvait pas dominer par sa stature une personne comme Ishtar, pourtant sa férocité transcendait ses limites physiques pour devenir une véritable menace, un prédateur prêt à arracher la tête d’un autre. Défiant rien que dans sa posture la bilcane, le guerrier d’ébène se mouvait avec aisance, sa cape rouge flottant pour prolonger ses mouvements, malgré les épaisses plaques qu’il transportait sur lui en permanence. Il tenait dans sa main un ouvrage d’une précision incroyable qui avait fait couler le sang à maintes occasions, une épée dont le manche en or orné d’une émeraude n’avait pas à rougir face à la lame d’argent pur qui ne semblait par rouillé malgré les fluides rougeâtres qui auraient pu la faire rouiller. Ce chevalier avançait, traversant l’espace en instillant de plus en plus de peur dans la poitrine de la De Lérhane qui s’activait à un rythme soutenu, et amenait avec lui les miasmes de l’horreur et du carnage. Si les échauffourées entres ces deux antagonistes avaient été violent et très plaisants pour l’amatrice de combat, elle se savait en difficulté et que d’en pareille endroit aucun repli ne lui serait autorisée. Si elle ne parvenait pas à triompher cette fois-ci, elle y perdrait certainement la vie. Elle connaissait les capacités de cet homme qui faisait partit des ennemis qu’elle avait en haute estime même si elle regrettait le désir de prendre sa vie qui émanait à chaque instant de ce paladin sanglant qui la pourchassait sans relâche, animé par une vengeance qu’il n’avait jamais voulut expliquer à son adversaire qui ne parvenait pas à résoudre ce mystère. La voix grave s’étendit avec poids en un murmure glauque et rauque qui pourrait presque le faire passer pour un spectre, un combattant d’outre-tombe, légende qui circulait à son sujet parmi certaines personnes qui avaient été témoins de certaines de ses confrontations.

-Nous nous retrouvons enfin Ishtar. Cette fois-ci, nous engageons notre ultime affrontement. Personne n’interviendra. Nous ne pouvons pas fuir. Il n’y a que deux possibilités pour chacun de nous : la vie ou la mort.

Il leva sa lourde et longue arme en direction de son ennemie tandis que Costra refermait les portes de la pièce qu’il allait devoir garder tout le long du combat. Fermant les yeux, la bilcane proféra un long soupire en guise de réponse, signe de son acceptation de la situation et qu’elle allait, à contrecœur, livrer bataille contre celui dont elle désirait connaître l’origine des desseins, la cause de sa haine envers elle-même. Elle sortit Ashunera, la claymore longue de deux mètres qui était autrefois l’épée de son paternel et qui était davantage un souvenir, un symbole, qu’une véritable arme... Enfin c'était le cas jusqu'à prise de conscience récente. Désormais, elle désirait terminer au plus vite ce qu'elle avait à faire sur les mers bleues avant de remonter aux cieux pour retrouver sa famille et rendre l'arme. Elle la planta dans le sol avant d’étendre ses ailes. Soulevant ses paupières, elle lança alors un regard déterminer vers le Chevalier Noir. Le Serpent à Plumes contre le Lion Noir. Deux prédateurs pour un seul vainqueur.






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Solo

Le Chevalier Noir



L’instant resta figé dans le temps, demeurant en suspension dans le souffle des deux opposants qui se jugeaient sans changer de position. Puis vint la scission, le moment où la stase se brisa pour laisser parler la fureur ardente de la guerre et le sang bouillonnant des combattants. Ils soulevèrent leur pied pour effectuer le premier pas, engageant une course frénétique dont l’objectif était clairement d’atteindre l’autre pour engager le combat rapproché, néanmoins le Chevalier Noir ne comptait pas rester inactif et allait contraindre son ennemie à changer sa trajectoire et donc ainsi rythmer le combat dans l’optique de dominer celui-ci. Ainsi deux lames d’airs furent dessinées par la lame d’argent afin de s’envoler à la manière de faux volantes en direction de l’archange qui frappa le sol du pied pour changer de trajectoire et ainsi éviter la première attaque. Reprenant la charge, elle réitéra son mouvement en devinant qu’il enverrait de nouvelles vagues aériennes tranchantes une fois qu’il jugerait être suffisamment proche d’elle pour qu’elle ne puisse pas éviter de se faire lacérer. L’amazone évita ainsi des blessures superficielles mais qui auraient put devenir handicapante sur le long terme, la souffrance demeurant constante dans le temps alors que l’énergie s’épuise et que les plaies deviennent multiples.

Les deux adversaires étaient désormais à porté du corps de l’autre. Le poignet de l’homme en armure vrilla pour ramener son épée vers la guerrière céleste dans un mouvement purement horizontale, mais il fut immédiatement contré par cette dernière qui amena la paume de sa main en direction de l’avant-bras tenant l’arme pour stopper l’attaque, action qui fut couronnée de succès et qui se combina avec le coup de poing de l’autre main dans le buste du chevalier qui, face à la force surhumaine de l’ange, recula d’un pas. Cependant il ramena son pied tout de suite et son poing libre vint verticalement frapper le menton de la bilcane dans un uppercut ascendant. Ishtar serra les dents tout en lâchant son opposition au bras lacérant. Se doutant que la lame viendrait la cueillir au ventre si elle s’acharnait à demeurait au corps à corps dans cet enchaînement, elle sauta en arrière et passa dans sa forme hybride afin de se servir de l’agilité reptilienne pour se courber en arrière et éviter la vague tranchante qui lui aurait entaillé la poitrine en diagonale.

La malédiction qu’avait obtenue l’Archange du Typhon en ingurgitant un fruit du démon n’était pas des plus ordinaires. En effet, elle avait obtenu les pouvoirs d’un Zoan mythique, la sous-catégorie la plus rare qui soit, encore plus difficile à trouver que les logias selon les rumeurs qui pouvaient circuler sur Grandline, lieu où l’existence de ces artefacts consommables est le plus connu. C’est ainsi que l’incarnation angélique du Serpent à Plumes, le mythologique empereur de jade des forêts équatoriales et gardien de la biodiversité, vit son corps se recouvrir de plumes d’un vert aussi pur que les ailes du Quetzal dont les reflets n’avaient rien à envier aux émeraudes tandis que l’avant de son corps se retrouvait pourvu d’écailles ventrales protectrices. Les cheveux d’or rejoignirent donc le reste du plumage même s’ils gardèrent leur couleur en demeurant longs, fins et souples. Les dents se raréfièrent tout en devenant beaucoup plus acérées, laissant passer la langue bifide entre les lèvres de la femme hybride. Ses iris d’argent aux reflets lunaires virèrent à l’or tandis que la pupille s’allongeait verticalement pendant qu’à l’opposée ses jambes se rassemblaient pour former une queue, portant la longueur de ce corps à huit mètres pour environ un mètre de diamètre.

Ainsi métamorphosée en une créature majestueuse, mais non moins prédatrice, la fille de Bilca dessina une boucle pour revenir à la charge tout en rampant sur le sol en faisant divers zigzag, évitant ainsi plusieurs coups d’estocs du Chevalier Noir qui enfonça son arme dans la pierre comme si c’était du beurre. Déployant ses larges ailes qui lui permettait désormais de voler, elle les ramena devant elle générant une bourrasque tout en lui offrant un mouvement de recul lui permettant de se redresser au cœur même de l’action pendant que son opposant encaissait sans broncher une vague d’air somme toute inoffensive qui servait juste à l’empêcher d’agir le temps d’un instant. Ainsi dressé et volant à l’aide de ses appendices emplumés, la De Lérhane effectua un tour sur elle-même autour d’un axe horizontal, emportant ainsi tout son corps. Le but de la manœuvre était tout simplement de déplié sa queue en dernier lieu pour s’en servir comme un fouet qui vint claquer contre l’avant-bras de l’ennemi grâce à la longueur phénoménale de son corps maudit. L’extrémité s’enroula donc autour du membre permettant à la bilcane d’immobiliser temporairement l’outil de combat principal du chevalier, son épée, en se basant sur le réflexe d’épéiste de se protéger d’une attaque avec le bras armé. Revenant à la charge, la Kuja usa de son aile qui battait l’air vers l’extérieure pour repousser l’autre main du paladin sombre désireux de se libérer de l’entrave en se saisissant de la queue de la combattante du firmament. La tentative de riposte ainsi déjoué, elle put terminer son assaut en venant donner un puissant uppercut en plein dans le casque de l’homme en armure qui chuta vers l’arrière. L’amazone le retint avec sa prise sur son corps tout en veillant à ne pas se trouver sur la trajectoire de la lame dans la perte de maîtrise du corps de l’opposant, néanmoins ce dernier se servit de cela pour poser fermement son pied sur le sol et s’en servir comme appui afin d’y concentrer toutes ses forces. Il sauta alors droit en direction de la maudite et lui donna un très brutale coup d’épaule qui obligea cette dernière à relâcher son étreinte tout en étant propulser plusieurs mètres plus loin, passant au travers d’une des colonnes de la salle au passage.




La main vint se dresser pour se poser sur les dalles afin d’avoir appui solide pour se relever tandis que son esprit était chancelant. Cherchant à se ressaisir elle fit un pas sur le côté et esquiva de justesse une lame d’air sans le savoir. Néanmoins, elle reçut la suivante en plein torse qui fut ainsi marqué par une plaie en diagonale. L’attaque, quoi que tranchante la repoussa malgré, l’amenant deux mètres plus loin où elle se retrouva plaqué dos contre une autre colonne le long de laquelle son dos glissa avant que son postérieure de touche la terre. À moitié consciente, l’ange s’accrocha pour venir chercher le retour dans l’affrontement tandis que le Chevalier Noir, fort de cet enchainement dans lequel il pensait avoir instauré sa domination, n’anticipa guerre. N’ayant pas encore complétement repris ses esprits, la De Lérhane se releva et vint ainsi percuter avec sa tête l’armure massive qui recula d’un pas avant d’envoyer sa main saisir l’une des ailes de la créature en face de lui. Il avait clairement l’intention de trancher l’appendice afin d’incapacité la demoiselle. C’est quand il vit les yeux de la guerrière reptilienne se lever pour le fixer que l’homme en armure comprit que son attaque n’atteindrait jamais son but. Le poing fendit l’air pour frapper l’abdomen tandis que l’aile elle-même se plia avant de s’ouvrir avec une ampleur singulière afin d’opposer une résistance des plus farouches au plat de la lame. Dépliant son bras, l’Archange du Typhon vint saisir le bras repoussé par son action précédente et se servit de sa puissance physique pour emporter son adversaire qui dessina un arc de cercle avant de se retrouver sur le sol au milieu des gravats de la colonne traversé précédemment par la blonde. Fermant sa main, elle envoya un nouvel uppercut surpuissant qui encastra le paladin sombre dans le sol de cette salle. Le théâtre de ce duel n’avait pas fini d’en voir de toutes les couleurs. Ne pouvant encaisser totalement le coup, l’homme en armure lâcha un gémissement tout en crachant du sang. Se reprenant aussi vite qu’il pouvait pendant que la bilcane reculait en repassant en forme humaine, croyant pouvoir profiter d’une courte pause, il vint saisir la jambe de son ennemie, le bras tremblant, afin de la retenir. Levant le pied pour tenter de l’abattre sur le casque de son opposant afin de le sonner sans le tuer, elle fut surprise d’être entraînée par le mouvement de la main du Chevalier Noir. Ainsi elle chuta vers l’avant et rejoignit son adversaire au sol. S’extirpant de la roche taillée en dalles, il prit appui sur son arme afin de se relever au même rythme que la De Lérhane qui le défiait du regard simultanément.




-Pourquoi veux-tu me tuer bordel ?! pesta l’ancienne décima qui ne comprenait toujours pas l’origine du conflit et de la haine de cet homme qui lui paraissait un peu plus familier à chaque attaque qu’ils échangeaient.

Elle n’eut pour seul réponse qu’un regard méprisant qu’elle devina malgré le fait que le visage était plongé dans l’ombre derrière ce casque aussi sombre que les ténèbres taillé dans l’obsidienne, acheté au marché noir, provenant des mines d’Obsidia contrôlé par ni plus ni moins qu’Hadès Tenryon, l’un des quatre empereurs pirates régnant sur le Nouveau Monde. Soupirant, celle qui fut jadis membre de la Révolution d’Arias était contrainte de se battre à fond en espérant pouvoir empêcher son ennemi de combattre sans le tuer. Les mots ne semblaient pas avoir le moindre effet, comme d’habitude. Elle avait même l’impression par moment que cela accroissait la rage de cet opposant farouche qui n’était plus en mesure de la vaincre aussi facilement qu’avant. La seule option était de se donner à fond pour s’imposer et triompher.

-Soit… ARCHANGE DU TYPHON !

En quelques instants, alors que sa voix retentissait avec puissance et virulence, les quatre splendides ailes de la femme aux iris argentés revêtirent un plumage vert aussi majestueux que celui de la créature mythologique dont elle avait ingurgitée le fruit maudit. Volant à plusieurs centimètres au-dessus du sol, ses prunelles similaires à une lune resplendissante demeurèrent dirigées vers celui qui se cachait sous cette épaisse couche de métal légendaire pour faire son office. Elle allait faire plus que relever le défi, elle allait le remporter. Battant des ailes à un rythme effréné, l’ange qui était passé sous une forme propice à la vitesse s’élança droit vers son adversaire qui réplica ainsi en pourfendant l’espace le séparant de la bilcane par un coup d’épée. Il était néanmoins emporté dans la feinte créée par sa rivale qui recula avec autant de vivacité qu’elle s’était avancé pour faire croire à une charge. Dessinant un cercle, elle passa sous l’attaque et vint déferler avec toute sa force sur le paladin sombre. Elle leva son poing qui toucha le visage de son ennemi tandis que son pied passait à l’arrière de la jambe adverse pour venir s’appuyer sur l’arrière du genou, poussant celui-ci à céder pour venir à la rencontre du sol déjà en piteux état. La chute vers l’avant permit au bras venu frapper le casque de se retrouver derrière celui-ci. Le pliant, elle abattit ainsi son coup à l’arrière du crâne bien protégée. Pivotant sur elle-même, la De Lérhane envoya son poing dans le dos de son opposant avant que celui-ci ne se redresse de la position dans laquelle l’avait placé enchaînement de la maudite. Cette dernière recula ensuite grâce à ses ailes tandis que le Chevalier Noir faisait volte-face avec lourdeur et lenteur.

Il la toisait, non pas avec défiance comme elle le faisait avec lui mais plutôt avec un mépris évident, comme si la noble amazone le répugnait moralement. La femme-céleste prépara son prochain assaut en esquivant de justesse deux lames d’air perpendiculaire, mais c’était sans compter sur un déplacement surprenant du ténébreux soldat en armure qui se propulsa vers elle en un saut, abattant sa lame sur l’épaule de son adversaire qui fut ainsi contrainte de joindre des deux mains sur le métal froid afin d’empêcher l’arme de venir lui couper un bras. Si elle ne possédait pas ses capacités physiques, l’ancienne révolutionnaire savait qu’elle n’aurait jamais put retenir ce coup. Cependant, le Chevalier Noir profita de l’occasion pour surprendre la bilcane et lui enfonça son pied, lourdement armée de ses protections en obsidienne, dans le ventre de cette combattante qui se sentit défaillir. Ses pupilles tremblèrent, sa vision se flouta, ses poumons se vidèrent, sa salive sortit de sa bouche. Son sang ne fit qu’un tour alors qu’elle tomba à quatre pattes au sol, laissant alors son cou à porter de l’épée du bourreau. Néanmoins, celui-ci donna un nouveau coup de pied qui atteignit le visage de la De Lérhane avec une grande brutalité. Cette dernière sentit sa conscience vaciller alors le sang gicla, sortant de sa bouche et de son nez tandis que le coup relevait son visage. La femme aux dimensions démesurés tomba alors à la renverse. Respirant difficilement, elle lutta intérieurement pour reprendre connaissance. C’est ainsi que la Kuja remarqua que son ennemi s’apprêtait à la pourfendre, levant son arme au-dessus de sa tête pour venir l’abattre sur le corps féminin qu’il maudissait. Rassemblant ses forces, Ishtar donna un coup d’aile sur le sol afin de se propulser vers le côté opposé et ainsi esquiver la lame menaçante qui aurait pu aussi bien l’éventrer que la décapiter. Un genou à terre, l’autre plier, la tête légèrement baissée, l’Archange du Typhon avait une respiration lourde et saccadé témoignant des dégâts qu’avait administré son rival. Le filet de sang dégoulinant à droite de sa lèvre inférieure et ainsi que de sa narine gauche en était d’autres preuves, tout comme le bleu qui commençait à naître au niveau de la pommette, recouvrant toute la zone cloisonnée par le nez, l’œil et la bouche. Se relevant en grimaçant, l’ange avança vers le paladin qui s’attelait à retirer l’épée du sol. Alors qu’il effectuait le mouvement de manière virulente, il se retrouva avec l’arme au-dessus de sa tête, créant ainsi une ouverture assez courte que la bilcane avait prédit aux vues de ses mouvement. Déployant sa jambe, elle vint frapper de toutes ses forces le plastron du guerrier d’obsidienne qui effectua un vol de quelques mètres pour se retrouver incruster dans une colonne qui s’effondra sur lui avec une partie du plafond déjà fragilisé par un événement de ce type un peu plus tôt dans la confrontation.




Une main jaillit du monticule rocheux, venant se refermer sur une des pierres afin que l’imposante armure sorte des gravats par une traction. Cependant, à peine le buste immergea qu’un fonçait déjà sur le visage du Chevalier Noir qui prit l’impact de plein fouet. Une gerbe de sang commença à s’écouler le long des différentes plaques d’obsidiennes avant de venir nourrir la pierre elle-même. Se remettant du choc, il n’eut que quelques instants de répit avant qu’un second coup vienne le cueillir. Désorienté temporairement par ces deux coups puissants, il se retrouva saisit par la boucle de tissu rouge permettant à la cape de demeurer fermement arrimer au reste du corps de ce soldat d’ébène. Faisant appelle à sa masse musculaire vaillante et entraînée, Ishtar souleva le Chevalier Noir au-dessus des gravats. Son autre main, ferme et déterminée, se referma pour abattre un uppercut descendant d’une puissance incommensurable, uppercut qui généra une onde de choc affaiblissant la structure tout en soulevant la poussière pour l’envoyer contre les murs de la pièce. Le champion ténébreux retomba ainsi avec violence dans le tas de roches, s’enfonçant dans celui face à toute la force qu’avait déployé la De Lérhane dans cet assaut qui lui avait coûter beaucoup d’énergie, raison pour laquelle elle recula en titubant avant de chuter sur son postérieure. Après plusieurs instants où il demeura immobile à mobiliser son corps, le paladin se releva. Dominant les tremblements de son corps, il brandit son arme qu’il jeta droit en direction de la tapisserie pourpre se situant derrière le trône de Costra de Nilov. Ishtar, toujours assise sur le sol, leva un sourcil. Il comptait l’affronter au corps à corps alors que c’était un épéiste ? Plus ça allait, moins elle comprenait son adversaire. Le Chevalier Noir avança donc en direction de la bilcane qui en profita pour se relever. Faisant aller ses ailes, l’ancienne décima avança brusquement alors que son assaillant entamait à peine son mouvement. Tendant le bras, elle lui infligea un clothesline de catch qui vint presser sur la pomme d’Adam du chevalier via les plaques d’obsidienne. Néanmoins, animé par la rage de vaincre, l’homme réplica quasi simultanément en venant saisir le cou de la maudite avec sa main. Tombant en arrière à cause de la puissance de son assaillante, il pivota en l’air pour entraîner avec lui cette dernière dont le dos vint percuter le sol violemment alors que le paladin sombre avait pu plus ou moins freiner sa course avec son bras libre avant se retrouver face contre terre.

Lâchant l’étranglement à cause de la superposition de la douleur de la chute et de l’attaque de sa rivale, il profita durant un moment de cette position pour se reposer alors qu’Ishtar repoussait son bras et roulait sur le côté pour l’imiter avant de se redresser à nouveau même si elle demeura chancelante. Recouvrant quelque peu ses esprits, elle attrapa la cape pour la tirer et ainsi relever son antagoniste qui profita de l’occasion pour venir lui donner un coup de poing faramineux au visage en faisant volte-face au moment de se retrouve debout. L’Archange du Typhon se retrouva propulser de nombreux mètres plus moins, traversant quasiment toute la salle circulaire avant de retomber entre deux colonnes. Son visage orné de deux rivières de sang arborerait bientôt un bleu supplémentaire au niveau du front à droite. Peinant à se redresser, elle remarqua bien trop tard que le Chevalier Noir courait vers elle. La femme céleste reçu alors un puissant coup de pied qui lui brisa purement et simplement le nez dans un hurlement de douleur. Maintenant la pression de sa jambe sur le visage de la maudite, il fut finalement contré, les deux mains de la bilcane venant saisir le mollet pour le repousser alors que les gouttelettes de sang recouvraient désormais le visage de l’ancienne décima ainsi que le haut de sa tenue. Le paladin en armure d’ébène fit trois pas en arrière, reprenant sa respiration. Ne s’attendant guère à une riposte aussi vive, il ne put qu’être surpris lorsque la De Lérhane usa de ses ailes pour se propulser doit vers lui et donner un coup d’épaule semblable à celui qui lui avait offert plus tôt dans le combat. Reculant, ses pieds freinant le recul en frottant contre le sol, il lâcha un grommellement se transformant en gémissement, puis en cri à moitié étouffé. Son omoplate venait d’être délogé de sa place légitime par cet impact qu’il avait tenté vainement d’arrêter avec sa main.




Ishtar sentait la haine dont étaient imprégnée chaque attaque de cette personne inconnue mais pourtant si familière. Derrière chacun de ces coups, elle était certaine de percevoir quelque chose qu’elle connaissait, une âme qu’elle avait côtoyée. Cela ne l’aidait aucunement à découvrir la source de cette colère qui émanait de cette armure d’obsidienne mouvante. Qu’avait-elle bien pu faire pour s’attirer une telle folie destructrice ? Elle avait beau chercher, elle ne trouvait pas. Pourtant derrière cet amas de hargne sa cachait un cœur plus doux, un cœur blessé par la vie, ou plutôt par elle. La De Lérhane aurait aimé pouvoir s’expliquer avec cet homme, apaiser son âme, mais il voulait impérativement passer par le combat.

Allongeant ses ailes au plumage vert, la bilcane s’élança dans les airs, montant jusqu’à atteindre le plafond tandis que son ennemi constatait sa situation précaire en essayant de gérer la douleur de son épaule déboîtée. Il ne remarqua pas directement que la femme-céleste fonçait à nouveau droit vers lui, usant de la vitesse que lui octroyait cette forme ainsi que la gravité de son vol descendant pour venir le percuter avec une très grande force. L’ancienne révolutionnaire ceintura le lourd et massif chevalier en maintenant son allure grâce à ses ailes de compétition. Elle l’amena ainsi avec elle droit dans le mur. Le choc avec l’assemblage de blocs de pierres fut assez violent puisqu’ils volèrent en éclat tout comme le vitrail situé sur cette partie de la paroi qui se retrouva affublé d’un trou béant. Si le paladin sombre avait continué sa course et déboulé la toiture, sa main venant se planter dans les tuiles afin de freiner cette descente effrénée, l’ange quant à elle s’était prit les gravats de l’éboulement du mur dans les pieds, péril malheureux trouvant son origine dans sa taille démesurée qui avait laissée le temps à une partie de la paroi de s’écrouler sur elle. Cependant, elle n’eut pas de grand mal à se dégager même si cela allait faire apparaître de nouveaux bleus sur ses mollets cette fois. Le Chevalier Noir se releva et remonta la pente en enfonçant à chaque pas un peu plus ses pieds. La De Lérhane se replia d’un coup d’aile à l’intérieure de la salle du trône qui dominait le reste de cette partie de la forteresse. Elle ne désirait pas gagner en le faisant tomber du bâtiment. Attendant qu’il revienne, elle demeura au cœur de la pièce, guettant l’ombre imposante du majestueux cavalier de l’apocalypse qui, dans un silence religieux, se dirigea vers le siège rembourré faisant office de trône afin de récupérer son arme qu’il avait planter dans la tapisserie juste derrière celui-ci un peu plus tôt. Sa main se posa sur le manche de l’épée qu’il sortit de sa torpeur en un geste expert avant de pointer son adversaire du bout de la lame étincelante. Les deux ennemis avaient bénéficié de cette pause, reprenant ainsi leur souffle et une partie de leur énergie dilapider dans ces actions. En effet, que ce soit pour se mouvoir avec une armure aussi lourde ou soulever celle-ci avec ses propres capacités physiques, les interactions entre les deux combattants les fatiguaient plus rapidement qu’un combat classique.

Le paladin infernal contracta les muscles de son bras. Balayant l’air devant lui, il généra une vague d’air phénoménale, comparable à des bourrasques de tempêtes, tant et si bien que la De Lérhane fut contrainte de plier les genoux et plonger sa main dans le sol pour résister à ce véritable déferlement auquel elle devait faire face. Et cela ne dura pas qu’une simple seconde puisque le bretteur répéta son geste cinq ou six fois, créant ainsi une véritable tempête au cœur de la pièce, fissurant au passage la roche par endroit. Voyant qu’en dépit de cela son adversaire parvenait à rester arrimer aux dalles, il cessa son action et tenta enfin de réemboîter son épaule seul, ce qui ne fut pas une mince affaire. Un cri jaillit de sa bouche lorsqu’il fit le geste. Si ce n’était pas exécuter parfaitement et que chaque mouvement de ce bras lui faisait souffrir le martyr, au moins il pourrait y trouver une certaine utilité durant la fin de cette confrontation qui durait beaucoup trop longtemps pour l’énergie que coutait à chacun les différentes techniques.

-Nous allons devoir passer aux choses sérieuses, déclara la voix grave et sombre du Chevalier Noir qui était prêt à tout pour mettre un point final à cette chasse, à sa vengeance.

-Très bien, répondit simplement la bilcane qui focalisa sa conscience, entrant pleinement dans une phase de concentration qui tendait petit à petit vers la méditation, ce combat ayant le potentiel de la plonger dans l’état ultime de la concentration.

Les deux guerriers se jetèrent l’un sur l’autre, le métal glacial mordit la chair de la maudite qui se retrouva bientôt recouverte d’une multitude de plaies tandis que sous les plaques d’obsidiennes apparaissaient contusions et autres ecchymoses virulentes face à la puissance physique de la blonde aux yeux d’argent, force qui semblait s’accroître de seconde en seconde durant cette interminable confrontation à courte distance. Les coups volaient de partout. Ishtar passait sous la lame avant de venir frapper la cuisse avec son pied, puis l’épée venait lacérer son ventre. Autour d’eux, les répercussions de leurs attaques, finissants en lames ou vagues d’air en fonction de l’opposant en étant la source, venaient fragilisés davantage la configuration de cet étage tout entier, les colonnes chutant les unes après les autres et le plafond s’écroulant par endroit. Alors que les tremblements se faisaient de plus en plus fréquents, alertant toutes les personnes présentes dans ce bâtiment du bastion que celui-ci était menacé. Reculant de plusieurs pas, les deux ennemis se toisèrent d’un regard provocateur. Dans un ultime échange, l’ancienne révolutionnaire frappa le casque au niveau de la fente, générant ainsi une contusion gênante au niveau de l’œil droit que l’homme en armure dû maintenir clos, tandis que l’extrémité de la lourde épée tailla dans le front de la femme-céleste une diagonale qui déversa un manteau de sang sur tout le visage de la bilcane dont la vision se retrouva embourbée dans la couleur pourpre. Néanmoins, le paladin ténébreux vit dans les yeux de cette femme une lueur qui ne s’y trouvait pas auparavant, un reflet plus bestial ainsi qu’une absence, l’absence de la conscience de la De Lérhane qui plongea durant ces quelques instants dans son état ultime où elle savourait ses affrontements les plus intéressant lorsque ceux-ci atteignaient leur paroxysme.




Son cœur battait à mille à l’heure. Ses paupières ne clignaient plus. Son sang affluait à toute vitesse dans ses veines tandis que l’âme d’Ishtar s’éloignait, avançant au cœur d’un tunnel dont elle atteignit enfin l’extrémité. Tout son être se concentrait en un seul point de sa conscience. Il n’existait qu’une chose : ce combat. Il n’y avait qu’un objectif : la victoire. Il n’y avait qu’un moyen d’y parvenir : écraser cette adversaire. Il n’y avait qu’un sentiment à avoir : la satisfaction. Peu importait les sacrifices. Peu importait les conséquences. Ce qui comptait c’était l’instant présent. Tout vola en éclat autour d’elle, tout disparaissait dans le néant. La seule chose qui gardait toute son essence, toute sa présence, c’était cet homme en armure d’obsidienne. Tout le reste ne servait qu’à triompher, c’était accessoire, c’était des outils à considérer en tant et en heures mais qui était à peine tangible. La bestialité allait s’exprimer. L’impérialisme allait s’exprimer. Le Serpent à Plumes s’éveillait pour chasser sa proie. Le prédateur mythologique allait soumettre sa proie, la dominer et l’écraser. Elle n’était même plus une femme, elle n’avait même plus conscience d’être humaine, elle n’avait même pas l’idée qu’elle serait animale. Tout concept superflu ou futile s’écoulait face à cette expérience orgasmique et autotélique. C’était ça quand Ishtar pénétrait dans la Zone, passait dans l’état que l’on nomme le Flow. Elle n’était plus l’Archange du Typhon, elle devenait le Typhon.

Dégageant une aura sauvage n’ayant rien d’humain, une aura sanglante et terrifiante impliquant la soif de sang et de domination, l’amazone s’élança en un instant vers le Chevalier Noir dont elle esquiva l’attaque grâce à la rapidité de sa forme zoan spéciale ainsi qu’à sa perception du temps qui se dilatait. Un uppercut d’une puissance inimaginable, supérieur à tout ce qu’elle avait put faire jusqu’à maintenant, lui offrant une sensation de puissance issue du haki de l'armement qu'elle ignorait avoir éveillait et auquel elle faisait ici appel sans le savoir, s’abattit sur le plastron du paladin qui se retrouva plaquer au sol en une simple seconde alors qu’il crachait une gerbe de sang et que son esprit vacillait au milieu du néant dans lequel il risquait de chuter. Du point d’impact une dizaine de fissures naquirent pour se répandre aux quatre coins de la salle, constituant une véritable scission tentaculaire de la pièce. C’est ainsi qu’en quelques secondes l’intégralité de la salle fut emportée à l’étage inférieure, s’effondrant sur elle-même suite à la pulvérisation pure et simple du sol et des colonnes soutenant la structure globale du lieu. C’est un vacarme tonitruant qui fendit les cieux au-dessus de la ville tandis que la tour principale Fort Costra semblait crouler sous son propre poids dans un phénomène inverse à celui d’une éclosion. Les montagnes de débris emplissaient la base au-dessus de laquelle volait l’archange. Ses pupilles reptiliennes brillèrent de mille-feux, invoquant des nuages aussi sombres que le chevalier qui se redressait avec peine au milieu de ces ruines en s’extirpant d’un monticule de gravats. L’orage tonna bientôt au-dessus du site l’affrontement. Dominant le fort depuis les cieux, la créature inhumaine, sanguinolente, recouverte des plaies et ecchymoses de cette bataille toisait son adversaire à la manière d’une conquérante venant réclamer la tête du vaincu. Le Typhon trancha les éclairs d’une simple parole, un dernier sursaut de conscience, plus impériale que jamais.

-Je suis la Guerre.




Le Chevalier Noir sentait ses côtes brisées derrière son plastron, il sentait tous les dommages qu’avait subi sa tête durant l’affrontement ainsi que l’état de sa gorge qui était assez précaire à cause du coup dans la pomme d’Adam un peu plus tôt. Lui qui avait souvent gagner en dominant physiquement son adversaire, que ce soit par l’épée ou par ses gantelets d’obsidienne faisant guise de poing américain. Néanmoins, cette femme qu’il haïssait le surpassait sur le plan physique. Il devait allez chercher dans ses trippes le moyen de la contrer. Il n’avait pas le choix. Voyant clairement l’archange descendre dans sa direction, il sacrifia son âme au diable en nourrissant tout son être de al rage qu’il ressentait. Un criant terrifiant retentit, son visage se déformant sous la folie meurtrière qui s’emparait de lui, et la De Lérhane regretta bientôt de ne pas s’être stopper face à cette menace tonitruante qui indiquait son plongeon dans les ténèbres d’un état berserk. La main sombre fendit l’air et vint saisir le visage de la maudite qu’il amena avec une force terrifiante dans les débris. Fermant les yeux en voyant les pierres de rapprocher dangereusement, elle reçut tout le choc au niveau de l’œil droit qui ne serait plus en mesure de s’ouvrir pour le reste du combat. Les cris des deux antagonistes se mêlèrent alors que la pression sur le crâne de l’ancienne révolutionnaire devenait insoutenable, se sentant complètement écrasée contre les gravats dans lesquels elle s’enfonçait petit à petit. Serrant les dents elle plia la jambe pour la déployer violemment sur le torse de son ennemi qui recula face à ce coup efficace. Néanmoins, il revint directement à la charge en abattant à deux mains sa lourde épée en direction de la créature volante qui n’eut que le temps de se retourner avant que la lame ne vienne terminer sa course. Optant pour la solution la plus sécuritaire, Ishtar plaça son avant-bras gauche sur la trajectoire du manche. Ralentissant l’outil de mort petit à petit durant ces infimes secondes, son bras finit par céder face à tant d’efforts, l’os se rompant finalement alors que la foudre continuait de traverser les cieux et que la pluie se déversait à un rythme effrénée sur les ruines.

Soufflant lourdement, le visage crispé retenant la douleur qui venait se perdre dans la concentration du Flow, elle profita de cet instant d’immobilité pour décrocher un uppercut vers son adversaire qui recula, continuant d’hurler de manière constante tandis que l’ange se faisait de plus en plus silencieuse. Ils se jetèrent l’un sur l’autre pour entrer dans une confrontation bestiale, le Serpent à Plumes se confrontant à le Lion Noir en armure de plate, un Griffon des Ténèbres. L’une brandissant son bras encore valide, le visage recouvert du sang qui jaillissait de sa lèvre, de sa narine et de la plaie sur son front, le nez déformé, les ecchymoses donnant des teintes diverses à son visage tandis que son œil tuméfié gonflait petit à petit, l’autre levant sa lame d’argent en criant tandis que les muscles de son corps menaçaient de céder, de se déchirer sous la tension pendant que les côtes cassées s’enfonçaient dans ses organes. Chaque mouvement de l’un ou de l’autre générait un déplacement d’air brutale qui venait pulvériser un des murs croulant du rez-de-chaussée ou envoyer valser des tas de rochers plusieurs mètres plus loin sur les soldats du bastion qui avaient désertés les lieux. La jambe d’Ishtar se levait, le bras du paladin venait l’intercepter tandis que l’aile venait le bousculer avec une vague d’air permettant à l’ange de frapper du poing le casque de l’homme en armure d’ébène qui tressaillit et la saisie dans sa chute pour la faire décrire un arc de cercle et retomber brutalement sur le sol avant de faire un saut visant à l’écraser de tout son poids, tentative qui fut contré par la jambe de la bilcane qui balaya l’air avant qu’elle ne se relève suite à ce mouvement pour venir le frapper. Néanmoins il esquiva et amena le plat de la lame à la rencontre du dos de son ennemi qui traversa un des murs. Cet échange de prédateurs se poursuivit avec brutalité, véhémence et virulence au milieu des cris du Chevalier Noir, des gémissements de l’amazone qui tentait de canaliser la souffrance et de l’effondrement des lieux.

Soudainement, un moment de silence plana au milieu des décombres, un moment délicat qui amorçait la charge finale de l’un et de l’autre sous ce firmament apocalyptique où les arcades électriques et les torrents diluviens venaient jouaient une symphonie morbide et occulte Même celle qui avait franchit la Zone se retrouvait emporté par l’élan orgasmique de la bataille et déchargea tout en un rugissement fracassant, qui rivalisa avec celui monstrueux du berserker qui armait toute sa hargne dans le méta,l tout en déformant son visage marqué d’innombrables blessures autant que celui qui ployait sous son propre courroux. Ils s’élancèrent pour l’assaut final, chacun ayant abandonné l’usage du bras qui avait été blessés durant la confrontation. L’air se déforma face au poing de l’Archange du Typhon et devant l’arme vrombissante du Chevalier Noir, crissant tandis que les deux corps se rapprochaient inexorablement, l’image de ces deux êtres meurtris se grava dans le temps, s’inscrivant dans la rétine entre deux cillements imperceptibles. Le tranchant aussi glacial que la mort fendit profondément le ventre de la bilcane, laissant la une blessure qui, si elle cicatrisait demeurerait à vie. Le poing de la De Lérhane frappa avec une brutalité sans nom l’armure, délogeant une des plaques d’obsidienne qui pénétra la chair pour s’enfoncer dans les intestins du paladin. La puissance déployée par l’un et l’autre emplis alors l’espace ambiant en une explosion d’air, une onde de choc sphérique surpuissante, qui propulsa les deux guerriers à une dizaine de mètres de ce choc, creusant ainsi un sillon dans le sol d’une vingtaine de mètres de longueur. Fronçant les sourcils, Ishtar se recroquevilla en se tenant le bras avant d’utiliser ses ailes pour se propulser en direction du chevalier. Elle retomba cependant lourdement en chemin dans l'une des nombreuses flaques sous cette pluie battante qu'elle avait déclenchée puisque l’un de ses appendices emplumés s’était brisé suite à l’atterrissage violent qu’elle venait de subir après la répulsion. Hurlant face à l’effort monumentale qu’elle devait fournir pour se tracter avec un seul bras, les éclairs venant éclairer tout son être, l’ange parvint finalement aux côtés du corps du combattant qui ne parvenait plus à bouger à cause du poids de sa propre armure alors qu’il tentait vainement d’attraper son épée. Elle allait asséner le coup de grâce. Elle allait soulever ce casque et révéler l’identité de ce sombre personnage qui ne parvenait plus à se maintenir dans son état de rage. Alors qu’elle arrivait aux limites du Flow, l’ange referma les doigts tremblant de sa main encore valide sur ce qui voilait l’identité du Chevalier Noir, retirant cette dernière protection qu’elle jeta derrière elle avec la volonté d’asséner le coup de grâce avant de sombrer dans l'inconscience quasi imminente. Lâchant son emprise sur le heaume, le poings refermant pour se diriger immédiatement vers son visage. À deux centimètres de celui-ci, elle stoppa son geste.






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Le Chevalier Noir ...



[Présent] Le Chevalier Noir (Solo 0) Naesal10

-Nae… Naesala ?

La voix d’Ishtar c’était faites aussi grinçante que pleine d’incompréhension. Que foutait son frère là ? C’était lui le Chevalier Noir ? Mais pourquoi ? Pourquoi cherchait-il à la tuer ? Pourquoi y avait-il tant de haine dans ce regard ? En plus, elle venait de le blesser gravement ! La concentration d’Ishtar, qui était à son apogée durant le Flow, tressaillit et chuta à l’extrême opposée. La rupture était plus que brutale, elle était tonitruante. Le fracas que subit son esprit suite à la cassure totale de sa concentration qui la fit basculer du Flow à l’abandon en un instant était encore plus accru du fait de la fatigue psychique engendré par ce long affrontement qui avait éloigné l’ange de la réalité pour profiter du combat. Oui, son âme, qui n'avait pourtant jamais subir de rayure durant toute la décennie passé, était brisée, révélant ainsi toute une fragilité qui n'avait jamais conquit l'ancienne révolutionnaire, la rendant encore vulnérable. La tête de la bilcane chuta en arrière alors qu’un flot incontrôlable de larmes jaillit de ses yeux et que les traits de son faciès se retrouvèrent fendu d’une tristesse incommensurable. Avec son dernier œil encore valide, elle ne pouvait plus voir qu’un flou immense dans lequel se perdait l’écho de cette vision d’horreur qui avait pulvérisé son cœur, le sang mélangé aux pleurs formant un voile impénétrable sur le cristallin. Même si ce fut court, elle avait distinctement reconnu le visage de Naesala De Lérhane marqué par la déception et le regard avide de vengeance. L’amour fraternelle ne pouvait mentir et ses souvenirs non plus. Cela faisait pourtant dix ans qu’elle ne l’avait pas vu, mais elle l’avait reconnu au premier regard, ses sentiments se heurtant à la barrière de haine qui entourait l’homme à la chevelure bleue. Alors qu’elle quittait violemment le Flow pour se réfugier dans l’inconscience, l'extension de la perception du temps de cet état mental particulier cumulé à la douleur émotionnelle et au basculement soudain étendit en une véritable tornade, une complète distorsion, les secondes pour en faire des éternités, des éternités la séparant du doux repos du néant cérébral, du repos de l’âme, des éternités durant lesquels elle se réfugia dans chaque partie de son être pour se remettre en question, se questionner et prier pour que ceci ne soit qu’un cauchemar qui prendrait fin.

Il y a un an elle avait fait un choix déterminant qu’en cet instant, au cœur de l’Hadès, elle regrettait amèrement. Aux pieds de la mer blanche, sur l’île de Jaya où elle avait rencontré le vice-amiral Archer, l’Archange du Typhon avait découvert ce moyen d’atteindre les cieux qu’était le Knock up stream. Un dilemme c’était posé, celui du choix entre les siens et sa passion. Elle avait été égoïste. Elle avait choisi de demeurer encore un peu sur ces océans bleus avant de regagner les nuages blancs de Bilca. Quelle bêtise. Elle en payait le prix aujourd’hui. C’était ça. Le destin la punissait. Son frère la punissait. Si elle n’était pas tomber de l’île céleste de sa propre volonté, il était vrai qu’il lui incombait la responsabilité d’avoir refuser d’utiliser le moyen de réparer cette injustice de jadis lorsqu’elle eut celui-ci entre les mains. La guillotine du temps venait faire son office. L’amazone avait trop attendu, elle avait passé trop de temps sur ces eaux du monde d’en bas. Le Destin lui avait envoyé un bourreau, l’ombre de la sentence, son propre Dahaka en armure de ténèbres, portant les traits de son propre frère. C’était en effet la plus grande façon de la punir. Au cours de toutes ces années, la bilcane c’était bien évidemment inquiété de ce que devait penser sa famille de cette absence, se demandant s’ils parvenaient à vivre sans que les doigts squelettiques de la peine ne vienne saisir leur cœur afin d’en presser toutes les joies pour ne laisser que le spectre de la tristesse sur leurs âmes. Le courroux était né de cela, le courroux que Naesala brandissait avec rage. Était-il rancunier par rapport à cet abandon ? Savait-il qu’elle avait eu la possibilité de les rejoindre ? Avait-il originellement brandi son épée pour venir la délivrer de cette distance qui la séparer inéluctablement de ses proches ? Avait-il été déçu du fait qu’elle ne les rejoigne pas ? Qu’en pensait leurs parents ? L'épiphanie qu'avait eu l'Archange du Typhon était venu trop tard.




Ces questionnements venaient lui brûler le crâne de l’intérieur tandis que l'algie insupportable se répandait, la révélation surgissant comme un big bang venant tout chambouler. Les blessures physiques que l’adrénaline de la bataille avait permis de supporter se mêlaient aux plaies qui s’ouvraient au sein de son esprit, ses pires craintes semblant se réaliser. La souffrance affluait de partout, aussi bien dans le monde physique que dans l’immatérielle métempsychose. Son enfance défila dans ses larmes qui venaient mourir au fond du liquide pourpre qui recouvrait son œil pendant que les hommes de Costra de Nilov se mettaient en marche pour venir arrêter les deux antagonistes ayant causé la destruction de leur citadelle. La famille unie vivant dans une certaine allégresse avant que le groupe d’amis que formait Sakuga, Ishtar, Omnis et Eva ne soit pourfendu par l’ambition apocalyptique de l’Architecte de la Destruction qu’était le père de Sakuga. En ingurgitant l’un de ces fruits maudits, il était devenu un démon incontrôlable qui était aller jusqu’à mettre fin aux jours de son meilleur ami, le paternel d’Omnis et Eva. Le fils qui avait toujours été une source de déception pour cette figure diabolique offrit sa vie à l’incarnation de la folie en échange de la survie de tous les autres bilcans. C’est ainsi que Sakuga avait quitté l’île céleste pour ne plus jamais y revenir sans qu’aucun des enfants ne puisse y faire quelque chose.

La De Lérhane avait été la seule à conserver sa famille suite à cette journée ayant marquée à vie chacun des quatre jeunes, néanmoins elle avait été autant touchée que les autres. Perdu dans les méandres et les affres de l’adolescence, un véritable dédale prenant des années à être parcouru, Ishtar c’était isolé, se recroquevillant sur elle-même. Discriminé pour ses ailes, elle c’était refermé ne parlant plus qu’à Omnis, Eva, ses parents et son frère tandis qu’elle partait toujours affronter les oiseaux tyrannisant Bilca alors qu’à chaque fois elle subissait une défaite cuisante. Ce repli c’était traduit peu à peu par une impassibilité croissante cachant ses véritables sentiments, cette inexpressivité qui n’avait plus aucune existence à ce moment précis où des flots de pleurs déferlaient hors de son corps suite à cette journée horrible. Ces années où elle avait pu trouver le bonheur dans un quotidien très complexe l’amenant à se blesser régulièrement et à développer ses malformations génétiques resurgissait en une masse de regrets, c’était tout ceci qu’elle avait abandonné pour se consacrer à la guerre, à cette quête insensée sur les mers bleues. Oui, en ce moment de trouble extrême, la Kuja en venait même à perdre tout jugement pour considérer que rien n’avait de sens, que tout n’était que perte de temps et qu’elle n’avait jamais cessé de se tromper, jusque dans ses propres convictions, résonnant dans les fondations de sa raison qui, livrée à elle-même, semblaient céder, croulant sous le poids de ce déluge déferlant sur elle.

C’est alors que vint une autre bourrasque de souvenir, une tempête apportant ce qu’elle avait vécu aux côtés de l’équipage du Centaurus, du capitaine Janaffe, de Deylan, de Levail et de tous les autres. Six années ce n’était pas rien dans une vie, c’était même beaucoup lorsque l’on n’avait pas encore la trentaine. Durant ce long voyage, ce périple sur toutes les mers du globe, même le Nouveau Monde, ils lui avaient fait découvrir ce que le monde d’ « en bas » avait à offrir, ce qu’il renfermait, les mystères qui le hantait, les héros qui en écrivait le présent, ceux qui avaient dictés le passé ainsi que les arts, les œuvres, les flux de pensés, les conflits, la beauté d’un crépuscule se reflétant sur la mer azurée. Dire qu’elle ne ce n’était pas plu parmi eux aurait été mentir. Néanmoins, sous le coup de la frustration, elle les avait quittées pour rejoindre les décimas, choix qu’elle avait par la suite regretté en découvrant l’idéologie de ce groupuscule qui alors émergeait à peine tandis que le Buster Call d’Ohara venait d’avoir lieu sous les yeux horrifiés du monde. La bilcane les avait ensuite retrouvées, néanmoins elle aurait préférée ne jamais avoir à faire ce qu’elle avait fait. Janaffe, le capitaine des Centaurus, était un fanatique inconditionnel d’Arias dont la mort fut insurmontable pour lui. Se doutant du triste destin fade de dépression qui attendait cet homme ayant perdu gout à la vie, elle l’avait défié et tué, pour l’euthanasier.

Le referait-elle aujourd’hui ? Ce n’était pas certains. Elle avait pourtant été certaine d’avoir bien agit, épargnant une agonie bien trop longue à son ancien capitaine. Cependant, lorsqu’elle avait rencontré Erwin Dog à South Blue, cet héritier de la Révolution qui était l’un des meilleurs espoirs pour que ce mouvement refleurisse réellement, l’épave du Centaurus fut sorti des flots à la grande surprise de la blonde. Elle ne savait même pas s’ils avaient péri noyés où s’ils avaient abandonné le navire. Si elle priait pour la deuxième solution s’avérait tout aussi plausible. Était-ce sa faute ? Est-ce que si Janaffe avait survécu l’équipage aurait pu survivre plus longtemps sur cette nef qui les portaient depuis des années ? Avait-elle commis une erreur monumentale ? Est-ce que ses anciens camarades subsistaient quelques parts en ce monde, cachés quelque part en attendant de resurgir du passé pour livrer bataille ou simplement pour vivre une nouvelle vie ? L’âme de la De Lérhane se retrouva affublé à nouveau d’une blessure, déjà entamé lors de l'éveil de son haki de l'armement, sous cette impulsion, faisant à cet instant face à toute l'affliction qu’elle avait pu mettre de côté depuis le jour du départ de Sakuga ainsi qu’à la haine provenant directement de l’une des personnes qu’elle aimait le plus au monde. C’était quelque chose d’insurmontable, quelque chose qui rendait ces instants éternels, et pourtant si éphémères, encore plus apocalyptiques qu’ils ne l’étaient à la base.




Le vide… Le vide… C’est ce qui restait alors que la psyché de l’ange avait volé en éclats, couche après couche. Elle n’était plus elle-même. Elle était une coquille vide hanté par les spectres de la tristesse et du regret qui la hantait, submergeant à chaque instant un peu plus son corps qui ployait sous ses propres larmes, chacune de ces gouttelettes se métamorphosant en véritables lames venant ronger sa peau pour l’imprégner de peine. Oui, il était trop tard. Elle c'était réveillé en affrontant Kyusuke, mais c'était trop tard. Le monde sembla s’écrouler autour d’elle, chutant dans la mélasse de sa vue pourpre et spiralée. Les ténèbres commencèrent à ronger les frontières de son champ de vision, s’étendant petit à petit, gagnant du terrain pendant que sa conscience s’envolait comme une nuée de corbeau, que son corps basculait vers l’arrière pour rejoindre le sol. L’univers entier tournoyait.

Une vague d’effroi traversa sa peau, venant secouer sa chair d’un frisson de glace avant de s’étendre, tentaculaire, passant par les nerfs pour venir glacer la moindre partie de ses entrailles, secouant son être d’un malheur extrême et déchirant qui était digne des pires tortures psychiques, celles-là même qui allaient jusqu’à impacter le physique de la personne. De plus, le malaise qu’elle était en train de faire se mêlait à l’infâme état de sa psyché, trouvant encore davantage de gênes que lors d’une maladie influant sur les moteurs biologiques principaux. Ainsi livré aux tourments, sa conscience était ouverte, ne trouvant plus rien autour d’elle, les murailles ayant chuté les unes après les autres. C’est ainsi que l’océan frappa, submergeant les lieux alors que jusqu’alors les barrières avaient empêcher les vagues de s’infiltrer jusque là-bas. Se refermant comme un étau, cela fut une frappe phénoménale, accroissant l’algie aussi bien physique que psychologique, la rendant purement et simplement intolérable. Cet afflux massif engloutissait son esprit, faisant exploser sa pensée à l’intérieur de son crâne, brouillant les flux des synapses interneuronales. C’était une mer déferlante indescriptible, insondable, incompréhensible, qui s’infiltrait partout, s’écoulant jusque dans l’essence spirituelle de la bilcane, étouffant le cœur même de la réflexion qui s’était confiné suite aux premières impulsions du choc émotionnel qui avait créé une réaction en chaîne aboutissant à cet instant.

L’âme, une fois son bastion naturel effondré, s’ouvrait à l’univers, à ce réseau intangible reliant chacune personne dans le monde immatérielle, chose qui ne pouvait être que violente vu le bouleversement que cela représentait de se mettre face à la mappemonde, face à cet univers que l’on intégrait alors que l’on avait toujours été refermé sur soit même. Si les routes permettaient de quitter notre forteresse cérébrale, celle permettant d’y entrer se confrontés à des portes closes, quand bien même on pouvait passer des heures à tenter de les ouvrir par la force de l’intérieur comme elle avait pu le tenter par la méditation. Bien sûr, en ce moment de désolation, la De Lérhane ne pouvait absolument pas comprendre le phénomène, ne captant même pas sa nature profonde, ne voyant là qu’un flot de maux venant étrangler son cerveau. Privé de toutes possibilités de réflexion, n’ayant d’accès à sa mémoire que pour regretter, elle ne pouvait guère se souvenir des signes annonciateurs de l’éveil quand bien même elle les connaissait de par les amazones et ses années de recherches sur la Guerre une décennie durant. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était contempler son impuissance, ses échecs, son affliction, sa réalité, son frère. Les ombres s’étendaient, ses paupières se refermaient, seul le centre de son champ de vision n’étant pas envahi par les ténèbres. Pourtant, alors qu’elle ne sentait même pas le sol venir la réceptionner, se sentant choir lentement dans le néant sans que rien ne l’arrête, l’océan furieux ayant attaquant son cerveau continuait de la poursuivre, la suivant jusque dans l’inconscience, jusque dans le noir absolu, la douleur ne disparaissant jamais… jamais... jamais…




En effet, alors qu’elle était emportée dans les ténèbres, la gravité s’inversa tandis que la toile des ombres sembla prendre forme. Des corps sans visages jaillissant des quatre coins des sombres limbes pour se rapprocher de l’esprit de la pauvre bilcane incapable d’émettre la moindre pensée. Un monticule de cadavres filiformes sans visages apparut, chacune de ces représentations squelettiques cherchant à gravir l’amoncellement pour s’emparer de la psyché dans cette mélasse spirituelle. Des voûtes organiques se dessinèrent tout comme des colonnes qui s’avérèrent être pulsatiles à la manière de vaisseau sanguin grossissant et rétrécissant sous le flux de liquide. Au sein de ce théâtre occulte irréelle qui prenait place dans l’inconscience même d’Ishtar, des parois semblèrent émergés de la noirceur profonde, des visages glauques aux yeux luminescents, à la bouche ardente et aux traits impersonnels des plus flippants tandis que les arcades organiques semblaient frissonner, comme si ces corps ambulants sans identités marchaient sur de la chair vivante. Une scène digne du cœur d’Isamat Urbur. Les cadavres animés s’unissaient en montagne aux quatre coins de cet espace où il ne semblait pas y avoir de gravité, les lois de la physique de s’appliquant pas dans un cauchemar tissé par le fil de la culpabilité et les eaux submergeant l’âme.

Des mains vinrent bientôt se saisir du corps astral de la femme plongé dans un immobilisme cérébrale certain. Les corps sans visage pénétrèrent la peau de la De Lérhane, se fondant en elle par simple contact, s’enfonçant encore davantage dans les strates de son esprit, augmentant d’avantage ce brouillard de douleur qui venait ronger le crâne de la bilcane de l’intérieure alors même qu’elle demeurait dans l’inconscience. Ces corps qui se distordaient aux tailles et morphologies changeantes, qui semblaient s’altérer au rythme des pulsations émanant des ténèbres, devenaient de plus en plus nombreux, affluant depuis les frontières de ces méandres des limbes, comme s’ils venaient d’ailleurs, de l’extérieur, comme s’il s’agissait d’émissaires indiscernables d’autre esprits qui ne pouvaient pas se manifester plus clairement au sein de cet attroupement général qui submergeait l’âme d’Ishtar, l’alourdissant d’algie, la faisant crouler sous cette brume sinistre de noirceur qui enveloppait son essence. Le souffle de la vie, ou en réalité des vies, l’asphyxiait sans ménagement tandis que dans le monde réel son sang se déversait sur le sol, comme son frère, sous le regard médusé des hommes du château en ruines.

La masse grouillante ne cessait pas de grandir, innombrable, indiscernable. Elle s’étendait comme une toile d’araignée dont la De Lérhane était le centre, la prise, la proie. L’espace se remplissait petit à petit, l’enfer sombre devenant une fourmilière organique d’êtres indescriptibles, un chaos général, à la fois hétérogène par la pluralité et homogène par la nature. Peu à peu, les cadavres sans visages prirent tellement de place qu’il n’y avait plus qu’eux. Il s’avérait qu’ils se mêlaient au miasme ambiant de cet océan noyant l’esprit de la bilcane, fusionnant avec cette substance intangible pour la devenir, à moins qu’ils n’eussent toujours fait qu’un avec elle, pénétrant perpétuellement la psyché d’Ishtar qui n’avait pas la moindre rémanence de conscience. Elle ne pouvait même pas sentir que la vie commençait doucement à la lâcher, s’échappant à mesure que le fluide pourpre continuait à jaillir de ses blessures encore béantes. Le cyclone visuel brumeux dans lequel elle avait plongé à cause de la distorsion de perception du temps se poursuivait ainsi au cœur de l’Hadès où elle était prise dans le typhon de ce miasme incompréhensible fait de personnes sans identités, de corps sans existence, de matière intangible. Cela ne cessa pas non, ce fléau cérébral la poursuivi des heures encore, alors qu’elle était prise en charge par des médecins, continuant de la traquer, ne lâchant à aucun moment son emprise. Face à la destruction des barrières mentales, le tsunami qui avait ravagé la psyché de la De Lérhane ne partirait pas, c’était Ishtar qui devait s’y habituer même si elle allait devoir subir mille souffrances, que ce soit lorsqu’elle est lucide ou quant elle sommeil dans l’abîme.






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Référence d'Isamat Urbur

Ce dernier post est dans son intégralité une tentative d’éveil du haki de l'observation. Il explique d'abord comment les barrières mentales d'Ishtar tombent les unes après les autres jusqu’à ce que sa conscience capte et soit submerger par le gloubi-boulga de voix, les corps sans visages à la fin étant la représentation des voix qu'elle ne comprends pas dans cette masse grouillante et informe qui gagne petit à petit son esprit pour l'étouffer jusque dans le néant de l'inconscience. (Métaphore powwwwwwwwwwwwwwwwwwwer)

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