Un instant, j’avais osé douter de moi. Est-ce le bon choix ? La réponse est désormais évidente. Oui. C’est dur en effet, j’avais là une opportunité de pouvoir passer du temps avec celle que j’aime et aimerais séduire, mais plutôt que prendre du bon temps, j’avais choisis mon travail. Cela signifiait sacrifier du temps, et pas qu’un peu... Soupirant de lassitude en douceur, je vins à doucement attendre les réactions de la miss. Avait-elle été touchée par mes mots ? Ou prendrait-elle peur face à un tel attachement ? Visiblement, celle-ci était perturbée, mais se rattrapait vite. Me promettant de protéger ma soeur, un doux sourire naquit au coin de mes lèvres. Cela me rassurais en un sens et je ne pu que rester à regarder la verte qui était devenue à mes yeux vraiment une personne importante.

Par la suite, celle-ci semblait vraiment étonnée de mes paroles. Bien entendu, je n’attendais pas un “ moi aussi “ en réponse à ma déclaration, mais un signe malgré tout. Pour la première fois, j’eus l’impression de voir une demoiselle timide et cela m’amusais presque. Oh ? Je réussis à déstabiliser une ex-amirale ? Manquant de rire, le sérieux de la situation m’en empêcha. Comprenant mon envie, la jeune demoiselle répondit positif et qu’elle avait comprit. Un fin sourire discret aux lèvres, je la laissais serrer ma main en douceur et ricana après un laps de temps de pause.

“ Jamais Camille... Jamais. “

Moi me défiler ? Hors de question. Je ne l’ai pas fais devant Akainu lors du moment fatidique, je ne le ferais devant personne et ça, j’en suis certain. L’écoutant réagir à ma pique, celle-ci me parut bien plus amical qu’on le croirais. Amusé et charmé par une telle joie de vivre en apparence, je vins alors à fixer son doux regard et résister à l’envie de l’embrasser. Ce serais sans doute la plus belle façon de conclure ce pacte, mais ... Je m’y refusais. Bien que dans mes yeux brillait cette lueur forte et intense, je retirais en douceur ma main, portant mon poing vers mon palpitant.

“ En vie ... Je te le jure Camille ! Rien ni personne... Ne se mettra sur ma route pour revenir auprès de vous tous. “

Ça en revanche, je m’étonnais moi-même. De l’humour de ce genre dans une situation comme ça ? Me retenant de rire un bref instant, finalement, je rougis et détournais un bref instant le regard. J’avais tomber le masque pendant quelques instants et cela étais comme un second souffle. Jamais je ne m’étais sentis aussi vivant, et quelque chose me dit que si je concrétise ce “ rêve “ auprès de Camille, ce serais un nouveau départ pour moi.
Mais alors que je rêvassais, je vins à voir et entendre l’Amirale en cheffe nous saluer. Aurait-elle tout entendu ? Ou pire, lirait-elle nos pensées aux passages ? Manquant de devenir blanc, finalement, ma confiance revint aussitôt en place et cette discussion “ terminée, je vins à regarder Camille une dernière fois. Le regard parlant pour nous, je perdis doucement le sourire, bien que je restais droit, affirmant le fait que je tiendrais coûte que coûte. Aussi dur cela soit-il.

“ Chairoka-sama ! “

Interpellant la demoiselle, sans même savoir si elle avait déjà lu mes pensées et devinerait la suite, je vins alors à attendre qu’elle se retourne pour me voir et c’est avec conviction que je lui dis d’un ton sérieux et vraiment décidé cette fois.

“ Nous vaincrons ! “

Il y a toujours des “ mais “ , ou “ peut-être “. Ce serais dur, peut-être même qu’on pourrais essuyer des pertes, mais en tant que Vice-Amiral, je protégerais coûte que coûte mes collègues et cette dernière dans cette lutte ultime. La menace qui pèse sur nous tous est grande, c’est un fait, mais ensemble, nous pourrons vaincre, car l’union fait la force. Jusqu’au bout je tiendrais et resterais debout aussi difficile cela soit-il de se réveiller sans sa soeur à ses côtés, ou sans la présence de l’être aimé. Mais ceci serait une épreuve à traverser et le résultat en valait le coût me dis-je.

La laissant sans doute partir après ça, je me retournerais vers Camille et une dernière fois me plongerais dans ses yeux. Une admiration sans doute profonde et qui en disait vraiment long quant à ce que je pense d’elle. Admiration et amour... Deux choses qui peuvent bien se compléter. Après un petit moment de silence, je m’inclinais en douceur devant elle telle l’Amirale qu’elle restait à mes yeux.

“ Merci Camille. “

Et sur ces mots, je me retournerais pour m’éclipser et retourner auprès de ma soeur, le coeur plus léger. Le vent faisant voler mon manteau qui d’ici peu serait “ salit “ d’après de nombreux marines, je cachais alors une légère mine grisée. C’est dur, mais je le ferais. Oui j’avais envie de me retourner et l’étreindre dans mes bras, mais j’attendrais mon retour pour ça. Le temps ferait son affaire. Attends moi Camille me disais-je.

Le coeur léger, gonflé d’espoirs et motivé pour la bataille, il me fallait désormais réfléchir à l’assaut sur Shabondy et comment profiter de la seule fenêtre qu’on aurais pour fuir.