Le Zumba Coffee

-Ah ouais, c'est bien merdique de jour.

Le rose détaillait la façade du Zumba Coffee, ce club qu'il avait rêvé de subtiliser avant de se faire avoir avec sa fine équipe. Son plan avait été improvisé, malgré ce qu'il avait laissé pensé, et le peu de prévu était parti aux oubliettes lorsque l'alcool se mit à circuler dans son système physiologique.

Improvisation, club et alcool : le combo gagnant pour dégoter un beau billet de train des mers. Service 5 étoiles, pris en charge du début à la fin par un fabuleux service.

Un séjour de rêve, Tequila Wolf.

Bah ça l'avait bien fait chier.

-Claqué au sol. Vociféra-t-il avant de lâcher un beau mollart au devant de l'endroit. En plus c'était dégueulasse leur bleu. Vraiment de la merde, on devrait me refiler les clés direct. Connerie. Gérant de mort. Ouais, c'est de sa faute.

Avoir perdu ce temps de vie, enfermé dans une cellule miséreuse avec Jacky qui était désormais parti. C'était une chose impardonnable pour Mingo : combien de soirées avait-il raté ? Combien de coups également ? Et l'argent... Son compte bancaire ne s'était jamais porté aussi mal malgré cette absence de dépense.

Il fallait faire quelque chose, trouver un fautif et lui faire payer.

Et ce fautif, il était en face de lui. Ce club, il allait se le faire. Mais dans les règles de l'art.

-Tout péter.

Mingo se serait donné l'après-midi pour confectionner un plan. Il ne se serait pas contenté de brutaliser tout le personnel, il préférait faire de cette place un exemple.

Une soirée incroyable menée par lui seul, de A à Z.

L'arrêt de jeu pour ce club bas de gamme. Il serait parti de la meilleure des façons.

-Me faut une équipe.

Le colosse tourna ainsi les talons pour se rendre dans le pub le plus proche, à à peine trois cent mètres du lieu ciblé. Il aurait alors emprunté le marqueur d'une serveuse, en lui demandant gentiment, pour grimer la pancarte "Open" à sa manière.

Serait sobrement écrit dessus :


Pour son cerveau pas net c'était tout bon, subtile certes, mais tout à fait compréhensible.

Le jeune prince avait décidé de venir ici après son petit séjour sur l’archipel Orgao, Mirror Ball ! Cette île était réputé pour un gigantesque dance-floor géant et surtout un endroit où la fête se devait d’être magnifique. Le pyrotechnicien qu’il était devenu avait besoin d’un nouvel endroit où exprimer son art. En effet, il avait l’habitude des shows de feux d’artifices avec son pouvoir, le naïf prince faisait littéralement tout péter à chaque fois. La plupart des personnes le félicitaient à chaque fois qu’elles voyaient le résultat des organisations d’évènements par le Melfgau. Le descendant de la famille royale du petit royaume de South Blue, avait tout intérêt si il voulait poursuivre son ascension dans le monde du divertissement à se représenter ici sur l’île de Mirror Ball.

« Ce soir, c’est mon soir ! », se disait-il alors !

Le jeune homme prit alors son temps à visiter la ville de fond en comble pour trouver un coin parfait pour s’installer afin de faire le show de ce soir. Il fallait qu’il trouve un endroit qui accepterait bien de voir cet intermittent du spectacle se représenter pour que la fête soit encore plus belle sur Mirror Ball. Refusé avec courtoisie ou sans, le prince avait les larmes aux yeux, personne ne voulait de lui, réellement personne. Ses spectacles n’avaient visiblement pas atteint la frontière de Mirror Ball ainsi toute sa réputation en tant qu’Artiste des Lumières était à faire ici.

Il s’approcha alors d’un petit pub après un énième refus avec les larmes aux yeux et une allure bien morose. Il avait décidé de se prendre un petit chocolat chaud avant de reprendre ses recherches à la recherches d’une scène, d’un endroit qui pourrait accueillir son génie. S’approchant alors d’une serveuse du pub où il était entré, le prince vit alors l’illumination. Une pancarte où il était écrit : « Cherche collègue pour une fête explosive », c’était tout à fait le job pour quoi il était fait. S’approchant alors de l’homme qui se tenait le plus proche de la pancarte, le jeune prince tint à peu près ce langage :

« Excusez-moi M’sieur, vous savez qui a besoin d’un expert en pyrotechnie ? Parce que je suis son homme ! », dirait-il

Usant alors de son pouvoir pour faire apparaître deux bâtonnets de feux d’artifices dans chacune de ses mains, le prince fit alors une petite danse pour se présenter. Ainsi les bâtonnets s’allumaient pour briller de douces étincelles rougeoyantes avant que le prince se mette à chantonner un petit air :

« C’est pas Logue Town ! C’est Mirror Ball bébé ! »

Il comptait impressionner l’homme pour qu’il soit engagé, il n’était pas après tout après son premier coup d’essai et il avait bel et bien peur de se retrouver encore une fois mis à la porte…

Codage par Libella sur Graphiorum

Le Zumba Coffee

Le Melrose D. sirotait déjà son troisième bleu, l'alcool affluant dans son système alors qu'il était encore a jeun. La douce ivresse cotonneuse qu'il commençait à percevoir lui seyait tant, le rose adorait ce stade-là dans son alcoolémie. Ca lui foutrait presque la trique : il était là, tel un funambule avançant sur un fil tendu, prêt à céder sous son poids, entre deux grattes ciels.

-Un autre ! On peut monter la dose d'ailleurs, soyez généreux bordel. Balança-t-il, avant de porter son verre à ses lèvres.

Puis, un homme vint le déranger. Mingo fut interpellé par l'un des serveurs de ce pub, celui-ci avait un jeune blanc bec à ses côtés, les yeux encore mouillés et rougeâtre. C'était quoi, ce bambin, au juste ?

Puis il lui fit sa petite scène, faisant apparaître deux batonnets dans ses mains, qui s'embrasèrent dans un crépitement bien assez tôt. Là, les yeux du forban se mirent à pétiller, ses lèvres formant un o de stupeur.

C'était parfait. Il n'avait même pas pensé à tel scénario lorsqu'il écrivit sur sa pancarte.

-ORORORORO, tu me plais toi. Jubila-t-il, déposant brutalement son verre vide sur le bar.

Le Melfgau tira ainsi sa petite phrase de fin de représentation, qui stoppa net le pirate dans son élan. Il y eut un blanc, rapidement comblé par sa voix claire.

-Bah j'ai jamais dit le contraire, ducon. T'es paumé ou quoi ?

Le colosse se leverait alors pour se poster face au petit être qui lui paraisait bien frêle. Il l'écraserait alors de toute sa stature, ses deux grosses paluches cerclant la silhouette de ce nouveau venu, prêt à le saisir, à se l'approprier.

-Ce que tu fais là, ça m'intéresse pour ma petite fête. T'es prêt à faire ça en intérieur ? Je te paie un verre, on papote et on y va. C'est pour cette nuit.

Pas le temps de faire dans la finesse. Pas le temps de parler rémunération, de toute façon ce n'était pas prévu : le fait que Mingo lui propose un verre était déjà beaucoup.

-Qu'est-ce que t'en dis... mon gâté ?

Sa paluche se présenterait alors au gosse, on aurait dit qu'il s'était perdu, peut-être même que ses parents allaient débarquer d'un moment à l'autre, à sa recherche, mais le rose en avait rien à cirer. Son truc là, ça le plaisait.

« C’était une petite phrase d’accroche pour mes spectacles liahahahaha », répondrait-il alors à l’homme en rose.

Le colosse en face de lui était pour ainsi dire ? Laid ? Non le mot était beaucoup trop méchant pour le Melfgau pense ceci de quelqu’un, il dirait plutôt que le colosse était moins beau que la moyenne. Différent c’était le mot, ça avait l’air d’être un véritable numéro tout droit sorti d’un cirque. Le jeune homme n’avait pas l’habitude de critiquer ses collaborateurs mais le Melrose était certainement un artiste chez qui certains numéros avaient très mal tournés. Il n’y avait qu’à voir le visage du difforme du bougre, une atrocité ambulante.

« Oui je peux le faire en intérieure, j’ai des choses spécialement faite pour ça et pour faire une grande fête. Je peux vous montrer plus de choses si vous voulez ! »

C’est alors que le vert sortait plusieurs bâtonnets de son crâne comme pour signaler qu’il venait d’avoir une idée géniale. Il savait comment faire resplendir une fête en intérieur en contrôlant son pouvoir, il en était capable. Si il avait bien appris des choses durant toute ses dernières semaines c’était d’utiliser son pouvoir de manière astucieuse pour que toute les représentations qu’il effectuait depuis quelques mois à travers East Blue.

« Ce sera une menthe à l’eau pour moi ! », disait-il alors à un des serveurs qui avait l’air d’être épuisé par la venue de deux personnages si haut en couleurs.

« Alors qu’est-ce que vous avez en tête. Bien sûr je fais ça pour le plaisir d’offrir ! Je connais le maniement de mon fruit du démon pour ne pas froisser votre attente mon gâté ! »

Le petit prince patienterait alors tranquillement que son nouvel employeur lui dise ce qu’il avait en tête pour proposer ses idées géniales pour le spectacle qu’il ferait dans la soirée. Cela allait être une belle soirée, il en était sûr peut-être même un peu trop sûr de son coup ?

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Le Zumba Coffee

Le forban découpait de son regard le frêle être lui faisant face. Ce type semblait intéressant pour ses sombres desseins, son pouvoir surtout : cette malédiction était pour Mingo une bénédiction. Elle pouvait visiblement satisfaire ses soifs d'explosion, d'éclats lumineux et de dégâts matériels tout ça sous couvert de fête. Il aurait pu faire passer ça pour un accident, un malencontreux accident qui aurait mis le feu au cul aux gérants du Zumba Coffee, en pleine partie, aux vus et aux sus de tous.

Alors le Melrose D. n'aurait qu'à apparaître en tant que sauveur, ramasser les miettes et batir son affaire sur les cendres de ces tocards.

-Des mortiers, puissants, t'as ça ? J'imagine que oui, orororo.

Si la fragilité et les manières de ce blanc-bec donnait à Mingo l'envie de gerber, ce que ce gars chétif pouvait lui apporter suffissait à tasser l'ensemble de ces pulsions négatives à son encontre. Finalement, c'était comme se retenir de vomir après un mètre de shot, car on savait que le prochain serait meilleur ! Comme se faire une femme que l'on savait moche, mais que l'alcool embellissait : le plaisir serait incroyable, même si au réveil la surprise nous ferait redescendre bien assez vite. Bénéfice, contrepartie, gain, coût.

Le coût ici était minime.

-Une menthe à l'eau ?

Mingo avait craché d'étonnement une gorgée de liqueur dans la gueule du serveur. Cette requête l'avait pris de court, un uppercut bien planté. C'était quoi cette merde ?

Il allait beugler, crier à la connerie : on allait lui faire dépenser de l'argent pour une boisson non alcoolisée ? Un truc pour gamin ? Mais son envie fut tempérée : dans le reflet des yeux du prince, le Melrose D. voyait alors son bar. Il fallait conclure le deal maintenant, avant de goumer sur place ce sombre môme.

-Ca serait pour cette nuit. Dans le pub non loin de là, le Zumba Coffee. Un beau spectacle à l'improviste... c'est pour faire une surprise. Un anniversaire surprise... ouais. Celui du gérant. Faut que ça bombarde, ça pète dans tous les sens.

« Des gros mortiers mais pourquoi ? Je suis moi-même le mortier ! », disait-il le p’tit prince en toute innocence.

Le pyrotechnicien ne savait pas si son interlocuteur était un idiot ou si il n’avait pas saisi le fait qu’il était maudit. Il réfléchissait alors à lui expliquer comment fonctionnait son pouvoir et pourquoi il était si utile et si intéressant dans un spectacle de pyrotechnie. Il fallait épater le client et lui montrer tout le talent et l’expertise de l’artiste. C’est ainsi que le prince commença une tirade qui n’allait sûrement pas être écoutée par son interlocuteur.

« En fait, mon pouvoir est celui du Kaya-Kaya no Mi ce qui fait de moi, un homme-pyrotechnie, je peux tirer des feux d’artifices en tout genre par des mortiers qui sortent de mon corps ! Je suis comme un magasin de feu d’artifice ambulant quoi ! En plus je peux en tirer de plusieurs sortes pour vous épater si vous voulez je vous fais une démonstration ici liahahahahaha. »

Il s’apprêtait à tirer un feu d’artifice à l’intérieur du pub avant qu’un barman qui avait capté une partie de la conversation ne vienne l’arrêter. Il risquait de mettre en danger les infrastructures du petit pub qui n’avait pas besoin de plus de problèmes que cela. En y réfléchissant bien, à la demande du Melrose le prince pensait lui faire un petit devis. Les surprises ça devait rapporter gros, des sous par milliers même.

« Parlons alors devis, si vous voulez que ça explose dans tout les sens, un spectacle de qualité. Je peux vous offrir le service bombardement de bombes, c’est un spectacle que je fais souvent en bouquet final de mon passage sur une île, il est exceptionnel les gens sont souvent tétanisés par toute les couleurs ! », dit-il alors avec un enthousiasme rare. « Du coup on y va quand et comment, vous voulez qu’on se déguise et qu’on fasse une belle fête ou alors on y va comme ça ? »

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Le Zumba Coffee

L'homme sel écoutait à demi-mots le discours tenu par son nouveau gaté. Ses yeux rosâtres s'illuminèrent lorsqu'il comprit le potentiel caché derrière ce corps si frêle et petit qui se présentait à lui.

Sous ses airs fragiles et précieux, ce type aux cheveux verts dégueulasses présentait ainsi un intérêt tout particulier pour le Melrose D. : pas besoin d'aller se faire chier à faire des préparatifs, pas besoin d'acheter du matériel ou quoique ce soit. En somme, pas besoin de se prendre la tête.

De toute façon, si des achats auraient dû être effectués, pour sûr Mingo aurait laissé le gars les faire tandis qu'il picolerait ici. Enchaînant les cocktails jusqu'à l'heure de la fête.

Non, non, non, aucun soucis ici. Aucune prise de tête. Ce petit prince à la noix était une véritable boîte à explosifs sur pattes ! Quoi de mieux ici ?

-Ororororo, t'as l'air cool en fait. Fallait le dire plus tôt mon gaté ! S'esclafferait le maudit en tapant de sa paume le dos de Liam.

Le rose porterait alors son verre à ses lèvres quand l'homme-mortier lui balança sa demande de devis.

Un prix.

Payer.

Le fric, l'argent, les sousous.

Les sourcils de Mingo s'arquèrent, il faillit recracher sa liqueur à la gueule du barman lui faisant face. Il laisserait un silence prendre place, tout en dégustant dans des bruits de déglutitions son breuvage. Le temps de cogiter.

-Faut faire ça ce soir, on y rentre vers 23h30 et minuit tapante on fait tout péter. T'as capté ? Si t'as capté, je veux bien te payer. Moitié avant, moitié après. Pas négociable. C'est quoi ton tarif ?

On ne rigolait pas avec l'argent du forban.

Peu importait la somme que ce petit type allait lancer à Mingo, le maudit aurait toujours pu avancer les sous et les récupérer pendant la soirée.

C'était qu'il devait être simple à racquetter, ce gars-là. Puis il semblait si naïf.

« Mon prix ? Je fais environ 1 Millions la fête privée vu que c’est une organisation qui prends du temps ! »

En effet le pyrotechnicien aimait se faire un peu d’argents en travaillant ainsi avec ses représentations. Il ne faisait après tout pas dans la dentelle et il fallait continuer pour lui à économiser et mettre de l’argent de côté afin d’investir et de se construire une bien meilleure réputation. Son objectif n’était autre qu’Orgao après tout.

«  Donc 500 000 berries maintenant et le reste après la fête pas de soucis c’est normal dans le monde du spectacle hahahaha ! » , disait-alors le petit prince en rigolant !

Maintenant il allait suivre le Melrose au pub qu’il avait nommé le Zumba Coffee pour qu’il puisse préparer la fête qu’il voulait mener. Le petit prince avait déjà préparé dans sa tête, ses feux d’artifices les moins dangereux surtout pour ne pas abîmer le lieu où devait se dérouler la fête ! C’était comme ça que le gentil artiste des lumières comptait faire la fête avec toute les personnes de ce monde si particulier et si fermé.

« Faisons de cette soirée, une magnifique soirée qui remplit tout le monde de bonheur !!!! Mirror Ball va péter le feu ce soir encore plus que les autres soirs !  »

Le prince vivait bel et bien dans un monde de lumière et dans un monde de gentillesse. C’était quelqu’un de profondément bon et de profondément gentil il ne pourrait faire de mal à une mouche. Son sourire témoignait de toute son innocence et de toute son insouciance…

Codage par Libella sur Graphiorum