Rien de bien exceptionnel à l’horizon, juste du sable depuis plusieurs heures, des cabanes presques de fortunes, tout cela dans un archipel paisible et sans aucun grabuge discernable. Hysteria commençait lentement à devenir lasse de ce status quo. Il le fallait elle le savait bien, le temps que l’on prépare un petit quelque chose pour sa cheffe ainsi qu’une jambe de bois pour un des membres ayant eu l’idiotie de sauter depuis le navire droit sur un récif.

La demoiselle silencieuse s'entraînait seule, usant de son pouvoir pour se créer des cibles factices, mais tout cela sans grande conviction. En vérité, plus elle y pensait, et plus il lui paraissait évident que Sweet talk ralentissait le départ pour une raison qu’elle ignorait. La jeune fille lâcha son arme et se mit à y réfléchir. Peut-être était-ce lié à elle d’une quelconque manière. Elle devrait probablement se détendre ou mieu encore, penser à quoi faire ensuite. La marine c’était bien, c’était louable, mais est ce que la petite n’aspirait  pas à plus ? A autre chose ?

C’est avec cet état d’esprit qu’elle gifla un tentacule avant de ramasser son arme et se dirigea vers une source d’eau douce qu’elle avait repéré pour nettoyer son arme du sang qu’elle avait accumulé.

Simplement, et avec toute une minutie, elle étudiait les remous de l’eau sur le métal, emportant les traces blanches. Toutes les bases de sa réflexion se trouvait là, elle se battait.
-Je me bat pour quelqu’un, pour un idéal de paix géré par un pouvoir exécutif pensant faire le bien.

“Si c’était aussi simple” pensa-t-elle en soupirant. “Regarde ta lame et pose l’ensemble”.
-Je me bat parce qu’il s’est battu, parce qu’il se bat toujours, mais je ne sais plus si je dois toujours le suivre, ou pas… retenta Hysteria.

Son regard se durcit.
-Nan, ce n’est pas ça, lâcha-t-elle, exaspérée en déviant son regard quelques instant pour froncer les sourcils et fermer les yeux. Je sais que je dois faire mon propre chemin désormais, mais je ne sais pas où aller, que faire…

D’un air rassuré, elle contempla son reflet incertain dans les remous perturbés.
-Nan. Je sais ce que je fais, la question est maintenant de savoir si je compte continuer ou pas.

Inconsciemment, elle penchait la lame au fur et à mesure de sa réflexion.
-Combattre, marine, Oléran, Kiss bang, Sweet talk, la paix, énuméra Hysteria, qu’est ce que je garde ? Qu’est ce que j'arrête ?

“Au final, ce qui me plait maintenant c’est combattre… Le frisson du conflit, l'intérêt d’un affrontement et une justice amenée par la volonté plutôt que par l’idée. Lui n’est pas vraiment d’actualité, lui c’est juste, le prochain. Je ne sais pas véritablement si il y a encore quelque chose entre nous, peut-être n’y a-t-il jamais rien eu au final.”
-Ce qu’il me faut c’est une cause pour continuer à grandir, une cause pour m’épanouir, pour montrer mon potentiel, affirma Hysteria à sa lame qui lui renvoya son reflet presque entier, coupé par quelques stries d’humidités.

“Je ne dois pas m'arrêter à la marine, il faut que je trouve ma motivation profonde, ce qui pourra m’émouvoir, me mobiliser, me passionner.”

A ce moment précis, une forme obscure traversa le champ de vision réfléchit par sa lame, une silhouette rapide et infime, comme une entaille dans les cieux se déplaçant à vive allure. La jeune fille se retourna à demi, récupérant la figure ailée dans son champ de vision, ainsi que son point d’impact probable. Il ne s'agissait pas d’un oiseau, trop grand, mais pas non plus d’un navire volant puisque trop petit. Il n’y avait personne à sa portée, ainsi donc Hysteria décida de s’engager dans des reconnaissances avant d’aviser une demande de renfort ou autre. Elle secoua son arme pour faire partir ce qu’il restait d’humidité puis rengaina avant de s’élancer dans les petits bois, en quête de la forme. Une fois à portée, la petite fille approcha plus lentement, jusqu’à s’allonger dans feuillages, espérant que son antenne blonde ne fasse pas capoter l’opération.

Elle n’avait pas fait attention au fait qu’elle prenait le chemin du village et en apercevant la créature ailé ainsi que ses relations avec les natifs, Hysteria soupira. Pas de combat à l’horizon. Enfin probablement pas. La jeune fille sortait de sa cachette en s’époussetant, comme si de rien n’était. Le vieillard se retourna instantanément quand il entendit quelqu’un s’estomaquer en prononçant le mot marine. Il eut un visage des plus révélateur, la crainte, celle d’un conflit imminent, celle de perdre sa nièce qu’il aimait tant, et tout les autres, alors il attrapa sa parente dans ses bras. Celle-ci commença à se débattre en le traitant de fou et de pervers, mais lui ne faisais que regarder la jeune marine, les yeux emplis d’une détresse signifiant sans doute “pitié si vous vous battez, ne considérez pas que nous avons aidé cette femme à se cacher”.

Hysteria lista ses options et se décida à juste faire non de la tête, un visage décontracté accompagné d’un sourire forcé et d’un passage de main symbolisant le fait qu’elle laisserait couler pour l’instant. Le vieillard lâcha donc sa nièce qui se débattait pour prendre Hysteria à partit et lui parler. Celle-ci l'arrêta d’une main avant de déclarer suffisamment fort.
-Vous êtes libres d'accueillir qui bon vous semble, et je n’ai aucune preuve de quoi que ce soit concernant cette femme, à vrai dire je ne sais même pas qui elle est. Agir sans appliquer le bénéfice du doute n’est pas dans mes prérogatives et tant qu’elle ne trouble pas l’ordre, je vois difficilement grand chose à redire à la situation.

Le regard de la jeune fille se tournait vers la grande dame et son sourire devint plus fade, reprenant une expression de poupée, insipide.
“Il ne faut pas m’en vouloir, je ne fais la que mon métier, et moi même je trouve cela pénible à vrai dire.” pensa-t-elle sans le dire, probablement tintant son charisme d’une nonchalance décontractée.

L’assistance regardait maintenant à tour de rôle les deux protagonistes, comme attendant une issue.

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A quelques kilomètres de là...
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Dans les remous des eaux, un périscope faisait son apparition, puis un autre, et un autre.
-Harrr harrr harrr, riais un homme porc, se délectant du stratagème en tout point opérationnel.
-Gimbert, nous avons passé le navire de défense de l’île, on va pouvoir activer notre prototype et l'empêcher de nous poursuivre.
-Ha…rr, s’interrompit Gimbert, mais pourquoi tu explique notre plan à voix haute ? Immagine qu’un observateur comme toi nous entende… s’inquiéta l’homme porc.
-Si ils en avaient un, on aurait pas pu passer, fît remarquer le subalterne.
-Oh ? Harr oui, c’est logique. Déploie le ventouseur ! ordonna le porc.
-Bien capitaine !

Le garçon clairvoyant pris une coursive dans le sous-marin, puis désigna un des hommes rats d’équipage avant de lui indiquer le plafond. L’équipe peu concentrée commença à s’auto désigner à tour de rôle, ne comprenant pas qui avait été choisi pour la tâche, résultant en une baston collective de quelques secondes avant que la voix du capitaine, toujours aux commandes de l’engin, ne fasse entendre sa voix.
-On s’en fou de qui y vHarr, Tasha, lance en un au hasard dans le ventouseur.

Une main solide liée à un avant-bras presque jambonesque se posa sur le collet d’un homme rat et tous les autres se mirent instinctivement en boules craintives et tremblantes. Une autre main se posa sur le froc du pirate, et deux bras vigoureux propulsèrent le rat dans la partie supérieure du sous-marin. Tasha sortit des ombres et grouina:
-C’est bon papounet, c’est fait ! annonça-t-elle toute fière.

Le dispositif était simple, c’était juste un propulseur pédalo sous-marin à une place, capable de rester immergé pendant quelques moment, et équipé d’une ventouse lié à une pompe à main pour créer un vide en pompant l’eau dans un petit réservoir. Le tout servait donc à se coller à une coque puis à propulser un navire dans une direction opposée à son cap pour l'empêcher de se mouvoir. Une fois l’air expiré dans la cabine, on pouvait faire sortir un flotteur lié à un tuyaux pour récupérer l’air de la surface en faisant quelques efforts d’aspiration.

Deux autres se joignèrent au premier Ventouseur, amenés par les deux autres sous-marin. C’était un plan réfléchi depuis quelques mois maintenant, peu de chance qu’il échoue si simplement.
-Heu chef ? s'inquiéta le garçon dans l’embarcation sous-marine principale.
-Ouais ?
-J’ai comme une sensation de double en fait..
-Qu’est-ce ça veut dire ça ? grogna Gimbert.
-Y’a un autre navire sur les îles, et…
-Laisse moi deviner, y’a des marines ?
-Oui ? fît le garçon en s'inquiétant de savoir si il prendrait un coup si il disait la vérité.
-Harr, et ben j'espère qu’ils seront pas balèzes, parce qu’on y va quand même.

Le jeune garçon déglutit pendant que Tasha gloussait avec son père.

L’invitation à éviter tout affrontement se fit avant que la grande dame ne dépose ses armes, au moins avait-elle des manières. Devant tant de pacifisme, et compte tenu qu’elle ne comptait pas se battre et ne voyait pas de raisons de le faire de toute manière, Hysteria laissa pendre ses bras, à défaut de pouvoir montrer véritablement qu’elle ne voulait aucun combat sans mettre à jour l’entieretée de son équipement.
-Nulle pause à prendre, à vrai dire je ne suis pas en service, le bâtiment que je sers est en escale et le départ n’est pas encore à l’ordre du jour.

“Ne pas trop en dire. Elle n’a pas besoin de savoir que l’équipage est sur l’île voisine, que je suis seule et que de toute manière, ils sont probablement tous bien trop détendus pour agir.” pensa la marine.

Son regard se posa sur une femme qui l’interrogeait du siens pour savoir si elle versait une boisson ou non.
-Je vous remercie, mais je me suis déjà désaltérée, déclina Hysteria.

Sa vision se reporta sur les ailes. Quatre était un nombre inhabituel, et la possibilité de voler n’était probablement pas dû à des dials. La jeune fille secoua la tête, consciente d’être toujours en quête de réponse quant à sa possible menace.
-Mes excuses, De Lérhane, fixer vos atours était peut-être déplacé.

La jeune fille se rapprocha de la femme lentement, réfléchissant à un sujet éventuel. Le cadre idyllique, le temps, la situation paisible actuelle, le monde pourraient se valoir, mais…
-Êtes vous satisfaite de la vie que vous menez, Mademoiselle ? demanda la petite, comme s’interrogeant elle même par procuration. Est-ce que, malgré vos possibles différents avec les uns, les autres, avec vous même, vous arrivez à obtenir la paix et le bonheur dont vous avez besoin ?

Le visage d’Hysteria était toujours de porcelaine, mais ses yeux reflétaient une détresse intérieure, un désir de réponse pour l’instant inassouvi.

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Pendant ce temps là, près des côtes...
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-Patron ? Nos vogueurs vont bientôt percuter les bancs de sables si on ne s'arrête pas, informa le jeune.
-Le garçonnet harr raison, papounet, on va droit dans le mur, soutint Tasha.
-Harr raison d’une chance sur un million, on s’arreeeeeeeeeeeeeeete, mainant !! répondit Gimbert, fier de son effet en coupant le moteur.
-Couper le moteur ne suffira pas, monsieur, l’avertit le petit.

Les autres sous-marins avaient prévu la manoeuvre et avaient donc ralentit leurs embarcations, mais pas celui-ci. Le banc absorba la plupart du choc, mais l’avant du submersible était gravement endommagé, suffisamment pour qu’une fumée noire s’échappe à travers les flots.
-Putaaaain !! jura Gimbert, renversé sur les commandes, j’ai fait tomber mon jus de coing..
-Ôtes tes mains, petit gamin pervers !!

Un grognement féminin se fît entendre.
-Non, non en fait continue, lâcha tendancieusement Tasha.
-Pitié non, laissez moi tranquille !! supplia l’autre.
-Allez Mint !!
-Les enfants ! coupa Gimbert, je crois bien que celui-ci est foutu…
-Oh non ! se plaignit le groupe.
-On reviendra en se séparant dans les deux autres, j'espère que tout  le monde est prêt, parce que c’est l'heure de faire chauffer canons et lames !! Harr harr harr !

Un des rats ouvrit la trappe, et l’équipage pris une grande bouffée avant de prendre chacun son tour le temps de remonter en nageant. Les autres sous-marins firent juste surfaces.

Un retour, il fallait si attendre, elle même en avait fait usage.

“Autant répondre, une fois le sujet épuisé, on pourra oublier les civilités.” pensa la jeune fille en prenant enfin place sur une assise en osier.
-Nous sommes en renfort temporaire dû à une escale forcée. Un des membres…

Hysteria soupira d’avance en se remémorant la stupidité de l’équipier en question.
-A cru bon de se rendre intéressant en sautant depuis le navire sur un récif à sonder. Malheureusement pour lui, dedans un crabe géant attendait que son repas passe à portée et lui a arraché une jambe avant de partir avec son butin. Le temps qu’on intervienne il était déjà reparti dans les flots, au final une équipe amphibienne s'en est occupé et le récif à coquillage de Port-Bastre est plus sûr depuis.

La jeune femme ferma les yeux en fin de phrase, plongeant dans une réflexion intense sur les propos de l'archange.
“Une ambition de paix impossible à assouvir, un but qu’elle apprécie et une passion qu’elle peut exprimer via celle-ci. Le fait que ne soit pas abordable rend la tâche virtuellement illimité dans le temps. Mais… la paix… n’est pas vraiment dans la nature des mortels. De plus, je ne sais si c’est logique d’y aspirer en voulant se battre pour l’obtenir.”

-Au final, se battre est dans la nature des Hommes, dans la nature des choses. La société fait que l’on ne vois pas ça d’un bon oeil, mais sans elle, c’est ce que nous ferions tous pour survivre. Le combat m’a révélé qui j’étais et personnellement, même si j’oeuvre pour une sorte de paix également, je sais que je peux donner tout mon être à cette idée qu’elle n’avancerait en réalité pas du tout. Nan, je pense que peu importe mon action sur ce monde, quelqu’un aura au moins autant d’impact et se dressera ailleurs pour contredire celle-ci. L’exemple flagrant si il en est, les rebelles révolutionnaires ont créés de toute pièce le constantinisme en concrétisant leurs actions… Un zèle d’expression de liberté soulève un groupement exprimant un attachement au codes traditionnels et aux valeurs en vigueurs, voire plus extrémistes. La dedans mon rôle à jouer est minime, alors qu’en vérité puisque je suis marine, cela devrait me concerner. J’ai rejoins le rang des marines pour une toute autre raison que la guerre ou la paix, mais j’ai fini par comprendre que j'étais faite pour la première. Également, que pourrait-on dire d’un groupe comme les marines, qui promeut la paix par une politique de régulation par discipline forcée, qui encourage la paix par l’affrontement jusqu’à ses primes, lançant de nombreux innocent dans l’idée que les combats paient ? Tout cela pour dire que si paix il y a un jour, ce ne sera probablement pas du fait des cinqs puissances en conflits actuel.

La jeune femme fixa la grande blonde, excluant les délicats fumets et les fumées blanches s’élevants des grillades publiques proposées convivialement par les autochtones de son champ de vision.
-Effectivement, avoua Hysteria, j’ai posé cette question parce que je n’arrive pas à me situer. En vérité j’imagine que, pour l’instant, je ne suis juste qu’un genre de chien de chasse guidé par des aveugles. Il viendra probablement un temps ou je finirais par les laisser derrières afin d’assouvir ma vraie motivation, quand je l’aurais trouvé… Pour le moment ma principale préoccupation est ma survie, le reste, et bien je n’en ai encore qu’une vague idée. Le tout reste à réfléchir, à évacuer une piste et la suivre, rien d’aussi abouti qu’une quête sans fin avec de beaux idéaux comme vous, ma dame.

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Sur les côtes de Mimar, au sud-est de l’archipel…
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-Bon, comptez vous ! lança Gimbert en regardant ses rats.

Les équipages commencèrent à tous compter en même temps, créant un vacarme assourdissant.
-Merde, je savais que c’était pas des flèches, mais de la a…
-Dix huit rats, m’sieux Gimbert.
-Qu’est ce qu’il est pratique ce garçon, se réjouit Tasha avant de glousser.
-Bon, il me faut le maudit maintenant !
-Monsieur… fît timidement le jeune Mint.
-Ouais ?
-Le maudit était avec nous dans le sous-marin principal, et…
-Et ben ?
-Les maudits ne peuvent pas nager, et personne ne l’a pris avec lui.
-Quoi ? Qu’est ce à dire que ceci !?
-Et bien, il est pour ainsi dire toujours dans le sous-marin.
-C… Ce sous-marin ?
-Ce sous-marin, confirma Mint en soupirant.
-Putain ! Merde ! exulta l’homme porc.

Le gros capitaine passa une main dans la graisse de son cou.
-Bon relativisons, on a toujours notre équipement !
-Monsieur… recommença Mint.
-Quoi encore ?
-La moitié des rats de notre embarcation n’a pas emmené ses armes, et aussi…
-Aussi ? souleva le goret avec une pointe de fureur.
-La poudre de toutes les armes à feu de nos six hommes d’équipages ainsi que les nôtres sont trempées et hors d’usage.
-Il nous reste quelque chose au moins !? se plaignit le capitaine.
-Douze hommes armés, six uniquement de sabres, et nous trois, dont le mioche inutile pour le combat, puisqu’il n’a que des armes à feu, résuma Tasha.
-A vrai dire, j’ai encasé mon pistolet dans une conserve étanche avant de sortir de l’engin…
-Génial, le gosse va pouvoir servir à autre chose que de boussole, se moqua Tasha avant de dégainer son sabre.
- Une partie de l’équipage est dans ce village, une autre sur l'île du nord et je ressent quelque chose d’inhabituel à l’ouest, mais je saurais pas vraiment dire quoi, indiqua Mint.

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Au large...
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-Capitaine, y’a de la fumée vers Mimar.
-Sûrement des grillades, Bonne-pipe, exclua l’interpellé.
-Heu capitaine ? Les grillades font de la fumée blanche, la elle est noire, y’a un feu, expliqua le second avant d’inspirer fortement sur son réconfort.
-Ah ? Et bien c’est un feu, il faut qu’ils fassent appel à la pompelerie.
-Monsieur Joseph… La fumée vient de sous l’eau, et deux sous-marins ont fait aussi surface. Il y a trois équipages sur les côtes, sans bannières ni fanions.
-Mais pourquoi est-ce que vous avez attendu aussi longtemps pour m’annoncer ça !?

Le second poussa un soupir qu’il voulait discret, mais l’odeur et la fumée du tabac le trahirent.
-Bonne-pipe, je vous ai déjà dit cent fois d'arrêter de me souffler ça au visage !
-Oui monsieur, désolé monsieur, entonna laconiquement le marin.
-Ordonnez l’accostage !!
-On ne peut pas monsieur… Le navire est immobile.
-Hé bien, faites le donc bouger, incapable !
-C’est bien le soucis, votre clairvoyance, nous sommes incapable de le faire se mouvoir, moqua le second calmement.
-Ah bon, et pourquoi ça !? Vous allez me dire que le navire est fatigué ? Ou c’est vous tous qui l’êtes ? Je vous rappelle que ce bâtiment est le seul à exercer dans ces eaux depuis longtemps, alors vous allez me faire le plaisir de…
-Monsieur ! Nous ne savons pas pourquoi, mais mêmes toutes voiles dehors, le bateaux refuse d’avancer ! coupa le second.

Le capitaine planta un doigt dans sa bouche avant de tester les embruns.
-C’est vrai qu’il n’y a pas grand vents, mais cela devrait tout de même faire l’affaire…
-Rien n’y fait monsieur, même les moteurs, rien.
-Bon, et bien nous avons de la chance ! déclara le gradé.
-Monsieur ? s'inquiéta son subordonné.
-Le Kiss bang mon cher ami !! Le capitaine du Kiss bang peut faire faire à son équipage notre mission le temps que nous débusquions l’avarie ! Qu’est ce qu’on dit !? lança joyeusement Vaillant Joseph.
-Hourra… sortit péniblement Bonne-pipe.
-Mon escargophone !! commanda le capitaine.
-Tout de suite monsieur.

Quelques secondes plus tard, le gradé faisait les cents pas.
-Mais qu’est ce qu’il fout ! se plaignit-il.

L’escargophone sonnait dans le vide encore après trois appels...

“L’intention d’intervenir ? Mais pour qui elle me prends ? Qui oserait se cacher alors que des vies sont probablement en jeu ? Surtout en faisant partie de la marine…” s'indigna Hysteria intérieurement.

Le visage de Silent maiden était devenu comme du marbre, figé dans une expression stable et sans aucun remou d’émotion. Cela lui arrivait régulièrement lors des missions, c’était une des bases de son appellation au sein de la marine, cette expression de poupée, placide et silencieuse, tout comme mortelle. La jeune femme se leva brusquement et porta sa main gauche à son bras droit avant de se focaliser sur son pouvoir. Les tentacules commencèrent à poindre leurs extrémités sur son corps, et elle scruta Ishtar du regards.
-Je me doute que vous irez plus vite en volant, articula-t-elle en plein effort, mais je vous ratrapperais, tâchez juste d’essayer de maintenir la paix sans entrer dans un conflit.

C’était dit sans animosité, mais le ton sans nuance donnait au tout une tournure presque moqueuse, comme si l’on pouvait douter que l’archange puisse y parvenir. Hysteria pointa ses deux bras vers des arbres du bois proche de la après s’être mise à distance raisonnable, puis se hissa entre eux avec ses nouveaux membres. D’autres tentacules surgirent du bas de sa robe, s’accrochant aux mêmes arbres et faisant presque passer la jeune fille pour une victime des turgescences préhensiles. Hysteria était déjà dans l’optique d’un affrontement, ainsi donc elle ne perdit pas de temps pour discuter, d’autant que son interlocutrice avait elle aussi choisi cette option. Elle visa soigneusement le banc de sable avec son sens de l’orientation, puis elle tendit les bras et jambe devant elle, étendant ses tentacules du mieux qu’elle pouvait avant de relâcher la pression dans l’autre sens pour se jeter dans les airs.

Elle pris rapidement de la vitesse, et, utilisant ses tentacules comme d’une voilure à géométrie variable, la sergente corrigeait son cap. Elle pus observer un gros attroupement bien avant d’arriver, probablement des armes à feu, et la lumière du soleil renvoyait les reflets de sabres. Elle dégaina donc sa propre arme, préparant son impact dans les eaux peu profondes, ou elle aurait pieds. Pendant son entraînement avec son pouvoir, cette approche avait été méticuleusement étudiée, surtout pour éviter les dégâts qu’elle pourrait s’infliger. Elle savait qu’elle devrait arriver le plus horizontalement possible et se servir de ses excroissances pour glisser en amortissant l'atterrissage. Là où elle avait de la chance, les eaux constituaient un parfait terrain pour éviter de dégrader son enveloppe.

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Pendant ce temps là, sur un navire de la marine...
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Le capitaine du navire immobile faisait toujours les cents pas, si bien qu’un sillon aurait pu commencer à se former, quand quelqu’un daigna enfin décrocher l’escargophone.
-ALLO !! gueula le marine.
-Alloooooooo ? répondit une petite voix de fillette.
-Ah ! Heuuu… Je parle bien à un membre d’équipage du Kiss bang ?
-Nooooon, répondit la fille dans le même élan de surprise infantile.
-Pardon, faux numéro.

Le gradé raccrocha et recommença son appel, cette fois-ci on lui répondit de suite.
-Ah… soupira de soulagement le marine.
-Alloooooooo ?
-Que… quoi ? Encore toi ? s'interrogea Vaillant.
-Oui.
-Tu, tu es sur le Kiss bang petite ?
-Oui.
-Tu pourrais faire quelque chose pour moi ?
-Heuuuu… Il manque une chose, affirma la petite, fière d’elle.
-S… S’il te plait ? demanda Vaillant en ravalant sa fierté.
-Okaaay !
-Il faut que tu aille chercher Sweet talk et…

Le capitaine entendit l’escargophone tomber à terre au bout de la ligne.
-Zut…

Quelques secondes plus tard, des petits pas se firent entendre.
-Heuuu… Monsieur, c’est qui Suie talque ?
-Ah merde…
-Monsieur, on dit pas de gros mots.
-Pardon… Hé ! Mais c’est pas le moment ! Il faut que je parle à Melinda !
-Ah, je vois qui c’est, je l'amène !!
-Attends !!
-Oui !?
-Si jamais tu la trouve pas, tu prend la plus grande voix que tu possède, et tu crie que les méchants sont au sud-est, et que c’est le Capitaine Joseph qui le dit.
-Okay !
-Attends !! la retint une fois encore une fois Vaillant.
-Ouiiii !?
-Tu peut me répéter ?
-Les méchants sont au sud-ouest, c’est le Captain Joseph qui dit !
-Sud-est, petite, sud-est, mais c’est pas mal, au pire dit juste qu’il y a des méchants et qu’ils peuvent me contacter.
-D’accord !

Le gradé raccrocha, toujours inquiet et la boule au ventre.

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Sur les côtes...
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-A l’assaut !!! hurla Tasha en brandissant une hache en plus de son sabre.

Mint la retint par l’épaule alors qu’elle allait s’élancer.
-Y’a du mouvement… s'inquiéta le garçon en commençant à trembler.
-Hum, fit Gimbert, j’pense on va rester là, les sous-marins sont encore sortit et la forêt avant les villages me dit rien qui vaille tant qu’on est pas sûr que notre groupe va tenir le coup.

Mint regarda son chef avec espoir d’une retraite dans des délais courts. A vrai dire il n’avait pas envie de se battre, mais depuis qu’il avait été capturé et forcé d’user de son talent pour les aider, il n’aspirait qu’à une chose, sa liberté.
-Bon, ben on attends ceux qui arrivent alors, et on vois si on peut s’y frotter sans y laisser trop de plumes, résuma Tasha. Amenez vous !!
-Bandes de rats, pointez moi ces fusils vers nos ennemis, et faites attention au gamin, il peut les sentir.

Le gamin doutait, devrait-il désigner les gens ou montrer une fausse direction avec un risque qu’on le prenne ou pour un traître, ou pour un pirate?

Effectifs:

Le groupe armé mit en joue la créature depuis une assez longue distance, mais aucun coups ne partit. Les hommes étaient transis d’effroi, stupéfait par la sensation que leurs différences de potentiel avec la figure ailée soit telle qu’appuyer sur la détente reviendrais à défier un dieu avec une fronde à la main. Le sang de Tasha ne fit qu’un tour, elle lâcha son sabre et malmena Mint pour lui voler son pistolet avant de pointer l’arme sur l’icône des vents. Avant qu’elle eût pu tirer, son père dévia le bras de sa fille d’une main salvatrice, laissant le coup partir dans les cieux. Gimbert déglutit pendant que sa fille le regardait d’un air choqué.
-Non, Tasha, laisse tomber… Ça vaut pas le coups, déclara-t-il en baissant la tête. Posez vos armes, ordonna-t-il.

Son équipage obéit sans discussion, sauf Tasha qui jeta juste l’arme à feu maintenant inutile. Un grésillement se fit entendre, refroidissant le canon autant que l’action des pirates l’avait été par cette irruption quasi-divine. La créature changeait de forme et parlait, ses paroles étaient d'abord bues, puis interprétées différemment selon les cas.
-On venait se refaire, pourquoi, tu veux ta part ? lança Tasha.

Son père lui gifla l’arrière du crâne et celle-ci se retourna encore pour le fixer avant de silencieusement articuler “Quoi !?”. Il pointa son doigt vers les eaux en dessous de l’archange.
-Immagine que c’est un marine, tu viens d’avouer que l’on comptait piller les villages.
-On se casse !! gémirent quelques hommes rats en prenant la direction d’un des sous marins en surfaces.
-On veut pas se faire exécuter ! Ciao, ajouta l’un d’eux.
-Bandes de lâches, pointez plus vos sales museaux devant mon père, sinon je vous tue moi même !

Gimbert soupira, fléchit les genoux quelques instants pour tremper une de ses mains et se frotta vigoureusement le front avant de se masser le haut du nez en insistant.
-Bon écoutez, s’adressa-t-il à l’ange. On a encore rien fait, en vérité c’est même tout à fait le contraire. Aucun combat n’a eu lieu et j’essuie déjà des pertes, mon garçon m’a dit que vous êtes bien plus nombreux que ce que l’on avait prévu et j’ai pas planifié de mourir dans les jours qui viens ou de perdre un des membres de ma famille. Si vous êtes de la marine, je vous solicite un pour-parler, ainsi ni vous ni moi ne subirons plus de pertes…
-M…
-Tasha, non, le coupa l’homme porc. Laisse parler les grands, c’est pas le moment de chauffer nos hôtes. Si vous n’êtes pas de la marine, j’imagine que l’entente pourra se faire plus aisée, qu’est ce que vous en dites ?

Mint regardait l’archange avec un intérêt non dissimulé, comme si elle était son sauveur, même si à côté du reste, elle était probablement plus effrayante que tout autre. Tasha boudait en tripotant sa hache sans grande conviction.

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Dans le village de l’île du nord...
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-Melinda ! réclamait une petite fille.
-Ouaaaaai, répondait Sweet talk d’une voix bien trop somnolente en levant son verre depuis un hamac.
-Zoseph il a dit, il a dit que ben… Y’a les méchants ils sont là.
-Joseph ? Mais c’est qui ça Joseph ?
-Le monsieur de l’escargophone sur ton bateau.
-Le gars de l’escar… Oh la tuile ! Vaillant... percuta le capitaine. Branle bas de combat ! Tout le monde sur le nav… Petite, ils sont où ?
-Heuuu, il a dit sud quelque chose, mais je me souviens plus si c’est ouest ou est.

Le capitaine tituba en se mettant debout. La tête de la grande rousse tournait fort, probablement qu’elle avait trop bu, qu’importait désormais.
-Cap sur les îles du sud, bosco !
-Cap au sud ! relaya celui-ci avant de prendre la passerelle, suivie de prêt par la semi géante qui se tenait fermement à la corde du garde-fou.
-Ceux qui sont pas à bord dans les dix secondes se tapent le chemin à pieds, indiqua la marine.
-Dépêchez vous, ou faudra faire les crabes jusqu’au autres îles !
-J’peux v’nir ? demanda la petite fille.

La grande femme se retourna brusquement, fouilla dans son manteau et en retira un pistolet, elle remonta le chien et retourna l’arme dans sa paume avant de la tendre à l’enfant.
-Tiens, ce modèle est fait pour moi et je suis très grande alors il faudra que tu le tienne à deux mains. Je ne peux pas t’emmener, mais si tu vois quelqu’un s’en prendre à ta famille, tu pointe le bout vers le méchant et tu appuie fort ici, indiqua Sweet talk, consciencieuse. Je peux te faire confiance ?
-Oui cheffe ! répondit fièrement la petite fille.

La femme lui caressa un instant les cheveux, affichant un sourire maigre en pensant qu’il fut un temps ou c’est elle qui portait un simple pistolet à deux mains pour défendre son père.
-C’est bien… Sois sage, ne grandit pas trop vite, déclara Melinda en se retournant pour remonter la passerelle. On est partit, ceux qui sont pas dedans, vous marchez !

la semi géante s’accoudait alors sur le pavois du navire pour narguer les retardataires en leur soufflant des baisers ou en leur souhaitant bonne marche.

Un des sous-marin commençait à partir sans passer en immersion totale, probablement par peur de toucher le fond en descendant rapidement. L’autre restait pour l’instant inoccupé, laissant entrevoir un espoir de survie pour les quelques hommes-rats et le reste d’équipage pirate. A l’instant ou les mots furent donnés, Tasha jeta un oeil à son père, puis à l’enfant. Gimbert se décontracta un peu plus, signe qu’il ne ferait rien pour le faire taire, alors sa fille attrapa le garçon par l’épaule et le détacha du groupe en le forçant à avancer.

Celui-ci, après une expression de surprise et s’être rattrapé de justesse de tomber dans le peu d’eau qui parsemait le banc de sable, se mit à fixer pendant quelques secondes l’ange avant de détourner le regards, rouge de honte.
-J… s’interrompit-il, fouillant dans sa tête.

Ses sentiments étaient entremêlés, son histoire aussi. Il était jeune, et son expérience parlait à travers son âge, transformant des moments possiblement horrible pour d’autres en des sensations étranges mêlant à la fois tristesse et réconfort, inconfort et allégresse. Il avait perdu sa famille, mais en avais trouvé une juste après, celle-ci commettait parfois des atrocités, mais c’est ces mêmes atrocités qui l’avaient sauvé. Tasha… Tasha ne faisait que l'embêter, mais en soit, elle était comme une grande soeur, une grande soeur ayant mûrit plus vite et accepté le monde dans lequel elle faisait partie, pas comme lui. Lui, il était un lâche fils de pêcheur, fils de rien du tout qui ne faisait que fuir et qui fuirait peut-être toute sa vie. Gimbert lui avait dit, il l’avait compris, mais l’homme-porc avait aussi accepté cette facette de lui, ce que personne d’autre n’avait fait avant, pas même sa vraie famille. Il lui avait expliqué que fuir parfois pouvait avoir du sens, mais qu’il ne fallait pas se contenter de cela, que bien d’autres trésors s’ouvriraient si il acceptait de temps en temps d’affronter ces peurs. Il avait toujours eu ce don pour voir les choses, mais il lui manquait celui de voir en lui-même, et pour cela, son équipage était sans doute le meilleur miroir qu’il pouvait rêver posséder en se contentant de fuir. Mais la question était posée, son échappatoire offert sur un plateau d’argent. Est ce que le garçon allait fuir de nouveau ?
-Gnnn… luttait-il contre ses pensées multiples, ces choix qui s’offraient à lui.

Une main se posa sur son épaule, celle de gimbert.
-Ca ira garç… Mint, jeune homme, si tu veut quitter cette vie, je comprendrais, tu ne nous dois rien, ta libertée nous te l’avons offert le jour ou on t’a sauvé la vie. Depuis ce jour je savais que tu pourrais partir du jour au lendemain, et je n’aurais rien fait pour te ratrapper si tu ne le désirais pas.
-Je suis très bien traité !! s’exclama le garçon en commençant à pleurer. Cet équipage n’a rien à se reprocher !
-Tu exagère là petit… commenta l’homme-porc. Mademoiselle, interpella le capitaine, nos effectifs se contentent de prendre la richesse pour subsister. En général nous nous contentons du périssable, donc de vivres et de ressources qui se vendent, des choses que les habitants en manquant souffrirons, mais survivrons, grandit probablement d’une petite correction. Il est vrai que parfois nous tuons, soit par accident, soit par nécessité, lorsqu’un défenseur est trop zélé ou quelqu’un décide que sa justice à plus de sens que la vie elle même comme certains marines.
-La plupart des marines, corriga Tasha dans un élan de rancoeur avant de cracher dans l’eau. Ew ! fit-elle en voyant son projectile revenir vers elle dans les remous de l’eau.
-Notre mode de vie n’est pas pacifiste, mais nous ne sommes pas sans scrupules, alors nous nommer forbans est légèrement exagéré également. Nous nous contenons d’exercer la loi de la nature, de remplir notre rôle, et si il y a une justice que je reconnaîtrait dans l’univers, c’est quand la nature proposera un défis plus conséquent que ma vie ou celle de ma famille. Ainsi donc, si vous devez châtier qui que ce soit, je préférait que vous acceptiez de vous contenter de ma peau et de ma prime, plutôt que de faire du mal à ceux qui m’entourent. Avec mon point de vue, ou plutôt si vous aviez le même que moi, vous n’auriez rien à obtenir de nous sinon un sous-marin et quelques armes, ce qui est dérisoire pour vous, je ne croirais pas à la récompense d’une satisfaction obtenue par un combat contre l’un d’entre nous.

Il lâcha l’épaule de Mint pour écarter les bras de manière théâtrale.
-C’est vous qui voyez, soit ça s'arrête là, soit notre vie continue, avec le train ou vont les choses, il est possible que l’on ne vive pas longtemps d’une manière ou d’une autre.
-Je vais rester avec… commença Mint avant de se faire interrompre pas un bruit d’impact brutal.

L’eau avait jailli comme d’un geyser à l’endroit ou une masse conséquente de tentacules avaient atterri. Le sable avait en partie absorbé le choc, tout comme l’eau et les turgescences, et une petite fille en sortait indemne, un oeil rugissant l’effort d’utilisation de son pouvoir. Hysteria dégaina rapidement son arme pour trancher un gros amas de ses appendices, de sorts à pouvoir être plus mobile, et rengaina dans la foulée après un geste pour évacuer le sang. L’eau autour d’elle se teinta du sang blanc de ses excroissances, puis les quelques tranches se mirent à flotter dans le bouillon. La poupée, tachetée désormais de blanc, s’approchait de la figure ailée à pas lent en observant la scène et dressant mentalement le degré de sanction.

“ils sont nombreux, mais elle à la situation bien en main visiblement. La truie est armée, les autres pas, ce combat n’a probable… ça sent la poudre. Probablement que je n’ai pas entendu les coups de feu à cause de ma vitesse. J’ai quand même été relativement lente, et une partie du groupe est en train de partir, mais je n’ai pas de quoi les ratrapper ou d’éléments pour les inculper de quoi que ce soit, mis à part pour cette fumée noire, qui doit être liée à un autre de ses engins submersibles, donc du dégât matériel de leur propriété, sauf si il s’agit de mécanique volée.”

La jeune fille s'arrêta à côté du courant d’air créé par la presque divine et croisa les bras, signe qu’elle ne combattrait pas, du moins pas tout de suite. L’homme-porc passa du stress à une décontraction partielle.
-Je vais me répéter, commença Gimbert.
-Cette île et tout l’océan est sous la juridiction de la marine, coupa Hysteria. Lâchez cette hache, ordonna-t-elle à la femme truie, le port d’une arme au clair est interdit dans les eaux surveillées.
-Fais chier ! grogna Tasha en jetant son arme dans l’eau.

“Et maintenant quoi ?” pensa la petite fille en regardant le groupe.

Ishtar intervenait après un grognement légèrement audible du fait de ses mouvements ailés, et Hysteria avait un petit soubresaut de rire moqueur en baissant la tête et fermant les yeux, bras toujours croisés.
-Tu devrais faire attention lorsque tu dis des mensonges, affirma la jeune fille, avec un autre marine cela pourrait te valoir plus d’ennuis, plus d’ennemis.

Gimbert ouvrit la bouche avant de la refermer, sans espoir. Le sergent ouvrit les yeux et regarda un à un les désarmés.
-Ils ne s’en sont pris à personne, mais cela sent la poudre, je peux l’affirmer même avec l’odeur de fer qui m’encombre. Il ne représentent pas de menace concrète, probablement parce que nous sommes là. Maintenant la situation, j’aimerais que ce soit toi qui la présente, souhaita Hysteria en fixant Tasha.
-Quoi ? Pourquoi moi ?
-Tasha, fait ce qu’elle dit, l'enjoint Gimbert.

“Elle est la plus directe, elle est en phase avec ses sentiments, c’est donc une cible de choix pour obtenir la vérité, ou un mensonge si gros qu’il sera discernable” pensa la poupée ensanglantée.
-Je… nous… on est arrivé sur l’île avec de mauvaises intentions, c’est vrai… avoua la femme-truie rouge de honte.
-Je peux voir cela, confirma Hysteria en contemplant les armes dans les remous, presques toutes réfléchissantes le soleil entre les grains de sables. La question que je me pose c’est, pourquoi ?
-On venait se refai…
-Tsss, contra la jeune femme, je veux la vérité, l’argent ne vous importe pas, sinon quoi le submersible que vous avez endommagés aurait déjà été exhumé des abysses. Cette chose à trop de valeur pour être juste laissée comme cela à l’abandon dans l’océan.

Les trois membres de la famille sursautèrent avant de se regarder.
-C’est vrai… avoua Tasha.
-Si le pourquoi n’est pas l’argent… commença Hysteria.
-Alors la barbarie ou le besoin le sont ? completa Gimbert, intrigué par le raisonnement.

Selon lui, elle avait déjà de quoi les mettres aux fers ou les exécuter, il se demandait l'intérêt d’un interrogatoire pareil.
-Aucun de nous n’est sanguinaire, on aime se battre, comme tout le monde, mais c’est tout.
-Trois sous-marins et la nourriture vous manque… Ils sont à vous ? demanda la marine.
-Ils le sont ! affirma Tasha.
-Par acquisition forcée, ou par vente ?
-On à acheté que les pièces, on les a fait selon les plans de mon père.
-Oh… s’étonna la jeune fille. Hum…

Dans sa tête les pièces du puzzle bougaient, s’imbriquaient, pour former une solution cruelle.
“Je ne peux pas faire ça” renia-t-elle.
-Vos collègues sont d’ores et déjà condamnés, affirma la marine. De ce que je sais, la défense ne leur fera pas de cadeau, et un autre navire ne devrait également pas tarder.
-Ce sont des sous-marins, indiqua Mint.
-Ils ont étés observés, nos hommes savent contrer ce genre de contre-mesures. A moins que l’un d’entre eux ne soit un expert du pilotage dans les fond marins où que qu’ils possèdent quelqu’un de clairvoyant, il y a peu de chance qu’ils survivent aux explosions sous-marines.
-Exp… s'étonna Tasha.
-Les navires de défenses cotières ne sont généralement pas équipés de charges de profondeurs, c’est pourquoi on apprends aux marines à créer des grenades anti-sous-marines, des barils de poudres lestés avec une mèche interne prévue pour la profondeur habituelle du haut-fond.
-Oh…
-Inutile de nous faire les détails, grogna Gimbert, venez-en aux faits.
-Je suis la seule marine à être présente pour l’instant, j’ai donc le rôle de représentante de la justice, ainsi donc votre sort est entre mes mains. Les faits et les charges sont les suivants. J’ai des aveux d’un des membres de votre équipage, assortis de circonstances atténuantes. Vous avez été défaits avant votre action. Vous avez perdu un…

Un son étrange arriva soudain sur les côtes, un son grave mais féminin, posant solennellement un son proche d’un “Fuuu”.
“Sweet talk joue avec sa chance à tenter un tir de si loin avec le “Baiser”” critiqua Hysteria dans ses pensées.
-Deux sous-marins, déclara-t-elle en regardant le second être démoli d’un tir précis en cloche au canon de proue du Kiss Bang depuis le large rejoins depuis peu.
-Oh la vache ! fit Tasha, mi-admirative, mi terrifiée.
-Mon état de juge suprême s'arrêtera si tôt qu’on m’aura rejoins, ou si je rend mon verdict avant que quelqu’un d’autre arrive.

La famille et les rats se tournèrent vers elles, plus surpris par ses dires que par l’explosion.
-J’en viens à une chose importante qui constitue la mesure de mon verdict, je n’ai pas le temps, mais il n’y a que deux options, la prison ou la mort.
-Je pense qu’on est tous d’accord pour dire qu’on préf… commença Gimbert.
-D’abords, je vais naturellement confisquer vos armes, elles seront réutilisés par la marine, et donc épongent légèrement votre peine. Le dernier sous-marin sera également saisi par la marine.
-Huh, de toute manière c’est pas comme si on allait repartir sans fers, commenta Tasha.
-Et pourtant, je pense que l’on peut dire que vous êtes presques quittes. Je n’ai cependant pas le droit ni l’autorité pour effacer vos primes si vous avez déjà, et je doute que ce soit la première fois que vous agissez de la sorte. Ainsi donc voici votre prison.

La jeune fille ouvrit les bras pour désigner le banc de sable et par extension, l’archipel tout entier.
-C’est… quoi ? S’interrogea Gimbert. C’est impossible !
-Article deux, aucun acte criminel, terroriste ou anti-gouvernemental ne sera toléré sous l'autorité du gouvernement. Le châtiment sera la prison ou la potence. Rien n’indique ni la qualité de la corde de la potence ni celle des geôles. Ainsi donc ce décret est soumis à mon interprétation.
-C’est n’importe quoi, exulta la femme-truie dans un élan de folie douce.
-Mais vous êtes tout aussi libre de demander un autre jugement, déclara Hysteria. Vous êtes punis, mais votre crime n’est pas si grave, je ne vois pas pourquoi je devrais vous pénaliser plus que de raison, et avec vos talents, probablement que vous servirez plus au gouvernement si vous êtes en vie et bien portant que mort ou croupissant entre des barres de fers.
-Hmmm… songea Gimbert.

Elle avait rendu son verdict, mais désormais elle regardait l’instance supérieure, celle qui volait, pour connaître son avis sur la question.

-J’imagine que nous allons garder ce jugement comme celui qui nous sanctionne, accepta finalement Gimbert, je vous suis reconnaissant, autant pour ma fille que pour le petit.

Hysteria eut un sourire narquois quelques instants.
-Tâchez de vous rappeler que je vous interdit de sortir par vos propres moyens, tant que le chef de l’avant poste sur l’archipel n’aura pas donné son aval, vous resterez ici pour aider la population.
-Arg, soupira Tasha, j’imagine que c’est mieux qu’une prison même si on aura pas l’occasion de se défouler.
-Je pense qu’elle à été assez gentille de pas nous enfermer, se tenir tranquille serait la moindre des choses, confirma Mint.
-Fais chier.
-Je pense qu’on a assez usé du temps de la demoiselle, venez m’aider à chercher celui au fond, suggéra l’homme-porc en se dirigeant vers le sous-marin en surface. Je vais chercher de la corde, on va tracter celui en dessous avec celui du dessus pour le déloger.
-Vous devriez attendre que mes supérieurs soient au courant, sinon quoi allez vers votre navire pourrait être relativement fatal, indiqua la poupée.
-Ouai, c’est pas faux, confirma Tasha en s’asseyant dans l’eau.
-Pas bête, appuya son père en prenant la même pose, vous tous ! A terre ! ordonna-t-il aux quelques rats survivants et à Mint.

Tous obéirent, Hysteria alla récupérer les armes de la petite faction nichés dans les remous et le sable, puis une fois le petit tas de fers et de fusils regroupés, se permis de s’essuyer le visage du sang blanc avec sa manche et de l’eau avant de s'asseoir à son tour, mais au sec.
-Cela devrait durer un moment, indiqua la petite aux anciens pirates avant de regarder Ishtar. Je sais que je devrais en retirer de la satisfaction ou autre d’avoir oeuvré de la sorte, mais… Je mentirais si je disais pas que je ressent rien de particulier en cet instant.

“Nan, rien qu’un vide, une notion d’absence sans fondement, sans explication, avec une pointe d’amertume de n’avoir pu affronter personne. Tout cela va se finir comme ça à commencé, par l’arrivée d’un événement opportun, probablement un de mes camarades depuis l’île voisine ou le Kiss Bang, et puis quoi ensuite ?” pensa Hysteria.

Pas grand chose était la réponse, du moins sauf si Ishtar décidait de relancer la conversation, ou les anciens pirates pour ce qu’il en était, elle, elle ne savait plus quoi dire ou que faire à par attendre. Pendant ce temps là, le Kiss bang lui se dirigeait vers le navire de défense côtier pour découvrir la raison de leur immobilité. Ils finiraient par déloger les rats collés sous la coque et s'occuperaient alors de les enfermer, eux pour un allez simple vers une vraie prison.

-Malheureux… Je ne sais pas, en soit le fait de ne pas être inspirée par ce genre d’acte doit me rendre plus objective j’imagine, moins zélée ou grisée d’avoir fait quelque chose d’aussi étrange pour un marine, ou magnanime pour un pirate. Je me demande comment serait le monde si les gens prenaient un écart pareil face à leurs sentiments. Probablement rien de bon, comme pour le reste, les mortels ne font pas bon ménage du reste, qu’importe qu’ils ressentent des choses ou pas. A quoi bon au final ? Les pirates ne cesseront pas d’exister, la marine non plus, les autres non plus, alors quel intérêt ?

Hysteria fixa le Kiss bang qui abordait le navire de défense côtière de l’archipel.
-Des idées confrontés par des parangons voulant asseoir leurs avis sur le visage de ceux des autres, et appuyer jusqu'à qu’il ne s’agisse plus que d’une vérité. Si ils y parvenaient, s'arrêtaient-ils là, ou continueraient-ils à chercher le conflit, des opposants dans leurs rangs pour satisfaire leur besoin de satisfaction, celle d’accomplir leur dessin ?

L’homme porc la regarda, comprenant l’histoire à moitié, préférant se taire, de peur d'éveiller des soupçons ou des idées sombres à la sergente.
-Est-ce que toute cette masquerade n’a pas qu’un seul but, celui de voiler notre conception ? que nous sommes fait pour lutter pour ce que nous désirons et que, n’ayant plus de nature contre laquelle lutter, de faune sauvage ou de lieu à dompter, nous nous en prenions tout simplement à la menace la plus grande que notre esprit peut concevoir, nous mêmes. Cette pensée est bien trop avancée pour que je me fasse un véritable avis là dessus personnellement, et je ne suis que trop mal placée pour statuer sur le pourquoi de l’existence des mortels, qu’ils soient Ondins, Humains, Nains ou autres. Cependant, dernièrement je ne peux m'empêcher de penser qu’il y a plus à voir que la simple réalité qu’on nous a fait manger tout les jours depuis notre conception, ou du moins j’ai un espoir que ce ne soit pas tout, parce que…

“Parce que quoi en fait ? Cela me rendrait triste ? Nan, probablement pas, au fond...” raisonna la petite dans sa tête.
-Au fond c’est peut être pas le monde dont nous rêvons, mais celui qu’on mérite. Dès lors il serait peut-être orgueilleux de tenter de le changer sans changer tous, nous mêmes.

Gimbert fut légèrement surpris de la tournure des phrases, Tasha elle essayait de ne pas l’écouter et Mint avait le regard au loin, comme observant autre chose. Hysteria posa ses yeux sur l’archange.
-Est-ce que vous pensez que l’on a que ce que l’on mérite, ou bien qu’il s’agit d’autre chose encore ?

“C’est spéciste ça, archange...” pensa le jeune fille en l’entendant mettre toutes les espèces dans le même panier pour faire un amalgame sans précédent.
-Donc on est bien d’accord, rien ne changera parce que d’une certaine manière, on est fait pour que rien ne change. Ainsi donc et sans vouloir discréditer qui que ce soit ou diminuer la portée de l’acte de quiconque, mais personne n’atteindra son but, aucune faction ne le fera. Par conséquent toute personne rejoignant une faction s'engrène dans un conflit perpétuel sans issue au final, d'où il ne pourra sortir bien souvent que par la mort ou le maquis.

“Mais surtout, pour quel intérêt ? Aucun au final, puisque son action minime ne servira à rien et que l’objectif global ne sera jamais atteint. J’ai presque de l’envie pour certains pirate maintenant, dur de voir d’un mauvais oeil leur desseins de prospérer personnellement eux et leur équipage, quand on sait que c’est probablement le seul truc possible a cette échelle. Et contrairement à la marine, ou même la certain ne font que penser à eux, là, personne pour les renvoyer sur le sentier de la guerre à grand coup d’ordres de mission.” poussa Hysteria dans ses réflexions.

Le navire arrivait dans leur direction, ainsi que plusieur membre de l’équipage de Silent maiden qui eux venaient de la plage. Les fantassins braquaient leurs fusils, puis en voyant l’ensanglantée assise à côté, ils se ravisèrent.
-Maiden ! alertèrent-ils.
-Ils sont pacifiés, ils travaillent pour la marine le temps de payer leur dettes. Ensuite, soient ils se conduisent bien, soient ils meurent, qu’elle importance… soupira-t-elle, comme désappointée de la situation.
-Ah… et ben, commença un maigrichon.
-Vous pouvez les conduire au poste si cela vous fait plaisir, je demanderais aux prochains de porter les armes et aux suivant de sortir l’autre embarcation de sous la mer et de les emmener.
-Et toi ?
-Je vais rester sur la plage avec l’ange, après tout j’ai déjà donné, signifia-t-elle en désignant le sang sur sa personne. Et puis, si je vous aide, personne ne sera là pour diriger les suivant.
-Oh… okay, bon ben on y vas… lâcha simplement un des marines.
-On y vas ! Remuez vous on a pas toute la journée ! hurla un autre.
-Ils sont désarmés et volontaire pour cela, expliqua Maiden, pas la peine de les violenter. Ils ont essuyé des pertes sans produire le moindre éclat, c’est déjà assez punitif comme ça.
-Hahahahaha !! s'esclaffèrent-ils.

Le groupe de pirate se leva, et le cortège se mit en route. Gimbert jetta un dernier regard au couple un peu étrange qui allait rester sur la plage, puis emmena Mint sous son bras, toujours focalisé au loin.
-J’y repense comme ça, indiqua Hysteria à Ishtar une fois qu’ils furent assez loin, mais j’imagine que si vous prônez la paix, alors aucune faction ne peut réellement vous convenir. Sont-elles toutes devenue des ennemies occasionnelles contres lesquelles vous luttez quand vous isolez une situation qui vous répugne personnellement ? Vous… sautez d’îles en îles avec des poursuiveurs sur vos talons, qui, jusqu’à que les autorités envoient des troupes d’élites ne vous poseront probablement jamais de problèmes par ailleurs, avec comme motivation d’atteindre un jour un jalon que vous vous serez fixé et qui dit “ca y est, j’en ai assez fait à mon échelle” ?

la remarque pourrait paraître assez impertinente, mais en soit, chacun avait plus ou moin énoncé ses aspirations, même Ishtar et Hysteria voulait être sûre d’avoir bien cerné la personne pour son futur rapport. Elle essayait, entre autre, de constituer des charges atténuant la possible dissidence de la femme qu’elle savait fautive au moins de certains méfaits. La jeune fille pourrait toujours expliquer pour sa défense de l’avoir laisser partir, que son pouvoir ou celui de son équipage n’était pas suffisant et que le sacrifice n’aurait  rien apporté de plus.

-Article 3 : Toute personne considérée comme hors-la-loi, pirate ou révolutionnaire, ou suspectée d'agissements relevant de ces affiliations, doit être impérativement dénoncée ou livrée à la marine. Le délit d'omission est considéré comme un acte hors-la-loi, passible de la peine capitale. Article 4 : Aider, protéger, secourir ou soutenir un hors-la-loi ou quelqu'un ayant des rapports avec un hors-la-loi est considéré comme une complicité de crime et donc un acte criminel, récita Hysteria, yeux fermés.

Elle les ouvrit pour regarder la jeune femme et pris appuis sur le sol pour se lever de manière à s’étirer délicatement.
-Je suis de la marine, il est inutile que je vous dénonce, vous êtes déjà observée par elle. De plus, vous serez mentionnée dans mon rapport. Quand à vous aider, secourir ou vous protéger, en vérité c’est tout le contraire. Les personnes que je protège sont celles auxquelles vous tenez, ainsi que celles auxquelles j’ai prêté serment. Je pourrais tenter de vous maîtriser pour vous livrer à la marine, mais d’une part je doute d’avoir les compétences pour ce faire, d’autre part, si j’appelle du renfort je risque la vie des effectifs actuellement en repos, en plus de cela, c’est bien à cause du risque que vous représentez qu’il faut déléguer cela à une équipe compétente dans ce domaine. Je ne suis pas équipée pour me battre contre de grands libérateurs d’enchaînés ou qui que ce soit d’absurdement difficile à combattre, je ne suis que sergente, aussi aurais-je l’humilité d’avouer que non, je ne suis pas de taille face à vous. Et quand bien même au final je détiendrais cette puissance, je n’ai aucune preuve de quoi que ce soit. Je sais bien que c’est dans les habitudes de la marine de couper court, mais ce n’est pas comme cela que j’ai été éduquée. Ainsi donc comme le choix me revient, je préfère relater le fait dans mon rapport, le bon comme le mauvais, la faction s’occupera de trancher, pas moi. Si je suis jugée pour cela, et bien soit, je m’en irais, si je ne peux pas tant pis…

“Au moins je ne mourrais pas seule j’imagine.”
-Tout cela pour dire qu’il ne s’agit pas particulièrement de courage envers mon allégeance, mais plutôt de prudence nécessaire. Au final, peut être que la marine viendra vous proposer une alternative aux chaînes ou à la corde, mais malheureusement, à moins de me stopper ici même, cela sera difficile de ne pas compromettre votre avenir vis à vis de la marine, si il n’est pas déjà trop tard évidemment.