Le vent emplissait le ciel d’une douceur enivrante évoquant directement les flots marins qui se situaient plusieurs mètres plus bas, les arcades océanes s’effondrant sur eux même pour former finalement une surface d’un splendide bleu. Le reptile mythologique aux vertes plumes aux reflets d’émeraudes et aux iris solaires traversait la voûte céleste comme à son habitude en contemplant la beauté de ce monde. Le calme. La sérénité. Le large était l’un des endroits les plus paisibles de la planète lorsque les feux de la guerre, sous l’incarnation de nefs aux multiples voiles, rattrapaient la paix pour l’enchaîner et l’envoyer au plus profond des abysses. Pouvoir voyager ainsi grâce à sa malédiction était plus que fort commode, c’était apaisant pour l’esprit. La bilcane regardait le monde défiler et tournoyer tandis que son corps d’une dizaine de mètres de longueur virevoltait en un balai fluide et aérien, s’enroulant autour de l’astre du jour pour finalement fendre en direction de l’océan pour frôler ce dernier de ses écailles ventrales. Le Serpent à Plumes c’était élancé sur West Blue il y a un moment déjà. Son allé c’était terminé à Toroa où elle avait rencontré Nil Gratz. Il lui fallait désormais rejoindre Reverse Mountain afin de retourner à North Blue, à l’île aux prières où les Wans l’attendaient certainement. Les nuages, ces vaisseaux du firmament, lui rappelait son île natale qui en était constitué. Se perdant dans ses pensées, la De Lérhane remonta dans la voûte céleste et continua son voyage. Néanmoins, des tensions commençaient à se faire ressentir dans son corps. Cela faisait déjà un moment que l’Archange du Typhon c’était envolé. Il lui fallait prendre un peu de repos pour la suite de l’aventure. Une escale serait bienvenue.

C’est ainsi qu’une petite heure plus tard, tandis que l’astre du jour commençait à décliner, une île fut en vue depuis les hauteurs où la maudite se déplaçait. Voilà donc ce qu’elle recherchait. Bien évidemment, l’ancienne révolutionnaire n’avait pas la moindre idée de quelle île il s’agissait. Les océans cardinaux, tout comme la route de tous les périls, disposaient de centaines de contrées. Si la demoiselle ailée qui traversait les mers bleues depuis de nombreuses années en connaissait énormément, il lui était bien évidemment impossible de tous les connaître. C’était dans l’inconnu que vivait l’aventure, alors sans attendre la bilcane fondit en direction des terres de Tombstone. Tel un météore, l’Archange du Typhon s’écrasa non loin d’une plage en ayant bien fait attention de viser un endroit assez éloigner de construction visible depuis les cieux et surtout d’embarcations qui pouvaient potentiellement se dresser aux alentours sur les flots. Ayant reprit forme humaine, la blonde aux quatre immenses ailes qui mesuraient trois mètres de hauteur se releva et observa rapidement les environs. Un dernier regard vers l’étendue infinie se perdit dans les méandres de sa pensée tandis que l’originaire de la mer blanche se questionnait sur ce que recélait l’île. Sans attendre davantage, la guerrière se dirigea vers l’intérieur de l’île, prête à découvrir les péripéties que le destin lui réservait pour ce jour.

L’avantage lorsque l’on arrive sur une île par les airs, c’est que l’on découvre sa topographie et des points d’intérêt majeurs, certains pouvant être dissimulés par une vaste et dense jungle par exemple. Ainsi savoir se diriger pour atteindre la ville n’allait pas être bien compliqué pour la bilcane. Cette dernière, de par son « moyen de transport » peu conventionnel, avait atterrit dans un coin très peu surveiller par les défenseurs de l’île étant donné qu’il n’était pourvu en rien de moyen d’amarrer un navire. Se dirigeant vers le village qu’elle avait vu depuis la voûte céleste, la demoiselle ailée traversa la contrée à une vitesse importante pour une personne qui marchait. Il fallait dire qu’avec des jambes si longues, du fait de sa taille globale, elle faisait de bien plus grand pas que les autres humains. Régulièrement, la De Lérhane altérait son rythme pour adapter la cadence à celle des personnes avec qui elle était. Néanmoins, aujourd’hui elle était seule. En tout cas pour l’instant. Pénétrant dans les territoires de cette petite cité construite en suivant une seule route toute en longueur qui était bercé de chaque côté par une ligne de façades où le bois semblait prédominer. Les bâtiments étaient espacés les uns des autres de quelques mètres ce qui créait assurément des petites ruelles sombres. La grande majorité d’entre eux possédaient une avancée en bois à leur pied qui était généralement surmonté d’un genre de préau ou d’un balcon supérieur parfois lui-même surmonté de cette égide de planches, une portion de toit qui préservait de la lumière de l’astre solaire. Ayant ainsi rapidement observer les lieux, l’Archange du Typhon lu les écriteaux qui pendaient devant certains bâtiments. Un barbier…Un coiffeur… Une banque… Un saloon… Tiens, pourquoi ne pas se reposer autour d’un bon jus de fruit ? En effet, la blonde aux iris argentées ne supportait pas l’alcool.

Pénétrant dans la salle, ses pupilles firent rapidement le tour de la clientèle. Certains étaient armés. Il y avait un groupe qui portaient des tenues semblant très technologiques là ou de l’autre côté elle repéra Shimura et William qui étaient également armées. Ne pipant mot, arquant son échine pour passer la porte qui n’était pas vraiment à sa taille, comme la quasi-totalité des portes dans le monde, la femme ailée se dirigea vers le comptoir en espérant trouver ce qu’elle cherchait. Cherchant à s’asseoir sur un tabouret de bar archaïque, l’originaire de la mer blanche questionnerait le tenancier.

-Est-ce que vous auriez du jus de goyave ou de mangue ? Sinon donnez moi ce que vous avez en jus de fruit s’il vous plait.

Elle prendrait par la suite le breuvage qu’elle siroterait tranquillement en se tournant pour observer la salle, gardant un œil sur les personnes armés en espérant qu’une bagarre ne se déclenche pas au moment inopportun. En effet, elle aurait eu plaisir à s’entraîner un peu dans un tel événement. Avalant la dernière gorgée de liquide, la guerrière maudite reposerait le contenant sur le comptoir avant de lâcher un soupir de satisfaction.

La tête de l’Archange du Typhon se tourna vers l’homme qui l’interpellait pour lui jeter un regard las et lourd. Ce n’était pas la première fois qu’on l’abordait, même si cela ne faisait pas vraiment tous les jours, et chaque fois cela l’ennuyait un peu plus. L’asexuelle n’était pas vraiment du genre à apprécier les dragueurs. En même temps, en étant dégoutée par toutes les choses qui tenaient au domaine du sexe, les choses qui importaient le plus à la guerrière pour trouver une personne à qui offrir ses sentiments, ce qui n’était pas arrivée depuis qu’elle était né en fait, tenaient plus de l’ordre morale en plus des capacités martiales.

-Si vous vous êtes déplacez jusqu’au comptoir, prenez au moins à boire. Vous ne serez pas venu jusqu’au comptoir pour rien, lâcha-t-elle sans énergie ni colère, avec une lassitude envahissante et récurrente à ce genre de situation.

Est-ce qu’il allait tenter de poursuivre malgré tout ? D’enfoncer le clou pour attraper cette « proie » qui n’étaient en vérité absolument pas intéressé par l’appât. Un soupir quitterait certainement sa bouche lorsque les lèvres de l’inconnu remueraient à nouveau pour répondre et tenter de poursuivre cet échange qui ne menait clairement à rien aux yeux de la bilcane. En fait, il aurait pu attirer son intention et faire naître un brin de gaieté dans le cœur de l’étrangère en lui proposant un duel amical, néanmoins deviner quelque chose comme ça relever de la télépathie. De plus, il risquait d’y avoir de l’action d’ici peu si le commando passait à l’action pour essayer de la capturer. Enfin, la De Lérhane continuerait de refuser les avances tout en commandant une nouvelle fois un breuvage. Un jus multifruit cette fois-ci. La blonde aux iris argentées se tourna vers le reste de la salle de observa la foule. Certains, dont l’hostilité était facilement repérable par une guerrière expérimentée comme elle, semblaient prêt à sauter sur d’autres pour les dépouiller ou leurs faires quelques sévices. Cela concernait l’homme qui se goinfrait et qui accompagnait celui qui avait vainement tenter de la séduire. Si jamais l’animosité croissait et qu’ils se jetaient sur le binôme en profitant de leur supériorité numérique, l’originaire de la mer blanche aurait certainement là de quoi s’activer un peu en testant les capacités des locaux. Elle avait vogué sur tous les océans du monde, traversée Grandline et s’était même engagée sur le Nouveau Monde pour rejoindre une réunion, alors ce n’était pas les habitants d’un village reculé de West Blue qui allaient l’intimider facilement. Est-ce que tous ensemble il formerait un défi assez intéressant ? Ce n’était pas certains mais cela restait à voir.

Ainsi, la fille des cieux commençait à se mettre sur ses gardes, ses sens se mettant en alerte pour être prête à agir et réagir si jamais elle ou d’autres étrangers étaient pris pour cible. La proie facile étant bien ce binôme qui remplissaient leur panse en faisant fi du danger, c’était vers eux que son attention devait demeurer le plus concnetré.

La bilcane observa William du coin de l’œil en fronçant progressivement un sourcil. Ils n’avaient même pas 10.000 berrys ? Malgré le fait qu’un d’eux portaient une belle arme, ce binôme étaient à la rue ? L’Archange du Typhon lâcha un soupir avant de diriger sa main vers sa bourse pour payer le tavernier à la place de l’homme qui avait tenté de la draguer afin de maintenir le calme dans les lieux lorsque tout partit en vrille. La plupart des clients, des locaux à priori, sortirent leurs armes pour mettre les étrangers en joug. Ils travaillaient tous de concert apparemment. La bilcane continua de boire tranquillement, la menace des armes à feu n’étant que peu de chose à ses yeux. Aux vues des déplacements de ces gredins, l’Archange du Typhon pouvait facilement esquiver et elle jugeait que très probablement se transformer partiellement pour faire apparaître les écailles ventrales suffirait à la protéger de balles de piètre qualité. La De Lérhane observa sans prendre part pour l’instant, aucun challenge intéressant ne semblant ressortit de cette configuration. L’originaire de la mer blanche tenta une intervention pour faire cesser le chaos.

-Arrêtez ! Vous perdez votre temps, déclara-t-elle sans être convaincu que cella suffirait.




La guerrière céleste se leva et plongea sa main dans le plancher. Dans l’instant qui suivit une partie du sol de plusieurs mètres carrés de superficie fut soulevé et propulsé en direction des affrontements avant que le corps de la De Lérhane n’entame sa transformation. Le regard de la maudite passa de l’argent à l’or tandis que ses pupilles s’allongèrent verticalement pour devenir plus reptilienne. Ses ailes si blanches devinrent vertes, le plumage aux reflets d’émeraude s’étendant sur son corps pendant que sur la face de celui-ci les écailles ventrales apparaissaient. Un cri bestial reptilien jaillit de la bouche grande ouverte de la bilcane où l’on pouvait admirer de puissante crocs prête à s’enfoncer dans la chair ainsi que la langue bifide qui passait entre eux. Les deux jambes se rassemblèrent pour former une queue qui poussait la longueur de son corps jusqu’à huit mètres. La métamorphose n’avait duré que quelques instants et déjà les ailes immenses de la créature mythologique s’étendaient dans l’espace pour battre avec la puissance des tempêtes. Une bourrasque traversa la pièce avant que le corps immense de la bête ne tourne sur lui-même. L’appendice vint fracasser horizontalement le comptoir qui vola en éclat sous la force surhumaine de la blonde qui était couplé à la puissance physique supplémentaire que lui offrait sa forme hybride. Dressant son corps jusqu’au plafond, ses paroles résonnèrent une nouvelle fois en espérant que cette démonstration de force ait fait concentrer un peu plus l’intention vers elle.

-Arrêtez l’affrontement ou je vous plante tous le crâne dans le sol.

Au royaume de la violence, il fallait se montrer brutal pour que les messages passent. Le regard de la mythologique parcourut toutes les personnes présentes en attente de réponde. Est-ce que le commando serait aussi passé à l’action ou aurait-il reconsidéré leur assaut sur l’originaire de la mer céleste en voyant la chose qu’elle était devenue. Cela susciterait peut-être davantage leur envie, mais se sentait-il prêt à se confronter à une créature qui avait traversé toutes les mers du monde et étaient revenu de la route de tous les périls pour voguer sur les océans cardinaux à la découverte de nouveaux lieux et de nouvelles connaissances ? En tout cas, si c’était le cas, il allait pouvoir découvrir qu’il n’était pas sage de se dresser sur la route de l’Archange du Typhon.

La débâcle fut assez claire pour les pauvres brigands du coin qui semblaient d’une inefficacité assez flagrante, non seulement en ce qui concernait son propre cas mais également au sujet des divers chasseurs de primes qui avaient été réuni sur cette île par le même contrat. Lorsqu’elle devint la cible du trio en armures, la bilcane roula des yeux.

-Je ne sais pas combien de fois ont a dû me dire cela.

Ils n’étaient pas les premiers à vouloir faire de la créature céleste une esclave. Chaque passage à Trader avait toujours été difficile pour cette même raison et c’était sans compter le clan vampire des Báthory qui la pourchassait depuis le jour où elle et Massy Umbra, au prix de la mort de chasseurs de vampires qui les avaient accompagnés par les aléas de la vie dans cette grande expédition de libération ainsi que du sacrifice d’une unité de la Marine ayant lancé un assaut suicide sur le domaine, avaient libérés tout un « élevage » de cette marchandise humaine. La De Lérhane avait traversé toutes les mers, était passé aux portes de la mort de nombreuses fois et avait confronté bon nombre d’opposants, alors de simple menace n’allait certainement la pousser à se laisser capturer. Ils rêvaient à ce sujet. La demoiselle ailée ne sentant pas particulièrement en danger demeura sur ses gardes par habitude et faisait confiance aux reflexes de combattants nés du temps et de l’expérience pour esquiver. La fille des cieux observa le second groupe d’étrangers venir se confronter au premier. Cela généra une certaine forme de surprise chez l’Archange du Typhon qui observa donc l’adversaire qui lui restait. Toisant cette dernière du regard, l’incitant ainsi à ne pas engager le combat et testant sa résistance psychologique pour déterminer si elle était habituée à fait face à des adversaires du même calibre qu’elle et donc déterminer plus ou moins sont niveau. En tout cas, la maudite espérait qu’elle demeurait plus forte que ses compagnons qui ne semblaient pas avoir des capacités martiales pouvant l’inquiéter étant donné ce qu’elle pouvait pour l’instant des deux autres confrontations.

Ces dernières se terminèrent bien rapidement d’ailleurs et l’ennemi restant resta clouée sur place à viser la bilcane qui ne bronchait pas, ne jugeant pas la menace suffisamment tangible pour s’ne inquiéter. Lorsque l’onde se dirigea vers elle, la céleste battit de ses ailes avec force ce qui généra une bourrasque surpuissante dans la direction du « projectile » en emportant au passage les tables et les objets se trouvant sur son chemin. Cela servait pourtant avant tout à se déplacer ce qui avait permit à la De Lérhane de se décaler de cinq ou six mètres sur le côté. Frappant le vide devant elle, l’ancienne révolutionnaire envoya un poing d’air droit en direction de celle qui l’avait prise pour cible afin d’achever le travail que la bourrasque aurait pu entamer. Si jamais cela ne suffisait pas, l’enfant du firmament fondrait sur son adversaire en quelques instants pour enrouler son appendice constricteur autour des jambes de l’ennemi tandis que son poing viendrait frapper sous le menton la combattante alors que deux des ailes iraient à l’impact avec les bras pour empêcher ceux-ci d’agir. Cela devait largement suffire pour quelqu’un de ce niveau. Une fois la courte échauffourée terminé, l’originaire de la mer blanche se tourna vers le binôme.

-Ishtar De Lérhane. Enchanté.

La monstruosité céleste reprit forme humaine tandis que l’un des deux hommes encore debout se présenta à elle. Les présentations fusèrent et l’Archange du Typhon offrit une réponse à Shimura qui avait fait part de son ressenti face à la situation.

-Je ne voyais pas de raison de perdre mon calme. Comparé à une bagarre de taverne sur Shabondy ou une bande de coupe-jarrets qui jaillit d’une rue pour s’en prendre à vous en plein milieu d’une des îles de la fin de la route de tous les périls, ce n’était rien de bien particulier.

Elle pourrait ensuite se tourner vers son comparse afin de lui fournir une réponse également quand celui-ci s’adressa à elle afin de clore des présentations.

-Ce n’est pas grave. J’ai déjà rencontrée des personnes biens pires que vous en la matière mon brave William.

Lorsque des bruits commencèrent à s’élever à l’extérieur, la De Lérhane se demanda si elle devait intervenir, mais ce fut le dragueur du binôme qui décida de s’occuper de cela. D’après ce qu’elle avait pu voir durant la confrontation générale, les habitants n’étaient pas suffisamment forts pour se dresser sur la route de ces deux là ou même des trois hurluberlus en armure, donc pour l’instant elle jugeait qu’il n’avait pas foncièrement besoin. Cependant elle lui adressa la parole pour lui offrir un conseil alors qu’il sortait.

-Veillez à éviter de les tuer. Ce serait préférable.

Shimura s’était tourné alors vers elle pour commencer à la questionner. Un rapide sourire en coin naquit sur les lèvres de la blonde aux iris argentées. C’était l’heure des habituelles explications sur son physique et ses origines. Les anges étaient considérés comme un mythe à l’instar des fruits du démon sur une grande partie des Blues, alors il n’était pas rare qu’elle instruise les civils là où elle passait en leur racontant les contrées d’où elle venait avant de leur faire quelques récits de ses multiples voyages.

-Je viens de Bilca. Une des îles célestes de la mer blanche. Comme cette terminologie l’indique, mon peuple vit dans le ciel. Cela peut paraître fort étonnant, mais il existe là-haut, dans le firmament au-dessus de Grandline, tout un monde de nuages aux consistances diverses : il y a tout une mer qui en est composé et qui a pourtant une consistance similaire à l’eau des océans d’ici-bas ainsi que des îles de nuages tout ce qui a de plus solide où les anges ont dressés leurs villes et où des animaux et végétaux particuliers résident.

L’Archange du Typhon s’attela ensuite à répondre à la seconde question.

-Je dispose d’une malédiction zoan de type mythologique. C’est la classe de fruits la plus rare de ce que l’on raconte de par ce vaste monde. Mais sinon, je disposais bien sûr de capacité personnelle qui se juxtapose à celles que me confère les transformations. Ils s’avèrent en fait que les anges disposent de toutes petites ailettes dans leur dos contrairement à moi qui n’en a pas qu’une paire mais deux. Je suis une anomalie dirons nous et j’imagine que cela ne concerne pas uniquement mes ailes étant donné que ma taille étant supérieur à la moyenne, les anges étant globalement de taille similaire aux humains, et ma force naturelle également. Alors en combinant cela avec la puissance de la musculature du Serpent à Plumes, j’ai de quoi me défendre. Néanmoins, si je suis aussi forte que je le suis aujourd’hui, c’est aussi car je me suis entrainée et battu des années durant, que ce soit quand j’habitais encore dans le ciel ou quand je voguais sur toutes les mers du globe.

Tandis que Shimura posait une dernière question, la guerrière maudite se tourna vers le barman qui émergeait de l’inconscience avant de décrocher une petite bourse contenant une soixantaine de milliers de berrys, autant sous forme de billets que de pièces, pour lui envoyer afin de régler l’addition et payer une partie des réparations que la petite échauffourée avec causé.

-Là haut on dispose que de peu de minerai étant donné que contrairement à une île de terre et de roche là-haut c’est composé de nuages, on ne trouve pas beaucoup de fer ou d’autres métaux au sein de la structure des îles célestes. La différence de composition implique également des minerais très spéciaux différent en composition des métaux naissant dans la roche. Néanmoins, nous disposons quand même d’armes standard comme des épées ou des arcs par exemple. Surtout à Bilca où nous sommes confrontés à des assauts de volatiles géants, nous avons besoin de nous défendre et de chasser. Enfin, ce qui est typique de la mer blanche ce sont les dials, des coquillages célestes aux capacités diverses. Certains enregistrent ce que l’on dit dedans, d’autres lance du feu ou font de la lumière. On en trouve désormais aussi sur les mers bleues, beaucoup ayant été rapporté du firmaments, même si c’est bien là-haut que se trouve leurs origines.

Le chaos régnait, ses doigts de marionnettiste planant au-dessus du village pour manipuler chacun selon une pulsion propre dont l’idée se perdait dans le néant en quelques instants, se dissolvant dans un magma inexistant et tout ce qu’il y a de plus intangible. Les paroles résonnèrent, s’élevant en une complainte rageuse remplit d’un désespoir fatal. Shimura se leva pour se diriger vers le propriétaire du bar qui cédait à ses noirs pensés face au fléau qui s’étendait. Fronçant les sourcils, la bilcane imita bientôt le chasseur de prime, qui venait de lui faire signe de la rejoindre, dans l’optique de rejoindre l’extérieur de comprendre ce qu’il se passait. En effet, les raisons des craintes de tout le monde avaient une origine bien concrète. Cependant, au lieu de paniquer comme tout le monde, le visage de la De Lérhane revêtit une fureur muette, ses traits demeurants inexpressif, son regard noir devenant le vecteur du courroux qui la gagnait instant après instant.

Au milieu des torrents humains, le corps de la céleste demeura impassible durant plusieurs secondes, le temps que les deux chasseurs de primes s’occupent d’un homme prisonnier d’une cage.

-Calmez-vous tous, pesta-t-elle, sans pourtant élever la voix, dans sa colère vers ceux qui avaient pu invoquer une telle chose dans le simple but de ravager ces terres et faire une grande quantité de victime.

C’est ainsi que le corps de la maudite commença à se métamorphoser, revêtant sa forme hybride comme un peu plus tôt. Cette fois-ci l’objectif n’était pas d’affronter les vivants, mais la tempête. Les ailes de l’Archange du Typhon s’étendirent avant de battre une première fois, générant une puissante bourrasque qui allait certainement reverser la grande majorité des personnes présente tandis qu’elle s’élèverait dans le ciel, mètre après mètre. Son corps reptilien s’enroulerait bientôt autour de l’astre du jour, c’est tout du moins l’effet d’optique que l’on pouvait avoir d’en bas. Ses deux iris dorées luisaient au cœur du Soleil avec la même intensité que ce dernier. Puis, ces prunelles incandescentes pulsèrent dans l’invisible, générant une explosion inexistante immatérielle qui se répandit dans l’espace, cognant contre une surface immatérielle parallèle au sol, surface qui accueillit et vit naître une foultitude de nuages n’ayant aucunement été présent auparavant. Dans le même temps que cette apparition d’une mer grisâtre, le froid commença à s’installer, un froid glacial, hivernal voir même polaire qui allait peser sur les habitants mais surtout sur les flammes. Enfin, sous le regard ahurit de certains et certainement de ceux à l’origine du fléau, la colonne enflammée se dissiperaient subitement tandis que la neige tomberait sans qu’il n’y ait plus aucun vent, même une simple brise, dans les environs.

-À moins que quelqu’un ici ne dispose du paramécia de la météo, ce qui m’étonnerait fort vu que cela n’avait rien de naturelle, personne ne peut user de création météorologique meurtrière en ma présence, lâcha-t-elle pour elle-même. Le Serpent à Plumes impose sa volonté climatique à tout une zone et seul quelqu’un disposant d’un pouvoir supérieur en la matière pourra m’empêcher d’annuler les armes de ce genre.

Usant de sa vision thermique, la fille des cieux chercha du regard des silhouettes perdus dans la direction d’où se trouvait la colonne de feu quelques instants auparavant. La guerrière fondit alors tel un aigle sur la zone pour poursuivre ses recherches. Retrouver le commando ne serait pas une tâche ardue pour cette monstruosité volante traversant les airs à tout allure en demeurant très attentive. Dès qu’elle aurait trouvé, elle passerait à l’action. Puisqu’Ishtar était loin d’être un chasseur. L’Archange du Typhon, incarnation de l’empereur des forêts tropicales, était un prédateur.

L’attaque avait été anéantie. Echec complet pour la petite troupe ayant cru pouvoir raser impunément les lieux. Tandis qu’une discussion assez inhabituelle sur un mari qui refusait de venir retrouver sa femme, la demoiselle ailée s’élança en direction du commando dont elle avait repéré la signature thermique. Avançant rapidement, elle observa les filets d’acier qui étaient envoyés dans sa direction, certainement dans le but de la capturer. Les ailes de la bilcane stoppèrent alors leur battement pour que l’Archange du Typhon viennent freiner sa course rapidement. Elle remit ses appendices emplumés en action pour un seul mouvement. Les quatre ailes envoyèrent une bourrasque qui vint percuter les filets et stoppa la course de ces derniers.

-Vous devriez aller à Trader. Ils sont bien plus inventifs sur la manière d’attraper des innocents pour les revendre comme des esclaves, déclara la blonde sans pour autant s’énerver davantage qu’elle l’était déjà. Néanmoins, c’est peut être que vous n’êtes pas suffisamment ingénieux pour cela. En tout cas, vous ne devriez plus avoir l’occasion de sévir avant un petit moment.

Lançant cette provocation dans le vent au cas où la fierté d’un des membres du commando le pousserait à se manifester plutôt que prendre la poudre d’escampette, la De Lérhane reprendrait son vol pour rattraper sans beaucoup de soucis cette bande de malfrat. De toute manière, le Serpent à Plumes était facilement en mesure de rattraper un navire standard. La petite troupe n’aurait donc pas eu le loisir de courir bien longtemps. Les malédictions offraient un certain nombre davantage en fonction des capacités qu’elle offrait. Les zoans volants étaient souvent redoutables en matière de déplacement et échapper aux prédateurs n’étaient pas non plus une mince affaire si l’on ne disposait pas de tactiques ou techniques adéquates. Quand bien même il ne semblait pas y avoir de représentant de la Marine dans les environs, l’originaire de la mer de nuages comptait bien les livrer aux autorités compétentes, même s’il fallait effectuer une traversé en les gardant prisonniers. Rasant finalement le sol, frôlant de ses écailles ventrales les touffes d’herbes, l’ancienne révolutionnaire viendrait faucher les jambes du premier qui se présentait à elle afin de le faire tomber à la renverse. Elle s’occuperait des deux suivants en continuant sa course tout en tournoyant pour envoyer sa queue tel un fout à la rencontre des torses de ces scélérats. Jaugeant la puissance de l’attaque pour ne pas leur exploser la cage thoracique au passage, la blonde aux quatre ailes se servirait de son appendice pour rassembler les corps inconscients du trio avant de les entourer. L’étau se resserrerait alors comme de véritable chaîne afin de bloquer les mouvements possibles avec leurs bras et poitrines.

À partir de là, la monstruosité reptilienne se redirigerait vers le village afin de voir avec les personnes présentes sur place comment gérer le cas de cette bande de joyeux lurons clairement hostiles aux civils. Ce serait l’occasion pour le binôme de chasseurs de primes composés de Shimura et William de faire davantage connaissance avec la grande demoiselle et peut-être de lui poser des questions sur des sujets concernant ce qu’elle avait pu vivre durant ses années de voyages et de batailles.

Il arrivait de régulièrement que des combattants du calibre de la bilcane tombe dans les Blues face à une menace bien inférieure à leurs capacités digne des contrées finales de la première partie de Grandline, celle-là qui était pourtant surnommé Paradise par les forbans du Nouveau Monde qui étaient encore normalement d’un tout autre niveau. Si pour des personnes en quête d’affrontement ce constant pouvait assurément être décevant, dans un certain sens il s’agissait d’une bonne nouvelle en ce qui concernait ceux qui voulait protéger les populations, catégorie dans laquelle la demoiselle ailée rentrait pleinement. Certes il n’y avait pas de challenge, pas d’obstacle à surmonter, pas d’affrontement haletant, mais aspect ennuyant des confrontations était largement compensé par le fait que l’on sauvait des vies, qu’on les préservait de la cruauté de certains. C’est donc une certaine satisfaction qui habitait l’ange qui avait pu empêcher ces rufians de faire trop de dégâts au peuple local. Malheureusement, il y avait malgré tout eu quelques dommages. C’était les dures lois de la réalité : on ne peut tout prévoir ni tout envisager au point d’empêcher des adversaires faibles de notre point de vue de semer la destruction, aussi réactif soyons nous. Lorsqu’elle vit le binôme s’approchait, l’Archange du Typhon demeura sous forme hybride, continuant de ramper sur le sol tout en menant la conversation avec ces deux jeunes hommes qui avaient une large marge de progression qui s’offrait à eux s’ils voulaient devenir de grands guerriers. Ce n’était pas une manière d’insulter les capacités de ces derniers. Bien au contraire, cela voulait dire qu’il avait encore le temps de trouver leur propre voie et la manière d’exploiter et développer leurs forces de manière optimale. La curiosité était certes un vilain défaut, mais elle était source de culture. C’est avec bonne volonté que la zoan mythique répondit à Shimura même s’il se répétait dans les questions. En effet, la blonde en avait parlé durant leur conversation précédente tout comme le sujet des armes utilisés à Bilca. Le chaos de la bataille lui avait peut-être fait oublier cela.

-Cette apparence ci est dû à un fruit du démon, un zoan de type mythologique. Cela veut dire que je prendre l’apparence d’une créature de légende, en l’occurrence le Serpent à Plumes. Grâce à lui, j’ai un contrôle sur la météo ce qui m’a permis de faire disparaître temporairement le vent et stopper l’assaut de ces brigands. En ce qui concerne ma puissance, et bien une partie est bien évidemment issue des avantages que confèrent ma malédiction, mais il y a également le fait que je me bats depuis que j’ai environ huit ans. Durant toute mon adolescence, j’ai affronté les oiseaux qui tyrannise mon île natale. J’ai essuyé défaite sur défaite, mais je continuais à me relever et à réessayer. Même si je perdais encore et toujours, je voyais malgré tout que je progressais. Quand je suis arrivé sur ces mers faites d’eau, ce n’est pas des combats contre d’autres humains que j’ai continués à me renforcer. Il n’y aucun raccourci pour atteindre le sommet, juste un fastidieux chemin qu’il faut braver. Nous commençons tous en bas de cette montagne que l’on tente de gravir après tout, déclara l’ancienne révolutionnaire avant de passer à la question de l’autre chasseur de primes. Pour atteindre la mer blanche, il n’existe que bien peu de solution. Il faut parvenir à s’envoler si haut dans le ciel que l’on découvre cet océan de nuages. J’ai cependant entendu parler d’une rumeur autour d’un geyser marin en mesure de propulser les gens là-haut, mais je dois encore aller confirmer si cette histoire est vraie où nom. Il me semble aussi qu’il existe un lieu qui fait lien entre la terre et le monde d’en haut, mais je ne saurais dire où il se trouve par rapport aux mers bleues.

Rejoindre le firmament n’était pas une tâche aisé et si ces deux hommes partaient dans cette quête ils devaient bien comprendre que nombreux étaient ceux à l’avoir essayer et avaient échoués. Néanmoins d’autres avaient réussi, en témoignait le souvenir qui revint dans l’esprit de la De Lérhane lors de la question suivante.

-Bien sûr, comme il en existe tout un tas de plus faible. C’est comme un peu partout. Des combattants forts et moins forts se cachent aux quatre coins du monde. J’ai connu là-haut des gens qui étaient plus fort que ce que moi je suis aujourd’hui.

Se remémorer même rapidement le terrible affrontement entre Janus Icarus et Rémus fit légèrement la céleste qui essaya de chasser au plus vite ce souvenir qui entraîna l’enlèvement de Sakuga, l’un de ses amis d’enfances et fils de Rémus, et la fin de la naïveté de l’enfance. Ce jour sombre avait marqué son existence d’une pierre blanche.

-Là haut nous avons nos propres animaux et oiseaux. Nous pouvons également faire de l’agriculture même si bien sûr il y a peu en commun entre les espèces de la mer blanche et celle des océans d’eau. C’est de même pour les minerais qui sont très difficile à trouver. La composition de nos armes est donc la majorité du temps très différente de celle que l’on trouve dans ce bas monde.

Enfin vint une demande qui était assez rare, mais moins que certains pourraient le croire venant de personnes aventureuses.

-Oui bien sûr, répondit la bilcane en tendant l’une de ses quatre ailes vers l’épéiste, créant ainsi une séparation entre eux pour que Shimura puisse caresser le plumage et sentir la douceur de ce dernier.

Elle le laisserait profiter quelques instant avant de ramener le membre vers elle. Ils atteignaient la bourgade et l’ancienne révolutionnaire comptait bien connaître l’avis des locaux au sujet de ceux qui avaient répandu la destruction et le chaos parmi eux.

-Cela va dépendre de la décision des habitants à leur sujet, mais s’ils veulent que justice soit faite je les emporterais en effet vers une base marine. Je peux toujours tentez de dire ce que je veux pour leur faire comprendre que les lieux gagneraient en sécurité à être protéger par une base, je ne suis pas certain qu’ils m’écouteront. La Marine doit gérer ses ressources dans la crise mondiale qui se déroule actuellement et ils ne peuvent donc pas quadriller chaque île sous leur protection. Cela ne serait des dépenses astronomiques autant en matériels, vivres, fonds et hommes. Je pense qu’ils font déjà leur maximum avec ce qu’ils ont. Mais vous pouvez également tenter de les convaincre la prochaine fois que vous irez à l’une de leurs bases.

La demande soudaine du jeune chasseur de prime poussa la bilcane à lâché un sourire amusé. On pourrait croire que cela venait grossir son orgueil que l’on vienne ainsi une nouvelle fois demandé à la demoiselle ailée qu’elle rejoigne les rangs d’un groupe. Pourtant, elle était simplement attendrie par le comportement du jeune homme qui avait encore de nombreux progrès à faire s’il voulait être à la hauteur des paroles qu’il prononçait. Beaucoup tentaient d’entamer l’ascension vers le sommet et lâchaient en chemin. D’ailleurs, la De Lérhane était loin d’avoir finit son propre parcours et pouvait tout à fait terminer sa course loin des hauteurs colossales depuis lesquels trônaient les amiraux de la Marine mais, surtout, les quatre Empereurs Pirates du Nouveau Monde.

-Désolé, je dois continuer mon aventure seul. J’ai quelques responsabilités assez lourdes à assumer et je ne ferais que vous apportiez des ennuis assez difficiles à gérer de toute manière. Je me dois de refuser.

C’est alors que la population local se mit à placer la faute sur les trois combattants qui se dressaient devant eux. Assez ironique, mais ce genre de malentendu ou de divergence d’opinion pouvaient avoir lieu de temps à autres. Ils jugeaient que les responsables étaient ceux qui avaient œuvré à arrêter la bande de criminels, grand bien leur fasse. L’originaire de la mer blanche comptait bien prendre son envol en emportant le binôme avec elle quand elle vit l’un des deux chasseurs de primes tenter de raisonner la population, certainement en vain vu le traumatisme dont ils sortaient. Dans ce genre de cas, l’humain aimait avoir un défouloir sous la main, un responsable à blâmer ou quelque chose sur lequel passer ses nerfs. L’Archange du Typhon écoute le petit discours de Shimura qui, comme l’ancienne révolutionnaire l’attendait, ne toucha pas le moins du monde les natifs même si ces paroles étaient vectrices d’une bonté d’âme, peut être naïve, que la demoiselle ailée avait entraperçu dans sa demande quant à la protection de l’île par la Marine. C’est ainsi que les deux camps se mirent en jouent. La bilcane observa la situation aussi posément que possible, retenant son envie de demander d’arrêter qui aurait pu à l’inverse déclencher les hostilités. Les deux chasseurs de primes étaient résolus, mais refuseraient certainement de s’en prendre aux villageois gratuitement. De l’autre côté, les locaux manquaient clairement de confiance en leur capacité de gagner l’affrontement, et c’était un sentiment logique et sage issue de l’instinct de survie propre aux animaux dont les êtres dotés de conscience faisant partie même s’ils se pensaient supérieures en raison de leur intelligence qui était au final un trait d’évolution parmi d’autres. La De Lérhane le sentait, les villageois ne lanceraient pas l’affrontement et le duo Shimura-William comptait avant tout se défendre ce qu’elle lisait dans leurs postures. Finalement, la voix du maire résonna et les chasseurs de primes rangèrent leurs armes sur le champ pour accepter de s’éclipser sans verser la moindre goutte de sang. Une solution résolument morale.

-J’espère que nos chemins se recroiserons également. Shimura, William, que les vents vous portent vers la prospérité.

Sur ses mots, la grande blonde se mit à battre des ailes et gagna la voûte céleste afin de prendre la direction d’une île non loin de là qui serait sa prochaine escale. D’autres rencontres l’y attendraient peut-être.