Dans son bureau, la demoiselle réfléchissait longuement. Enfin longuement ... Tout est relatif. Si elle met plus de cinq secondes à vous répondre, c'est ce qu'on peut qualifier de " long ". Clignant des yeux, elle notait la nervosité de son " camarade " du jour. Entre deux missions, il n'est pas rare qu'elle fasse une partie d'échecs ou de shogi avec qui peut la divertir. Malheureusement, l'être humain est trop simple à lire... D'un simple regard, d'une unique coup d'oeil, elle notait la petite goutte qui coulait sur le front de son adversaire. Cette partie d'échec serait vite réglée et pour cause... Il bluffait. Son début de partie l'avait étonné, promettant un adversaire redoutable, mais au final, il avait juste fait un faux départ. Ce genre de premier coup qui promet, mais au final... pas maîtrisé. Il connait un seul mouvement sur toutes les combinaisons possibles de cette tactique et cela ruine déjà le jeu. Elle soupire et finalement bouge son pion. Cinq coups plus tard, c'est sans surprise qu'elle laisse sa voix lasse retentir dans la pièce décorée d'une façon féerique.

- ... Echec et mat...  

Se redressant en bondissant d'un coup, elle délaissa son " acolyte " comme si on se lassais d'un jouet. Allant à son bureau, elle lu une énième fois le dossier qu'on lui avais confié, doublé d'un autre dossier qui annoncerait sa prochaine mission. Enfin mission... Plutôt celle qu'elle devrait superviser à sa façon. Ayant eu vent de ce qu'elle devrait gérer, elle avait tout prévue comme toujours. Seul un imprévu venait changer sa routine.

-  Cinq... Quatre... Trois... Deux... Un ... Et ...

L'escargophone sonna pile à ce moment. Comme prévu, il avait mit le temps qu'il fallait, démontrant une nature hésitante. Un parasite qu'elle devrait purifier se dit-elle. Enfin... Façon de parler. Décrochant aussitôt, elle écouta la voix de son interlocuteur à l'autre bout du fil.

-  Allons droit au but ! Rendez-vous demain à 18h à la base marine sur l'île d'Ekotsuma. Oh et venez en civil. Votre navire devra s'arrêter à l'île voisine. Vous ferez le reste du trajet via un navire de marchands. Je vous conseil de préparer vite vos affaire, si vous ne voulez pas être en retard, il faut que vous soyez partit d'ici vingt minutes... Un agent vous y attendra pour la suite.

Et sur le coup, elle raccrocha. Simple, net, précis, elle n'aimait pas tergiverser de trop. Surtout avec des genres comme celui-ci. D'après le rapport, il avait besoin d'un " stage " pour apprendre à être tacticien, ou du moins, bien utiliser son cerveau. D'ordinaire, elle était du genre à mépriser ces personnes, mais lui semblait avoir un certain potentiel. Sans doute se disait-elle ça de part ses divers faits d'arme " réussis ", plus le fait d'agir sous la protection - indirecte - d'un Vice Amiral reconnu par certains de ses collègues. Le Nowaki était pas le plus grand tacticien du monde, mais avouons le, son coup de poker à Baltigo avait réussit à retirer la vie à bien des gens ce jour là. Si Arias n'est pas remonté à la surface, c'est grâce à ses connaissances et son sang froif sur le moment.  
Clignant des yeux quelques instants, elle regarda l'heure et quitta son siège uniquement trois heures plus tard. Il fallait déployer l'agent qui se chargerait de cette mission.

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Le jour J avait sonner. Sur l'île d'Ekotsuma, il n'y avait rien de bien intéressant, sauf peut être une certaine banque et divers commerces qui étaient d'une grande importance pour certains. Pour cause, l'information n'est pas connue du grand publique, mais sur cette île, dans cette banque, se trouve le bien d'un Dragon Céleste. Ce dernier avait eu un coup de coeur pour cette île et en guise de " respect " pour cette dernière, il avait laisser à cette banque un bien à lui, d'une valeur bien entendu étonnante, mais surtout à l'importance sentimentale énorme. Autant le dire, les nouvelles qui sont tombées il y a peu sont alarmantes, sans l'être vraiment... Pourquoi ? Car l'affaire en cours serait vite réglée par cet homme.

Assise sur une murette non loin de l'entrée de la base, une demoiselle à la tenue étonnante se tenait là. Battant des jambes dans le vide, elle comptait dans sa tête. L'heure c'est l'heure.. Et dès qu'elle verrait le Seyfried et sa possible clique débarquer, elle regarderait ce dernier. Son unique oeil visible pour le moment se posa sur lui et elle laissa une voix limpide se faire entendre.

???  

Logan Seyfried ! Vous auriez pu arriver par trois fois avec un quart d'heure d'avance... Bien... Suivez moi.

Entrant dans la base étangement vide - ou du moins avec le minimum de marines présents - elle l'emmena dans une salle au sommet du bâtiment. La vue sur l'île était époustouflante et le moins qu'on puisse dire, c'est que le responsable d'ici avait le chic pour se planquer. Île paradisiaque en apparence, peu de conflits... Peut-etre que cela pourrait donner des idées de plan de retraite pour le Seyfried, mais pour l'heure, ils avaient une affaire à régler.

Bieeeeeen... Nous serons idéalement placés pour notre affaire ici bas. Ma supérieure m'a déplacé pour vous apprendre les ficelles du métier. Pour faire simple, il m'a été reporté que votre ciboulot n'était pas si dévellopé qu'on le croirais. Le souci, c'est que si tel est le cas, cela pourrais remettre en doute les capacités d'un certain Vice-Amiral à choisir ses compagnons et vous le comprendrez... Quand il y a une réputation en jeu... On n'aime pas trop salir ces dernières... Du coup, nous sommes ici pour briller. Ou plus précisément vous faire briller.

Jetant de façon douce un dossier, le Seyfried aurait donc à sa disposition un casier d'un certain criminel : Spencer Clyde. Un voleur de renom. Ce dernier avait la fâcheuse manie de voler des banques ou boutiques sans se faire voir, ou du moins pas se faire attraper. Il entre et ressort, point. Ajoutons à cela ses crimes comme des meurtres ou de prises d'otages lors de ses vols... Il commençait à devenir gênant bien que ce soit pas une grande menace. Cependant, ayant là l'occasion de le coincer, c'est donc une occasion idéale pour le Seyfried de briller en ce doux soir qui approche. Tandis qu'il devait sans doute lire, la jeune femme regarda le coucher de soleil qui la rendait gaga. Des étoiles dans les yeux, elle dansait presqur sur place avant de reprendre la parole.

 Du coup... d'après des sources sûres, Spencer Clyde prévoit un nouveau coup. Couillu soit dit en passant, mais un coup quand même et autant le dire, s'il réussit, sa réputation risque de grimper en flèche. Nous avons donc décider de simuler des manoeuvres au large pour faire croire que l'île est vulnérable et le pousser au vice. Le but est bien entendu de le capturer vivant si possible afin de récupérer ses ex larcins.
Des questions ?
Il est censé passer à l'action d'ici une heure et douze minutes... Ce qui laisse aproximativement quarante cins minutes pour réfléchir à un plan, anticiper, et déployer nos troupes en fonction.

 

Le ton était donner. En capturant ce criminel et en démontrant son intellect, le Seyfried redorerait son blason en plus de ne pas ternir celui de son " capitaine ". Du moins, c'est ce que lui faisait croire cette charmante inconnue. Car au fond, seul compte cette mission selon elle.

Billy, membre du Cipher Pol

L’experte tacticienne jeta un regard dénué d’intérêt sur le Seyfried. Son supérieur avait été très clair : elle devait l’évaluer, et si nécessaire le réparer. La mission lui avait été confié en raison de ses liens avec certains hauts dignitaires, particulièrement les Thalassa. Attirer trop l’attention sur le Colonel était un risque inutile à prendre, et ses actions avaient certainement toutes une signification. C’était dans ces cas-là qu’elle aurait aimé pouvoir décrypté un peu mieux, toujours un peu plus les expressions de ceux qu’elle rencontrait. Tout ce qu’elle avait pu obtenir était que cet homme débordait de confiance en lui, à tort ou à raison…

- Je me prénomme Billy, et je fais partie des Cipher Pol. Mon rôle est simplement de vous octroyer les conditions pour réaliser votre évaluation.

Elle n’allait pas faire de lui son égal, cependant elle était capable de l’aider. Convaincue de ce fait, sa motivation était pourtant ailleurs. Elle aurait aimé dénicher le talent propre au Seyfried, et l’amener à évoluer vers de plus hautes strates, si il valait la peine de s’attarder sur son cas. Il ne semblait pas vindicatif, et les provocations excessives qu’elle avait faites n’avaient pas trouvé son public. C’était positif : s’il avait répondu, il aurait été mis en difficulté.

- L’endroit où l’action aura lieu, expliqua la membre du Cipher Pol, est la Banque « Quae Nostra ». Le directeur peut être impliqué dans le coup, puisqu’il est favorable au Gouvernement Mondial.

Elle ne lui avait pas donné tous les éléments qu’il commençait déjà à concocter un plan. Spencer Clyde était un homme qui avait au moins la puissance martiale d’un bon Colonel ou d’un faible Contre-Amiral. Il n’était pas particulièrement intelligent, mais il montrait dans ses casses une certaine dextérité. S’il se mettait dans une situation délicate, il s’en sortait. La banque était bien sûre munie de plusieurs systèmes de sécurités : des codes, des murs renforcés en titane, un système de dalles piégées… Et le coffre du Dragon Céleste était en plus muni d’un système spécial, gardé secret. Il n’y avait pas beaucoup de possibilités, et grâce à la date d’installation et les systèmes en vogues à cette époque, il s’agissait soit d’un Cy-Wolf, soit d’un système qui nécessitait à ce qu’on remplisse une bassine avec du sang, dont la densité était mesurée et qui permettait d’ouvrir la pièce. Ce dernier était certes cruel, mais il avait le mérite de punir la moindre erreur. Si elle y avait pensé, leur adversaire pouvait avoir trouvé l’information d’une manière ou d’une autre… surtout s’il n’opérait pas seul.

- S’il voit qu’il y a des traces d’affrontement sur le chemin, il ne risquera sûrement pas de s’enfoncer, fit la stratège. De plus l’action se déroule dans la banque, et non dans la base.

C’était une précision qu’elle n’avait pas faite en amont. Elle avait cru, à tort de toute évidence, qu’il s’attarderait à poser des questions pour prendre l’état des lieux avant de mettre en place une stratégie. Finalement, elle se décida à lui donner différentes informations. Elle sortit un papier et un stylo dont le système d’éjection de la mine était en forme de panda. Lorsqu’elle appuyait dessus, un couinement en sortant et lui arrachait un sourire.

- La banque est composée de trois sous-sols : le système de traitement des eaux passe à proximité de la base mais est hermétique, et la résistance des murs rend le coffre imprenable de l’extérieur. Il faut donc imaginer qu’il va se rendre dans les entrailles de la banque par un quelconque moyen, voler l’intérieur du coffre et repartir. L’absence de marine peut le pousser à un gain de confiance, cependant elle n’était pas prévue lorsqu’il a dû préparer son plan pour voler les biens du Dragon Céleste… Quant au contenu du coffre, il me semble que c’est une information confidentielle.

Cependant, il n’y avait pas beaucoup de biens qui restaient en dehors de Marijoa : les restes du Siècle Perdu étaient parmi les éléments qui ne restaient qu’à l’extérieur de la Terre Sainte à quelques exceptions près.

- Il n’avait pas accès il y a six mois à des technologies permettant de masquer les communications, donc nous aurons un visuel sur la scène tout du long. Comment devrions-nous procéder pour l’appréhender ?

Il y avait plusieurs options. Les gardes étaient assez faibles dans la banque qui se reposait sur ses systèmes de protection et sur la réputation de la base marine à proximité. Il devait avoir préparé un moyen de s’enfuir rapidement. Quant à l’heure de son passage à l’action, c’était simplement parce qu’il agissait souvent à la même heure. Seul le temps pouvait changer ses habitudes, mais celui-ci était clément en ce jour.

Elle regarda l’homme quitter la pièce et haussa les épaules. Le rapport qu’elle ferait serait bel et bien négatif, cependant il ne s’agissait pas de démonter le Colonel de la marine. Elle relaterait les faits tels qu’ils avaient été dits. Ses yeux se fermèrent tandis que son esprit commença à vaquer dans un monde des plus imaginaires, et elle laissa échapper un vaste soupir. La capture de ce voleur serait une formalité pour elle, et rattraper une erreur du Seyfried aurait été aussi une formalité… Enfin, qu’importe, elle n’avait pas pour but d’en faire un stratège accompli.

Le Den Den Mushi sur son bureau retentit tandis qu’elle fronçait les sourcils. Quelqu’un qui l’appelait à ce moment précis ? Ce n’était pas un hasard, et elle sentait qu’on la surveillait plus qu’elle ne l’aurait voulu.

Billy Green, Vice-Directrice du Cipher Pol 3 & Charlemagne de Bourbon, Dragon Céleste.

- Vice-Directrice du Cipher Pol 3… Vous avez échoué, n’est-ce pas ?
- C’est bien indiscret de votre part de m’appeler à ce moment-là… Charlemagne De Bourbon.

Du fait de leur Directeur dont les bureaux étaient directement à Marijoa, le Cipher Pol chargé d’élever les stratèges du Gouvernement Mondial avait un lien spécial avec les Dragons Célestes. Ils en étaient à la fois les plus proches servants et les plus dévoués… Ce qui n’était pas le cas de Billy Green, l’ancienne Agente d’élite qui avait succédé au défunt Vice-Directeur mort à Enies Lobby.

- Pour me mettre sur l’affaire, vous devez avoir un bien très précieux à cacher…

Et c’était surtout un bien qu’il ne voulait pas montrer aux autres Dragons Célestes. Les plus constantinistes des Dragons Célestes étaient-ils en réalité en train de manigancer quelque chose ? Non, elle ne pouvait pas faire d’hypothèses. Charlemagne se contenta de sourire à l’autre bout du fil. Il avait obtenu l’information que le Seyfried était parti du bureau, et que le test était terminé. Il voulait s’assurer que la mission ne serait pas jetée à l’eau.

- Vous êtes peut-être trop intelligente…

Une balle d’avertissement traversa la vitre et donna des sueurs froides à la Vice-Directrice qui déglutit. Elle était pieds et mains liés, et savait que si elle faisait un faux mouvement, elle risquait d’y passer.

- Je ne faillirai pas à ma réelle mission. L’échec ne fait pas partie de mon vocabulaire, répondit-elle avec hâte.
- Je l’espère.

Il raccrocha, laissant derrière lui une trace d’angoisse dans l’esprit de la jeune femme.