Maître du Dojo du Serpent : Sakura Kenta, Ancien Marufuji Kenta.

- Père m’a fait hériter du dojo, je serai fidèle à ses préceptes, rabâcha la jeune femme qui s’était agenouillée sur le sol face aux deux anciens qui la jaugeaient avec sévérité.

Après la disparition du dernier protecteur de l’île, les quatre maîtres de Dojo avaient été remplacés, et un nouveau souffle s'était installé en six mois. L’héritière du Dojo du Serpent s’était elle-même difficilement remise de cette passation de pouvoir brusque et de tous les changements que ça impliquait. Tout était trop rapide, mais elle voulait faire honneur à son père. Certes, elle n’était pas la plus puissante du dojo, mais les Lames Gardiennes de l’île surpassaient souvent les Maîtres et elle avait le plus de légitimité à diriger ce qui avait été volé autrefois à sa famille.

- Grand-Père, ayez confiance, ferait-elle en observant Marufuji Kenta, l’ancien maître du Dojo du Serpent.

Maître du Dojo du Dragon : Kentaro Yuuji
L’homme à la tête du Dojo du Dragon observait du haut de sa tour d’ivoire les alentours de l’île. Il avait déplacé récemment le bâtiment sur la côte, de sorte à pouvoir contraindre les pirates qui seraient amenés à venir par ici à faire demi-tour, et c’était ce qu’il faisait en compagnie de trois Lames Gardiennes de l’île. Lui-même était surtout présent pour former les futurs talents.

- Amène du sake, ferait-il à l’un de ses élèves qui se précipiterait pour aller en chercher au village.

Maître du Dojo de l'Aigle : Mamoru Dokoji
Le Dojo de l’aigle avait hérité durant ces six derniers mois du plus vieux maître de Dojo de l’île depuis plusieurs décennies. Il avait été l’une des lames de la marine pendant plusieurs décennies, avant de se retirer. Il vivait à présent dans une absence totale de prise en compte de la justice qui faisait se demander si l’aigle n’était pas en réalité un hors-la-loi masqué. Pourtant, la sérénité avec laquelle il abordait les choses était digne d’un grand maître. Du haut de ses cent-trois ans, il avait vécu suffisamment d'événements marquants pour que son avis ne soit plus remis en cause, même s’il ne possédait plus qu’une fraction de ses compétences d’antan, qu’il tentait de transmettre à ses élèves.

C’était le lieu d’apprentissage le plus calme… Et surtout le plus à même d’accueillir des défis en cette période d'accalmie.


Maître du Dojo du Singe : Umenashi Kaoru

- Et donc pourquoi devrais-je vous faire entrer dans le dojo ?
- J’aimerais… Participer à quelques festivités qui vont bientôt avoir lieu.

Le jeune homme avait une prime sur la tête, et c’était contre la politique du dojo du singe de prendre un élève qui pourrait apporter une mauvaise réputation aux leurs… Surtout qu’il était inquiet de connaître la véritable raison qui poussait ce garçon à s’investir dans cette activité risquée.

Spoiler:

Maître du Dojo de l'Aigle : Mamoru Dokoji
Le maître du dojo descendit avec une lenteur mesurée les escaliers de sa demeure, qui faisait aussi office de dojo. Située près de la ville, elle offrait une vue imparable sur la place centrale quelques centaines de mètres plus loin. Il s’installait souvent en hauteur pour profiter du beau temps, quand il était présent. La Commandante de la marine pourrait voir un visage amical qui ne trompait cependant personne : elle avait affaire à quelqu’un qui avait accumulé plus d’expérience dans son petit doigt qu’elle-même dans tout son corps. Pourtant, il était aussi affaibli par le poids des années, même s’il ne refusait jamais un bon petit duel.

- N’ayez crainte, fit-il au vieil homme. Je n’ai pas l’intention de refuser un duel, tant qu’il est présenté avec respect.

C’était le cas de la plupart des maîtres de dojo. L’homme s’approcha de Mia et se mit en position pour la saluer, ordonnant à ses élèves d’apporter du thé vert. Il poserait alors quelques questions à la jeune femme : son parcours, ses aspirations mais aussi si elle désirait en parler son expérience en épée. Une fois qu’elle aurait répondu, et qu’il aurait lui-même fait part de son ancienne appartenance à la marine, il l’inviterait à venir sur le terrain d’entraînement à l’extérieur et à se saisir d'une arme d'entraînement.

Son style était celui d’un aigle : des attaques en piquée qui ne laissaient souvent pas place à la riposte. Il utilisait son arme comme une lance qu’il tenait à demain. Les ouvertures étaient toutes calculées pour que son corps puisse esquiver et profiter des assauts ennemis pour porter des coups affaiblissants. Cela aurait été le cas avec n’importe qui, mais Mia était plus habile physiquement, et s’il pourrait compenser avec son expérience pendant quelques minutes, elle prendrait bien rapidement le dessus.

Maître du Dojo de l'Aigle : Mamoru Dokoji
Ce ne fut pas une surprise pour le Maître du Dojo de l’Aigle de perdre ce combat, et il remercia la jeune femme pour ce combat qu’il avait trouvé très intéressant. C’était aussi didactique pour ses élèves : à chaque défaite, il ne perdait pas, il apprenait. Ses yeux s’étaient enfin tournés vers le vieil homme qui accompagnait la Commandante quand celui-ci applaudit. Sans enthousiasme, les élèves du dojo l’accompagnèrent, et cela ne put qu’arracher un rire amusé au centenaire :

- Nous n’avons pas l’habitude de faire de démonstrations pareilles ici, s’expliqua-t-il avant de se rasseoir en tailleur pour écouter la jeune femme, tout en invitant ses élèves à sortir.

Ce dont elle parlait était intriguant, intéressant. Il se gratta la tête : la politique était loin d’être son domaine d’expertise, et il s’intéressait surtout aux armes. Il savait que la politique de l’île bougeait régulièrement, et c’était plus les citoyens que les maires qu’il fallait convaincre. Depuis les événements qui avaient eu lieu lors du dernier festival, les étrangers étaient devenus moins bien accueillis par la majeure partie de la population. Les maîtres de l’île n’y verraient sûrement pas d’inconvénient tant que ça ne dérangeait pas leurs habitudes mais…

- Nous ne sommes pas incommodés par des changements de régimes. Les maîtres des dojos suivent le courant d’une rivière en constante mutation, et tant qu’un barrage n’est pas posé ils n’ont pas de raison de tenter de le briser. Il vous faut cependant agir prudemment auprès de la population. Acquérir la confiance des habitants est un premier pas difficile à franchir quand l’île vit au dépens des étrangers… Et je crois qu’une occasion se présentera durant votre périple, ajouta-t-il finalement en souriant mystérieusement.

Il n’était qu’un vieux singe à qui on n’apprenait plus à faire la grimace, mais il fut un jour dans la position de l’élève. S’il donnait tout à cette personne, elle n’apprendrait pas. En tout cas, il était au courant de la situation du Dojo du Serpent : si elle allait vers celui-ci, elle pourrait sûrement affronter le nœud du problème et cela se répercuterait dans sa compréhension de l’île. Si elle réussissait, elle brillerait auprès des habitants, et ils accueilleraient sans hostilité la présence de la marine, à condition qu’ils soient modérés.

Le dojo du Singe était l’un des dojos qui avait le plus recruté ces derniers temps. Le recrutement n’était pas le plus difficile, et nombreux étaient ceux qui venaient trouver une nouvelle vie ici, en dehors des lois gouvernementales. Ils n’étaient certes pas primés, mais la limite avec la légalité était quelque chose que la plupart regrettait d’avoir intégré dans leur vie. C’était un lieu de rédemption, et peut-être sous couvert de certaines magouilles la plaque tournante du marché noir de l’île actuellement. Bien sûr, ils essayaient de ne pas se donner mauvaise réputation, et avaient donc un lien avec l’idée de rédemption, peut-être le concept le plus proche du constantinisme défendu par certains.

- Le maître va vous recevoir.

Maître du Dojo du Singe : Umenashi Kaoru
Celui-ci était en train de donner un cours. Le dojo du singe était connu pour son style « simiesque ». Il y avait de larges mouvements qui balayaient de grandes surfaces, un peu désarticulés, un peu déséquilibrés. Imprévisibles. C’était l’un de leurs grands atouts actuellement, puisqu’ils ressemblaient un peu au « style de l’ivrogne » dont Mia pourrait sûrement avoir entendu parler si elle s’était intéressé aux différents styles de combat. Affronter un membre du dojo du singe, c’était accepter le danger, car la lame risquait de tomber n’importe où.

Alors qu’ils entreraient, le maître du dojo du singe les saluerait en s’inclinant légèrement. Il regarderait le vieillard, fronçant les sourcils, puis la Commandante de la marine.

- Je suis Unemashi Kaoru. Je me suis épuisé à l’affrontement, donc si vous souhaitez affronter quelqu’un, affrontez l’un de mes élèves.

Vyvyan, Le Pilote.
Primé à 25.000.000 B.
Celui qui se lèverait portait un masque, et même si sa chevelure bleutée retombait sur ses épaules, et que son torse plat semblait indiquer qu’il s’agissait d’un homme, sa relative petite taille – la même que celle de Mia – donnait l’impression d’avoir affaire à une jeune femme. Il portait une tenue traditionnelle fendue pour laisser des mouvements plus amples au niveau des jambes, et un plastron d’entraînement censé protéger les blessures fatales. Si beaucoup portaient les stigmates des entraînements sur eux, il était le seul à n’avoir aucun bleu sur son corps.

- Je serai votre adversaire, si cela vous convient.

Il ne portait pas une arme ordinaire : dans son dos, un skateboard faisait office de seule arme. A en croire les armes diverses que les autres personnes dans le dojo avaient, il n’était certainement pas le seul à avoir un style singulier : entre la poêle à frire et le parapluie, il semblait bien que toute arme était autorisée dans le dojo du singe.

Vyvyan, Le Pilote.
Primé à 25.000.000 B.
Progressivement, il se rapprochait de son objectif. Cet individu qui avait traversé les monts et les vents, les mers et les champs, se trouvait face au seuil du chemin l’amenant à la récompense, à cette vengeance qui sommeillait depuis la disparition de l’inoubliable et de certains de ses camarades. Devenu assassin traquant le responsable, l’amiral Ghetis Archer, l’homme comptait éradiquer l’entourage du Kurohebi. Sakuga Keigo figurait sur la liste d’après les informations qu’avait obtenu le masqué et son œuvre s’engagerait ainsi d’abord sur l’entourage du Keigo pour remonter petit à petit jusqu’à la source réelle de sa quête. Un sourire amusé se traça sur ses lèvres alors qu’il sentait enfin pouvoir commencer après tous les préparatifs qu’il avait fait avant de se lancer dans cette longue quête. Déployant son skateboard étrange, car il s’agissait à l’origine d’un bouclier en alliage, d’une main, il s’engagea avec son Zephyr Step, sa version du Soru qui lui permettait de laisser une image rémanente derrière lui. Sortant de son accélération en lâchant son arme, ses pieds quittèrent le sol pour venir se poser dessus alors qu’il activait le jet dial. Le vent qui quitta le skateboard viendrait pratiquement à bout portant sur la demoiselle en garde tandis que l’homme qui cachait son identité passerait par-dessus elle grâce à la propulsion. Il finirait alors par faire volteface en envoyant son bouclier particulier droit vers le crâne de son adversaire du jour. Le véloce chercherait ensuite à s’éloigner promptement et se figerai pour observer les résultats de son assaut, les dégâts que cela avait fait ou les esquives que la commandante tentait. Il reviendrait à nouveau à la charge à toute vitesse. Cependant cette fois-ci il chercherait à feindre d’attaquer à gauche pour en réalité passer par la droite et tendre son large skateboard pour faucher Mia au passage avant de s’éloigner à nouveau.

Si la Güttenburg ne trouvait aucun moyen de contrer ou esquiver cette série d’attaques, il lâcherait un soupir, et s’il était parvenu à retourner à sa position initiale, il ferait volteface pour observer le résultat de ce second passage, avec un certain dédain de supériorité dans sa posture. Il était vrai qu’il était au-dessus de lot de tout ceux présent. Enclenchant un nouveau Zephyr Step, Vyvyan recommencerait sa première manœuvre sauf qu’au lieu de s’élever après avoir activer le jet dial, il balancerait de toutes ses forces son skateboard en alliage résistant sur la demoiselle, le récupérant après qu’il est rebondit par l’impact sur elle ou se dirigeant vers lui d’un nouveau Zephyr Step.

Vyvyan, Le Pilote.
Primé à 25.000.000 B.

Le visage de l'assassin se renfrogna lorsque l'importun samouraï vint se mettre sur sa route. Reculant, il n'écouta même pas les palabres du maître de sa cible puisqu'il n'avait qu'un seul objectif : mettre un terme à la vie de cette dernière. Il attaquerait encore et encore, mais Seiryuu parviendrait à parer les assauts. Mais ce ne serait bien entendu pas la seule chose qui se passerait suite à l'entêtement du Pilote. Une voix résonna, se voulant autoritaire.


Maître du Dojo du Singe : Umenashi Kaoru

-Cesse donc ton impétuosité ! Respecte ton adversaire ! ordonnait le maître du dojo qui semblait lui aussi assez gêné par l'impétuosité de celui qui se faisait passer actuellement pour son élève.

Pestant, c'est alors que Vyvyan chercherait à surprendre tout le monde. Lâchant une bombe fumigène tandis que le Umenashi Kaoru s'élançait vers lui pour l'arrêter en personne, l'assassin prit la poudre d'escampette. L'assassinat de Mia avait échoué, mais s'en était pas encore terminé. Alors qu'il quittait l'enceinte du dojo, l'ordre s'éleva.

-Qu'on le ramène au plus vite. Nous devons tiré cette affaire définitivement au clair.

Il se tourna alors vers Seiryuu et Mia et s'inclina modestement.

-Veuillez-nous excusez. Nous ignorions sont intention. Si vous vouliez bien nous excuser, nous aimerions régler ceci en interne. Faite attention à vous.

Les deux invités pourraient quitter les lieux alors que les membres les plus importants du Dojo se réunissaient autour de leur maître.