Le Serpent à Plumes perçait la couche de nuages, se dirigeant petit à petit vers l’île recouverte du monastère de Shizukesa. Sur le ponton en face de la grande porte sur la plage, l’ancienne supérieure décima de la bilcane, que cette dernière avait convaincu de quitter l’ordre du monarque de Merveille avant d’elle-même déserter pour rejoindre les amazones quelques temps avant la grande guerre final contre Centes, attendait patiemment son ancienne élève, l’observant descendre des cieux pour gagner l’île aux prières où Ishtar avait passé de nombreux mois à suivre la formation des moines-guerriers pour elle-même devenir une Wan. La demoiselle ailée reprit sa forme humaine, ou plutôt angélique, en atterrissant, après avoir user de ses ailes pour freiner à l’approche du sol. Se relevant, la maudit aux quatre ailes mesurant trois mètres de haut baissa le regard en direction de l’utilisatrice du karaté des hommes-poissons et maîtresse de la Voie de l’Eau au sein du monastère.

-Salut. Comment ça va ? Alors pourquoi il était si important que je vienne ? Qu’est-ce qu’il se passe ?

Pendant une bonne partie du voyage, la De Lérhane craignait que l’île se soit faite attaqué par de puissants adversaires qui auraient réussi à détruire une bonne partie de l’édifice et annihiler la majorité des moines. Il n’en était rien en vérité puisque depuis les airs la guerrière céleste avait bien vu que le complexe ne souffrait d’aucun écroulement.

-Ça va très bien. Et patience mon amie, il est l’heure pour toi de franchir une étape au sein des Wans. Suis-moi, je vais commencer à t’expliquer.

Surprise, arquant un sourcil, la blonde aux iris argentés suivit son ancienne supérieure tout en l’écoutant d’une oreille attentive. Passant en dessous la porte emprunté le chemin menant au plateau sur lequel se trouvait les constructions, la Carbuncle entama ses explications.

-Tu as déjà entendu parler du fait que le Haut Sage Psyjique est le maître de notre ordre, mais tu ne l’as jamais rencontré n’est-ce pas.

-Tout à fait.

-Et bien il s’avère qu’en vérité si. C’est l’actuelle sage qui ma autorisé à te parler des Wans et à te convaincre de venir t’entraîner ici.

-Quoi ?

-C’est important pour la survie des Wans de ne pas ramener n’importe qui. En général, il faut passer par l’un des quatre maîtres pour avoir une telle autorisation et, si ce maître a des doutes, il peut directement faire appel au psyjique pour juger le « candidat ». C’est ce que j’ai fais pour toi. Mais ce n’est pas le sujet de cette convocation. J’ai raconté aux autres tes différents faits d’armes que tu m’as rapporté par tes appels. Il nous a paru évident que tu dépassais désormais nôtre propre niveau martial. Tes compétences excédant celles de d’Harma, nous nous sommes demandait si nous n’avions pas là une candidate potentiel au poste de future Haut Sage Psyjique.

La bilcane se stoppa, prenant quelques instants pour avaler l’information, demeurant stupéfaite de ce que Yufina lui racontait là.

-Mais… Je n’ai pas la sagesse nécessaire…

-Ishtar… Tu as su m’éclairer sur la haine et le désir de vengeance qui m’habité pour me ramener à la raison et me faire quitter les décimas. Certes, tu n’as peut-être pas l’expérience d’Harma et Jinmu en termes de sagacité ou de méditation, mais cela va venir avec le temps.

-Et… Que dois-je faire ?

-Nous allons te décrire plus en détail les fonctions des psyjiques et leur histoire afin que tu sois au courant de tout si jamais tu accepte d’être soumise aux épreuves. Il est vrai que parmi les Wans, il est rare que nous détaillions tout ceci. Les connaissances profondes sur les psyjiques font partit des choses à savoir pour devenir l’un de nos moines de haut-rang. Bien sûr, tu sais que nous donnons des cours d‘histoire du monastère et que nous parlons de nos fondateurs, mais cela demeure la surface de la vérité.

Cela voulait dire que la fille du firmament allait désormais apprendre de nouvelles choses qui échappait peut-être aux amis qu’elle s’était faite au sein des Wans lorsqu’elle avait entamé la formation deux ans plus tôt.


Les maîtres du feu et de l’air se trouvaient là de chaque côté de la route menant au Temple de l’Incarnation tandis que le reste des Wans et novices observaient la scène sans vraiment savoir ce qui se passait. Plusieurs d’entre eux saluèrent leur camarade ailée en affichant des sourires, clairement content de revoir la De Lérhane venu des îles célestes qui leur avait conté à quoi ressemblait le monde au-dessus de la mer de nuages s’élavant dans les hauteurs cosmiques de Grandline. Jinmu et Xuanzang s’inclinèrent pour saluer dans les règles Ishtar qui le leur rendit avant de continuer à suivre Yufina. Le Kokujin et le Fuyu se placèrent derrière elle et accompagnèrent le duo même s’il avait été convenu que c’était la Carbuncle qui, de par son lien avec l’amazone, parlerait jusqu’à ce qu’ils soient arrivés au passage menant sous l’île.

-Nous allons au temple ? questionna justement l’ancienne révolutionnaire en levant le visage vers la pagode s’élevant dans les airs de l’île aux prières.

-Pas vraiment. Nous t’emmenons à l’étang sous la cour.

C’était un privilège de pouvoir s’y rendre aux yeux de la Kuja. En effet, l’accès était réservé aux moines de haut-rang et ayant atteint une certaine maîtrise spirituelle de leur être. Ce lieu était sacré puisque c’est là que les quatre premiers maîtres élémentaires auraient fondé le monastère et les Wans, basés sur la conception de la spiritualité de celui qui était le premier dirigeant de l’ordre, le tout premier psyjique. C’est au-dessus de ce lieu sacré qu’avait été placé le symbole du ying et du yang au milieu d’un renfoncement dans la cour, afin de rapprocher les moines-guerriers de celui-ci pour effectuer les exercices martiaux en plein air. Le silence planait sur le quatuor qui s’avançait, l’Archage du Typhon n’osant pas le briser davantage. Arrivant dans l’antichambre du Temple de l’Incarnation, la bilcane n’eut aucun mal à reconnaître la silhouette qui se dessinait devant la porte menant au cœur de cet édifice où les moines et maîtres pouvaient se recueillir, chaque étage de la tour représentant une étape de l’ascension psychique, la pointe en or au sommet représentant l’éveil interne, l’atteinte du nirvana ou l’ouverture du troisième œil.


Utilisatrice du haki de l’observation et maîtresse en méditation, Bodhid Harma était actuellement la plus forte des Wans à l’heure actuelle, le Haut Sage Psyjique et Ishtar exclu, ce qui faisait généralement qu’on la considérait comme la maîtresse élémentaire en chef même si en réalité l’harmonie et la cohésion guidait les quatre membres de ce groupe dirigeant le monastère chaque jour de la sainte existence. Son visage recouvert d’un maquillage blanc, comme d’habitude, la guide de la voie de la terre salua à son tour la nouvelle arrivante et tendit le bras en direction d’un des murs de l’antichambre pendant que la demoiselle ailée lui rendait ses salutations.

-Par ici je vous prie.

Arrivé à la paroi, Harma posa sa main sur l’une des pierres, ce qui ouvrit un passage dans le mur qui révéla des escaliers menant dans les profondeurs de l’île. Le quintet s’enfonça donc dans les tréfonds. Les murs rocheux étaient recouverts de mousse et diverses plantes poussaient le long de la pierre, donnant un aspect très sauvage à cette caverne qui était pourtant privé de lumière, ce qui rendait la présence de ces végétaux encore plus mystiques. Les marches de grès étaient cependant nettoyées régulièrement pour que la descente jusqu’au cœur de la grotte ne génère pas d’accident, ce qui expliquait pourquoi celles-ci étaient parfaitement propre. Les lanternes japonaises en papier accrochés à la paroi générés assez de lumière pour permettre de voir. Il ne fallut pas attendre longtemps pour atteindre un couloir menant à la « salle » de l’étang. À mesure qu’elle s’approchait de la pièce sacrée, un certain stress gagna l’esprit de la bilcane qui se demandait comment les choses allaient se passer.

L’étang était au cœur d’un véritable jardin asiatique souterrain. Un petit chemin de galets et de quelques pavés sortait du couloir pour faire le tour de l’étendu d’eau autour duquel poussaient herbes, arbustes, fleurs et autres joyeusetés inspirant la sérénité. Des lanternes en granit peintes en rouge il y a fort longtemps offraient plus de lumière à l’endroit, mais c’était en vérité les rayons sortant d’un trou dans le plafond rocheux qui offrait une lumière orange aux lieux. Cela pouvait sembler étrange étant donné que la cour se trouvant au-dessus ne disposait d’aucun trou. En vérité, il s’agissait d’une pierre luminescente importé d’une île fort lointaine qui permettait cette merveille. Au milieu de l’eau, un petit autel se dressait sur des pierres. L’ambiance était tout à fait magique et les quelques lucioles voletant ici et là rajoutaient du charme au lieu. Les maîtres élémentaires laissaient la De Lérhane découvrirent les lieux avant de l’invité vers une porte massive et sculpté qui se cachait un peu plus loin dans la paroi. Ishtar leva un sourcil étant donné qu’elle n’avait jamais entendu parler d’une autre pièce se trouvant sous terre en dehors de cet étang sacré.

-Derrière cette porte se trouve Artæum, la Chambre des Psyjiques, déclara Jinmu en se remémorant la première fois où il avait pénétré dans celle-ci. C’est là que son entreposé les reliques du monastère.

-Ouvrez-la, proposa Xuanzang à la guerrière céleste qui s’en approcha doucement, posant ses mains sur le bois pour y exercer une pression et faire bouger les battants.

C’est ainsi que l’ancienne révolutionnaire révéla encore des marches qui descendaient jusqu’à la basilique cachée des Wans qu’Ishtar découvrit avec un grand émerveillement. Le sol, les parois et le dôme étaient tous faîtes d’un grès entre l’orange et le beige qui offrait une uniformité de couleur parfaite au décor dans lequel s’inscrivait les statues et les objets ayant appartenu aux différents psyjiques dont le nombre était bien inférieur à celui que s’était imaginé l’originaire de la mer blanche. C’est dans ce véritable temple enfoui que les maîtres élémentaires commencèrent à révéler l’histoire de l’Ordre Psyjique à une bilcane qui suivait avec attention ce qu’ils montraient et disaient.

-Voici l’homme à l’origine des Wans, celui dont les disciples étaient les quatre premiers maîtres élémentaires ayant fait construire le monastère, commença Kokujin Jinmu, chacun des membres du quatuor se chargeant de présenter l’un des psyjiques, en montrant la statue le représentant. J’imagine que tu note la présente d’une grande représentation de cet homme ainsi que d’un buste juste devant lui avec pour différence majeur le symbole sur la poitrine de la statue. C’est tout simplement que comme tu le sais, dans le monde astral spirituel que nous parcourons lorsque nous méditons, qui est concrètement plus ou moins nôtre propre univers mental plus qu’un réseau reliant les âmes, nous revêtons une forme pouvant différer de notre corps physique. Comme l’esprit prime sur le corps, il a été choisi de les représenter d’abord ainsi, puis de faire un buste les représentant physiquement. Enfin, je dis « les » mais à l’origine cet endroit a été conçu comme mausolée pour ce grand homme qu’était Vajrapani, le premier d’entre nous.

-Tu devrais commencer à aborder le principal pour éviter de trop t’éparpiller qu’elle se perde, commenta Xuanzang.

-Tu as raison mon ami. Donc, tout commence il y a plus de cinq cents cinquante ans quand Vajrapani, explorateur parcourant le monde tout en aidant les gens, accepta des disciples. En effet, quatre personnes dans différentes îles et cités, à savoir Illusia à West Blue, Luvneel à North Blue, Kazan Shima à South Blue et Logue Town à East Blue, lui demandèrent s’ils pouvaient l’accompagner. Il accepta et se mit alors à leur faire part de sa vision du monde en plus de ses connaissances sur les îles où ils s’aventuraient. Il les entraîna également au combat pour qu’ils survivent à leur traversée de Grandline tout en expliquant la relation entre le corps et l’esprit afin de pouvoir aborder les arts martiaux sous un angle essentiel, impliquant la maîtrise de soit et de ses mouvements pour perfectionner son style tout en étant en accord avec sa psyché. C’est ainsi que sont née les quatre voies élémentaires des Wans que nous usons aujourd’hui, chacune s’avérant être l’interprétation et le fruit des enseignements de Vajrapani par l’un de ses disciples. Pour recueillir toutes les pensées et paroles de leur maître, ils ont commencé à écrire un livre qui se passe depuis lors de psyjique en psyjique et qui permet à chacun d’eux de venir enrichir de sa sagesse et ses connaissances l’héritage laissé aux futurs Hauts Sages. À l’origine cela permettait aussi de guider les Wans d’après les écrits relatant la philosophie de Vajrapani, mais la compréhension de ces caractères s’est perdue au fil du temps. Il s’avère que l’ultime épreuve pour devenir Psyjique et de réussir à décoder le livre pour poursuivre sa rédaction.

Bien sûr, pour vérifier qu’il n’y avait aucun mensonge sur la traduction, les maîtres étaient les seuls à savoir que les précédents Hauts Sages avaient chacun traduit dans le langage courant les trois premières pages qu’ils avaient rédigés ce qui servait à vérifier que le candidat avait bien traduit. Ces documents demeuraient cachés dans cette salle. Cela conduisait les maîtres à ne pas demander aux psyjiques d’entreprendre la traduction complète de l’ouvrage afin de pouvoir continuer à s’assurer qu’un imposteur n’intègre pas les incarnations de l’ordre.

-Mais… Comment peut-on traduire sans avoir de source ? s’interrogea l’Archange du Typhon assez perplexe.

-Les âmes des psyjiques sont liés entre elle à travers le temps. Si jamais tu es véritablement l’une d’entre eux, cela t’apparaîtra un jour ou l’autre et tu parviendras à décoder ce langage. C’est du moins ce que nous ont enseignés nos prédécesseurs et ce que nous enseigneront à nos successeurs. Pour finir, Vajrapani finit par mourir de maladie sur cette île. Si l’on considère l’étang comme le lieu où a été fondé le monastère c’est simplement car c’est à cette endroit que l’homme à l’origine de tout ceci a rejoint l’au-delà et où, autour de la dépouille de leur professeur, les quatre premiers Wans ont juré de faire perdurer l’enseignement de Vajrapani ce qui a conduit à la construction de tout l’édifice au-dessus de la grotte où il est mort et où a été construit son tombeau, c’est-à-dire ici, l’Artæum, termina le vieillard en tournant son regard vers le socle de la grande statue qui s’avérait être le cercueil de pierre de cet homme d’un autre temps.

-Andoral Ameridan était l’un des disciples du premier maître du vent, reprit Xuanzang tout en montrant la statue de la forme spirituelle méditative de l’homme aux oreilles pointus ainsi que son buste de pierre à côté desquels il s’était placé pour prendre la suite de son confrère du feu. Les quatre fondateurs du monastère virent rapidement en lui le miroir de leur ancien professeur tant et si bien qu’il fut finalement admis qu’Andoral était la réincarnation de Vajrapani. Il est difficile de dire si c’est vrai ou s’il faut considère le lien spirituel, voir psychique, pour ne pas psyjique, entre les différentes incarnations de l’ordre est d’une autre nature que le partage d’une même âme étant donné les variations qu’il y a eu dans les personnalités de ses différents représentant. En tout cas, il est rapidement venu à l’esprit des fondateurs vieillissant qu’après leur trépas c’était au Ameridan de prendre la tête du monastère avec, pour le seconder, les quatre moines-guerriers ayant le mieux comprit les voies de leur maître principal. Cela conduisit à la création effective de l’Ordre Psyjique dont Andoral était la seconde incarnation. Le terme a été choisit d’après la lecture du livre dont Jinmu t’as parler, puisque psyjique serait un terme signifiant ce qui a rapport à l’âme, le spirituel, la psyché, le mental, tout cela. Enfin, c’est plutôt la façon de le prononcer puisque nous ignorons de quel symbole il s’agit.

-En considérant que le mot n’ait pas été modifié au cours des siècles aussi, rappela Harma en caressant délicatement le sceptre qui était posé en artefact principal sur l'autel de pierre dédié à cet homme, chacun des Hauts Sages en disposant d'un, où été posés toutes les reliques le concernant.

-Andoral fut un homme sage qui guida avec bienveillance les Wans en leur ouvrant l’esprit sur les réalités physiques comme abstraites du monde. Il usait toujours de l’esprit et des mots pour venir à bout de ses adversaires alors qu’il avait une maîtrise exceptionnelle des bâtons qui devenaient plus dangereux que des lances entre ses mains. C’est notamment lui qui permit de perfectionner les styles martiaux usant d’armes au sein des Wans étant donner que Vajrapani n’utilisait que son corps pour se battre. C’est aussi pour cette tendance à affronter l’ennemi avec la pensée et non avec la violence que son fameux sceptre est représenté comme une lance façonnée de mots sous sa forme spirituelle. Il est en tout cas indéniable qu’Andoral rendit le savoir des Wans plus accessible et ramena ainsi davantage de novices au monastère qui n’aurait à priori pas survécu si seulement les nouveaux maîtres l’avaient dirigé étant donné qu’ils n’étaient pas préparés à enseigner et trouver de nouveaux disciples. C’est grâce au Ameridan qu’aujourd’hui l’éducation est enseignée au Wans confirmés pour leur permettre à leur tour de former des apprentis et novices et ainsi que les futurs maîtres sache comment dispenser le savoir qu’ils possèdent. Ainsi, à sa mort, les Wans étaient prêt à vivre sans psyjique pour les guider, même si Andoral avait laissé des informations sur comment déterminer qu’une personne pouvait être une des incarnations au cas où le monastère en aurait à nouveau besoin.

-Ce qui nous amène prêt de deux cents ans plus tard avec cette homme, déclara Harma en montrant la statue d’un homme assis en t-shirt avec un petit bouc et priant tout en étant assis dans la position du lotus tandis que son buste indiquait une barbe, une moustache et des cheveux beaucoup plus présents.

-Alors que le monastère sombrait petit à petit dans l’oubli, que la pensée ancienne transmise depuis des décennies commençait à être corrompue, détournée, pour asservir des caprices de certains maîtres mal-choisit, manipulateurs, fourbes et avides de pouvoir, Sutra se présenta à l’île aux prières pour recevoir la formation dont son grand père lui avait dit tant de bien. Surpris des changements qu’avait subi l’enseignement des Wans, Sutra se mit à protester et demanda aux maîtres élémentaires au pouvoir de revenir à la raison pour revenir à la sagesse des anciens perdus dans les palabres de serpent de ces agents du chaos qui détournaient les novices du bien pour les transformés en personnes sans scrupules et égoïstes faisant ce qu’ils avaient envie de faire en se moquant complétement des conséquences tout en se faisant payer pour les formations. Avec le soutien de Wans de haut rang ne se retrouvant pas dans le mirage des maîtres, Sutra mena une rébellion en dépit de l’exclusion qu’il avait subi pour avoir protesté contre ce changement absolument pas positif. Ses paroles auraient été les suivantes : « L’évolution est nécessaire. Certes il ne faut pas demeurer tourné vers le passé, mais se complaire dans une transformation nuisible amène finalement à la régression et non au progrès. Il ne faut juste avancer, il faut le faire avec raison. » Suite à ces propos emplis de sagesse, les anciens ayant suivi Sutra et qui allait devenir les « Maîtres du Renouveau » soumirent ce dernier aux épreuves. Il leur apparut très clairement que le sage était une nouvelle incarnation psyjique venu sauver le monastère de la déchéance qui le menaçait afin de remettre les Wans sur le chemin de la vérité.

-Il est difficile de dire qui fut le plus jeune à être devenu Haut Sage entre Andoral et Sutra car nous disposons que d’approximation et non d’âge avéré vu que cela remonte à des époques assez lointaines. Ils devinrent tous deux physiques entre vingt et vingt-cinq ans. De manière général de toute façon, les psyjiques se révèlent en être très rapidement après avoir rejoins le monastère. Il n’y a eu aucun cas où une personne est devenue Haut Sage au terme de plus d’une décennie en tant que Wan. Les différentes incarnations se sont toutes montrés doués de manière fulgurante, à la fois par l’esprit et par le corps. Cela est un argument en plus allant dans le sens où tu pourrais en être une Ishtar, commenta Yufina.

-Pour le reste de la vie de Sutra, il se contenta de restaurer les anciennes traditions et de faire évoluer les rites pour les améliorer sans en perdre l’essence, respectant de ce fait les paroles qu’il eut à l’encontre des maîtres déchus, repris la Bodhid. Il a également énormément fait évoluer l’étude de la psyché et de la méditation pour les Wans. Le mythe veut même qu’il passa les dix dernières années de sa vie en position du lotus à médité quasiment en permanence. Si ce n’est pas avéré, il est vrai qu’il consacrait la majorité de ses journées à cette tâche et qu’il aurait trépassé dans cette position au dernier étage du Temple de l’Incarnation sur ce coussin, conclut-elle en tapotant la relique.

-Nous en arrivons à la dernière incarnation en date puisque c’est la plus récente et qu’elle est toujours en vie, vivant en ermite sur une île de Grandline lorsqu’elle ne parcourt pas les mers, déclara l’ancienne supérieure décima de la bilcane en s’approchant de la statue à la chevelure et aux poings représentant du feu. La toute première femme s’étant avéré être une psyjique il y a moins d’une décennie. Son passé sombre trouve ses racines à Himitsu Shima et à sa salle de combat. Lorsqu’elle a débarqué ici, c’était une demoiselle colérique certaine de sa force qui ne semblait pas mérité nôtre intérêt au premier abord… Enfin, je dis notre mais à l’époque je n’étais pas encore maîtresse de l’eau. Il s’avéra cependant qu’elle déployait déjà des capacités martiales exceptionnelles liés à sa vie passé entièrement tourner vers le combat. De plus, au fur et à mesure de son séjour, elle se montra d’une profondeur de pensée surprenante qui m’avait marqué tout en arrivant progressivement à se canaliser. C’est pour cela que c’est moi qui t’en parle, puisque contrairement à mes camarades ci-présents je peux te dire que dans les dortoirs Rébéna nous avait fortement surpris de par ses conseils avisés. Elle demeurait toujours brutale dans son approche et très tranché, considérant que c’était à nous de nous en sortir par nos propres moyens, mais il n’en demeurait pas moins qu’elle avait souvent raison et que ce qu’elle disait était utile pour nous faire avancer. Mes confrères d’aujourd’hui le remarquèrent également, mais un peu plus tard grâce notamment aux dires de certains novices.

-Je m’en souviens très bien, murmura le vieil homme de la voie du feu.

-Rébéna avala à une vitesse prodigieuse l’enseignement martial des maîtres au point de tous les surpasser et ceux de loin, pouvant également enrichir les techniques de sa maîtrise des hakis, expliqua Harma qui usait de celui de l’observation. De ce fait, elle porta encore plus loin la maîtrise de nos arts de combat, les faisant évoluer en basculant dans le camp des enseignants pour instruire les autres Wans. Si Vajrapani était là pour poser les bases, Andoral pour faire perdurer le monastère par la capacité à enseigné, Sutra pour nous replacer sur le bon chemin tout en faisant évolué le côté spirituel des Wans qui stagnait depuis bien trop longtemps alors il nous est apparu que Rébéna était là pour faire avancer le côté physique des moines-guerriers puisque nos arts martiaux avaient cessés de progresser pour devenir une pâle copie d’eux-mêmes. Nous l’avons donc confrontée aux épreuves et elle est devenu la quatrième des Wans. Si tu ne vois pas de buste ici c’est bien évidemment puisqu’elle n’est pas encore morte et que c’est à ce moment qu’il est réalisé. Lorsque Yufina s’est mise à penser que tu pouvais être également un Haut Sage, j’étais au départ contre puisque je ne voyais pas pourquoi deux psyjiques combattantes nous seraient envoyés dans une même période temporelle, mais je crains que cela puisse en vérité annoncé un cataclysme à venir et où nous aurions besoin de vous deux pour empêcher l’héritage des Wans, l’héritage de Vajrapani, de sombrer dans l’oubli.

Cela faisait beaucoup d’informations. Tout ce savoir historique qui submergeait son esprit était difficile à ingurgité, mais la demoiselle ailée pensait avoir retenu l’essentiel.

-Il est essentiel pour un candidat de connaître l’histoire précise de l’Ordre Psyjique pour bien être au courant des enjeux et des responsabilités qui pèseront sur lui par la suite.

La De Lérhane resta là plongé dans ses pensées, cherchant à remettre les choses dans l’ordre, à comprendre parfaitement la situation. Les secondes défilèrent sans que l’ancienne révolutionnaire ne bouge. Les maîtres savaient que tout ceci était important et qu’il ne servait à rien de presser la bilcane qui venait d’être bombardé de tout un tas d’informations importantes et qui pèseraient peut-être sur son futur. Finalement, le visage tourné vers les quatre statues, elle offrit à ses professeurs une réponse à une question qui planait tel un spectre sous l’ensemble du récit qui lui avait été conté aujourd’hui, à savoir si elle était prête à devenir l’une de ces personnes devant pousser les Wans plus loin.

-Qu’est ce je dois faire ?

Le visage de la Carbuncle se recouvrit d’un sourire. Les épreuves elle-même ne lui serait pas révélé. Ses choix, ses décisions, ses actions seraient observées et indiqueraient si elle a réussi sans le savoir tel ou tel test.

-Nous allons te dire comment trouver l’île où se terre Rébéna. Il faut encore que tu la convainques et pour cela il va falloir que tu maîtrise le savoir que contient le livre de l’Ordre et qu’elle va t’enseigner, c’est tout du moins ce qu’elle nous a dit. « Pour préparer l’avenir, il faut avoir compris le passé » sont ses propres mots.

-Soit… déclara la De Lérhane avec un visage on ne peut plus sérieux, prête à franchir une étape dans sa vie de combattante en se confrontant à cette guerrière accomplie à l’origine de l’évolution des styles de combat du monastère.