Les premières lueurs du soleil apparurent à l’horizon, naissance d’une aube qui se transformerait par la suite en aurore, pourfendant les ténèbres nocturnes pour imposait la journée nouvelle qui s’offrait au monde. C’est à ce moment là que la grande demoiselle c’était lever. Faisant rapidement le tour de la pièce du regard pour voir si quelqu’un d’autre était déjà debout. En raison des événements de la nuit précédente, la demoiselle ailée préféra éviter de rallonger son sommeil qui lui aurait pourtant était extrêmement bénéfique afin d’aller se vider l’esprit. Se levant tranquillement, l’Archange du Typhon se réveilla progressivement en rangeant le lit improvisé qu’elle et la femme de Nils avaient fait quelques heures auparavant pour permettre à la grande demoiselle de trois mètres de hauteur d’avoir un coin confortable pour dormir. La femme ailée avait donc passé une bien meilleure nuit que les fois où elle dormait dans des lits dont au moins cinquante centimètres de ses jambes dépassaient et où elle devait donc prendre des positions un peu étranges, car les quatre ailes dans son dos étaient également assez gênantes puisqu’il était assez complexe pour l’ancienne révolutionnaire de s’endormir sur le dos. S’étirant alors, la bilcane se dirigea vers la porte d’entrée et sortit à l’extérieure en s’abaissant pour passer dans l’encadrement de la porte. L’air frais du matin vint caresser sa peau, déclenchant durant quelques premiers instants un frisson au sein même de son échine. Néanmoins, la De Lérhane s’y habitua assez rapidement et s’installa à quelques mètres de la maisonnée pour se mettre en position du lotus face aux lueurs annonçant l’apparition prochaine de l’astre du jour.  Faisant le vide dans son esprit, la céleste commença une séance de méditation matinale afin d’effacer de son âme les tourments qui pouvaient s’y infiltrer à cause des événements troublant de la nuit au cirque.

C’est ainsi que l’angélique passa plusieurs minutes, peut-être une dizaine ou deux, en plein air, apaisée, sereine. Un bruit s’immisça alors dans l’harmonie de ses pensées, l’arrachant à la sérénité pour la ramener à la réalité. Ce bruit métallique, c’était la casserole du Gratz qui avaient percuté le sol. Se levant, la blonde aux iris argentées s’en retourna à la demeure familiale et fermière, repassant l’encadrement de la porte dans l’autre-sens en s’abaissant de la même manière qu’elle l’avait fait précédemment. Cherchant l’origine du bruit, l’ancienne révolutionnaire finit par se diriger vers la cuisine où elle pourrait elle-même prendre un petit déjeuner pour se sustenter. C’est à ce moment là qu’elle découvrit Nils, celui-là même qui avait ingurgité un fruit du démon quelques heures auparavant et que l’originaire de la mer blanche avait eu les plus grandes difficultés à gérer, qui faisait quelques examens sur lui-même, entamant la préparation d’une prise de sang. Se souvenait-il au moins de la malédiction qui s’était imposer à lui alors qu’il croyait que la bilcane était venu spécifiquement pour s’emparer de ce trésor que le docteur conservait depuis de nombreuses années.

-Bonjour Nils. Comment allez-vous ? questionna ainsi la zoan mythique en se mettant à la recherche de jus d’orange pour bien commencer la journée avec un bon apport de vitamines. Vous avez bien dormi après cette soirée mouvementés ? ajouta-t-elle en espérant que le vieillard avait eu la chance de trouver le repos en dépit de la crise qui l’avait animé et pousser à déambuler dans les champs en produisant une certaine quantité de substance nuisibles et corrosive via le pouvoir qu’il avait acquis en avalant une partie du fruit du démon.

Les rayons traversaient le verre tandis que la paisible matinée s’entamait sous des auspices sereins. La réponse qu’offrit Nils rassura la De Lérhane qui craignait que ce dernier ne finisse par faire une nouvelle crise et l’Archange du Typhon n’avait guère envie de finir par faire du mal au pauvre homme juste pour le rendre inconscient et le préserver lui et son entourage des effets de sa propre malédiction tout fraichement acquise. L’ancienne révolutionnaire n’était bien évidemment pas consciente des tourments et des pensées qui arpentés l’esprit du docteur quand bien même ce dernier avait déjà fait preuve de quelques extravagances depuis que les deux se connaissaient.

-Votre femme et moi avons improviser de quoi me permettre de dormir et ce n’était pas très désagréable je dois l’avouer. Encore merci à vous deux de m’avoir accepter sous votre toit.

Sifflotant, l’angélique s’assaillit à la table et réfléchissait à ce qu’elle pouvait bien dire pour mettre au clair à la situation sans que cela ne dégénère, que le Gratz puis un minimum contrôler son pouvoir et ne pas laisser ce dernier prendre le dessus sur la volonté de son hôte. Car c’était ça en réalité, les corps n’étaient que les vaisseaux de ces malédictions qui patientaient en attendant une nouvelle occasion de s’incarner au sein d’un hôte. En tout cas, la bilcane n’avait pas vraiment l’intention de filer et abandonner le couple à ses tâches quotidiennes. Non, loin de là. Elle désirait partager leur vie encore quelques jours ou au moins quelques heures. Même si divers évènements malheureux s’étaient déroulés alors qu’elle était en leur compagnie, la zoan mythique ne comptaient pas se décourager pour ce genre de choses que la demoiselle ailée était en mesure de plus ou moins géré. De plus, elle devait vérifier que l’homme était en mesure d’avoir un certain contrôle sur ses nouvelles capacités pour ne pas mettre en danger toute sa famille.

-Oh ce serait avec plaisir, répondit positivement l’immense blonde aux iris argentées à son interlocuteur.

Observant rapidement le garrot sur la table, la fille des cieux se questionna sur sa présence mais décida de ne pas y porter plus de secondes d’attention. Si le docteur avait plutôt envie de fuir le sujet, l’originaire de la mer blanche se devait de le mettre sur la table et de discuter clairement de cela avec le Gratz. Être maudit n’était pas forcément une partie de plaisir ou un avantage quand on laissait le pouvoir déborder et il fallait qu’Ishtar mette la situation au clair avec le papy sans que celui-ci ne s’emporte comme la veille à courir dans les champs en produisant massivement une substance encore indéterminée.

-Vous savez… Il va falloir que l’on aborde le sujet… Vous souvenez-vous de ce que je vous ai dit hier sur les malédiction ? commença doucement l’Archange du Typhon. Et est-ce que vous vous rappelez de tout ce qu’il c’est passé par la suite ?

Attentive, sur ses gardes, la De Lérhane se tenait prête à intervenir, à se lever en vitesse et à voler au secours du vieillard si jamais ce dernier laisser la vérité l’assaillir dans un nouveau tonnerre d’incompréhension et de refus de la réalité qui s’imposait en mensonge dans son esprit. Au moins, son comportement jusqu’à maintenant semblait induire qu’il ne pensait plus que l’ancienne révolutionnaire voulait du mal à sa famille, à moins qu’il cachait son jeu jusque là mais la demoiselle ailée ne pensait pas sérieusement que c’était le cas. Ainsi, profitant que tous les autres résidents de la maisonnée en soient encore aux prises avec la torpeur et le sommeil, la bilcane voulait découvrir qu’elle serait la réaction du vieil homme face à la réalité et s’il était désormais en mesure de se contenir.

Une certaine lassitude émergea suite à la réponse de l’ancêtre. Elle allait donc devoir reprendre à zéro ses explications et essayer une nouvelle fois d’évoquer l’essentiel, puisqu’il fallait fournir les clés de compréhension et les informations vitales à la vie d’un maudit, sans trop s’éparpiller. Laissant sa tête baller en arrière, la De Lérhane entreprit donc de recommencer un récapitulatif de tout ceci de manière presque encyclopédique avec tous ce qu’elle avait amassé comme renseignements au fil des années.

-« Une fois, j'ai entendu dire que les Fruits du Démon sont les incarnations des démons des mers. Si tu en manges un, tu gagneras une capacité spéciale, mais tu ne pourras plus jamais nager. » Ainsi sont nés les mots qui définisse pour les néophytes les fruits du démon, ces fruits légendaires qui donnent diverses aptitudes et capacités à ceux qui les ont mangés. La capacité acquise dépend du fruit et de son type. Le principal défaut des Fruits du Démon est qu'ils font porter sur leur utilisateur la malédiction des mers et des océans : une personne ayant mangé un Fruit du Démon ne peut pas nager dans la mer puisqu’elle va couler comme une enclume et perdre ses forces au contact de l'eau ou du Granit Marin, un minéral utilisé par la Marine qui dégage la même énergie que la mer. Il n'y a qu'un seul exemplaire pour chaque fruit, donc il n'existe pas deux fruits identiques. Lorsque le porteur d’une malédiction meurt, le fruit du démon réapparait alors quelque part dans le monde. N'importe quel type d'eau affecte les possesseurs de fruits du Démon : eau de mer, eau potable, eau pure, pluie, etc. Le facteur important est l'immersion : plus un possesseur de fruit du démon est immergé dans l'eau, plus il perd ses forces. Par exemple, s'il est immergé complètement, il perd toutes ses forces alors que s'il est immergé à moitié, il ne perd que la moitié de sa force. Si l'utilisateur ne touche pas l'eau, il ne sera pas affecté, même s'il est totalement immergé.

La demoiselle marqua une pause pour faire un signe de la tête afin de remercier son hôte de lui offrir ce breuvage.

-Les Fruits du Démon sont reconnaissables aux spirales qui couvrent leur surface et leur pouvoir s’acquiert à la première bouché de celui-ci, le reste n’offrant aucun don. De plus, ils sont réputés pour avoir un goût affreux forçant de nombreuses personnes à vomir après en avoir ingurgité un morceau. On range les fruits en trois types différents. Les Zoans offre la possibilité de se transformer en animal ou en forme hybride entre animal et humain. Les Logias accorde le pouvoir de prendre la forme d'un élément naturel, de le produire et le contrôler à volonté. Enfin, les Paramecias sont une classe de Fruits du Démon qui donne aux utilisateurs un pouvoir "surhumain" qui peut affecter le corps, manipuler l'environnement ou produire une substance quelconque… Ou plus grossièrement ce qui ne rentre pas dans les deux autres catégories. Si les logias sont généralement considérés comme les plus puissants, les zoans et les paramécias disposent de quelques classes spécifiques. On trouve des zoans antiques, qui permettent de se transformer en bête préhistorique, et des zoans mythiques, permettant de se métamorphoser en créature légendaire comme moi. Du côté des paramécias, certains parlent de paramécias corporelles modifiant le corps de l’utilisateur, les paramécias manipulateurs permettant d’agir sur l’environnement ou encore les paramécias productifs permettant de générer une matière à l’infini, ce qui semble être vôtre cas avec la substance dangereuse que vous avez produit hier soir…

Cela faisait beaucoup à intégrer et la De Lérhane s’arrêta là, se demandant si le vieillard aurait des questions.

Ishtar guettait les réactions de son interlocuteur. L’ayant déjà observé depuis qu’elle était ici, elle se doutait que ce flot d’informations aurait un impact. Activerait-il son nouveau pouvoir par terreur de ce qu’il lui arrivait comme la veille ? S’enfoncerait-il dans une prison de mutisme pour faire le point ? Arriverait-il à saisir le principal de ce qu’elle avait expliqué ? La De Lérhane devait rester à l’affut, surtout à cause de la possibilité que le Gratz ne dérape et déploie sa substance contre sa propre volonté, cas dans lequel elle devait intervenir sans sourciller pour limiter les dégâts. Cependant, quand la fille émergea de sa torpeur et se rappela à la conscience de son grand père, l’ancienne révolutionnaire s’aperçu que le vieil homme ne pouvait plus s’exprimer, pris au piège par une réalité difficile à accepter à son âge avancé. Comprenant le souhait de Nils, la bilcane commença à se lever, mais la femme du papy prit le relai bien avant que la blonde aux quatre ailes n’ait l’occasion d’aller s’occuper de Ginny. Sa rasseyant alors directement, la maudite mythologique attendit que le corps du Gratz retrouve une certaine sérénité avant de commencer à chercher les mots pour répondre à la question émise par le vieillard à la longue barbe blanche. Sa main vint se poser sur son avant-bras et effectua un mouvement de va et viens lent, une légère caresse qui laissait en réalité transparaître sa gêne et son hésitation à dévoiler la vérité. Finalement, après un soupir semblable à celui de délivrance du docteur, mais avec un concentré de compassion en plus, la demoiselle ailée répondit.

-À ma connaissance, le seul moyen de se débarrasser de cette malédiction est de mourir… Le fruit du démon réapparait alors quelque part dans le monde et une autre personne peut alors s’approprier ses pouvoirs. Je ne sais pas exactement comment cela fonctionne, mais malheureusement c’est la réalité. Néanmoins, une rumeur raconte qu’il existerait une malédiction qui permettrait d’annuler les malédictions des autres, mais je n’ai aucune preuve que ce ne soit rien de plus qu’une rumeur. Cela fait des années que je traverse le monde et je n’ai jamais entendu autre chose que des variations du même mythe urbain à ce sujet. Je suis désolé, il va falloir que vous réussissiez à vivre avec. Pour ne pas mettre les votre en danger, il faut que vous appreniez à contrôler vos nouvelles capacités.

Elle marqua un temps de pause pour que Nils encaisse la vérité, puis elle enchaîna pour l’empêcher de faire une proposition qui serait selon elle assez bête.

-Je vous le dis comme je le pense, si jamais il vous vient à l’esprit de quitter votre famille pour les mettre à l’abris de cette malédiction qui se trouve en vous, c’est une mauvaise solution. Ils souffriront de votre absence et vous les rendrez malheureux. Ne vous laissez pas dompter par la peur d’une chose qui fait maintenant partie de vous-même. Si vous la domptez, si vous ne vivez pas dans la peur qu’elle se manifeste, cela vous permettra même de les protéger face aux menaces qui pourraient planer sur eux.

La De Lérhane observait le vieillard en face d’elle. La situation était bien entendu complexe à aborder, la vérité compliquée à toucher du doigt, la réalité bien trouble et le destin bien malicieux. Une guerrière perdue au milieu d’un des océans cardinaux qui se retrouvait face à un grand-père d’une famille paysanne qui venait de découvrir en l’avalant le mystérieux pouvoir des fruits du démon qui empêche de pouvoir nager…. Une situation pour ainsi dire complétement loufoque et presque irréaliste, mais dans ce monde rien n’était réellement irréaliste ou impossible. Le vieux Gratz fit une première déclaration dont le sens demeurait flou, mais le côté positif d’Ishtar lui faisait tendre à espérer qu’il avait prit la bonne décision en écoutant la prise de paroles qu’elle avait faite. Puis vint le moment où il leva le regard vers elle, un regard incandescent d’une flamme immatérielle et inconcevable. La détermination transparaissait dans cet éclat vif qui cherchait à transpercer les rétines de l’Archange du Typhon et, surtout, son âme. « Comment on fait ? » Si la négativité était de mise la zoan mythique aurait assurément considérer le mauvais penchant de la balance, mais d’instinct l’ancienne révolutionnaire blonde aux quatre ailes le prit dans le bon sens et considéra qu’associé à ce regard presque jeune et dynamique cela ne pouvait qu’être la manifestation de la volonté de relever cet ultime défi que lui présentait la vie. Comme quoi même lorsqu’on était à la retraite cette dernière ne nous laissait aucunement en paix. Un véritable combat contre soit même aller s’engager, un combat qu’elle ne pourrait pas remporter à la place de Nils mais dans lequel elle pourrait faire de son mieux pour l’aiguiller. Faisant craquer ses doigts, l’angélique sourit face à cette prise de décision, cette considération qu’il pouvait encore prendre en main son destin dans la situation actuel.

-Lorsque vous vous sentez prêt à le faire, rejoignez-moi dehors.

Ainsi, l’ailée laissa le barbu à sa vaisselle et à son travail, lui offrant du répit avant l’entrainement qui allait l’attendre… Un entrainement qui pouvait être tout autant éprouvant que frustrant en fonction du degré de réussite du grand père à manipuler son pouvoir. En tout cas, il faudrait certainement plusieurs heures et plusieurs jours pour arriver à un contrôle satisfaisant qui permettrait à mettre hors de danger la famille et même à la protéger. D’ici là, la bilcane ne comptait pas s’en aller, bien décider à faire de son mieux pour aider le Gratz qui avait d’un certain point de vue engloutit le fruit et reçu la malédiction par la faute d’Ishtar qui avait expliqué son propre pouvoir pour que l’homme comprenne ce qu’il s’était passé sous le chapiteau. Lorsqu’il viendrait la rejoindre dehors, la demoiselle fournirait une première explication.

-Déjà, je vous préviens, si jamais il y a des débordements et que vous n’arrêtez pas à stopper l’utilisation de votre pouvoir, il vous faut à tout prix trouver le moyen de vous calmer. Paniquer ne fait que vous perdre pied de ce point de vue là aussi. Il vous faudra retrouver votre calme en vous forçant intérieurement. Si jamais vous n’y arrivait pas, j’interviendrais comme je pourrais pour vous arrêter mais cela risquera d’être douloureux.

Cette mise en garde faite, l’instruction allait pouvoir commencer.

-Nous allons dans un premier temps essayer de vous faire appeler par vous-même cette substance que vous pouvez générer. De mon expérience, l’usage d’un fruit du démon se joue principalement dans les sensations. De nouvelles apparaissent que les autres ne peuvent pas imaginer, comme il est impossible à un humain normal de comprendre ce que cela fait d’avoir une queue comme un lézard en bas de son dos, ce sont des sensations que l’on ne peut pas comparé à des choses connus de notre ressentis. Néanmoins, on peut partir malgré tout de ces sens humains pour aller à la recherche des nouveaux. Vous générer une substance visqueuse ou liquide alors on va essayer de vous faire chercher la sensation de transpiration. Fermez les yeux et écouter ma voix… Bien… Concentrez-vous sur la peau de vos mains et de vos avant-bras… Cherchez à sentir l’air qui les caresses… Cherchez à sentir la moindre perturbation, le moindre contact. Imaginez maintenant que vous transpirez fortement. Représentez-vous cette matière étrange et visqueuse qui sort par les pores de votre peau… Ne vous laissez pas débordé par celui-ci en vous représentant le débit qui sort de vos pores et refermez le au besoin comme on ferme un robinet…

Nombreux auraient été ceux qui se seraient beaucoup ennuyé durant tout ce temps. La De Lérhane restait en effet en position du lotus face à son « élève », guettant le moindre changement, que ce soit dans le bon comme dans le mauvais sens. Les minutes défilaient alors qu’elles répétaient de temps à autres les instructions de manière différentes. Chacun avait sa propre façon de réfléchir et certaines personnes comprenaient mieux avec une explication tandis que d’autres en préféraient une totalement différente. C’est ce que la bilcane tentait de faire ici alors qu’elle devait jouer les professeurs pour aider cette famille, cet homme et même ce pays en un sens. L’originaire de la mer blanche refusait d’échouer, car cela signifiait mettre en danger beaucoup de gens à commencer par Nils lui-même. Lorsque les premières gouttes apparurent, un sourire vit le jour sur ses lèvres alors qu’elle encourageait le Gratz.

-Oui c’est bien. Essayez de vous familiarisez avec cette sensation, conseilla-t-elle.

Progressivement, les choses évoluaient et le vieillard semblait contrôlé de mieux en mieux le pouvoir. S’en était qu’à ses balbutiements, mais c’était un progrès notable. Même si elle devait y passer toute une semaine, voir plus, l’Archange du Typhon comptais bien rester jusqu’à ce que le docteur ait une maîtrise de soit satisfaisante pour qu’il triomphe de cette malédiction qui allait l’accompagner pour le restant de ses jours. Tout allait bien quand, finalement, la panique reprit le dessus et le barbu se mit à être terrasser par ses propres démons.

-Essayez de vous calmez. Essayez de vous libérez de la substance, non pas mentalement mais physiquement.

Elle avait beau essayé de tenter de l’apaiser, rien ne marchait. Au bout d’une quinzaine de seconde à attendre un résultat, la blonde passa à l’action. Elle n’allait pas s’entêter. S’il n’y arrivait pas pour l’instant, c’était plus dangereux qu’autre chose de le laisser dans cette situation. Prenant son inspiration, alors que le vieux médecin posait un genou au sol, l’ancienne révolutionnaire plaça ses bras devant elle ainsi que des deux elles collaient à ses deux membres supérieurs. D’un coup sec, la décima écarta le tout, générant deux bourrasques surpuissantes qui allaient dans direction opposée. Elle préférait éviter de rentrer en contact avec la substance après tout. Le but de son mouvement était d’écarter le fluide. Le vent balaya ainsi la surface, générant progressivement une incision à mesure que la matière était projetée sur les côtés. De son côté, la De Lérhane toujours concentré, répéta l’opération deux ou trois jusqu’à ce qu’elle ait creusé suffisamment pour libérer le visage du Gratz qui serait alors extirper du tout quand la poigne d’Ishtar se referma sur son crâne pour le tirer d’un coup sec. Si tout se passait comme prévu, le poison retomberait alors pour devenir une flaque sur le sol.

-Ça va mieux ? interrogea immédiatement la céleste qui s’inquiétait pour le papy et elle essayerait de le réconforté jusqu’au moment où il serait à même d’écouter les commentaires sans que cela ne le déstabilise. Ce n’est pas grave si vous avez raté, c’était déjà très bien. Il vous juste plus de pratique pour mieux comprendre. Vraiment, je vous assure que vous étiez bien partis et que c’est tout à fait normal de déraper les premières fois. Je dois avouer que même pour moi, alors que c’est devenu instinctif, il m’arrive dans quelques cas très rare de ne pas me contrôlé comme il faut.

L’angélique marqua une pause avant d’interroger le grand-père.

-Voulez-vous continué tout de suite ou vous reposer d’abord ?

De la détermination, c’est ce qu’elle lut dans son regard. Depuis qu’il avait prit sa décision, le papy était presque métamorphosé, sa volonté se faisant plus forte que jamais. Un sourire se dessina sur le visage de la blonde. C’était une sorte de soulagement. Elle était rassurée de voir qu’il n’était pas prêt à lâché le morceau. Cela allait long, cela allait être dur, pourtant il allait se donner un fond. Minutes après minutes, l’ancienne révolutionnaire restait là, passant son temps à essayer de comprendre le fonctionnement du fruit du poison et à donner des conseils pour apprendre à maîtriser ce grand pouvoir. Heures après heures, elle restait concentrée, le regard rivé sur le barbu qui effectuait tentative après tentative. À chaque échec, la De Lérhane intervenait si c’était nécessaire afin de le sortir d’un mauvais pas, puis elle le remotivait et l’aidait à se relever. Chaque erreur était également un pas en plus vers la victoire, la défaite était plus enrichissante que le triomphe. Bientôt, se furent les journées qui défilèrent. Plus ça allait, plus la bilcane était investit dans ce programme d’entrainement, proposant même des exercices étonnants, comme envoyé de chaque main du poison afin d’exercer une pression de chaque côté et parvenir à un équilibre pour que cela soit symétrique, tout comme des choses plus classiques, comme essayé d’envoyer la substance sur une cible prédéfini qui était ici les mêmes qu’on utilisait au tir à l’arc. Elle n’était pas originaire de ce pays et connaissais cette famille que depuis peu, mais elle voulait autant protéger cette famille que ce grand-père. Ensemble ils avançaient sur un sentier long et fastidieux qui rappelait à la zoan mythique la difficulté qu’elle avait elle-même éprouvé à apprendre à contrôler son propre pouvoir, bien que celui du Gratz soit plus dangereux à cause de la nature même du produit, que le duo avait pu examiner plus en détail au fil de ces semaines.

La blonde aux quatre ailes ne manquaient pas retourner auprès de la femme de Nils pour lui évoquer ses progrès ainsi que la remercier pour tout ce qu’elle faisait. La demoiselle ailée avait même décider d’offrir quelques meubles à la mamy en remerciement pour avoir construit ce lit qui était adapté à sa taille. C’était si rare qu’elle puisse avoir ce confort là à cause de ses trois mètres assurément démesurés. Cette famille était décidemment bien sympathique. Ces semaines d’entrainement avec le Gratz fut certainement l’une des meilleures périodes qu’elle avait vécue cette année-là. Cela lui avait rappelé sa propre enfance, la joie d’être ensemble. Elle ignorait tout comme eux quel avenir leur était réservé et en un sens cela était tant mieux. Profiter de chaque instant du présent était important pour que les souvenirs en soit d’autant plus vif. Cette parenthèse dans tout ces voyages et toutes ces péripéties rapprocha un peu plus la bilcane de la quiétude et plusieurs de ces nuits lui permit d’avancer dans ses réflexions, ses méditations. Un temps pour le repos de l’âme, un temps pour l’exaltation de la bataille.