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Mer 15 Sep - 15:07
Donatello et les plantes de combat
“ Samuel, ça en est où ta recherche pour le bouquin dont je te parlais?”
“ Alors c’est facile, j’ai deux pistes, d’un côté, j’ai un type qui en vend une copie dédicacée presque comme neuve pour trois cent millions de berrys, de l’autre j’ai rien. Enfin, rien, c’est un peu exagéré, mais le plus simple ça reste de sortir le cash.”
La blonde se gela un instant devant son escargophone, comme choquée du prix.
“ Trois cent millions? Tu as vu l’état de mes finances Samuel, c’est toi qui les gère, je ne peux pas exactement me permettre ce genre d’achat.”
“ Malheureusement.”
“ Pas moyen de le voler j’imagine?”
“ Ça doit être faisable, mais comme l’homme a une relation très proche avec une Dragon Céleste, je pense que tu devrais faire une croix dessus. Ce serait dommage de se mettre autant de monde à dos juste pour ça.”
“ Evidemment… Bon, admettons, et du coup, l’autre solution?”
“ Alors… Il se trouve qu’un ami du fils du frère de mon père a une passion pour la botanique, un vrai féru, plein de bouquins, la totale, selon lui, dans le domaine, un des plus grands chercheurs aurait récemment découvert une vieille bibliothèque abandonnée avec plein de très vieux bouquins, qui seraient restés dans un état plus que correct.”
“ Ok, elle est où l’entourloupe? Parce que dis comme ça, j’ai juste à trouver ce chercheur et à le convaincre de m’amener à cette bibliothèque.”
“ Elle est remplie de brigands visiblement, il cherche des gens pour aller bouter tout ce beau monde hors du temple du savoir qu’il a trouvé.”
“ C’est tout?”
“ C’est tout.”
“ Pas d’entourloupe?”
“ Pas d’entourloupe.”
Le choix était vite fait, elle avait besoin de ce bouquin de toute manière.
“ OK, très bien, j’en suis, il est où ce chercheur? S’il cherche du monde, on doit avoir sa position non?”
“ Oh oui, on l’a. Selon mon contact, il est sur Dawn, il cherche à entrer en contact avec des gens pour son souci, de préférence qui auront l’obligeance de faire ça à l'œil, vu qu’il vit de ses recherches. Selon moi, il aurait dû partir dans la finance, ça rapporte plus, la passion ça nourrit pas.”
“ Bien, dis à ton contact que tu as trouvé quelqu’un, je pars pour Dawn. Je me contenterais de prendre ce que je cherche comme paiement.”
“ Ça marche, je fais ça tout de suite.”
La blonde raccrocha, soupirant. Elle qui n’avait jamais voulu s’entourer devait bien reconnaître l’utilité de Samuel, qui gérait sans broncher les restaurants qu’elle ouvrait en plus de l’aider quand elle cherchait certains trucs et de se taire quant à son identité et sa position. Elle appela Kira, lui disant qu’elle faisait un détour pour aller chercher un vieux bouquin sur une île, que la petite cornue pourrait tranquillement explorer de son côté si elle le souhaitait. Et lorsque son pied se poserait sur l’île, elle serait bonne pour chercher le type qui ressemblerait le plus à un botaniste.
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Mer 15 Sep - 17:24
Dawn, une nouvelle île, une nouvelle histoire.
Amarrée à un arbre non loin de la plage, c’est sur une face moins visible de l’île qu’Ox et son équipage en devenir mettais les pieds. On lui avait dit qu’ici, un homme saurait répondre à ses questions, qu’ici vivait un hurluberlu au savoir digne d’une encyclopédie.
Buck s’énervait déjà sur la façon dont Oscar avait attaché le rafiot qui leur servait de moyen de transport, mais le bretteur tout sourire n’y portait pas attention. Il avait misé le peu qu’il avait en poche à une partie de cartes et même s’il avait perdu, on lui avait suggéré de venir chercher ici les conseils d’un expert en plantes. OK, il se l’avouait, crier haut et fort à une table de brigand qu’il cherchait à se refaire pour acheter un fruit démoniaque n’avait pas été l’idée la plus brillante. Il ne comprenait pas encore toute l’information reçue, mais il savait qu’il ne pouvait pas se tromper. Un croquis de l’établissement recherché bien enfoui dans la poche de sa chemise et une heure de marche, voilà ce qui le séparait de cet amateur de verdure.
Introduisant son plan aux deux larbins, il leur demanda de garder l’emplacement. Un vieux pervers et un bouc chanteur ne ferait qu’éveiller les soupçons. Sans vraiment s’obstiner, Oscar sortit une lime et commença à travailler ses cornes.
-Les gars, je vais en reconnaissance, on se revoit plus tard et tâcher de ne pas faire cramer le bateau !
-Marvin ! Marvin !
-Oui Buck, j’essayerais de trouver de nouveau magasines.
Leur marché avait été conclu bien avant l’arrivée sur l’ile, pour chaque nouveau lieu, Marvin devait rapporter les plus récents exemplaires de Blue’s Babe’s à ce pervers de Buck.
Une main sur son arme, le capitaine s’engagea vers l’endroit indiqué par son informateur.
Marvin D. Ox
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Ignis Irae
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Mer 15 Sep - 19:37
Donatello et les plantes de combat
Le trajet s’était avéré court, le navire de la logia étant de toute manière déjà situé sur East Blue? Dawn paraissait plutôt tranquille là où elle était arrivée, un village côtier au nom de fleur, ce qui était d’autant plus amusant puisqu’elle cherchait un botaniste. Cela lui rappelait de lointains souvenirs également, d’une île couverte de couleurs, une île qui lui manquait parfois. Une île qu’elle aurait aimé pouvoir montrer à sa petite sœur, pour lui montrer la beauté occasionnelle du monde à travers toutes les merdes qu’il pouvait jeter, comme Himitsu. Peut être qu’elle ferait pousser tout cela un jour, redonner vie à l’île de la belladone.
Pour l’heure, elle avait à trouver le chercheur, ce qui la mena à décrocher son escargophone.
“ Samuel, tu as pu joindre l’ami de ton cousin?”
“ Oui, bien sûr, évidemment, j’ai transmis le message, normalement Donatello se trouve sur un village côtier. Un bled appelé Fuschia je crois? Ou Rhododendron, je ne sais plus, c’est la même chose, trois pétales sur une tige.”
“ Parfait, j’y suis. Enfin, je suis encore amarrée, mais j’y suis quoi. Un signe particulier, un truc avec lequel je puisse le reconnaître?”
“ Euh, alors, quand j’ai demandé, il a rigolé et il a dit, je cite “qu’il faudrait être aveugle ou très con pour ne pas le reconnaître”.”
“ Ça veut dire quoi ça?”
“ Aucune idée à part qu’il se reconnaît facilement je suppose? Ou alors qu’il est tellement connu que tout le monde connaît son visage, mais comme je n’avais jamais entendu parler du bonhomme avant ça… ”
“ Il se reconnaît facilement, super, ça veut dire quoi, qu’il a un arbre sur la tête?”
“ Comme j’ai dit, je n’en sais rien du tout. Bref, si c’est tout je raccroche, j’ai encore du pain sur la planche. Amuse toi bien avec ton botaniste.”
La logia raccrocha sans prendre la peine de relever la remarque de l’escroc. Elle se contenta d’appeler Kira pour lui dire qu’elle sortait quelques heures pour affaires, mais qu’elle lui ramènerait un cadeau, en plus de lui dire que si elle voulait sortir, elle était libre de le faire, mais de ne tuer personne de préférence.
Elle sauta par dessus la rambarde, tombant sur le ponton où la petite caravelle était amarrée et se dirigeant simplement vers le village civil qui exsudait la simplicité de la vie, le plaisir du quotidien plutôt que sa fadeur. Peut-être qu’elle aussi aurait connu le même genre de vie si Aramyllis n’avait pas brûlé. Puisque l’homme était censé “se reconnaître facilement”, la blonde supposa qu’elle n’avait qu’à demander à des passants. En alpaguant un, un homme assez musclé à qui il manquait un bras, celui-ci indiqua la forêt d’un geste du menton, indiquant que le botaniste passait le plus clair de son temps à la lisière, déclarant avoir découvert un type de feuille rouge qui apparaissait sur certains arbres uniquement sur cette île, pas que grand monde comprenne de quoi il parlait. Les feuilles rouges étaient là parce qu’il fallait bien qu’elles soient quelque part et voilà tout. Mais bon, le vieillard était plutôt sympathique malgré ses excentricités, alors tout le monde le tolérait.
La cuisinière le remercia et se dirigea vers la forêt, où elle découvrit effectivement un vieil homme, qu’elle fixa un instant, stupéfaite. Il avait réellement un arbre qui lui poussait sur le crâne. C’était une surprise totale, qui soulevait de nombreuses questions quant à cette étonnante symbiose, des questions que la logia ne comptait certainement pas poser à voix haute.
Le vieillard, ressentant visiblement le poids du regard de la blonde, se tourna, la fixa à son tour un instant avant de lui poser une question.
“ Bonjour, vous me vouliez quelque chose?”
“ Vous êtes…. Donatello?”
“ C’est moi même. Oh, vous êtes la jeune femme dont le Professeur Mildew m’a parlé? Celle qui vient m’aider avec mon souci?”
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Mer 15 Sep - 22:47
Au moment où l’amoureux de la nature trouvait en une torride jeune femme la conversation désirée, Marvin toquait à la maison du vieil homme.
Bien entendu, il n’y trouva personne et alors qu’il s’apprêtait à s’installer pour faire une sieste sur le bas de sa porte, une jeune fille avec un cheval de bois miniature en main passa devant lui tout en mimant les ailes d’un pélican.
-Vous êtes venu voir M’sieur tête d’arbre hihi ?
Dit-elle avec une voix enjouée sans s’arrêter de virevolter dans tous les sens.
-Exactement, tu sais ou il peut être à cette heure ?
Les indications de l’enfant l’envoyaient vers la forêt la plus proche. Il était soit dit en passant, toujours en train de récolter de nouveaux spécimens pour ses expériences. Remerciant la jeune fille, Marvin reprit la route en direction du bois ou il ne mit pas beaucoup de temps à apercevoir l’homme avec une blonde aux airs dangereux. Avait-il terminé de converser, était-il tous deux en route vers la maison de celui dont le couvre-chef s’enracinait presque dans ses orbites ?
-Donatello, je présume !
Dit-il en gardant des distances raisonnables, après tout, il arrivait comme un cheveu sur une soupe. Devait-il insister ? On l’avait envoyé ici pour lui demander son aide et dans tous les cas, il ne semblait pas en danger malgré les airs de sa compagne. Le bretteur resta néanmoins surpris un moment, l’arbre qu’il avait sur la tête, il le lui aurait bien offert de le couper si ce n’était de la réputation qu’il avait d’être un amoureux fanatique et le mot était faible, des plantes…
-Je suis Marvin D. Ox, il semblerait que vous soyez un expert dans votre domaine et loin de moi l’idée de vous déranger, mais on m’a déjà dit que vous échangiez souvent des services contre des informations. Je suis donc venu offrir les miens.
La main sur la garde de son sabre maudit, le blond espérait ne pas s’être fait couper l’herbe sous le pied par celle qu’il avait en face de lui. Quel heureux hasard, il espérait qu’elle n’en avait pas comme lui, après l’acquisition d’un fruit démoniaque… Dans quel cas, il aurait peut-être à dégainer son arme.
Marvin D. Ox
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Jeu 16 Sep - 6:27
Donatello et les plantes de combat
La conversation du vieillard, bien que tournée vers l’unique sujet qu’était sa passion botanique, était étonnamment agréable pour la cuisinière, bien qu’elle n’y comprenne pas grand-chose. Pour un peu, elle aurait même accepté de lui parler pour autre chose que montrer un semblant de politesse. Etait-ce ce que les gens appelaient le charme des passionnés? Faisait-elle le même effet lorsqu’elle parlait de cuisine? Sans doute pas, mais on pouvait toujours rêver. L’homme avait parlé de fleurs, d’arbres, de lières, de plantes diverses et variées, reliant les unes aux autres par des chemins si détournés que même les sommités du monde botanique n’y comprendrait sans doute pas grand chose. Pour autant, l’homme monologuait, n’attendant de la jeune femme qu’un hochement de tête occasionnel, visiblement heureux d’avoir quelqu’un à qui transmettre sa passion alors qu’ils se dirigeaient vers sa demeure, selon lui pour récupérer quelques affaires avant de partir.
Le monde en avait décidé autrement pourtant, mettant sur leur route un jeune blond aux goûts vestimentaires douteux, ce qui était ironique lorsque l’on considérait la tenue habituelle de la logia. L’homme se présenta sous le nom de Marvin, expliquant qu’il venait finalement pour une raison similaire à celle de la cuisinière. Comme quoi, le botaniste disposait d’une réputation extrêmement solide qui l’aidait quand il en avait besoin. Peut-être qu’il ne plaisantait pas quand il parlait d’avoir enseigné à un petit brun. A moins qu’il ne s’agisse d’un grand blond? Elle avait entendu le vieillard les ramener sur le tapis si souvent qu’elle avait un doute, mais il paraissait fier de leurs progrès, ce qui était sûrement l’essentiel. Elle aussi aurait été ravie si Kira décidait d’apprendre la cuisine auprès d’elle et qu’elle se révélait une cheffe émérite.
Ce qui lui plaisait moins en revanche, c’était que le blond avait commencé à révéler son hostilité dès qu’il l’avait vue, jetant un regard méfiant et posant d’ors et déjà sa main sur le manche de son sabre avant que la logia n’ai pu dire un mot. Celle-ci leva sa main droite, pointant son index vers le jeune homme et relevant son pouce comme le chien d’un pistolet, une balle de cendres commençant déjà à se former à l’intérieur de son index, prête à partir à la première impulsion.
“ Je te conseille de virer cette main de là si tu veux garder ta tête intacte. Ou alors on peut voir qui d’entre ton sabre ou de ma balle est plus rapide, mais je ne garantis pas ta survie.”
Elle se gonflait d’air, telle une grenouille qui cherche à intimider son adversaire, mais elle croyait chaque mot qu’elle avait prononcé. Des sabreurs rapides, elle en avait déjà vu, des intouchables même, mais à une telle portée, l’homme aurait intérêt à être supersonique et à disposer de réflexes proprement surhumains pour ainsi esquiver une attaque invisible.
“ Allons, allons, mademoiselle, le jeune homme vient proposer son aide, il me rappelle mon troisième disciple, Mathusalem, pas très malin, mais plein de passion, et c’est ça l’important.
Jeune homme, enlevez votre main de là également, vous voyez bien que vous tendez la situation sans raison, la demoiselle est là pour m’aider également, elle m’a été recommandée par un collègue.
Tiens, d’ailleurs, comment avez vous connu le Professeur Mildew mademoiselle, je ne crois pas l’avoir entendu parler d’une apprentie la dernière fois que nous nous sommes vus?”
“ Je ne suis ni son apprentie ni sa disciple ni quoi que ce soit. Il s’agit de l’ami du cousin de l’un de mes contacts, et la coïncidence voulait que vous ayez découvert une bibliothèque où pourrait se trouver un livre que je recherche. C’était soit venir tenter ma chance et vous aider, soit débourser trois cent millions de berrys pour en acheter un exemplaire à un trou du cul. ”
“ Comme quoi, la vie fait bien les choses, tout comme la nature. Vous devriez voir cette rencontre comme les racines d’un vieil arbre et non comme le combat entre deux plantes.”
Pour autant, le bras de la jeune femme restait tendu, prêt à tirer la balle de cendres en pleine face du blond s’il le fallait. S’il retirait la main de son arme en revanche, elle baisserait le bras. Il ne fallait jamais montrer signe de faiblesse en premier, c’était une règle élémentaire dans le monde criminel.
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Jeu 16 Sep - 18:28
Suivant la tournure des évènements, la tension grimpait et Ox tout sourire fit ce qu’on lui demanda. Pour l’instant, il était loin de se douter des compétences de la femme, mais cette main relevée en pistolet l’aurait presque fait rire. Elle n’avait aucune arme alors d’un simple mouvement de doigts elle l’aurait réduit en cendre ? Feignant de ne pas trop y porter attention, les deux mains du blond se retrouvèrent en l’air, comme s’il s’était réellement fait prendre pour cible par un enfant jouant de l’index.
-Oh pardon, les habitudes sont dure à perdre ! Je ne viens pas ici pour vos têtes, je recherche simplement des informations et c’est lui qui peut me les donner, alors je n’ai pas l’âme à la guerre aujourd’hui !
Finit-il par dire en pointant l’homme arbre du pouce.
-Monsieur le botaniste, madame le pistoléro, seriez-vous assez aimable pour m’accueillir dans votre expédition ? Je suis sûr que nous pourrions tous en tirer avantage, une fois le tout terminé, nous pourrons ainsi tous retourner à nos occupations ! Qu’en pensez-vous ?!
Pleins de bonnes intentions, les dés du blond avaient été lancés. Il ne restait plus qu’à voir si la blonde accepterait, si Donatello les dirigerait vers un but commun, ou même s’il se ferait claquer la porte au nez. Tout était possible, mais il ne pouvait pas s’imaginer devoir retourner bredouille à Buck et Oscar, il avait entendu tant d’éloges à l’intention du vieux, qu’il était pour l’instant la seule personne capable de l’aider à obtenir une malédiction plus définitive.
Marvin D. Ox
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Jeu 16 Sep - 19:41
Donatello et les plantes de combat
Au moins le blond n’était pas fou et avait lâché son arme. Sa gestuelle indiquait qu’il ne prenait guère la logia au sérieux, mais il était difficile de lui en vouloir si l’on considérait son point de vue. Si les gens devaient s’inquiéter chaque fois que quelqu’un faisait ce genre de geste, les mouettes n’en finiraient plus d’intervenir pour des broutilles. La blonde le dévisagea encore un instant avant de finir par baisser le bras, les cendres dans son index redevenant chair comme si rien ne s’était passé. S’il souhaitait se battre elle en était, mais puisqu’il cherchait Donatello…
Le sabreur se lança dans une tirade soutenue pour indiquer qu’il souhaitait les accompagner, mettant en avant l’idée qu’une personne de plus ne pourrait que les aider et accélérer le processus, un concept auquel la blonde n’adhérait pas. Mieux valait être seule que mal entourée, encore plus par des étrangers. Pour autant, ce n’était pas sa place que de lui refuser l’entrée, elle n’était pas celle qui connaissait l’emplacement de la bibliothèque, se contentant d’agir comme main armée du botaniste. Par conséquent, elle haussa les épaules, signifiant ainsi son indifférence sur le sujet. Le vieillard en revanche paraissait plutôt heureux d’avoir un peu plus de compagnie.
“ Bien sûr bien sûr, deux paires de mains valent mieux qu’une, c’est ce que je disais toujours à mon cinquième apprenti, ce chenapan d’Archer. Toujours la tête en l’air ce bourgeon humain, mais je suis sûr qu’il fera de grandes choses un jour, un peu comme mon premier apprenti, Onan. C’est devenu un grand scientifique vous savez? Pas comme mon second, Cain, le pauvre a fini par décider de consacrer sa vie à l’étude des flatulences de vache, il a mal pris que l’on dédaigne sa recherche sur les concombres de mer, quand bien même elle aurait pu aider à nourrir des populations entières si elle avait été menée à terme.”
Même s’il divaguait un peu, le botaniste avait au moins pu répondre à la question, par l’affirmative en l'occurrence. Il ajouta qu’il avait tout de même quelques affaires à récupérer chez lui avant, entre autre une sacoche pour mettre autant de livres que possibles une fois arrivés, et une autre pour y mettre les potentiels échantillons végétaux d’intérêt qu’il pourrait trouver sur le chemin, après tout, il ne s’était guère aventuré jusque là, peu enclin à aller dans la forêt profonde alors qu’il pouvait déjà trouver des merveilles à l’orée. Il ne servait à rien de se presser selon lui, la nature faisait son œuvre sur des millions d’années, il aurait été fou de croire que l’homme pourrait tout en découvrir en seulement quelques dizaines.
Arrivé à son logement, un peu plus qu’une cabane et un peu moins qu’une maison, il entra, leur demandant d’attendre sur le pas de la porte alors qu’il allait prendre ce dont il avait besoin. Quelques minutes passèrent avant qu’il ne réapparaisse, un long bâton de marche couronné de feuilles entre les mains et un grand sac dans le dos. Il se déclara près, ouvrant la conversation en même temps que la marche, bien qu’à un rythme très doux. Il n’était visiblement pas un amateur de course de fond, plutôt le genre à prendre son temps, mais en un sens, cela convenait à la logia, qui pourrait au moins réfléchir à la suite des évènements pendant ce temps là. D’autant que si elle le pouvait, elle avait une ou deux questions à lui poser.
“ Vous savez, ce bâton est en prunellier, une plante remarquable qu’en un temps, les éleveurs utilisaient pour cercler leurs pâturages. Malheureusement, ils préfèrent aujourd’hui utiliser des bouts de métal piquants, moins visibles pour leurs troupeaux. Alors que même le fruit était utile! Comme bien des fruits d’ailleurs, notamment la banane. Je répétais toujours au petit Ghetis de manger plus de fruits au lieu de s’empiffrer de viande, sans succès malheureusement.”
Alors qu’il continuait de bavarder, le nom fît clic dans l’esprit de la blonde. Ghetis Archer, son cousin, celui qui était amiral? Si l’homme lui avait enseigné, alors son influence était beaucoup plus grande qu’elle ne l’imaginait.
“ Excusez moi mais par Ghetis, vous voulez dire Ghetis Archer, l’amiral?”
“ Lui-même, enfin, il est amiral maintenant? Je savais qu’il ferait de grandes choses, je l’avais dit. Ça ne se compare pas à son apprentissage de la greffe des plantes, mais cela reste un succès important. J’aurais juste aimé qu’il prête un peu plus attention quand je lui expliquais l’influence que peut avoir la musique sur une fleur. Oh, je m’égare, jeune homme, vous disiez vouloir des informations? De quel genre, vous voulez apprendre les mystères des classifications végétales, lever le voile sur les cachotteries des discussions arboricoles, peut-être percer les secrets des floraisons hivernales?”
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Jeu 16 Sep - 21:01
Tous s’étaient remis en marche et même si le vieux semblait adorer parler de ses anciens étudiants, les deux plus jeunes restèrent silencieux le plus clair du temps. Jusqu’au moment où l’attention de la jeune femme fut attirée par le nom d’un homme important. Ce qui choqua Marvin, c’était que malgré l’importance de cette personne, ce bonhomme à tête de tronc ne savait même pas qu’il était rendu si loin dans son aventure. Pourquoi ? Avait-il fait une croix sur lui ? Tant de chose qui finalement ne serait probablement jamais élucidé. Peut-être qu’une racine avait endommagé la partie sur ses souvenirs…
Sortant le bretteur de ses rêveries, Don’ revint à la charge avec autre chose, une question sur la raison propre de ses agissements.
-Je n’ai absolument rien à vous cacher maitre botaniste. En fait j’ai besoin de votre expertise pour trouver un fruit bien particulier. Beaucoup clame haut et fort savoir de quoi il parle quand il s’agit de malédiction, mais je me suis fait dire que vous seriez capable de me donner de bien meilleur conseil sur ses fruits du démon. Bien entendu, je ne crois pas qu’il soit si démoniaque que cela, mais je cherche à en acquérir un, encore faut-il être capable d’identifier le bon... Ils sont fascinants et uniques ! Me croirez-vous si je vous dis que j’ai déjà croisé un homme capable de se transformer en loup géant, une femme capable de briller tel un soleil ou même de se faire pousser des ailes !
Coupant son élan, Ox bifurqua sur le sentier pour s’approcher d’un arbre, son regard aiguisé venait de le mettre sur une piste qui ne voulait rien de bon à la suite de leur aventure.
-Hé, je ne veux pas jouer les rabajoie, mais regarder ça.
Sur l’arbre en face de lui, quelques coupures nettes marquaient le chêne à divers endroits.
-J’ai été dans le domaine forestier et je vous confirme que ces marques viennent de hache bien aiguisée, mais aucun travail ne fut effectué pour couper le tronc, alors je crois qu’il y a eu un combat par ici. Est-ce qu’on est encore loin de votre destination Donatello ? Si oui, nous devrions peut-être ouvrir l’œil pour une embuscade. Tu en penses quoi toi ? Au fait, tu ne t’es pas présenté non ?
Espérant avoir une information de plus, le blond se relevait après avoir analysé les coupures. Peut-être que la blonde voudrait garder l’anonymat, peut-être qu’elle leur avouerait être follement amoureuse de ce Ghetis ! Qui sait. Pour l’instant, Marvin espérait simplement trouver l’objet de la quête du vieux, ensuite seulement il pourrait trouver son fruit et le bon.
Marvin D. Ox
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Ven 17 Sep - 7:06
Donatello et les plantes de combat.
Les fruits du démon, une superstition bien ancrée dans l’imaginaire collectif, objets de bien des désirs, source de cupidité pour leur valeur incommensurable et également tour à tour arme dévastatrice ou balle dans le pied pour celui qui en mangeait un, à la fois pour les pouvoirs qu’ils conféraient et pour les inconvénients qu’il apportait. La logia en avait mangé un bien sûr, qui lui avait arraché bien des choses en plus de sa capacité à nager. Trois jours de sa vie, le prix le plus simple, mais également sa mère adoptive, un prix qu’elle déplorait toujours. Red avait été une figure maternelle pour la jeune Nemesis, et la perdre l’avait dévasté. Plus qu’une quelconque malédiction stupide d’un démon inconnu, la blonde voyait aujourd’hui en son pouvoir sur les cendres la dernière bénédiction de sa marraine, un dernier présent pour l’aider à se protéger du mal qui pourrait lui arriver.
Le blond en cherchait un, comme bien des gens au final. Que ce soit pour l’ingérer, le revendre ou peut-être même le dissimuler ou le vénérer, la cuisinière s’en moquait, s’il parvenait à mettre la main sur l’un de ces fruits, il était bien libre d’en faire ce qu’il souhaitait à condition d’avoir la force nécessaire à le défendre. Et s’il ne l’avait pas, il n’aurait que lui à blâmer. Il s’extasiait sur les pouvoirs des gens qu’il avait pu voir, qu’il s’agisse d’un homme-loup ou d’une femme-angélique, sans même se rendre compte que certains épéistes étaient capables de prouesses similaires. Un rictus de dégoût se dessina sur ses lèvres en repensant au marine qui avait su projeter de grandes gerbes de lave d’un simple mouvement de l’épée.
“ Ah, les fruits du démons. Mh, mh, j’ai fait bien des recherches dessus, j’ai longtemps été persuadé qu’il ne s’agissait que d’un mythe, jusqu’à ce que j’en déniche un du moins. Je souhaitais le garder, expérimenter, apprendre de quoi il s’agissait, comment ils fonctionnaient, se créaient, comment cette fameuse malédiction se transmettait. Malheureusement, il m’a été volé avant même que je rentre chez moi. Si Mathusalem avait été là, il m’aurait sûrement défendu, mais son arthrite faisait des siennes.
J’ai pesté un moment, mais j’ai fini par me résoudre. Je n’étais peut être simplement pas destiné à percer les secrets de ces fruits, mais ça ne m’a pas empêché de monter un montant astronomique de théories dessus et d’obtenir diverses ressources à leur sujet. En parlant de théorie, j’estime que”
Il fût cependant coupé dans sa tirade concernant une théorie révolutionnaire sur les noyaux de pruneaux par le blond qui enfilait désormais la casquette de docteur ès traces de hache sur arbre, s’affirmant d’un passé bûcheron et décrétant qu’un combat avait eu lieu dans les environs puisque l’arbre était marqué, mais pas de la manière dont un bûcheron l’aurait fait. Il s’enquit de la distance de la bibliothèque, prétextant la possibilité d’une embuscade avant de réaliser que la logia était jusque là restée une anonyme.
Celle-ci resta un instant silencieuse, cherchant à déterminer s’il était réellement judicieux de donner son nom, ou un autre. Elle finit par hausser les épaules avant de répondre.
“ J’imagine que puisque le Décret Décima n’est plus… Je suis Nemesis. Et actuellement, j’en pense que si des imbéciles veulent lancer une embuscade dans un lieu pareil, ils le feront avec des armes à distance, pas en agitant des bouts de métal entre deux troncs. Mener une embuscade à la hache dans une forêt aussi dense montre juste que ce sont des incompétents et qu’ils ne tiendraient pas deux minutes comme hors-la-loi sur le Nouveau Monde.
Donc à mon avis, ils sont tous terrés dans la bibliothèque, avec éventuellement quelques sentinelles réparties autour pour pouvoir prévenir l’intérieur que des intrus arrivent. Bref, une répartition standard, à compter qu’ils ne soient pas totalement stupides.
Ceci dit, Professeur Donatello, savez vous à quelle distance nous sommes de la bibliothèque?”
“ Non.” répondit-il d’un ton joyeux, ce qui désarma la blonde.
“ Comment ça non, vous vous rappelez bien d’où elle est non?”
“ Oh bien sûr, un peu après le grand frêne à côté du ruisseau qui mène au hêtre majestueux où résident les trois pics-verts. Des animaux fabuleux, quand bien même ils abîment bien trop les arbres à mon goût. Vous disiez vous appeler Nemesis? J’ai connu une Nemesis. A moins que ce ne soit une Nemesia? Une petite fille charmante, je me rappelle, l’île était splendide, je crois bien que c’est la seule terre où j’ai jamais pu trouver de Rafflesia Arnoldii sans devoir subir des chaleurs insupportables et une humidité à en faire fondre un chêne. J’ai rarement vu d’île aussi riche en fleurs à l’exception de Flower Island.”
Imperceptiblement, la cuisinière serra la mâchoire et les poings, le regard plus dur. Elle ne pouvait que s’estimer heureuse que le vieillard soit atteint de folie douce et qu’il préfère les fleurs aux gens, sans quoi elle aurait sans doute dû le tuer, et le blond avec. Elle expira lentement, se décrispant alors qu’elle se faisait un résumé. Le botaniste ignorait où la bibliothèque était, mais il se rappelait du chemin, ce qui finalement revenait au même, il ne les menait pas au hasard dans la forêt en espérant tomber dessus par chance.
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Ven 17 Sep - 15:28
Marvin était resté ébahi devant la réponse du professeur, l’envie de lui foutre une claque avait évidemment habité son esprit un instant, mais il n’avait que trop besoin des informations. Le vieux, bien que sénile, détenait un trésor sur lequel il devait mettre la main.
Tout en se rapprochant de Némésis pour laisser le petit explorateur prendre de l’avance, Ox murmura après s’être assuré de ne pas se faire entendre :
-Tu penses qu’il sait vraiment où on va ? Je connais les arbres, trouver un ruisseau est un jeu d’enfant, tu veux bien le surveiller, je reviens.
Perdre leur guide serait assez dramatique, mais Ox s’impatientait et décida de prendre les devants en prenant pour compte que si une meilleure idée devait se présenter, il n’aurait qu’à l’accepter. Et en un rien de temps, le blond bondit à la branche d’un arbre pour disparaitre dans son feuillage épais. De là, il aurait certainement une meilleure vue et pourrait diriger le petit groupe qui continuait son avance. Il de changer d’arbre et ainsi seulement fut-il capable d’obtenir un bon point de vue, mais la vision en valu le détour. Bombant le torse tel un gorille, il cria à l’intention de ses compagnons.
-Le ruisseau est droit devant, passé une petite clairière il n’est qu’à cinq ou dix minutes de marches, pour les hêtres, c’est assez facile, ils sont en diagonale vers la droite passée le filon d’eau.
Bondissant pour rejoindre le duo resté en contrebas, Marvin repris en évitant d’expliquer comment il avait reconnu ses arbres, dont les pointes, était facilement reconnaissable pour un homme au passé comme le sien.
-Aucun signe des trois pics-verts, j’espère simplement que ce ne sont pas des oiseaux… Allez, pressons le pas, nous y serons bientôt !
Rien ne servait à essayer de faire parler le vieux botaniste, pour l’instant, le bretteur misait sur une reconnaissance des lieux, mais il avait bien peur de tourner en rond, ou qu’il ait mélangé quelques informations. Dans quel cas, l’idée de bruler la forêt lui semblait de plus en plus être une façon non négligeable d’obtenir un chemin plus, direct…
Marvin D. Ox
Nemesis
Ignis Irae
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Ven 17 Sep - 18:30
Donatello et les plantes de combat
Tant que le botaniste savait où il allait, et par conséquent où il les menait, les choses étaient encore acceptables. Et s’il se perdait, dans le pire des cas, la logia pourrait voler pour s’en aller, de préférence en emmenant le sympathique vieillard avec elle. Celui-ci risquerait de se débattre et de vouloir rester en contact avec la forêt, mais sans vivres il ne ferait pas long feu. Encore que, il était de toute évidence un botaniste d’exception, il saurait sûrement reconnaître ce qu’il pouvait manger de ce qu’il ne pouvait pas. Mais s’il y avait des criminels dans la zone, il risquait d’être en danger, ce qui n’était pas exactement le but de la blonde.
Le blond, lui, paraissait presque excédé de la réponse inconsciente du botaniste, qui paraissait s’en moquer éperdument puisqu’il admirait l’écorce d’un arbre sur le côté de ce qu’il avait décidé d’appeler le “Chemin Naturel”, là où Nemesis ne voyait rien d’autre qu’une forêt. Le bûcheron décida de vérifier lui même le chemin avant de sauter dans un arbre pour pouvoir observer les environs plus aisément, le tout avant de proprement hurler la position des points de repères explicités par le botaniste. Il redescendit, visiblement fier de lui avant de déclarer qu’il suffisait d’accélérer un peu, ce que le vieillard perdu dans sa découverte, occupé à se frotter la joue contre l’écorce d’un arbre n’entendit pas vraiment, jusqu’à ce que l’information finisse par remonter au cerveau.
“ Se presser? Non, non, vous êtes jeunes, mais moi, je suis botaniste, un botaniste ne se presse ou ne ralentit jamais, il va toujours à son rythme. Et mon rythme pour le moment, c’est de découvrir pourquoi cette écorce est si rugueuse alors qu’elle ne devrait pas l’être.”
“ La bibliothèque ne vous intéresse plus Professeur? Il me semblait qu’il s’agissait d’une affaire urgente.”
“ Oh, la bibliothèque, certes. Mais cette écorce… Mh… Je devrais me contenter d’un échantillon, le contenu de ce temple du savoir est trop important, je ne me le pardonnerais pas si les ouvrages botaniques étaient détruits alors qu’il s’agit sûrement d’un savoir perdu.
Mais vous n’aviez pas besoin de vous presser ainsi jeune homme, il est difficile de rater le séquoia géant qui pousse au sein de la bibliothèque. D’ailleurs saviez vous que les séquoias sont les plus vieux arbres du monde? Un collègue estime qu’ils sont si vieux que certains représentants auraient vu l’avènement du Gouvernement Mondial. Peut-être qu’ils sont eux-mêmes des bibliothèques historiques. Si nous pouvions communiquer avec eux, nous pourrions peut-être résoudre tant de mystères. Malheureusement, les recherches de Onan à ce sujet n’ont jamais abouties.”
Après avoir gratté un peu de l’écorce de l’arbre qui l’intéressait et rangé la petite fiole dans sa robe, le vieillard reprit sa route, continuant de monologuer, parlant occasionnellement de ses disciples, s’exclamant sur la présence d’un arbre ou d’une fleur, regrettant parfois l’absence de pluie pour une plante qui paraissait desséchée. Pour autant, la marche se déroulait sans encombre, le vieillard prenant simplement son temps sans oublier pourquoi il était là, à moins qu’il ne le cache bien. Et effectivement, passé le ruisseau et le frêne, un arbre géant commença à émerger au loin, visible à travers les trous du feuillage.
Ce n’est qu’une fois approché du hêtre, duquel provenait effectivement le bruit caractéristique d’un pic-vert, qu’une sentinelle bien dissimulée les aperçut, tirant doucement sur une cordelette à sa disposition. La cordelette passait d’arbre en arbre par les feuillages, et à moins de monter jusqu’à la cime de l’un des végétaux, elle resterait presque invisible. Pourtant, tout au bout, elle rejoignait une pièce de la bibliothèque où se trouvaient deux individus.
Zha Zheng et Zha Xuan
“ On a de la visite Xuan.”
“ Tu veux pas t’en occuper Zheng?”
“ Bof. On envoie les sacs de viande? A moins qu’on nous ai envoyé la marine, ça devrait suffire. Une chance sur deux que ce soit de nouveau le vieux de toute façon.”
Un hochement de tête plus tard, l’ordre était donné de déployer les “troupes”, une trentaine d’hommes plus ou moins armés, des parias de la société, des petits criminels rassemblés sous la coupe tyrannique des deux frères.
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Mar 28 Sep - 16:41
Donatello et les plantes de combat
Les hommes sortaient de la bibliothèque, lentement, certains n’obéissant que sous la contrainte, mais tous prêts à défendre les lieux, leur petit sanctuaire, de l’invasion ennemie, quand bien même ils ignoraient qui ou quoi. Tout ce qu’ils savaient, c’est que ne pas y aller, c’était encourir la colère de Zheng, connu pour ses crises d’autorité musclée et sa diplomatie à couteaux tirés, ou à hache tirée dans son cas. Autour d’eux, la forêt prenait presque des allures de jungles alors qu’ils se déployaient comme un filet, chaque maillon séparé de six à huit mètres afin de s’assurer de ne pas laisser passer les intrus.
Ils ne mirent guère de temps à les repérer, le vieil homme à tête d’arbre qu’ils avaient déjà vus accompagnés de deux blonds ne faisant de toute manière aucun effort pour se dissimuler. La jeune femme avait confiance en sa capacité à bouter n’importe quel groupe de traîne-patin hors de la bibliothèque, le blondinet paraissait sûr de lui et le vieil homme avait l’air de croire en eux. Un cri retentit, signalant ainsi aux autres maillons la position du groupe, et chaque membre commença à se rapprocher au plus vite pour prêter assistance à leur collègue, qui n’en menait en réalité pas large. S’il avait commencé en roulant des épaules, convaincu que la supériorité numérique et son coutelas dentelé saurait lui permettre de s’imposer, le vieillard était occupé à analyser la feuille d’un arbre sans lui prêter attention et la blonde paraissait se retenir de lui rire au visage, méchamment de surcroît.
Les hommes finirent par se rassembler, petite troupe face à deux défenseurs. Avant qu’ils aient pu annoncer quoi que ce soit cependant, notamment leur possession des lieux et le fait qu’ils seraient bien gentils de quitter les lieux notamment, un pieu de cendres s'enfonça dans la poitrine de l’homme à leur tête, broyant l’intérieur et déchirant les tissus jusqu’à ressortir de l’autre côté. L’empalé s’effondra, un air presque surpris sur le visage et le vent de confiance qui portait le groupe de criminels s’effondra immédiatement. Les fruits du démon étaient mystérieux, et surtout dangereux. Affronter un maudit était rarement une bonne idée sans un bon plan, quelque chose que les fonds de tiroir rassemblés ici n’avait pas. Par bonheur, ils n’eurent guère à réfléchir à la suite, la meurtrière prenant la parole d’une voix sèche.
“ Bien, maintenant que j’ai votre attention. Vous tuer ici ne me gêne aucunement. Ce sera long et douloureux pour vous, vos poumons lentement remplis d’une substance étrangère alors que votre corps ne parviendra pas à vous sortir de l’endroit et vous perdrez vos forces lentement par manque d’oxygène.
Si cela ne vous paraît pas agréable, d’une part c’est tout à fait normal. D’autre part, j’ai mieux à faire de mon temps, donc si vous aviez l’obligeance de nous laisser passer, je pourrais envisager de vous laisser en vie. Ça vous permettrait de ne pas finir comme le type par terre et peut-être de faire quelque chose de votre vie, pas que cela m’intéresse.”
Pour être honnête, la plupart des hommes étaient prêts à s’en aller lorsqu’elle avait décrit l’asphyxie qui les attendait. Dans le fond, il s’agissait de petits brigands sans prétention, convaincu qu’il était plus simple de prendre à autrui ce qu’ils désiraient en agitant un couteau sous leur nez que de travailler pour l’obtenir, sans forcément réaliser que leur vie pourrait être en jeu un jour.
La plupart s’écartèrent, laissant la blonde appeler le botaniste pour continuer de les guider vers leur destination désormais toute proche. Le vieillard finit d’observer les feuilles d’arbre, constatant à voix haute qu’il devait s’agir d’une étrange mutation puisqu’une feuille de chêne aurait dû être lobée, pas ovale.
Les ruines étaient grandes, massives même, probablement le refuge d’une impressionnante quantité de chercheurs à l’époque où elle tenait debout. Aujourd’hui, la plupart des murs étaient tombés, un arbre géant dominait le corps du bâtiment encore debout et la cuisinière doutait pouvait encore trouver des livres en état là dedans, mais puisque c’était sa seule piste de toute manière… L’intérieur des lieux était dans un état étonnamment intact, à la surprise de la logia. En revanche, le campement honteusement installé dans un coin, puant la sueur et la “masculinité” lui fît froncer les sourcils, presque autant que les deux hommes installés dans un coin et aux armes démesurées. L’un des deux, imbriqué dans une armure massive, l’alpagua immédiatement.
“ Donc on envoie les troufions faire le boulot, et ils laissent passer un vieux, une gonzesse et un malvoyant. Ils vont m’entendre gueuler en rentrant, ça va leur faire passer le goût du pain. Et vous, je vous laisse dix secondes pour décarrer, après ça je m’occupe personnellement de votre cas.”
L’ambiance était posée, et elle était plutôt mauvaise. Pour autant, la femme de cendres ne se démonta pas.
“ Contre-proposition, tu te tais et tu écoutes. Je vais t’expliquer exactement la même chose qu’aux “troufions” dehors.”
Deux tentacules de cendres s’échappèrent des épaules de la logia alors qu’elle fixait le guerrier qui se préparait à se battre.
“ Deux choix. Soit vous attaquez, je riposte et on s’en sortira tout les deux avec des bleus, pour rester polie. Soit vous nous laissez passer, on prend une heure pour récupérer les ouvrages qui nous intéressent, sans doute d’autres aussi, et on repart. A vous de voir, mais je pense qu’on sera tous gagnants à ce que vous vous contentiez de nous laisser vider l’endroit de ses derniers bouquins.”
L’homme la fixa un instant, plissa les yeux, se gratta la barbe de trois jours qu’il arborait et finit par déposer sa hache avant de répondre.
“ Une heure, pas plus.”
“ Très bien.”
Le botaniste les invita vers une pièce un peu plus loin, où il prétendait avoir vu ce qu’il cherchait la dernière fois qu’il était venu, avant de se faire brusquement jeter hors de l’endroit. De leur côté, les deux frères discutaient par langage des signes, un langage unique qu’ils avaient créé tout les deux. “ Tu m’expliques pourquoi tu t’aplatis comme ça?”
“ Parce que cette connasse est sérieuse, et que sa “riposte” risquerait bien de tous nous tuer. Putain de maudite.”
“ Mais ton truc là, l’armement machin, ça suffirait pas à la buter?”
“ Sûrement si. Mais ça me demanderait de me concentrer sur le combat. Et si elle veut te buter, je vois mal comment je l’en empêcherai. Si elle tient sa part du marché et que dans une heure elle se barre, on l’aura sans doute échappé belle.”
“ Ça veut dire quoi ça? T’as peur?”
“ Elle est primée frangin.”
“ Toi aussi.”
“ On est pas primés pareil. Je vaux quoi, cinq millions c’est ça? Cette psychopathe vaut presque cent millions. On joue pas dans la même cour, et si je peux éviter de perdre mon frère, mes hommes et ma vie dans la foulée juste en la laissant fouiller dans des vieux tas de papier pendant une heure, ça me va très bien.”
Les mains des deux hommes cessèrent de s’agiter un instant avant que le plus jeune reprenne la conversation.
“ Putain… Fais chier…”
“ Ouais.”
Dans la pièce à côté, la cuisinière suivit le botaniste, qui traversa un mur effondré vers une autre pièce, puis une autre, jusqu’à arriver dans une sorte de petit salon sous les racines de l’arbre géant. Des livres couvraient les étagères, la table, le sol, la plupart dans un état déplorable. Se baissant, la logia en ramassa un, découvrant que le papier était quasiment réduit en poussière, et que les pages encore intactes étaient devenues illisibles avec le temps.
Heureusement, un petit cabinet avait survécu au passage du temps, que ce soit par sa position, la chance ou simplement la vitre de verre qui l’isolait de l’air extérieur. Le botaniste ouvrit la vitrine avant d’en tirer des ouvrages, marmonnant ses pensées en voyant que la plupart n’était absolument pas reliés à ce qu’il cherchait. Il finit cependant par s’exclamer après avoir trouvé ce qu’il désirait.
“ Professeur, ça vous gêne si je prends le reste? Je ferais du tri une fois que je serais chez moi.”
“ Oh non, allez-y, moi j’ai ce que je veux et le jeune homme ne paraissait pas désirer d’ouvrage.”
La blonde hocha la tête et se contenta de placer le reste des livres dans une sacoche avant de ressortir de la pièce, enjoignant le botaniste à la rejoindre. Celui-ci maugréa quelques instants, arguant qu’il souhaitait étudier aussi tôt que possible l’élevage de plantes guerrières, ce à quoi la logia rétorqua qu’ils avaient une heure, pas plus, et qu’au fond il serait sans doute bien plus à son aise pour faire cela chez lui, où il pourrait prendre des notes s’il le souhaitait, un argument qui finit par le convaincre.
Elle salua de la tête les deux hommes en sortant, signalant ainsi qu’ils avaient fini leur affaire et qu’ils ne reviendraient pas et fini même par traverser la forêt en sens inverse, raccompagnant le vieil homme chez lui, le laissant avec le blondinet. Ils avaient sûrement à discuter, et elle même avait des choses à faire. Se laver déjà, préparer à manger ensuite, se servir de Kira comme d’une peluche pour finir, et ensuite elle ferait du tri dans les bouquins récupérés, en espérant que Samuel ne se soit pas planté et qu’elle y trouve bien ce qu’elle cherche.
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