Grandline, la Route de Tout les Périls, le Domaine de Gol D. Roger… Cette mer équatoriale arborait bien des noms et surnoms cherchant à retranscrire aussi bien les dangers qu’on pouvait y trouver que les merveilles qui avaient attiré là bien des explorateurs. Pour sa part, Ishtar De Lérhane l’avait déjà parcouru à plusieurs reprises. Cela faisait dix ans que la bilcane avait chuté de son île céleste, trahit par un élan de haine lié à la discrimination qu’elle avait subit toute son adolescence durant et qui l’avait fait se tourner vers le combat contre les oiseaux tyrans. Elle avait eu plusieurs occasion de naviguer sur ces flots pouvant s’avérer calme comme furieux selon les grés des régions maritimes et des cieux troublés, que ce soit durant se première année sur les mers bleues parmi l’équipage révolutionnaire du Centaurus ou encore l’année précédente lorsqu’elle avait rallié Jaya afin de décider si elle remonterait là-haut pour rejoindre sa famille ou continuer à vire aventures et découvertes en ces terres d’« en bas ». Cette fois, si c’était une nouvelle motivation qui la poussait à franchir de nouveau Reverse Mountain, une motivation qu’elle avait conservée en elle plusieurs mois le temps de convaincre sa mentore de quitter également les rangs des Décimas malgré les torts que lui avait causé le Gouvernement Mondial en exterminant sa famille avec le Buster Call d’Ohara. Libéré de cette attache, la soldate de Centes était bien décidée à rejoindre l’équipage des Kujas qui voguait sur la Route de Tous les Périls.

La voilà donc qui débarquait à Whiskey Peak. Saluant le capitaine Aldéràn de la Flotte Noire de Puerto Havana avec qui la guerrière avait déjà navigué à quelques reprises, elle descendit sur la plage et scruta les alentours afin d’observer les gens qui évoluaient en ces lieux. La femme mesurant trois mètres de haut et qui possédait ni plus ni moins que deux paires de grandes ailes, issues d’une malformation génétique, avait l’habitude de ne pas passer inaperçue en raison de ses attributs qui sortait bien de la normale. Elle s’y était fait avec le temps et ne tenait donc pas rigueur aux gens de l’observer. Ce n’était pas pratique pour passer inaperçue, mais jusqu’à aujourd’hui elle n’en avait jamais ressenti le besoin. Son impassibilité naturelle, trouvant sa source dans la discrimination qu’elle avait subi à cause de ses ailes, pouvait parfois s’avérer un rempart à la socialisation, néanmoins la blonde au regard d’argent avait appris à force les traits de son visage afin de retranscrire les émotions qu’elle ressentait intérieurement, ce qui permettait de tisser des liens de manière plus facile avec des gens. Cependant, les liens les plus fort qu’elle avait tissé pour l’instant avait majoritairement été créées sur le champ de bataille, que ce soit la relation de camarade de combat avec Alexander lors de l’attaque de Marek et les malversations de Facciorni à Okalmoa ou face au supernova Mystick aux côtés de Karim Ookami bien des années plus tôt. C’était quelque chose des plus normales en vérité puisque l’Archange du Typhon s’avérait être une passionnée de combat qui vivait intensément les batailles, l’envie de se confronter à des adversaires puissants étant la raison qui l’avait poussé à rejoindre les Decimas puisqu’elle nourrissait l’espoir de se retrouver confronté à des membres de la Marine d’un niveau supérieur aux lieutenants qu’elle affrontait généralement aux côtés des Centaurus.

La maudite du fruit mythique du Serpent à Plumes s’avança vers la ville tandis qu’elle remarquait la présence de femme qui attirait justement l’attention de beaucoup de monde. Cela mit plus ou moins la demoiselle en confiance, même si elle était loin de se douter qu’il s’agissait en vérité de membres de l’équipage qu’elle était en train de rechercher. Après tout, qui pourrait croire trouver l’objet de ses convoitises dès la première escale quand on est dans un monde qui se retrouve chamboulé tous les quelques mois par des personnalités émergeantes et par des conflits qui se font et se défont au fil du temps ? En tout cas, c’est simplement en se mettant en quête d’un quartier marchand où trouver un vaisseau en mesure de l’amener plus loin sur cet océan équatorial que la De Lérhane finit par apercevoir un visage qu’elle connaissait. Elle ne la reconnut pas au premier coup d’œil et c’est donc en s’attardant davantage sur les deux femmes assisent sur le banc, suite au fait qu’elle avait bousculer par mégarde un passant qu’elle n’avait pas vu à cause de sa taille et de son inattention, que la bilcane reconnut la personne en question. Elle s’approcha donc afin d’interpeler la femme à la chevelure blanche sans pour autant porter sa voix au point d’avertir tout le monde aux alentours de ce fait, la grande femme ayant une certaine assurance dans la voix sans pour autant dégager une quelconque forme d’hostilité, et pour cause puisqu’elle désirait ni plus ni moins qu’intégrer l’équipage de cette damoiselle.

-Euh… Excusez-moi de vous déranger… Vous ne seriez pas Tenshi Taya par hasard ?

Depuis qu’Ishtar avait appris de la bouche de Ghetis Archer à Jaya l’année précédente que cette bretteuse était devenu l’impératrice des Kujas, la maudite aux iris à l’éclat lunaire avait bien mémoriser la photo qui se trouvait sur l’avis de recherche de cette primée. En effet, si la bilcane avait l’habitude de retenir les visages de pas mal de personnalité sur lesquelles planaient de grosse prime par le même genre de procédé, ici c’était bien plus important car elle avait justement besoin de savoir reconnaître plus ou moins de loin la Taya, ce qui avait en fin de compte marché. La guerrière demeura donc dans l’expectative, attendant que Tenshi lui répondent et pouvoir ainsi engager la conversation et espérer faire suffisamment bonne impression pour faciliter ce qui pourrait s’apparenter à des négociations. Oui, trouver les Kujas n’était pas forcément l’étape la plus complexe, les convaincre de sa bonne foi et d’intégrer une étrangère à leur troupe ne serait pas une chose aisée.

Ce fut sans grande surprise que la réponse fut positive. En effet, Ishtar avait peu de doute sur l’identité de la personne dont elle avait reconnu le visage grâce aux avis de recherche mis en circulation par l’entité politique suprême de ce bas-monde des mers bleues. C’était bien évidemment plus une façon d’attirer l’attention et, comme aborder précédemment, un moyen d’entamer la conversation. Forte de son expérience de guerrière, carrière qu’elle menait donc depuis plus d’une décennie, elle remarqua la tension corporelle et l’hostilité qui émanait de la Taya, indiquant que cette dernière était sur ses gardes ce qui était tout à fait compréhensible. La bilcane ne prit pas la parole tout de suite. Son genou vint se poser le sol. Oui, l’ange était plus ou moins en train de se prosterner devant l’impératrice d’Amazon Lily en gage de respect et de bonne foi. La main de la maudite vint se saisir d’Ashunera, la claymore mesurant deux mètres de long qui appartenait jadis à son père et qu’elle conservait comme un symbole de son rêve, la demoiselle ne se battant pas à l’épée. En agissant lentement pour venir poser l’arme devant elle dans l’optique de montrer que ses intentions n’étaient pas malveillantes, la De Lérhane répondit à la question de la bretteuse.

-Pardonnez-moi de couper votre discussion, mais je suis venu vous faire, humblement, une proposition assez particulière. Il s’avère que je désirerai intégrer l’équipage des Kuja et donc me placer à votre service. Je sais que cette demande peut être assez surprenante et qu’il est très rare qu’une étrangère soit autoriser à rejoindre le groupe d’élite des combattantes d’Amazon Lily, mais c’est bien la raison qui m’a amené à rejoindre Grandline. Je suis assez surprise d’être tombé sur vous immédiatement, mais la chance me facilite la chose puisqu’il m’aurait été compliqué de vous trouver d’une autre manière puisque j’avance seule sur cette mer.

L’ange avait tenté d’exprimer le plus clairement possible la raison de sa venue et de cet entretien improvisé en plein air. Elle n’avait aucune idée des conditions que les Kujas poseraient pour que la fille du ciel qui avait chut dans les océans azurés puissent devenir l’une des l’heure et ne pouvait donc pas encore faire un plaidoyer ou amener d’elle-même des arguments allant dans le sens de son intégration, les intérêts que les amazones voudraient obtenir via une telle opération n’étant alors pas clairement défini pour la De Lérhane. Pour l’instant, elle pouvait surtout prétendre être une force de frappe supplémentaire, mais elle avait une caractéristique qui pourrait potentiellement intéresser ces femmes qui, comme elle-même, était en quelque sorte des combattantes de profession. En effet, la malédiction d’Ishtar n’était pas celle d’un simple zoan, c’était celle d’une créature mythique qui était l’Empereur de Jade mythologique de la forêt tropicale, le Serpent à Plumes étant le gardien de son écosystème ainsi que le prédateur ultime de la mer verte et arborescente. À ce titre de protecteur de la biodiversité, afin de maintenir un certain équilibre, la bête mythologique était dotée d’une capacité propre, à l’instar des autres zoans légendaires, permettant de réguler les populations animales et végétales en y apportant un certain équilibre… L’Archange du Typhon était en mesure de manipuler le climat afin d’imposer un état météorologique, la pluie comme le soleil, la canicule comme les chutes de neige, sur toute une région du firmament. Pour l’heure, elle n’était pas en mesure de le faire quand les contraintes météorologiques étaient trop forte, comme sur les Calm Belt ou pour Shivering Island et son nuage stagnant, mais elle comptait bien y arriver un jour.

-Je me nomme Ishtar De Lérhane. Je viens de l’île céleste Bilca. J’ai autrefois été membre de la Révolution d’Arias au sein de l’équipage du navire nommé Centaurus sous le commandement de Janaffe Barne qui n’était pas une grande figure du mouvement. J’ai rejoint les rangs de l’armée de Centes Decima alors que celui-ci venait juste d’émerger, décision que j’ai bien vite regrettée. Je me suis efforcé à demeurer une soldate afin de pouvoir protéger les populations durant les petites missions que je réalisais, prenant ainsi la place d’un agent qui aurait pu se moquer des vies civiles qui sont pour moi importantes. Maintenant que j’ai su ramener hors de l’extrémisme celle qui était ma mentore au sein des décimas, Yufina Carbuncle, je me suis décidée à enfin quitter l’armée de Merveille afin de réaliser mon ambition dont je vous ai déjà fait part et que je nourris en vérité depuis bien longtemps, à savoir vous rejoindre en tant que guerrière de l’équipage des Kujas, à défaut d’être une amazone.

Jamais jusqu’à aujourd’hui l’ange n’avait été aussi directe sur son histoire. Elle préférait avancer la vérité directement plutôt que de tenter de la dissimuler, chose qu’elle n’aurait de toute manière pas réussi à faire car cela aurait entaché son honneur et aurait été insupportable pour elle. Il valait mieux que la Taya sache tout afin de pouvoir apporter un jugement complet sur la De Lérhane et savoir quel type de personne elle avait en face d’elle. Ishtar savait qu’avoir été au sein des troupes de Centes pouvait être un frein à son intégration, que ce soit ici ou dans un autre groupe d’ailleurs. C’est pour cela qu’elle avait directement fait la précision des raisons de son choix d’y demeurer, pour éviter que l’on pense qu’elle accorde du crédit à l’idéologie du monarque. Elle ne savait pas à quoi s’attendre en réponse à cela et demeurait prête à répondre aux questions qui pourraient émerger sur son passé.

La bilcane aux yeux d’argent eu bientôt le droit à une réponse qui ne l’étonna guère et qui était, à vraie dire, plutôt dans les attentes qu’elle avait de cette première rencontre. Il était tout à fait légitime, surtout dans un monde baignant dans les conflits, de poser la question de la légitimité à faire confiance à une personne. Cependant, la De Lérhane était déterminé à faire ses preuves afin de rejoindre l’équipage d’Amazon Lily. Le fait que la Taya déclare que c’était l’ensemble du groupe qui devrait l’accepter et non simplement l’impératrice était une bonne nouvelle pour la demoiselle ailée qui, ne connaissant pas réellement Tenshi en dehors des journaux et de ce qu’avait pu rapidement lui dire Ghetis, ignorait si elle préférait favoriser des décisions collégiales ou affirmer son autorité de dirigeante. Elle se leva donc en rangeant Ashunera, suivant l’ordre de la capitaine des Kujas afin de la suivre en continuant la conversation pour plaider sa cause, ou tout du moins son « projet », si l’on pouvait nommer cela ainsi.

-Je comprends tout à fait que la confiance doit se mériter et se gagner. Je serai tout aussi surprise et méfiante que vous dans une pareille situation. Je serai ravi de pouvoir faire la connaissance de chacune des illustres amazones. Je suis bien consciente que rallier un camp déjà impliqué dans certaines histoires amène à devenir l’ennemi de certains… Durant les quelques années où j’ai fait partie des décimas, j’ai pu voguer sur les mers sans avoir d’ennemi prédéfinis puisque j’étais loin de m’affirmer en tant que telle. Rare sont les personnes qui le savent d’ailleurs, mais je ne pouvais me permettre de vous cacher cela.

La maudite tourna son regard vers l’un des bâtiments de l’île, histoire de l’observer un peu avant de reprendre la parole et continuer sa réponse en entamant la partie la plus importante et qu’elle avait retourné dans sa tête à de maintes reprises.

-J’ai développé un certain gout pour le combat durant ma vie. Cela serait bien sûr très long de développer comment cela est devenu une passion, mais le fait est que cela l’est devenu. De plus, j’ai quelques principes moraux qui m’oriente pendant les confrontations et qui font également que je ne me bats pas seulement pour le caprice d’affronter un ennemi. Bien sûr, combattre une personne puissante est excitant et exaltant, mais cela ne doit pas se faire aux détriments des populations et dans le respect et l’honneur. Si mon opposant n’est pas en mesure de respecter cela, je serai sans pitié avec lui.

Elle inspira un instant, faisant le trie dans sa tête pour ne pas perdre le fil de ses pensées tel qu’elle les avait rangé en prévision d’une telle discussion, même si elle ne s’attendait pas à ce que cela arrive si vite et que donc elle n’avait pas finalisée et peaufinée son monologue.

-Pourquoi je parle de tout cela ? En vérité, durant tout ce temps où j’ai vécu sur les mers bleues, on ne m’a jamais donné ma chance de me confronter à des adversaires très coriaces, que ce soit avec le Centaurus où l’on affrontait principalement des lieutenants ou avec les décimas où je ne faisais je m’occupais toujours de choses qui se passaient dans des coins isolés pour assurer les arrières de soldats plus importants. Evidemment, j’ai ponctuellement croisé la route d’adversaires de plus haut calibre, mais c’était bien trop rare pour être intéressant et pour me permettre d’évoluer. Oui, ce que je cherche chez les Kujas c’est de pouvoir m’améliorer afin de devenir la meilleure guerrière possible en côtoyant d’autres combattantes et en faisant front avec elles face à l’adversité, afin d’apprendre d’elles et de, peut-être, les faire apprendre de moi d’une certaine façon. De plus, l’île des femmes et ses amazones d’exceptions m’ont toujours paru être un concept assez incroyable permettant de montrer à la partie de gente masculine trop masochistes qu’ils ne sont pas les seules à savoir se battre et à être en mesure de défendre une cause, que ce soit la survie des siens ou quelque chose de plus noble. Je peux le dire, c’est pour moi un honneur de rencontrer les Kujas et en faire partie serait à la fois pour moi une étape dans ma carrière et une fierté. Sachez en tout cas que si je rejoignais les vôtres je ferai en sorte de me donner corps et à âmes aux intérêts des Kujas, que ce soit pour Amazon Lily ou à titre plus personnelle.

Une nouvelle fois, la bilcane marqua une courte pose le temps de lorgner un coup sur les nuages blancs qui naviguaient dans le ciel sans pour autant menacer d’une quelconque façon les terres de l’île d’y abattre un lourd déluge.

-Je suis également consciente que pour faire partie d’un telle équipage, il faut des capacités martiales à la hauteur du dit équipage. Si mes années de services dans deux factions antagonistes au Gouvernement Mondial assure que j’ai une certaine expérience du combat, je suis également prête à vous parler de mes diverses capacités et de ma manière de me battre.

La grande blonde pensait avoir décrit clairement la raison primaire qui l’avait motivé à nourrir le désir de rallier la troupe que dirigeais aujourd’hui Tenshi Taya. Elle espérait que cela conviendrait à cette prestigieuse bretteuse possédant une coquette prime sur sa tête. En ce qui concernait le test de ses aptitudes, elle ne savait pas si elle devrait réaliser un défi à la hauteur pour prouver son niveau. Un tel challenge pouvait tout aussi bien être ramené à un ennemi des Kujas ou se confronter à l’une d’elle. Restait donc à savoir ce que l’on lui demanderait, où si simplement on lui demanderait juste d’expliquer ses compétences et qualifications.

Une fois sa petite explication donné, Ishtar eu droit une question visant à savoir si la compréhension que l’impératrice avait eu de tout ceci était bonne, ce à quoi la bilcane répondit par un simple hochement de tête. Elle écouta ensuite attentivement le petit monologue de la Taya en demeurant attentive et sérieuse afin de trier parfaitement ce qu’elle allait pouvoir retourner comme complément à cela, puisqu’elle avait en effet beaucoup à dire.

-Cela fait dix ans que je suis sur les mers bleues, le temps n’est plus un problème pour moi désormais. Si je me suis montré impatiente à une époque, je suis devenu plus raisonnable depuis et, de la même manière que je parviens à méditer sur des durés plus grandes, la patience est une vertu à laquelle je prétends. D’ailleurs, ma philosophie de combat prend cela en compte. Personnellement, je pense que pour réfléchir de manière optimale et objective à un affrontement en cours, il faut parvenir à s’en détacher, prendre du recul, afin de saisir un maximum de détail et ainsi établir une stratégie optimale tout en faisant attention aux gestes de l’adversaire et s’adapter en fonction de ceux-ci. Même lorsque je me donne complétement dans le combat, j’essaye de rester attentive. De plus, je suis d’accord qu’affronter un adversaire puissant et hors de porté n’a d’intérêt que si cela se passe dans un cadre amical ou d’entrainement, puisqu’en combat réel c’est du suicide surtout face à des personnes qui en veulent à notre peau et contre qui il faut être prêt à user des grands moyens, quitte à aller l’ennemi si besoin. Ensuite, si comme vous le dite c’est une période dur pour les amazones et qu’il faut se préparer d’une façon ou d’une autre au futur, les entrainements seront de toutes manières des moments suffisant pour profiter, participé aux exercices ou les observer étant de toute manière utile.

Si lorsque l’on entendait la De Lérhane parler de son goût pour le combat on pouvait se dire que c’était une femme qui rentrait dans les lignes ennemis tête la première, c’était bien mal la connaître. En effet, elle relâcher sa vigilance que contre un ennemi qu’elle était certaine de surclasser et en duel elle était très réfléchie, sa manière d’aborder psychologiquement les confrontations, se développant de plus en plus au fur et à mesure de son évolution en termes de méditation, qu’elle avait exposé un peu avant en était une preuve. Après tout, l’archange était devenu une moine-guerrière de l’île aux prières, une Wan, et avait un fort rapport avec la spiritualité, sans que cela ne bascule de manière folle dans de la foi. C’était tout un aspect ésotérique qui entrainait ainsi la demoiselle à acquérir davantage de sagesse au fil des ans. Enfin, Tenshi demanda d’en savoir un peu plus sur les capacités martiales de la femme céleste, chose essentiel pour juger si elle serait véritablement utile aux redoutables amazones.

-En ce qui concerne mes aptitudes basiques, je possède une force surpassant la grande majorité des combattants de ma trempe. Pour le reste, je suis une maudite des eaux aux pouvoirs zoan qui se bat au corps à corps. Aussi grande soit-elle, ma claymore n’est pas une arme que j’utilise. Elle appartenait jadis à mon père et est plus ou moins le symbole de ma quête à mes yeux. Enfin, je vais plutôt vous montrer de quel animal j’ai reçu la malédiction… lâcha la demoiselle ailée en fermant les yeux.




Ishtar souleva ses paupières laissant apparaître la transformation de ses iris qui virèrent de l’argent à l’or tandis que la pupille s’allongeait pour devenir celle d’un reptile. Sa langue bifide passa entre ses dents qui se rarifièrent tout en arborant une forme pointue à la manière de croc. Les plumes de ses quatre ailes devinrent vertes aux reflets d’émeraude alors qu’elle s’étendait de plus en plus pour recouvrir son corps tandis que le visage de la guerrière fut recouvert d’écailles ventrales qui la recouvrait de face à la manière de bandes horizontales. Tandis qu’elle gagnait en taille, se dressant désormais à quatre mètres et demi de haut pour huit mètres totaux de corps puisque ses jambes s’étaient réunies en une queue, sa chevelure se transforma en un ensemble de plumes fines, longues et souples à la couleur de l’or. Battant des ailes puissamment, sans que cela soit en mesure de faire trembler une personne de la trempe de la Taya, elle commença à s’élever en quittant cette forme hybride pour revêtir l’apparence complète de la créature mythologique. C’est ainsi qu’elle revêtit l’apparence d’un serpent d’une dizaine de mètres de long qui s’élevait dans les cieux gracieusement en dessinant des spirales. Le regard de la jeune demoiselle se posa alors sur la voute céleste qui se retrouva en quelques instant submergés de nuages noires qui lâchèrent une pluie torrentielle sur l’île avant de céder leur places plusieurs secondes plus tard à un neige déposant de tendres baisers glaciales, ce qui fut suivit de la dissipation de la mer laineuse céleste pour laisser briller un soleil radieux et majestueux qui déposait une chaleur presque caniculaire sur le coin tout en formant une aura à la bête qui se trouvait visuellement en son centre. Descendant en pic vers l’impératrice amazone tout en revenant à la forme hybride, elle déploya ses ailes pour ralentir la descente de se présenter à la Taya.

-Je suis l’actuelle incarnation du Serpent à Plumes, l’Empereur de Jade mythique des forêts tropicales ainsi que le protecteur de leur biodiversité et le prédateur ultime prêt à se nourrir d’autres bêtes du sommet de la chaîne alimentaire pour préserver l’équilibre sacré des espèces de ces royaumes arborescents et qui, pour protéger cette sainte harmonie, est en mesure d’altérer la météo sur une certaine zone du firmament.

La réaction de l’impératrice à cette petite démonstration des pouvoirs de la bilcane, à savoir poser la main sur son menton, amusa l’ange tout en faisant déferler en elle un vent de satisfaction. Elle qui avait tant éberluer des humains des Blues en leurs dévoilant les pouvoirs d’un modèle de la catégorie de fruit du démon les plus rares, les mythiques l’étant plus que les logias d’après ce que l’on en disait, faisait désormais face à une personne très puissante qui ne semblait pas s’extasier devant ce genre de capacité. C’était loin de déplaire à l’archange qui vit là plutôt un signe de la pluralité et la diversité des aptitudes que rencontraient les personnes des hautes strates du monde des guerriers, ce qui lui donnait encore plus envie d’un jour faire partie de cette élite qui a suffisamment vu et vécu pour aborder chaque ennemi sans qu’il y ait de surprise particulière quant aux tactiques qu’il pouvait déployer. Même si dans le Nouveau Monde, lieu qu’elle désirait découvrir et parcourir quand elle aurait le niveau pour y aller, la De Lérhane ne pourrait pas se baser sur de pareils stéréotypes de combat préconçues, cela donnait malgré tout des pistes de réflexions à exploiter, que ce soit posément ou dans le feu de l’action. En tout cas, cette petite réaction, aussi infime et futile soit elle d’un point de vue extérieur, permettait à Ishtar de comprendre que la Taya était déjà en pleine réflexion sur ce qu’elle venait de voir. Elle devait déjà voir si cela pouvait s’intégrer d’une bonne manière avec les aptitudes des autres Kujas, si cela pourrait être utile à leur communauté de manière général et encore bien d’autres choses. Ainsi, elle demanda un éclaircissement et une explication précise de sa manière de combattre. Reprenant sa forme humaine, quittant ainsi la forme hybride qui la faisait de manière naturelle toiser ses interlocuteurs en raison de ces abracadabrantesques quatre mètres et demi de hauteurs qu’elle pouvait encore dépasser en se concentrant sur son équilibre, la prétendante désireuse de rejoindre les amazones répondit.

-En effet, je suis une combattante au corps à corps. Je ne fais d’ailleurs pas toujours appel aux pouvoirs de mon fruit pour me battre, surtout quand les ennemis ne sont pas à la hauteur il faut bien le dire. Contre des combattants de mon calibre, je suis plus du genre à contre-attaquer, parer ou feinter qu’à engager l’attaque, même si une fois dans les enchaînements on me prête un certain aspect de bête sauvage puisque je tente de prendre l’ascendant avec ma force surhumaine. Ce n’est en effet pas car je me retranche dans l’analyse et la contre-attaque que je ne déferle pas des coups avec toute ma puissance. Je ne vois d’ailleurs pas pourquoi la frénésie de la bataille et le pragmatisme d’avoir du recul sur la situation ne pourraient pas se combiner alors que pour certains, ils ne voient que des bêtes enragés dans les personnes qui aiment combattre. Non, justement. L’avantage du prédateur est de pouvoir gérer la situation et d’évaluer la tactique qui lui permettra d’attraper sa proie sans lui laisser l’occasion de s’échapper, pas de foncer dans le tas pour tout ravager sans discernement et laminer et gâcher beaucoup trop de gibier qui aurait pourtant permis de le nourrir en d’autres temps.

Elle marqua une pause, levant ses prunelles argentés aux éclats lunaires vers la voûte céleste.

-J’utilise également des techniques assez atypiques par moment. Sur un sol suffisamment solide, j’aime me servir du sol pour changer des habituels attaques de vagues ou lames d’air. Je peux par exemple extraire une partie de plusieurs mètres carrés de la pierre afin de le placer devant moi en un mouvement pour improviser un bouclier contre les projectiles ou encore pour le balancer vers l’adversaire, ce qui lui cache la vue et l’empêche de pouvoir deviner comment je vais l’attaquer, s’il n’a pas le haki de l’observation bien entendu. En ce qui concerne la partie zoans, je me sers généralement de la capacité de voler pour gagner en vitesse ou surprendre l’adversaire, tout comme mes changements de formes qui me permettent de changer de hauteur. En effet, une fois que je récupère la souplesse du serpent, je suis en mesure d’amener mon buste vers le sol tout en me déplaçant en rampant, ce qui change diamétralement la hauteur des attaques en mesure de me toucher. J’utilise ma queue soit comme un fouet, soit comme un tentacule, cela dépend des circonstances. Pour le sujet des pouvoirs météorologiques, j’use de ceux-ci en fonction de l’adversaire, même si utiliser un temps neigeux et dangereux puisque vous ne devez pas ignorer que les serpents sont des animaux à sang froids… Mes ailes peuvent également de bouclier, à dévier l’attaque ou encore à projeter de l’air.

La De Lérhane passa alors les doigts de sa main gauche sur le poing former par sa main droite en soupirant.

-Je n’ai malheureusement pas encore été en mesure d’éveiller le haki, que ce soit celui de l’armement ou de l’observation. Etant donné mes longues années de périple au travers des mers bleues, j’en connais pourtant pas mal dessus que ce soit grâce à mes divers maîtres, mes rencontres ou mes ennemis. J’espère que vous pourrez m’aider également là-dessus et que je ne vous desséverez pas. Je compte bien être le meilleur atout possible pour protéger Amazon Lily et servir la cause des Kujas, quelle qu’elle soit. Pour vivre ensemble dans un même équipage, il faut pouvoir se faire confiance et compter les uns sur les autres. Il est hors de question que je sois à la traîne car si je m’avère être inutile, que ce soit dans la vie quotidienne des amazones ou dans les combats, il n’y a aucune raison pour demeurer éternellement avec vous, je ne dois pas vous ralentir sur le long terme.

Elle ferma les yeux, se remémorant le choix difficile qu’elle avait fait l’année précédente. Revenir vivre paisiblement parmi les siens ou continuer d’évoluer pour devenir une grande combattante. Choisir entre la famille ou la passion. Elle avait finalement opté pour le deuxième choix et elle ne le regrettait pas, mais cela n’était pas pour autant facile étant donné que liens avec sa mère, son père et son frère étaient très forts. J’espère qu’ils ne m’oublient pas là-haut, se dit-elle alors qu’une larme traversa la cuirasse d’inexpressivité pour longer les courbes de sa joue avant de choir et venir percuter le sol afin de se répandre en milles minuscules perles.

-Si vous m’acceptiez parmi vous, je vous ferai le serment de tout faire pour assurer au peuple amazone la sécurité et la prospérité qu’il mérite légitimement.

En guise de réponse à Orphen, la De Lérhane hocha la tête en forçant son visage à se parer d’un sourire amical. Les paroles de l’impératrices accompagnèrent donc le geste afin d’expliquer que cette femme ayant un style de combat plus ou moins proche du sien serait son adversaire pour évaluer la Wan. C’est alors que toute trace d’amicalité s’effaça pour revenir à son impassibilité naturelle tandis qu’en trois coups de pied, guidés par la plante de ces derniers, elle recula de plusieurs mètres avant de plier les jambes et de se mettre en garde, le bas gauche en avant formant un angle d’environ soixante-dix degrés tandis que l’autre fermait le poing et se trouvait en arrière. Elle devrait donc mener l’attaque. La bilcane demeura immobile durant trois ou quatre secondes, le temps de visualiser plusieurs stratégies et voir laquelle user en premier lieu. Il fallait déterminer l’écart qui la séparait d’une ennemie d’une telle trempe ainsi que le type de combattante doit-il s’agissait : une adversaires tout en puissance ? En vitesse ? En agilité ? En défense ? Polyvalente entre plusieurs de ces critères généraux ?




Elle s’élança donc droit vers Orphen, comme pour juste la charger de front. Lorsqu’elle arriva à trois ou quatre mètres de la Kuja, elle donna un coup de pied sur le côté pour se propulser vers la gauche tout en voyant si elle était en mesure de suivre le changement de trajectoire en temps réel, ce qui était vraisemblablement le cas. Elle donnerait alors un coup de pied en arrière pour aller vers l’avant en amorçant un uppercut avant de revenir en arrière avec une autre attaque de sa jambe contre le sol tandis que le poing envoyait une vague d’air sur l’adversaire. Clairement, cet assaut servait à jauger la réactivité d’Orphen afin de rassembler des premières informations sur les facultés guerrières de celle-ci.

-Bouclier de Roche.

La femme ailée plongea sa main dans le sol afin de refermer ses doigts sur la roche. Déployant sa force surhumaine, elle contracta ses muscles et son regard se fit plus perçant tandis qu’elle soulevait tout une plaque du sol de forme circulaire et qui mesurait environ cinq mètres carrés de superficie. Dans le même temps, elle avait pris sa forme hybride et donnait désormais un coup de la paume de sa main pour foncer vers Orphen, volant avec ses ailes derrière ce bouclier sommaire. À l’approche de l’amazone, elle s’étendrait alors grâce aux huit mètres que mesurait son corps. Semblant sortir en haut à droite de la plaque de pierre et d’herbe pour la position qu’avait à priori la Kuja, elle se jeta sur son ennemi, ses bras amorçant des arcs de cercles prêt à parer des coups de poings, tandis qu’à l’opposée complet de cet angle sa queue venait tenter de chercher le pied d’Orphen afin referme son étreinte dessus. C’était là toute l’idée de cette seconde attaque. Si cela passait et que l’amazone se retrouvait saisie, la De Lérhane s’évertuerait à parer avec ses avant-bras les potentiels coups de l’ennemie si c’était possible tout en amenant son buste vers le sol pour joindre les doigts et tenter une d’Incision du Chakra en faisant remonter son bras vers le diaphragme de la combattante Kuja pendant qu’elle tirerait sur la jambe de l’autre côté pour tenter de faire basculer son adversaire. Si la tactique ne fonctionnait pas, elle tournerait sur elle-même en frappant le bouclier en pierre avec le milieu de son corps pour qu’il vienne percuter Orphen et offrir la possibilité d’un repli qu’elle terminerait avec des coups d’ailes pour s’éloigner tout en générant une vague d’air par le Torrent Angélique qu’elle réaliserait alors. Si jamais à un moment où à un autre cette redoutable combattante passait dans une de ses formes zoans, la bilcane le notifierait en modifiant sensiblement ses mouvements mais, sa tactique de ce début de combat ne changerait guère. Si la Kuja c’était mise en action, considérant qu’elle était assez restée dans l’expectative dans laquelle elle avait commencé en demandant à l’ange d’attaquer la première, le véritable combat commencerait avec une certaine domination assez limpide qui viendrait en constat pour l’ancienne révolutionnaire. Néanmoins, elle voulait encore tenter quelque chose avant. Après tout, on ne lui demandait pas de gagner, chose peu probable à l'heure actuel face à cette ennemie, mais de montrer ce qu'elle savait faire.

-Une petite confrontation de force cela te dis ? demanda l’Archange du Typhon en affichant un vraie sourire avant de s’envoler. Astéroïde de Mama Quilla.

Atteignant cents mètres de hauteurs dans les cieux, Ishtar laissa son corps tomber, gagnant en vitesse petit à petit tandis qu’elle pouvait bouger grâce à ses ailes pour suivre les déplacement d’Orphen afin d’adapter sa trajectoire en cas de besoin. Elle déploya son bras droit pour amener un violent uppercut avec toute sa force surhumaine cumulé au gain qu’offrait une telle chute. La Wan espérait belle et bien rencontrer le poing de l’amazone afin de voir ce dont elle était capable en termes de puissance brute.

Orphen était donc une guerrière faisant plus usage d’agilité et de souplesse que de force brute. La De Lérhane avait put le constater suite à cette première échauffourée de préambule durant lequel la bilcane avait l’occasion de combattre plus fort qu’elle dans un cadre non létal, mais aux enjeux cruciaux malgré tout. Ainsi, lorsqu’elle vit son adversaire revêtir une forme zoan des félines, prête à contrer le coup, elle se douta qu’il y avait anguille sous roche et que Orphen savait que ce ne serait pas suffisant pour faire opposition à la force surhumaine de son adversaire temporaire. Ainsi, dès que le poing de l’Archange du Typhon pénétra le sol, brisant en éclats la terre autour d’elle tout en faisant replié la roche dans laquelle quelques fissures apparurent, elle referma ses ailes complétement, comme pour les joindre, afin de stopper l’assaut qui serait donné si la Kuja se trouvait à cet endroit puisque cette dernière serait pris momentanément entre les immenses ailes, avant de faire le mouvement inverse pour se propulser vers l’avant et se rattraper dans un mouvement de serpent qui donnait par ailleurs un coup de queue dans l’air. Après sa rencontre avec Erwin Dog dont elle avait pu observer les capacités, elle avait réfléchi à ce genre de tactique pour contrer une personne pouvant quasiment se téléporter pour se dérober sous une attaque. La position la plus probable pour prendre de court l’adversaire suite à cela était bien évidemment l’angle mort du dos ce qui amenait à déduire un mouvement de ce type pour s’extraire de cette position de faiblesse.

Rampant sur le sol, Ishtar se dirigea à nouveau vers Orphen en serpentant pour indiquer aucune direction précise, la demoiselle blonde maudite aux prunelles dorés allant ainsi de droite à gauche puis de gauche à droite de manière répété en serpentant sur le sol pour se rapprocher du lieu d’impact de sa chute précédente. Initiant un uppercut, elle passa en forme totale, son bras venant s’intégrer à son corps animal sans membres, pour faire un tour sur elle-même, entrainé par le mouvement enclenché précédemment, pour frapper le sol avec sa queue avec puissance et violence. Le déplacement d’air se mouva en onde de choc qui avança en direction de l’amazone tout en emportant la terre et les pierres délogés par la De Lérhane durant la réalisation de sa technique de femme astéroïde.

-Bourrasque sacrée.

Profitant de ce léger voile trouble créer par les mouvements des particules de terre poussiéreuses suite au passage de cette vague de vent, l’Archange du Typhon passa par la droite pour foncer droit sur la Kuja en faisant attention à présenter ses écailles ventrales pour être protégé des coups de morsures ou de griffures de cette ennemie. Son intention était d’avoir recourt à la momification afin d’enlacer le corps de la femme-tigre pour soumettre son corps à l’étau puissants des serpents constricteurs permettant d’étrangler ou de briser des membres par le resserrement du corps reptilien. Dans ce but, le corps de la créature mythique prenait à l’avant la forme d’un N afin d’accroitre la possibilité de contact physique avec Orphen, puisqu’un seul suffirait pour que le reste du corps suive le mouvement pour venir entourer l’adversaire pour l’immobiliser. De même, la queue de la De Lérhane fendit l’air pour se diriger vers la cuisse tendis que le Serpent à Plumes ouvrait la bouche pour faire apparaître ses puissants crocs, même si l’optique recherchait était davantage de bloquer un avant-bras dans la gueule de l’animal mythique. Si la Kuja utilisait un nouveau Soru pour disparaître, Ishtar planterait sa queue dans le sol pour se servir d’elle comme point de pivot afin de conserver sa vitesse en tournant pour se rediriger vers son adversaire.

Comme attendu, ce fut un soru qui vint accueillir l’attaque de la bilcane afin de rendre cet assaut caduc. Usant de sa queue, comme prévu, elle fit demi-tour pour se rediriger vers l’ennemi qui s’élança également vers elle. Orphen passait donc à l’offensive et il fallait ainsi doubler de prudence. Demeurant sous sa forme totale, Ishtar se détourna de son objectif en esquivant le premier rankyaku avant pour grimper à quelques mètres au-dessus du sol en ralentissant progressivement. Avec la différence de niveau entre les deux femmes, les attaques dont elle aurait usé n’aurait en aucun cas put être toutes contrer par l’archange, même si celle-ci aurait pu se servir de ses ailes pour envoyer des vagues d’air repousser les rankyaku si elle était entré dans le jeu terrestre de la Kuja, qui préféra se rabattre dans les airs plutôt que prendre un risque, profitant de l’avantage du vol que lui offrait ses pouvoirs mythologiques.

-Nuage de l’Incertitude.

Les iris d’or de la guerrière brillèrent l’espace d’un instant tandis qu’une brume d’une bonne épaisseur fit son apparition, se répandant et s’élevant rapidement pour rendre plus complexe la vision sur ce champ de bataille. Si l’amazone entrait dans une phase plus offensive que défensive, Ishtar était contrainte d’essayer de la prendre de court pour réduire son champ des possibles. Si cette brume à couper au couteau pouvait être perçu comme un désavantage pour les deux partis, ce n’était pas exactement le cas. En effet, c’était oublier que le Serpent à Plumes avait, comme plusieurs autres serpents, une vision thermique et donc qu’il pouvait repérer l’adversaire même au sein du brouillard, sans compter qu’il pouvait ressentir les vibrations dans le sol, même si c’était dans une proportion moindre aux autres reptiles rampants puisque l’empereur de jade de la jungle se déplaçait majoritairement en volant. Ainsi, la De Lérhane, repassant sous forme hybride, observerait la réaction d’Orphen à cette technique avant de s’élancer pour contourner l’adversaire afin de l’attaquer sous un angle différent de celui de la position où elle avait disparu dans la brume. Bien sûr, si la Kuja parvenait à repérer malgré tout l’Archange du Typhon et donner son assaut prévu, la demoiselle ailées tenterait un ou plusieurs Torrents angéliques, comme abordé précédemment, en refermant ses ailes comme un cocon pour les rouvrir brutalement en envoyant une vague d’air à la rencontre des rankyaku tout en tentant de repousser Orphen ou, sinon, de protéger son corps grâce à ses ailes, notamment pour l’attaque au ventre. Si cela était insuffisant, elle aurait alors recours à une Morsure de la stagnation en tentant d’amener ses poings à la perpendiculaire des avants bras de l’amazone pour dévier ceux-ci et donc les attaques qui la menaçait, si elle parvenait à repérer Orphen dans le mouvement bien évidemment.  

Si la bilcane avait le champ libre et que l’assaut offensif d’Orphen n’avait pas lieu, elle ramperait silencieusement vers l’amazone pour porter aussi rapidement que possible une Incision du chakra pour enfoncer sa main, dont elle aurait joint les doigts, dans le diaphragme de celle-ci. Si jamais l’amazone avait repéré la De Lérhane durant son approche, Ishtar userait d’un Crochet du serpent à cet ennemie, ce qui consistait à initier un uppercut avant de plier le bras pour frapper l’intérieur du coude. Elle finirait cela par un coup de coude qu’elle amènerait dans le visage de la femme-tigre alors qu’elle tenterait de venir planter ses crocs dans sa cuisse, la différence de tailles entre elles, accrus par la forme hybride d’Ishtar, permettant à la bilcane ce genre de fantaisies d’actions multiples en des lieux éloignées du corps.

S’apprêtant à agir au corps à corps en employant toutes les attaques à répercussions, pleines de feintes et de coups qui en cachaient en vérité un second voir un troisième, qu’elle avait appris à utiliser durant cette décennie où elle avait avancer de bataille en bataille en s’arrêtant uniquement pour s’instruire, s’émerveiller et s’élever spirituellement, Ishtar et Orphen furent arrêté dans leur confrontation par l’impératrice elle-même qui jugeait en avoir assez vu au court de cette échauffourée des plus amusantes. S’il était évident pour la De Lérhane que la Kuja l’aurait facilement écrasé dans de toute autre condition, elle se plaisait à ainsi lutter contre une force supérieure sans avoir de danger de morts ou de captures qui plane au-dessus de ses épaules, c’était une approche divertissante et intéressante. En effet, si la bilcane gardait son calme, aussi bien intérieurement qu’extérieurement, afin de tenter de garder la sérénité nécessaire à l’analyse la plus complète possible de la situation à chaque instant, ce n’était pas pour autant qu’elle n’appréciait pas les affrontements. Elle trouvait dans ce sérieux et les rebondissements des affrontements une exaltation qui embrasait son esprit pour la pousser encore plus loin dans l’observation et la sérénité, ce qui l’avait par ailleurs déjà amené à atteindre le Flow, c’est-à-dire à atteindre un état de concentration et de plaisir suffisant pour pénétrer dans la « Zone ». Ishtar n’était pas une guerrière semblable à une flamme s’accroissant face à l’adversité, c’était un torrent sinueux qui gagnait en vitesse à mesure que l’amusement s’emparait d’elle, cette vitesse symbolisant d’une certaine manière sa vitesse de réflexion quant aux divers choix qui s’offraient à elle en de pareil instant. C’est là la voix des plus dévoués Wans qui ont choisi la voie de l’eau, qui s’ouvre aux mystères de la médiation et donc de l’immanence.

Pour percer la muraille, garde l’esprit limpide.
Pour repousser le mal, ferme toi aux vices.
Pour atteindre l’harmonie, explore les méandres de ton esprit.
Pour t’ouvrir à la symphonie, apprends de ton monde.
Pour vaincre la folie, part en quête de la sagesse infinie.

Si la miséricorde est une vertu, la contemplation est un océan. Sur les rives du temps se jouent des affrontements sanglants. Celui qui, l’esprit purgé de toutes vilénies, se dresse face au massacre pour faire amende honorable de ses péchés, qui combat dans la conscience du risque et est prêt à commettre l’irréparable pour le bien de la majorité au travers du prisme de la cause qu’il arbore, qui accorde le repos dans le trépas, la gloire dans le combat et l’absence de haine dans les fracas, celui-là mérité de voir se lever l’astre sesquilinéaire au cœur des oraisons offert par le monde psychique profond de la métempsychose palingénésique. En des lieux et contrés intemporelles, c’est des personnes d’une telle mesure qui applique avec parcimonie et conviction leur raison et leur conscience pour remplir pleinement une tâche sainte n’ayant pour autant rien de messianique, être la source de sagesse de ceux qui flanche face à la complexité mentale qu’implique une telle rigueur d’esprit. La bénédiction n’est que la face de la prière, le revers se dessinant dans les arbres de l’acropole dans un silence de nonne. Esprit clair. Sens scellés. Le doigt de la grâce touche les enfants de la bonté.

Rompant le brouillard qui recouvrait le lieu du duel, la femme céleste manipulant les climats météorologiques laissa le ciel reprendre l’état qui était le sien avant que ne débute la confrontation. Elle écouta attentivement la Taya qui semblait satisfaite du déroulement de la bataille et adressa à Ishtar ce que cette dernière jugea être d’une certaine manière des félicitations.

-Je vous remercie votre altesse, répondit sobrement Ishtar en s’inclinant en guise de salutation respectueuse afin d’allier le geste à la parole. C’est un honneur d’entendre de telles paroles d’une personne aussi éminente.

La maudite du Serpent à Plumes n’avait eu que rarement de la reconnaissance de la part de supérieurs aussi haut placé vis-à-vis d’elle. Ce genre de choses demeuraient dans le cadre de la proximité en général, à savoir entre les membres de l’équipage du Centaurus lorsqu’elle était dans la Révolution d’Arias ou entre les Wans et donc sa mentore Yufina lorsqu’elle était une soldate pour Centes. Bien évidemment, même si cela était agréable, cela devait demeurer une satisfaction personnelle et ne devait, et ne pouvait, devenir de l’orgueil. Ces quelques paroles n’étaient pas quelque chose sur lequel on pouvait se reposer, il fallait continuer à viser plus loin et à s’améliorer. On ne pouvait jamais atteindre la perfection, alors le guerrier, même au sommet de l’élite, ne peut se contenter de ce qu’il a et doit viser toujours plus loin. Ainsi cela s’avérait être un nouveau moteur pour la volonté de la De Lérhane et non un poids métaphorique de contentement qui la tirerait vers le bas.

-J’en serai ravie. Je vous suis, déclara l’ancienne révolutionnaire à celle qui serait peut-être bientôt sa nouvelle capitaine ainsi que sa souveraine.

L’impératrice d’Amazon Lily n’était donc pas praticienne de ce genre de formalité solennelle ? Soit, Ishtar, dans les limites de ce que son respect d’autrui pouvait accepter, ferai de son mieux pour s’y accommoder même si cela nécessiterait une phase d’adaptation certaine.

-Je ferai de mon mieux même si cela prendra certainement un peu de temps, je suis habitué à traiter tout le monde un peu de cette façon. J’essaierai donc au plus vite de vous considérés comme des camarades et amies afin de pouvoir abandonner le vouvoiement sans aucunes autres formes de procès.

Les personnes que la bilcane tutoyait étaient relativement peu nombreuses, mais dans certains contextes elle était plus prompte à utiliser ce mode de langage, comme lorsqu’elle avait rencontré le sergent Crawford à l’infirmerie et qu’elle avait découvert que c’était le disciple d’Alexander, ce qui l’avait poussé à employer de tels dénominations à cause de l’ennui du rétablissement qui la maintenait en quelque sorte en quarantaine dans la base, la blessure que lui avait infligé Artus ayant pris un sacré temps avant de résorber complétement. En même temps, se remettre d’une épaule transpercée n’était pas simple de base. C’est alors que vint un sujet assez épineux vis-à-vis de la vie de la De Lérhane. Elle comprenait tout à fait le besoin de garder ses distances avec le Gouvernement Mondial pour les Kuja, mais de manière personnelle l’ange n’avait rien contre les gardiens de la paix, bien au contraire même, puisque ceux-ci s’attachaient tout comme elle  à la protection des civils innocents. Enfin tout cela elle allait l’évoquer à l’oral à la Taya.

-Pendant que j’étais chez les décimas, j’ai à bien des reprises aidées des membres de la Marine pour protéger la population, puisque personne n’était en mesure de savoir que je faisais partie de l’armée de Centes et que je n’ai pas un comportement de fanatique puisque je ne suivais pas son idéologie. Il y a notamment Okalmoa où, avec un garde du corps et ancien mercenaire nommé Alexander, j’ai contrée une vague de crimes orchestré par un pirate ainsi qu'un magnat véreux ce qui m’a amené à collaborer avec les membres de la base locale pour mener l’arrestation une fois que nous avions immobilisés leur navire. En dehors de ça, les personnes au sein de la Marine avec qui j’ai sympathisé, sans tisser une amitié concrète puisque les rencontres sont sporadiques, suivant les aléas du destin, sont assez nombreuses, même si cela demeure souvent une alliance contre un ennemi mettant en danger les civils ou pour raconter ce que l’on peut trouver de par le monde à certains d'eux des Blues en quête de découvertes. J’ai aussi aidée une chasseuse de prime novice une fois, je crois qu’elle s’appelait Nora, sur une affaire contre des criminels qui m’avaient profondément mise en colère. Enfin, en dehors de ces histoires assez courtes, mon plus gros lien notable avec le Gouvernement Mondial n’est autre que le Vice-Amiral Ghetis Archer que vous connaissez plutôt il me semble.

Ishtar demeurait attentive pour scruter le genre de réaction qu’afficherait Tenshi en réponse à cela.

-Je l’ai rencontré l’année dernière à Jaya et il m’a mit suffisamment en confiance pour que je lui révèle que j’étais une décima et lui expliquer mon souhait de quitter l’ordre de Centes. Si je me trouvais là-bas, c’était à propos du moyen qui permet de joindre la mer bleue à la mer céleste. À ce moment-là, j’étais en plein doute quant à ce que je devais faire, retourner vivre paisiblement auprès des miens à Bilca ou demeurer dans le monde d’en bas à vivre ma passion pour le combat jusqu’au bout. En raison de cela et de mon appartenance au peuple du ciel, il m’a expliqué son projet pour les îles célestes. Même s’il n’a pas réussi à totalement me convaincre, je demeure intriguée par cela et j’espère qu’il ne se trompera pas sinon je serai parmi les premiers membres du ciel à lui faire part de ma colère. Il a également voulu m’intégrer à son équipage, mais j’ai refusé, espérant déjà à intégrer les Kujas, décision que le vice-amiral ne tarda pas à critiquer en me disant que ce n'était pas l'orientation qui conviendrait le mieux à ma situation, certainement afin d’essayer de me persuader de me joindre à la Couronne. Je l’ai par la suite aidé monsieur l’Archer et le messire Caligula rapidement sur une affaire en rapport avec une relique des Shandias sur Jaya avant de partir méditer pour prendre une décision qui a été de demeurer sur les mers bleues. Bien évidemment, si dans le cadre des affrontements des Kujas contre la Gouvernement Mondial nous étions amenées à croiser le vice-amiral, je le traiterais, lui et les siens, comme des ennemis des amazones. Ce genre de cas fait partis des lois de la guerre et on ne peut se résoudre à refuser l’affrontement avec le garant de la cause adverse pour des raisons relationnelles. Ce ne serai pas lui faire honneur, bien au contraire. Cela doit même engager à s’investir davantage afin de respecter sa volonté et que lui respecte la nôtre.

Ainsi, le point de vue d’Ishtar sur le sujet était assez clairement retranscrit selon elle. Peu importe les liens qui unisse deux personnes, lorsqu’elles se croisent en tant qu’ennemis sur le champ de bataille, elles doivent se livrer un affrontement dans les règles.

-Si jamais au cours de pérégrinations je croisais des membres de la Marine qui ignorent que je suis affiliée à vous et qui ont besoin d’aide pour défendre les citoyens, je ne suis pas habilités à leurs apporter un soutien temporaire si je comprends bien ? demanda l’Archange du Typhon en continuant de réguler sa vitesse de marche pour ne pas distancer Orphen et la Taya avec ses grandes jambes.

Le navire des Kuja glissait sur la mer tandis que le soleil faisait de même au sein de la voûte céleste, l’astre solaire ayant pour océan cette immensité azuré qu’était le firmament et qui étaient accompagnés par les vaisseaux blancs que formaient les nuages. Le vent iodé venait soulever la chevelure de la De Lérhane qui ondulait alors en suivant le rythme des vibrations. Mais pourtant, il n’était pas l’heure de se prélasser. Ishtar était la nouvelle dans l’équipage des amazones, cet équipage uniquement réservé aux femmes et qu’elle désirait intégrer depuis un moment déjà afin de se renforcer auprès de guerrières aguerris comme elle. Il lui fallait donc faire ses preuves et participait intensément au travail sur le navire. Heureusement, elle disposait d’un bon bagage en la matière, que ce soit sa place au sein de l’équipage du Centaurus à l’époque de la révolution d’Arias ou lorsqu’elle aidait ceux qui l’accueillait sur leurs navires de négoce. Intégrer ainsi les manœuvres de navigation, de carguer les voiles à faire les nœuds avec les cordes, était ainsi pour elle quelque chose d’assez facile. Il lui fallait aussi entamer la discussion pour se rapprocher de ses nouvelles sœurs, qu’elles puissent apprendre à la connaître et inversement. Une nouvelle aventure, une nouvelle vie, s’offrait à elle et la bilcane comptait bien la saisir, ne plus laisser s’échapper les instants présents pour en profiter un maximum tout en maintenant le cap.

L’Archange du Typhon ignorait encore tous les périples auxquels elle allait faire face à présent, auréolé d’un statut nouveau et évolutif. La bataille contre les décimas durant qu’avait lieu la bataille de Marineford, les retrouvailles avec son frère qui la traquait sous l’identité du Chevalier Noir à l’armure d’obsidienne, l’affrontement entre la Ligue d’Arkhélaos et l’Alliance Borgne, l’enlèvement de Féliora, l’union avec Karim contre les Ookmai et notamment le duel contre Tully ou encore la Purge de Shabaody, sa rencontre avec le tout-puissant Octave de Thermopolis et son éveil de fruit du démon. Son futur allait s’écrire et prendre une nouvelle fois des dimensions insoupçonnés qu’elle n’aurait même pas eu la prétention d’anticiper. Le vaisseau des Kuja, tiré par les yuda, ces serpents qui tiraient l’embarcation et permettaient de la protéger des créatures aquatiques qui hantaient Calm Belt, fendait donc les yeux avec pour cap South Blue, là où Zeke Lundren avait fait appel à Tenshi Taya en raison de leur relation à travers Badlands Outlaws afin de s’unir face aux décimas qui se trouvaient sur l’île jumelle de Trader mais bien moins connus que sa sœur : Bayangan. Epongeant son front de la sueur qui perlait dessus, la demoiselle ailée observa Reverse Mountain se dresser au milieu de Redline. Ils retournaient donc sur les Blues et par-dessus le marché sur l’océan cardinal duquel la demoiselle ailée était partie pour se rendre une nouvelle fois sur Grandline. Ironie du sort qui fit sourire la maudite mythique qui replongea la serpillière dans le seau d’eau, l’imbibant comme il faut avant de se mettre à laver le pont supérieur du bateau.