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[Présent] Fudo (Solo)
Jiva
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Mar 29 Déc - 17:36

FUDO





A l’heure où j’écris, je suis sur le chemin des ombres, à chercher mon qui je suis.

Les nuits y sont tièdes, l’attente est longue et les morts s’entassent. A quand mon tour ? Une question quotidienne qui ne trouve aucune réponse, alors j’imagine m’y soustraire, mais je ne le fais pas. Non pas par lâcheté, ni même par peur de l’après, seulement je sais que tout me suivra.

Inutile.

J’ai honte de moi.

Parfois, je regardais cette femme qui disait m’aimer, celle qui t’a mise au monde.

Ta mère. Eve.

Je me souviens quand j’ai vu ses yeux émeraudes pour la première fois, un miroir qu’elle m’a proposé.

J’y ai vu qui j’étais, puis celui qu’elle voulait que je devienne. Aussi, j’ai évolué dans son regard pour essayer de respecter ses attentes, faire de moi un roi en suivant mon rêve.

Mais, le temps rend le tout amer et met lumière sur des vérités : en elle je ne voyais que mon reflet et non pas sa personne, je l’aimais par égoïsme car à tout roi il faut une reine. Plutôt qu’une femme, il s’agissait là d’un motif, une excuse. A toute folie, il faut une cause, après tout. Comme à toute chute, une montée.

Puis ces yeux virent au bleu lorsque je m’y égare, je repense à qui a causé cette chute, ou plutôt la montée venant avant.

Elle avait un fin masque pour cacher ses brûlures et reflétait à la perfection ce monde que j’aime tant. Elle s’appelait Ashia et chaque matin ses balafres m’agressent. Au début je pensais que je m’en voulais de l’avoir tuée : c’est faux. Je l’aimais juste, du moins ce qu’elle représentait : une porte donnant sur ces souterrains qui m’attirent. Elle me hante par obsession, elle me nargue au quotidien, me pousse à me concentrer sur mon objectif.

Je n’aime aucun humain, finalement, hormis ma chair.

L’amour.

J’ai conscience que ta grand-mère ne m’aime plus, que je suis devenu un monstre à ses yeux, plus qu’une déception : une erreur. Tu devrais ressentir du dégoût en lisant cette lettre, d’ailleurs, souhaiterais m’avoir en face de toi pour me coller une gifle. Et c’est pour te protéger que je ne te le permets pas, car ce que je suis devenu devrais te répondre.

Je sais ce qu’est l’amour qu’a un parent pour son fils. Une chose inexplicable, qui ne connaît aucune limite. Aussi je devine à quel point ma mère peut me haïr, peut-être autant que toi. Après tout, le rôle de mon père était aussi vacant, je lui ressemble sur ce point, étrangement.

Je comprends donc ton possible ressentiment.

Pour ma part, je ne saurais aimer une autre personne que toi, si ce n’est peut-être cette chose qui hante mon crâne, cet être qui me permet de rester éveillé, de ne pas m’allonger car je sais que je ne saurai me relever.

Je t’aime.

Tu es l’une de mes faiblesses, ne pourrais m’apporter que du bien. De fait je me suis séparé de toi.

Pour ton bien.

Mes mains ne pourraient te manipuler, tu deviendrais comme moi, si tu ne meurs pas en dommage collatéral.  De ton cœur je ne pourrais faire que du sang, mes anciens camarades en sont l’exemple.

Ancien.

On dit que l’on attire ceux qui nous ressemblent, je ne suis entouré de personne. Il n’y a que du vide ou des gens auxquels je ne fais plus confiance. Pourquoi avoir confiance en quelqu’un d’autre ? Après tout je me connais et ne sais être pas le pire.

A ce sujet, on te dira qu’en général on compte ses amis sur les doigts d’une main, je te souhaite de ne pas devoir les couper pour compter tes ennemis.

Les miens sont trop nombreux pour être énumérés, mais seulement deux m’effraient.

J’ai peur, oui.

Non pas qu’ils me tuent, mais plutôt de les perdre.

L’une est une femme, d’ailleurs, elle me rappelle ta mère et Ashia.

L’autre. L’autre, hein ? Il est au quotidien avec moi.

Tu te demandes sûrement où je suis. Ce que je fais.

Tu m’imagines au travers d’une affiche et d’un chiffre qui la tapisse, tout ça ne saurait refléter qui je suis. Tu pourras seulement mettre une tête sur ce nom. T’y verras un nez que tu partages peut-être, au-dessus de lui les yeux de ta mère, peut-être as-tu sa chevelure d’ailleurs. Peut-être, oui, je ne le saurais jamais, j’imagine.

Qui je suis donc ?

Je peux uniquement te dire que je suis mauvais. Je ne saurais t’apporter quoique ce soit, hormis de l’argent, peut-être.

Mais je t’écris. C’est.

C’est.

C’est important.

J’aimerais parfois être celui que j’ai vu dans ton regard, à ta naissance. Redevenir celui que j’étais quand je rêvais d’être là où je suis aujourd’hui.

Ce sourire effronté.

Cette arrogance.

Sa faiblesse.

Ne me juge pas. Ne me juge pas.

Ne me juge pas.

Un jour tu auras un rêve. Tu seras comme moi. Puis tu le réaliseras en le tuant.

Alors tu seras vide. Proie aux doutes.

La vie de rêve est remplie de mal être.

Tu auras envie de mourir tous les deux jours. Le reste du temps, envie de tout détruire. Détruire, pour reconstruire, ou simplement y laisser un vide béant.

Envie de changer de perspective. D’être quelqu’un d’autre, ne serait-ce qu’un instant.

Juste pour voir.

Tu connais mon pouvoir ?

Je pourrais.

Me mettre dans la peau d’un autre.

Tout refaire depuis zéro.

Mais.

Est-ce que j’en ai envie ? La motivation ?

Non.

Je ne suis pas assez fort pour.

Aucune motivation.

Je suis qui je suis. Qui suis-je ?

Une malformation dans ce monde souterrain. Une curiosité.

Tous me connaissent. Le pire disent-ils. Le pire de sa génération.

Sais-tu qu’ils m’envient tous ?

Ils me regardent comme un cancer, voudraient se débarrasser de moi par peur que je déverse mes métastases dans leur univers. Au mieux ils veulent me contrôler, m’utiliser pour leurs fins.

Je me suis cloîtré dans un microcosme, une cage qu’ils apprécient, mais j’irai les chercher. Les défaire un à un. Leur prendre ce qui m’est dû.

Leur faire payer leur crime. Celui de saboter mon Underground, de le souiller de leurs présences. Ces êtres futiles, inutiles, dont la pensée est bancale. Plus encore que ce qu’ils pensent de la mienne.

Ce ne sont que des clones, des clones ratés d’un archétype parmi tant d’autres. Se veulent méchant que par soucis d’ego, ils ne savent rien des ténèbres et de leurs affres, ils n’effleurent le tout qu’en surface.

Sont des banalités interchangeables. Ne pourront jamais marquer l’Histoire.

Un jour ils comprendront, puis ils chuteront, seront confrontés à leur vide intérieur.

Qu’ils m’attendent oui, je viendrai bientôt à eux.

Les ramener à la réalité.

Ces fausses étoiles tomberont en ombres, derniers deviendront premiers.

Nul ne saurait me stopper. Ils espèreront que si, je n’ai jamais rien espéré.

L’espoir, c’est le confort du faible. L’espoir, c’est la peur inavouée de l’échec. Celle qui révèle leur lâcheté.

Ils penseront pouvoir m’abattre, dans leur excès de zèle.

Mes pires ennemis savent où je suis, en permanence, pour autant je suis encore là. Sur mes deux jambes. Ils ne comprennent rien.

Rien de rien.

Ils voudraient se rassurer, me contrôler un peu plus, m’imposer des limites.

Jour devient semaine et je ne vois rien venir.

La peur ? De quoi aurais-je peur ?

De gens ne me connaissant pas ?

Quel cauchemar.

Ils pensent que j’en ai fini.

Je disparais, réapparais.

Ils pensent que.

Que quoi, au juste ? Ils ne savent rien.

Rien de rien.

Tu sais comment ils m’appellent ? Oui tu le sais, les journaux en parlent encore sûrement à l’heure où tu lis ça.

Je suis le Roi Fou.

Je suis un roi.

Un roi, tu te rends compte ? Le monde me reconnaît tel quel.

La folie ? Qui aurait envie de devenir sain d’esprit en étant dans ma peau ?

Si pour être sain il faut être comme eux, je préfère rester fou.

Tu sais qui je suis ? Dis-moi ce que je suis à l’heure où tu lis ça.

Dis-moi. Appelle-moi. Parle-moi.

Je veux juste parler.

Juste.

Quelqu’un.

Ashia, Eve, toi.

Mon fils.

As-tu honte de l’être ?

As-tu honte de porter ce nom ? Honte de moi ?

Tu me manques déjà.

Fudo.

Mais, si je peux te revoir, c’est que j’ai échoué.

Plutôt mourir.



Le stylo fût alors lâché.

Le temps se figea un temps avant que le borgne ne porte son pouce à son nez, en essuie-glace. Une seconde passa, puis les minute se succédèrent, le jeune père relit sa lettre plusieurs fois avant de la nier, la brûler par le coin en la donnant à sa bougie.

Son unique œil, fissuré de zébrures écarlates, se porterait alors sur un bocal trônant sur son bureau.

Il y vit son reflet dans le formol, puis porta un cône fumant à ses lèvres pour s’aérer l’esprit. Sa main gauche irait s’apposer sur le bouchon en liège du contenant.

Plus qu’une étape, une seule, et il pourrait partir.

Sortir de sa cage pour se confronter aux autres.



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Membre du club officiel des "Victimes d'Erwin le vicieux"
Jiva
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