« C’est laquelle tu crois ? Au pire on attaque les deux et on voit après ? »

« Ouais et après on va aller attaquer toutes les meufs à cheveux rose qu’on croise ?! T’en as d’autres des idées de génie comme ça ?! »

« J’veux dire… Ce serait vraiment un mauvais plan ? Non parce que… des médecins à cheveux roses combien qu’il peut en avoir sur la même île ? »

« Assez pour en avoir deux dans la même taverne en tout cas… »

Un peu plus tôt…

Nous venions de jeter l’ancre dans le petit port de Seppen Town et j’étais impatiente de me dégourdir les jambes. En un sens j’étais heureuse d’avoir été affectée ici, dans North Blue. C’est sur cette mer que j’étais née et que j’avais grandis, à Ironfall plus précisément. Je n’étais donc pas trop dépaysée, bien que je sois toujours terrifiée à l’idée que l’on fasse escale par chez moi. Rentrer au bercail aussi vite n’était pas trop dans mes projets, m’voyez ? Enfin ! J’avais donc quitté le navire dès que j’avais eu un moment à moi, vêtue de vêtements de civils. J’avais quelques achats à faire pour l’infirmerie du bateau et, cela mis à part, nous avions quartier libre pour tout l’avant-midi et je comptais en profiter pour me détendre un peu.

J’avançais lentement dans le décor hivernal, protégée par un grand manteau brun avec une large capuche au bord serti de fourrure. Il n’y avait pas à dire, on était quand même loin de la température relativement clémente de l’île où j’étais née. Au moins les gens semblaient sympathiques et je pu rapidement trouver ce dont j’avais besoin pour mieux le faire envoyer au bateau. Du travail bien fait ! Surtout que je n’étais en soi qu’une mousse qui aimait bien donner un coup de main à l’infirmerie, à ce moment-là. J’aurais tout aussi bien pu laisser quelqu’un d’autre se charger de ça, mais il y avait quelque chose de vraiment gratifiant à se rendre utile. Et maintenant quoi ? Je pouvais sentir le bout de mes orteils se raidir au fond de mes bottes et mes oreilles devaient être passées au rouge depuis un moment. Pourquoi pas aller me réchauffer vite fait dans l’un des établissements du coin ? Je n’eu pas besoin de chercher longtemps puisque, à cette heure matinale, peu nombreux étaient les établissements qui étaient prêts à me recevoir.

Le bar que je trouvai n’avait rien d’extraordinaire, mais en un sens c’était bien ce qui me plaisait. Je ne me sentais pas du tout dépaysée et, malgré mes envies d’aventure et de découverte, il y avait quelque chose de vraiment réconfortant à trouver de la familiarité dans l’inconnu. À vue de nez, il n’y avait qu’une autre cliente et je lui offris un sourire poli avant d’aller prendre place à ma propre table. Le maître des lieux me suggéra de goûter au fameux chocolat chaud dont ils avaient le secret et c’est avec joie que j’obtempérai, impatiente d’y goûter. Moi qui aimais la bonne bouffe et les trucs réconfortants je n’allais clairement pas me gêner ! J’étais d’ailleurs si impatiente que je ne remarquai pas les trois hommes qui regardaient par la fenêtre, leurs regards passant de moi à l’autre cliente et encore à moi.

De l’autre côté de la fenêtre...

« Sinon… On entre et on leur demande laquelle des deux c’est ? »

« Ouais parce qu’elle va tout de suite gentiment nous le dire, t’es un vrai génie toi ! »

« Héhéhéhéhé, je savais bien que t’allais reconnaître mon génie un jour, boss.

« Dites on peut entrer et prendre des chocolats chauds nous aussi ? On se les gèle ici…  

@feat Cassidy Monroe Désolé pour l'attente >.<

Miam ! Après ce temps passé dehors dans la neige, ce chocolat chaud était carrément la bienvenue. Je me demandai même si cela avait un lien avec la réputation du breuvage en question. Le contraste entre extérieur et intérieur devait y être pour quelque chose, non ? Je me doutais bien que de boire la même chose disons à Marine Ford aurait tout de suite moins de charme et serait beaucoup moins satisfaisant. Quoi que… Si je pouvais le partager avec quelqu’un, en bonne compagnie sous les étoiles… Ragh ! J’étais pas croyable moi à penser à ça maintenant ! Je choisi de me changer les idées en prenant une grande gorgée qui, évidemment, me brûla la langue et la gorge au passage. Peut-être pas mon idée la plus brillante, mais sans doute pas la pire non plus, malheureusement. Reposant la tasse, je décidai d’attendre qu’elle refroidisse avant de réitérer l’expérience. Profitant de ce moment d’attente, je regardai autour de moi avec curiosité. Je repérai l’inconnu assis au comptoir et, bien sûr, ma camarade rose qui était déjà présente lors de mon arrivée. Cette dernière semblait regarder quelque chose, mais quoi ?

Je me tournai à mon tour vers la fenêtre, découvrant le duo de cancres dont les yeux passaient de l’une à l’autre. Mais qu’est-ce que… ? Leur réaction après avoir été découverts était encore plus cocasse, m’arrachant un pouffement de rire surpris. Forcément qu’il devait s’agir d’un sketch ou de quelque chose du genre, je ne voyais pas d’autres explications. Je ne pouvais même pas m’imaginer que l’on puisse être aussi maladroit de façon non-volontaire alors que, pourtant, j’avais moi-même fait assez de bêtises pour faire rougir un clown. Toujours est-il que je n’étais pas la seule à avoir remarqué le petit numéro de nos deux bouffons. Effectivement, l’autre demoiselle s’était approchée de moi, cuillère en bouche. Lorsqu’elle déposa l’ustensile sur la table, ma première pensée fut : ah ça aurait été pratique, pourquoi je n’ai pas reçu de cuillère moi aussi ? Oui, je sais, pas le truc que j’aurais dû remarquer, mais il était trop tard pour me changer.

Je me rapprochai de mon homologue comme elle-même l’avait fait, prête à partager des confidences tout en jetant des regards curieux en direction de la fenêtre. Pas plus au courant que moi de ce qu’ils faisaient là, l’inconnue me demanda s’ils étaient avec moi. Je fis non de la tête, regardant toujours les hurluberlus qui nous fixaient.

« C’est la première fois que je les vois. Ils ont peut-être besoin d’aide ? »

Ça expliquerait bien pourquoi ils étaient aussi étranges. Leur comportement détonnait gravement et ce n’était pas près de s’améliorer. Ils disparurent de la fenêtre quelques instants et je fis l’erreur de me réjouir trop vite. Je cru naïvement qu’ils avaient été gênés après avoir été pris sur le fait et qu’ils retourneraient à leurs occupations habituelles, quelles qu’elles soit. Mais non, bien au contraire. La porte s’ouvrit bientôt à la volée et le boss de nos deux énergumènes s’avança au milieu de la pièce pour mieux pointer un doigt accusateur en notre direction.

« Ça suffit ces histoires ! C’est laquelle des deux le médecin ?!! »

Interloquée, je levai la main pour indiquer que j’étais celle qu’ils cherchaient, de ce que j’en savais en tout cas. Quelles étaient les chances, après tout, pour que l’inconnue à cheveux roses soit elle aussi dans le domaine médical ?

« Je suis médecin. Il y a une urgence ? »  

@feat Cassidy Monroe Désolé pour l'attente >.<

Nos réponses se firent écho l’une à l’autre, à la grande surprise de tous les gens présents. C’est d’ailleurs à l’unisson que nous nous tournâmes vers l’autre, échangeant des regards stupéfaits. Tout aussi enthousiaste que moi, et un peu plus rapide à la dégaine verbale, c’est ma collègue médecin qui posa ses questions la première. Disais-je vrai ? Étais-je moi aussi versée dans la chirurgie ? Je lui répondis avec entrain, ignorant comme elle le pauvre homme qui semblait au bord de la crise de nerfs.

« Je fais plutôt dans la médecine familiale ! Enfin, maintenant ma pratique est plus variée, boulot oblige, mais c’est vraiment comme ça que j’ai commencé. »

J’allais lui demander si elle pratiquait depuis longtemps lorsque l’énergumène qui nous avait rapprochées s’exclama enfin sur les raisons de sa présence. Dommage, j’allais devoir attendre pour en savoir plus au sujet de cette inconnue qui me ressemblait trop pour que ce soit un hasard. Peut-être devrais-je lui demander quelle était sa date de naissance ? Son signe du zodiaque ? Sa taille de chaussures ? Je me demandais si elle aussi s’était fait une petite cicatrice sur le genou à l’âge de trois ans en glissant sur un rocher humide parce qu’elle voulait nager dans une crique d’Ironfall ? Mmmh, peut-être un peu trop précis, mais rendu là j’avais bien le droit d’espérer. Ahem ! Un peu de sérieux ! Une épidémie ce n’était pas rien, surtout que l’homme et son présumé camarade s’étaient pour le coup permis de venir marcher en ville sans même se couvrir le visage. Allais-je accompagner ma potentille jumelle cachée dont j’avais été séparée à la naissance pour l’assister dans cette tâche d’envergure ?

« Errrrhh, moi qui me réjouissais de savourer un si bon chocolat chaud. Mais je m’en voudrais trop de te laisser gérer ça toute seule et puis, surtout, j’ai encore un max de questions à te poser ! »

Vint alors le moment des présentations, des rêves brisés et des espoirs trahis. Est-ce que j’exagérais ? Pas du tout voyons ! L’autre rose s’était présentée sous le nom de Cassidy Monroe. Très joli, mais là n’était pas la question. Je sentis mon cœur se fendre en deux alors que des larmes métaphoriques me striaient les joues. Malheur ! Désespoir ! Trahison !!

« Monroe… ? J’y ai tellement cru…. J’étais certaine d’avoir retrouvé ma jumelle inconnue avec qui j’ai été séparée à la naissance, c’était mon rêve depuis que j’ai huit ans ! Pourquoi le destin est-il si cruel ? »

 « Non mais c’est pas bientôt fini vos conneries ??! …. Euhm…. Ha…. Haha….. C’est que ça presse, m’voyez ? Mes pauvres camarades, si malades…. keuf keuf… »

« Ah oui, désolé ! Donc je disais moi c’est Penelope Ainsley, mais tout le monde m’appelle Penny. Enchantée ! »

Avais-je finalement conclu à l’endroit de Cassidy, lui serrant la main avec le sourire. Ayant perdu le sien et cédant à l’impatience, l’homme avait choisi de nous devancer sur le chemin de la sortie et, lorsque je passai le nez de l’autre côté de la porte, découvris ce à quoi il s’affairait. Furibond, il avait dû monter sur la pointe de ses pieds pour donner une bonne claque derrière la tête de son partenaire pour le ramener à la réalité. Le matelot cligna des yeux, regardant à droite et à gauche comme s’il était désorienté après avoir fait la sieste, ce qui n’améliora en rien son cas. Le plus petit des deux l’attrapa alors par le col et le secoua avec violence, faisant au passage virevolter les flocons qui avaient élu domiciles sur le sbire comme s’il était dans un globe de neige.

« C’pas le moment, triple andouille de merde !! Tu vas encore me laisser faire tout l’sale boulot comme d’habitude c’est ça ?! »

Observant la scène de loin, c’est avec scepticisme que je me tournai vers ma non-jumelle sans quitter le duo d’hommes étranges des yeux. Cette histoire était de plus en plus bizarre, mon sixième sens me le disait !

« Tu les trouve pas un peu bizarre ? »  

@feat Cassidy Monroe Désolé pour l'attente >.<

Toute cette histoire était suspecte et ce dès le départ, mais maintenant elle prenait des allures carrément loufoques. J’avais d’ailleurs demandé à ma comparse du jour si elle ne les trouvait pas bizarres et sa réponse m’arracha un petit pouffement de rire vite étouffé. Cassidy avait parfaitement résumé mon ressenti sur la question, d’autant plus que le duo n’éprouvait aucune gêne à nous éloigner de la ville de la manière la plus suspecte possible. Au moins nous n’avions pas tout perdu et, grâce à la préparation étonnante de ma camarade, nous avions au moins pu quitter les lieux avec ce qu’il nous restait de chocolats chauds. J’étais sans doute un poil trop détendue pour les circonstances, mais quelque chose me disait que je pouvais me le permettre. Les sous-estimais-je ? Peut-être bien. En même temps difficile de faire autrement, vous en conviendrez. Preuve étant que, lorsque ma collègue médecin reprit la parole et que je tournai ma tête en sa direction pour mieux l’écouter, je me retrouvai nez à nez avec le visage barbu du plus grand des deux zigotos. Dos voûté pour être à notre hauteur, il s’était permit de placer la tête directement entre nous deux pour… subtilement nous écouter ?

L’esprit assez vif pour nous débarrasser de lui sans faire d’étincelles, Cassidy lui céda les restes de sa boisson chaude et je ne pu que saluer mentalement son sens du sacrifice exceptionnel en prenant une nouvelle gorgée de ce nectar des dieux. Hors de question que moi j’abandonne le mien, ça c’est sûr ! Ahem. Au moins la tactique avait porté ses fruits et nous avions maintenant un peu plus d’espace pour faire nos propres cachotteries à voix basse. Les interrogations de ma camarade étaient tout à fait justifiées, surtout que, maintenant que j’y pensais, j’étais peut-être en train de laisser une civile se mettre en danger en la laissant m’accompagner sur le navire de ces possibles truands. Transportais-je un item important ? Étais-je moi-même plus grandiose que ne le laissaient croire les apparences ?  J’approchai la main du col de mon manteau et l’ouvris brièvement pour lui montrer l’insigne que j’avais accrochée à l’intérieur de celui-ci à la hauteur du cœur : mon insigne de Lieutenant de la Marine. Facile d’accès et pourtant juste assez cachée pour qu’on ne puisse pas la voir sans que j’ouvre mon manteau.

« Je suppose que c’est une possibilité. Les confronter directement dans la ville aurait été trop risqué : des civils auraient pu se retrouver impliqués. Cependant… maintenant c’est toi qui te retrouves embarquée dans tout ça. »

Pourquoi est-ce que des vauriens de leur genre s’amuseraient à attendre que je sois à l’écart du reste de mon équipage pour mieux m’accoster ? Nous étions à North Blue et, forcément, le premier truc qui me vint en tête fut la proximité certaine avec Ironfall. Des hors-la-loi des environs avaient-ils envoyés ces gens à mes trousses dans un but encore inconnu ? Les chances étaient minces, surtout que s’ils me connaissaient ils auraient beaucoup plus de chance, et de facilité, à s’en prendre à ma famille pour me faire venir à eux. Était-il possible que des rumeurs aient fuité et que des gens aient découvert que l’un des membres de l’Amirauté s’était un peu trop rapproché d’une demoiselle médecin à cheveux roses ? Ça expliquerait déjà pourquoi ils avaient utilisé ces informations-là pour me rechercher, si j’étais bien leur cible. Si seulement nous avions un peu plus d’informations…

« S’ils en ont après moi il vaudrait mieux que tu partes, je peux me défendre et comme ça tu ne risqueras pas d’être blessée. Par contre, si ce n’est pas moi… Alors il vaudrait mieux que je reste avec toi pour te protéger. Le problème c’est qu’on ne sait pas qui ils recherchent et eux non plus visiblement. »

Devrait-on essayer d’en découvrir plus ? Peut-être pourrions-nous leur offrir plus d’indices pour nous départager et voir les réactions qui en découleraient ? S’ils en savaient assez pour nous reconnaître dans une foule alors de quelles autres informations disposaient-ils ? Si c’était moi, savaient-ils que leur cible était la maudite du Gura Gura no Mi ? Ils n’auraient quand même pas pu se procurer de granit marin, ils semblaient bien trop paumés pour ça. Il y avait encore tant de variables inconnues dans toute cette histoire et chaque pas nous rapprochait de l’instant fatidique où leur piège se refermerait autour de nous.

@feat Cassidy Monroe Enjoy !

« Hein ? Tu vas quoi ?! »

Aller demander qu'elle a dit, écoute un peu Penny. N'empêche, fallait avoir peur de rien pour jouer avec le feu comme ça et j'étais très très tentée de la retenir... Mais j'étais aussi très très tentée de voir ce que ça allait donner. Puis de toute façon c'est qu'elle était rapide ma jumelle perdue à la naissance. Elle ne m'avait pas laissé le temps d'en placer une que, déjà, c'était l'avalanche de questions pour ce pauvre chef de bande qui n'avait pas eu la journée facile. Bien sûr que ça ne pouvait que mal se terminer, mais tout de même. Si on m'avait demandé, je n'aurais certainement pas parié sur un meurtre de sang froid pour la faire taire. La détonation m'avait surprise et, d'un réflexe de préservation, je me jetai au sol le plus rapidement possible afin d'éviter un potentiel projectile qui serait cette fois tiré en ma direction. Heureusement pour moi, ce ne fut toutefois pas le cas. Sortant timidement la tête des épaules, je réalisai que mon doppelgänger tenait encore plutôt bien sur ses pieds. Un peu trop bien peut-être même, si vous voyez ce que je veux dire. Lorsque sa voix s'éleva à nouveau, ma surprise fut totale. Attendez... elle est vraiment en train de l'enguirlander là ou je rêve ?? Et là, la révélation :

« Le haki... ? Ou une logia ? »

Me demandais-je à mi-voix. L'un ou l'autre, ça ne changerait pas grand chose à la situation immédiate. En revanche, j'étais loin d'être la seule à être sous le choc. Certes il y avait le guignol en chef, mais pas que. La tête dépassant des rochers, la main vissée à son bonnet comme s'il avait peur qu'il s'envole, le tireur était, lui aussi, abasourdi. Pire, il avait la bouche grande ouverte, ses yeux traçant à quelques reprises le chemin qu'avait emprunté sa balle, du canon de son arme jusqu'à la tête de Cassidy. Je l'avais échappée belle n'empêche, moi qui n'avais aucun réel moyen de me préserver de ce genre d'attaque surprise menée à l'arme à feu. Et c'est justement pour cela que je devais agir au plus vite. Si le tireur revenait à lui et décidait de nous canarder encore je risquais d'y laisser un bon paquet de plumes.

Me remettant bien solidement sur mes pieds, j'armai mon poing afin de préparer la seule technique que je connaisse qui puisse me permettre d'atteindre des ennemis à distance ou, en tout cas, la plus efficace. Certes, quelqu'un de plus pratique que moi aurait peut-être pris l'habitude de se trimballer une arme à feu, mais ce n'était pas mon cas. Je trouvais ça trop violent, trop sanglant, ce qui était plutôt ironique vu ce que je m'apprêtais à déchaîner quand même. Le Gura Gura no mi n'était pas connu pour faire dans la dentelle et j'allais une fois de plus le prouver avec cette sphère blanche qui venait de quitter mon poing en direction des rochers où se trouvait le fameux tireur. Même sans y avoir mis toute la puissance dont j'étais capable, l'impact n'était pas pour autant modeste, loin de là même. La secousse était concentrée à la zone d'impact, envoyant valser celui qui avait osé tirer sur Cassidy en une envolée de pierres et de cailloux. Et d'un problème en moins ! Restant tout de même sur mes gardes, et balayant le décor du regard à la recherche d'éventuels autres assassins dissimulés, je pris la parole d'un ton qui trahissait mon changement d'attitude. Le temps de la curiosité était passé maintenant que les hostilités avaient été lancées.

« C'est le moment ou jamais de passer aux explications si vous ne voulez pas recevoir la prochaine en pleine tête ! Qu'est-ce que vous nous voulez à la fin !? »

@feat Cassidy Monroe Technique utilisée :

Spoiler:

La Révolution, rien que ça. Je devais admettre que, pour une première rencontre avec le mouvement révolutionnaire, j'étais loin d'être impressionnée. Déjà que j'avais toujours considéré le mouvement comme un groupe de gens chelous qui ne se battaient pas du tout contre la bonne chose, mais alors là y'avait du niveau. Prêts à tuer une civile et pour quoi ? Se débarrasser d'une seule Lieutenante de la Marine ? Parce que, bien sûr, deux médecins morts ça fait une grande différence positive dans le monde. M'enfin, c'était un peu tard pour la discussion vu qu'ils avaient déjà ouvert les hostilités. Preuve étant que le reste de la meute s'était... rameutée. Badum Tss. Heureusement que ma comparse du jour n'était pas dépourvue au niveau défensif puisque, pour la seconde fois, c'est elle qui me protégea des balles fusant en notre direction grâce à son fruit du démon : le logia du verre.

« Trop claaaasse ! Le mien c'est le Gura Gura no mi, le paramécia des séismes. Très utile pour euhm... chasser les taupes ! »

Voilà, telle est l'utilité que je nommai en parlant du paramécia réputé comme étant le plus destructeur du monde. Et en plus c'était même pas ma blague. Retenez-vous de me lancer des fleurs, je ne saurais pas où les mettre. Ahem ! En attendant nous avions quand même des trucs plus urgents desquels nous occuper. Cassidy me demanda justement mon avis sur la marche à suivre et j'analysai rapidement la situation, tenant compte des forces présumées de ma coéquipière improvisée et du niveau martial sans doute peu élevé de nos ennemis puisqu'ils préféraient s'en tenir aux armes à feu. Okay, c'est bon.

« Je vais les déstabiliser avec mon fruit et en profiter pour me rapprocher d'eux. Tu t'occupes de me couvrir grâce à ton logia au cas où l'un d'eux arriverait encore à tirer et une fois à courte portée je pourrai les envoyer valser. Même que... Si tu peux me faire un joli petit mur de verre entre moi et eux, bien cassable et aux bords bien tranchants... Prête ? »

J'attendrais bien évidemment d'avoir son aval avant de charger mon coup et de courageusement contourner le mur de verre nous protégeant, me glissant entre deux salves d'armes à feu. Ni une ni deux, mon poing s'abattit au sol et, bientôt, la terre se fissurait sous l'impact dévastateur du pouvoir des séismes. Pire, la neige des collines environnantes se mit à glisser sous la force des vibrations et la grande lézarde que je venais de créer s'ouvrait en éventail irrégulier pour priver nos ennemis de leur stabilité. C'était ma chance ! Je me propulsai en frappant le sol une dizaine de fois, aussi rapidement que me le permettaient mes jambes. Le Soru, une technique de rokushiki qui venait de me transformer en jolie petite fusée rose. Ce n'était plus qu'une question de temps, et encore là on ne parlait pas d'un très long délai, avant que je ne me considère assez proche pour occasionner de lourds dommages avec ma prochaine technique : le champ de fleurs blanches. Oui, bon, je vous laisser trouver des noms plus classes okay, moi j'ai fait de mon mieux !

Cette fois, c'est devant moi que je frappai pour déchaîner une attaque de zone amplifiée par la vitesse qui m'avait été conférée par mon utilisation du Soru. Vraiment il n'y avait rien de telle pour envoyer valser des sbires de bas étage qui n'étaient clairement pas assez payés pour tenir tête au pouvoir d'un fruit du démon aussi monstrueux. S'ils n'avaient pas ouvert le feu les premiers j'aurais peut-être eu des remords je l'avoue, mais là ils m'avaient cherchée et ils avaient eu la malchance de me trouver !

@feat Cassidy Monroe Technique utilisée :

Spoiler:

Je devais quand même avouer que, dans ma tête, c'était un touuuut petit peu moins sanglant. Qui aurait cru que des morceaux de verre brisé envoyés avec force directement dans la tronche d'un groupe de gens se terminerait comme ça. Pas moi visiblement. Bravo Penny, t'es vraiment un gros cerveau. Je fus ramenée sur terre par le coup de coude de ma fausse jumelle qui mentionnait qu'il était bien cruel de chasser les taupes de cette façon.

« Effectivement... Même pour les révolutionnaires finalement je le regrette un peu... »

Dans le feu de l'action ça avait été facile, mais maintenant que j'étais confrontée aux conséquences... Voilà un rappel bien amer du genre de choses que je pouvais faire avec la force destructrice du Gura Gura no Mi à portée de la main. L'autre rose elle-même, malgré son propre fruit sans doute très puissant, n'avait pas envie de chercher des poux à la Marine après cette petite démonstration.

« Mais euh je fais pas ça d'habitude... Je le jure... »

Ajoutais-je en me frottant la nuque avec inconfort. J'étais encore en train de patauger dans ma culpabilité lorsque Cassidy me ramena à nouveau à l'ordre en fouillant dans sa propre trousse de médecin. Heureusement que son sens des priorités était mieux que le mien bien franchement. J'acquiesçai finalement avant de me frapper les joues, histoire de bien évacuer mon étourderie.

« T'as raison, on doit se mettre au travail ! J'appelle les renforts et je te rejoins. »

Parce que mine de rien avec juste deux médecins on en avait pour looongtemps. Contacter le reste de mon équipage nous permettrait d'avoir plus de mains à l'ouvrage, plus de matériel et, surtout, plus de menottes pour jeter ces révolutionnaires là où ils méritaient d'être : en prison. N'empêche je devrais faire bien plus attention à l'avenir. Qui sait comment cette aventure se serait terminée si Cassidy n'avait pas été là pour me sauver la mise ? Bah sans doute avec une balle dans ma jolie petite tête rose en fait. Cette simple idée me faisait frissonner d'horreur et je décidai rapidement qu'il était mieux de ne pas trop y penser. Enfilant une paire de gants, je commençai à examiner les blessés qui, pour leur part, n'avaient pas trop envie que je les approche. On se demande pourquoi...

@feat Cassidy Monroe Enjoy !