Le royaume de Riigleon

A babord ! Dix-huit degrés ! Passez à l’étape deux de l’accostage, on s’apprête à descendre.
Si seulement Nils ne s’était pas trouvé sur un navire de transport marchand. Habitué à vivre sur son navire, il avait décidé de passer un peu de temps sur cette ile pour y rencontrer un ancien ami, un type qu’il avait sauvé de la mort il y avait de cela près de dix ou vingt ans… en réalité, il ne s’en souvenait plus.

-Euh… c’est moi le capitaine ici.

Le vieux marchand était plutôt bourru et il n’avait jamais vraiment eu à travailler ou déplacer un vice-amiral de la marine. Non, Nils ne représentait absolument pas ce genre de haut gradé de la marine, loin de là et bien au contraire. L’ile serait très bientôt en vue et il n’aurait pas trouvé meilleur endroit pour le larguer. Le Gratz serait donc abandonné à son sort, paré pour entrer dans cette ile pieuse afin de soulager ses maux de dos et ses rhumatismes… il fallait penser au miracle non ?

L’ile n’était en réalité composée que de quatre grandes ville toutes quatre surplombées par l’immense chaine de montagne qui s’élevait tel un volcan au milieu de l’ile.

- On va vous déposer à Cirencester…

Evidemment le marchand n’avait absolument rien suivi de ce qu’avait pu dire le Gratz et l’équipage mettrait donc un temps fou à accoster. Techniquement, ils s’étaient simplement positionnés pour repartir le plus vite possible : plus vites ils se seraient débarassés de l’ancêtre, plus vite ils pourraient retourner à leurs occupations.

Dévisageant le port de l’ile, Nils verrait alors de nombreuses maisons de ville sans jardins. Les rues pavées avec beaucoup de monde dans les rues ne prêtant de fait aucune attention envers le vieillard qui n’était habillé qu’en civil. Plissant les yeux tandis qu’il s’appuyait sur son bâton, les cloches de l’église de la ville se mirent à retentir comme pour appeler le peuple à la prière. Nils leva un sourcil en pensant un peu à ce que ça représentait et considéra ça comme une forme un peu oubliée et archaïque de développement, ce qui dénotait particulièrement avec l’apparence première de la ville qui n’avait rien de médiéval. Etonnamment, beaucoup de monde se dirigea en direction de l’église, beaucoup plus que ce qui devait initialement être prévu. Décidé à suivre le mouvement de façon insouciante, le vieillard se mettrait alors à suivre tel un mouton le groupe. Bientôt, ils arriveraient devant l’église et deux membres sortirent à un balcon, un jeune homme et une femme.

Dans les murmures des habitants, ces derniers étaient étonnés de voir la femme et certains se mirent même à discuter sur elle au travers des « c’est l’archevêque ! », « c’est sisi ! », « Chut ! Faut pas dire son nom ! »…


- Habitants de Cirencester ! Merci d’êtres venus… l’Archevêque Sisinius a choisi de nous honorer de sa présence et elle prêchera pour notre salut telle la princesse « sublimissante » qu’elle peut être !

Sisi arqua un sourcil dans sa tenue de cérémonie. Ce mot n’avait aucun sens mais Martin avait toujours eu le chic pour faire des néologismes à sa sauce, ce qui n’étonna donc pas la population hormis Nils qui jura sur la jeunesse décadente. Le prêche commencerait alors tandis que Nils s’endormirait sans doute pendant… honteusement.

En réalité, Martin Symmachus était le contact de Taito. C’était lui qui lui avait demandé de venir en aide et, chaque jour, il envoyait un message codé avec un nouveau mot qui correspondait finalement au code pour se faire reconnaitre. S’il était présent, le Nowaki aurait alors pu comprendre Martin… enfin s’il avait lu les messages codés…

Enfin, en observant de près la jeune demoiselle dans un accoutrement étrange, le Nowaki aurait potentiellement la possibilité de reconnaitre la jeune demoiselle comme une ancienne agente du CP5... encore faudrait-il qu'il puisse faire le lien ou même qu'il puisse la reconnaitre avec sa tenue...