« C’est chiant Reverse Mountain en vrai. », disait le jeune Keigo encore bien naïf à l’époque.

Il était arrivé sur Maisetsu Island sur un bon gros malentendu à cause d’un problème de navire et il en commençait à en avoir gros la patate. Il enchaînait les déconvenues entre cette prostituée psychopathe sur Mirror Ball ou alors les différents problèmes qu’il avait eu récemment avec Reverrse Mountain. La vie de pirate solitaire était bien difficile en vérité. C’était ainsi que le pirate avait débarqué sur Maisetsu Island dans un but simple trouver un navire qui va dans la direction de l’océan nordique. C’était une escale temporaire assez importante pour le bretteur.

« Bon j’espère que sur cette île y’a de quoi se désaltérer et se mettre de bonnes chances sous la dent. », disait-il alors.

Le bretteur avançait alors lentement dans la cité souterraine en pensant aux dernières années qu’il avait passé dans son voyage. Il fantasmait sur l’amiral-en-chef Chairoka mais il n’était qu’un p’tit merdeux qui voyageait sur les mers en payant des filles de joie de temps à autre. Il était arrogant et désagréable mais il appréciait les plaisirs simples de la vie. Qui aurait cru que quelques années plus tard, il deviendrait un marine modèle ? Mais revenons au présent, Sakuga marchait lentement au coeur de la ville souterraine de Maisetsu pour s’informer petit à petit autour de lui de la meilleure enseigne du coin. C’était un véritable repère de racailles et de délinquants ce petit coin, on aurait pu trouver une bonne trentaine de personnes aux services de l’underground qui vendaient des produits de contrebande à qui le voulait bien.

« Franchement faut que je trouve de quoi me désaltérer parce que là c’est chaud un peu. », dit-il alors à haute voix en se curant le nez d’un doigt.

Marchant alors lentement, le bretteur réfléchissait à ses différents projets. Il voulait améliorer sa dial-blade mais il ne savait pas comment améliorer une arme qui était déjà bien sophistiqué. Il trouverait bien des idées au fur et à mesure qu’il l’utilisait et qu’il comprenait l’arme et son fonctionnement. Son cerveau tournait en boucle en imbriquant des engrenages et des objets dans sa tête. C’était un peu un savant fou dans sa tête après tout.

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-Ils vont voir, eux. Je vais les défaire un à un.

Le maudit avait balancé ça à voix haute, se baladant dans les ruelles de la cité souterraine depuis maintenant un bon quart d'heure. Fudo était arrivé sur cette île suite à son passage sur l'île des long-bras avec l'organisation qu'il venait, enfin, de quitter sur un coup de tête.

C'était que le jeune homme avait d'autres plans en tête pour monter dans l'Underground et se faire une place, prendre le trône que beaucoup convoîtait. Si les Shadow Ghosts étaient pour lui uniquement un tremplin, il ne s'agissait pas de trop s'y impliquer non plus : y rester longtemps aurait pu être bénéfique, cependant on lui aurait collé une étiquette ne lui convenant pas. Celui d'un "petit de Ren Tao". Grandir dans l'ombre du rouquin ne correspondait absolument pas à Fudo, loin de là : il n'aimait ni sa vision, ni sa façon de gérer les choses.

Si les récents évènements mettraient lumière sur cet hors-la-loi impétieux, Fudo préférait quitter le navire maintenant pour se faire ses armes de lui-même, créer son empire à sa façon. D'une ombre il serait devenu un Soleil et ces faux soleils auraient compris qu'ils avaient ici accouché de leur propre fin.

-Faut que je trouve un moyen de me tirer sur une blues.

GrandLine n'avait pour l'heure rien à offrir au jeune homme, celui-ci passa sa main sur sa banane de cheveux encirés en réalisant ce constat. Il était primé désormais, une prime légèrement inférieure au 70 000 000 B, cela lui donnerait de la visibilité sur les blues. Qui plus est, celui-ci n'avait pas encore le nécessaire pour se permettre d'avancer dans le grand bain qu'était GrandLine.

Il aurait dû faire ses armes. Se bâtir un réseau et trouver des alliés pour enfin se lancer sur cet océan de tous les périls.

L'Underground n'avait aucune limite, contrairement à la piraterie. Les blues étaient un parfait bassin pour le maudit.

-North Blue, ça peut-être bien. Le climat devrait être cool -barbouilla-t-il.

Sa main caresserait son sac de sport cylindrique duquel dépasserait le manche de sa batte de baseball. C'était là un geste anti-stress : comment serait-il parvenu sur une blues ? Il lui fallait de quoi se bouger.

Au bout d'une dizaine de minutes, le brunet aurait pris la décision de se poser dans un pub ou la première taverne croisant sa route. Cela dans le but de prendre mesure de sa situation, peut-être aurait-il trouvé quelqu'un.

Autrement, un verra l'aurait désinhibé. Cela lui serait utile, pour aller négocier un bâteau.

Un verre de courage pour un jeune homme incertain.

Le bretteur poussait la porte d’une enseigne dont le nom il l’avait déjà oublié en s’asseyant au bar. Il en avait sa claque de tout ses problèmes, son équipage l’avait lâché sur un coin pommé des blues. Il fallait qu’il trouve un plan de secours, une voie ou de quoi se faire un peu d’argent avant de se lancer dans son projet d’armement sophistiqué. Il était à fleur de peau dans cette journée comme à son habitude, c’était une période bien sombre où il ne laissait que sa naïveté et sa mauvaise humeur le guider à travers diverses péripéties.

« Passe une grande pinte de ta meilleure pinte mon chef. », disait-il de manière assez désinstéressé. Il gribouillait sur son carnet des choses plus farfelues que les autres comme une paire de lunettes diablement stylés ou alors une amélioration de sa dial-blade qui prenait toute la place sur son dos. Son cerveau tournait en boucle à l’époque, il y avait sur son carnet un prototype de guitare. C’était un véritable kéké de la technologie, il aurait pu travailler dans la division scientifique dans une autre vie mais maintenant il était primé à 14.000.000 de berries.

Il rageait encore sur sa prime, c’était une véritable marée de sel quand il y repensait. Il avait chié quoi à la marine ? Il se posait la question de pourquoi on avait mis à un ringard comme l’autre chat de merde une prime plus élevé que la sienne. C’était lui la star, il avait sauvé les miches de tout ce beau monde dans un merdier sans nom. Quelle plaie ça devait être quand même, genre imaginer que personne ne l’avait écouté dans cette bande de pirates exécrables et en plus qu’ils l’avaient lâchés sans rien dire. C’était pas à dire, fallait pas l’énerver ce jour-là. Il laissait le liquide blond étancher sa soif avant de recommander une nouvelle pinte pour se l’enfiler aussi vite que la première.

« Hé vous saurez comment rejoindre North blue. », disait-il alors que le cul sec de la seconde bière commençait à se faire ressentir. « Et encore une pinte s’il vous plaît barman ! »

Il s’énervait tout seul tel un fou sortant de l’asile qui n’avait pas eu sa dose de médicaments. C’était l’effet qu’avait l’alcool mélangé à sa rage, à son sel naturel produit par toute la vie qui s’enchaînait sur lui. Il commençait à se sentir lésé et délaissé par le sort. Il en venait à se demander qu’il aurait peut-être du faire comme d’autres et se mettre à être un de ses mecs sans personnalités propres à quatre pattes devant le destin lui-même s’abreuvant de son liquide pour avoir des faveurs. Le monde était bien cruel pour notre ange sans ailes…

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Le brunet fixait son reflet dans le fond de son verre, il réfléchissait à sa vie. Faisait le point. Après tout le maudit n'avait aucunement prévu subir une évolution si rapide, seulement quelques mois après avoir rejoint sa première organisation criminelle.

Il avait été béni par une malédiction des plus curieuses et puissantes, avait tourné au crime bien rapidement en commettant l'irréparable malgré lui. Et avait, avec les leçons de la vie, compris que pour vivre ses rêves il fallait écraser ceux des autres.

A défaut de les précipiter à la mort.

Seul, dorénavant, Fudo était dans le doute. Aller sur une blues lui convenait, il était persuadé que cela était la meilleure des choses à faire pour pouvoir jouir du peu de réputation qu'il avait : sa prime. Celle-ci lui servirait de tremplin, d'une base sur laquelle il pourrait s'introduire à d'autres : j'ai telle prime, cela prouve qui je suis. Et alors, le jeune homme était sûr qu'il pourrait se débrouiller.

Se faire un nom. Puis, un jour, atteindre son objectif.

Alors une voix criarde le ramena à la réalité. Une voix teintée de rage et de désespoir, des paroles lancées là sur une lancée de haine.

Un lâcher de toxicité.

North Blue.

Les yeux d'obsidiennes de Fudo se poseraient ainsi sur la silhouette du blondinet ayant assailli la pièce.

Qui était-ce ?  

-Pourquoi tu veux aller sur North Blue, toi ? J'ai envie de m'y rendre aussi. Lui lancerait-il, tout en le jugeant d'un regard presque hautain.

Son poing s'était fermé sur son genoux, tandis que sa main droite se fermerait sur son verre, le portant à ses lèvres.

Si ce gars semblait aussi paumé que lui, il n'avait pas peur de se faire remarquer. Peut-être que les deux personnages trouveront de quoi se rendre sur la blue en question grâce à cet énergumène.

Peut-être oui, et si ce type s'avérait être problématique il aurait certainement pu utiliser sa malédiction pour faire des miracles.

Après tout c'était ce que lui permettait son fruit.

Il l'inscrivait dans cette liste de personnes aux potentiels hors-normes. Du haut de ses presques vingt-et-un ans.

Bazardant ainsi son visage au dessus de cette génération nouvelle parmi d'autres surpassants aussi les lambdas.

Une nouvelle génération miraculaire.

Peut-être même la pire.

Le colère de l’homme ne désemplissait pas. Il était dans une époque tellement sombre, tellement noir pour lui que ça en devenait presque pesant. Il n’avait jamais été écouté alors qu’il les avait protégé, il avait toujours été là pour eux. Son ancien groupe, ses anciens amis avaient disparu du jour au lendemain. Il voulait les retrouver, les massacrer ou demander pourquoi il avait mérité un tel traitement. Il voyait qu’un seul reflet dans sa pinte, le reflet de quelqu’un ayant sûrement raté sa vie.

Quand le brun s’adressa à lui, le bretteur s’empêchait de se moquer de cette affreuse coupe de cheveux. Cet homme avait l’air d’être aussi jeune que lui, l’était autrefois mais il avait l’air intéressant. Etait-ce un passeur ? Ou alors un jeune opportuniste cherchant des alliés de circonstances. Le pirate réfléchissait enfin il essayait avant de faire étalage des bails sombres qu’il subissait depuis un certain moment. Si il voulait se rendre sur North Blue,  c’était pas bien compliqué, il avait des ambitions, des grandes ambitions. Il voulait voir toute les personnes qui l’avaient abandonnés par le passé brûler et être détruits par ses ambitions.

« Je veux récupérer le trône de ce monde. », disait-il en faisant référence à ce qui pourrait bien s’apparenter à être le roi des pirates ? Ou devenir une véritable légende dans un monde si disputé où régnait les conflits. Il ne se le cachait, il serait l’être qui se démarquerait et deviendrait l’homme le plus fort du monde, celui que tout le monde craindrait. « Et je vais commencer par prendre celui de North Blue. »

Un pas, un pas après l’autre. Le blond faisait partie de ceux qui n’avaient pas froid aux yeux de défier des forces plus grandes qu’eux. Il faisait partie de ceux qui surmonteraient cauchemars et désillusions avant de prouver au monde qu’ils avaient la force pour réaliser leurs ambitions. Qu’ils soient les rois fous, des rois de la destructions ou encore des martyres au nom de leur foi indéfectibles, il deviendrait comme d’autres personnes de ce monde des anomalies.

Sakuga le savait, il n’avait plus qu’à le montrer au monde. Il ne se laissera jamais vaincre par les immondes vices et mystères des dieux de ce monde car il les maudissait.

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La réponse du jeune homme illumina un instant les yeux du brunet. Ses paroles trouvèrent une certaine résonance dans le théâtre intérieur de Fudo : s'accaparer le trône de ce monde, c'était aussi, en quelque sorte, son souhait. Bien qu'il s'agissait-là d'un autre monde.

Souterrain.

Alors le maudit se mit à pouffer quand il entendit le blondinet continuer. Il parlait comme si chose était déjà acquise, comme si tout allait être simple.

Une étape après l'autre. Cette vision était si... idéale.

-T'es intéressant toi. C'est quoi ton prénom ?

Fudo était intrigué face à cet énergumène dans lequel il pouvait aisément se reconnaître. Des ambitions similaires et une mentalité presque identique. Visiblement, ce gaillard parcourait les mêmes déconvenues que le hors-la-loi : seul, à quémander pour aller sur une mer qui n'aurait été qu'une transition dans sa vie.

Une étape parmi tant d'autres. Déroulé incertain, avenir risqué. Mais la volonté d'avancer était clairement là.

Puis, en cas de doute, il y avait toujours ce refuge que Fudo avait également commencé à connaître.

L'alcool.

Une façon de s'isoler, faire fi de ses problèmes l'espace d'un temps et se permettre de rêver à nouveau.

-Je suis Fudo. Et, moi aussi, je souhaite me diriger sur North Blue. T'as un plan ?

L'ancien membre des Shadow Ghost aurait toujours pu utiliser les sbires qui l'avaient menés ici pour se rendre sur la mer. Cependant, il souhaitait éviter cette solution : l'un d'entre eux aurait vite fait d'appeler le chef de l'organisation pour le prévenir de la localisation nouvelle du maudit.

Une malédiction pareille, personne n'avait envie de la laisser passer.

Ce type pouvait être une roue de secours.

« Sakuga. », disait celui dont l’alcool venait à descendre devant cette personne qui s’intéressait si soudainement à sa personne.

Qui était cet homme ? Quelles étaient ses ambitions ? Etait-ce l’un de ses couards qui ne souhaitaient qu’utiliser le blond comme un pion ? Il n’avait connu hélas que trop bien ce genre de personnes, le genre de personnes qui se servaient de lui, qui se servaient de sa gentillesse pour atteindre des objectifs plutôt égocentrique.

« Je souhaite prendre un nouveau départ, un départ plus symbolique. Je ne souhaite que trouver un moyen de m’en aller d’ici en m’infiltrant sur le premier navire de marchandise en direction de cet endroit. », dit-il alors.

Qui sait ce que cette personne lui réservait comme surprise ? Cette rencontre ne pouvait pas seulement être seulement fortuite. C’était après les affres de la vie et du destin, chaque rencontre avec une nouvelle personne pouvait complètement faire vriller l’avenir d’un homme. Ce genre d’instants était important dans la conception même des relations humaines. C’était le pouvoir important que certaines rencontres pouvaient avoir sur chaque personne.

Il fallait que le bretteur ne reste pas seul dans la noirceur pour laisser des démons l’entraîner bien au fond de cette noirceur.  Il devait briser cette vitrine qui le laissait dans une triste vie qui bouclait sans cesse. C’était une résolution que seules certaines personnes, ceux qui avaient choisi une voie plus compliqué, une voie où il grandirait sans cesse.

« Que prévois-tu Fudo ? », posait-il enfin comme question pour prendre la tête de la conversation. Faisant alors un signe dans la direction du barman, l’alcool ne ferait que s’écouler de nouveau dans sa pinte.

Si il y avait bien un trône sur lequel s’asseoir dans ce monde, ce serait le Keigo qui le prendrait.  

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L'idée du blondinet semblait si facile à réaliser. Ce plan déçut de suite Fudo et l'intérêt qu'il avait porté à cet énergumène s'amoindrit de suite.

Il changea, surtout. Ne voyant plus cette personne comme un possible égal, mais plutôt comme un passe étape. Une de ces gens que l'on croisait qu'une fois dans sa vie, nous apportait parfois beaucoup mais souvent pas grand chose pour finalement l'oublier sur le long terme.

Le Keigo était désespéré et désespérant. Si Fudo s'était reconnu en lui, il s'en détacha rapidement.

Comment être sûr d'arriver à bon port ? Qu'adviendrait-il de lui si on lui mettait la main dessus ? Ce type n'avait pas l'air très fort, savait-il au moins se défendre ? Le brunet lorgnait l'ange en le jugeant. Il paraissait légèrement naïf, mais il s'agissait là d'une bonne roue de secours, donc.

Le maudit en revint ainsi à son plan A déplaisant.


-Ce que je prévois ? J'ai un bateau et des sbires à ma disposition.

L'homme à la banane ferait valser le liquide ambré présent dans le verre que le serveur lui avait ramené suite à sa commande. Un rhum bien sec, cette fois-ci.

-Tu n'as qu'à me rejoindre pour le trajet. Qu'en dis-tu ?

Aussi, le Zetsu n'aurait pas été seul si un des hommes du Tao considérait appeler Ayabusa pendant le trajet. Le risque était minime, bien sûr, puisque Fudo était maître de ces sbires inconscients de la situation qu'il traversait. Cependant, n'étant pas de zéro, avoir un allié avec soi permettrait d'avoir un possible soutien pour gérer la situation.

Un bouc émissaire, peut-être, un allié au mieux.

Avec son intellect et sa malédiction, son habitude de berner ses professeurs et de raconter des conneries, Fudo s'en serait bien sorti.

Cela lui paraissait toujours mieux que de s'infiltrer dans un bateau aléatoire, comme un enfant rentrerait dans une calèche quelconque à la recherche de friandise.

Le bretteur, alcool à la main fut un peu déçu de la réaction de ce fameux Fudo. Il n’avait lui aussi pas grand-chose d’intéressant. Il semblait être le chef d’un petit groupe d’hommes, quelqu’un qu’on suivait comme ça parce qu’il était intéressant. Le bretteur se leva alors avant de boire cul sel un nouveau verre qu’il avait commandé au barman. Cette fois il abandonnait la bière pour passer à cette liqueur aux herbes qu’il avait tant affectionné durant ses premières années de voyages lorsqu’il était encore seul. Il prit alors le verre entre ses mains avant d’en boire une petite gorgée et regarder l’homme à la banane d’un air arrogant.

«  Nous avons qu’à y aller. Dès qu’on sera la bas , j’me casse. J’ai des têtes à faire tomber. », dirait-il en essuyant sa bouche qui laissait encore couler un peu de ce liquide brun.

Serrant de plus en plus fort son verre entre ses mains, il y repensait alors qu’il n’était qu’un petit criminel des Seas Blues, il se vengerait de l’abandon de la trahison menée par ce chat de goutière. La haine était empli dans ses poumons, il y repensait à chacun des faux moments qu’il avait passé avec cette équipe de bras cassés. Il éprouvait un ressentiment fort, une haine particulière à voir à entendre à chaque fois le rire du cornu ou à écouter la musique du hors-la-loi. Ils les voyaient déjà mourir de sa lame, le supplier de les épargner, lui demander pardon. Il n’était pas un dieu, il n’accorderait pas de la miséricorde à des êtres aussi abjectes aussi hideux. Sa haine était de plus en plus grandissante, des chiens pareils ne méritaient pas de se voir accorder le droit à des excuses. D’un œil, le pirate vit alors un petit chat se promener aux alentours de sa table ce qui le remplissait d’une rage immense.

« Tu vas payer sale merde. », disait-il alors qu’il dégainait son arme pour sauter sur la pauvre créature qui disparaissait dans un simple mouvement de tranche.

Est-ce qu’il allait s’excuser auprès du barman ou des clients du bar qui auraient été horrifiés par la scène ? Il en avait rien à faire, tuer ce chat n’était que le synonyme de la mort prochaine qu’il accordait à ce musicien de seconde zone et à son pantin de paille. Loin d’être un modèle d’église ou un symbole de lumière, le Keigo n’était que l’ombre de lui-même, un ange devenu démon.

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Le Keigo accepta bien rapidement la proposition du jeune homme. Fudo souriait intérieurement, ça avait été si simple et c'était ici probablement la meilleure chose à faire pour eux deux. Qu'allaient-ils prendre des risques à s'infiltrer dans un bateau d'inconnus, dans l'espoir d'arriver sur la mer de leur choix ? Il fallait être inconscient et très naïf pour penser que ce plan pouvait fonctionner sans encombres.

-Bien, alors on y va.

Le primé se leverait dans un raclement de tabouret pour tourner le dos au bar. Il s'apprêterait alors à quitter les lieux tandis qu'un vacarme retentit derrière lui, poursuivi par des cris de stupeurs des clients. Tous zieutaient en la direction du bar, situé dans le dos du Zetsu, aussi Fudo se retourna pour découvrir le corps coupé d'un chat.

-Hein ?

Son sourcil droit s'arqua d'un air méprisant, ses yeux parcourant la lame tenue par Sakuga. Ce type là devait un sérieux problème pour avoir massacré ce chat. Etait-il instable ? Etait-il psychopathe ?

-Hey, on se tire d'ici.  Ne fais pas ça dans mon bateau, sinon tu finis à la mer en deux deux.

Le poing droit du maudit s'était fermé, prêt à s'ouvrir en cas de conflit avec ce blondinet. Encore un taré sur lequel Fudo aurait dû garder l'oeil. Franchement, c'était quoi ce monde ?

Quoiqu'il en était, si quelqu'un désirait s'en prendre au nouveau duo, le brun aurait déclenché sa malédiction pour être en mesure de se protéger. Eventuellement, il aurait fait de même pour cet ange, si ce n'était pas lui qui décidait de fondre sur lui dans un coup de folie. Dans tous les cas, si ce mec restait calme envers Fudo, alors ce dernier devait de le garder à ses côtés : il allait pas à nouveau trouver un camarade de trajet si facilement.

Si le calme était retrouvé par l'ange, alors les deux jeunes hommes auraient pu sortir ensemble de la taverne pour parcourir Maisetsu.

-Tu pourrais prévenir avant de faire des dingueries du genre, sérieusement. C'est quoi ça, de tuer un chat.

Imbécile, penserait-il.

Ne pipant aucun mot, ne parlant pas le bretteur suivait le brun sans même broncher à sa remarque. Le blond n’en avait que faire qu’on le pensait fou ? Il décidait de son propre chemin en se moquant des conséquences, en se moquant de ce qui pourrait lui arriver dans les heures qui suivaient. Il le savait car sa destinée était toute tracée, il savait qu’il assouvirait cette première vengeance comme étant le début de son règne au sommet du monde. Il avait passer tout ce temps à jouer qu’au simple pirate, il n’avait que fais que croire en des personnes sans pour autant laisser juste sa folie s’exprimer sa soif de sang et de prendre tout ce qu’il voulait de gré ou de force. C’était après tout comme cela que le monde fonctionnait, il l’avait appris à ses dépends.

« Ce n’est qu’un petit contre-temps, je l’ai fais parce que j’avais envie de le faire. Tu n’es pas comme ça, tu n’assouvis pas directement tes pulsions ou tes envies sans pour autant penser à quoique ce soit d’autres. », dirait-il alors au brun alors qu’il marchait derrière lui tout en pensant à ce qu’il avait dit.

Regardant les rues de Maisetsu, bientôt le bretteur serait capable de voir un endroit pareil brûler à feu et à sang. Il voulait que la terre entière le reconnaisse comme étant le plus grand cauchemar qui a existé dans ce monde. Son rêve non ses envies devaient passer avant la vie d’autrui ce n’était qu’en étant égoïste qu’on pourrait survivre et dicter la loi du plus fort. Il avait suffisamment sacrifié de choses pour d’autres personnes au fur et à mesure de ses voyages. Il était pris dans une démence à l’idée de s’être fait encore trahir alors qu’il avait sacrifié bien des choses pour cette bande de gamins jouant aux criminels.

Il y repensait profondément, peut-être que son géniteur avait raison après tout. Il n’y a pas de place dans ce monde pour les personnes qui vivent pour mettre en avant autrui, il n’y avait que la place que les hommes se battaient sans cesse en s’entre-tuant pour l’atteindre. Cet homme ce Fudo serait lui aussi un jour sur sa route et il ne faudra pas hésiter à l’éliminer si il le fallait pour atteindre les sommets du monde.

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Le binôme temporaire se retrouverait bien rapidement devant le navire criminel, celui que Fudo avait comme emprunté au Tao, sans lui demander de permission. Derrière lui se trouvait un type qu'il venait de trouver sur cette île paumée dont l'atmosphère lui seyait bien, elle était digne d'un roman underground. Et ce gars là, ce Keigo, convenait également à ce type d'histoires qui pourraient prendre place dans pareil décor. Un mec un poil instable, ténébreux dans ses répliques, se laissant aller face à sa basse nature humaine.

-Mouais, tuer un chat pour un coup de sang je vois difficilement l'intérêt. M'enfin, t'es comme t'es, ça m'importe peu. Voilà mon bateau. On va aller sur North Blue comme ça, évite de te servir des gars à bord comme d'exutoire, ils te mettront à l'océan sans considération.

Le Zetsu balançait ces mots avec un certain détachement à l'ange, à dire vrai celui-ci ne lui était utile qu'au cas où il faudrait se bastonner avec les sbires du rouquin. Si ces derniers tentaient d'informer Ayabusa de la position de Fudo, là il aurait fallu agir en vitesse : la spontanéité démontrée par le blondinet pourrait alors lui servir. Autrement, peut-être meublerait-il son trajet avec ses discours qu'il avait tenus dans le bar. Il avait l'air d'avoir une sacrée rancoeur et un seum considérable envers le monde. Ce simple constat permettait au maudit de relativiser sa propre position et son mode de pensée. A prendre toute les choses à vif et personnellement, on en finissait fou et presque ridicule.

Lui aussi aurait-il fini comme ça si son cas s'aggravait ? Seul l'avenir pourrait le dire et peut-être qu'il ne s'en rendrait même pas compte.

Le pied du criminel se poserait sur le plancher du pont du batiment naval, il zieuterait l'ange pour l'inviter à le rejoindre ici. Direction la mer du Nord. Le brunet espérait que tout allait se passer sans accroc, quel genre de mésaventures l'attendait là-bas ?

-Alors comment tu le trouves ce bâteau ? En un rien de temps on sera sur North Blue, tu pourras faire tomber toutes les têtes que tu veux à ce  moment.

Le jeune homme reprit l'expression utilisée par Sakuga pour le motiver une ultime fois, allait-il le suivre ou se dégonfler face au fait accompli ? En tous cas, Fudo l'attendrait pas éternellement. Si l'ange le suivait, alors le primé aurait ordonné aux sbires peuplant le navire de mettre les voiles, cap sur la mer du Nord.

Pour le meilleur comme pour le pire.

« Soit. », dirait-il en haussant les épaules de manière complètement désinvolte. Le blondican ne voulait pas écouter celui qui lui servirait de taxi. Il semblait être quelqu’un de conventionnel au final, bien trop dans la limite que le monde lui imposait.

Ou alors c’était le Sakuga de l’époque qui n’était pas encore sage. Seul le temps était synonyme de guérison pour l’esprit du Keigo. Il deviendrait bientôt plus sage et moins un imbécile se préoccupant de la vie de chaque personne. Ce n’était qu’une période difficile pour le pirate, une plus grande torture n’avait pas encore lieu, rien n’avait pas encore été décidé pour lui. Le pirate regardait le ciel à l’extérieur de Maisetsu Island. Cette île, cet endroit réservé aux racailles de ce monde, il le détruirait un jour comme chaque endroit qu’il n’aimait point. Il n’était pas fait pour la lumière mais bien pour semer le chaos, pour semer

« Direction l’endroit où nous allons décider de notre destin. », dirait-il à voix basse avant de regarder l’horizon sans prendre son temps à répondre au blond sur la remarque de son navire.

Le parcours de ces deux personnes ayant partagés un simple voyage, était comme une histoire atypique. Dans quelques années, ce serait le criminel qui allait être appelé le Roi Fou et le bretteur qui serait le Paladin de l’étendard du Nouveau Gouvernement Mondial. L’un plongerait dans la folie après un grand traumatisme, l’autre renaîtra de ses cendres tel un phoenix pour défendre la belle et l’orphelin. C’était les lois de ce monde, le destin qui lierait ses deux hommes. Chacun son royaume, le royaume de l’un serait l’Underground, les ténèbres et la noirceur, le Royaume de l’autre serait le monde entier, la lumière et son ciel qui rayonnait au dessus. Peut-être qu’un jour les hommes reviendraient à se croiser une prochaine fois mais cette fois en tant qu’ennemi, dans un affrontement à mort pour que le monde l’un prenne le dessus sur le monde de l’autre.

Ah ce monde est cruel, il n’y avait pas d’autres conclusions…

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