Et maintenant ? Maintenant je devais la jouer fine et me sortir de là. L'angelot n'était plus là pour faire le ménage et bientôt je me retrouverais avec toute une ville sur le dos. Sans compter que j'avais la brillante idée de déballer mes plans les plus secrets. Déclarant ainsi une potentielle guerre avec le Gouvernement Mondial. C'est tout ? Bien sûr que non, vous me connaissez. Non contente de foutre le bordel du côté de l'autorité suprême, je me suis certainement mise à dos le Constantinisme en reniant toute forme de dieu. Pas mal hein ? Jusqu'à ce que ma tête trône sur une pique à l'entrée de Marinford. Au final et c'est là le plus important, ça m'a fait un bien fou de pouvoir enfin tout déballer comme ça. C'est tombé sur ce pauvre Sakuga et c'est peut-être mieux ainsi. Plutôt que de me conduire devant mes bourreaux il a préféré me lancer un défi, le paladin n'a pas toute sa tête, cependant je ne compte pas m'en plaindre. Un jour viendra où je me tiendrais au-dessus de lui après l'avoir vaincu à la loyale, je lui rappellerais alors ses paroles. Si la folie ne m'a pas gagné d'ici là je l'épargnerais évidemment, je reste persuadée qu'il faut plus de personne comme lui dans la Marine. Difficile de se remettre en selle quand on a aucun contact dans une ville aussi vaste que Jinyu. Le point positif, c'est qu'avec la surpopulation il était aisé de se fondre dans la masse. Pour ça je me dirigeais vers les quartiers les plus pauvres, au milieu de ceux que personne ne regarde. Sauf qu'à ma grande surprise on m'y attendait…
— Madame Queen… ou devrais-je dire Mademoiselle ? Lança une femme au regard sombre et au sourire narquois. — Evyl ça ira bien, répondais-je avec nonchalance.
Le fait que cette femme me pose une telle question indique deux choses : tout d'abord qu'elle sait qui je suis et ça ce n'est pas bon, ensuite qu'elle ne me craint pas malgré les événements de la veille. C'est donc avec un naturel bluffant que je lui répondais. Jamais elle ne se serait déplacée en personne si elle avait voulu simplement m'exécuter. Pour autant ça ne veut pas dire qu'elle me veut que du bien.
— Je me présente, Naoto Fujikawa, je dirige la partie Nord de la ville, commence-t-elle par dire avec un calme imperturbable. — Blablah blah et si vous en veniez au fait ? C’est-à-dire le moment où vous me dites ce que vous attendez de moi, disais-je en l'interrompant sans la moindre politesse. Votre temps est précieux et le miens aussi, alors ne perdons pas de temps en banalité. — Doucement Evyl, je ne suis pas aussi patiente que j'en ai l'air, prévient Naoto dont les mots sonnent comme une menace. Mais vous avez raison, j'ai bien besoin de vous…
Tout le monde a déjà vu cette scène, c'est le moment où le héros n'a pas le choix de collaborer avec les méchants et là en l'occurrence on atteignait des sommets en la matière. C'est sans surprise que j'ai découvert que Jinyu était une ville principalement dirigée par des hommes - un monde moderne mon cul oui. Patriarcat qui venait d'un héritage familiale ancré depuis des générations. Naoto Fujikawa se démarquait donc très largement de ses comparses, mais pour ça elle a dû se montrer plus dangereuse. La signature de cette délicieuse femme ? Le poison. Très féminin et mortel.
Face à la perspective de me retrouver démembrée et dévorée par des requins, je n'ai eu d'autres choix que d'accepter la mission de Naoto. Je me retrouvais donc dans un bar des quartiers sud, heureusement loin des lieux où Sakuga avait eu la bonne idée de faire un bain de sang. En outre je bénéficiais de la protection de Fujikawa et ça avait une importance colossale dans les rues de cette ville. Sauf que cela avait aussi un coût à la hauteur de la tâche qui m'avait été confiée. Un étranger avait récemment rencontré le dirigeant des quartiers sud, un mercenaire d'après ma nouvelle employeuse. Les renseignements qu'elle a pu en tirer c'est qu'il est primé et recherché pour différents trafics – il aurait été trahi par ses anciens partenaires. Visiblement il ne serait pas en ville sans raison puisqu'il aurait une affaire en commun avec Cheng, grand amateur d'œuvres rares et principal rival de Naoto dans cette ville. Il tient la partie sud de Jinyu d'une main de maître depuis trente-et-une années. En vérité si elle m'envoyait moi c'est qu'elle savait que je ne risquerais pas de me vider de mon sang sur le trottoir. La parfaite petite espionne en somme. Toute cette histoire m'avait conduit jusqu'à ce bar où "Snake", le mercenaire, descendait souvent pour boire des verres. Mon job à moi c'était de le suivre et de découvrir ce qu'il manigance avec Cheng… problème, il ne faisait rien. Il buvait pendant une heure environs, ensuite il va voir une prostituée et il retourne chez lui avant de recommencer le lendemain. Rapidement j'en avais déduit que cette femme qu'il allait voire n'était pas claire, mais je ne pouvais pas l'approcher comme ça. Je me suis donc improvisée détective et je suis ce Snake depuis deux jours. D'ailleurs j'ai vu plusieurs personnes s'intéresser à lui, ce qui n'arrange pas mes affaires. Non seulement je dois découvrir ce qu'il manigance, mais en plus je dois voler ce qui force toutes ces cachoteries – sans savoir bien sûr ce dont il s'agissait. Autrement dit j'étais mal barré et mes options étaient limitées. Soit je tentais de quitter la ville aussi vite que je suis arrivée, soit je faisais le boulot sans être sûre de finir en un seul morceau. Toute cette histoire sentait le piège grotesque et moi j'étais au cœur du cyclone. Je guettais un signe qui ne viendrait peut-être jamais, un changement dans les habitudes du mercenaire… mais il était d'un ennui mortel, même pour moi. Seulement c'était peut pour moi le seul moyen de quitter cette maudite ville.
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Penelope Ainsley
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Sam 26 Juin - 4:23
She's beauty, She's Grace She'll punch you in the face
Un pacte avec le diable ?
Je déteste cet endroit, cette ville. Jinyu. J’aimerais dire qu’elle me rappelle des souvenirs, m’évoque le temps révolu où j’habitais toujours sur Ironfall, mais la vérité est que cet endroit est bien pire, selon moi. Nous devions toutefois y faire escale avant de poursuivre notre route vers Logue Town, là où nous devions aller récupérer un nouveau membre d’équipage. Si certains avaient décidé de faire profil bas pour aller profiter des attractions peu légales que l’île avait à proposer, mes priorités s’étaient avérées très différentes. En effet, j’avais profité de notre dernière journée dans les environs pour préparer ma sacoche de médecin et, habillée en civile, avais placé mon stéthoscope derrière ma nuque avant d’aller me promener dans les environs. Si au départ j’avais eu du mal à trouver preneur, les bonnes personnes eurent tôt fait de me remarquer et de venir demander mon aide.
Au final, j’examinai plusieurs patients d’âges divers et variés. Des vieillards qui portaient encore les traces d’une vie dans le crime organisé, de jeunes femmes qui avaient besoin de conseils pour la santé de leurs jeunes enfants et même des pratiquantes du plus vieux métier du monde qui étaient bien contentes que j’aie pensé à emporter des contraceptifs oraux pour leur simplifier la vie. Dans un registre moins plaisant j’eu aussi une ou deux altercations avec des clochards intéressés par les analgésiques se trouvant dans mon sac, mais j’avais eu tôt fait de les renvoyer là d’où ils venaient avec l’aide des gens du coin. Ce n’était peut-être pas mon affectation première, mais j’étais bien contente d’avoir pris le temps d’aider ces gens. Il n’était pas pour moi question de gouvernement, de religion ou de quoi que ce soit du genre. C’est simplement comme cela que j’avais grandi, apprenant les bases de la médecine dès l’âge de douze ans pour aider la petite clinique familiale à veiller sur tous nos voisins. J’étais donc heureuse de pouvoir pratiquer à nouveau, de voir les visages s’illuminer et de savoir que j’avais pu faire une différence, même minime, surtout dans une ville aussi implacable que Jinyu.
Les conditions de vie y étaient difficiles, le crime en plein essor et je ne pouvais que compatir avec ces inconnus. Je savais à quel point partir était effrayant, parfois carrément impossible selon les circonstances. Cette vie ils ne l’avaient pas choisie et ne pouvaient pas y échapper si facilement que ça. Ça aurait pu être moi. J’aurais pu avoir moins de chance. Le Gura Gura no Mi aurait pu se retrouver n’importe où ailleurs, de ce que j’en savais, et je serais restée prisonnière d’une vie de déception dans laquelle je n’aurais jamais pu faire de vraie différence autour de moi. C’est avec toutes ces pensées en tête que j’avais décliné les compensations que l’on m’offrit, n’ayant besoin de rien que la Marine ne me fournissait pas déjà. Ceci étant dit, après une longue journée passée à travailler j’avais bien envie de me permettre un détour pour respirer un peu et me poser tranquillement. Je parti donc à la recherche d’un établissement où aller me poser et boire un petit quelque chose avant de retourner à la Santa Creencia. Mon dévolu s’était jeté sur un bar qui, s’il était quelconque, avait le mérite de me rappeler ceux d’Ironfall où j’allais parfois boire un verre avec les travailleurs de la mine en début de soirée. Voilà qui ferait l’affaire.
Je m’étais approchée du comptoir sans trop porter attention aux gens déjà présents. Évidemment, j’aurais dû me douter que l’arrivée d’une demoiselle à cheveux roses avec sa sacoche de médecin suffirait à faire tourner une ou deux têtes pour une raison ou pour une autre, mais je n’en avais que faire. Je me contentai plutôt de commander à boire et payai ma consommation avec une poignée de berries. Fatiguée de ma journée, je posai le coude contre le comptoir et le menton dans la paume de ma main en attendant d’être servie.
Et maintenant ? Maintenant pas grand-chose. Snake poursuivait sa routine et s'il ne semblait pas m'avoir repéré, il ne semblait pas non plus sûr ses gardes. D'ailleurs je dirais même qu'il se pavanait dans les rues de la ville en toute quiétude. Et à Jinyu personne n'est aussi tranquille que lui. C'est là que j'ai réalisé mon erreur : depuis le début je m'intéresse à la mauvaise personne. Le mercenaire n'est qu'un subterfuge, je suis peut-être déjà repérée par Cheng et ses hommes. Je concentrais mon attention sur la fille qu'il passe voir, c'était elle la clé pour moi. Aucun homme ne passe voir une fille de joie aussi souvent, même si les filles de Jinyu ne sont pas chères et pas toujours très recommandables. Sauf que la fille en question ne sortait pas du bordel où elle était, parfois on l'apercevait brièvement au balcon auquel elle fumait de longues et fines cigarettes. Toujours après le passage de Snake en passant… un signe ? Mon imagination certainement ! Lasse de suivre ce crétin ou quiconque d'ailleurs, je prenais un peu de temps pour moi. Direction le premier bar que je trouve, sauf que je remarque aussitôt des regards douteux. Et alors que j'entre pour m'installer, deux hommes tatoués me précèdent. Coïncidence ? Imagination ? Je me suis peut-être jetée dans la gueule du loup et depuis tout ce temps il attendait le bon moment pour me sauter dessus. Un plan. Vite. La population de Jinyu était facilement reconnaissable : sale, fatiguée et alcoolisée. La boisson est le seul moyen pour eux de tenir une journée de plus dans cette misère. Pendant que des personnes comme Cheng ou Fujikawa vivent dans un luxe mal acquis. Une personne sortait de l'ordinaire, une jeune femme aux cheveux roses installée au comptoir. Je n'avais besoin que d'une toute petite distraction pour vérifier si j'étais dans le vrai ou si j'étais paranoïaque – ce qui ne serait pas si surprenant. Esquissant un sourire des plus radieux je m'avance vers le comptoir pour saluer cette femme aux cheveux roses comme une vieille amie.
— Ah tu es là ! Je t'ai cherché partout ! Disais-je à voix haute en surjouant légèrement pour attirer l'attention. Je ne savais plus quel bar tu m'avais dit, alors je suis entrée dans le premier que j'ai trouvé.
Faisant mine de regarder la décoration, je repérais que les deux hommes s'installaient à une table, gardant un œil en ma direction ou peut-être simplement vers le bar. Je me rassurais en me disant que si j'étais bel et bien suivie, alors j'étais sur la bonne voie. Rassurant finalement ma complice qui ne savait pas encore qu'elle était complice, je lui murmurais quelques mots.
— Désolée pour le spectacle, mais il semblerait que je me sois fait quelques amis et j'avais besoin d'une… porte de sortie, tu semblais parfaite pour ça !
Et c'est là un compliment évidemment ! Mais qu'est-ce que je pouvais bien faire maintenant ? J'examinais le bar pour trouver une autre sortie, sauf que celle-ci était peut-être gardée. En venant dans ce bar je m'étais peut-être condamnée. C'était peut-être là l'occasion de me faire remarquer par ce Cheng. Je me fais de plus en plus curieuse sur cet échange et je commence à me dire que si je me débrouille bien, je peux doubler tout le monde sur le fil. Pour ça il me faut un navire et bien sûr l'objet de toutes ces convoitises. Jinyu est connu pour ses trafics exotiques, je pourrais peut-être mettre la main sur quelque chose de valeur. Et certainement foutre un bazar monstre dans toute la ville, mais c'est le jeu quand on embauche une inconnue pour ce genre de boulot !
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Penelope Ainsley
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Ven 13 Aoû - 2:18
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Un pacte avec le diable ?
Il y avait du bon à se détendre de temps en temps, sincèrement. Oublier pour quelques instants le poids de mon uniforme, de mes remords du passé et les responsabilités dont on hérite forcément lorsqu’on est une personne responsable dans un équipage composé majoritairement d’hommes. D’accord, c’était de la mauvaise foi. Suffisait de penser à Dorian pour démentir cette affirmation, lui qui était encore plus organisé et consciencieux que moi, mais là n’est pas la question du jour. L’important, c’est que j’étais en train de me détendre au bout d’un bar avec une consommation pas chère qui avait probablement été allongée avec de l’eau pour sauver trois berrys. Bref, c’est dans ce contexte que j’entendis une voix enjouée derrière moi, détonnant avant l’ambiance des lieux, plutôt morne et mal famée. Curieuse, je jetai un regard par-dessus mon épaule sans comprendre que l’on s’adressait à moi spécifiquement. Ce n’est que lorsque l’inconnue s’approcha de moi que je me retournai sur mon tabouret de bar, croyant initialement que l’on me cherchait pour mes talents de médecin. Peut-être une autre demoiselle malchanceuse qui avait besoin de mon aide pour mieux survivre aux aléas de la vie sur une île au taux de criminalité élevé ?
Mon hypothèse fut toutefois vite écartée lorsque la jeune femme fit mine de me connaître, s’adressant à moi comme à une amie qu’elle aurait cherché dans nombre d’établissements avant de me tomber dessus ici. Mes jolies petites méninges allaient se mettre en branle, mais mon instinct les devança. Je comprenais ce qu’il se passait sans même avoir besoin de le demander, conditionnée par des années de vie passées en tant que femme. C’est donc sans hésiter que mon visage s’illumina et que je me levai pour lui faire la bise et la détailler comme si des retrouvailles avaient lieu, replaçant au passage une mèche de ses cheveux derrière son oreille.
« Je suis trop contente de te revoir, ma chérie ! Je t’avais bien dit d’écrire le nom quelque part, tu aurais pu te perdre et te retrouver dans un endroit vraiment chelou. »
J’avais ajouté la fin sur un ton de reproches amicales, adoptant un ton fort et enjoué pour imiter l’inconnue et ainsi donner l’impression d’une conversation naturelle et enthousiaste. Malgré que je sois embarquée dans son jeu, la blonde sembla ressentir le besoin de me clarifier la situation de quelques murmures qui, de loin, devaient avoir l’air plutôt louches. Heureusement que j’étais une pro pour ces histoires. Je fis donc mine d’être choquée et d’être cette copine pas discrète du tout que l’on a toutes déjà eu quelque part au début de l’adolescence.
« Ah merde, tu aurais dû le dire plus tôt ! Viens, j’ai toujours des tampons dans mon sac, on va s’occuper de ça vite fait. »
Je me tournai vers le barman qui, ayant entendu ma réplique au potentiel dégueulasse, me désigna la direction des toilettes en esquissant une grimace. Je le remerciai chaudement avant d’entraîner ma nouvelle meilleure amie avec moi, bras-dessus bras-dessous. Dans toutes mes années de vie, jamais n’avais-je trouvé de meilleure combine pour me protéger des gens un peu trop collants dans les lieux publics. Après ils se demandent pourquoi on va toujours à la toilette en groupe… Ahem. J’étais préoccupée quand même, pas la peine de le nier. La porte se refermait à peine derrière nous que je vérifiais les cabines pour m’assurer que nous étions seules. Cela fait, je revins vers l’entrée pour pousser le baril vide qui servait de poubelle devant la porte, histoire de la bloquer au moins sommairement pour nous faire gagner du temps si nécessaire. Nickel.
« Alors, tu me racontes ? Moi c’est Penny, enchantée. »
Surprise totale, ma nouvelle camarade de jeu se mêle à la partie avec brio et tient son rôle comme personne. Un peu trop peut-être ? Elle en rajoute tellement que je pourrais presque croire à une vieille connaissance. C'est le cas ? Non, non non, bien sûr que non ! Et voilà comment en quelques secondes j'oubli les deux caïds qui me collent aux fesses et que je passe un moment agréable. Parfois tout bascule en un claquement de doigts. Mais la jeune femme aux cheveux roses improvisa encore un peu plus, cette fois-ci en mentionnant ce que les hommes adorent entendre : le cycle menstruel. Le barman semblait sur le point d'étaler son déjeuner sur le comptoir, moi je me retenais de rire. C'est qu'elle en avait dans le pantalon celle-là ! Et je l'appréciais déjà. Enfin, pas sûr que s'enfermer dans les toilettes, un endroit clos et sans l'ombre d'une sortie, soit une bonne idée. Il fallait quand même saluer l'initiative et l'audace de la manœuvre, même s'il est rare de faire confiance à une inconnue de la sorte. Mmh et si elle était de mèche ? Pire… si c'était une tueuse ? Non ! Je suis sûre que c'est une gentille fille en manque de sensation forte. Certainement l'une de ces petites nobles en "vacances" pour papa et maman… ou pas et je m'en foutais.
— Écoute, je ne veux pas te mêler à tout ça, tu as l'air gentille comme tout, moi tout ce que je veux c'est me débarrasser des gorilles qui me colle au cul.
Maintenant qu'elle s'était présentée, difficile de faire comme si c'était une parfaite inconnue. Et j'ignorais encore si c'était de l'assurance ou de la stupidité. C'est vrai quoi, se mêler d'une affaire aussi grosse dans un endroit pareil, faut vraiment être sûr de soi ou complètement naïve. Je laissais échapper un soupir, peut-être que cette fille pourrait me servir après tout. Impossible pour moi de faire confiance à la première personne venue, habituellement en tous cas, car là on ne peut pas dire que je me noyais dans les options. Plus tôt je rencontrais bien un Ange Paladin dont j'ai accepté le défi improbable, alors même qu'il venait de massacrer tout un tas de mercenaires. Une fois au fond du trou on ne peut que remonter, alors je fis taire cette petite voix agaçante dans ma tête et je me confiais à ma nouvelle meilleure amie.
— Moi c'est Evyl et… je crois que je me suis mise dans la merde, confiais-je en ricanant telle une enfant. Bon, je sais comment m'en sortir, mais je vais devoir la jouer fine et surtout semer les caïds à la solde de Cheng… ah oui, Cheng gère la partie sud de la ville, grand rival de Fujikawa qui elle gère le nord… aaah la politique !
Le contexte était posé, il restait encore à donner les détails de mon rôle dans cette histoire et sans passer pour l'un de ces criminels c'était difficile. Sauf que ce n'était pas entièrement de ma faute, disons que j'avais un passif et que ce passif a finit me rattraper même au-delà de West Blue. Ainsi je me retrouvais dos au mur et pour quitter cette maudite ville je n'avais d'autres choix que de collaborer avec Fujikawa. Mais tout ça, comme je lui explique à Penny, mmh ?
— Il se pourrait que j'aie accepté un contrat pour Fujikawa… mais je n'avais pas le choix ! Disais-je comme pour me défendre. La garce me connait et si je veux quitter cette ville je n'ai pas le choix… à moins que je double tout le monde et que je me tire de là à bord du premier navire que j'attrape.
Bien sûr je ne comptais pas quitter les lieux sans mettre la main sur ce que tout le monde convoite. Mais pour ça je devais sortir de ces toilettes et trouver cette prostituée. Elle devait encore être au bordel, une fois que j'aurais mis la main sur elle et que je lui aurais posé mes questions je devrais y voir plus clair, sinon… sinon la nuit va être longue.
— Alors merci pour le coup de main Penny, mais je m'en voudrais de t'embarquer dans une guerre de territoire au milieu de Jinyu… et puis je vais encore plus me foutre dans la merde quand je vais voler tout ce que ce petit monde convoite… mais attends, je peux te raconter tout ça au moins ?
Peut-être que j'aurais dû commencer par là. Et si la jolie fille aux cheveux roses étaient en fait…
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Dim 5 Sep - 19:56
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Un pacte avec le diable
L’inconnue avait fait mine de ne pas vouloir me mêler à ses histoires, mais c’était un peu trop tard pour ça, n’est-ce pas ? Le réalisant sans doute elle aussi, la voilà qui acceptait de se présenter et de me faire un petit topo de la situation. Au moins la dénommée Evyl disait avoir un plan, mais je me permettais de rester sceptique. Après tout ne venait-elle pas d’approcher une parfaite inconnue pour la tirer d’affaire ? De mon point de vue ça ressemblait plus à de l’improvisation risquée qu’à une planification quelconque. Même, elle avait de la chance que je ne sois pas à la solde de l’un des personnages peu recommandables qui en avait après elle. C’est d’ailleurs d’elle que j’appris qu’il y avait une rivalité ici entre un certain Cheng et Fujikawa, chacun s’étant approprié le contrôle d’une section de la ville. Le contexte se précisait d’ailleurs puisque je découvrais peu après qu’Evyl avait accepté un contrat pour cette dernière, ce qui expliquait sans doute sa situation actuelle. J’aurais pu lui faire la morale sur les dangers d’accepter un tel marché, mais n’y vis pas d’intérêt. Une jeune femme seule n’a souvent pas le choix d’accepter les propositions qu’on lui fait au moins le temps de prendre la fuite, lorsque c’est possible. Plus que de l’imprudence, il était ici le plus souvent question de survie pure et simple.
J’étais pensive, analysant la situation et me demandant quelle était la meilleure stratégie à suivre dans l’immédiat. Doubler tout ce beau monde et prendre la fuite ne serait certainement pas très haut dans mon propre palmarès cependant. Pourquoi leur donner une raison d’envoyer des hommes à ses trousses lorsqu’elle pouvait simplement partir ? Franchement je savais ce que moi j’aurais fait, mais là encore il me manquait une information cruciale : quel genre de trésor pouvait valoir la peine de se mettre tous ces gens à dos ? Quoi que si des gens comme Fujikawa étaient prêts à employer la première venue pour le récupérer plutôt qu’un homme de confiance… Je devais en savoir plus pour poser un jugement final, clairement. Quant à savoir si elle pouvait me raconter tout ça…
« Normalement c’est le genre de question qu’on se pose avant de tout déballer. Enfin, t’as de la chance. Regarde. »
J’enfouis la main dans mon sac de médecin et y fouillai quelques instants avant de mettre la main sur l’objet que je convoitais. J’en ressortis mon insigne de Lieutenant de la Marine, seul item sur ma personne qui pouvait laisser deviner mon lien avec le Gouvernement Mondial. Néanmoins consciente du genre de réaction que cela pouvait provoquer, je m’empressai de reprendre la parole.
« Ne t’inquiète pas, je n’ai aucune intention de te passer les fers. Je voulais simplement que tu saches que je n’ai aucun lien avec les criminels qui te pourchassent. Maintenant, quel est ce trésor tant convoité dont tu parles ? C’est vraiment un truc si important que ça ? Parce que si non je peux m’arranger pour te gratter une place sur notre navire et on te dépose sur la prochaine île civilisée que l’on croise et hop, tu seras tirée d’affaire. Il suffira juste d’atteindre le bateau ensemble. Mais je ne peux pas t’aider si tu ne me dis pas tout, malheureusement. »