Katia L. Ray, Générale de l'Inquisition
C’était une étrange sensation, celle d’être prisonnier du ventre d’une créature marine, alors même qu’ils étaient sous l’eau. L’île flottant au-dessus des sucs gastriques n’était qu’un lieu de réunion. Le poste de commandes où le gyroscope était posé se trouvait dans un aménagement plus proche du cerveau de la créature, dont l’intérieur avait été sauvagement creusé et métallisé, faisant douté du bien-fondé de la méthode utilisée, et des objectifs qui pouvaient se trouver derrière. Cette froideur était le symbole même de Katia L. Ray, l’une des personnes les plus influentes du réseau de l’Inquisition à l’heure actuelle, et peut-être même par dérogation, l’une des plus influentes révolutionnaires de cette ère.

Ses yeux se posaient avec une folle indifférence sur le hors-la-loi qui avait été invité dans leur opération. Une demi-douzaine de révolutionnaires s’afféraient à faire fonctionner leur moyen de transport, tandis que d’autres préparaient leur expulsion de l’animal marin en route, une fois qu’ils auraient atteint leur destination. Dans sa main, elle tenait la Vivre Card de l’homme qui leur permettait de suivre avec une précision relative, mais appréciable, l’objet de leur mission.

- Les Vivre Cards sont un objet passionnant, commenterait-elle. Seulement, il a fallu de nombreux efforts à Erwin pour en faire une de certains de nos espions. Et il a fallu y mettre le prix.

Cette technologie était connue d’un réseau hors-la-loi du Nouveau Monde, autant que de la Section Scientifique du Gouvernement Mondial. S’ils avaient eu plus de ressources, ils auraient pu commencer à réaliser leur propre production. Enfin, c’était quelque chose sur lequel elle n’avait pas encore envie d’épiloguer. Voler la recette était une chose, la produire en était une autre. Quiconque mettrait la main sur la méthode et l’intégralité de ce commerce hors-la-loi se ferait un buiseness en or… Et elle espérait pour l’instant que ce ne serait pas ce dangereux personnage qu’avait libéré Erwin qui serait en possession de ce moyen.

Une tasse de thé encore fumante se trouvait devant elle. Ils avaient récupéré le Roi Fou avec la promesse de l’accompagner jusqu'à sa mission, cependant l’aide venait avec un petit prix pour celui-ci :

- L’objectif est de retenir pendant quelques heures le Contre-Amiral Octopoulos Octopus. Nous avons peu d’informations sur cet homme, son équipage semble être cependant très bien entraîné, composé d'une quarantaine d'hommes. L’Alliance Souveraine des Archipels de West Blue a fait une demande de rapatriement d’un équipage Marine à Mark Robinson, et il a envoyé celui du Contre-Amiral.

Les informations n’étaient que maigres, et même l’homme à bord du navire avait pu offrir très peu d’informations. En revanche, il fallait avouer que cela les empêchait de lancer une frappe directe.

- Nous avons donc une contrainte : notre espion à bord doit revenir vivant de cette opération. Pas de destruction immédiate du navire, ce n’est pas un combattant. En revanche, il a un signe distinctif, il porte un béret noir.

Elle avait apporté l’objet similaire, noir, qu’elle montra à Fudo. Un indice visuel était important, mais il valait surtout mieux ne pas se tromper. S’il pouvait se distinguer, c’est qu’il avait infiltré le navire avec au moins le grade Sergent à bord. La jeune femme ne dévoilerait pas plus d’informations, se contentant d’observer Fudo. Il pourrait savoir que l’éjection de la baleine-île l’enverrait à la surface et qu’il serait alors amené à rejoindre le navire rapidement. En revanche, la distance minimale entre la baleine-île et le navire, en s’approchant à distance raisonnable pour ne pas se faire remarquer, n’était pas idéale pour sa zone. Il allait donc falloir qu’il agisse avec les moyens du bord.

Katia avait bien quelques idées en tête, mais elle évaluait mentalement le hors-la-loi et se contenterait bien de les garder.

- A moins que nous ne soyons en situation critique, ferait-elle en sirotant son thé. Je ne vois pas l’intérêt de te marcher sur les pieds. Ce serait dommage que notre manque de coordination nous coûte la mission.

Elle reposerait sa tasse sans que son visage n’ait laissé transparaître la moindre émotion. C’était décidément une jeune femme détestable. Elle calculait chacun de ses mouvements, et semblait exercer une emprise relative, tout en arborant un lâcher-prise constant.

Katia L. Ray, Générale de l'Inquisition
S’il s’était rendu seul ici, c’était sûrement pour éviter de perdre ceux à qui il donnait l’importance de pions sur un échiquier. La Ray avait fait la même chose : elle n’avait amené aucune figure proéminente, même si ses hommes étaient compétents. Fudo serait-il capable de tenir tête face au Contre-Amiral et à ses hommes sans l’aide des révolutionnaires ? S’il ne réussissait pas à prouver sa valeur ici, il était cuit. L’idée de le voir pleurer l’aide qu’il n’obtiendrait ultimement pas était une pensée exquise. Pourtant, la jeune fille ne le laissa pas paraître. Elle conservait cet air froid et impénétrable, et sa voix affichait un calme déstabilisant.

- Si le navire t’intéresse, il est à toi. Sa coque est un mélange de bois et de granit marin. Si tu élimines tout l’équipage, il n’y a rien qui te retiendra de t’en emparer après tout…

Elle savait bien que cette idée était saugrenue, mais s’il prenait soin de tout l’équipage du Contre-Amiral à lui tout seul, il aurait prouvé sa valeur. Elle lui indiqua donc le plan, un plan simple et sans ambiguïté. Il serait envoyé au niveau de la mer, dans une capsule éjectée par un système de propulsion. Il devrait alors se rendre à bord du navire, l’infiltrer s’il le désirait, détruire ou déplacer le système de déplacement du navire. A partir de là, s’il voulait prendre soin des hommes à bord et les occuper, cela serait un avantage indéniable. Il n’était pas obligé de les tuer, en revanche prendre soin du Contre-Amiral serait préférable.

- De plus, si tu prends soin de tous leurs systèmes de communication, nous n’aurons pas le souci de les voir intervenir dans l’opération d’Eken Sor. En soit, tu peux simplement les prendre par surprise et les déstabiliser pour les empêcher de bouger pendant six… Non, disons sept heures.

Elle voulait prendre une marge d’assurance, car du côté du Sor les choses étaient plus qu’incertaines, malgré la présence de Blue, un membre de l’Inquisition, à leurs côtés. Elle avait insisté pour cette sécurité supplémentaire.

Dès qu’il serait prêt, il pourrait demander à entrer dans la capsule s’il n’avait pas d’autres demandes ou d’autres questions. Elle lui donnerait un communicateur : en cas de besoin, elle serait amenée à intervenir. L’espion à bord était suffisamment précieux pour qu’elle ait fait faire une Vivre Card de cette personne, l’abandonner n’était pas une option et ce moyen de pression tacite permettait à Fudo de savoir qu’il ne serait pas laissé à son sort.


Contre-Amiral Octopus, Octave
L’homme avait pris place dans sa cabine. Il soupirait tout en fumant sa pipe devant le jeune garçon au béret. Celui-ci affichait un sourire rayonnant, posé au garde-à-vous. Il était le favori du Contre-Amiral Octopoulos Octopus, le père du Colonel Octopus qui avait juré allégeance à la Contre-Amirale La Muerte. S’il était revenu du Nouveau Monde, c’était bien pour prendre place face aux révolutionnaires et aux hors-la-lois dont la puissance montante n’avait pas échappée aux Constantinistes depuis la disparition de la Contre-Amirale Expiar, causée par un criminel renommé, Fudo. Du moins, c’était ce que ses oiseaux chantaient.

Tout en posant ses bottes noires sur son bureau, il regardait l’horizon derrière la vitre.

- Garçon, sers moi du Brandy.
- Oui, Monsieur.

Il avait pris le rôle d’un attendant plus que d’un marine. Octave était rapidement devenu, grâce à un bon maquillage et une confiance abrupte du Contre-Amiral, l’un de ses confidents. L’homme peureux qu’il était lors des événements de Luvneel n’était plus, après tout.

Katia L. Ray, Générale de l'Inquisition & Octave
L’échange se produisit sans à-coups. Alors que le Contre-Amiral disparaissait comme par magie, Katia reçut un coup de fil qui la laissa relativement froide. Un petit sourire apparut sur ses lèvres tandis qu’elle évaluait la situation. Il était donc à bord, en moins d’une vingtaine de minutes. Cela signifiait clairement qu’il avait usé de son pouvoir : à présent, tout résidait entre ses mains et son pouvoir à gérer les monstres qui avaient ramenés du Nouveau Monde. Cet ultime test était d’une facilité enfantine pour lui… Ou elle devrait l’être. Cependant, les monstres n’étaient pas toujours ceux sur qui le regard pouvait se porter. L’absence de stratégie de cet homme risquait d’être son talon d’Achille dans le futur, et lui apprendra les rouages dès à présent était important :

- As-tu fait un état des lieux ? Pour les sept prochaines heures, les communications doivent être coupées. Fais attention à ne pas être repéré… Au besoin, rappelle. J’ai quelques atouts en main pour te sortir d’une situation inconfortable.

Elle n’enverrait bien sûr pas des hommes dans vers la capsule, au contraire. Le système était plus ingénieux. Une fois qu’Octave serait à l’intérieur, il n’aurait qu’à toucher à un bouton qui lui permettrait de signaler sa présence, un code que les espions connaissaient dans l’Inquisition. Les personnes à bord du monstre marin pourraient alors engager la procédure de récupération.

Sur le navire, personne n’avait repéré la présence de Fudo. En revanche, une conversation avait été interrompue, et un homme se dirigeait vers la cabine, dans le but de transmettre un message au Contre-Amiral. De son côté, Octave avait l’air d’être complètement figé de peur. Sa présence s’effaçait presque dans la pièce alors même qu’il était la seule personne présente. Sur le pont, bientôt, des regards se tourneraient vers la cabine qui reflétait les rayons du soleil, et des yeux se fronceraient. Si Fudo ne faisait rien pour ça, quelqu’un finirait par s’apercevoir de la disparition du Contre-Amiral, pour peu qu’il n’ait encore changé de place avec Octave à ce moment-là. Si c’était le cas, l’alerte serait sûrement bientôt donnée.

Le verre de brandy sur le bureau offrait une couleur orangée sur le bois foncé. Les reflets s'éparpillaient dans la pièce où un escargophone trônait aux côtés de Fudo. La chaise du bureau était bien trop confortable, mais c'était le seul élément de luxe des environs. Une photo trônait sur le bureau, une photo d'une personne dont le Contre-Amiral était éperdument fier : une photo du Colonel Octopus, son fils, en uniforme marine.

Spoiler:

Contre-Amiral Octopus
Il était piégé dans cette cabine étrange. Devait-il la couper en deux ? Non, il n’était que piégé, temporairement, sûrement par le pouvoir de Fudo, un primé qui était capable de faire cela. La fine pellicule qui avait traversé son regard avait confirmé l’incertitude dans laquelle il avait régné… Cependant, ce n’était pas quelque chose qu’il pouvait réellement anticiper. Il soupira, déjà défait. Son adversaire était définitivement le pire pour un homme de sa catégorie… Enfin, il pourrait lui en faire baver s’il se décidait à y aller sérieusement. Ainsi, il ferma les yeux et inspira. Qu’allait-il se passer ?

Le temps s’écoula. Quelques minutes prirent le dessus sur quelques secondes… Et quand il remarqua l’éclair vert qui arrivait sur lui, son temps de réaction fut à peine suffisant… Mais il réussit à intercepter l’attaque grâce à une place de Haki de l’Armement, ce qui ne le protégea pas du choc qui l’envoya traverser la vitre dans un fracas impossible à envisager.

La porte s’ouvrit alors, dévoilant le visage d’un des marines qui balbutia quelques mots. Cependant, l’alerte serait donnée, ou peut-être l’avait-elle déjà été. Tandis que la capsule disparaissait, laissant Fudo seul, une alarme retentit à bord du navire.

- Fudo est présent ! Que tous nos fiers guerriers du Nouveau Monde s’agitent !

Brusquement, une petite partie du pont vola en éclats tandis que deux formes apparurent, deux formes cauchemardesques pour le maudit.


B'Riluc & L'Orum
C’était deux hommes-poissons qui semblaient particulièrement puissants. L’un d’entre eux tenait dans sa main un trident, tandis que le second avait l’air de se battre à mains nues. Le premier s’élança en direction du maudit, tandis que l’autre s’était déjà élancé dans la mer pour prendre le contrôle des eaux et viser Fudo.

La configuration était donc catastrophique. Inclus dans les soixante-dix soldats, cet équipage était l’un des seuls de la marine à multiplier les races présentes dans ses rangs, allant d’hommes-animaux aux hommes-poissons, de demi-géants aux gnomes. Il y en avait pour tous les goûts, mais ceux qui avaient réagi le plus vite étaient certainement les plus dangereux. S'il ne s'était pas concentré sur le béret, peut-être aurait-il pu prendre le temps de le remarquer.

Le Contre-Amiral toujours blessé avait dégainé son épée et l’avait enduite d’Armement tandis qu’il espérait que ses hommes aient déjà commencé à utiliser le sonar pour localiser les alliés de Fudo.

L’idée même qu’il soit venu avec d’autres personnes l’inquiétait, cependant il ne pouvait définitivement par se laisser abattre. Il avait plus d’un atout dans sa manche, venant du Nouveau Monde. Le regard de l’homme-poisson semblait concentré, tant et si bien qu’il s’approchait à toute vitesse tout en prévoyant les mouvements de son adversaire. Sa lance semblait parfaitement contrôlée, mais sa lancée rendrait sûrement son mouvement difficile à intercepter. C’était dans cette idée qu’une stratégie se dessinait déjà dans l’équipage qui se connaissait sur le bout des doigts. Ils n’avaient pas affronté les forces d’Erika sur le Nouveau Monde sans en retirer deux ou trois petites choses… Comme lors de ce fameux affrontement entre Carmilla et Abel, deux ans plus tôt.

Contre-Amiral Octopus & L'Orum
Le Contre-Amiral sentit venir le coup, et le stoppa grâce à sa préscience. L’homme-poisson eut donc une sueur froide, mais il n’arriva pas à blesser le vieillard qui s’interrogea sur le pouvoir de Fudo. Et lorsque le maudit tenterait de couper devant lui, la distance serait suffisante pour permettre aux deux combattants d’esquiver sans soucis la tranche qui menaçait de les affecter.


B'Riluc
L’homme-poisson dans l’eau avait commencé son action : il s’était mis à réunir l’eau autour de lui pour en contrôler le mouvement. S’il était interrompu en plein milieu, l’eau se relâcherait simplement en une vague qui viendrait faire tanguer le navire. Cependant, en quelques secondes il aurait amassé suffisamment d’eau pour produire une vague qui viendrait noyer le navire. Les membres de l’équipage, habitués à cette tactique anti-maudit, se tiendraient à ce qu’ils trouvaient tandis que le second homme-poisson fondrait en direction de Fudo dans le but de profiter du fait qu’il était submergé pour l’assommer d’un coup net de karaté des hommes-poissons…

En revanche, cela montrait quelque chose au hors-la-loi : il n’y avait sûrement pas de maudit à bord, sans quoi cette tactique insensée et digne du Nouveau Monde aurait été trop couteuse.

Si cela échouait, en revanche, le second homme-poisson tirerait des projectiles en direction de Fudo dans le but de le repousser et de le faire tomber dans l’eau, comptant sur sa déconcentration, tandis que le Contre-Amiral cherchait à contrer le pouvoir de son ennemi. Il toucherait alors le Granit Marin dans sa poche, présent en très petite quantité sur sa montre à gousset, dans le but de contrer le pouvoir du maudit tout en gardant son Haki activé pour percevoir ses intentions.

Les mouvements de swap étaient sûrement coûteux en quelque chose. Déjà, il ne pouvait sûrement pas intervertir avec « rien ». Y avait-il une règle d’échange relativement équivalent ? C’était encore un mystère. Le Contre-Amiral ne pouvait qu’analyser et observer… Mais Fudo était déjà dans une situation précaire, puisque les communications avec l’extérieur n’avaient pas été empêchées, et que deux événements s’étaient produits à quelques secondes d’intervalle alors qu’il était en combat : un pigeon voyageur avait fendu le ciel hors de portée de ses yeux, et un coup d’escargophone avait été passé par un subordonné.

Contre-Amiral Octopus & L'Orum
Le coup d’éclat de Fudo fut suffisant pour terrasser les plus sensibles à l’eau. La masse d’eau bien condensée dilua cependant une partie du choc, et ce ne furent que les plus faibles de marines qui se retrouvèrent assommés. D’ailleurs, il ne fut pas le seul à avoir l’idée de se rendre au sous-sol. Le second homme-poisson, qui avait manipulé l’eau par choc et n’avait donc pas été touché par l’attaque électrique, venait de provoquer un trou dans le pont, et s’était déjà élancé dans la direction indiquée par le Contre-Amiral qu’il avait protégé. Les deux se retrouvèrent donc en un instant en face d’un Fudo qui venait d’assassiner deux personnes.

Le combat serait sûrement long. L’ingéniosité du Contre-Amiral n’était pas sans rappeler les parties d’échec qu’on pouvait livrer contre des Grands Maîtres. Il ne saisissait pas le pouvoir de Fudo, ou plutôt ce qu’il pouvait lui opposer. Il était certes bien portant au niveau de ses deux Hakis, mais il avait une tendance à passer au-delà de l’évidence.

Il contrôlait parfaitement bien ses mouvements, et s’il ne toucherait sûrement pas son ennemi, il saurait bientôt où il choisirait de se transposer avant qu’il ne le fasse : à l’image de la téléportation, le Haki permettait d’anticiper les déplacements d’un adversaire, et d’en visualiser grâce à ses intentions le point d’arrivée. Il avait appris au moins cela des rapports qu’il avait lu sur le pouvoir du révolutionnaire actuellement le plus recherché : Erwin Dog. Cette capacité à se transposer était gênante, cependant tant que Fudo était dans le périmètre du Haki ses intentions étaient lisibles.

Utilisant son Ichitoryu, le Contre-Amiral tenterait de trancher le flanc de son adversaire mais s’arrêterait s’il sentait qu’il cherchait à se transposer. Il dirigerait alors son attaque par très courte anticipation au plus proche de la zone de transposition. Bien sûr, l’espace de jeu était grand, mais il finirait bien par l’avoir… A force.

Contre-Amiral Octopus

Qu’était-ce la cruauté ? Certainement ce que ce maudit Roi Fou était en train de faire subir à cet équipage de marines. Leur mission avait été pourtant réputé pour être un peu plus simple, renforcer la présence des marines sur West Blue. L’océan sombrait peu à peu dans ce travers qu’était la criminalité, dans cet enfer que devait certainement vivre la majorité des soldats qui se battaient jour après jour afin de ne pas laisser les divers réseaux criminels ainsi que les révolutionnaires gagner du terrain. L’espoir de renforcer les forces de cet océan, de protéger les populations s’éteignait petit à petit sur ce navire. Au fur et à mesure qu’il les voyait se faire déchirer, démembrer par la folie du tyran aliéné, c’était une prière vaine que le contre-amiral récitait dans son esprit. Il se demandait si la démence du primé allait l’épargner, il se demandait si il pourrait revoir le sourire de son fils un jour.

- Arrête, je t’en supplie. Arrête, c’est ma famille.

Des larmes, des lamentations coulaient sur les joues du membre de l’amirauté. Lui qui avait vu tant de batailles navales, tant d’escarmouches sur l’endroit du monde le plus dangereux. Il croyait pouvoir être dans une zone relativement confortable, dans une partie du monde plus agréable que l’enfer qu’il avait déjà connu mais au final c’était une zone avec un danger sombre et grandissant. Il n’était pas à l’abri d’être la prochaine cible du meurtrier, du criminel. Qu’avait-il fait pour mériter tout cela ? La vérité de cet océan n’était pas la vérité du vieil Octopus. Il aurait aimé que tout se passe dans un silence, un silence de funérailles.

Il y avait néanmoins une présence, quelque chose qui arrivait. Le Roi Fou aurait pu prévoir que dans le carnage qu’il menait, il y avait quelque qui s’approchait dangereusement de la scène de son massacre. Etait-il la personnification du cauchemar ? La personnification de la destruction ? Sa présence ne rimait pas avec un hasard, il était le renfort. Si le Roi Fou venait de perpétrer un carnage, cet homme en avait déjà un nombre indénombrable à son compte. On pouvait même trouver le tueur qu’était Fudo adorable comparé à cet homme. Après lui, plus un bruit à part celui des battements d’ailes d’un pigeon. Fudo devrait exceller là où les hommes-poissons avaient échoué, la survie. Une légende venait de frôler ce champ de bataille avant son départ pour retourner dans un endroit qui devait contenir une telle force. Quatre lettres qui avaient tant terrifiés, quatre lettres qui avaient semé la terreur et qui avaient hanté les cauchemars de ceux ayant participé au siège de Mars.

Les Quatre Lettres:

Le muet observait la scène d’un air froid et calme tel la machine à tuer qu’il était. Il usa de sa malédiction d’une façon la plus simple qu’il connaissait pour faire tanguer le navire fortement. C’était lui que la révolution voulait éloigner d’un autre lieu, c’était le but principal de cet assaut. La révolution voulait tenir éloigné celui qui avait escorté cet équipage du Nouveau Monde ici sur West Blue pour mener une action dans le but de sauver une des leurs. C’était maintenant au Roi Fou d’organiser sa retraite, afin de se sauver.

Rasgarat Abel, Shichibukai

Le corsaire le plus meurtrier de la génération actuelle comprenait alors que le Roi Fou amorçait sa fuite en tenant un escargophone entre ses mains. C’était lui l’auteur de tout ce grabuge, il ne savait pas réellement comment il avait réussi à mettre les pieds sur le navire. Ce n’était bien évidemment pas le plus important quant à sa mission qui était de sauver les marines qui se trouvait sur ce navire. Usant de sa malédiction pour se propulser vers Fudo, deux vecteurs sortaient des mains du shichibukai. Il pointait ses deux mains de manière à propulser le den den mushi ainsi que le cœur du Contre-Amiral vers deux directions opposées. Si le Roi Fou essayait de compresser le cœur avec sa main, il devrait voir son bras certainement propulser à une certaine distance tant la vitesse de propulsion que le corsaire appliquait à l’aide de sa malédiction était forte. La véritable intention du corsaire était tout simplement faire voltiger le Roi Fou du navire de guerre.  Par un coup de genou bien placé dans le torse du hors-la-loi, un vecteur éjecterait tout simplement le criminel dans les airs hors du navire emportant ainsi quelques morceaux du navire dans son dos.

Le Corsaire avait fait dans l’express, il se doutait qu’avec cette technique le hors-la-loi ne survivrait certainement pas. Il irait donc récupérer le cœur avant de comprendre beaucoup plus tard celui-ci appartenait au Contre-Amiral Octopus en le voyant tituber au sol. Le Corsaire était intrigué par ce carnage qui avait été commis sur ce navire, un carnage qu’il aurait pu commettre autrefois lorsqu’il n’était comme le Roi Fou, un des mercenaires les plus sanguinaires de son époque. Il espérait intimement que Fudo survive et qu’il voit les progrès de ce psychopathe. Les nouvelles générations de criminels sont toujours plus surprenantes et sanguinaires les une que les autres, une boucle, un jour celui qui créerait un nouveau cataclysme naîtra.


Katia L. Ray, Générale de l'Inquisition.

Lors du vol plané du hors-la-loi, le hors-la-loi si il était encore conscient après le choc du coup d’Abel pourrait apercevoir une capsule qui flottait sur l’océan avec un morceau de bois. Il pourrait ainsi se swap avec ce morceau de bois et survivre ainsi à une propulsion mortelle. Une fois qu’il serait dans la capsule, il n’aurait qu’à appuyer sur un simple bouton qui se trouvait sur le côté pour que celle-ci se referme. La baleine-île remonterait alors à la surface pour rapatrier le Roi Fou auprès de Katia L. Ray.

- Félicitations. Vous avez réussi votre part du contrat et vous avez même réussi à faire Abel se déplacer. Notre opération est un succès. Il ne vous a pas trop violenté ?

Elle souriait alors de manière sournoise alors que le Roi Fou pourrait recevoir des soins si celui-ci en faisait la demande. Leur opération était un succès et la présence d’Abel en ces lieux l’empêchaient tout simplement d’être un renfort à la libération de leur partenaire qui se trouvait à un autre endroit…

Katia L. Ray, Générale de l'Inquisition.

- Très bien. Que diriez-vous d’organiser cela sur une de vos îles pour qu’on soit bien évidemment d’accord sur le plan d’attaque.

Katia préservait son sérieux et ainsi elle pourrait discuter avec le criminel des forces en place qu’il avait éliminé. Le Roi Fou semblait être un outil bien utile et plus ou moins fiable. Ses capacités martiales avaient tout d’un grand combattant de Grand Line avec sa malédiction, il était vraisemblablement quelqu’un à ne pas sous-estimer. Une machine de guerre au service de la révolution, il fallait le contenir l’utiliser comme un pion pour en faire une arme efficace. La créature-marine s’enfonçait petit à petit dans les profondeurs jusqu’à disparaître, elle referait surface à l’endroit où le Roi Fou indiquerait aux membres de la révolution.


Eken Sor et Mivi Brendao

Dans un autre lieu, dans une autre baleine-île un couple venait d’être réunie. Le blond embrassait chaleureusement sa bien-aimée,  celle qu’il considérait plus que tout au monde. Une étreinte, un baiser supplémentaire, le blond pleurait. Elle avait souffert et lui aussi avait souffert d’être séparés pendant un si long moment. Ils étaient enfin réunis, rien et personne ne pourrait les séparer de nouveau.

- Je suis si heureux de te retrouver Mivi.
- Moi aussi Eken. Je t’aime.

La femme-poisson pleurait elle aussi avec un sourire. L’avenir qu’il leur tendait les bras était si radieux. Ils allaient réussir à se venger de ceux qui l’avaient capturés et promouvoir la liberté sur les mers du monde ensemble. La première étape de ce combat serait Nighty Town et de bouter en dehors de West Blue l’armée du gouvernement mondial…