Bientôt, je tomberai sur Osmose. Un pion de plus qui chutera sur mon projet de conquête. Le temps de Konan touche bientôt à sa fin ! Bien décidé à le finir, il me fallait d’avance préparer l’après-guerre. Et cela se traduit par un réseau ou un début solide de réseau. Et si des magasins et business en tout genre est un début, cela reste surtout des alliés, des contacts en tout genre. De ce fait, faisant le tour de mes connaissances, voilà qu’un numéro revient à ma mémoire.

« Elle … »

Dans le genre « ghost » ou oublie, on ne fait pas mieux. Cette demoiselle m’avait aidé lors de la purge, mais il faut le dire, en allant de son côté, j’ai totalement oublié de reprendre de ses nouvelles – en plus de la remercier comme il se doit – et ça, ça craint. Soupirant de lassitude, j’essaie de rassembler mes souvenirs d’elle et moi en commun et aussi loin que ça m’envoie, je repense un bref instant à ce qui est le plus marquant à son sujet : son regard. Ce regard de serpent qui vous foudroie et vous perce profondément. Hmmm… Une différence que la nature lui a confiée, mais qui était loin de me dégoûter. Sans pour autant déclencher une quelconque passion. De toute façon, vu ses capacités, ce serait sans doute un peu trop épicé, même pour moi.
Faisant le numéro, j’espère que cette dernière décroche. Le gastéropode sonne, sonne, sonne… Et finalement un gatcha semble se faire entendre. C’est donc après un moment de silence que je laisse entendre ma voix.

« Némésis ? … C’est Ren. »

Ton patron, ton employeur, un allié, une main tendue. J’arrive peut-être après la guerre, mais mieux vaut tard que jamais non ? Pour le coup et vu le contexte, j’espère juste que ce n’est pas un débile de marine qui va me répondre, dans l’hypothèse où elle s’est faite capturée. Cela serait loquace tient… Mais vu son tempérament, je doute qu’elle soit du genre à se laisser capturer. Six mois… Voir un poil plus… On peut dire que ça fait un temps et … je le signal.

« Un bail hm… Où es-tu ? »

Question piège, ça sent le plan foireux ce début de conversation. Mais voyons voir déjà comment elle réagira à ce genre d’appel. J’avais bel et bien des promesses qui étaient faites, à savoir une paie généreuse en cas d’aide lors d’une opération quelconque, ce qui était le cas. Alors en homme de parole, je me devais de la tenir n’est-ce pas ?

Némésis était une vieille connaissance, c’est le cas de le dire… Cependant, nous n’avons jamais été réellement proche. Disons simplement que les fils du destin nous ont fait croiser une fois étant jeune, puis une autre fois, des années plus tard. Niveau entente ? On peut comparer ça à de l’eau et de l’huile. Il faut touiller le bordel pour que ça devienne homogène… un certain temps. Bref, Shabondy avait été un moment où s’était homogène, mais là, c’est clairement séparé. Mais j’avais besoin de rassembler mes forces armées, alors il était l’heure d’émulsionner tout ça. Moi avoir faim ? Pas du tout …

Sa voix retentit, la demoiselle semblait clairement de bonne humeur. Cela faisait plaisir à entendre. Ses sarcasmes ne m’avaient absolument pas manqué et je sentais l’odeur de brûlé d’ici. Cette fille, c’est clairement un putain de lance flamme incontrôlable. Un incendie sur patte que rien ni personne ne peut maîtriser, mais quand on a besoin de faire le chaos comme moi, c’est i-dé-al ! La miss ne perd pas le nord et c’est sans surprise qu’elle mentionne un fait avéré : je ne l’ai pas remercié comme il se doit pour la dernière fois. Poussant alors un profond soupire, c’est d’un ton las que je réponds faussement malicieusement.

« Peut-être… »

Finalement, elle vend la mèche et n’y va pas par quatre chemins. Ainsi, elle me décrit une théorique « retraite » et un premier mot me fait buguer : sœur ! Une sœur ? Depuis quand elle a une sœur elle ? Son histoire de restaurant laisse croire qu’elle a lâché les histoires fumeuses pour se ranger en étant quelqu’un de réglo. Quoi que… Quelque chose me dit que dans son restaurant, on mange surtout « bien cuit » pour ne pas dire « cendré ». Bref, retenant la remarque, je l’entends alors parler et prononcer une « blague » de très mauvais goût, mais qui a l’effet d’une bombe.

« Pardon ?!!! »

Elle se foutrait du côté de ce fils de pute pour une poignée de berrys ? Vénale à ce point ? Elle me fait voir rouge et l’escargophone le transmet bien, cependant, après un instant, je me dis que c’est une blague. Oui voilà… Une simple blague. Je doute qu’elle puisse se ranger du côté de ce … Hmmm… Si peut-être. Si elle est incontrôlable comme dans mes souvenirs, seul celui avec le plus de mots doux et d’argent peut la contenir et encore… Si elle n’a pas une idée contraire à la vôtre. Tsss…

« Un restaurant à Luvneel ? Tu recevras sous peu un joli montant. On avait dit quoi ? Un million ? Tu en auras dix. Disons que ce sera les intérêts plus ma reconnaissance… »

Moi dépensier à outrance ? Oui… Et non. Au fond, je parle à une femme capable de raser village et foutre en l’air bien des zones en un claquement de doigt. Si par chance elle était tombée sur une ennemie chiante lors de la purge, ces gens là ne court pas les rues… Et en situation plus « classique », elle est une véritable arme de destruction massive. Et ce genre de jouet, je n’aime pas partager. Bref, laissant retomber la pression, je reprends la parole.

« Je vois que tu fais ta vie… C’est bien. Pour ce qui est d’un job, autant y aller franco : ouai. Un sacré job. Pas pour tout de suite, mais un jour prochain. Un milliard et tu me suis pour aller mettre à feu et à sang une certaine personne. Je suis sûr que tu as une idée de qui il s’agit… »

Souriant en coin, il n’était pas caché mon amitié légendaire avec Konan et vu nos relations actuelles, la fin est la suivante : ça va péter entre nous. Face à face… Ce sera l’ultime confrontation. Le roi, contre l’outsider ! La chute de l’empereur et l’avènement d’un nouveau. En la venue de ce jour prochainement, il me fallait les meilleurs ressources et alliés et Némésis était justement quelqu’un de poids. Un Milliard, c’était ma mise de départ. Mais ça, c’est la cerise sur le gâteau. Autant lui proposer quelques douceurs en attendant ce moment.

« En attendant, si tu veux sortir de ta cuisine… Il y a bien quelques possessions qui pourraient m’intéresser sur North Blue. Ou des lieux à faire chauffer. Je te tiens au courant pour ça, entendu ? »

Les mots fusent et les propositions tombent. Dans ma tête, les chiffres sont fous, mais justement, y aller sans compter, pour quelqu’un qui veut se la couler douce, c’est la solution. Mais surprise, visiblement, la première offre qui se veut « généreuse » ne convient pas à ma comparse du jour. Clignant des yeux, si cette fois le « pardon ? » ne sort pas, il est clair que je suis étonné. J’entends alors son raisonnement et si autrefois au tout début de notre relation j’aurais raccroché ou dit un poème blessant, là, je prends mon mal en patience. Elle fait valoir certains arguments et si certains se tiennent, d’autres sont risibles. Le nom de Sorafuka m’étonne et manquent de me faire étouffer de rire. Putain mais sérieusement ? Jusqu’à preuve du contraire, ce n’est pas elle qui a dû affronter une de ses lames d’air. D’ailleurs, l’a-t-elle vraiment croisé ? Hmmm… De plus, elle fait sonner cette époque comme périlleuse, mais en a-t-elle vraiment chié ? Pour une Logia censé être invincible tant qu’il n’y a pas de faiblesse naturelle ou de haki en face… Madame se plaint beaucoup. Et pourtant, je ne peux que reconnaître une chose : son utilité. Et c’est suffisant à ce qu’après un soupire, je vins à m’exclamer.

« Cent millions. Cent-deux millions même, pour la forme. »

Clin d’œil au fait qu’elle ait parler de sœur. Si je ne saurais dire si je suis « touché » ou pas. En tout cas, ce n’est en rien de la pitié, ça non. Vint alors le sujet suivant et plus épineux : le combat contre Konan – bien que non cité – et le reste de ses forces. Le projet de toute une vie. Voilà donc qu’elle parle et visiblement, elle en a sur la patate. La tranquillité la rend difficile… Et pourtant, j’entends ses demandes. Finalement, la folle sulfureuse a bien les pieds sur terre. Est-ce que sa « sœur » lui aurait offert une conscience ? Attention, dans conscience il y a « con »…
Après un moment de réflexion, je m’allume une clope et m’installe bien. Les négociations pourraient être pire, bien pire. Je m’attendais à plus difficile. Tout va bien.

« Pour ce qui est de ta sœur, je ne t’oblige en rien à la ramener, mais si tu juges vos capacités plus intéressantes… Fait donc.
Pour ce qui est du manoir … Ce qu’il en restera, mais sinon, pas de soucis pour ça. Le luxe ce n’est pas ma tasse de thé, même si j’aime l’argent.
Quant à ta troisième condition… »

Un silence se fait. Est-ce que je comprends son raisonnement ? Il y a un temps où je lui aurais dis de la fermer et que MES règles comptent plus que tout. Mais … Avec le temps, seuls les cons ne changent pas ! Et jusqu’à preuve du contraire, outre envoyer des sous-marins volant sur une base marine, je ne suis pas con en général…

« C’est entendu. Disons qu’en cas de repli je ne te donnerai que trois quarts de la somme de base. Sauf si vraiment tes agissements auraient eu une importance capitale sur le combat. C’est réglo non ? Mais autant jouer carte sur table, je mettrais quelqu’un sur le coup pour assurer tant tes arrières que celles de ta sœur. Je ne juge en rien cette présence comme nuisible – au contraire – mais assurer tes arrières, c’est être sûr que tu te lâches à fond. Et crois-moi, on en aura tous besoin d’être à cent pour cent. Non… Deux-cent pour cent.
On a un deal donc ? »

La laissant dire oui ou non, ou peut être me vanner sur un détail, je reviendrais brièvement sur mon bluff concernant North Blue.

« Yakoutie ? J’ai une bonne amie là-bas… Une personne qui assure ma sécurité financière, évite de m’attirer ses foudres s’il te plait… Si tu vois une araignée, évite de la brûler, ou plutôt... tenter de la brûler. »

L’araignée était bonne en affaire, mais si cette dernière est contrariée… Elle devient bien plus ferme et si nos intérêts communs nous conviennent, il serait dommage d’avoir un différent. Surtout en ce temps. Si d’ordinaire foutre la merde ne me dérangeait pas, je priais que Némésis ne foute pas en l’air l’une de mes seules alliances fiables.

La miss sourit. Allô ? Error 404 ? Tout va bien ? Je touche l’escargophone pour voir s’il ne surchauffe pas et … non, tout est normal. Wow. Moi avare ? Depuis quand ? Je suis si radin que ça ? Je repense à mes négociations qui sont plus souvent de l’ordre du « marche ou crève », plutôt qu’agiter des billets verts que j’ai à outrance. Ah oui… Je suis radin en fait !

Le mot « alliance » m’évoque un frisson. Il faut dire, je n’ai guère eu de chance avec ce mot. Fenko aux cheveux rouges. La meuf aux cheveux roses de la révolution et son pouvoir des règles… Aucun d’eux n’a tenu, come si la malédiction était de crever si tu reste autour de moi. Tsss.. Connerie. Revenant à moi, je mets de côté ce sentiment inquiétant et me concentre sur ses paroles. Elle a la tête sur les épaules, amène des précisions et … c’est clair, net et précis. J’aime quand c’est clair net et précis. Pourquoi tous mes contacts ne sont pas tous ainsi hein ? Sans doute car ce ne sont pas tous des serpents !

Elle reprend alors la parole et cette fois-ci, fait un tir à balle réelle. Pour sûr, l’araignée secondaire doit frétiller à cet instant. La pauvre… Et pourtant, aussi enculé sois-je, je réponds d’un ton sarcastique et presque amusé.

« Il lui en reste sept autres… »

C’est sale, bas et stupide, mais, la blague est légit non ? Souriant légèrement, je vins à me rattraper au cas où cette enquiquineuse aurait eu l’idée d’enregistrer notre appel protégé.

« Evite de passer au parc si tu le trouves. Je ne suis pas sûr qu’il y ait étrangement des sécurités pour toi. Au contraire… »

Pour sûr, la miss ne portait pas Némésis dans son cœur, mais … tant qu’elle reste de ce royaume, elle ne me casse pas trop les pieds. Par contre, les faire manger à la même table, même moi j’en serais incapable. Mais ce n’est pas comme si s’était prévu n’est-ce pas ? M’étirant, je vins à doucement raccrocher et espérer que cet investissement serait fructueux comme je l’espérais !