Mystère mystérieux à Mistery !

avec Suzuran Akira

— Mais comment tu t'es débrouillé pour le perdre ?! Tu as vu la taille du machin !

Remontée, Blondie fait les cent pas devant moi. Je fais tout pour ne pas rire, mais ça me parait presque impossible. Pour le coup je ne peux pas lui donner tort, je ne sais pas comment je me suis démerdé cette fois. L'autre gland m'a dit que c'était un contrat facile, aucune complication. Oui, alors non. Parce que quand tu te retrouves face à un cyborg de plus de trois mètres avec des airs de chat psychopathe, ça pue du cul sévère. Un coup de patte et il m'a envoyé valser, puis il s'est tiré en ricanant d'un rire maléfique. C'est qu'il est rapide ce con. Et puis je venais de me débarrasser de son créateur, un scientifique complètement taré. Grâce au financement du Gouvernement Mondial et autres tiers, il s'est amusé à créer des armes expérimentales et surtout cataclysmique. Heureusement qu'il était sous opium à longueur de journée, sinon il aurait fait exploser la moitié de North Blue. Une sale histoire. Merci la Guilde Marchande pour ce cadeau. Un contrat facile hein.

— C'est bon, on va le retrouver, il ne devrait pas être loin, soupirais-je pour essayer de canaliser l'énergie de ma partenaire de choc. Déjà, il nous faut du lait…
— Attend une seconde, Caesar chéri, il n'y a pas de "nous", tu te démerdes, répond Blondie qui ne compte pas poser un pied sur cette terre maudite. Un endroit pareil, c'est mauvais pour mon teint !
— Dis plutôt que tu as les foies, murmurais-je d'une voix à peine audible.

La jolie Blondie est de bonne compagnie, quoi qu'un peu tarée, mais gentille, sauf quand elle joue les jeunes filles apeurées. Rien à voir avec son teint ou la perspective de se frotter à une arme de guerre sur pattes. En même temps, c'est vrai que l'endroit est flippant.


L'ancien Royaume de Mistery, plus simplement appelée Mistery depuis une petite vingtaine d'années, n'est plus que l'ombre de ce qu'il fut jadis. En effet à son apogée il faisait partie des grands royaumes de ce monde, puis un jour les portes du château se sont closes et un épais brouillard a investi la ville. La plupart des habitants sont parti, le froid sinistre qui règne sur cette terre avait des airs de mauvais présage. Un avis partagé par Blondie qui refusait de quitter le navire. Génial. C'est la faute à notre contact pour ce contrat, il nous a raconté toutes sortes de rumeurs sur cet endroit que le soleil aurait à jamais abandonné.
Ombres sinistres ? Château hanté ? Et habitants zombies ? Moi ça ne me faisait pas grand-chose toutes ces histoires. Et puis l'endroit était réputé pour son hydromel qu'on ne trouvait qu'ici, la faute aux rumeurs. Évidement la première destination était la ville et sa taverne. Un chat haut de trois mètres ça ne passe pas inaperçu, surtout celui-là. D'ailleurs il me fallait du lait. Cyborg ou pas, cette créature aimait toujours autant le lait, ça la rendait douce et docile comme un agneau sans défense. Bien sûr je ne comptais pas le détruire. Au contraire même, je comptais le capturer et le garder pour moi. Une bestiole comme ça, soit ça va se revendre une petite fortune, soit ça ferait un partenaire de choix pour botter des culs. Puis honnêtement, vu l'allure de ce chat cyborg, il est hors de question que je le bazarde à la casse. Enfin avant ça je devais glaner des informations, car notre contact avait assuré qu'il avait échoué ici après l'explosion, mais est-ce qu'il en était réellement sûr ? Pour lui c'était quand même un contrat tranquille et j'ai bien faillit finir les tripes à l'air dans une explosion ! En attendant, la taverne accueillait quelques personnes. Moroses et le teint pâle, ça faisait peur à voir. C'est au comptoir que je me rendais, commençant par le début.

— Bonjour tavernier, fais donc péter l'une de ces chopines d'Hydromel dont j'ai entendu parler, lançais-je en salivant à l'avance.
— Mmh encore un touriste en manque de frissons, soupir le tenancier qui s'exécute malgré tout.
— J'aimerais bien l'ami, mais je dois me coltiner une tarée psychopathe et retrouver un cyborg, tu le crois ça ? La poisse, moi je te le dis.

Bizarrement en parlant de poisse je pouvais sentir les regards pesant des clients. C'est vrai qu'ils ne jouissaient pas d'une chance extraordinaire eux non plu. Non seulement Mistery n'est plus un royaume, mais en plus de cela il est la proie des touristes venus se faire peur. Souvent des nobles en manque de hobbys d'après mon contact. Il me précisait ce point au cas où l'envie de faire tomber quelques têtes me venait, mais je ne vais pas en rajouter une couche sur cette ville. Puis j'ai déjà fort à faire avec ce cyborg, je vais éviter les ennuis et mener mon enquête. Le contrat n'est pas validé tant que je n'ai pas arrêté la création du scientifique de quelque façon que ce soit. En résumé : je ne serais pas payé. Et Blondie va me faire une scène, comme un vieux couple. Sérieusement, j'aurais pu trouver mieux comme partenaire. Débarquant de West Blue après quelques mésaventures, peu d'options s'offraient à moi et puis elle est sympathique quand elle s'y met. D'ailleurs elle a une sacrée descente la petite ! Puis bon, voyager seul à force je commence à devenir dingue… plus que d'habitude quoi. Je me parle tout seul et tout, les gens me regardent bizarre. Au moins maintenant il la regarde elle, faut avouer qu'elle a tout ce qu'il faut où il faut cette Blondie.

Caesar D. Santana

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Mystère mystérieux à Mistery !

avec Suzuran Akira

Personne n'avait la moindre idée de ce que je racontais, au mieux on me prenait pour un fou, sinon on m'ignorait. Comment leur en vouloir, moi à leur place si un mec vient me parler de cyborg et de chat je lui éclate la mâchoire sur le comptoir. Simple. Efficace. Mais on ne parlait pas de moi là, mais de cette maudite invention sur pattes. Je perdais mon temps ici et avec lui ma patience, je songeais même à mettre les voiles après avoir terminé ma chopine d'hydromel… quand soudain le destin s'en mêla. Coup du sort ou cou de chance, un cornu s'installa au comptoir avant de me dévisager brièvement, puis commanda, et dans cet ordre précisément, une poche de glace et un jus de pomme. Vu la tronche qu'il se trainait celui-là, pas étonnant qu'il ait besoin de glace. Mais un jus de pomme ? Vraiment ? Il a quel âge, huit ans. Comme on ne juge pas un livre à sa couverture je ne jugeais pas ce type sur son choix de boisson, mais ça c'était surtout parce qu'il venait de me servir sur un plateau mon colosse de métal. Tandis que le tavernier apporta ce qu'avait demandé le cornu, moi je me tournais vers le tenancier avec un sourire inquiétant.

— Une seconde mon brave, disais-je pour le retenir avant qu'il ne retourne à ses occupations. Auriez-vous une bouteille de lait ? Et mettez la commande du petit sur ma note.

Sur le comptoir je déposais largement assez de Berrys pour tout couvrir, puis je me rapprochais de mon nouvel ami cornu.
Le monde est petit, non ? Bon, peut-être pas, mais tout de même, j'entre dans un bar et dix minutes plus tard ce gringalet se pointe avec la marque de ce que je recherche sur la tronche. Dame Chance est de mon côté pour une fois, alors autant en profiter. En payant la future consommation de cet étrange cornu, je tente de m'attirer sa sympathie, poursuivant ainsi mes efforts en me présentant.

— Quelque chose me dit que toi tu n'es pas la moitié d'un, commençais par lui dire comme pour le complimenter. Moi c'est Caesar Santana, mais Caesar ça ira très bien. Par le plus grand des hasards tu ne saurais pas où est parti cette "carcasse de ferraille" ? Il se pourrait que ça m'intéresse.

Bien entendu je me gardais bien de lui déballer tous les détails, ce cornu n'a pas besoin de savoir qu'il vient de se faire fracasser la tronche par une arme de destruction massive. Le genre de bestiole que le Gouvernement Mondial adore confectionner, sauf que celui-ci ce n'est pas par sa puissance qu'il est dangereux, mais plutôt par son instabilité. Je pense que le gringalet peut en témoigner, après tout il vient de se faire rétamer par le cyborg.
Blondie n'aurait fait qu'une bouchée de ce cornu si elle avait été là, seulement elle préférait rester sur le bateau. Soit, c'est donc moi qui me chargeais de la traque. Et je venais peut-être de mettre la main sur une bonne piste, sûr de moi j'avais même demandé au tavernier de me céder une bouteille de lait. Il le fit non sans me regarder bizarrement, mais ce que je comptais en faire ça ne le regardait pas et s'il savait, il me remercierait, car la bestiole que je poursuis n'est pas du genre à s'installer au comptoir et commander à boire.

— Finis ton jus de pommes garçon, ensuite tu me diras où tu as vu cette carcasse de ferraille pour la dernière fois.

Est-ce que je lui parlais comme à un enfant ? Moi ? Bien sûr que non ! Je suis un gars sérieux ! Et puis ce n'est pas mon genre de me moquer, en particulier sur la boisson. Si un jour il fait sa puberté je lui ferais boire une boisson d'homme et je lui présenterais quelques filles. En attendant s'il peut me mener à mon cyborg, c'est tout bon pour moi ! Moins je passe de temps sur cette île, plus vite je touche ma prime.

Caesar D. Santana

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Mystère mystérieux à Mistery !

avec Suzuran Akira

Le cornu était soit un bon gars, soit un ahuri, difficile de trancher. Mais il y avait quelque chose de sympathique chez ce Suzuran Akira, un nom qui me disait peut-être vaguement quelque chose. Je ne suis pas l'un de ces dégénérés de Chasseurs de Primes, moi les têtes connues je m'en fous comme de ma première gonzesse. Et en plus de tout ça, voilà qu'il était coopératif, il acceptait de m'aider à retrouver le tas de ferraille qui m'avait attiré tous ces ennuis. Enfin, aider est un bien grand mot, mais au moins il avait accepté de me montre où cette rencontre brutale avait eue lieu. Un bon début ? Disons que c'est mieux que ce que j'avais jusqu'à présent, c’est-à-dire pas grand-chose. Terminant tous deux nos consommations, je le suivais en saluant le barman avec nonchalance. Haussant les épaules, ce dernier vaqua à ses occupations.

— Je te suis mon grand, disais-je pour le taquiner encore un peu.

Blondie en aurait fait qu'une bouchée de celui-là, heureusement qu'elle n'est pas là, ça aurait été la grande mascarade avec elle. Et puis je ne sais pas comment l'expliquer, mais il y avait quelque chose chez ce cornu. Un truc, infime, cependant quand même perceptible. Peut-être était-ce l'ambiance de cette maudite île, en tous cas il devait avoir fait deux trois trucs sur les mers si son nom ne m'était pas inconnu. C'est que je retiens rarement les noms habituellement.
Une fois les lieux de la bousculade, je me retournais, puis je regardais au sol. Difficile à croire que ça c'était passé aussi près, sans que je m'en aperçoive. Sinon ça voudrait dire que cette maudite boîte de conserve est plus balèze que ce que j'avais imaginé.

— Et j'imagine que tu n'as pas vu son visage ? Ni même entendu quelque chose en particulier ? Je ne sais pas, au hasard… un miaulement grésillant ?

Sans en savoir plus sur ce cornu, je ne pouvais décemment pas tout lui dire. Toute cette histoire avait déjà été trop loin et surtout, elle avait impliqué beaucoup trop de monde. Je dois déjà supporter Blondie, je ne vais pas en plus gérer un ado qui peut faire sa puberté à tout moment. Une remarque qui me fit sourire, alors que je me penchais pour examiner les traces. Le brouillard était épais, mais on pouvait suivre une piste sur le sol. Seulement, était-ce mon cyborg ? Une part de moi espérait que non, car il se dirige vers le sinistre château qui surplombe la ville. Et bien que je ne partage pas les craintes de Blondies, je n'ai pas l'intention de trainer ici plus que nécessaire.

— Bon, on dirait bien qu'il est parti vers le château ce con, soupirais-je en me relevant pour rejoindre Akira. Merci pour le coup de patte mon grand, mais je vais prendre la suite, j'imagine que tu as des trucs à faire, comme… je ne sais pas moi… des trucs…

C'est vrai après tout, qu'est-ce que fait un ado pour s'occuper ? Bon, stop ! Il a commandé un jus de pommes, ça ne fait pas de lui un enfant. Sinon il a été dopé aux hormones de croissance. Abandonnant d'abord Akira au milieu de la rue, je me ravise quelques pas plus loin. Et si je l'embarquais avec moi ? Si le cyborg est aussi balèze et dérange que je le pense, un appât comme ce cornu serait idéal. Je me retourne et j'affiche malgré moi un sourire des plus inquiétants.

— Et si tu venais avec moi ? J'imagine que tu as envie de prendre ta revanche sur cette boîte de conserve, non ? Lançais-je finalement comme une invitation.

Puis qui sait, on verra peut-être quelques fantômes et zombies ? Des zombies, bien sûr, comme si les gens revenaient d'entre les morts ! Je ne suis même pas sûr qu'un quelconque Fruit du Démon ait ce pouvoir. Le jour où je rencontre un mort-vivant, je veux bien lui offrir la première tournée ! En revanche pour ce qui est des fantômes… c'est vrai quoi, l'histoire de ce lieu avait de quoi laisser pensif. Le château n'avait pas donné signe de vie depuis près d'une décennie maintenant. Aucun habitant, ni simple voyageur, n'avait osé s'approcher de près ou de loin. Fantômes ? Malédiction ? Ou superstitions débiles ? J'allais vite être fixé, c'était ma (notre ?) prochaine destination !

Caesar D. Santana

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Mystère mystérieux à Mistery !

avec Suzuran Akira

Sans surprise le cornu accepta ma proposition, il emboita le bas presque avec trop d'enthousiasme. Décidément, on dirait vraiment un gosse à qui on promet un manège, mais je l'aime bien ce petit, alors je ne vais pas le jeter en pâture à ce cyborg. Et puis les amis se font rares sur les mers, alors pourquoi pas ? Ce n'est pas la moitié d'un ça se voit, je pense que je pourrais me faire au jus d'orange en soirée, comme ça il veillera sur moi si je finis beurré. En attendant on avait d'autres chats à fouetter et ce n'était pas peu dire. Parce que celui-là n'a rien en commun avec l'animal domestique, si ce n'est le lait et les miaulements. Je ne suis pas sûr en revanche qu'il ronronne ou qu'il aime les grattouilles sur le ventre. Difficile à dire, il m'a étalé en deux secondes, alors on verra bien une fois que je l'aurais retrouvé. Mais pour ça il faut entrer dans ce drôle de manoir de l'horreur.

— J'aurais bien dit on frappe, mais…

Soudain, à notre grande surprise à tous les deux je pense, la porte s'ouvre dans un grincement sinistre. Un corps frêle et pâle apparait, celui d'une jeune femme au visage inexpressif. Nous détaillant de ses grands yeux las, elle soupir et ouvre un peu plus la porte.

— J'imagine que c'est vous, dit-elle à notre attention en ouvrant un peu plus la porte. Entrez, je vous prie, le maître vous attends.
— Le maître ? Et puis quand c'est si gentiment proposé.

Je ne me souciais pas de l'avis d'Akira, ni même s'il avait de quelconques réticences, je rentrais dans ce sinistre manoir où l'on m'invitait. Si le cyborg c'est réfugié ici, le propriétaire des lieux doit certainement être au courant de quelque chose. Reste à savoir ce que cette étrange invitation dans cet étrange manoir au cœur de cette étrange ville cache.
La décoration était à la hauteur des pierres sombres et ternes, ici tout semblait avoir été oublié par le temps. Voilures abîmées et ternes, poussière en abondance, surpopulation d'araignées qui tissent leur toile un peu partout. Et je crois même avoir aperçu des chauves-souris au plafond. Un endroit qui me provoque un certain frisson… et si c'était, encore, des vampires ? J'ai donné de ce côté-là, alors j'aimerais éviter, mais je n'ai pas rien vu qui pourrait le laisser penser. Sauf cette rumeur sur ce mystérieux maître. Un homme qui ne sort jamais et ce depuis trop longtemps. Au moins cette question trouve vite une réponse et je pense pouvoir parler pour deux en disant qu'on est sacrément surpris…


— Laissez-moi vous présenter le Comte Waldemar, grand…
— C'est bon Sybille, on va se passer du protocole pour cette fois, je m'occupe de nos invités, lança l'imposant homme-bête d'une voix grave.

Mais où on était tombé ? Parce que des vampires j'en ai vu et ça, ce n'est pas un vampire ! Plutôt une bête ou peut-être… un mink ? Difficile à dire, en tous cas il en imposait. Et s'il n'était pas Comte, je suis sûr qu'il aurait fait un sacré adversaire. Enfin ça, ça pouvait encore venir, car avec Akira on ignorait encore qui pouvait bien être ce Comte Waldemar, ni même ce qu'il nous voulait.

— Moi c'est Caesar, répondais-je simplement en laissant le temps au cornu de se présenter. Je peux savoir ce qu'on peut faire pour vous aider ?
— Direct, pas surprenant de la part des voyageurs de la mer bleue, ricane le compte sur un ton plus amusé que moqueur. Mais c'est moi qui vais pouvoir vous aider, vous chercher l'être de métal, je me trompe ?
— Ouai…
— Fort bien, il est en ce moment dans les entrailles de ce manoir, Sybille vous y conduira, ensuite, nous festoierons et nous discuterons, car ce sera à vous de m'aider ensuite.

Le bougre, lui aussi était plutôt direct dans son genre ! Mais au moins c'était au net, les conditions de l'entente étaient claires et posées sur la table. Maintenant il ne nous restait plus qu'à suivre cette étrange Sybille jusqu'aux entrailles de ce manoir. Et si c'était un piège ? Si ce Comte Waldemar voulait en réalité nous manger ? Pire… si celle-là voulait nous violer. Un frisson me traversait le corps alors que je posais un regard sur la jeune femme et son corps frêle. Pas forcément désagréable… un peu d'exotisme, ça n'a jamais tué personne et puis ça donnera l'occasion à Junior de découvrir la vie. Peut-être même passer sa puberté !

Caesar D. Santana

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Mystère mystérieux à Mistery !

avec Suzuran Akira

— Le château accueillait jadis des nobles issues des quatre coins de la mer, tous venus pour se divertir et proposer leurs champions pour le combat, commença à expliquer Sybille avec une lenteur affligeante. Pour eux c'était un grand honneur, mais aujourd'hui il n'y a pas que le Comte, moi et quelques serviteurs. C'est triste.

Tandis que nous descendions dans les entrailles du château, Sybille nous détaillait un peu plus l'ambiance qui devait régner ici à une époque oubliée. Les nobles semblaient savoir s'amuser, j'imaginais déjà les banquets, les danseuses et l'alcool. Une vraie sauterie comme on savait en faire à cette époque. Maintenant ce ne sont que des bourgeois qui se réunissent dans le coin, prétextant qu'ils œuvrent pour l'avenir de ce monde. C'est pour eux seuls qu'ils s'activent et personne d'autre. Mais on n'était pas là pour faire de la politique, plutôt pour retrouver un chat cyborg quelque peu défectueux. D'ailleurs au bout de quelques minutes d'une longue et pénible descente, animée par les explications de Sybille, on arrivait enfin au cœur du château.

— Et voici, dit finalement notre guide qui révèle une imposante arène où l'on peut voir notre tas de ferrailles en son centre. J'ignore comment il a pu atterrir ici, peut-être par l'entrée des combattants.

Je ne saurais dire si j'étais content de retrouver cette maudite bestiole ou si j'aurais préféré ne jamais remettre la main dessus. Toujours est-il que ce chat de métal était là, sous nos yeux, il ne nous restait plus qu'à nous jeter dans l'arène.


Suivi de près par Akira, tout du moins je l'espérais, je constatais dans un soupir que la créature était toujours aussi imposante. Pas mois de trois mètres de haut pour presque autant de large. Voilà un combat que je n'avais pas hâte de mener, car si l'astuce de Blondie ne fonctionne pas, on va passer un sale moment face à lui.

— Bon, il va falloir faire diversion, mais… loin de moi l'idée de mettre en doute tes talents, sache seulement qu'il en a terrassé des plus téméraires que toi celui-là.

Et ce n'est pas peu dire, je l'ai vu faire voler sur plusieurs mètres ses ennemis alors qu'il était acculé et entouré de toutes parts. C'est un monstre de puissance instable que ce scientifique a créé ici. Rien à voir avec les cyborgs estampillé Gouvernement Mondial, celui-ci est aussi puissant qu'il est instable et c'est ce qui fait sa dangerosité. Heureusement, grâce aux notes de son créateur Blondie a réussie à trouver quelque chose. Le lait. Le lait semblerait être son point faible. Une fois qu'on sera parvenu à verser le lait dans le compartiment moteur adéquat, il redeviendra doux comme un chaton. Et bien sûr il ne faut absolument pas se tromper de compartiment, sans quoi c'est l'explosion assurée. Compte tenu de la taille de ce tas de ferrailles, ce serait une catastrophe pour nous et pour l'île.

— Je te laisse t'occuper de la diversion ? Je vais tenter de le prendre à revers et de lui donner son médicament, disais-je en agitant la bouteille de lait. Et si jamais tu vois qu'il grésille dangereusement… oubli ça, ça ne devrait pas arriver.

Non, pour ça il faut simplement que je ne me plante pas et ça, ce n'est pas gagné. Vu la taille de la bestiole ça me paraissait compliqué de le prendre à revers, mais je n'avais rien de mieux à proposer. C'était notre seule chance. Si le tas de ferrailles se tire à nouveau qui sait quand est-ce que je pourrais lui remettre la main dessus. Je misais sur mon acolyte pour faire diversion, je suis sûr qu'il allait me surprendre. En attendant je me préparais au pire. D'ailleurs les hostilités n'allaient pas tarder à commencer, le cyborg se tourna vers nous… enfin, c'est d'abord sa tête qui s'est tournée vers nous. Puis son corps. Un effet qui fait froid dans le dos. Mais impossible de reculer maintenant.

Caesar D. Santana

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avec Suzuran Akira

Les dès étaient jetés, il ne nous restait plus qu'à jouer de chance, éviter de se faire tuer et tout ira bien. Plus facile à dire qu'à faire et avant même que je mette une nouvelle fois en garde Junior, celui-ci fonça dans le tas. Une attaque frontale qui échoua sans surprise, mais il eut le mérite de me surprendre en utilisant un étrange pouvoir. Alors que le cyborg avait riposté, voilà qu'il utilisait… de la paille ? Un fouet visiblement, ce qui lui permit d'immobiliser un temps notre cible. C'était ma diversion. Je faisais le tour, mais le chat me suivait du regard tandis qu'il se débattait pour se défaire des liens. Le temps que je passe derrière lui et que je bondisse dans son dos, il avait déjà brisé les liens avec une facilité déconcertante et il me réexpédia d'où je venais en un coup de patte. Heureusement le récipient de lait était encore intact, mais le coup avait été violent, grimaçant légèrement je décidais de changer d'approche. On va inverser les rôles. Blondie m'a expliqué comment est composé cette créature, mais je n'ai pas écouté la moitié de ce qu'elle m'a dit. Tout ce que c'est, c'est que ce cyborg a gardé les habitudes d'un chat. Peut-être que si je lui montrais un vrai prédateur… ça pouvait fonctionner. Non, ça devait fonctionner.
L'imposant cyborg prépara très vite sa riposte, il envoya des projectiles par ses bras en notre direction. Il me faut faire un bon de côté pour esquiver l'explosion. Puis je profite du chaos pour rejoindre Akira. Je lui donne la bouteille de lait et je tente de lui expliquer la marche à suivre.

— Écoute on va faire ça autrement… dans le dos du cyborg tu vas trouver une espèce de petite trappe avec un chat dessiné dessus, tu l'ouvres et tu mets ça dans le compartiment de gauche… DE GAUCHE !

Insistant et répétant mes indications pour qu'il comprenne bien, je lui remettais la bouteille et je m'avançais vers ce satané chat de métal. Le pouvoir de Junior pourrait lui être plus utile dans ce nouveau rôle, quant à moi je vais sortir les griffes. Je vais mater ce sale cyborg et lui montrer comment fonctionne la chaîne alimentaire.

— À nous deux la boite de conserve…

Sans plus de suspense je laisse la puissance de mon Fruit du Démon m'envahir. Ici à l'abri des regards je peux me déchaîner, c'est pour ça que j'offre à Akira un spectacle qu'il n'oubliera pas de sitôt. C'est dans un rugissement bestial que je capte l'attention de ce monstre de métal, alors que je me transforme en un tigre blanc haut de plus de quatre mètres sur mes quatre pattes arrière. Une créature imposante à la musculature taillée et au regard impitoyable.
Tout n'est pas encore joué, mais au moins maintenant le chat est focalisé sur une seule cible : moi. Une étrange étincelle anime son regard alors qu'il me jauge avec un sourire inquiétant. Fondant sur ma cible dans un bond puissant je le vois esquiver un premier coup de patte, mais je glisse sur le sol poussiéreux de l'arène et je remets ça, cette fois-ci en dégageant du vent autour de moi. L'attaque le surprend et alors qu'il est déboussolé, j'en profite pour lui bondir dessus. Pris de court, la créature de métal est prise au piège. Un nouveau grognement bestial à l'attention de Junior, alors que je peux sentir le cyborg se débattre de mon emprise.

— Maintenant !

Quoi que fasse Akira c'est le moment, car la créature reprend le dessus et je dois le saisir de mes crocs pour le tenir en place. Sauf qu'il ne compte pas se laisser faire, je sens son corps vrombir. Si le cornu ne se dépêche pas, le cyborg va nous préparer une mauvaise surprise. C'est quitte ou double sur ce coup là, alors j'espère que mon acolyte du jour va réussir sinon je ne donne pas cher de notre peau…

Caesar D. Santana

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Mystère mystérieux à Mistery !

avec Suzuran Akira

Maintenir ce monstre de métal n'aura pas été une chose aisée, mais au moins Akira avait su être réactif et il était parvenu à faire sa part du boulot. Et heureusement, car un peu plus et je cédais. Les secondes défilent alors que je retrouve forme humaine, mais le chat robot ne bouge pas. Bientôt les secondes deviennent une minute et alors que je me demande si ce n'est pas terminé pour la carcasse de ferraille… celui-ci se réveille tel un zombie qui sortirait d'outre-tombe. Soudain ses yeux clignotent par intermittence, un vrombissement étrange se fait entendre, puis plus rien. Un silence terrifiant s'installe.

— Réinitialisation complète. Veuillez entrer votre miaoudentité.
— Euh… Caesar Santana ?
— Caesar Santana miaoujouté comme nouveau propriétaire.

Hein ? Quoi ? Comment ? Pourquoi ? Voilà que je me retrouvais avec un chat robot sur les bras. Si celle-là on me l'avait dit, je n'y aurais certainement pas cru. Mais je n'étais pas plus avancé, je ne savais pas quoi faire de cette maudite bestiole moi.

— V-voulez-vous que je miaoutise toutes formes de vie, maître ?
— Miaoutise ? Comment ça ?
— Éradiquer.
— Houla doucement mon chaton… on se calme, ok ? Pour l'instant tu restes sage, tu rejoins le port sans faire d'histoire et tu retrouves une blonde qui râle tout le temps.
— Une blonde qui râle tout le temps. Miaouregistré.
— Elle s'appelle Blondie, tu lui dis que c'est moi qui t'envoie, elle saura quoi faire.
— Compris, maître.

C'était aussi simple que ça ? Il faut le croire, la créature de métal remonte les escaliers avec un naturel déconcertant. Espérons seulement qu'une fois au port ce chat ne fasse pas un carnage, sinon ça va encore me retomber dessus cette histoire.

— Bien joué Junior ! Tu t'en sors pas trop mal pour un ado je trouve, lançais-je en ricanant.
— Messieurs ? Lança Sybille qui avait assisté à toute la scène. Si vous voulez bien me suivre, le banquet en votre honneur va être servi dans la grande salle.
— Eh, pourquoi se priver ? La récompense des héros, murmurais-je à Akira accompagné d'un clin d'œil.

Tout c'était passé très vite, trop pour que je réalise vraiment ce qui venait de se passer. J'imagine que je pourrais toujours réfléchir aux conséquences de mes actes plus tard, j'aurais toujours le temps de regretter. En attendant on allait manger et boire à l'œil.
Je me demandais dans quel monde ça pouvait être aussi simple de récupérer un chat robot psychopathe. Mais je me demande maintenant si la mort de son propriétaire n'a pas causé la folie meurtrière. Une espèce de protocole d'urgence ? Impossible à dire, comme il est impossible de dire ce que peut bien être réellement ce chat. Il a tout d'une simple créature de métal, mais… et s'il avait été fait de chair et de sang un jour ? Je pense que ça ne changerait rien, pour moi en tous cas, mais c'est tout de même bizarre. Et puis je laissais ça à plus tard, je comptais bien noyer mes questions dans l'alcool ! C'est un véritable festin qui avait été dressé en notre honneur. Seulement… est-ce que ça ne cachait pas quelque chose ? Tout ça là, c'était pour le moins suspect ! Je venais à me demander si le service que ce comte nous avait rendu n'était pas une opportunité pour nous envoyer dans un piège.

— Oh, vous voilà, s'enthousiasma le Comte Waldemar en nous voyant débarquer. Je ne savais pas trop quoi dire au cuisinier… alors on a là à peu près tout ce qui se fait chez nous, profitez, ça me fait plaisir et puis… vous allez avoir besoin de force.

Au moins il ne nous ménageait pas, avouant ouvertement que ça n'allait pas être aussi facile de lui rendre son service. Mais c'est aussi ça la vie non ? Et puis on s'est bien marré avec Junior, je suis sûr qu'on va assurer comme des chefs ! Il me faudra juste quelques heures pour décuver et digérer après tout ça, mais comme pour tout le reste je m'en inquiéterais plus tard. Pour l'heure je profite avant que le comte change d'avis et que je me retrouve la gorge sèche et le ventre vide.

Caesar D. Santana

Code de Frosty Blue de Never Utopia