Les visites étant terminées pour la soirée, me voilà libre de mes faits et gestes. Dans mes quartiers du soir, je m’isolais donc pour saisir mon appareil de communication et appeler une certaine personne lors d’un appel sécurisé. Je priais qu’il ne soit pas en train de fumer, boire ou b… Bref. Bien des choses trottaient dans ma tête à l’heure actuelle et la situation semblait critique, alors faire appel à « lui » était primordial.

« Archer ? C’est Nowaki. »

Le ton légèrement grave mettait directement les points sur les I. Là, je ne viens pas l’appeler pour proposer de se voir, boire et manger dans des îles célestes… D’ailleurs, s’il était en train de faire la fête, j’espérais de tout cœur qu’il fasse une pause, car la situation est préoccupante !

« Je vais te demander de m’écouter et très attentivement… »

C’est alors que j’expliquais la situation à ce dernier. Si mes objectifs n’avaient pas besoin d’être mentionnés, je fis vite part de mes observations concernant les mines de blanc de saturne et une certaine mortalité grimpante ! En effet, entre les récits d’Iralia que je ne citais jamais et les dires de ce cher Baron… Il était logique de déduire que visiblement, quelque chose cloche. Et la chose qui était la plus logique était la suivante : les mines semblent provoquer une maladie chez les mineurs, des plaques blanches sur le corps. Que ce soit le minerai, le lieu de forage ou autre, tout semble indiquer que le mal vient du coin ! Il fallait donc agir. Malheureusement, que faire ?
Stopper le travail des mines assurerait une révolte immédiate et une vendetta violente des nobles. Non, pour moi, imposer c’était une mise à mort assurée. Car je couperais le pays de sa principale source de revenue. Il fallait donc trouver des moyens plus rentables pour aider voire sauver le pays ! Et c’est pourquoi je faisais appel à l’Archer aujourd’hui. Son grade et ses possibles connaissances pourraient avoir le bras plus long que je ne l’ai pour ma part !

« Qu’en dis-tu ? Penses-tu que ma déduction est bonne ? Je t’appel en urgence je dois dire… J’ai un rendez-vous à l’aube demain avec la reine du pays… Je ne peux pas me permettre de sonner une simple sonnette d’alerte. Pour envisager une alliance forte et puissante… Je me dois d’avoir la solution et non bêtement proposer d’en trouver une, ça, ça serait la porte ouverte à toutes concurrences… C’est non envisageable ! »

Attendant de voir ce que le serpent noir pourrait dire et même faire, je tapotais le bois du bureau derrière lequel je me trouvais.

Nono… Voilà un surnom qui me titillait quelque peu, mais je ne disais rien sur le coup, prenant sur moi ! Laissant alors l’homme répondre à mes dires, j’écoutais, analysais et renvoyais la balle quand s’était nécessaire.

« Ce serais la mine ou son minerai qui rendrais malade les … mineurs ? Je prends note de tes connaissances en botanique. Concernant ces scaphandres, saurais-tu m’en fournir dès que possible ? De plus, concernant le prix, un effort peut-il être fait ? La noblesse aime qu’on la flatte et qu’on courbe l’échine devant elle… Mais je ne t’apprends rien n’est-ce pas ? »

L’entendant me donner des noms importants, je vins à arquer un sourcil. Iralia ? Pouvait-elle vraiment aider autrui ? Je vins à réfléchir et donner mon avis.

« Concernant la dragonne céleste, je ne suis pas friand de faire appel à eux. Avoir une dette n’est pas une bonne chose, surtout avec eux. Pour ce qui est d’Iralia, là encore, je ne sais pas quoi en penser. En revanche… Silver ? Tu es en lien avec ? Ma foi, s’il te semble être digne de confiance et bienveillant, je te laisse gérer la situation de ce côté. On m’a dit qu’il avait souhaité une bonne continuation à une « retraitée » de l’Amirauté. Chose rare. »

Faisant référence à son remerciement à Camille, je plaçais en cet homme une certaine confiance, ou du plutôt, j’avais un bon avis le concernant.

Ainsi donc, l'Amiral avait dans ses contacts l'une des Cinq étoiles que je n'avais pas encore eu l'honneur de rencontrer. Bien loin d'imaginer tout les plans qui se trament entre eux, ni même l'existence de l'ordre dans lequel le Kurohebi était, je voyais cet homme, ce Silver comme une personne à rencontrer au moins une fois. Mon avis sur ce dernier était bon de part le simple fait d'avoir remercié Camille. Des Cinq étoiles, il était le seul à l'avoir fait et si les autres doivent le penser aussi, entre un acte et une pensée...

Ajouté à l'appel donc, je laissais l'Amiral présenter brièvement la chose et c'est avec simplicité qu'il me légua la situation. M'assurant que l'appel était filtré, je vins alors à prendre une grande respiration, prenant clairement mon air sérieux qui ne me quitte jamais.

" Avant toute chose... C'est un honneur de pouvoir discuter avec vous... Mais je ne vais pas m'étaler trop longtemps sur des politesses, votre temps est précieux.
J'en demande à votre aide pour une situation très inquiétante au Royaume de Flevance. En visite là-bas, des sources sûres m'ont indiquées que la mortalité semble augmenter de plus en plus et le point le plus sinistre est le fait que le rythme de cette dernière diminue de plus en plus... Autrefois des familles vivaient presque cent ans, désormais la moitié et qui sait demain quel sera le chiffre. La raison de cette mortalité semble être une maladie encore mystérieuse, je ne saurais dire avec exactitude ce qui la cause, mais tout porte à croire que les mines sont responsables de cela. Malheureusement, en exposant cela ainsi, je doute que la royauté me donne assez de crédit pour changer quoi que ce soit à leur train de vie ! Mais ... cette maladie grandit et si pour l'heure ce ne sont que les mineurs les premières cibles de cette mortalité, je crains que très vite, cela ne s'étende à la population et au rythme auquel la maladie va... nous courrons à la catastrophe. Il ne s'agit plus d'un souci économique, mais bel et bien d'un génocide silencieux !"

Le ton était grave. J'exposais les faits en usant de mots forts non pas pour montrer une panique de ma part, mais une réelle compréhension des faits. Flevance court à sa perte à ce rythme.

" J'ai appelé l'Amiral Archer puisqu'il s'agit d'une connaissance en laquelle je porte une confiance aveugle.
Tu m'entends Archer ? Si autrefois je me posais des question... Aujourd'hui je pourrais te confier ma vie sache le...
Mais je crains que même le soutient d'un Amiral ne soit suffisant pour convaincre la royauté actuelle du pays, même avec la solution que ce dernier m'a proposé ; à savoir des scaphandres qui protégeraient sans doute de cette maladie et permettrait de sauver tant les gens qui travaillent dans ces mines que l'économie du pays tout entier, je doute que la royauté accepte de se rallier à la coalition de l'Archer ! C'est pourquoi suite aux conseils de l'Amiral, je fais appel à vous en ce jour. Peut-être suis-je trop solennel mais la situation m'y oblige. S'il vous plait... Accordez nous votre soutient pour que ce pays ne sombre pas dans le chaos et que les minerais importants de l'île ne tombent pas entre de mauvaises mains."

La messe était dite ! Et si l'économie du pays semblait être un point important du discours, s'était bel et bien la vie des gens qui était mise en avant dans toute cette demande. Mon but était clair : sauver Flevance !