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Mer 26 Jan - 21:23
Volcano Island - Grand Line voie 7 Fin 1507
Le mollusque rampait langoureusement sur la surface de titane, son regard blafard plongé dans celui son régent. Comme souvent, il jouissait d'une charmante compagnie : à ses côtés se trouver cette fabuleuse escarguette, blanche comme neige. Mais comme souvent, il ne parvenait pas à s'en réjouir : généralement, lorsqu'on les associait, c'était pour de mettre en œuvre de bien terribles conversations, dont il craignait toujours de ne pas voir le bout. En effet, leur instigateur était terrifiant, et particulièrement violent. Ses coups de sang étaient légions, le mollusque imaginait sans peine nombre de ses confrères avoir été brisés, calcinés, écrasés, explosés.
Il tenta de chasser ces pensées funestes, ne serait-ce que par peur de ne pas pouvoir assurer son travail correctement... après tout c'était la manière la plus simple de sonner le glas de son existence. Non, il devait se concentrer, chasser de son esprit ces notions d'existences et devait se focaliser sur l'instant présent. Et puis au moins, s'il devait lui arriver le malheur, il s'en irait au paradis des escargophones. Et il n'irait pas seul... cette jolie molusquette serait à ses côtés, sans doute pour l'éternité.
[...]
Finalement, ce n'était pas si mal de servir cet homme... non ?
[...]
« Yo, passez-moi le Roi Fou. »
L'escargot tressaillit à l'évocation de ce nom. Oui, il n'y avait pas de doutes possibles... ces deux là... étaient vraiment parmi... les pires.
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Edward Lawrence
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Jeu 27 Jan - 20:10
Poussière d'étoiles
« Fudo.
Si tu le veux bien ça sera son prénom. Ton petit fils. Il gardera le nom de sa mère, pour son bien : Wohl.
Je suis sûr que tu aimeras son regard, ses yeux vairons signeront son héritage et sa différence. Le vert en témoin de l'amour de sa mère. Le bleu en guise de renouveau, porteur de mon espoir à son égard. Celui d'avoir un bel avenir, comblé de joie et de bons moments.
Je sais que je vous ai causé du tort à tous et que ce que j’ai fait n’est pas réparable. Je comprends ton ressenti envers moi, la déception que je dois être. Tu m’avais prévenu pourtant, mais ma passion et ma curiosité étaient toutes deux trop importantes. C’était si tentant d’être comme ces types dépeints dans les livres de papa.
Ce n’est pas de ta faute, tu sais. Tu as été une très bonne mère.
Ce sont mes choix qui m’ont plongé là où je suis, ce sont eux qui m’ont défini et forgé. J’ai toujours eu le choix, personne ne m’a contraint. C’est juste que revenir en arrière est le plus dur, sinon impossible.
J’espère que mes frères vont bien et que ce que tu peux entendre ou lire à mon sujet ne te cause pas de peine.
Je ne te demande pas le pardon, je n’oserais pas. Nous ne nous reverrons de toute façon jamais.
Après tout, tout ce qui orbite autour de moi est voué à partir.
Je n’ai qu’un seul regret à ton égard. Ce sont tous ces non-dits. Toutes ces fois où j’aurais aimé te parler, que tu me donnes conseil. Toutes ces fois où j’ai voulu entendre ta voix, approuver ou non mes actes. Mais c’était impossible, il faut que tu le comprennes.
Les oiseaux de nuit ne peuvent fréquenter la lumière.
Prends soin de toi et de lui, c’est là ma seule volonté.
Certainement la dernière.»
Quelques ratures et tâches grimaient le texte apposé à l'encre noire sur l'une des nombreuses pages jaunies par le temps d'un cahier écorné. Celui-ci avait été retrouvé dans le bureau du sans nom, était gravé sur sa couverture obscure trois lettres formant un mot : VIE.
Un receuil de pensées. De différents textes certainement là en exutoire.
Un monologue d'un être à la dérive, cherchant à comprendre qu'il était réellement, exposant ses attentes, ses déceptions, remords et regrets.
Des maux d'une âme qui ne connaissaient aucune rémission.
Les siamois avaient mis la main sur cette étrangeté, une oeuvre bien mélancolique qui leur permettaient, a posteriori, d'en apprendre plus sur leur leader.
Celui que l'on avait surnommé le Roi Fou.
Cet être instable et inhumain, dont l'ego boulimique dévorait les vies de ceux qui l'entouraient. Laissant sur son chemin mort et désolation. Un désastre ambulant, l'incarnation d'un seul terme le seyant à merveille : folie.
Un véritable cancer pour la société, une menace pour le monde entier.
Et, pourtant, cette menace s'était volatisée en un rien de temps. Le dernier souvenir des Tucker concernant cet être différent était gravé dans leur mémoire, quand bien même il était flou.
«Je suis l'élu» avaient été ses derniers mots, avant que le rideau ne tombe et que le spectacle s'arrête net.
Depuis, le début d'empire que ce jeune souverrain constituait devait être entretenu. Géré par les siens, ceux qui s'étaient rangés sous sa propre bannière : par la force des choses ou par intérêt. Car, même sans signe de lui, son esprit hantait celui de ses hommes.
L'anguille le disait lui-même, son premier fidèle, Zem : le Roi Fou avait déjà disparu avant de réapparaître sous une autre forme, plus aboutie. Il avait quitté l'Amar en tant que criminel ambitieux pour lui revenir en prétendant au trône.
Et, cette couronne, il l'avait touchée du bout de ses doigts. L'embrassant avant de se faire rattraper par les ombres.
Une question triturait ainsi l'esprit de Zem et des deux frères. Quand et comment allait-il revenir ?
Car, à ce moment-là, cela n'aurait pu être pour une seule et unique chose.
Tulutulutulutulu. Tulutulutulutulu. Tulutulu-
Gatcha
-Le Roi Fou ? -T'es qui ? Pourquoi tu veux parler à notre bo... -N'en dis pas trop tocard !
Yoh & Loh Tucker
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Ven 28 Jan - 7:30
Volcano Island - Grand Line voie 7 Fin 1507
Comme escompté, deux voix qui m'étaient inconnues résonnèrent : la probabilité qu'il réponde directement s'était amenuisé avec le temps, en même temps que son territoire et son influence s'étaient étendus.
T'es qui ?
L'interrogation me plongea quelques instants durant dans une certaine introspection. Y'avait-il réellement une réponse simple à cette question ? Le doute était permis. Mon existence, ma vie, mon identité ? Qu'est-ce que cela pouvait constitué au juste ? Qui étais-je ? Qu'étais-je devenu ? Il n'y avait pas le moindre miroir pour refléter mon être, alors je balayai ces pensées futiles pour en revenir à d'autres, plus concrètes, plus pertinentes.
« Le roi de la destruction. »
Me contentais-je de répondre. Un titre qui n'était habituellement le mien, mais qui sonnait mieux pour nous mettre sur un pied d'égalité. Un titre qui suffirait à leur faire deviner à qui ils avaient affaire, sans toutefois prendre le risque de dévoiler directement mon identité. Après tout, comme l'homme à la batte l'avait été il fut un temps, j'étais moi aussi devenu un fantôme, dont la survie n'était plus avérée. Car il s'agissait de conserver ce statut si particulier, afin de continuer à en prélever les quelques avantages qu'il conférait.
« Son associé, donc. Et vous, qui êtes-vous ? »
Compléterais-je au cas où j'avais à faire à des péquenauds qui ne sauraient faire le lien entre la destruction et l'usine d'arme implanté au sein de leur empire, sur Powder Island.
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Sam 29 Jan - 10:53
Poussière d'étoiles
Les Tucker furent surpris à cette voix retranscrite par l'escargophone, elle vibrait comme une harpe mal accordée. Leur faisait mal au crâne.
Un mot se détacha des autres : associé.
Un terme lourd de sens quant on en venait au Roi Fou, cet être qui souhaitait régner sans partage, dirigeant d'une main de fer ceux qui s'étaient rangés sous sa bannière.
A leurs connaissances, le sans nom réservait un traitement particulier qu'à quelques autres personnes en dehors de sa famille. Le premier était Zem Amar, son porte parole, celui pour qui le borgne était prêt à tout. Yoh et Loh étaient bien placés pour le savoir, puisque c'était au détour de cette anguille qu'ils avaient rencontré leur leader.
Une loyauté infaillible et réciproque.
L'autre était une femme, Bételgeuse, autour de laquelle ses ambitions et frustrations s'entrechoquaient. L'un des derniers textes écrits dans le récit de sa vie, semblable à une tragédie, allait en ce sens. Le maudit l'avait placée sur un piedestal, cible de sa rage et certainement d'une admiration refoulée. Des récents textes avaient été écrits à son sujet, suite à une dernière interaction via den den mushi. Mais celle-ci n'était clairement pas une associée. Les caboches étriquées des siamois n'arrivaient alors pas à suivre ce type si certain de lui.
Puis il y avait deux autres figures récurrentes, qui n'avaient pour autant pas le droit à un écrit dédié : Ashia et le type de...
-Euh, mon gars va falloir être plus pr...
Son nom. Il n'avait jamais été mentionné. Pourquoi ?
Yoh tilta le premier, couvrant la bouche de son frère pour l'empêcher de dire une connerie. Peut-être que ce gars au bout de l'appel savait ce qu'était advenu de leur boss. Cet être avec lequel Fudo se comparait constamment. Une âme résonnant avec la sienne, dans un monde morne, rempli d'une majorité d'êtres dénués d'ambition. Une lumière dans un océan obscur.
-T'es grand à quel point ? Peut-être était-ce lui, Yoh devait avoir la confirmation.
Une étoile fugitive s'étant un temps accolée à la trajectoire de sa semblable.
Un autre sans nom désireux de s'ériger jusqu'au sommet de ce monde. Répondre à une simple question : quelle vue avait-on de là-haut ?
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Ven 4 Fév - 19:52
Volcano Island - Grand Line voie 7 Fin 1507
Être plus précis.
La première réaction du sous-fifre sonna comme une ode désinvolte et monocorde, une sonate désuète et désaccordée. Une déplaisante déception me fit arquer un sourcil. Pourquoi le monde devait-il fourmiller à ce point de ces insectes sans intérêt ?
Ils n'existaient pour ramper à nos pieds tandis que leurs vies ne balbutiaient pour que nous servir.
Mais alors, Norton, pourquoi fallait-il donc que ces nuisibles se montrent si peu capables de remplir leurs offices ? C'était décevant. Ces pouilleux finissaient bien trop souvent par nous faire perdre notre temps. Alors à quoi servaient-ils, finalement ?
Et puis, la langoureuse lassitude qui commençait à m'ankyloser se fit happer par une question, bénigne, qui m'arracha finalement un sourire. Alors, les insondables pans de ma mémoire s'effondrèrent sur un nouveau décor dont les contrastes s'étirèrent tout autour de moi, autour de deux uniques nuances. Du noir sur blanc.
« Hey Norton, dis-moi... Toi et ta famille, vous êtes grands à quel point ? »
Un rictus défigura le visage sévère de l'homme massif coiffé de ses cheveux d'or.
« Au point de tutoyer les étoiles. »
Déclara-t-il avant d'écarter les bras vers le ciel, comme pour accompagner sa grandeur vers les sommets qu'il estimait être à sa mesure. Et puis, autour du fameux monarque, plusieurs silhouettes s'effondrèrent soudainement.
Le fabuleux pugiliste se douterait-il, à ce moment là, que des années plus tard, son héritier reprendrait alors la même formule, comme pour faire résonner l'écho de sa volonté ?
[...]
« Au point de tutoyer les étoiles. »
Répondis-je instinctivement ces palabres qui s'étaient extirpées du plus profond de mon épiderme, comme si elles étaient issues de mes gènes.
Pourtant, de nouveau, une fausse note vint s'instiguer dans le vacarme de mes pensées, comme pour dénoter qu'il subsistait ici quelque chose de déplaisant.
« Du moins c'est ce que je vous répondrai lorsque lui et moi serons effectivement comptés parmi les grands de ce monde. »
La remarque ne manqua pas de prendre à contrepied ceux qui ne pouvaient s'attendre à voir émerger un zeste d'humilité, ou de clairvoyance, au travers de ma démarche habituellement vaniteuse et conquérante.
« Le moment où nous auront joint les ambitions aux actes... Où nous aurons entremêlé notre folie des grandeurs...Ce moment approche. Et le compte à rebours est sur le point de s'enclencher. »
Qu'y avait-il de plus fou que l'alliance de deux fous consumés par la même folie destructrice ? Les bases avaient été posées, il ne restait plus qu'à enjamber notre destiné.
« Combien de temps allez-vous encore me faire attendre ? »
Mon faciès se renfrogna et mon regard ankylosé par le courroux sembla vouloir les incendier. Ces deux insectes qui osaient entraver l'alliance de deux rois.
« Je vous ai demandé de me passer le Roi Fou. »
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Mar 8 Fév - 18:32
[quote="Antarès"]
Poussière d'étoiles
-Oh... -Euh... un instant !
Les siamois étaient surpris par cette réponse. Si celle-ci n'avait pas directement répondu à leur interrogation, la manière de parler de ce type leur rappelait leur boss dans ses meilleurs jours. Cet ambition olympique, aux bordures hautaines, c'était là bien le même bois dans lequel était sculpté ce genre de personne.
Les Tuckers délaissèrent un temps l'appareil, quittant à toute hâte la succursale.
___
T'es difficile à aimer.
Ce sont là les mots qui m'agressent quand je me plonge dans la terreur s'étirant dans cet oeil vert. L'un des joyaux d'Eve, son héritage.
Une terreur infinie s'étant figée lorsque son âme a quitté son pauvre corps.
Elle ne l'emporte certainement pas dans l'au-delà.
Sur ce mot, mes lèvres se crispent. Contenant une grimace.
T'es difficile à aimer.
Elle ne me l'a jamais dit.
Dans le miroir qui me fait face, je vois mon rictus se dessiner. Mon battant enfle lorsqu'un bourdonnement résonne dans ma machoîre.
Aimer.
Ma gueule s'ouvre alors en grand, je le vois rire. Il s'esclaffe devant moi, manipulant le globe comme s'il s'agissait d'une vulgaire bille.
On l'a échappé belle.
C'est un rire nerveux.
Eve, ma lumière teintée d'obscure. Elle est partie.
Enfin.
Le choc a été dur. Je dois l'admettre.
Mais, étrangement, je n'arrive pas à mesurer la gravité de la chose.
Ca sonne même comme un soulagement.
Le rire continue, mes doigts maintiennent fortement cette plume.
La Mort a toqué à ma porte, mais a raté, encore une fois.
Je suis soulagé. Une partie de moi se sent délesté d'un poids immense.
J'ai eu si peur, si peur de vriller.
Mais cette expérience inévitable m'a permis de renouer avec ce que je suis réellement.
Pourquoi devoir se cacher et se contenir par pudeur ?
Pourquoi craindre de l'admettre ? Après tout, tout le monde sait qui je suis. Je ne le cache qu'à moi-même, pour ne pas me considérer comme un être... mauvais ? J'imagine que c'est le terme.
Je l'ai aimé, l'aime et l'aimerai toujours. Ca n'a jamais changé.
J'ai toujours été sincère et honnête à ce sujet.
Même si c'est... difficile ? Mes mots te sont bien destinés. A toi, oui.
Je t'aime, je t'aime tellement.
Est-ce que quand je partirai tu te souviendras de moi ? Ou devras-tu porter ma carcasse en héritage pour te souvenir de ce que je suis ? Faire de moi un damné, un mort vivant, éviter que je tombe dans les néants de la mémoire collective. Que je ne devienne qu'un sans nom.
C'est là ma seule crainte.
Je porterai l'émeraude d'Eve pour ne pas l'oublier, ne pas l'oublier par mégarde. La remercier pour ce qu'elle m'a apporté. Fais de même pour moi quand mon heure viendra.
Je t'aime, oui. Je t'aime tellement.
C'est si évident entre nous.
Souviens toi de moi, quand je partirai.
___
Si l'interlocuteur anonyme avait été patient, après quelques minutes de vide il aurait pu entendre des bruits et murmures se retranscrirent via l'escargophone. Puis, soudain, une voix l'agresserait.
-A qui ai-je l'honneur ?
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Dim 20 Fév - 18:55
Volcano Island - Grand Line voie 7 Fin 1507
Le silence s'étira quelques instants durant, avant d'être finalement congédié par l'agressive intonation de l'homme qui venait de répondre au nom du roi fou.
« Juste un simple commerçant. »
Lui répondis-je laconiquement, comme pour faire écho à l'une de nos précédentes conversations. Était-ce vraiment lui ? Et pourquoi me demandait-il de décliner mon identité s'il avait daigné répondre ? N'était-ce pas là la preuve qu'il savait déjà à qui il avait affaire ?
Mais avant qu'il ne soit tenté de raccrocher net devant ce refus de me dévoiler d'une voix intelligible, je poursuivis.
« J'ai été surpris de ne pas voir les journaux noircir ton dernier exploit en date, tout comme j'ai été déçu de ne pas les voir dépeindre les magnifiques lueurs de ce feu d'artifice sanglant qui seraient venues chasser la quiétude nocturne. »
Comment les médias auraient-ils pu faire l'impasse sur un nouvel évènement venu ébranler West Blue ? La supputation fut rapidement confirmée auprès des tenanciers de la fabrique d'effroi. Une certaine déception semblait s'être instiguée parmi les mots que je faisais résonner à travers le combiné.
« La commande n'a pas été honorée, j'en déduis donc que tu as renoncé à tes ambitions destructrices. Pourquoi ? »
Peu importait le chiffre, ou tout autre futilité commerciale derrière cette vente avortée. La véritable question, c'était de savoir ce qui avait pu le faire dévier de sa volonté, lui qui était pourtant connu pour ne pas faire de compromis.
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Mar 22 Fév - 7:15
Poussière d'étoiles
L'Edward était comme toujours fidèle à lui même. Ses paroles étaient restranstrictes par l'escargophone aux siamois ainsi qu'à son interlocuteur principal. Chaque syllabe nettement détachée une par une, ses mots égrenant les secondes d'un minuteur aggressif.
Les Tuckers furent décontenancés par les propos de cet homme, il s'agissait bien là du partenaire de leur leader. Le regard de Yoh et Loh se fixa sur la chevelure de jais du criminel ayant repris l'appareil en main. Ce dernier avait plissé son oeil, qu'avait-il à répondre à cela ?
Nighty Town n'avait pas été pris d'assaut du fait d'un compromis. Nul ne savait ce qu'était la prochaine étape, si ce n'était maintenir les affaires au mieux. Conserver un maximum les parts du marché qui avaient été acquises avec le temps et certaines alliances.
C'était évident que d'autres concurrents gagneraient en importance, que la Guilde Marchande toquerait à leur porte pour leur subtiliser ce qui avait été pris autrefois. Et, pour se défendre, qu'allait-il faire ?
Quelqu'un devait prendre une décision, le leadership à ce niveau. Mais un cerveau malin, une ambition olympienne et un nom devenu effrayant ne pouvait être remplacé aussi facilement. Nul casting n'aurait convenu. C'était cause perdue, les vrais reconnaissaient les vrais, et, cet homme de trois mètres n'était pas dupable sur le long terme.
-Pourquoi se lancer dans ce genre de choses lorsque l'on peut s'étendre dans l'ombre ? Les histoires de la sorte n'ont pas de fin, il s'agit de choisir ingénieusement ses batailles. Le gouvernement possède des ressources que l'on ne peut égaler, ils reviendront à la charge constamment. Vaut mieux se faire discret un temps en étendant notre business, se recentrer sur les objectifs principaux.
Pour l'heure, il s'agissait de temporiser au plus. Temporiser jusqu'à obtenir des nouvelles intéressantes, des nouvelles rassurantes concernant l'avenir de cet empire naissant, celui du Roi Fou. En espérant que ces nouvelles, peu importait comment elles seraient tombées, ne soient guère mauvaises.
-Un hors-la-loi est avant tout un simple commerçant.
Sur ces mots, un silence serait laissé. L'oeil du borgne allant rencontrer le visage des Tuckers, comme pour voir si ses paroles étaient approuvées ou non. Comme pour se rassurer, ils se feraient à l'écoute de la réponse de leur interlocuteur, si celui-ci avait une chose à ajouter, selon cela ils auraient tout bonnement raccrocher sans en dire plus. Qui le pouvait, de toute façon ?
Jon Skully
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Mar 22 Fév - 19:09
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S'étendre dans l'ombre...?
Vraiment ?
Un lent soupir vint étirer mon silence, tandis que j'inhalais une pincée de cette fameuse poudre d'or noir endémique du lieu où notre partenariat avait pris forme.
« Se faire discret un temps...? »
Mon ton était devenu lent, comme lassé par le vide qui dégoulinait du discours d'un interlocuteur sur lequel, désormais, mes idées étaient arrêtés. Était-il borgne au point de ne plus distinguer l'évidence ou bien la misère qui le caractérisait avait-elle finit par l'aveugler ?
Mais oui, bien sur... temporisons...
« Et pendant ce temps-là, tu crois que le monde va s'arrêter de tourner ? Tu crois que l'ère que nous connaissons est vouée à perdurer indéfiniment dans l'attente qu'un élu daigne bouger son cul ? Les grands noms de ce monde ont déjà commencé à vaciller, les opportunités de les renverser ne s'offriront qu'à ceux qui auront l'audace de s'en saisir. »
Une colère pesante semblait carboniser chacun des mots qui chutaient lentement du gastéropode.
« Vous m'avez manqué de respect, sous-fifres du Roi Fou. »
Le constat était sans équivoque, et laisserait peut-être une petite amertume, si toutefois ils disposaient de la clairvoyance nécessaire.
« Et en refusant de nous mettre en contact, vous lui manquez également de respect puisque je m'apprêtais à lui livrer ce que nous attendions tous deux impatiemment... »
La promesse d'étendre nos portées respectives au-delà des limites concevables de ce monde, là où même l'institution qui prétendait dominait le monde n'avait pas pied.
Mais, au delà de cela, c'était l'absence du régent qui m'était difficilement explicable. Même en admettant qu'il se soit absenté hors de ces lieux, il n'était pas logique qu'il se soit séparé de son den-den personnel. Avait-il délibérément délégué les appels à ces trois guignols ? Si c'était effectivement le cas, alors leur manque de discernement était quelque peu problématique, puisqu'ils ne s'étaient pas montrés enclins à me rediriger vers le boss. S'était-il isolé pour une quelconque raison ? Là encore, il semblait assez peu probable qu'il n'ait pas laissé un moyen à ses sbires de le joindre, surtout en cas de force majeure.
« Il m'est difficilement concevable que le Roi Fou soit injoignable sur sa ligne directe mais je ne perdrais pas davantage de temps à essayer de passer outre cette anomalie, ni à en comprendre la raison. »
Il demeurait également la possibilité qu'il lui soit arrivé quelque chose bien qu'aucune information n'avait émergé à ce sujet récemment. Avait-il tout bonnement disparu comme la dernière fois ? Ou bien avait-il disparu pour de bon cette fois ?
Je chassai nerveusement cette pensée sordide qui avait le potentiel de grignoter les verrous qui maintenaient encore une certaine stabilité mentale et émotionnelle, afin de me recentrer sur des choses concrètes.
« Je n'ai pas l'intention de bâtir mon ascension sur des suppositions : nous verrons bien dans quelques temps s'il est utile de faire perdurer ce partenariat, et si cela vaut toujours la peine de venir sur West Blue à sa rencontre... ne serait-ce que pour confronter nos ambitions. »
Cet appel allait initialement dans ce sens : avertir mon sombre comparse que l'heure était venue de faire vaciller ceux qui prétendaient nous surplomber. Et sceller cette alliance sur une rencontre encore plus tonitruante sur l'île qui avait abrité nos premiers échanges, et que nous avions tous deux ravagé à notre façon.
Un rictus menaçant vint distordre l'expression du mollusque.
« Et nous verrons bien si mon voyage à West Blue est maintenu... mais si toutefois je venais à me déplacer sans avoir l'occasion de le croiser... j'imagine que je prendrais la peine de venir vous détruire, ne serait-ce que pour rentabiliser le voyage. »
Ces insectes m'apparaissaient comme indignes de celui qui était supposé être en mesure de me regarder droit dans les yeux. Un roi, certes, mais un roi mal entouré.
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Lun 28 Fév - 9:13
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Le Skully et les Tuckers écoutèrent la logorrhée de leur interlocteur. Celui-ci avait finalement compris de quoi il en retournait, le Roi Fou n'était pas ici à l'autre bout du fil. Pour autant, cet échange était intéressant pour Jon, il permettait d'un peu mieux saisir l'étendu des alliances de celui qu'il avait décidé de rejoindre. Aussi n'était-il pas étonné de faire face à un individu a priori excécrable.
Son petit jeu étant inefficace, il put mettre en lumière un certain élément.
-Il est de ce monde des alliances dans lesquelles on se lance uniquement pour s'entretuer. Est dit qu'il est sage de garder ses ennemis près de soi. Si vous connaissez aussi bien celui avec lequel vous souhaitiez échanger, vous ne serez surpris que son monde n'est qu'une toile nébuleuse, constellé de guerre en devenir.
En un sens, le criminel ne prenait guère de haut celui avec lequel il échangeait. Le borgne n'avait aucun intérêt à attiser la colère de ce phénomène au bout du fil.
-Parfois l'absence est la seule réponse aux problèmes. Plutôt que de faire profil bas, il s'agit de plonger là où personne ne peut nous suivre, pas même notre pire ennemi, afin de revenir avec de nouvelles alliances ou un moyen de mettre fin à quelques conflits. Obtenir le luxe d'agir dans l'ombre, bénéficier de l'effet de surprise à son retour.
Les Tuckers n'étaient pas sur la même longueur d'onde que le Skully. Ici, il était évident que le départ de Fudo avait été imposé par autrui. Les révolutionnaires avaient leur part de responsabilité dans cette absence et cela les énervaient au plus haut point.
Yoh, impulsif qu'il était, ne put s'empêcher de prendre le combiné.
-Au pire, tu n'as qu'à venir. West Blue est rempli de surprise. Entre le gouvernement et les révolutionnaires, ne crois pas avoir ta place si facilement. Son frère le coupa alors. -Il se pense peut-être meilleur que Fudo, l'insolent ! -Qu'est-ce que vous...
Et l'escargophone se tut, éteint par le borgne agacé par la bêtise de leurs collègues qui avaient perdu partience et sang froid.
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Lun 7 Mar - 19:58
Volcano Island - Grand Line voie 7 Fin 1507
Des alliances pour s’entretuer ? Qu’allait-il raconter là ? Quel était l’intérêt à cela, pour des êtres tels que nous ? Pourquoi irions-nous gaspiller nos forces à une telle hérésie, sinon pour faire les affaires de ceux que nous avions décidé de prendre en chasses, ceux qui tutoyaient les étoiles.
« Pourquoi se détruire mutuellement ? Si nous sommes la lie de l’humanité, pourquoi vouloir préserver le monde de ce que nous avons de plus mauvais à lui offrir ? Notre alliance dispose de ce potentiel, celui de symboliser ce qu’il y a de pire en ce monde. »
La combinaison de nos talents respectifs constituait un cauchemar sans nom, une aberration incontrôlable qui plierait le monde entier à nos volontés. Associés, nos potentiels ne s’additionneraient pas, il se multipliaient et notre déchainement serait ainsi instopable, imprévisible, au point de distordre l’impossible afin de le façonner à notre mesure.
« Wrahaha ! Et que crois-tu que je sois en train de faire… ? »
Un éclat de rire vint répondre immédiatement aux élucubrations hasardeuses de cet interlocuteur qui s’avérait plus pertinent que ses comparses, alors qu’il relevait justement ce que j’avais entrepris d’appliquer. Et l’un des défaut (bien que le terme soit empli de controverse) du Roi Fou, justement, qui avait tendance à se surexposé, à vouloir briller comme une étoile… alors que l’obscurité était l’apparat qui le draperait bien plus efficacement pour l’exercice de ses fonctions.
« WRAHAHAHAHAHA !! Moi… ? Ne pas avoir ma place… ? Sur West Blue ? WRAHAHAHAHAHAHA !! »
La provocation m’arracha un nouveau rire, encore plus tonitruant tandis que les asticots s’agitaient, irrépressiblement.
« Il tient peut-être une partie de cet océan dans le creux de sa main, mais cela ne reste qu’un fait présent, périssable. En comparaison, je suis déjà une légende de West Blue : les traces de mon passage ne sauraient s’éroder avec le temps. Mon nom est gravé dans la roche. »
Annonçais-je non sans vanité en faisant monter les enchères, à ces mécréants qui s’asticotaient autour d’une prétendue course pour être le meilleur. Quelle facétie ! C’était bien là la plus amusante manière de me moquer de leur manque de discernement quant à l’homme qu’ils sacralisaient déjà, alors que tant d’étoiles demeuraient encore au-dessus de nos têtes. Il n’y avait pas de meilleur ni de pire, juste des êtres égaux, par leurs ambitions, qui par leur convergence finiraient par sonner le glas de ce monde. Jusqu’à quel point… ?
Jusqu’à détruire toutes ces légendes qui nous subsistaient encore…
L’escargophone fut raccroché promptement, instiguant un silence presque mortuaire.
Oui… les éradiquer… les…réduire en poussière…
En poussière d’étoiles.
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They call me... the Powder Island Prodigy ... isn't right ?
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Membre du club officiel des "Victimes d'Erwin le vicieux" et des "Victimes de Pumori".