Allez Penny, t'as pris une décision non ? C'était bel et bien le cas, mais ça ne rendait pas la chose plus facile pour autant. J'étais assise là à fixer le den den mushi aux grands yeux absents comme si j'espérais qu'il se transforme en fée marraine ou une connerie du genre et qu'il vienne me consoler pour ce que je m'apprêtais à faire. Sauf que rien ni personne ne viendrait me sauver de mes propres choix. On peut faire tout ce que l'on veut dans la vie à simple condition d'être prêt à en assumer les responsabilités et c'est là que je me trouvais à l'instant.

Je devais le contacter et lui dire les choses telles qu'elles étaient. Il méritait de savoir. Il devait savoir. Je repensais à Félix que j'avais lui aussi abandonné avant de simplement m'amouracher de Ghetis sans même l'en avertir. Au fond j'avais eu de la chance qu'il ne m'attende pas, qu'il décide de poursuivre sa vie et de me remplacer. Et s'il ne l'avait pas fait ? Si, comme Ghetis, il s'était contenté de me laisser tout le temps du monde pour prendre ma décision ? Combien de temps s'était déjà écoulé depuis notre soirée ensemble à Marineford ? Combien de temps qu'il se contentait de me croiser lorsque le destin le permettait pour mieux me laisser repartir le matin suivant ? Combien de temps continuerait-il à s'en contenter ? Trop longtemps. Il méritait mieux que ça. Bien, bien mieux que ça. Je déglutis donc et, après m'être claqué les joues deux trois petites fois, me jetai enfin à l'eau. Pourvu que j'arrive à l'avoir au bout du fil... C'était déjà assez moche comme ça de ne pas pouvoir avoir une telle conversation en personne.

« Bonjour ? C'est le Colonel Ainsley, Penelope Ainsley, de Unite, serait-il possible de m'entretenir avec l'Amiral Archer ? J'ai conscience qu'il doit être occupé, mais... Enfin, pouvez-vous simplement dire à Ghetis que j'ai besoin de lui parler ? »

@feat Kuroinu

Enjoy !

Si Ghetis possédait effectivement plusieurs numéros, deux étant importants, celui de sa ligne filtré par Len Tao et son numéro personnel que moins de gens possédaient. En vérité sa ligne professionnelle était son ancienne ligne personnelle.


- Secrétariat de l'Amiral Kurohebi, Len Tao à l'appareil.

Déclara la jeune femme dont les bras multiples s'évertuaient à écrire sur plusieurs documents à la fois. Actuellement elle traitait une étrange affaire de trafic de dial au sein d'un des points relais dialo-zone. Alors tranquillement installé dans le bureau de Ghetis Archer, au sein même de Marineford, elle ne semblait pas avoir été inquiétée des récents évènements de la Rêverie.

- Colonelle Ainsley de Unite vous dites ? Vous êtes chargée d'un transfert d'information par le Contre-Amiral Keigo ? Questionna-t-elle.

Manifestement elle ne connaissait pas la Colonelle Ainsley et ce à raison, puisque Ghetis et elle n'avait pas à échanger sur leurs histoires d'amour.
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La Couronne

Bon c'était pas trop ce que j'espérais, mais c'était bien ma faute aussi. Je savais très exactement où j'avais laissé le papier sur lequel j'avais écrit le numéro personnel de Ghetis, dans ma cabine à bord du Santa-Creencia. Ça n'aurait sans doute pas été un problème... si je n'avais pas été à bord de l'Espérance. Maintenant je devais composer avec sa secrétaire qui, en toute logique, croyait que j'appelais pour des raisons professionnelles.

« Non je euhm... Okay j'ai égaré son numéro personnel. Je sais c'est vachement con. Mais voilà j'aurais besoin de lui parler directement. C'est pour affaires personnelles. Enfin, je me doute que vous devez avoir beaucoup d'appels à filtrer pour Ghetis et que c'est un peu chaud de transférer quelqu'un juste parce qu'ils disent que c'est pour affaire personnelle... Sinon dites lui juste de me rappeler dès que possible je suppose ? »

Oui, je sais. Moi et les escargophones ça faisait clairement deux, voir trois.

@feat Kuroinu

Enjoy !

- Hum... Je vous mets en attente un instant.

Haussant un sourcil, elle se demandait véritablement qui était cette femme, portant l'une de ses mains bioniques vers un de ses tiroirs, elle en sortit un document plus fin, qu'elle ouvrit. Il s'agissait là du récapitualtif des derniers déplacements de Ghetis. L'absolue nécessité pour la femme de brasser chaque information, l'avait souvent porté à obliger l'Archer à fournir ses itinéraires.

Ainsi, zieutant la partie relative à ses déplacements avant la Rêverie, elle dirait :

- Penelope Ainsley c'est cela ? Je suppose que c'est vous la partie "Congés : Vacances avec Penny, étoile, dessin de plante, étoile " ? Il avait mis ça dans son emploi du temps.

Dirait-elle en lisant machinalement ce qui était écrit dans l'emploi du temps, alors que des veines de colère ponctuaient son front, se demandant comment ce "débile" avait pu écrire ça dans l'emploi du temps interne.

- Bien, je vous le transferts.

Transférant l'appel, Len fini par soupirer, reculant sa chaise roulante, pour aller jusqu'à la commode sur laquelle était posé un journal ouvert à la page des Wanteds. La journée avait été longue pour elle, sur le journal on pouvait y voir l'affiche de "Ren Tao".

- Maudit cousin éloigné.


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Pendant ce temps sur l'île Mori...

- Mais arrête de pleurer... Si tu veux j'explose un autre Moraigle pour t'occuper.

L'Archer était alors tranquillement dans sa cabane, chauffant ce qui semblait être un biberon, grâce à son gunbai dont la lame était rougit par le pyro-dial. Le biberon à température, il le mettrait dans la bouche de l'enfant qui devint plus calme, alors que l'homme décrocha l'appel.

- Ici Kurohebi, j'écoute.

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La Couronne

Et me voilà en attente. Je faisais les cents pas pour mieux sauter sur le combiné dès que la voix de la femme m'ayant répondu retentissait à nouveau. Vacances avec Penny, étoile, plante, étoile. C'était presque bizarre vu que, d'habitude, il m'appelait toujours Penelope. Mais bon en même temps il y avait quelque chose d'horriblement mignon à l'imaginer griffonner ça et faire des petits dessins comme un gamin excité. Arrrgh reprends toi Penny ! T'as pas oublié pourquoi tu l'appelles au moins ?!

« C'est bien ça. C'était peu avant le début des préparatifs de la Rêverie. »

Histoire de bien prouver que ce n'était pas un coup de chance et que j'étais bien la Penny concernée. Cela sembla suffire à Len Tao qui accepta de me transférer.

« Merci beaucoup. Je vous souhaite une excellente journée. »

***

Ici Kurohebi, j'écoute.

Je déglutis, les mains tremblantes alors que je tenais le combiné avec tout le courage que je possédais. Il ne savait pas encore que c'était moi. Il n'était pas trop tard pour changer d'avis, raccrocher sans qu'il sache jamais que je m'apprêtais à lui briser le coeur. Je continuerais à le faire attendre indéfiniment, cette fois pendant que je voguerais dans le nouveau monde avec Unite, sans trop savoir si et quand j'en reviendrais ni même si, une fois de retour, je serais prête à me consacrer à cette relation. Je me mordis la lèvre inférieure, me retenant de prononcer les mots qui me venaient en tête.

Tu n'as pas idée à quel point ça me fait du bien d'entendre ta voix, Ghetis.

« Salut... C'est Penny. Je me demandais si tu avais le temps de me parler ? C'est... Je pense que ce serait important. Enfin, pas trop non plus. Si t'as pas le temps tu peux me rappeler un autre jour ou quelque chose comme ça... Tu vas bien ? »

La rêverie s'est bien déroulée de ton côté ? Tu n'es pas blessé ? Tout se passe bien pour les îles célestes ? Ces questions n'étaient pas pour aujourd'hui. Pire, elles ne seraient sans doute jamais plus à l'ordre du jour après cet appel.

@feat Kuroinu

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Lorsque l'Archer répondit, il ne s'attendait point à recevoir un si long silence, si bien qu'il se demanda si la personne lui avait raccroché au nez. Néanmoins son denden mushi intelligent le lui aurait probablement dit.

Finalement un grand sourire naquit sur les lèvres de l'Archer lorsque l'Ainsley décrocha, ce qu'elle remarquerait donc par son escargophone, ces petites choses imitant les réactions des correspondants.

- Penelope ! Je comptais justement t'appeler, mais j'ai été alité pendant quatre semaines... La Rêverie n'a pas été simple, à cause des assauts criminels que nous avons essuyé.

Il y avait eu bien des morts et cela Ghetis ne pouvait l'ignorer, son esprit songeant à Kizaru avec une forte mélancolie... Un jour il tuerait probablement cette Nesméa.

- Je suis à l'île Mori, on peut parler tranquillement.
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La Couronne

Quatre semaines. Voilà le temps qu'il avait passé au fin fond d'un lit d'hôpital et la première chose qu'il pensait à dire c'est : je comptais justement t'appeler. Mon coeur s'était serré et je me sentais presque déjà les yeux humides. Triple imbécile, t'es pas supposé sourire comme ça. Un sourire si grand que, escargophone à part, je pouvais l'entendre déborder jusque dans sa voix. Il était supposé m'en vouloir, me demander pourquoi en un mois entier je n'avais pas trouvé le temps de me présenter à son chevet. À la place il avait cru bon de me rappeler la situation de la rêverie pour excuser le fait qu'il ne m'ait pas appelé plus tôt. Comme s'il me le devait alors que, pourtant, c'était bien tout l'inverse.

« T'inquiète pas pour ça, je suis juste contente que tu ailles bien. »

Hypocrite. Tu t'apprêtes à lui faire bien pire et tu le sais. Il avait eu la malchance de se tenir, à cet instant, en un lieu propice à la conversation. Rien ne m'empêchait de le faire, de le dire. Aucune excuse pour fuir comme à mes habitudes. Je devais faire comme avec les pansements, un grand coup et on n'en parle plus. Je baissai la tête, ma main se pressant contre mon front alors que je luttais contre mon menton tremblotant. Certes il le verrait sans doute, son escargot le lui retransmettrait probablement, mais que pouvais-je bien y faire de toute façon ? Je n'avais jamais été du genre à être capable de dissimuler les tourments de mon coeur. Ils s'affichaient sur mes traits sans vergogne, trahissant l'état instable dans lequel je me retrouvais.

« Okay... Alors... J'aurais préféré faire ça en personne, mais Unite se prépare à partir pour le Nouveau Monde et... Je suis désolée. J'y vais aussi. Je ne sais pas pour combien de temps, je ne sais même pas si j'en reviendrai... Enfin, c'est pas l'important on s'en fout de ça. »

T'as commencé Penny. T'as plus le choix. C'est trop tard pour faire comme si de rien n'était et étouffer tes doutes et tes peurs encore une fois. Maintenant ou jamais. T'es le paramécia le plus destructeur au monde  alors au fond briser un coeur c'est rien, même celui de Ghetis. N'est-ce pas ?

« L'important c'est qu'on est bien, bien loin du six mois initial que tu m'avais donné quand on s'est rencontrés et que j'ai toujours pas été foutue de te donner une réponse. J'ai même pas été foutue de venir te voir alors que t'as passé un mois entier dans un lit d'hôpital je... Je pense qu'il est temps que tu arrêtes de m'attendre, Ghetis. Je t'ai déjà fait perdre bien assez de temps... »

Je ne voulais pas pleurer, vraiment. Pas tant que l'appel n'était pas fini en tout cas. Mais même cette chose simple j'en avais été incapable. Les larmes striaient mes joues et, malgré tous mes efforts, les tremblements de ma voix n'aidaient en rien. Si au moins j'avais été juste un peu plus forte, peut-être aurais-je réussi à lui mentir, à lui dire quelque chose d'absurde pour justifier la situation. Si seulement j'avais été un peu moins honnête. Si seulement je l'avais aimé un peu moins.

@feat Kuroinu

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N'ayant pas spécialement réfléchi à ce qu'allait bien pouvoir lui dire l'Ainsley, Ghetis était en attente. Il voyait leur relation comme une sorte de relation à distance ponctuée par le cours du temps. Cela ne lui paraissait pas étrange de ne pas avoir communiqué avec elle si longtemps. Elle avait une vie et lui également.

Néanmoins, il pensait mériter davantage de respect lorsqu'il comprit ce qu'entamait la demoiselle. Pour autant il ne sentit pas son coeur vaciller, ni même son esprit flanché. De façon assez mécanique il porta son regard sur Azyris et écouta. Cependant, l'escargophone du brun entama son imitation de Penelope, commençant lui-même à pleurer.

Alors fort d'un calme acquis par la tristesse, Ghetis eut comme un sourire moqueur adressé à son propre être. Dire que cette femme qui l'abandonnait, par un simple appel, avait été une de ses motivations à survivre durant la Révêrie.

- Décidément. Les émotions sont un tissu fragile.

Calmement il regarda le petit être qui venait d'attraper le biberon à deux mains et commença à lui caresser sa petite chevelure, les yeux écarlates de l'enfant.

- La peur d'être père s'en est allée à sa simple vue. Il y a deux ans j'ai rencontré une femme ayant rejoint le Gouvernement. Carriériste, elle décida de remettre notre enfant au Gouvernement. Je ne l'ai appris que récemment, mais m'occuper de lui m'est apparu comme une évidence. Je ne souhaitais pas qu'il vive orphelin ou dans la haine d'un père absent. J'espère qu'un jour tu rencontreras mon fils, Azyris Noctis Archer.

Ainsi, il vint s'asseoir et dirait.

- Je n'ai jamais perdu de temps avec toi, la patience a été une clé de notre relation, mais si à tes yeux les choses devaient aller vite, c'est différent. L'aventure est une étape, il est normal que tu t'y verses.

Il était propre à la jeunesse de vouloir voyager, puis avec l'âge l'humain comprenait qu'il lui faudrait s'ancrer à une terre, choisissant la ville où il vieillirait au fil du temps. Ghetis avait dûment profité de sa jeunesse, il était normalement qu'il ait désormais moins goût aux voyages constants, à l'inverse de Penelope qui avait vécu en gage trop longtemps.
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La Couronne

Je ne savais pas trop à quoi je m'attendais à dire vrai. Un soubresaut d'émotions peut-être ? Des questions ? Du marchandage ? Je ne reçu toutefois rien de tout cela. Ghetis demeura étonnamment calme, changeant même rapidement de sujet pour me parler de sa peur de devenir père. Je m'essuyai les joues en l'écoutant me parler de cette femme qu'il avait rencontrée deux ans plus tôt et de l'enfant qui était né de cette union. Il m'avait parlé d'Yzis, mais jamais d'elle. L'avait-il cachée volontairement ? Sans doute. Le fait était qu'il espérait que je rencontre son fils un jour, ajoutant qu'il ne voulait pas que ce dernier ait à grandir avec un père absent. Mes sourcils se froncèrent douloureusement alors que je ne pouvais m'empêcher de me demander si je devais y voir là une accusation voilée ou s'il avait simplement parlé sans réfléchir. Au fond, j'avais envie que ça le soit. Qu'il m'en veuille ou me fasse des reproches. J'avais envie de le sentir être blessé, meurtri. J'avais envie qu'il souffre de mon départ.

« Félicitations, je suis certaine que tu seras un bon père. »

Lui avais-je dit plus sèchement qu'anticipé, amère face à cette situation que j'avais pourtant causée. Paisible, Ghetis m'avait simplement dit ne pas avoir perdu de temps, ajoutant qu'il était normal que je veuilles voyager et vivre mes propres aventures. Il était respectueux, compréhensif, patient. C'était intolérable. Yeux clos, je me revoyais frapper à la porte de la maison de mon enfance et y être accueillie par celle qui avait pris ma place aux côtés de ma famille. Combien de temps faudrait-il pour que Ghetis en ait trouvé une autre pour me remplacer lui aussi ? Combien de temps avant que mon passage ne soit plus qu'un souvenir distant auquel on ne pense plus trop ? Pour toute la gentillesse et la compassion qu'ils m'avaient offert, je leur en voulais, à lui comme à Felix. Comment pouvaient-ils simplement accepter ça sans sourciller ? Sans chercher à me retenir ? Comptais-je si peu à leurs yeux ? Ne valais-je donc pas la peine que l'on me retienne ? Que l'on hausse la voix ou qu'on cherche à confronter mes motivations et mes plans pour les y inclure ?

« Si tu n'as rien d'autre à me dire il vaut sans doute mieux s'en tenir à ça... »

@feat Kuroinu

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Avait-il mentionné Etsu pour piquer ? Pas vraiment, elle n'avait été qu'une histoire de quelques nuits sans grande émotion, Penny ne la connaissait pas, tout comme elle ne connaissait pas les hommes que Ghetis avait pu côtoyer par le passé, par moment avec Yzis.

Néanmoins, il sentit bel et bien une forme de froideur soudaine dans le ton de la demoiselle. Il aurait pu lui expliquer la teneur profonde des retrouvailles avec cet enfant, la crise psychologique l'ayant pris durant la Rêverie ou le fait qu'il ne croyait plus en l'invincibilité du Gouvernement, mais cela était vain.

Alors à son ultime phrase, Ghetis poserait une question lourde de sens, qui tranchait peut-être avec le tumulte des émotions de la jeune femme, pour lui qui était en quête de paix intérieur.

- Notre relation méritait-elle d'être close sans étreinte ni présence ? Telle une relation de passage sans réelle importance.

Parce qu'au final, c'était l'impression que cela donnait, l'abandonner sans juger nécessaire d'être présente. C'était dire l'importance du brun pour elle. Relativisant, il se disait qu'au moins, elle avait daigné l'appeler, contrairement à d'autres.
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La Couronne

« Non, bien sûr que non. Simplement les circonstances sont ce qu'elles sont. Sakuga a décidé de faire de moi sa seconde et nous avons beaucoup de préparatifs à conclure avant de prendre possession de notre nouveau navire et de prendre la route du Nouveau Monde. Puis j'ai dû faire un détour par North Blue aussi, je voulais retourner sur Ironfall au moins une dernière fois alors... Voilà. Je ne sais pas quand on se serait croisés la prochaine fois et je pense que ça n'aurait pas été correct de te laisser dans le noir aussi longtemps. »

Je déglutis, un peu calmée par la question qu'il m'avait posée, sous-entendant que cette relation avait été importante pour lui. Ce n'était pas ce que je voulais, ce n'était pas assez, mais c'était mieux que rien. Le simple fait de savoir que nous avions eu une réelle importance pour le vairon, c'était réconfortant d'une certaine façon. Je choisis donc de prendre sur moi, d'enfouir mes envies malsaines pour l'instant. Il serait toujours temps de me défouler avec une cuillère dans un grand bol de crème glacée lorsque l'appel serait terminé.

« Je sais que c'est pas trop le moment pour ça mais... Je ne t'ai jamais vu comme une relation de passage. Pour moi... tu es mon premier amour, Ghetis. Le premier homme dont j'ai été vraiment amoureuse en plus d'être une source d'inspiration, de m'avoir fait me sentir en sécurité et de m'avoir donné des objectifs auxquels aspirer alors que j'étais totalement perdue. Malheureusement ça ne suffit pas. Je me sens enfin vivre pour la première fois de ma vie, j'ai envie d'explorer le monde, de faire des erreurs et de me relever, de découvrir des lieux dont je ne soupçonnais même pas l'existence. Mais toi, ces voyages, tu les as tous déjà faits. Tu es un père maintenant et ta carrière est bien établie. Tu mérites quelqu'un qui ait les mêmes priorités que toi et qui veuilles les mêmes choses que toi. Tu mérites quelqu'un qui te fasse toujours passer en premier en tant que partenaire de vie et je ne suis pas cette personne. Je n'en suis pas là du tout... C'est pour ça que j'ai pris cette décision. »

@feat Kuroinu

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Cette discussion révélait bien l’importance pour l’Archer d’être relativement calme en pareille situation. Se montrant d’un calme impérial il dirait alors :

- Alors je rejette ta proposition de rupture si notre relation a compté pour toi, nous nous séparerons en face à face.

Laissant un léger sourire apparaître sur son visage à cette phrase, le brun eu un plus large sourire en entendant la demoiselle lui avouer ainsi ses sentiments. Certains auraient pu se focaliser sur le négatif qui suivi cette déclaration, mais pas l’Archer. Bien au contraire, sa réaction serait tout aussi logique que sa première phrase.

- Notre relation est-elle une chaîne pour toi ? As-tu l’impression de ne pas être libre de te déplacer ? Et d’ailleurs, commença « tu es un père maintenant » ? Penses-tu qu’il y a une quelconque différence entre mon fils de sang et mon fils spirituel ? Je n’ai pas besoin d’être ta priorité numéro une Penelope, tout comme tu n’as pas besoin d’être la mienne. Je comprends ta pensée…

Il marqua alors un silence et regarda son fils qui venait de finir le biberon, portant alors l’enfant à son épaule en cas de rejet.

- Mais ce n’est pas si simple l’amour, certains se le disent tous les jours sans forcément s’aimer. Passant des confidences à minuit, aux simples échanges parentaux, puis à la séparation.

Enfin, il conclurait.

- Nous ne sommes pas ces gens. Nous n’avons pas besoin d’un partenaire similaire à un siamois, ni une personne adoubant tous nos projets, mais bien une personne qui nous aime et nous veut du bien. Alors Penelope…

Penelope Ainsley, penses-tu ne pas être cette personne ?

Pour moi si ce n'est point toi cette personne, alors ce n'en sera pas une autre.

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La Couronne

Je rejette ta proposition de rupture.

« Eeeeh ?? »

Ça se fait ça ? Bah non justement, mais Ghetis semblait pourtant tenir à ce que nous revisitions cette conversation en face à face. C'était un sentiment compréhensible, mais ça ne rendait pas la demande moins... compliquée.

« Ghetis... »

Cette relation était-elle donc une chaîne ? Je me mordis la lèvre inférieure pour étouffer ma réponse de peur de le blesser. Pendant ce temps l'escargophone souriait toujours, comme loin de se laisser démonter par mon annonce. Me sentais-je limitée dans mes déplacements ? Encore une fois... Voyais-je une différence entre un fils de sang et un fils de coeur ? Ma gorge se serrait. Pas besoin d'être la priorité l'un de l'autre ? Je baissai les yeux, démoralisée. Il continuait en parlant de ce que faisaient les autres, mentionnant que ces priorités différentes de ce qu'il considérait les nôtres ne sauraient nous rendre plus heureux que ce que nous avions présentement. N'étais-je pas celle qu'il croyait ? Si je ne l'étais pas alors personne d'autre ne le serait. Bah alors Penny, c'est pas toi qui voulais du marchandage ? T'sais pour prouver qu'il tenait à toi lui aussi. Qu'il tient à toi. Il n'en tenait plus qu'à moi de trouver les bons mots, de dire les bonnes choses, mais c'était bien plus facile à dire qu'à faire. Devrais-je contrer ses arguments les uns après les autres ? Non, je ne pouvais pas ouvrir la porte à la discussion sinon il y mettrait les deux pieds et se ferait un chemin avec la confiance du conquérant qu'il était. Je devais prendre une autre approche.

« Ce n'était pas une proposition, Ghetis. Ce dont j'ai besoin, ce dont j'avais besoin, c'est d'aller dans le Nouveau Monde avec Unite. C'est de me prouver à moi-même que je suis capable de faire de grandes choses et de joueur un rôle important moi aussi. »

Respire Penny, respire. Tu t'en sors très bien.

« S'il l'on oublie ses aspirations technologiques, le programme de Unite consiste majoritairement à faire des contributions humanitaires au nom du Gouvernement Mondial et ça c'est quelque chose que je peux faire, que je veux faire. Je... »

Encore un tout petit peu.

« J'ai promis à Sakuga...  »

À quelqu'un d'autre que toi. À un autre homme que toi.

« ...que j'allais le suivre peu importe là où il irait et que ses buts seraient les miens. C'est ce que je lui ai promis, lorsque j'ai accepté de devenir sa seconde. J'ai enfin eu le courage et l'opportunité de choisir ma propre place... Et il semblerait que ce soit aux côtés de quelqu'un d'autre... Platoniquement, bien sûr, mais... C'est à ça que j'ai choisi de me consacrer dorénavant et je comprends que pour toi la distance et les mois sans se voir ça ne te dérange pas, mais ce n'est pas mon cas. Je n'ai jamais fait ça. Je ne suis pas comme ça. Je préfère encore être seule que de penser à toi chaque jour sans pouvoir te voir. Sans savoir si je te reverrais même un jour ou si je vais perdre la vie dans le Nouveau Monde pour le bien de mes idéaux et de la promesse que j'ai fait. J'ai envie de faire mon entrée sur le Nouveau Monde en sachant que je suis totalement libre, que je n'ai aucun autre engagement que celui que j'ai pris auprès de Unite. Et ça... c'est quelque chose qui compte pour moi, quelque chose dont j'ai rêvé toute ma vie. »

Quelque chose que je veux encore plus que d'être avec toi.

@feat Kuroinu

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- Enclos.

Certains s'y complaisent quand d'autres en sortent. Certains en sortent pour mieux y retourner. Elle s'était jusque là présenter comme une femme forte souhaitant s'émanciper des hommes, une figure forte prête à battre de ses propres ailes.

Mais au final, elle était restée faible, retournant simplement à l'enclos d'un autre homme en l'avouant à demi-teinte.

- Tu t'es prétendue femme forte ne pouvant vivre au crochet des rêves d'autrui, ne pouvant se raccrocher à une personne et ayant besoin de liberté... Pour au final dire que tu te raccroches à quelqu'un et vivra ses rêves par procuration ?

Doucement Ghetis vint à remarquer l'endormissement de son fils, trouvant cette situation à peine plus intéressante que son biberon.

- Kanaë a beau être partie afin de suivre une autre famille. Sakuga a beau être parti afin de suivre d'autres idéaux...

Jamais.

L'un d'eux n'a justifié son départ par les idéaux de ceux qu'il ou elle allait rejoindre.

Etait-ce la manifestation d'une volonté royale ? Ou était-ce par respect pour l'expérience vécue, aussi difficile fut-elle ? Une chose est sûre, le cran les a poussé à partir la tête haute, emplit de panache.

J'ose espérer que là où tu te trouves, face à ton escargophone et face au poids des larmes, tu pourras dire fièrement : J'ai respecté cette relation et l'ait achevé avec principe.

Car cette relation, tu viens de la fuir avec autant de respect que celui porté à ton premier foyer.

D'un silence lourd, mais clair, pas une once d'animosité ne parcourait le brun, cette femme était pareille à beaucoup d'autres humains : fongible.

- Finalement, ce que nous avons vécu n'avait rien de...

Spéciale.

Telle la porte fermée, c'est sans attendre quoi que ce soit de plus que l'Archer vint à raccrocher.

Sourire aux lèvres en voyant son enfant endormi, il entamerait tranquillement sa marche dans la forêt.

- Tu t'endors plus vite que Noctis dis donc toi. Vivement que je t'emmène voir tonton, tatie et ta cousine Meylis, elle a bientôt quatre ans, d'ailleurs. Il va falloir chercher un bon cadeau. Le jouet gunbai n'avait pas eu un grand succès, bien l'enfant de son père celle-là.

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La Couronne

Voilà, il avait comprit et le masque était tombé. Les mots s'étaient écoulés comme du venin pour faire le plus de dommages possible et, finalement, j'étais satisfaite. Il m'appelait faible, me rabaissait en me comparant à d'autres qui eux, de son point de vue, étaient partis par volonté royale. Vivre les rêves d'un autre par procuration ? Et devenir déesse du ciel, n'aurait-ce pas là été la vraie arnaque ? Mais je ne pouvais lui en vouloir, pas du tout même. Lorsqu'il avait raccroché, un poids avait quitté mes épaules et je respirais de nouveau, enfin.

« Tu viens de la fuir avec autant de respect que ton premier foyer... »

Je me calai plus confortablement dans mon fauteuil, fermant les yeux un instant en me disant que, une fois n'étant pas coutume, j'avais bien envie d'aller prendre une petite bière avec mes collègues de Unite. Au final ses mots ne me blessaient pas tant que cela. Sans doute l'auraient-ils fait si, quelques jours plus tôt, je n'étais pas revenue d'Ironfall avec les reproches de ma mère plein les oreilles. Maintenant j'avais envie de prendre une mauvaise décision, genre de commencer à fumer ou de me faire faire un tatouage juste pour le regretter le lendemain. Juste pour appuyer encore un peu plus fort exactement là où ça faisait mal, pour souffrir autant que je le méritais. Baissant le regard vers ma main, je laissai mes pensées s'égarer en direction du pouvoir qui y sommeillait.

« J'ai vraiment un talent pour détruire les choses, non ? C'est drôle, ça fait pas si mal que ça finalement. Peut-être que j'ai enfin commencé à accepter que je ne suis pas une bonne personne... »

Soupir, regard absent qui se lève vers le plafond alors que je laissais ma tête partir vers l'arrière.

« J'ai soif. Je me demande si Beth serait partante pour boire un verre... »

@feat Kuroinu

Enjoy !