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Lun 11 Juil - 17:02
Trois primés sur un caillou
Demos Senbon était un petit criminel sans aucune importance pour la majorité du monde. Un voleur à la tire qui n’était guère motivé que par le frisson qu’il ressentait en volant la bourse d’un imbécile qui le croisait sans se rendre compte de sa perte. S’il ambitionnait un jour de plus grands larcins, il n’était ni assez courageux, ni assez fou pour les tenter immédiatement. Moins connu du grand public cependant, l’homme était un petit informateur de la révolution d’Eken Sor. C’était également un paranoïaque de premier plan persuadé d’être toujours suivi par un observateur invisible.
La raison pour laquelle ce personnage de second plan apparaissait aujourd’hui, c’est simplement qu’il avait réellement été suivi, par un homme d’une trentaine d’années en costume du nom de Samuel Dickaris, expert comptable de son état, qui se disait que croiser ce curieux bonhomme faisait bien sa chance, puisqu’il toucherait probablement un joli bonus en faisant remonter l’information à sa patronne. Celle-ci commençait à avoir une dent contre la révolution, et attraper un de ses informateurs, aussi petit soit-il, restait une piste sympathique pour se préparer contre eux.
L’homme finit par disparaître dans une allée sans que l’alumni de l’école d’économie non-euclidienne de Grand Line, la seule de son état de toute façon, ne morde à l’hameçon. Il poursuivit sa route, connaissant ses limites. Il n’était pas un espion ou un expert en filature, simplement pouvoir signaler la présence du voleur dans les environs était suffisante. Il rentra chez lui avant de composer un numéro, le connectant tout droit à sa criminelle préférée.
“ Ici Nemesis. Qu’y a t’il Samuel?”
“ Ah, patronne, vous voyez, j’ai trouvé quelqu’un d’intéressant aujourd’hui, je me suis dit que vous seriez intéressée.”
Un court silence s’ensuivit avant que la blonde ne reprenne la parole.
“ Je vois… Son nom?”
“ Senbon. La dernière fois que j’ai regardé, il était primé à quoi, cinq cent mille berrys? Un million peut être?”
“ D’accord, et donc? Soyons honnêtes, ce genre de tête convient plus à un chasseur de prime débutant qu’à moi qui cherche à devenir Corsaire. Le Gouvernement ne sera pas très impressionné que je leur ramène la tête d’un type primé à un million.”
“ Complètement d’accord… Mais de ce que j’ai pu grappiller, il fait du business de dessous de table que le gouvernement ignore. Notamment avec la révolution. Je ne suis pas sûr de s’il leur vends ce qu’il pique ou autre chose, mais en tout cas, il a l’air d’y être lié.”
“ Rien à perdre à le traquer et le capturer donc si je comprends bien. Dans le meilleur des cas, il travaille avec la révolution et il déballe ce qu’il sait, dans le pire, c’est juste un criminel qui disparaît.”
“ C’est ça.”
“ Je vois. Tu l’as vu où?”
“ Logue Town pardi, j’étais sorti acheter une part de tourte.”
“ Je ne vais pas mettre les pieds là-bas, ce serait du suicide.”
“ Oui, mais lui, il va bientôt en partir je pense. Vu comment il m’a laissé derrière lui, il a dû sentir qu’il était suivi, et à moins d’avoir un gros business de prévu, il va décamper vite fait au cas où. J’essayerais de vous communiquer sa destination dès que possible.”
“ Très bien, merci Samuel.”
“ Pas de soucis, oubliez pas mon bonus patronne.”
Sans répondre, la logia raccrocha alors que l’homme croquait à pleines dents dans son repas de midi, un sourire sur le visage. On pouvait bien dire ce qu’on voulait, traiter avec les criminels était probablement le domaine le plus lucratif qu’il soit.
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Mar 16 Aoû - 16:55
Retrouvaille
En direction d’une certaine île c’est en silence que le trajet se faisait. Seul à seul avec Ayabusa, je me remémorais ses dires. Ce dernier m’emmenait voir un certain informateur qui a le don d’être subtile dans ses approches. Si certaines personnes sont douées pour menacer et obtenir les informations par la force, l’homme que nous allions voire était le parfait exemple contraire ! Il était un caméléon qui prenait le rôle qui fallait pour obtenir ce qu’il veut. Dans la mesure du possible, il tentait de s’infiltrer en devenant la personne idéale pour le rôle ! Bien que je ne fusse pas le plus adepte de cela compte tenu de mes nouvelles méthodes, il fallait reconnaître que ce genre de personne peut être grandement utile. Il faut après tout savoir manier différentes armes pour se battre et … dans une organisation c’est pareil. Il faut savoir manier différentes méthodes pour être imprévisible et moins facile à contrer !
Laissant le binoclard me guider, c’est tranquillement que je jouais avec une lame fine servant à trancher net plutôt que réellement blesser sur le long terme. Jonglant avec habilement, j’attendais que nous débarquions pour nous balader discrètement. Bien que cela soit souvent que nous voyageons par la mer, je n’aimais guère cela, trouvant cela ennuyeux… Si la mer était un endroit censé être beau et reposant, pour ma part je ne voyais souvent qu’ennui et pseudo beauté à laquelle je n’étais guère sensible. Je préférais les choses plus représentatives et dangereuses, tel un feu. Qu’il soit de camp ou un bâtiment. La vision du monde que les gens ont en général de celui-ci m’est clairement inconnue ! Les joies d’avoir une enfance différente du commun des mortels, pourtant, je ne m’en plaignais pas. S’il est triste de voir qu’on ne comprend pas les choses comme les autres, je ne me plains pas de ma vision actuelle des choses, plus violente, plus terre-à-terre, plus macabre. Sans doute qu’un beau jour, quelqu’un arrivera à me faire ouvrir les yeux sur le monde, ou … non ?
Quoi qu’il en soit, quand l’heure fut venue, moi et Ayabusa débarquions sur le quai de cette petite île. Mettant mon habit de sorte à ce que ma tête ne soit pas à découvert, Ayabusa fit de même. Discrètement, nous nous dirigions vers une certaine taverne ou le principal intéressé nous attendait ! Traversant les divers rues et ruelles à cette heure, nous ignorions la présence d’une certaine demoiselle que je connaissais bien. Allant où il fallait, nous poussions la porte de l’endroit paisiblement, cherchant du regard alors une certaine personne. A une table, proche d’une cheminée se trouvait un homme à l’air pensif. Me souvenant alors de lui, je nous revoyais dans un certain casino, où nous avions échangés rapidement.
« Lui ? » « En effet… »
Approchant de la table avec Ayabusa, c’est là que l’homme se contenta de lever son regard vers nous sans dire un mot. Reposant ses yeux sur les flammes, il poussa un profond soupire avant de finalement redonner de la consistance à nos personnes.
« Une minute de retard… »
Dit-il d’un ton monocorde. Intrigué par une telle attitude, je vins à laisser Ayabusa ouvrir sa bouche, semblant être du même genre que cette énergumène.
« Les bateaux et les joies de la mer… » « Oui oui, je connais. Bon… Ainsi donc on se revoit hm ? Toujours le même projet ? » « Hmmm… Non, pas vraiment, les choses ont évolué depuis ! »
Arquant un sourcil, l’homme se tournait alors vers moi. Après tout, j’étais le patron d’Ayabusa, il était donc normal que je prenne la parole pour expliquer ce qui a changé non ? Jetant un bref coup d’œil vers les flammes, je revins vite à lui pour prendre alors la parole.
« Cela risque d’être long… Autant commander à boire non ? »
Ainsi allait débuter cette réunion improvisée !
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Ren Tao
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Mer 7 Sep - 15:50
Trois primés sur un caillou
“ Et donc en conclusion, il est sur l’archipel des Gekko.”
“ Et l’information valait de me faire un discours de trente minutes sur ta manière d’en arriver à ce point?”
“ J’aime que mes efforts soient reconnus.”
“ Pour qu’ils soient récompensés en bonne et dûe forme j’imagine.”
“ Nous parlons la même langue patronne. D’ailleurs à ce sujet, si vous pouviez…”
“ Oui, oui. Considère que tes congés sont validés. Dix jours début juillet, c’est bien ça?”
“ Exactement. Je m’arrangerais pour que mon absence ne gêne en rien le bon fonctionnement de vos restaurants evidemment.”
“[color#000000] Et donc, tu sais pourquoi il est là bas?[/color]”
“ Pas…. exactement disons. J’ai une vague idée. Enfin, une approximation. Un ersatz de soupçon disons.”
“ Et donc?”
“ J’ai fait jouer toutes mes connexions pour l’info mais… Un autre rendez-vous doit avoir lieu là où il s’est rendu. Je n’ai pas les participants exacts, mais plutôt des gros poissons. Je pense que son but, c’est de se faire passer pour un client et de récupérer autant d’information que possible en tendant l’oreille pour les revendre ensuite. C’est une supposition bien sûr.”
“ Et c’est fiable comme information cette histoire de rendez-vous?”
“ Compliqué à dire. Si je devais donner un chiffre, je dirais que c’est crédible à 50%. C’est plutôt un début, mais je n’aimerais pas parier dessus si je pouvais l’éviter. Ceci dit, c’est quasiment garanti qu’il soit parti pour l’archipel, je l’ai vu prendre le navire, donc à moins qu’il ai sauté en cours de route…”
“ Très bien. Merci Samuel.”
La jeune femme raccrocha avant de s’approcher de la fenêtre de son bureau. C’était un contre-la-montre qu’elle se devait de réussir. Son corps se dispersa en un smog qui traversa le ciel, quittant les îles de la mer du nord pour rejoindre celle de l’est, pressant autant que possible le pas, ou au moins ce qui y ressemblait pour un nuage.
Plus tard, son pied se reforma au contact de la terre ferme, celle de l’archipel qu’elle avait visité quelques temps auparavant et où elle avait retrouvé Kira. Celle où ses buts avaient changés en un sens, là où la “nouvelle” Nemesis était apparue, plus ou moins. Une archipel de petite taille, avec pas grand chose à voir à ses yeux. Elle déploya son esprit, lentement, recouvrant les lieux d’un film aquatique métaphorique, chaque être vivant causant ses propres ondulations. Population concentrée dans la taverne, pas grand monde en extérieur, sa cible était probablement au bar donc.
Elle poussa la porte pour entrer dans le bâtiment, cherchant rapidement du regard une personne agissant différemment, du stress peut-être, sans rien trouver. La voix qui s’éleva, à peine par rapport à l’ambiance, elle la reconnaissait. Ren. 50% de chance pour une réunion de gros poissons? Visiblement, elle avait gagné son pile ou face. L’homme ne serait probablement pas loin de la table, et elle même décida de s’installer non loin, seulement à une distance où elle espérait ne pas être reconnue. Ce qui n’était pas gagné.
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