Le choix des mots.
Le choix des actes.

Ce tout prenait sens lorsque les Hommes confrontaient leurs idéaux, lorsque la race humaine rappelait à la nature sa dualité profonde.

Par les mots choisis, le Paladin Keigo affirmait un acte fort.
Et par la réaction qu’il adopterait, l’Empereur Liga affirmerait un message clair.

Par l’expérience, l’homme avait acquis le savoir et la sagesse d’une réponse calme et franche. Son équipage s’apparentait à sa famille et Tengen était connu pour pouvoir appliquer de véritables répliques de Buster Call uniquement dans le but de « sauver » des membres de son équipage ayant été fait prisonniers. Il avait senti la voix de Méliandre s’éteindre, tout comme il avait senti la détresse parmi les siens.

Pour autant, il gardait la tête froide et calmement répondrait à l’homme s’offrant le rôle d’égal à un Empereur.

- Sais-tu ce que déclarer la guerre signifie ?

D’une puissante déferlante de son haki royal, il viendrait frapper les balbutiements du haki royal du contre-amiral, tout en protégeant Jane de ce fluide par la même occasion.  Son aura de conquérant venant lentement s’écraser uniquement sur le Keigo, dans un souffle si puissant que le sol en craquerait. Sypher Wenham en était l’un des premiers spectateurs, mais aussi Alion et Noctis.

De ses yeux l’Empereur observerait tour à tour Sypher, puis Sakuga avant reprendre la parole.

- Qu’est-ce qui m’empêcherait de t’éliminer sur le champ pour mettre un terme à cette guerre ?

Posant Flora au sol, celle-ci révèlerait qu’elle était encore parfaitement capable de marcher. Faisant tourner son épaule comme pour l’échauffer, il prendrait sa lance d’une main, laissant l’autre libre, les doigts commençant à s’articuler eux aussi.

- Les mots ont beaucoup de signification, mais les actes d’autant plus.

Disparaissant d’un coup de la vue du jeune homme, lorsqu’il réapparaîtrait, ce serait à ses côtés, sa main libre s’ouvrant comme pour saisir le crâne du Keigo, alors que ce serait une sorte de gifle qui expulserait le marine vers la mer ! Son corps virevoltant dans tous les sens, il pourrait sans doute voir qu’il se rapprochait de la zone de l’Elysium, alors que la choc l’avait sans doute étourdit.

Et alors qu’il tournoyait avec moins de violence, il discernerait clairement Tengen dans les cieux, se tenant à côté de lui, la lance tenue à l’envers, mais couverte d’un haki noirâtre venant se parsemer d’éclairs impétueux !

- Si je suis le mal selon toi, alors…

D’un coup, d’un seul, le bout du manche de la lance irait alors s’enfoncer dans l’abdomen du Paladin, faisant naître une onde de choc sans commune mesure. Se mêlant à la force surhumaine de l’homme, le haki royal venait servir d’enrobage à une onde de choc tel qu’elle fracassa les cieux, ouvrit la mer sous elle et fondit droit vers l’Elysium.

- Je me dois de tenir cette réputation !

L’onde de choc d’une puissance rare viendrait alors déferler contre le navire le rasant en deux bouts distincts ! Le bois renforcé cèderait avec virulence et plusieurs gouvernementaux perdraient la vie sur le coup, tandis que d’autres se retrouvaient éjecter du navire !


Alors qu’il retombait, l’empereur prendrait appui sur sa lance, accroché à lui par un cordage lâche et l’utiliserait comme moyen de propulsion vers le navire ! Atterrissant alors sur la partie du navire destinée à la figure de proue, il poserait une main sur son cou et le ferait craquer.

- Vous ne m’en voudrez pas de répondre à la déclaration de guerre d’un certain Sakuga Keigo. Le Nouveau Monde… N’ADMET AUCUNE ERREUR !!

De son haki de l’observation il viendrait saisir un maximum de voix, cherchant du regard les quelques visages qu’il pourrait remarquer, avant qu’un nouveau bond ne l’emmène cette fois-ci au centre de l’île…


Alors que l’aura de l’Empereur déferlait, Noctis savait que cette scène marquerait l’avenir de Sypher, le Nouveau Monde était une terre de dangers. Et alors même que le Keigo s’en retrouvait éjecter vers la mer, Noctis poserait sa main sur l’épaule du contre-amiral.

En parallèle Alion s’en était allé grâce au geppou afin de rejoindre le sommet de l’île.

- Je vois que dans ce monde tumultueux tu as su garder un objectif clair. Ma Volonté Sypher, je te la transmets avec le souhait qu’un jour tu sois aussi puissant que ceux ayant reçu le don des conquérants. Car toi seul saura en faire bon usage.

Dirait-il en pointant du doigt l’onde de choc que ferait alors déferler l’Empereur.

Laissant le libre choix à Sypher de lui parler une dernière fois ou lui poser la moindre question, Noctis disparaitrait d’un sourire simple, sa main posée sur l’épaule de son ancien élève. De lui ne resterait qu’un manteau noirâtre calciné par les flammes, en son sein Sypher trouverait plusieurs photos de Noctis, une femme brune et une petite fille, des photos dignes d'une famille s'amusant. Cette petite fille qui était bien sûr, la sienne... Le brun était donc passé par Jaya avant de venir ici derrière il y avait laissé un message d'affection pour les siens.

« Aux êtres chers à mon cœur. »


Peu après, l’ex Amiral Akainu viendrait à la rencontre de celle pour qui il avait tant attendu, ce tenant loin de la guerre.

- Flora de Sweety Peaks. C’est pour toi que je suis venu en ces lieux.

- Qui es-tu ?

Demanderait la femme-pierre dont la mémoire avait toujours été défaillante.

- L’Ancien Amiral Akainu, William Lancaster. Je suis venu rencontrer celle qui fut surnommée il y a des siècles… « Le Fléau ». Tu as sans doute oublié ton passé depuis tout ce temps, mais je peux te le révéler.

- Que… Comment le connaîtrais-tu ?

- En me ramenant à la vie, Morgans n’est pas parvenu à me rendre ma puissance d’antan, je ne vaux guère mieux qu’un nourrisson, mais mon savoir je me dois de le transmettre à celle qui pourrait mener ce monde à la découverte du Siècle Oublié.

Sypher en était alors libre spectateur, pouvant constater par la même occasion qu'Omnis était également présent au sol à la position où fut Sakuga.


Loyal hocha la tête aux propos du Karmon.

- Tu as raison jeune Colonel. Cette lutte fratricide doit cesser. Néanmoins, ne sois pas si naïf. Nombre de membre du Gouvernement ont lutté et lutte pour faire entendre notre injustice. Cinq étoiles, Amiraux, vice-amiraux, directeurx de cipher pol, dragons célestes, nobles. Plusieurs d’entre eux souhaitent que nous soyons entendus. Cependant, la parole est censurée. Les journaux ont eux-mêmes été censurés.

Dirait Loyal

- Les amiraux Ivanovitch et Archer érigés en seuls héros de la Guerre de Marineford pour montrer comment ils ont rattrapé l’erreur de Chairoka… L’un Apôtre du Constantinisme, l’autre Amiral anti-constantiniste que le culte tenta de rallier à sa cause en vain. Les médias appartiennent au Constantinisme et le Constantinisme hait la Néo-Marine. Voilà pourquoi ton idée n’était point jouable. L’assaut de Marijoa ne devait pas être une guerre, nous devions y récupérer certaines preuves, mais le Cipher Pol 0 et 9 en ont décidé autrement, ainsi que ces maudits Time Travelers.

Conclurait Dereto.

- Néanmoins, aujourd’hui Chairoka dispose d’une solution pouvant changer le cours des choses et tu pourras peut-être y participer si tu le désires, il te suffira de nous suivre.

Fronçant d’abord les sourcils, Jon ne put réprimer souris en coin, répondant alors à l’Olsen :

-C'est là où je serais mort si la journée c'était déroulé comme elle aurait dû... J'espère que le quartier existe toujours au moins, après tout je suis mort ce jour-là.

Alors l’homme se demanda combien d’individus étaient morts ce jour-là, sa pensée se terminant sur l'image d'une boulangerie

Par la suite, les paroles de la Directrice de Cipher Pol firent plaisir à l’amiral qui hocha positivement la tête. Il souhaitait être témoin de ce pan de l’histoire. Il l’observerait les libérer et écouterait avec minutie les propos du jeune Karmon. Il y décelait la force d’un esprit prêt à devenir la relève de la Marine.

- Je vous accompagnerai également afin de rencontrer cette Chairoka dont j’ai entendu parler.

Expliquerait l’homme.

La prise de parole de Lidy Olsen retentirait en lui comme les propos qu’il souhaitait entendre. Il voyait pour la première fois une personne lutter, non pas pour la « Justice », mais contre « L’Injustice ». Une façon bien différente de s’accaparer cette problématique que tout gouvernementaux faisait sienne. L’espace d’un instant son corps s’illumina de particules blanches, mais l’homme serra vigoureusement son poing, réprimant ses émotions avec ferveur, pour ne point laisser son cœur balancer vers l’apaisement uniquement grâce aux paroles de Lidy Olsen et Dorian Karmon.

Restait à répondre au Colonel Seyfried et ce fut Dereto qui le fit.

- Nous prends-tu pour des imbéciles ? Nous t’avons observé tout du long grâce aux autres personnes ayant respectées leur part du marché. Si tu n’as jamais été contacté c’est parce que tu n’as jamais tenté de le faire. Division Scientifique n’est pas CP2, n’essaie pas de te rattraper. Par la suite tu t’es rapproché du Paladin Constantinisme et à ce moment encore tu n’as rien tenté. Toi Logan, Néo-Marine de la première heure, tu n’es qu’un traître. Non pas par respect pour le Gouvernement, mais par confort ! Regarde-toi critiquer Chairoka il y a une minute, puis tenter de montrer que tu étais loyal, mais que l’erreur venait d’elle.

La mentalité de Logan n’était en rien un secret pour Chairoka, il avait été choisi pour ce fait. Elle le pensait suffisamment « profiteur de la situation la plus confortable » pour rester à ses côtés. Elle ne pensait pas se tromper en choisissant Logan, mais elle avait reconnu son erreur auprès des siens.


Les hommes de l’Olsen purent aisément partir en embarquant avec eux Adonis dont l’esprit était encore sonné par le coup de Dereto ! Ce fut à cet instant qu’Alion bondit au sein du cratère !

- Vous voilà enfin, nous n’avons pas de temps à perdre ! Il faut partir dès maintenant avant que l’île ne disparaisse !

S’écria-t-il !

- Logan nous fait barrage… Mais tous les autres vont nous accompagner.

Dirait Loyal.

- Dans ce cas… Je vais le retenir sans le tuer, ça pourrait vous porter préjudice sinon.

- Alion ! L’île va être engloutie sous les flots, tu vas disparaître !

S’écria Loyal !

- Voyons Loyal, tu sais très bien que ces histoires de résurrection ne sont pas faites pour moi. J’ai vécu pour le Gouvernement et même si cela est difficile à admettre, la Génération me succédant sera meilleure que moi. C’est pour lui offrir des êtres comme vous que je combats. C’est pour leur offrir la chance de vivre à vos côtés que je me bats !

Alors avec vigueur il foncerait sur le Seyfried, délivrant un puissant coup d’épée à ce dernier, pour le retenir !

De suite Dereto sortirait de sa poche la « fermeture éclair » du retour, apposant celle-ci contre le vide, il ferait s’ouvrir une brèche dimensionnelle menant directement à Mars !

Tlaloc, arracherait ainsi le bourgeon noirâtre du sol, laissant un filament noir pour seul reste de ce bourgeon, avant de se diriger vers la fermeture éclair en premier, cela accompagné de Jon.

- Je suis désolé jeune Logan. Puisse ta dévotion servir la cause pour laquelle tu combats.

Lui dirait un Tlaloc désolé de mener en échec un marine souhaitant accomplir sa mission !

Tous rentreraient après Tlaloc et Jon, n’attendant que le passage de Lidy Olsen et Dorian Karmon, lui-même allié de Logan.

Les actes menaient avec eux leur lot de souffrance.
Les mots menaient avec eux leur lot de tristesse.

Les deux faces d’une même pièce confrontant chaque être.
Cette pièce dont la volonté était imperceptible.
Aussi imperceptible que les désirs de cette nature silencieuse.

Ainsi, du silence des affrontements naîtrait une fleur blanche, une fleur prenant naissance dans les filaments laissés par le bourgeon arraché.

De fleur elle n’avait pourtant que l’apparence, car à l’observer on reconnaissait plutôt cinq feuilles, cinq algues unies en ce qui ressemblait à une fleur. En son sein germa un corail, une fine tige à plusieurs branches, une fine tige dont la simple apparition ferait disparaître l’odeur de sel marin dans l’ensemble de la pièce, comme si l’île n’était pas en plein océan. Doucement la chambre blanche semblait perdre en couleur et doucement la nature allait reprendre ses droits.

En silence, sans un mot, contrairement à l’homme la nature agissait sans que la parole n’y ait quelconque importance… Car après tout quel était le son de l’herbe qui pousse ?

La présence du Wenham et de Yutsu point gêner les deux criminels. Flora ne savait pas encore ce qui l’attendait, là où Akainu savait qu’il prendrait de court toutes les personnes ici présentes.

- Il ne me reste que peu de temps à vivre. Alors je tâcherai d’être bref… Flora, tu penses avoir 100 ans, mais cela est faux. Ton existence est relatée depuis l’an 1000… Tu y étais décrite comme une grande aventurière sillonnant les mers aux côtés de grandes figures historiques, tel que Montblanc Norland.

- Norland….

Le visage de l’aventurier de renom revint alors en son visage tel un flash… Lui provoquant une vive douleur mentale à la mention de ce nom et de cette année si lointaine.

- Dans les années 1190, tu étais devenue une ennemie du Gouvernement, pour une raison qui t’es propre. L’amiral Kurowashi et toi étiez en guère constante…

- Kurowashi… Hevel ?!

- Exact, Hevel Rasgarat, aujourd’hui vivant sous le nom de Rasgarat Abel. Votre dernier combat vous a gravement blessé, vous faisant perdre en puissance. Ce qui, plus tard, a permis à Zadkiel, « père » de Xenovah de pouvoir téléporter celui-ci dans le futur lors de la Guerre ayant eu lieu à Oraghnar. Ta conscience a été brisée par ce combat et tu es devenue une sorte de monstre de bonbon errant dans les mers pendant près de 200ans… D’où ton surnom du « Fléau ». Finalement tu sembles t’être terrée à Sweety Peak pour une raison inconnue.

- Bien sûr… Sweety Peak, la stèle que mère protégeait…

- Aucune mère n’est mentionnée dans vos archives... Tu n’es redevenue « humaine » qu’il y a cent ans.

- Comment ça ! C’est impossible je m’en souviens distincte… Pourquoi me dire toutes ses choses ?

S’écrierait Flora dont l’esprit embrumé la poussait vers de violentes migraines.

- Parce que j’en suis arrivé à une conclusion… Ta race, celle des hommes-pierres a disparu depuis des temps immémoriaux. Néanmoins tu es, à ma connaissance, le plus ancien individu de cette communauté. Alors, j’en viens à me demander si… Tu ne viendrais pas de cette époque appelée : Siècle Oublié.

La phrase était dite. Flora venait probablement du Siècle Oublié elle-même. Néanmoins, sa mémoire s’était effacée avec les années, venant même à oublier et mélanger des souvenirs. Son esprit flou prenait alors toute contenance, tandis qu’elle revoyait bien trop de souvenirs.

- Il n’y a que deux êtres dans ce cas, dont j’ai pu constater l’existence depuis des siècles : toi et Vegafunk jadis enfermé à Oraghnar. Alors j’en suis venu à la conclusion que vous pourriez m’en apprendre davantage sur le Siècle Oublié. Vegafunk étant introuvable, il ne restait que toi… Cependant je vois que la mémoire ne te reviendra pas d’aussitôt. J’aime autant te laisser sur cette discussion et laisser ton esprit adhérer à la chose.

- Vegafunk il faut l’arrêter ! Que… Pourquoi ai-je dis ça. Dis m’en plus Lancaster ! Dis m’en davantage sur ce passé ! Cet homme ce Vegafunk, je le revois… Je m’en souviens… Je me souviens du danger qu’il représente !

Pour autant l’Akainu ne ferait que secouer la tête négativement.

- Je n’en sais guère plus. Le secret de ce monde Flora, c’est lui qu’il faut traquer. Ces stèles, dites ponéglyphes. Décrypte-les et tu découvriras ton passé, j’en suis certain.

Alors, l’homme tourna les talons comme pour changer de direction, afin de rejoindre la zone où se trouvait la flotte gouvernementale, il voulait la voir de plus prêt… Il avait ressenti sa présence. Malgré la perte de sa puissance, son mantra avait subsisté et William Lancaster avait ainsi senti sa voix au loin :

- Aokiji…

Et alors qu’il se dirigeait vers elle, Flora hésita à l’arrêter, à le capturer, mais elle comprit qu’il n’en savait pas plus. Cet homme était un revenant en quête d’une chose aujourd’hui perdue. Il en savait trop et cela avait détruit son appétit pour ce monde

Néanmoins, il ferait volte-face devant Sypher Wenham et le pointerait du doigt :

- Je te reconnais gamin, tu combattais aux côtés de l’Archer. T’a-t-il dit pour son fils qu’il a dû tuer ? Son propre enfant, le Gouvernement l’a modifié afin d’en faire une sorte d’anti-Kurohebi, maîtrisant le même fruit du démon. … Actuellement ils dupliquent les pouvoirs des plus grands noms afin de les remplacer un jour. Les grands de ce monde jouent avec la vie, voilà ce qu’ils font. Le soulèvement devrait venir du peuple… mais le fera-t-il, je ne pense pas. Même en sachant cela tu resteras l’un d’eux. Un double de toi, capable de te tuer doit déjà être né.

Et enfin Lancaster poursuivrait sa marche jusqu’au navire gouvernemental.


Une immense vague arrivait vers l’Elysium avec hâte, tandis que les dernières forces de Tengen étaient rapatriées sur leur dernier navire. Flora les rejoindrait peu après avec Jane.

De son pouvoir Aokiji viendrait alors se projeter sur l’Elysium et commencerait à rapatrier un maximum des siens sur les deux autres morceaux du navire, tandis que son navire, à elle, arrivait peu après, afin d’aider également. Doucement l’ensemble du navire serait rapatrié, tandis que les forces de Tengen commençaient à rebrousser chemin.


Tout comme Logan, Alion assista à l’apparition du nouveau corail, mais ne bougea pas pour autant. Cette jeune pousse n’avait pas encore l’aspect du corail récupéré par son groupe, de ce fait, si l’objet prenait effectivement une trentaine d’année à apparaître, alors il n’y avait rien à craindre. Bien au contraire, lorsque la Néo-Marine serait de retour dans le Gouvernement, alors cela serait même un trésor utile. Souriant, Alion était heureux d’avoir aidé une dernière fois ses compagnons, tandis qu’il trouvait presque ironique de perdre la vie à nouveau sans même trouver la paix. Malheureusement, la paix. Alion avait toujours été un homme plein d’ambitions, mais aujourd’hui c’était pour sa loyauté qu’il mourrait. De même, il ne croyait pas en la seconde chance qu’était la résurrection. Ce corps factice lui paraissait trop fragile.  

- Seyfried. Je n’ai jamais aimé ta petite bande avec Nowaki, Spown, Archer et Wenham… La « nouvelle génération prometteuse ». Mais j’avais peut-être tort vu comme tu te bats pour ta mission. Même sans nous avoir aidé tu es resté gouvernemental après tout… Alors les ponéglyphes… Qu’importe ce qu’il te révèle, mais : utilise-les pour le bien commun.

En partant prenant le corail dans les mains directement, Logan sentirait sa main s’assécher d’un coup comme le faisait le contact avec le logia du sable. Il lui était nécessaire de toucher le corail avec un tissu ou autre. Sa main toute flétrie serait particulièrement douloureuse, mais avec une bonne réhydratation elle reviendrait à la norme…


Peu après son départ, l’Empereur Tengen apparaîtrait dans la pièce et n’y trouverait rien, hormis un Alion souriant, se tenant debout contre la paroi.

- Tiens Keternel, tu aurais dû rester Vice-Amiral dans le Nouveau Monde toi, tu ne serais peut-être pas mort…

Dirait Tengen.

- Eh bien tu te souviens de moi ?

- Difficile d’oublier un vice-amiral aussi gênant dans le Nouveau Monde, ton retour sur Grand Line avait été un vrai soulagement pour certains soldats d’empereur. Je suppose que si tu es là, souriant… C’est que le Corail a été récupéré par Chairoka.

- Et pourquoi pas Morgans ?

- Tu ne serais pas heureux, cela va de soi…

Dirait Tengen.

- Mais pourquoi voulais-tu une telle chose ?

Demanda Alion.

- Mes scientifiques de Plague Island en avait besoin… Semble-t-il pour concevoir une sorte de Granit Marin. Tant pis, je saurai m’en passer. Au moins, ce n’est pas Morgans qui pourra le retourner contre moi, c’est déjà une bonne chose.

Volontairement Alion ne mentionnerait pas le cas de Logan et resterait bavarder avec l’Empereur qui joua étonnamment le jeu. Au fond, Tengen semblait presque rassurer de savoir que ce pouvoir n’était pas tombé entre les mains de la piraterie. En somme, il valait mieux qu’il l’ait ou qu’aucun pirate ne l’ait, tel était son raisonnement.

En passant dans les couloirs, il pourrait repasser dans la pièce de la fresque du monstre marin rose. Et alors, il verrait qu’une couche épaisse de sel se délogerait de la fresque pour révéler davantage d’homme-poisson à l’allure de poissons des abysses, mais également deux autres créatures du côté de la créature rose… Il y avait une sorte de baleine bleue immense et une créature dont la fresque ne pourrait lui faire penser qu’à un monstre….

Spoiler:

La fresque montrait le monstre rose comme étant bien plus gros et grand que les deux autres l’accompagnant. Logan pourrait même comprendre que le monstre qu’il avait vu, avait probablement entre temps… Cette fresque ayant près de mille ans, il pourrait supposer l’âge du monstre qui les avait projeté dans le district des homme-poissons.

Néanmoins, il ne pourrait guère s’éterniser car le corail composant les galeries devenait très fragile à mesure qu’il avançait, comme si le « corail marin » en absorbait quelque chose qui le tuait. Ainsi, il pourrait sortir rapidement du tas de galerie, grâce à l’explosion produite par Sypher et Noctis. En effet, l’explosion avait rasé une partie de l’île et donnait désormais une impression de fourmilière ouverte.

En sortant il verrait l’Elysium brisé, avant qu’Aokiji n’arrive. Néanmoins, lorsque le navire arriva, Adonis ne fit pas un pas en avant, mais en arrière…

- Si je ne peux pas y aller à visage découvert… Je te rappelle que j’ai été tué pour ce que je savais… Partons plutôt sur un navire revenant.

~
Quelque part dans ce monde.

- Etait-ce vraiment nécessaire de récupérer ce Corail Marin ?

Demanderait Nhiote.

- Pas vraiment, il a déjà été suffisamment étudié, en ce qui concerne le Granit Marin.

Dirait Give.

- Pourquoi avoir remis en avant cet artefact dans ce cas ?

- Il n'en reste pas moins, une arme pouvant annuler les malédictions sur l'ensemble d'une île. Et ça... Ce n'est pas reproductible.

Répondrait l’homme se terrant dans un coin de la pièce.

- C'est un fait, mais quel ennemi a réveillé chez vous cette idée.

- Cette Xlados, m'a fait monnayé au prix fort, ses connaissances. Et elle m'a rappelé l'existence d'une chose...

- Ah oui l'affaire avec les Times Travelers. Encore une mission dont j’ai été évincé.

Grommèlerait Nhiote.

- Pour ton sale caractère et ton âge mon cher…

- Tu es tout aussi vieux je te rappelle.

De cette discussion Nhiote soupira, avant de secouer la tête.

Trente minutes plus tard, sur le Sommet Corallien.


Tandis qu’Aokiji effectuait les des sauvetages, elle retournerait sur la rive et verrait une personne s’approchant d’elle…

C’était comme regarder un miroir. Anna Mendez, celle qu’on connaissait sous le nom de Aokiji, faisait face à sa grand-mère. Les deux femmes n’avaient peut-être pas grand-chose à échanger, mais la promesse de cette rencontre semblait importante pour celle qui avait autrefois marqué son temps, et dont la mort avait été faite de la main d’un de ses anciens alliés. Apprendre de la voix de Mohero, de son ancien camarade, qu’elle avait été la victime d’un stupide coup monté aurait pu la mettre hors d’état d’elle. Cependant c’était un soulagement : l’entité gouvernementale qu’elle avait servie ne l’avait pas trahie. En cela, elle reprenait espoir. Ainsi, quand il lui avait annoncé l’arrivée de sa petite-fille, elle avait lutté contre la paix intérieure qui menaçait de l’emporter à son tour.

- Je suis morte bien trop tôt, j’aurais aimé profiter de toutes ces années en tant que grand-mère, dirait-elle avec un sourire aimant.

- Maman m’a toujours dit que tu veillais sur nous, répondit Anna en serrant son poing sur son cœur. Elle sera touchée de savoir que nous avons pu nous rencontrer.

Elle ferma les yeux en voyant le visage ridé de sa mère, et approcha une main qui vint se nicher dans celle de son ancêtre. Celle-ci observa les traits d’Anna, passant sa seconde main qui vint emporter les larmes avec douceur. Sa petite-fille était une femme forte. Elle ne se ferait pas piétinée par une flopée d’hommes aux ambitions obscurs.

- Choisis tes alliés avec beaucoup de précautions. Qu’ils soient puissants ou qu’ils soient influents n’est pas le plus important. Il faut qu’ils soient fiables envers toi. Ma petite-fille, tu vivras et tu verras plus de choses que ta grand-mère n’en aura jamais vues. Un jour, nous nous retrouverons et tu me raconteras tout ce que la vie t’a apporté.

Elle pleurait. De ses yeux coulaient des étoiles.

- Cependant, je t’interdis de me rejoindre trop vite. Vis, ma petite Anna.

Ses traits étaient devenus transparents. L’Amirale regarda son aïeule disparaître, et secoua énergiquement la tête une seule fois, un sourire encadré par ses larmes, répondant d’un air déterminé :

- Je n’oublierai pas, grand-mère…

Bientôt l’île commença à gronder, l’ensemble de la zone se mettant à trembler de plus en plus, alors que le navire de Tengen demeurait au large, attendant son capitaine, encore perché au sommet de l’île discutant toujours avec Alion. La scène était irréelle et pourtant un combat étant inutile, ce fut ironiquement que les deux hommes s’échangeaient des banalités. Ce fut ainsi qu’Alion dit à Tengen que le corail avait été téléporté hors de l’île. Raison pour laquelle il ne s’était pas attardé à le chercher.

La mer s’agitait avec fracas, tapant contre l’île avec toujours plus de violence, tandis qu’elle commençait submerger plusieurs zones de l’île qui rapetissait à vue d’œil.



Ayant longtemps hésité à s’approcher d’elle, Lancaster était allé jusqu’à user de son haki avancé de l’observation, permettant l’extinction de sa voix pour ne pas être repéré. Perplexe, mélancolique, il ne savait que faire…

Puis il s’approcha, révéla sa voix et l’attendit, le regard perdu vers l’horizon. Le niveau d'eau autour de l’île avait recommencé à monter. Bientôt, il s’échouerait avec l’écume des vagues contre le récif de corail. Son existence avait trouvé sa finalité, et s’il n’accédait pas à la paix, c’était sûrement par fort désir de la trouver. Le visage d’Anna se dessina face à lui, et il ne put s’empêcher de lui adresser un sourire mélancolique. Elle avait été sa partenaire pendant des années : ils s’étaient rapprochés, et un lien fraternel avait fini par les lier. Il savait qu’il l’avait brisé en rejoignant la vindicte de Centes, et il ne regrettait qu’une seule chose : de n’avoir pu lui faire voir ce que lui avait vu.

- Anna.

dit-il sur un ton doux, peut-être trop pour la situation.

- Alors tu es revenu…

Sa voix était emplie d’une grande mélancolie, teintée d’une tristesse à peine perceptible. S’il n’y avait pas un sourire sur ses traits, c’était peut-être parce qu’elle avait oublié comment faire après avoir été portée au bout de ses émotions par sa grand-mère. William la dévisageait, sachant la rencontre qui avait eu lieu juste avant, et l’importance que cela pouvait représenter. Il n’avait cependant pas de temps à perdre : bientôt, les flots feraient leur travail.

- Je suis ici pour te mettre en garde.

Commença William avec un air plus sérieux.

- Devrais-je écouter les paroles d’un traitre ?

Dirait-elle en fermant les yeux, comme pour refouler ses émotions.

- Je n’ai pas trahi le Gouvernement Mondial, c’est eux qui…

- Il suffit, William. Le temps des enfantillages est terminé.

Si sa voix était d’une douceur maussade, la très estimée Anna Mendez laissa échapper un soupir. Un sourire triste trahit alors l’attachement qu’elle éprouvait encore envers cet homme, alors même qu’elle aurait aimé le détester. Elle savait qu’il ne trouverait pas la paix, pas sans aide. Il insista pourtant sur la raison qui le poussait à rester :

- Le Gouvernement Mondial vous manipule, toi, les autres amiraux, les personnes de pouvoir… Ils ont créé un projet qui consiste à manipuler le code génétique de nouveaux nés ou de clones pour en faire des armes pour contrer leurs propres alliés. C’est le projet DOOM. Je l’ai vu, de mes propres yeux, dans la Zone Interdite…

- Et alors ? Même si c’est vrai, William, pourquoi me le dire ?

Elle le pensait sincèrement. Elle devrait douter du Gouvernement Mondial ? Alors même qu’elle savait que les alliés les plus proches, l’expérience de sa grand-mère que lui avait contée Mohero en tête de file, pouvaient être les traitres les plus inattendus. Ce fut au tour du Lancaster de fermer les yeux. Il sourit :

- Tu as toujours été trop tendre.

- Et toi, tu as toujours été trop idéaliste.

Elle lui sourit.

- Je ne pourrai pas partir d’ici de ma propre volonté. Mais je veux partir.

Il l’implorait. Mourir noyer ? Disparaître ? Il n’en voulait pas. Maintenant qu’elle était là, elle pouvait le faire.

L’Amirale Aokiji s’approcha du traitre. Elle le regardait avec un air déterminé. Jamais auparavant elle n'avait ressenti une telle volonté de mettre un terme à la vie de quelqu’un, pour son propre bien. Ce n’était pas quelque chose qui l’attristait, bien au contraire : c’était la façon la plus douce de finir les choses, de mettre une conclusion sur leur histoire. Jacob était mort, et Lida était partie. De leur quatuor, elle était la seule à pouvoir faire quelque chose. Elle ressentait en elle ce puissant débordement de volonté. Alors, elle serra l’homme dans ses bras. Une douce pression s’étendit autour d’elle, s’élançant sur l’île alentour. Jamais un Haki Royal n’avait été aussi apaisant. Il sourit en laissant des larmes s’écouler :

- Anna…

- Repose-toi à présent, mon ami d’autrefois.

A la fin de sa phrase, elle ne serrait dans ses bras plus que la poussière portée par le vent.

Doucement, la violence de la nature viendrait cueillir le Sommet Corallien. Disparaissant comme il était apparu, ce fut dans un véritable typhon qu’il fut englobé.


A son sommet, trônait un Alion, dont le regard se porta vers l’horizon, regardant les navires s’éloigner de l’île. Il aurait pu s’élancer à l’aide du geppou pour les rattraper, mais à quoi bon. Il finissait sa vie sur une note heureuse, sur une réussite. Sa lame ne trônait plus dans ses mains…

Planté au lieu même où avait poussé le corail et son nouveau bourgeon, qu’allait devenir cette lame trônant au cœur de la Genèse du Granit Marin ?

Tel un souvenir oublié Alion disparu sans laisser de trace…

Tel ce souvenir… Cette photo trônant dans les mains de l’homme vu aujourd’hui comme le plus puissant soldat de la Marine… L’homme à la tête de celle-ci : Serguei Ivanovitch, dit Shinseishi.

Sur cette photo, on pouvait reconnaître un Liga D. Tengen le bras droit par-dessus l’épaule d’un Serguei souriant et le bras gauche par-dessus l’épaule d’une jeune femme aux cheveux noirs. Ils étaient encore des enfants insouciants…

- Ivanka…

Murmurerait l’Amiral-en-chef.