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Ven 31 Aoû - 14:25
L’enfant des flammes.
Episode 1 : Que comptes-tu faire ?
Cette histoire remonte à une demi-douzaine d’années, environ. Zora se souvenait de ce jour comme s’il s’était déroulé la veille. En même temps, en comparaison avec le reste de sa longue existence, quelques années n’étaient rien du tout. Ce soir-là, l’océan était calme et le ciel particulièrement dégagé. Depuis son bureau, la demoiselle possédait une large vitre lui permettant d’admirer l’extérieur. A l’horizon, seule source de lumière dans le paysage, il y avait ce village en feu et en cendres. Une triste histoire… Cette île était appréciée des pirates de la région, qui s’y rendait fréquemment, sauf que sur cette île se trouvait également une Base de la marine. Souvent, les deux factions s’affrontaient avec force et la principale victime de ces nombreux combats était ce village, situé entre le port et la Base militaire. A force de vivre constamment sur leurs gardes, ces soldats avaient fini par craquer.
Sauf que, lancer une attaque en masse, sur des supposés pirates qui se tenaient tranquillement dans le port et ses alentours, ça n’avait aucun sens. Du coup, tout ce qu’ils avaient trouvé de mieux à faire fut de se faire passer pour des pirates sanguinaires, qui attaqueraient sans raison ce malheureux village. Triste histoire car, tout ça se termina de la pire des façons, pirates et marines se rentrèrent dedans comme jamais, transformant le village en tas de ruines. Un tel évènement, aussi anodin était-il face au reste du monde, ne pouvait pas demeurer dans l’ignorance pour la révolution. C’était généralement après ce genre de bataille que l’on trouvait les meilleures recrues. C’était, entre autres, dans ce but qu’une équipe de rebelle s’était rendue ici, quelques heures plutôt.
La mission de notre “jeune demoiselle” était de jouer les chauffeurs. Elle devait attendre au large avec ce navire de la Révolution. Profitant du relatif calme de l’océan, elle s’était enfermée dans son bureau, afin de mieux se plonger dans ses livres de biologie. Mais après plusieurs heures d’attentes, Darren et les autres étaient montés à bord, amenant avec eux une excellente nouvelle. Le révolutionnaire avait trouvé un jeune garçon inconscient, mais lorsqu’il s’était approché pour le toucher, il s’était brûlé la main. Conscient que ce genre de phénomène intéressait Zora, il avait alors décidé de ramener le garçon à bord et il avait bien fait.
Un médecin de bord lui avait administré un sedatif, afin de le soulager de ses multiples bleus, mais également pour qu’il puisse dormir. Ensuite, sous le regard d’Harlock, il avait mené diverses petites expériences, afin de déterminer la nature des brûlures de Darren. Actuellement dans son bureau, Zora revivait tous ces moments en parcourant le rapport de l’examen médical mené sur le garçon. « Température corporelle instable, atteignant des pics anormalement élevés pour un être humain ». « Observation périodique du phénomène de combustion humaine spontanée ». « A intervalles irréguliers, le sujet semble être intangible »… Tant de ligne qui la confortait dans son intuition, elle venait de mettre la main sur l’un des fruits les plus rares qu’il soit, le Logia du Feu. Une véritable aubaine pour elle, qui tentait de percer le secret de ces mystérieux fruits du démon. Un tel pouvoir dans la Révolution ne pourrait qu’être bénéfique. Mais mal maitrisé, il pouvait devenir destructeur, voir même dangereux pour ses alliés.
- Hey Lozzo, le garcon s’est reveille et il est capable de marcher ! déclara Darren, entré en irruption dans la pièce.
- A qui tu t’adresses en disant : « Lozzo » ? lui répondit-elle, sans quitter le rapport des yeux.
- Bah, a force de passer du temps ensemble avec l’équipe, on finit par avoir certaines affinités et on se donne des petits surnoms, mais toi comme tu passes tes journées ici, tu n’es jamais avec nous. Du coup, on t’a trouvé un petit surnom sympa, Lozzo ! Lo de Harlock et Zo de …
L’homme à la chemise Hawaïenne ne put terminer son explication car il dû refermer précipitamment la porte, pour ne pas se ramasser une tasse dans la face. Derrière elle, accroché sur un perchoir pour oiseau, Golbat réclama à manger. Sa tête pendait vers le bas et une mouche collée à vitre l’avait rendu fou. Pour le calmer, sa maîtresse lui lança des baies, avant de se retourner lorsque la porte toqua à nouveau. En face d’elle se trouvait ce fameux garçon. Fasciné par ce qu’il était, ses idées se chamboulaient dans sa tête, comme quand elle était plus jeune ! Elle entama alors cette discussion, dont seule la lune allait être témoin.
- Bonsoir, avant toute chose, je tiens à m’excuser pour Darren. Je sais qu’il a pu te paraître rude, mais apparemment, tu aurais brûlé sa chemise bariolée préférée. Je m’appelle Zora. commença-t-elle, pour briser la glace.
Intro et presentation, ok. Mais la demoiselle prit une expression plus grave, avant d’enchainer.
- J’imagine que tu dois te demander ce que tu fais ici. Ton village a été le cadre d’une effroyable bataille… J’estime devoir être franche avec toi, tu es la seul personne vivante que nous avons pu retrouver. J’en suis navrée.
Ce n’était qu’un gamin aux yeux de la centenaire, mais elle avait jugé utile de lui faire comprendre qu’il ne lui restait plus rien là-bas, histoire qu’il ne nourrisse pas de faux espoir. Zora ne faisait ici qu’appliquer la manœuvre de recrutement standard. Pour elle, son relatif jeune âge n’était en aucun cas un frein pour la Révolution, au contraire, plus il commencerait tôt et mieux ce serait. Enfin, avec un Logia à proximité, elle aurait certainement plus de facilité à étudier les fruits du démon.
- De la colère, de la peur, de la tristesse, de la haine, de l’amertume, ou peut-être tout simplement une soif de vérité, je peux comprendre ce que tu dois ressentir en ce moment. Mais sache que les coupables de ce drame sont ceux qui prétendent servir la justice : la Marine, bras armé de ce Gouvernement Mondial malade. Alors je te pose la question : que comptes-tu faire ?
Oui Mitsu, que comptes-tu faire…
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Harlock Zora
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Ven 31 Aoû - 23:57
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Mer 5 Sep - 15:10
L’enfant des flammes.
Episode 2 : Nous sommes, la Révolution.
Ce garçon, Mitsu, était vraiment intéressant. Malgré la relative gravité de la situation, il ne semblait pas du tout déboussolé, ou alors il masquait très bien son inquiétude. Pour son âge, faire preuve d’une telle maturité était impressionnant. Il ne semblait pas déboussolé par les évènements. Soit il cachait très bien ses émotions, soit toute cette histoire ne le tracassait pas le moins du monde. Dans toute façon, ce n’était pas plus mal, son enfance lui avait été dérobée et à présent qu’il avait vu l’une des pires facettes de l’être humain, il fallait qu’il s’en accommode et vive avec. Sa vie ne serait probablement plus la même.
Arriva alors cet instant que Zora redoutait tant, où il commença à lui poser des questions, en répondant aux siennes. Dans un premier temps, il semblait douter de l’implication de la Marine dans cette tragédie, ce qui était logique car comme tout jeune de son âge, Mitsu devait certainement aduler ces fiers défenseurs de la Justice. Mais malheureusement, la vérité était tout autre.
- Je sais que ça peut paraître tiré par les cheveux, mais cette attaque de pirate a bel et bien été orchestrée par la Marine, Mitsu. On peut s’interroger sur la raison, en effet. Et la seule réponse plausible est que ces soldats avaient besoin d’un prétexte pour charger vers le port. Après tout, une attaque surprise sur des pirates, pendant la nuit, en mode élimination de masse, ça ne le fait pas, non ?
Et même si sa position et ses convictions la poussaient à être contre la Marine, Zora comprenait le sentiment qui avait dû animé le cœur de ces soldats lorsqu’ils avaient orchestré ce terrible plan. Cloitrés à plein temps sur une île plutôt isolée du reste du monde, subissant une pression constante de certaines habitants se plaignant de la présence de nombreux pirates de passage, dans le port, occupés à longueur de journées à redouter le prochain Jolly Roger, pour finalement être contraint d’intervenir, moment de rencontre qui pouvait très mal se terminer…. Bref, tout ce contexte malsain ne pouvait mener qu’à une seule chose : la folie. Alors, la raison laissait la place aux pulsions, destructrices pour la plupart, des pulsions de mort.
Pour appuyer la véracité de ses dires, la demoiselle possédait une preuve de taille, un enregistrement, brouillé certes, d’une conversation entre deux responsables de la Base Marine de cette île. Heureusement, elle ne fut pas obligée de sortir la preuve audio. Décidé à ne pas se laisser intimider, malgré l’étrangeté de la situation, Mitsu avait embrayé sur une autre question. Pour quelles raisons devait-il croire cette inconnue qu’était Zora, même s’il avouait lui faire confiance, et quel intérêt avait-elle à le garder en ces lieux, quel était son but ? Ne sachant quoi répondre, la jeune femme demeura perplexe, soutenant avec amusement le regard de son jeune interlocuteur. Il était inutile de lui cacher cette vérité, mais tout lui révéler l’était encore moins.
- Je fais partie d’un groupe de gens spéciaux, Mitsu. Le Gouvernement Mondial ne nous aime pas, parce que nous voulons aider les populations sans tenir compte de leurs règles. Nous parcourons le monde afin d’éviter que des drames comme celui de ton village n’arrivent. Nous sommes…. La Révolution.
Elle marqua une pose et en profita pour quitter son siège et faire les cents pas derrière son bureau, avant de de se retourner pour contempler l’immensité de l’océan à travers sa grande fenêtre. Accompagnant le rythme des vagues ballottant légèrement le navire, Zora inspira profondément avant d’expirer un bon coup, comme pour évacuer un stress accumulé au cours de ces dernières années. Après toute cette petite mise en scène, elle finit par répondre à Mitsu, sans pour autant détacher son regard de l’horizon.
- Mitsu, tu as dû manger un fruit au goût immonde récemment et depuis,tu as probablement remarqué certains changements dans ton corps… Il s’agissait d’un fruit du démon.
A l’entendre, on aurait dit que le garçon était en pleine puberté. Et puis où voulait-elle en venir avec ce petit cours improvisé sur les fruits du démon ?
- Il existe trois catégories de ces fruits maudits, les Paramecia, qui modifient les attributs de ton corps, ou octroient de nouvelles capacités, les Zoans, qui permettent de se changer en un animal précis et enfin les Logia, plus rare et plus puissants que les précédents, car celui qui en mange un voit son corps devenir l’un des éléments de la nature. Et d’après mes analyses, il semblerait que tu aies hérité d’un corps de flammes après avoir consommé le Logia du Feu…
Nous arrivions enfin au moment important, où elle allait lui révéler explicitement les raisons de sa présence sur ce bateau.
- Le Feu peut détruire ou donner la vie, un pouvoir qui peut devenir très instable… Mitsu, la Révolution peut t’aider à maîtriser ton pouvoir, je peux t’aider à contrôler ton don. Nous pouvons t’accueillir parmi et t’aider à vivre tes rêves. Tu pourrais combattre à nos côtés, afin que jamais plus une telle tragédie ne se reproduise.
Pour tester la volonté du garçon, la jeune femme se retourna et plongea son regard perçant dans le sien, comme si elle voulait connaître ses secrets et incruster ses pensées. Ce que Zora s’était bien gardé de lui révéler, était qu’elle n’avait pas dit la vérité au début de la conversation. De ce drame, une poignée de survivants avaient survécus. Un détail qu’elle avait volontairement omis car parmi eux se trouvait peut-être un oncle où un parent de l’enfant. S’il l’apprenait, il ne voudrait certainement plus entendre parler de tout ça.
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Mer 5 Sep - 22:17
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Ven 7 Sep - 2:46
L’enfant des flammes.
Episode 3 : Tu n’aurais pas du feu ?
Mitsu avait bien cerné son nouveau don. Il semblait déjà occupé à élaborer des techniques de combat. Son excitation était telle que la température ambiante monta d’un cran. Étant un mammifère plutôt sensible à la chaleur, Golbat le supporta beaucoup moins bien que sa maitresse, la chauve-souris essaya donc de trouver de la fraîcheur auprès d’une plante dans un coin. Toutefois, Zora tiqua lorsque le garçon prononça le mot « arme ». Elle n’aimait pas cette expression, qui supposait réduire l’être humain à une simple machine dénuée de sentiment. Si l’enfant était arrivé à cette conclusion, c’était uniquement parce qu’elle n’avait pas utilisé les bon mots. Elle aimait trop l’être humain pour lui faire subir cela. Si Mitsu avait accepté, elle se serait assurée de lui donner le meilleur cadre possible pour qu’il puisse s’épanouir. A présent, elle ne pouvait plus aller en arrière.
- Tu te trompes sur mes intentions Mitsu. D’ailleurs, la Révolution n’entravera en rien ta soif de liberté. J’ai moi-même un rêve, celui de découvrir les plus beaux paysage que ce monde a à nous offrir et rebelle ou non, je n’y renoncerai jamais.
C’était son point de vue, mais elle connaissait la vérité. Pour espérer un jour changer le monde, il fallait être prêt à mettre tout son cœur et toute sa volonté en jeu, voire même sa vie. Mais c’était une autre histoire. Le maudit semblait avoir un problème avec l’autorité, l’idée même de devoir dépendre des ordres de quelqu’un le dérangeait. Il n’avait que douze ans, mais semblait aspirer à une certaine liberté. Peut-être était-il trop jeune pour rejoindre la Révolution ? En tout cas, malgré les nombreuses années qui les séparaient, les deux interlocuteurs semblaient partager le même amour du voyage. Cette liberté d’action que prônait Mitsu à présent, était justement celle qu’elle demandait près d’un siècle plus tôt, lorsque son poste d’exploratrice du royaume était devenu une entrave. Elle ne pouvait que le comprendre. Ce lointain souvenir lui permis de s’adresser au jeune garçon avec une certaine sagesse.
- Si je le voulais, je pourrais continuer à te sortir toute une série d’arguments, afin de te convaincre de nous rejoindre, mais je sais que pour l’instant, cela n’y changerais rien. Je peux le voir dans ton regard.
Depuis le début de la conversation, à chaque fois qu’elle s’était adressé à lui, elle l’avait dans les yeux. Il n’y avait pas de raison particulière, mais on pouvait deviner que c’était une manière pour eux de prouver la sincérité de leurs paroles. Malgré ce qu’elle venait de dire à voix haute, en son for intérieur, Zora restait persuadée que Mitsu avait toutes les aptitudes pour devenir Révolutionnaire, mais il lui manquait quelque chose, elle ne savait pas exactement quoi, mais il fallait qu’il voit le monde de lui-même, par ses propres yeux et qu’il comprenne seul à quel point ce dernier était malade. Il lui manquait l’expérience et la sagesse. Et puis le tracasser avec de tels problèmes, à un si jeune âge, serait un crime. En tant que botaniste, Zora préférait mille fois laisser le fruit mûrir plutôt que de le cueillir immature. La pilule était dure à avaler, d’autant plus qu’elle prenait un gros risque. Il était tout à fait possible qu’en le retrouvant plusieurs années plus tard, Mitsu soit devenu un soldat de la Marine… Auquel cas ils seraient ennemis. Chassant ses pensées d’un subtil clignement des yeux, Zora revint à la réalité et posa ses deux mains à plats sur son bureau. Elle avait un air sérieux qui contrastait très fort avec ce qu’elle s’apprêtait à dire.
- C’est trop sérieux pour une première discussion, non ? Viens, allons sur le pont.
Subitement, elle passa devant le bureau, attrapa le poignet du garçon et l’entraîna avec lui dans les ténèbres de la nuit. Une nuit étonnement plus réchauffée que ce qui était prévu. Zora comprit rapidement que ce n’était qu’une manifestation du Logia ingéré par Mitsu. D’ailleurs, sa main en fit également les frais, tant et si bien qu’elle dû lâcher le poignet du jeune blond dès qu’ils furent sur le pont. Seulement éclairé par deux grosses lanternes situées de part et d’autre du bateau et par une lune timide, le lieu allait servir de cadre pour le reste de la rencontre. Comme le navire progressait lentement, seul le bruit des vagues, au large brisait le relatif silence. Affairée dans un coin, Zora s’avança en arborant dans ses mains des morceaux de bois.
- Ce sont les débris d’une caisse qui s’est brisée ce matin. On va voir si tu peux les allumer. lança-t-elle sur un ton de défi
Et sans crier gare, elle balança les deux premiers débris qui s’élevèrent dans le ciel avant de retomber en direction de l’eau, décrivant une trajectoire courbée. Derrière elle se trouvait tout un tas de débris de bois, qu’elle continuait à lancer frénétiquement vers l’eau, toujours avec la même trajectoire. Enfin, elle termina en balançant de petites caisses remplies de couteaux ou de fourchettes. Etait-il parvenu à brûler le tout à temps ?
*C’est beaucoup plus fun de s’en débarrasser comme ça !*
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Sam 8 Sep - 22:47
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Dim 9 Sep - 15:17
L’enfant des flammes.
Episode 4 : Vis tes rêves !
A bord de son navire, le colonel Safran avait été chargé de retrouver les responsables d’une terrible attaque lancée sur une île. Au début, il avait trouvé la mission trop périlleuse pour un simple colonel de Base extérieure qu’il était. Mais à mesure que les heures défilaient sans qu’il ne rencontre aucune autre embarcation, il avait finit par admettre qu’ils ne trouveraient jamais les coupables. Du coup, comme il ne voulait pas rentrer les mains vides, il avait passé la soirée dans ses quartiers, à échafauder un plan. Ainsi, ils feraient passer le premier navire non civil qu’ils croiseraient pour responsable. Et heureusement pour lui, la chance était de son côté.
- Colonel Safran ! Nous avons enfin repéré un navire !
- Arbore-t-il un pavillon particulier ?
- Negatif mon colonel ! Tout porte à croire que ce navire abrite des passagers clandestins ! D’ailleurs, il semblerait que ces derniers nous ait également repéré et tente de nous attaquer !
Safran avait du mal à croire ce Caporal, car par une nuit aussi calme, un coup de canon ne serait jamais passé inaperçu. Voulant voir cela de ses propres yeux, il quitta son bureau pour se rendre sur le pont supérieur. Comme il était assez petit par rapport au reste de l’équipage, on lui apporta une caisse en bois sur laquelle il se posa avant d’observer l’horizon avec une longue vue. Et ce qu’il vit alors lui décrocha littéralement la mâchoire. De ce tout petit navire situé à quelques mètres de distance, émanait d’impressionnantes boules de feu ! A sa connaissance, aucune machine de guerre connue n’avait cette capacité. Il dû cependant ranger rapidement sa longue vue, car l’une des boules de feu s’éleva un peu plus haut que les autres et fondit droit sur le navire de soldats, causant de nombreux dégats.
- Ils nous ont attaqué ! Ce sont donc des ennemis du Gouvernement ! Coulez-les !
Comme si un génie avait décider d’exaucer tous ses voeux ce soir, Safran vit ses paroles prendre vie la seconde qui suivit. Au large, le navire venait littéralement de prendre feu ! C’était à n’y rien comprendre. Au sein de l’équipage, les soldats s’interrogeaient pour savoir si cela n’était pas la cause d’un coup de canon, mais le colonel interpréta cela d’une façon plus éclairée. Pour lui, le bateau qu’ils observaient tous depuis environ cinq minutes, possédait à bord une terrible arme dont le malheureux équipage venait de perdre le contrôle. Voilà que se présentait l’occasion inespérée de gravir des échelons !
- Amorcez une manoeuvre d’abordage ! Nous allons cueillir ces criminels !
[...]
Le premier débris lancé fut incendié à peine quelques centimètre avant de tomber à l’eau. Il y eut plusieurs essais manqués aussi, mais finalement, Mitsu parvint à toucher quelques projectiles. A chaque fois, de puissantes flammes s’étaient manifestées autour de son corps, créant ainsi une source de lumière qui tranchait radicalement avec la pénombre. Ce feu ardent luisait dans les yeux attentifs d’une Zora passionnée, qui analysait et gravait dans sa tête chaque manifestation du Logia. Si elle avait brusquement coupé court à leur discussion, c’était pour éviter au jeune homme une ennuyante discussion d’adulte sur les rêves et l’ambition. Mais il y avait également une autre raison. Depuis qu’elle avait ingéré le Paramecia de l’âge, Zora était souvent victime d’intense pulsion. Son corps d’adolescente était en conflit constant avec sa raison d’arrière arrière grand-mère. Ce soir-là, les pulsions l’avaient emporté. Oubliant tout le reste, son esprit était focalisé sur Mitsu.
- Bordel, Lozzo qu’est-ce que t’as fait ? Il y a le feu sur le pont ! beugla Darren, ameutant alors d’autres membre de l’équipe
- On ne panique pas les enfants, la situation est sous contrôle ! Enfin je crois…
- C’est à cause du gamin ! D’abord il brûle ma chemise et maintenant le bateau ? C’est quoi ton problème, salamèche !
- Salamèche ? Qu’est-ce que c’est ?
- Euh les gars, depuis quand il est là ce navire de la Marine ? Et pourquoi il est en feu, comme nous ? s’écria alors la vigie, qui somnolait depuis une bonne heure.
La jeune femme redescendit sur terre et comprit la gravité de la situation. La Marine tombait vraiment très mal et dans son état actuel, le navire ne pouvait pas espérer la semer. Mais plutôt que de s’inquiéter pour elle, Zora n’avait de pensées que pour le jeune Mitsu. Elle l’avait embarqué dans cette histoire sans son avis et si la Marine l’arrêtait en compagnie d’un groupe de Révolutionnaire, il ne pourrait jamais réaliser ses rêves… Ce sentiment qui avait guidé sa raison à présent, était-ce ce que certain appelaient, l’instinct maternel ?
*Non, c’est jusque s’il se fait capturer. Mes chances de pouvoir étudier un Logia vont fortement baisser !*
Subitement, le regard de la demoiselle changea. Confiante à l’extrême malgré le chaos, elle venait d’ériger un plan. Mais avant cela, elle voulait vérifier une dernière chose. Se tournant vers le jeune blond, elle dégaina son sabre, troquant l’habituel sourire rassurant qu’elle lui avait montré tout au long de leur rencontre pour une expression beaucoup plus ferme, plus froide, comme si à l’instant, Mitsu venait de devenir son ennemi. Elle se mit alors en garde et son déplacement fut très bref, mais à la fin de celui-ci, elle était dans le dos de Mitsu et rengaina son sabre. A l’instant, elle venait de découper le garçon obliquement de son épaule à sa hanche. Profitant alors de l’effet de surprise, Darren abattit une large caisse en fer sur le maudit et la referma illico. L’enfant des flammes était capturé ! [Hrpg : voulez-vous lui donner un surnom ?]
Son attaque lui avait permis de confirmer l’ultime intangibilité des Logia. En réalité, lorsque sa lame avait traversé le garçon, elle n’avait pas ressentit de résistance, c’était comme si elle avait tranché un fantôme. Elle s’était bien assurée de fixer l’enfant dans les yeux, afin que celui-ci soit conscient de l’attaque, c’était sûrement comme cela qu’il avait pu se rendre intangible. En tout cas, l’expérience était un succès. Avec ce mini entraînement, Mitsu allait pouvoir survivre seul, le temps de trouver d’autres compagnons de valeurs pour l’aider à accomplir ses rêves. Darren installa la caisse en fer sur l’unique barque de sauvetage, mais avant de la pousser à la mer, Zora y glissa un petit mot.
- Comment on fait pour fuir maintenant ! La Marine n’est qu’à quelques mètres, il faut qu’on s’échappe Zora !
- Pas question, un équipage doit couler avec son navire !
- Mais c’est une phrase de pirate ça ! Nous sommes une équipe de Révolutionnaire, pas de vulgaires forbans. En plus ce n’est même pas notre bateau.
- Humour mon chère Darren ! Répondit-elle en lui pinçant la joue. J’ai un plan, avertit les autres, qu’ils se tiennent prêt !
Le navire marine arriva finalement près de l’épave en flamme. N’étant qu’un simple colonel de Base extérieur, Safran ne disposait pas de l’un de ces vaisseaux de guerre renforcé au Granit Marin, comme ils savaient si bien les faire au QG, mais son bateau dominait la plupart des autres embarcations sur cette mer. Il était extrêmement confiant quant à l’issu de cette rencontre, qui n’allait être qu’une formalité pour ses hommes. Ces derniers reçurent l’ordre de ce rendre sur l’épave en flamme pour y localiser l’arme et la ramener à bord. Malheureusement, cet « abordage » ne se déroula pas exactement comme prévu. Deux jours plus tard, le colonel Safran et son équipage étaient portés disparu et il parait que malgré un mois d’intenses recherches, son navire n’avait jamais pu être retrouvé.
[…]
- Quoi ? Tu lui as donné mon Den Den ? Mais pourquoi faire ? L’enfant t’avait pourtant dit cette nuit-là qu’il refusait l’offre non ? Puis il a tout saccagé, n’est-ce pas ?
- Darren, en tant que Révolutionnaire, tu devrais éviter d’uniquement t’en tenir aux versions officielles. Et puis, j’ai l’intime conviction qu’on n’a pas fini d’entendre parler de lui. On se reverra.
- Comment peux-tu en être si certaine ? Tu as tenté de le tuer je te rappelle.
- Il est malin et a surement compris que quelque chose ne tournait pas rond, d’ailleurs si tout ça n’avait été qu’une fiction, n’importe quel lecteur aurait compris que mon brusque changement de caractère à ce moment là n’était pas du tout justifié. J’ai fait ça parce que je suis nulle pour les séparations, c’est tout.
Enfin, elle avait surtout fait ça pour le protéger. Et grâce à l’escargophone qu’elle avait discrètement glissé dans sa poche au moment de son attaque, ainsi que son petit mot Zora était persuadée qu’elle pourrait continuer à avoir de ses nouvelles.
Cher Mitsu, Je suis désolée pour cette séparation brusque. Sache en tout cas que je n’ai jamais eu l’intention de te blesser. J’espère que ma compagnie n’a pas été trop ennuyante, personnellement ce fut une rencontre très enrichissante. Ce n’est qu’un simple au revoir car après avoir détruit le navire, tu me dois quelque choses >< Vis tes rêves !
Harlock Zora PS : Tu trouveras mon numéro au dos de cette feuille, mémorise-le et n’oublie pas de brûler ce papier lorsque tu auras terminé.