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-S’il-vous-plaît, retrouvez ma petite fille. Je vous donnerai assez pour combler vos besoins jusqu’à votre mort, aussi excessifs puissent-ils être. Simplement, retrouvez-là, c’est tout ce que je demande.

La litanie du paternel frêle et inquiet revenait dans le crâne de Sieg. Celui-ci ignorait complètement les états d’âmes du type qui l'avait embauché, seule sa fortune l’intéressait : mettre main sur sa fille était un moyen pour lui d’obtenir une richesse que son actuel gagne-pain n’aurait pu lui rapporter. Il était un ancien chasseur de prime, reconverti en mercenaire pour le compte de clients friqués. Ce virage assez commun et sa réputation d’aller jusqu’au bout des choses, peu importait les moyens employés, lui avaient permis de se retrouver là aujourd’hui. Sur un petit ketch d’emprunt, fendant à  toute hâte un océan apaisé : les courants étaient derrière eux. Le ciel était bleu, parsemé ci-et-là de quelques nuages, le soleil venait de débuter sa descente depuis le zénith.

-Sieg, tu crois qu’on est tout proche ?

L’index pointé de son timonier vint cueillir une brume qui s’étalait sur l’horizon. De loin, il aurait pensé à un nuage accolé à la surface, mais cela semblait bien plus dense et imposant à mesure que l’on s’en approchait. Le log pose n’indiquait rien de particulier, pour autant la Vivre Card de la gamine les avait conduits ici.

-On continue. Cracha le chasseur, intrigué.

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Ça faisait plusieurs jours qu’Elise avait quitté St Poplar, accompagnée d’une main d’œuvre gracieusement offerte sinon prêtée. Elle pouvait ainsi se détendre dans son bureau, pensant à la suite de sa vie. C’était que la jeune brune s’était jusqu’alors contentée de vivre au jour le jour, passant d’un contrat à un autre, tirant son épingle du jeu par ses talents naturels. Au fond, peut-être espérait-elle qu’un jour l’une de ses aventures tourne mal et propulse sa vie dans une autre dynamique. Un changement radical que le monde lui aurait offert : son actuel mode de vie la lassait, son ego ne pouvait se complaire dans la monotonie et la bassesse. Mais, comment faire ? Son escargophone la tira hors de ses pensées.

Gatcha

-Alors, tu l’as en visuel ?
-On y rentre bientôt, oui. J’irai seule, tes hommes ne seront pas de grande aide.
-Je me fiche de mes hommes, ramène-moi ce foutu trésor.

Un trésor, hein ? Selon Gato, certains racontaient qu’un bout de la Lune se serait détaché pour s’écraser ici. Depuis il s’agirait d’un lieu autour duquel des gens auraient conçu un village. Des voyageurs qui auraient décidé s’établir là, mettant fin définitive à leurs quêtes et leurs rêves d’aventures. Que pouvait avoir de si prometteur et convaincant cette ville pour faire oublier à un esprit nomade sa nature ? Lize se le demandait mais n’allait pas trop se creuser le crâne pour autant : les vitres de ses appartements s’embuèrent, puis ce fut au tour de l’atmosphère de s’alourdir.

La réponse, elle allait vite l’obtenir.

Son vaisseau s’était engagé dans la brume qui avait envahi l’horizon plus tôt, en son centre semblait s’ériger l’ombre d’une tour. La zone paraissait désormais trop importante pour parler de village, peut-être était-ce une ville ou toute autre chose ? La solitaire posa pied sur le pont de son navire pour observer le tableau sans filtre : au sommet de la soi-disant tour le brouillard filtrait une lumière orangée vacillante. Un phare, peut-être ? Elle l’espérait. Un adage contait que c’était au pied du phare qu’il faisait le plus sombre. L’inconnu se profilait donc encore une fois et ce sous son meilleur jour : ça l’enthousiasmait.

Ses yeux se fermèrent un temps, humant le doux parfum de l’aventure.


-On risque pas de manger de la viande ici. Y’a aucune taverne qui me botte.
-Je pensais ça plus grand. Enfin, je crois.

Un village sur pilotis, tout de bois fait, en plein milieu de Grand Line. Jiva ne mesurait pas forcément la surprise que pouvait être ce lieu pour beaucoup, mais l’esprit de Galéon était en ébullition. Comment était-ce possible ? Que des gens soient aussi stupides pour s’installer sur l’océan le plus pernicieux. La météo pouvait être si changeante ici, bien que cela n’atteignait pas les niveaux de dangers du Nouveau Monde. Aussi, pour s’être établi en ce point, la météo locale se devait d’être stable et favorable. Puis les quelques villageois que les deux amis avaient croisés n'avaient pas l'air d'être bien costauds. Des gens à la tronche banale, on se serait cru dans une campagne d'East Blue. Aussi, l'homme-chat se questionnait sur l'histoire de ce lieu.

-Il doivent se faire chier pour la bouffe. Tu crois qu’ils se ravitaillent comment ?
-On va leur demander, écoute. De toute façon on est parti pour visiter.
-S'agirait de manger, avant.

S’approvisionner en nourriture ? Jusqu’alors les deux petites échoppes en exterieur qu’ils avaient vues proposaient toute sorte de nourriture, sauf viande rouge. Peut-être qu’ils avaient réussi, à l’aide d’un botaniste, à avoir leur jardin local pour produire assez à côté de la pêche. Le ravitaillement, lui, ne semblait pas envisageable. Comment leurs fournisseurs ou leurs navigateurs pouvaient se repérer pour revenir ici ? Ce n’étaient pas les log pose qui allait indiquer l’endroit, sinon le félin avait loupé un truc – ce qui pouvait être possible, étant formé sur le tas par la méthode préférée de leur duo : au pire ça casse pour mieux passer.

-Hey ! Vous êtes pas d’ici. Un gars venait de les surprendre, débarquant aux côtés de Jiva. C’est quoi vos noms ? Moi, c’est Newt’. D’où sortait-il ? La pirate se retint de l’abattre et répondit avec sarcasme.
- Lui c’est lui, moi c’est moi.
-Salut Lui et Moi. Grand sourire arboré. Comment vous êtes arrivés là ?

Elle le reluquait de haut en bas. Lui et son étrange combinaison orange. Du caoutchouc ? Puis il avait un truc dans le dos, entre cylindrique et triangulaire. Peut-être que Galéon était familier avec ce genre d’équipement. En voilà enfin, un huluberlu avec une bonne tronche, peut-être le représentant du coin.

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