Les chaînes de Saturne

« - Je te suis, leada'. » annonça un de ces personnages qui quelques instants plus tôt n'étaient rien de plus que des esclaves enchaînés.

Après lui, plusieurs autres sur les soixante esclaves annoncèrent suivre Daiki dans sa quête de vengeance.

« - Passons seulement à l'entrepôt, j'y ai quelque chose d'important à récupérer. » continua le grand homme à la voix roque et au corps tatoué de moitié.

Goat D. Daiki l'observa un moment. Il avait hésité à lui dire que lui aussi avait certainement plus important à récupérer. À savoir, le restant de ses sabres et les clés de toutes leurs menottes. Le regard sérieux et déterminé du bonhomme lui donna confiance et d'un geste de la main il l'invita à prendre les devants. C'était un homme qu'il avait déjà remarqué, que ce soit dans l'entrepôt où dans les mines. Le bonhomme était presque aussi grand qu'Edward Lawrence, inloupable dans un océan d'hommes affaiblis.

La petite troupe faisait fuir toute personne qui croisait sa route jusqu'à finalement arriver devant la porte de l'entrepôt que l'homme pâle défonça d'un simple coup de poing. L'homme rentra dans l'endroit non éclairé si ce n'était pour quelques rayons par les trous dans la toiture et ressortit quelques instants plus tard avec une fleur dans les bras. Immédiatement, Daiki retrouva le sourire.

« - Au fait, c'est quoi ton nom ? » demanda le Goat, content d'être tombé sur un tel personnage.

« - Salazar, leada'. Et vous ? » répliqua-t-il.

« - Gooooat D. Daiki ! Futur roi des pirates ! » annonça Daiki avec sa fougue d'antan retrouvée.

Plusieurs des gars les suivant se mirent à rire. Salazar prit le premier à sa portée et l'utilisa pour balayer le reste avant de le jeter au sol.

« - Ceux qui rient de leur sauveur peuvent retourner s'enterrer quelque part. Il faut un rêve au moins aussi grand pour un homme de cette envergure. » déclara Salazar dans un regard noir.

« - Parlant d'envergure, t'as un rêve toi ? » lui demanda Daiki alors que ce qu'il restait de la troupe reprenait tranquillement le chemin vers leur prochaine destination.

« - ... Je rêve qu'il y ait assez de médecins en ce monde pour que personne ne meurt seul et sans assistance... Mais les médecins ne sont attirés que par l'appât du gain... En gros... Je cherche encore. »

« - Bahahaha, quoi qu'il ressorte de cette pensée, ça n'pourra qu'être une bonne idée ! T'es un chic type, Malabar ! »

Une veine apparue sur le front du grand médecin qui serra des dents en entendant comment son leader l'avait appelé.

« - Salazar, pas Malabar. »

« - Ah ! Désolé Salbazar ! »

La veine sur le front de Salazar devint plus grosse et il laissa s'échapper son mécontentement.

« - Pardon ! Mais il est compliqué ton nom ! » répliqua un Daiki riant qui sentait son nouvel ami arriver au bout de sa patience.

« - Mehahaha ! Tu l'as pas entendu complet, j'te dis pas le bordel ! »

« - Oh, dis-moi dis-moi dis-moi ! » s'excita Daiki.

« - Non. »

Le voyage continua encore ainsi plusieurs heures, les nouveaux acolytes faisant connaissances, le reste de la troupe suivant en discutant de leur côté. Jusqu'à ce qu'enfin quelqu'un pose la question que tout le monde se posait jusqu'alors.

« - Au fait, vous savez où vous nous emmenez ? »

« - Non. » répliquèrent Daiki et Salazar en résonnance.

« - Quoi ??????????????????????? »