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Jiva
Jiva
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Feuille de personnage
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Jeu 5 Oct - 18:06


Abstrait



Deux ou trois doigts, je dirais. Non, peut-être quatre. Mais ça dépend aussi de la largeur du verre, j’imagine. Celui-là est standard. Le liquide y a de la place, juste assez pour qu’on ait l’impression de s’enquiller une bonne dose à chaque lampée. C’est que l’enveloppe dans laquelle on le met joue beaucoup, sur le ressenti du client. J’ai cru entendre une histoire de ce genre. Un barman qui vous propose un verre de cet acabit, bien large, sait généralement vous recevoir. Si le verre est trop fin, ou comblé d’un glaçon imposant, c’est qu’il essaie sûrement de vous entourlouper.

D’ailleurs, un glaçon, j’en avais demandé un ? Il a peut-être fondu. Comment pourrais-je le savoir ?

-Le zieute pas comme ça, on dirait que tu veux le passer à tabac.
-Quoi ?!

Mes genoux sursautent pour se cogner dans le rebord du bar. Mes pauvres iris, si lourdes, essaient bien de se glisser dans le coin droit de leurs fentes plissées pour voir ce qu’il se trame. L’image que me renvoient cette vision ankylosée n’est pas fameuse : des tâches beiges et bleues. Plus de bleu que de beige. De l’abstrait, certainement.

-Ton verre, à quoi d’autre tu penses ? De l’abstrait qui me parle.

A quoi je pense, hein ?

C’est comme ça qu’on m’aborde, alors que je lutte du mieux que je peux contre le sommeil ? Contre l’inertie d’une ivresse cotonneuse, le désir de laisser filer le temps sans avoir à souffrir d’une quelconque responsabilité. C’est par cette foutue question, qu’on ose me cueillir ?

Ce que je pense ?

Je me demande pourquoi je suis ici. C’est ça, qu’est-ce que je fous ici, déjà ? Oh, je m’en souviens. C’est pas le problème de ce que je fais ici, c’est le soucis de ce que je suis. Un saugrenu défini d’un simple postulat. Une phrase basique.

« T’es qu’une loque inactive, Bazz, tu te laisses porter. »

Ce que je pense, donc, c’est que je vais m’enquiller ce verre pour commander un autre.

Pourquoi s’attendre de moi autre chose ? Ce que je pense, dans le fond, le vrai, on n’en a rien à cirer. Je suis là car je dois l’être, je suis ici parce qu’en quelque sorte, mes inactions m’ont amené à l’être. Mes pensées, mes ambitions et toutes ces saloperies : ce ne sont que des impertinences.

De toute façon, je n’en ai jamais vraiment eu. Ce genre de choses, c’est bon pour ceux qui se donnent les moyens de convertir d’eux-mêmes leurs rêves en réalité. Ça demande trop d’énergie, trop d’efforts investis pour un résultat incertain.

Je suis là dans ce bar, pour m’apaiser l’esprit. Voilà tout.

Oublier ces tocards qui se sont séparés de moi. Certainement. Ceux qui faisaient partie de mon soi-disant équipage, plutôt qu’un équipage, une clique banale. A chaque interaction avec l’un de ces individus, je m’étonnais du peu d’évolution des connaissances que j’avais de leurs vies personnelles. Les rapports n’étaient devenus que des convenances, ça se donnait l’image d’une belle famille, mais l’attitude y était individualiste au possible. Nous échangions tous quelques mots, un check étrangement proche, une tape sur la poitrine pour mimer que cela nous importait : tout un simulacre de relations sans une once d’engagement émotionnel. Chacun se foutait éperdument de l’autre, ce qu’ils voulaient c’était recevoir en donnant le moins possible et découvrir les trésors en premier : se les accaparer sans avoir à tout partager.

Quelle vie de merde. Quelle aventure ridicule, transformée en une vulgaire course où chaque heure devait être tuée en faveur d’un pas de plus fait vers une propriété supplémentaire.

Une vie de profit de laquelle je ne pouvais décidemment pas profiter.

Ma nature n’est pas celle de ces types. S’ils sont rapides et certains d’aller dans la bonne direction, celle du gain peu importe soit-il… je suis lent et incertain d’où commencer.

Je suis paumé. C’est là. Ma malédiction.

Si on joue au même jeu, ma façon de faire semble me condamner à la perte. Au déplaisir, celui de voir que ce que j’obtiendrai, on l’a déjà obtenu. Ce que j'accomplirai, on l’a déjà accompli. Je n’aurai pas l’initiative… jamais. De fait, je n’aurai jamais été un grand nom. Un pionnier, un innovateur, un challenger ou que sais-je encore.

Alors pourquoi le souhaiter, hein ?

Donc je me perds entre temps. A la recherche d’un de mes semblables, peut-être, ça serait bien. Un autre protagoniste dans lequel je pourrais déceler le reflet d’une parcelle de mon âme. Derrière les vitraux qui constitueraient ses yeux, je pourrais distinguer un feu faiblard qui m’est familier.

Des tribulations similaires. La même solitude. La même malédiction.

Peut-être que cette personne pourra alors, à ma place et pour moi, répondre à mes doutes et mes incertitudes.

Moi, je ne peux pas. Je n’en ai pas envie. Ça serait contre nature.

-J’m’emmerde. Le terme racle ma gorge en passant. Et toi ?

J’ai fait mieux, comme présentation.

-J’attends mon pote.

Ce que j’aurais aimé pouvoir répondre ça.


___

« Elles s'élevaient depuis le sol, pareilles à des ballons de baudruche : de l'air cerclé d'un film d'eau, enveloppé d'une pellicule savonneuse : les bulles de Shabondy. C'était d'elles que l'archipel tenait son nom, et c'était aussi d'elles qu'il était en partie si connu.

Les bulles de savons.

Une frêle allure ne rendant en aucun compte de leur résistance si particulière. Et, pourtant, ces bulles, cette résistance permettant aux navires des pires forbans d’accéder au Nouveau Monde, n'étaient qu'éphémères, vouées à l'éclatement une fois en dehors de cette atmosphère si unique.

Leur vie pouvait se résumer ainsi, elles naissaient au plus bas pour s'élever périlleusement au sommet. Là, instables dans ce milieu étranger, elles explosaient.

Cette vie collait étrangement à celles de nombreux forbans s'élançant sur Paradise, en quête de reconnaissance, pouvoir et fortune. Red Line constituait leur limite, un plafond à ne pas dépasser.

Ces bulles étaient ici pareilles à des étoiles, omniprésentes, constellant la voûte céleste de l'archipel. Et, lorsqu'une s'éteignait, une autre voyait le jour. »


Spoiler:


Face à une Jiva azimutée, la petite fille avait tenté de ne pas se décomposer : ses mains avaient fermement tenue son cahier de notes à hauteur d’yeux pour qu’elle puisse parcourir son écrit. Elle avait détaché chaque syllabe presque mécaniquement, en exagérant parfois, afin d’au mieux travailler son élocution. Cette gamine se nommait Chauchane, elle était connue de ce petit grove plutôt calme : cette boutique-bibliothèque était tenue par son majordome, puisqu’elle n’était encore en âge gérer d’elle-même. L’enfant à la peau charbon passait la plupart de son temps ici, à feuilleter des livres, journaux et autres manuscrits pouvant lui tomber sous la main.

Son quotidien était bien réglé et la seule surprise qu’elle pouvait y trouver n’aurait provenu que des ouvrages que la lectrice dévorait. Des essais, récits romancés, parfois inspirés de faits réels, des témoignages et investigations : qu’importait de quoi il s’agissait, son esprit boulimique ne pouvait soulager sa faim. Elle mangeait donc, pour ensuite s’amuser à recracher sous ses mots de nouveaux textes : des propos retranscris avec sa propre plume ou des histoires inédites, créées en mosaïque en s’inspirant ci-et-là d’œuvres qui l’eurent plu.

Pour autant et en ce jour, la bibliothécaire en devenir avait été perturbée à trois reprises. A son savoir, deux en matinée par une bestiole saugrenue et en cette fin d’après-midi, par une jeune femme dont le look et l’odeur la répugnait au plus haut point. Mais, malgré ce désagrément, Chauchane y avait perçu une opportunité : celle de partager ses propres textes tout en entraînant son élocution face à un auditoire étranger. Exercice difficile pour cette fille solitaire. En ce jour, seulement, elle avait senti un quelque-chose se débloquer en elle. Peut-être était-ce du fait que rares étaient les occasions pour elle de présenter son art : la peur du manque reléguant son stress en décor.

-Fait amusant, tu sais comment on nomme une explosion d’étoile ? Continua-t-elle, pour inviter l’inconnue à interagir et donner son avis sur sa performance. Une supernova ! Ça voudrait dire que ces pirates, là, dès qu’ils passent la barre des cent millions de prime, ils enclenchent leur propre explosion.
-Ça m’avance vraiment pas, petite. Dis, mon ami, tu l’as vu partir dans quelle direction ?
-Le matou violet ? Je sais pas, moi. Je n’épie pas les gens. Si je suis ici, c’est pour m’instruire et voyager au travers d’encre et de papier. Ton camarade avait l’air sympa, pourtant, mais il était bien bruyant ! Il parcourait les étagères en bazardant sans ranger ce qu’il y sortait, à la recherche d’un manuel, je crois, du moins c’est ce qu’il grommelait. Une fois trouvé, il est reparti sec en l’embarquant. Une pause, puis sa paume tapa la table à laquelle elle était posée. D’ailleurs, il n’est pas passé par le guichet des emprunts ! Il… il l’a volé !

Cette réponse n’aidait franchement pas Jiva, pire encore ça enflait un étrange sentiment en elle. Un de ces trucs qui lui arrivait rarement, le mal être : elle avait attendu son ami toute la journée à leur point de rendez-vous, ce putain de bar, dès lors que de son côté la pirate avait terminé sa part des tâches. La céruléenne devait se charger d’acheter le minimum syndical pour la navigation et préparer leur caravelle à l’aventure ; le félin, lui, s’était enquis d’une quête de savoir pour assurer leurs arrières. Cet ancien mercenaire connaissait le monde mieux que sa sœur, il avait eu l’occasion de l’arpenter de nombreuses fois dans sa vie précédant son incarcération. Aussi, Galéon savait que l’on ne pouvait s’aventurer au-delà de ce point de Grand Line sans se préparer correctement. Ses talents de navigateur improvisé devaient être, au moins, soutenus par des révisions et guides à disposition. Également, il semblait lui importer de se fournir en journaux pour se mettre à jour sur ce qu’il se déroulait là-bas : du moins ce qu’il filtrait et se disait dans ce genre de papiers publiques. La sauvageonne l’avait envoyé bouler, considérant que c’était là des choses inutiles : à deux, ils étaient intouchables et rien n’auraient ainsi pu leur arriver. Pour autant, le Toth avait semblé stresser à l’idée de refoutre les pieds de l’autre côté de Red Line. Et, depuis quelques jours, il n’avait fait que de se gratter la nuque tout en reniflant incessamment à chaque nouveau grove ou lieu arpenter.

-Si t’es son amie, tu veux bien nous le rembourser ? Va voir James à l’accueil, il te précisera le montant.
-Fait chier !

Que se tramait-il ? Pourquoi Galéon n’était pas venu ? Il lui faisait une mauvaise blague, peut-être, mais ce n’était vraiment pas son genre. Était-il malade, d’où les étranges symptômes, et, comme tout animal en difficulté, s’était-il mis à l’écart pour ne pas contaminer ou peiner son proche ? Non, s’il avait été malade Jiva l’aurait su et le serait également. Ils étaient toujours l’un avec l’autre et partageaient tout, boisson comme nourriture. Puis même, quand elle, de son côté, avait ses douleurs et ce qu’elle qualifiait de saignées mensuelles, elle n’avait aucune pudeur à l’égard de son camarade. Alors, que se passait-il ? Un mauvais pressentiment tapissa l’esprit de la pirate.

Sortir en trombe et parcourir les groves alentours en quête de l’introuvable. Beugler son nom, l’interpeller à coup de ses jurons favoris jusqu’à ce que l’on daigne l’arrêter. Rien n’y faisait, cependant, malgré une investigation des endroits où ils avaient pu traîner et appréciaient l’ambiance. Galéon n’était pas là, ne donnait signe de vie, et, dans une ultime idée, la lumière allumée, Jiva souhaita l’appeler sur un escargophone : elle se rappela qu’ils n’en avaient jamais eu à deux. Le raisonnement de la teigneuse avait été qu’ils n’en auraient pas eu le besoin, puisqu’à chaque instant ensemble. Sauf là. Sauf à cet instant précis. Sauf quand elle commençait à s’inquiéter. Aussi et presque désolée, la née incarcérée sortit d’une petite échoppe de laquelle elle avait voulu réquisitionner l’appareil. Ce fut à cet instant que la situation enfla : un projectile vint la cueillir dans les côtes. Si la surprise du choc la cueillit plus que la douleur, qu’elle ne fut pas son interrogation à la découverte de l’objet qui lui avait été destiné : un cylindre caoutchouteux, cerclé d’un papier mauve foncé. Qu’était-ce ? Elle le déroula, visiblement il s’agissait d’une lettre. Une lettre dont le bas était grimé d’un gribouillis représentant un sourire en croissant.

Les yeux de la céruléenne parcoururent la feuille déroulée une fois, deux fois, trois fois… rien n’y faisait. Elle ne savait pas déchiffrer ce qui y était inscrit : Jiva ne savait pas lire. Que faire donc ? L’ampoule s’alluma dans son crâne, elle cavala jusqu’à la bibliothèque tandis que le soleil se couchait.


___


-Tu sais, chaque livre dépeint son propre univers. Aussi, je me demande ce qu’est le tien. Tu m’as l’air complétement perdue dans la vie, d’un autre côté, tu sembles pareil à une constante dans un monde de variables. Détonante. Intrigante.  

Encore une réflexion qui désarçonna une jeune femme désarçonnée.

-Je t’aide à lire ça, si tu me permets t’étudier ton livre à toi. D’accord ? Dis-moi tout, j’ai tout le temps devant moi. James ne fermera pas tant que je reste ici.

Ne comprenant pas trop le point de cet enfant, Jiva dressa un bref topo sur son vécu et l'actuelle situation dans l'espoir d'amener cette petite là où elle souhaitait. Si chaque phrase donnait lieu à une requête supplémentaire, la patience de la teigneuse s'effilocha bien rapidement. Son ton devint sec et agressif, plus encore, menaçant. C'eut le don de contraindre la studieuse à accéder à son besoin initial, avant même qu'elle n'eut pu tout coucher sur papier de ce qu'elle venait d'entendre. Une fois la paperasse parcourue de haut en bas, l'index de Chauchane quitta ses lèvres et sa question percuta aussitôt la pirate.

-Hmmm. Tu connais « GT » ? C’est signé comme ça. Ton ami, il s’appelle comment ?
-Galéon. Galéon Toth.
-Je vois, peut-être que ça vient de lui donc.
-Dis-moi ce qu’il y a d’écrit. Fronça-t-elle les sourcils.
-Il y a beaucoup de fautes et c’est familier, je n’ai pas envie de le lire une seconde fois, surtout à voix haute. Tu n’as qu’à apprendre à lire, ça te sera utile dans tous les cas.

Une saisie par le col et la chaleur du front de son interlocutrice contre le sien lui délièrent la langue.

-Ça… ça te met en garde de ne pas chercher à retrouver l’imbécile qui partage ton odeur plus que celle de ton ami. Il n’avait pas à te fréquenter, c’était là son erreur. Et, dans le cas où t’essaierais quand même, drôle aveux de manque de confiance, il mentionne une rançon et une direction.
-Hein ? Mais ça n’a pas de sens. S’étonna l’inquisitrice, encore plus incertaine qu’avant.
-C’est ce qui est écrit, moi je n’y peux rien. Si tu souhaites tous les détails, tu n’as qu’à la lire. Apprends donc.

Dans cette envahissante incompréhension, la céruléenne bazarda d’un revers le corps de la gamine pour s’en défaire. Elle tourna alors les talons, fracassant la porte du commerce en y propulsant le majordome s’étant planté sur son chemin. Rien à faire de ces individus, seul ce papier coloré qu’elle tenait d’une ferme poigne importait.

Son ami ? L’imbécile qui partage son odeur ?

Cette lettre ne pouvait provenir de Galéon. Elle devait venir de quelqu’un qui l’avait embarqué, mais pour quelle raison ? Celui dont est fait mention ne pouvait qu’être lui, non ? Aussi, ce foutu « GT » ne pouvait être l’homme-chat.

Ses pensées grondèrent.

Pourquoi chercher à comprendre ? Les céphalées allaient l’assaillir à ce rythme. Elle devait juste savoir où chercher et comment chercher.  Mais, elle était seule désormais. Seule, avec pour possible béquille cette mioche aussi fragile qu’une poupée.

Quelle journée.


___

De merde ?

Je pourrais accepter l’idée que ce liquide soit la merde de micro-organisme. Ça pourrait avoir un sens, consommer ça nous rend dans un état merdique. Les gens disent que l’on devient ce que l’on mange. Donc à force de ne me nourrir que de cette saloperie je ne peux m’étonner que l’on puisse me considérer comme étant une sombre m…

-T’en veux un autre ?
-De quoi ?

Même schéma que ce midi, ou ce matin. Que sais-je, le temps m’est distordu. Une notion perdue dans les limbes de la raison. Et ma raison, en ce moment… elle est quelque part, lointaine, très lointaine, sûrement dans un monde parallèle. Ou alors, c’est moi qui suis enlisé dans un endroit difficile d’accès et de sortie. Je ne sais pas trop.

Quoiqu’il en soit, cet amoncellement de bleu et de beige est de retour. Pareil à plus tôt. Toujours aussi déconcertant. Pourquoi interagir encore ? Je…

-De verre, quoi d’autre ? J’m’emmerde aussi.

Drôle de situation. Je me demande ce que le monde essaie de me dire. Peut-être que je dois chercher à y déceler quelque chose, oui. L’abstrait… ces tâches précises, bleues et beiges, cette voix et ce ton.

-J’te parle. Une prise d’initiative encore plus poussée. Une relance.
-Oh, bien sûr.

Comment puis-je refuser face à pareil forcing ?

C’est peut-être ça le bon terme. Oh oui. Je sais.

L’union fait la force. Dans le glorieux comme le pittoresque.

-Bien sûr.

C’est bien ça, l’abstrait ?

Spoiler:




Précision:

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Membre du club officiel des "Victimes d'Erwin le vicieux"
Jiva
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