Elle attendait encore et encore. La rose se retenait avec peine de foncer, tête baisser. Faire du mal aux animaux était, pour elle, une chose affreuse qui méritait ni plus ni moins que la mort. Une mort pur et simple. Une mort dans la souffrance, tant qu’à faire. Elle en était là, dans ses pensées joyeuses lorsqu’elle entendit un bruit derrière elle. Se retournant avec méfiance, elle soupira de soulagement lorsqu’elle vit la louve, suivi d’un homme blond. D’après son regard, celui-ci semblait avoir compris pourquoi la louve au pelage de neige l’avait emmené ici. Il se plaça à ses côtés, en silence, observant la scène devant lui. Holly, quant à elle, l’observait. Elle espérait sincèrement qu’il puisse lui apporter une quelconque aide, qu’il délivre ces animaux. Son regard se pose ensuite de nouveau sur les braconniers avant que la voix du blond ne vienne troubler le silence de leur cachette, en chuchotant :

« Je vais essayer de voir à quel point ils sont motivés... Ne bougez pas. »

Il allait voir donc ? Très bien, elle ne jouerait que les spectatrices pour voir comment il allait s’en sortir. Elle n’aurait qu’à aller l’aider ensuite, quand elle l’aurait jugé. Car bon, elle n’était pas une très grande combattante. La rose l’observa se lever et se diriger vers le groupe d’individus en levant les mains.

« Bonjour ! Je voulais simplement savoir si vous avez tous une arme... Je ne doute pas de votre bonne foi, mais je suppose que ces animaux ont été attrapés avec des moyens peu orthodoxes, non ? »

Il est fou. Elle le regardait avancer, les yeux écarquillés. Il les narguait, cela se voyait. La rose avait peur de leur réaction. Réaction qui ne se fit pas attendre vu que l’un d’entre eux prit son fusil et lui tira dessus. Retenant un cri de surprise, la rose vit le blond tomber au sol. C’est fichu. Totalement fichu. Holly agrippa les poils de Volpha, pour se calmer. L’homme ne pouvait pas être mort. Pas aussi bêtement. Il n’aurait pas fait preuve d’arrogance sinon. Fronçant les sourcils, son regard se posa sur le corps au sol. Les brigands se félicitaient. L’un d’entre eux s’adressa même au blond. C’est alors que la voix du jeune homme se fit entendre. Sursautant, Holly le vit se relever, comme si de rien n’était. Il ne semblait plus blesser. Et d’ailleurs, il reprenait sa marche, tranquillement. Le regard de la rose était rivé sur cet homme aux pouvoirs étonnant. Encore plus étonnant lorsque celui-ci se transforma en une sorte d’oiseau, bleu et or. Un fruit du démon… L’apparition avait été brève, mais suffisante pour que la jeune fille soit émerveillée.
Elle le vit courir vers l’un des braconniers, celui qui avait tiré et lui administrer un magnifique coup de pied, qui l’envoya valser un peu plus loin.

« Si aucun de vous n'a traversé Grand Line, n'essayez pas de m'affronter... »

Grand Line ? Mer où chaque pirate rêvait de naviguer pour atteindre le One Piece. Mer où les pirates novices ne faisaient pas long feu. S’il a réussi à traverser Grand Line, c’est qu’il est vraiment fort alors. Volpha était bien tombée en allant le chercher. Souriante, elle le regarda se battre, avant que celui-ci ne s’adresse à elle.

« Vous savez-vous battre ? Ils sont faibles, mais trop nombreux, ça risque de prendre du temps. »

Si elle savait se battre ? Pas vraiment mais bon, maintenant qu’il s’était adressée à elle, il était inutile de rester caché derrière un buisson. Soupirant, la rose regarda la louve, en lui désignant un des hommes près des cages.

« Va jusqu’aux cages et fais le ménage, j’essaye de te rejoindre ensuite. Surtout, reste près des autres animaux. Fais attention à toi. »

La louve bondit du buisson, suite aux paroles d’Holly et se dirigea rapidement vers les cages, attaquant les brigands, esquivant les balles. Peu rassurée, la rose se leva également et sortit de sa cachette, avançant un peu. Elle eut à peine le loisir de faire une dizaine de pas qu’un des brigands se précipita vers elle, sabre à la main. Esquivant les coups, la demoiselle murmura :

« Aisusōdo »

De la neige se forma près de la main droite de la jeune fille, prenant peu à peu la forme d’une épée. Reculant un peu, elle vit que l’homme en face d’elle la regardait bizarrement, pâlissant légèrement. Profitant de l’effet de surprise, elle fonça sur lui, épée en avant. Le coup qu’elle lui porta entailla sa poitrine et il s’effondra. Souriant quelque peu, la rose se tourna vers le blond.

« Je pense que ça peut répondre à votre question »

Elle n’eut pas plus le temps de parler qu’un autre homme se jeta sur elle. Recommençant le même ballet d’esquive, la demoiselle s’essoufflait. Elle n’était pas vraiment habituée à se battre et son adversaire semblait déterminé. Grimaçant un peu, elle le repoussa avant de lâcher son épée pour prendre son couteau et de le lancer vers l’homme. Couteau qui fit mouche vu que celui-ci s’effondra. Soufflant, Holly s’approcha du corps de l’homme pour récupérer son arme. Qu’elle ne fut pas sa surprise quand elle le vit ouvrir les yeux et pointer son sabre vers elle. Sabre qui ne tarda pas à l’entailler sur le côté. Enfin entailler… Souriante, la rose vit l’homme blêmir lorsqu’il constata que le coup ne lui avait rien fait. Finalement, la neige cela a du bon. Approchant sa main de la tête de l’homme, la rose eu un rictus mauvais.

« Ça c’est pour tous les animaux que vous avez faits souffrir. Tei Taoin ! »

Le braconnier ne comprit pas tout de suite, avant de se débattre quelques secondes après. Trop tard. Souriante, elle le vit arrêter de bouger. L’hypothermie l’avait saisie. La pression n’avait pas été suffisamment longue pour être dangereuse pour lui, mais la rose avait la certitude qu’il allait être à terre un petit moment.

Se relevant, elle regarda le blond. Il s’en sortait pas mal apparemment et n’avait donc pas besoin de son aide. La rose se dirigea donc vers les cages et Volpha. La louve semblait gérer la situation apparemment. Trois hommes étaient à terre. La félicitant, la rose regarda la cage. Tous ces animaux semblaient effrayés. Aucun n’avait l’air d’être blessés. Il fallait qu’elle ouvre la cage. Cherchant une clé du regard, elle fouilla également les corps des hommes à terre, mais ne trouva rien. Pestant, la rose essaya de se souvenir. Aucun des hommes que j’ai affronté n’avait de clé. Où est-elle ? Pestant à nouveau, elle se tourna vers le blond.

« Hey ! On a besoin d’une clé pour les cages et elle n’est pas là ! Est-ce que vous la voyait ? »

La rose attendit sa réponse près des cages. Il fallait qu’il trouve, pour au moins délivrer ces animaux et être délivré de la peur que l’un d’entre eux soient blessés.

Il comptait leur demander ? Surprise, elle le regarda faire et admira sa méthode peu conventionnelle. Effrayer l’adversaire pour obtenir des renseignements ? J’aime bien. Souriant, elle entendit le brigand hurler de terreur. Le blond devait avoir une tête effrayante apparemment. La rose n’entendit pas vraiment les paroles de son allié, mais elle vit l’autre devenir fou. Son esprit semblait avoir disjoncté, car il dit quelques paroles incompréhensibles avant d’être pris d’un rire monstrueux. Rire qui ne sembla pas affecter plus que ça le blond, car il reposa le contrebandier et sortit de sa poche une flûte. Les autres rirent, mais Holly se doutait que ce ne devait pas être banal. Un homme sachant se battre comme lui ne sortait pas une flute à la légère. A part s’il avait lui aussi disjoncter. Un murmure s’échappa de ses lèvres.

« Qu’est-ce qu’il va faire avec ça ? »

Les rires fusaient encore lorsqu’il porta la flûte à sa bouche. Des rires de courtes durées, car le sol se mit à trembler instantanément après. Les animaux s’agitèrent dans les cages et la rose eut du mal à les calmés après la secousse. Même Volpha était agitée. Il faut dire qu’une secousse comme ça, en soufflant simplement dans une flûte, ce n’était pas banal. Après avoir réussi à calmer les animaux, elle se retourna juste à temps pour intercepter les clés que lui lançait le blond au vol.

Se retournant aussitôt vers les cages, elle testa les clés sur la serrure de l’une d’entre elles. Elle fit tourner la clé plusieurs fois avant d’entendre un déclic. C’est bon ! Heureuse, elle ouvrit en grand la cage, se dirigea ensuite vers les autres, pour répéter le même manège. Quand toutes les cages furent ouvertes, elle se prit soin de faire en sorte qu’ils sortent tous, vérifiant au passage si aucun n’était blessé. Enfin, elle survolait plus ça du regard. D’un regard colérique surtout. Tout un tas d’animaux lui passaient sous le nez. Des lapins, des oiseaux, des chevreuils, des sangliers. Et une dizaine de chaque espèce, plus ou moins jeune. Ces gens sont des pourris. Serrant les poings, elle continua son observation, jusqu’à ce que le dernier chevreuil déguerpisse dans la forêt. Ils étaient tous sortis de ces cages infâmes.


Soupirant, elle se retourna vers les braconniers restant, encore conscient. Et si… Une idée venait de germer dans son esprit. Une idée on ne peut plus intéressante et qui leur ferait payer. C’est tout sourire qu’elle se dirigea vers le blond.

« Tous les animaux sont partis. Pour eux... » Elle désigna les contrebandiers « Donc pour eux, j’ai une petite idée. »

Elle se rapprocha un peu plus du blond et murmura.

« Et si nous leur faisions découvrir ce que c’est que d’être enfermer dans une cage ? Vu qu’on a récupéré les clés, on pourrait les enfermer. De toute façon, ils doivent bien avoir des complices qui s’inquièteront de ne pas les voir revenir. Qu’est-ce que tu en penses ? »


Elle s’éloigna à nouveau, riant doucement et se mit à caresser la louve tout en regardant les bandits, qui n’en menaient pas large. Oui, son idée n’était pas mal du tout. Enfin, de son avis à elle. S’il refusait, elle ne voyait pas trop comment leur faire payer leurs actes. Les assommer était beaucoup trop gentil à son goût.

Elle n’avait pas trop prêté attention aux réactions du blond, mais une chose était sûre, il avait encore du faire une tête terrible pour que l’un des braconniers songe à s’enfuir. Le rattrapant, il l’envoya d’un coup dans une cage, affirmant que son idée n’était pas mal. Souriante, elle le laissa faire. De ce qu’elle pouvait voir, il les mettait dans les plus petites cages, celles qui les tasseraient le plus. Très bon choix. Savourant ce moment, elle enferma tout de même deux personnes, évanouis. Pour se défouler sainement si l’on peut dire. Pourtant, elle avait envie de plus. Les faire souffrir ? Oui, mais comment aussi ? Pas de souffrance physique, elle était fatiguée de ça. Souffrance morale donc. Elle réfléchissait à ça lorsque le blond se tourna vers elle en souriant et demanda ce qu’ils devaient faire des clés. Bingo ! Elle l’avait trouvé, sa souffrance morale au final. Lorsqu’il proposa de les jeter, des cris provenant des cages parvinrent à ses oreilles. Ils osent protestés… Elle leur lança un regard noir, puis se mit à réfléchir, alors que le blond la sortait encore de ses pensées :


« Oh, j'y pense. Je suis Nakata Fenice, et toi ? Enchanté ! »

La rose se mit à le regarder, sans vraiment comprendre, avant d’éclater de rire. Il est vrai qu’avec tout ça, ils n’avaient pas eu le temps de se présenter convenablement. Ils avaient à peine échangés quelques phrases mêmes. Reprenant son calme, elle serra la main qu’il lui tendait, avant de prendre, elle aussi, la parole :

« Moi c’est Holly. Holly Wate. Et la louve qui m’accompagne se nomme Volpha. Ravis de te connaitre. Ah ! Et ne te formalise pas du fait que j’ai ris. Ce n’est pas contre toi, rassure-toi. Disons simplement que je me suis dit qu’on avait un peu combattus ensemble sans se dire nos noms. Enfin, je pense bizarrement parfois. »

Elle lui sourit encore, avant de se retourner vers les braconniers. Elle hésitait un peu pour les clés. Peut-être que si je fais ça… Ou cela encore… Soudain elle eut une idée et se dirigea vers une souche d’arbre, suffisamment éloignés des cages pour qu’ils n’atteignent pas les clés, mais suffisamment proche pour leur donner envie. Posant lesdites clés sur la souche, elle se tourna vers Nakata.

« Pour les clés, il est beaucoup plus amusant de leur laisser miroiter la possibilité de les obtenir par leurs propres moyens. Enfin, je trouve ça plus amusant » Elle haussa les épaules «Et puis, ils comprendront la détresse des animaux au moins. »

Des cris de protestations parvinrent encore à ses oreilles, ainsi que quelques insultes peu flatteuses. S’ils pensent pouvoir m’atteindre avec ça. Elle leur lança à nouveau un regard noir puis, les ignorants totalement, la rose retourna près du jeune homme, un grand sourire sur les lèvres.

« Dit, tout à l’heure, tu as parlé de Grand Line. C’est vrai que tu as été là-bas ? Tu voudrais bien me raconter sur le chemin du retour ? Je t’offre un verre pour m’avoir aidé contre eux si tu veux ! »

Elle avait continué de sourire tout en avançant un peu en direction de la sortie. Si cet homme était bien allé sur Grand Line, son récit pouvait bien être intéressant. Elle siffla la louve pour lui indiquer de la suivre.


« Vraiment, j’espère qu’il acceptera de me raconter. »

Au final, il avait accepté et c’est dès lors qu’ils s’éloignèrent des braconniers qu’il commença son récit. La rose l’écoutait, ne faisant aucun commentaire, même lorsqu’il parla de pirates. Il prétendait être un gentil pirate et elle le croyait. Un être mauvais ne l’aurait pas aidé. Il n’aurait pas sauvé des animaux comme il l’avait fait. Ils ne tuent pas tous des innocents par plaisir après tout. Elle sourit tristement en pensant à sa mère, mais se ressaisit bien vite pour continuer de l’écouter. Il racontait bien, c’était certain. La rose ne prêtait pas attention aux alentours, elle l’écoutait tout simplement, ne disant rien lorsqu’il prenait des pauses, le laissant continuer son récit. Le récit d’une partie de sa vie après tout.

Le chemin du retour vers la ville avait été court, mais ne perturba en rien le monologue du jeune homme, ainsi que l’écoute de la rose. Ils rentrèrent distraitement dans un bar, commandant pour laisser le temps au blond de reprendre sa respiration et faire le tri dans ses pensées. Lorsque les commandes furent apportées, du cola pour la rose et une chope pour Nakata, il reprit à nouveau, inlassablement. Quand il eut terminé, Holly n’osa pas vraiment prendre la parole, le laissant rêvasser un peu, le laissant dans ses souvenirs. La demoiselle se demandait qu’elle âge il pouvait avoir, car tout ce qu’il lui avait raconté lui sembler tellement immense qu’il fallait avoir vécu longtemps pour vivre tout ceci. Pourtant, il était jeune, ou du moins le paraissait. Mais là n’était pas la première chose qu’elle voulait savoir. Pas la première chose qu’elle voulait remettre sur le tapis tout du moins.


Elle regarda distraitement la louve, cherchant dans son regard l’approbation pour prendre la parole. Cela pouvait paraitre ridicule, mais bon, pour elle, s’était tout à fait normal. Le dialogue muet se poursuivis pendant deux minutes avant que la rose ne se racle la gorge.

« Tu as vécu pas mal de choses apparemment. Tu as connu la joie comme la tristesse et je ne peux me permettre d’apposer le moindre jugement. Mais une chose est sûre, tu me confirmes le fait qu’il puisse y avoir des pirates gentils dans ce monde. Qu’ils ne sont pas tous méchants et qu’ils n’ont pas pour rêve de répandre le sang et la souffrance.»

Elle souria tristement, regardant son verre avant de relever la tête et reprendre la parole.

« M’enfin, passons ! Tu dis vouloir créer un équipage n’est-ce pas ? Mais alors, pourquoi t’être séparé des deux personnes t’accompagnant? A part si tu voulais rendre hommage à tes anciens compagnons seul, là je comprendrai un peu mieux. »

Holly s’arrêta un peu, sirotant son verre.

« Pour Harushige, il me semble en avoir vaguement entendu parler. Je ne lis pas vraiment les journaux à vrai dire. Sur l’île où j’étais avant, je passais plus mon temps à étudier et sortir me promener que de lire en fait. »

Elle rit un peu.

« Tout ça pour dire, que je trouve cela noble de ta part, de vouloir le tuer. Tu as du cran en tout cas. »


Elle souria à nouveau, son regard se posa sur la louve blanche, qui somnolait à ses pieds. Peut-être que… Non, elle ne pouvait pas penser ça. Ou peut-être bien que si. Elle hésitait, ne sachant pas vraiment comment il allait prendre sa demande. Après tout, elle n’était pas forte n’y rien. Elle avait juste eu de la chance pour son fruit. Soupirant, elle regarda Nakata dans les yeux.

« Dit, est-ce que ton équipage a besoin d’un médecin ? »

Aussitôt après, elle se mordit la lèvre inférieure. Je vais passer pour une parfaite idiote encore. Ce qui était n’était plus à changer. Elle l’avait dit et la réponse du blond aller lui faire prendre ou une douche froide ou non. Sincèrement, elle espérait qu’il dise avoir besoin d’un médecin, elle pourrait ainsi se proposer. C’était l’occasion de devenir un vrai pirate et quitter cette île après tout. Une jolie occasion.

Elle avait attendu en se maudissant intérieurement de demander comme ça, mais finalement il acceptait qu’elle vienne. Lui rendant son sourire, la demoiselle ne savait pas trop comment procéder et se tritura les mains, nerveusement. Elle avait Volpha après tout. Et il était hors de question qu’elle l’abandonne. Le regardant de nouveau dans les yeux, elle reprit la parole :

« Je veux oui ! Enfin, si tu acceptes d’accueillir sur ton navire Volpha. Je ne partirai pas sans elle, tu as dû le comprendre. Cette louve fait un peu partie de ma famille. Elle est ma seule famille en fait. Mais ne nous attardons pas sur des détails comme ça. »

La louve avait relevé sa tête à l’entente de son nom. Lui souriant tranquillement, la demoiselle se remit à penser à avant. Lorsqu’elles étaient encore sur North Blue. Leurs promenades avec les autres loups, le tour de l’île qu’elles faisaient, l’apprentissage de la médecine avec la mère de Len. Len… Repensé à ce nom lui serrer toujours le cœur. La rose ne comprenait pas vraiment pourquoi, mais elle savait qu’elle était liée à ce garçon. Que lui et elle ne pouvait pas vivre pleinement sans l’autre. Sans penser à l’autre tout du moins. Pas qu’ils étaient amoureux, non. C’était son frère, son confident, son meilleur ami. Ils avaient prévu de se revoir sur la mer et elle espérait vraiment que ce soit le cas. Soupirant, elle but tranquillement le reste de son cola, regardant le bar où ils étaient. Les gens allaient et venaient, un groupe bruyant se situer au fond du bar, pas assez bruyant pour gêner l’ambiance générale. Une ambiance sympathique. Un bar chaleureux en somme. Reportant son regard vers le blond, elle reprit la parole, le menton posé sur la paume de sa main.

« Dis-moi, tu veux que je t’appelle comment ? Capitaine fait trop officiel, non ? Naka’ ça te conviendrai ? »

Pouffant un peu, elle reprit néanmoins son sérieux ensuite.

« Donc oui, après, j’aurais quelques petites questions concernant les fruits du démons. Tu dois t’y connaître je suppose. Et ici, aucune documentation ne m’a permis de m’informer comme je le souhaitais. S’ils n’avaient pas prononcé le nom de « fruit du démon » je n’aurai même pas su ce que c’était en fait. »

Elle ria, repensant à cela.

« Tu veux bien me dire tout ce que tu sais là-dessus ? Car bon, toutes les personnes que j’ai interrogées m’ont fui comme la peste. A croire que j’étais dangereuse, alors que je ne le suis pas vraiment. Ça ne se voit pas sur mon physique tout du moins. »


Même si son « fruit » était pratique, elle était soucieuse. Avec la chance qu’elle avait, cela allait lui causer des ennuis. Ou lui porter la poisse. Galère. Soupirant, elle regarda à nouveau Volpha. Heureusement que la louve était là tout de même. Sans elle et ses ancêtres, cela ferait longtemps qu’elle ne serait plus de ce monde. Elle aurait abandonnée pour être tranquille. Mais l’aventure était beaucoup plus intéressante que le moindre abandon.

Reportant son regard vers le blond, elle attendit sa réponse, espérant en apprendre un peu plus sur ses « pouvoirs ». En apprendre aussi un peu plus sur ses possibilités et limites.

Ainsi, il approuvait le fait qu’elle emmène Volpha. Souriant à la louve, la demoiselle reporta son attention vers Naka’, qui répondait à sa question sur les fruits du démon. Les paramecias semblaient avoir des propriétés effrayantes. Elle ne voyait pas comment son bras se changerait en canon. Frissonnant à cette idée, elle écouta le reste des explications. Lorsqu’il parla des zoans et de la transformation en animale, la rose ne put s’empêcher de sourire à Volpha. Deux loups. Elle se serait sentie libre. Courant dans des plaines enneigées. Utopie sans doute. Quand il parla des logias et de l’appartenance de son fruit à cette classe, Holly l’écouta, notant mentalement toutes ses explications. D’après ce qu’il disait, être un logia était un avantage. Malgré les oppositions. Faible face à la température hein ? Dur ça. Au moins, elle serait avantagée contre ceux ayant l’habitude de la chaleur. Elle prendrait plaisir à les rafraichir même. Souriant, elle réfléchit un peu, à la fin des explications du blond. Après tout, elle préférait être au courant de tout maintenant. Pour ne pas à être prise au dépourvue.


« Ton fruit est donc celui du Phoenix. Animal légendaire renaissant de ses cendres. C’est classe ça ! Je te remercie de m’avoir expliqué tout cela. Je comprends mieux à présent. Finalement, les fruits du démon, c’est classe. Enfin, tout dépend. Car celui du canon que tu as cité en exemple m’a l’air un peu bizarre. Je suppose qu’il y en a pleins de bizarres, nan ? »

Riant doucement, la demoiselle se ressaisit, grattant le menton de la louve qui s’était assise près d’elle. Elle la regarda d’ailleurs en détail, fronçant les sourcils au vu de sa fourrure. Tu vas passer par l’étape brosse ma jolie. Elle commanda ensuite un cola à nouveau, proposant au blond de reprendre une chope. Quand sa commande fut apportée, elle but tranquillement, réfléchissant un peu. Elle hésitait à lui demander quand est-ce qu’ils partiraient d’ici pour leur prochaine destination. La rose était impatiente et brûlait d’envie de quitter cette île ennuyeuse. Pour elle, cette île n’était pas son paradis. Souriant, elle regarda à nouveau le blond.

« Et sinon Naka’, quelle île sera notre prochaine étape ? »

Elle n’attendait qu’une parole du blond pour décoller de sa chaise et partir préparer ses affaires, rester dans sa chambre. Oui, la rose était impatiente de partir à l’aventure. De découvrir le monde qui l’entoure, ainsi que tous les secrets existants sur la médecine. Toutes les plantes également. Ainsi, elle réunirait les espèces manquantes dans le livre de sa mère, pour enfin compléter les recherches de la famille Wate. Et puis, le savoir sur les plantes évoluait temps que de nouvelles espèces apparaissaient. Un savoir sans fin sans doute. Un savoir qu’il était bon de pourchasser à tout prix. Holly regarda la louve blanche. Après tout, elle ne devait pas la décevoir, elle qui avait quitté sa tribut pour suivre une humaine. La rose serait digne de la confiance que Volpha portait en elle, malgré qu’elle lui en fasse voir de toutes les couleurs.


Souriant à Nakata, elle reprit la parole :

« Je suis prête à partir quand tu veux, Capitaine. !»

L’accentuation sur le dernier mot était voulu. Pour le titiller sans doute. Pour lui faire comprendre qu’il prenait officiellement son rôle de capitaine maintenant.


Comme elle l’avait dit, elle était prête. Prête à revenir dans sa chambre en quatrième vitesse pour préparer ses minces bagages. Prête à prendre la mer, pour vivre de ses rêves et d’aventures. Prête à devenir un vrai pirate.

D’après ce que lui avait dit Nakata, si à chaque idée d’un humain, un fruit du démon était lié, alors elle voulait faire interner celui ayant eu l’idée de ressembler à un canon vivant. Y’a des gens bizarres, c’est le moins que l’on puisse dire. Pouffant un peu, elle se ressaisit, écoutant avec attention la suite du programme. Elle n’avait jamais entendu parler de Traders et au moins, elle avait une bonne occasion de découvrir cette île. Découvrir la flore se développant là-bas, ainsi que les boutiques où elle pourrait peut-être tirer un ouvrage intéressant sur la médecine. Maintenant qu’elle s’était engagée dans la piraterie, elle se devait de pouvoir réussir à gérer n’importe qu’elle situation impliquant des soins d’urgences. La rose ne voulait pas les décevoir après tout. Continuant de l’écouter, il lui demanda s’y elle avait des rêves. Pensant à ça, la demoiselle sourit tristement, se ressaisissant tout de même, prenant un ton enjoué.

« T’ennuyais avec moi ? J’espère pas ! Pour le départ, demain matin me convient parfaitement. Pour mes rêves, j’ai envie de dire que tout le monde en a un. Le premier de mes rêves est de découvrir le monde. Toutes les merveilles de ce monde ! Enfin, surtout les plantes. Je suis botaniste, je ne te l’ai pas dit ? Je sais reconnaitre différentes espèces après les avoir un peu étudiées. Je ne me prétends pas experte par contre, attention ! » Elle rit « Mais je me débrouille pas mal. Dans ma famille, on étudie la botanique de génération en génération, pourtant, il reste pas mal de plantes à découvrir. Après, mon second rêve…»

La rose marqua une pause, hésitant un peu. Devait-elle tout lui expliquer ? Maintenant, c’était beaucoup plus simple et lui, il lui avait bien raconté une partie de son histoire, elle pouvait bien faire de même. Se raclant légèrement la gorge, elle reprit.

« Mon second rêve est plus … Personnel si je puis dire. Enfin, pour que tu comprennes, il faut que je t’explique tout depuis le début. Tu as dû remarquer que Volpha n’est pas vraiment originaire de South Blue, n’est-ce pas ? C’est parce que nous venons de North Blue et plus précisément d’une petite île se nommant Dwarf Town. Fin’, ça ce sont les origines de Volpha, moi je sais pas trop d’où je suis originaire. J’ai passé mon enfance sur des navires, limite cela ne m’étonnerais pas d’être née sur l’un d’eux. Bref, mon second rêve à un rapport avec ça. »

Holly soupira, buvant une petite gorgée de cola, comme pour se donner du courage.

« Avec ma mère, nous étions encore partis sur un navire de plaisance, pour qu’elle fasse ses recherches sur les différentes îles où nous allions accostés. Recherche sur les plantes, bien entendu. Donc nous étions encore sur un navire et nous apercevions Dwarf Town au loin. Au départ, je n’ai pas vraiment compris la menace, j’étais dans la cabine de ma mère après tout, mais c’est quand elle est venue me chercher que j’ai senti que quelque chose ne tournait pas rond. Deux minutes plus tard, les canons retentirent. »

Elle s’arrêta à nouveau, faisant le tri dans ses souvenirs, ne voulant pas en dire trop.

« Ce sont des pirates qui nous ont attaqués. Avec ma mère, on a essayé de fuir, mais ils étaient déjà sur le navire. Elle m’a fait sauter par-dessus bord pour que je puisse fuir et ils l’ont rattrapé. Elle a donné sa vie pour moi en somme. C’est pour ça que mon deuxième rêve est de retrouver cet équipage pirate et de leur faire payer, venger enfin ma mère. Je me le suis jurée. Et qu’importe ce que cela me coutera, j’y arriverai. »

La rose serra ses poings, comme si elle voulait prouver sa volonté.

« Par la suite, j’ai été repêchée par les habitants de Dwarf Town. Ils m’ont accueilli et soigné comme si j’étais des leurs. C’est avec eux que j’ai appris la médecine. Je leur dois beaucoup. Les loups de l’île m’ont également beaucoup aidé. Ils m’ont permis de reprendre confiance en moi et de vivre, ne pensant plus à toute cette histoire. Je me souviendrai toujours de ma rencontre avec la grand-mère de Volpha. J’avais sauvé l’un de ses petits lors d’une grosse averse. Ce jour-là, j’avais vraiment cru que j’allais finir dans son estomac, mais finalement, nous sommes devenus amis.»

Elle termina, souriant un peu. Repensé à cela remontait en elle des sentiments qu’elle aurait préférée oublier. Des sentiments enfuis au fin fond d’elle-même. Malgré tout, elle n’avait pas tout dit. Chaque chose en son temps . Avoir expliqué sa rencontre avec les loups l’avait aidée, cela la rendait moins triste. La rose regarda ensuite la louve, comme à son habitude lorsqu’elle ne savait pas trop quoi dire.

« Je n’ai pas vraiment des rêves extraordinaires, mais ils me tiennent à cœur. »

Elle sourit, gênée. Raconter sa vie n’était pas chose aisée, après tout. Et encore moins devant une personne qu’elle connaissait depuis peu. La timidité l’emportait sur son assurance dans ces moments-là.

La rose le regarda, un peu étonnée. Il lui promettait de l’aider à réaliser ses rêves ? Beaucoup l’avait fait, aucun ne l’avait aidé. Pourtant, elle sentait qu’avec lui se serait différent. Surement parce qu’il était pirate et actuellement son capitaine. Qu’il avait aussi connu cela, de perdre des personnes qu’on connait, qu’on aime. Oui, avec lui, Holly le sentait, elle pourrait y arriver, elle pourrait même se venger. Le regard dans le vague, elle le regarda distraitement se lever pour caresser Volpha, lui souhaitant la bienvenue dans l’équipage. Il était doux comme un agneau avec les animaux. Et d’après ce qu’elle voyait, Volpha l’appréciait, sinon elle lui aurait grogné dessus, comme sur toutes les personnes étrangères qui veulent l’approcher. Malgré les apparences, la louve n’était pas dressée, elle avait simplement l’habitude de vivre aux côtés d’Holly et des autres habitants de Dwarf Town. Juste une simple habitude. Pour les autres, il était plutôt conseillé de s’abstenir de s’approcher d’elle, pourtant, le blond avait réussi à la caresser comme ça, sans aucun souci. Il savait se faire apprécier des animaux, la rose en était certaine.

Elle le regarda se relever, lui souriant en lui demandant si elle avait une chambre pour la nuit. Se levant également, la rose se mit à sourire.

« Merci, mais j’ai déjà une chambre pas très loin d’ici. Une chambre modèle grand luxe d’ailleurs, que je me suis fait une joie de payer avec l’argent d’un riche pas très futé. »

Elle rit, repensant à cette scène. A cet homme enrobé lui faisant des avances et à elle qui l’avait soûlé jusqu’à ce qu’elle puisse lui piquer son argent tranquillement, le laissant dans le pays des songes alcoolisés. Elle avait bien joué sur ce coup et il avait dû être plus qu’en colère en remarquant que sa bourse contenant environ cinq cents berrys avait été volée. Au moins, ça lui apprendra. Il est vrai qu’il avait été plus qu’entreprenant, mais la demoiselle l’avait remis vite fait à sa place. A croire que les riches se permettent toutes sortes de fantaisie.

Prenant son sac qu’elle n’avait pas quitté de la journée, même avec les braconniers, la demoiselle reprit la parole.

« D’ailleurs, quand je dis « Modèle grand luxe » je n’exagère pas ! Il doit y avoir de la place pour, au moins, quatre personnes. Tu peux même venir dormir dans la chambre si tu veux Capitaine ! Il y a deux lits !»

Elle avait dit ça d’un ton rieur, limite insouciant. Ca ne l’a dérangerait pas plus que ça qu’il vienne et au moins, cela éviterait l’éternel question du « on se rejoint où ? » Souriant toujours, elle jeta quelques pièces sur la table, pour régler leur consommation avant de se diriger tranquillement vers la sortie, sifflant Volpha au passage.

« Aller ! On y va ? »

Elle rit légèrement. Cette journée avait été bonne et la rose débordait de bonne humeur. Sortant tranquillement, elle se mit à regarder le ciel, à l’ombre de la devanture du bar. L’air étant encore chaud et la demoiselle commençait à en avoir assez, mais cela n’entachait pas sa bonne humeur. Elle caressa doucement Volpha, attendant le blond pendant ce temps-là. Distraitement, elle se mit à penser à tout ce que l’avenir lui réservait comme lot de surprises et d’aventures. Cela promettait d’être intéressant.