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[FB] - Une nuit comme les autres sur Graou Island [Pv : Tania]
Erwin
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Sam 5 Juil - 21:50
La nuit des créatures.


Les nuits sur Graou Island étaient froides en cette période de l’année. En regardant le ciel, assis sur le toit d’une petite maison, je me rendis compte que la beauté des étoiles n’était plus à démontrer. Déjà un an que je voyageais tout seul. Une année entière à vaquer d’îles en îles pour trouver un nouveau foyer. En arrivant ici, à cause du caractère distant des habitants, j’avais constaté que je n’étais toujours pas arrivé à mon paradis personnel. Les épaules basses, les bras ballants, je m’étais rendu compte que tout ce pour quoi je me battais, tout ce que je voulais n’était que factice. Je mis une main à ma ceinture en sentant l’arme que Cid, mon maître d’arme, m’avait remis à la fin de mon entraînement. Il m’avait dit « Je suis fier de toi, morpion, mais rester à mes côtés ne te rendra pas heureux. ». En partant de l’Archipel Shabaondy, j’avais laissé derrière moi la seule personne que j’avais réussi à considérer comme une famille, un père de substitution. Mais déjà sa voix chaleureuse et sa présence bourrue disparaissaient de ma mémoire, ne laissant place qu’à un flou de plus en plus dominant.

C’est, plongé dans mes pensées, que je n’avais pas entendu les grognements auprès de moi, comme si les animaux de cette île commençaient à se réveiller les uns après les autres. Je fronçai les sourcils et rentrai dans la chambre qu’on m’avait prêtée, claquant la porte. Bien sûr, les habitants de l’île étaient prudents, mais au point de mettre des barreaux et de blinder la porte…

Ce n’est que quelques secondes plus tard que je remarquai que des yeux jaunes, brillants, luisaient en me regardant. Ils s’étaient arrêté sur ma silhouette tandis que je retirais mes vêtements, impudique devant les animaux. Pourtant, c’était dérangeant. En me dirigeant vers la petite salle de bain, je retirai enfin mon caleçon et me plongeai dans l’eau chaude qui me relaxa immédiatement. C’était tellement bon ! Durant mes nombreux voyages, une chose était ressortie : même un gamin de quinze ans pouvait profiter des petits plaisirs de la vie. Je souris, jouant avec l’eau de manière enfantine avant d’entendre à nouveau de mystérieux grondement qui semblaient provenir de l’extérieur.

Sortant de l’eau, le poireau à l’air,  j’ouvris la porte de la salle de bain et le froid vint mordre ma peau. Je la refermai d’un coup, prenant mon caleçon à terre pour le poser sur le lavabo avant de repartir dans le bain, l’eau ayant envahi le carrelage et se dirigeant doucement vers le système de récupération assez ingénieux qui bordait la baignoire. Alors un craquement survit, plus fort que les autres, et mon cœur commença à battre la chamade. J’inspirai fortement, me saisissant cette fois de la serviette posée sur le porte-serviette, m’essuyant sans profiter du bain. Certes, le prix de l’auberge était dérisoire, mais ça ne voulait pas dire qu’ils ne devaient pas entretenir leur toiture.

Alors, après m’être rhabillé, je me dirigeai dans la chambre où une forme étrange venait de se dessiner, sentant les draps du lit avant de se tourner brusquement vers moi. Un homme ? Non, cette créature était trop poilue. Sa couleur orangée était tigrée par de fines lamelles noires qui se détachaient à peine de son corps. A la lumière, on pouvait voir que certaines parties de son corps étaient recouvertes de poils blancs, en partie ses pattes mais aussi son museau… Et c’est à ce moment-là qu’elle se jeta sur moi.

Mon cerveau, encore habité par certains réflexes, me téléporta derrière la créature qui mit un certain temps à se ressaisir. Il avait totalement arraché la fenêtre, et une partie du mur autour. J’attrapai discrètement mes vêtements, l’arme de Cid et mon baluchon. La bête se tourna dans ma direction, son odorat l’ayant certainement remis sur ma piste, et je décidai de sauter par la fenêtre. A ce moment-là, je vis qu’en dessous m’attendait une créature recouverte d’écailles, et sans chercher à comprendre ce que c’était, je me rendis dans le ciel grâce à mon pouvoir.

« - C’est quoi ce bordel ? Marmonnai-je en descendant sur une branche d’arbre, enfilant mon pantalon avant de poursuivre ma course, mon tee-shirt dans ma main, à l’intérieur de la forêt. »

Une île de monstres ? Non, peut-être d’hommes-bêtes… Mais je n’en avais pas vu en arrivant ici. De toutes les manières, les explications attendraient, il fallait déjà que je trouve un endroit où me cacher.
Erwin
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Dim 6 Juil - 16:07



Une effrayante situation...



Alors que les derniers rayons du soleil effaçaient peu à peu les coloris des façades des maisons bordant la rue centrale de la ville pour laisser place à de tristes nuances de gris, j’en profitais pour aller prendre l’air… La journée avait été caniculaire et par conséquent, je l’avais passée à bronzer sur la plage. Il me semblait donc opportun de profiter de cet instant de tranquillité pour visiter le village dans lequel j’avais été si agréablement accueillie !
Le fond de l’air n’était malheureusement pas aussi frais qu’en mer, et cette lourde atmosphère était sûrement la raison qui poussait les villageois à se terrer chez eux… Les rues étaient désertes et un silence presque inquiétant régnait en maître absolu sur la ville. J’avais passé ma journée seule sur une plage éloignée pour y  retrouver calme et solitude, mais à présent je n’étais pas contre un peu de discussion. Où pourrais-je espérer trouver une quelconque compagnie ? Le bar me semblait être l’endroit idéal, tous les autres commerces étaient fermés étant donné l’heure tardive de ma petite sortie. Aucune habitation ne semblait être éclairée, et la lune, fort heureusement pleine était ma seule source de lumière. Il me semblait pourtant invraisemblable que tout le village soit endormit. Certes il faisait nuit mais il était à peine l’heure du dîner… L’ambiance était assez étrange. Je continuais tout de même mon chemin en direction de l’unique débit de boisson du coin ! Arrivée devant celui-ci, je constatais avec déception que tout comme les autre bâtiments aux alentours, celui-ci semblait désert… Je m’assis alors sur un banc qui faisait face à l’imposante façade, laquelle était ornée de belles peintures inspirant la joie et la convivialité. J’avais du mal à croire qu’il puisse régner une atmosphère si mortuaire dans un endroit à la base si… Vivant !
C’est alors que retentit un bruit de verre brisé ! Le son provenait du bar et fut suivit du même silence qui l’avait précédé. Pourtant ce verre ne pouvait pas être tombé tout seul, il se passait bel et bien quelque chose d’anormal dans cette ville !
Prenant mon courage à deux mains, j’approchais à pas de loup des portes battantes. Prenant une profonde inspiration devant ces dernières, je poussais alors l’une d’elle dans un sinistre grincement qui me fit sursauter.

« Ce n’est rien… La porte est juste mal huilée ! Calme-toi Tania… Détends-toi… »

C’était facile à dire mais ma respiration était toujours aussi saccadée. C’est alors qu’une goutte semblant tomber du plafond, atterrit à mes pieds et ce n’est qu’en baissant le regard pour m’assurer qu’il ne s’agissait que d’une goutte d’eau que je constatais qu’une flaque assez étendue s’était formée à l‘entrée… Plongeant timidement l’un de mes doigts dans le liquide je constatais avec dégoût qu’il était visqueux. Une expression de dégoût se dessina sur mon visage alors qu’intriguée par cette découverte, je souhaitais en apprendre plus sur son origine et levais donc mes yeux au ciel. Une seconde goutte tomba et vint couler sur mon front. L’essuyant d’un rapide mouvement avec ma manche, je tentais tant bien que mal de contenir une brusque envie de vomir. L’absence de lumière m’empêchait de distinguer ce qui semblait couvrir le plafond, jusqu’à ce que deux fines lueurs rouges s’y allument. Surprise, je reculais d’un grand pas et constatais non sans une certaine gêne que ces lueurs étaient toujours au-dessus de moi malgré le fait que je me sois déplacée…
Je mis encore quelques secondes à m’habituer à l’obscurité de la salle, et alors que je commençais à distinguer l’ombre dessinée sur le plafond, celle-ci sembla comme déployer des ailes, de grandes ailes noires. Deux longues dents pointèrent sous les deux lueurs qui s’avéraient être ses yeux… Des yeux injectés de sang. Je chutais en arrière tandis que je cherchais à me diriger discrètement vers la porte de sortie. Toujours à terre, je passais sous les deux portes battantes et alors que faisant toujours face au bar je m’approchais du centre de la rue, je heurtais quelque chose de rigide, de suffisamment solide pour ne pas chanceler lorsque je m’y cognais. Me relevant en vitesse, je fis volte-face pour me retrouver nez-à-nez avec un monstre… Sa posture rappelait celle d’un homme, mais sa carrure était plus que bestiale… De longs poils recouvraient son corps et deux oreilles pointues se dessinaient au sommet de son crâne. Il émit alors un long râle rauque… Le grincement des portes battantes résonna soudain derrière moi, mais je ne pris pas le temps de me retourner pour apercevoir la créature qui m’avait guetté dans le bar. Prenant alors mes jambes à mon cou, je courrais en direction de la rue principale de la ville. Peut-être y trouverais-je de l’aide ! Du moins je l’espérais…
Mais d’où venaient ces monstres ? Qu’étaient-ils ?
Toujours poursuivie par les deux bêtes, je tentais tant bien que mal de me repérer parmi toutes ces habitations qui me paraissaient identiques en tous points les-unes les-autres.

« Au secours, venez m’aider ! Il y a des monstres dans la ville ! »

Aucune lumière ne s’allumait… Soit personne ne m’entendait, soit… Ce n’était pas possible. Ces choses qui me poursuivaient ne pouvaient pas être les gens accueillants et souriants qui, quelques heures auparavant m’avaient reçu à bras ouverts sur leur île. Criant de plus belle, j’espérais alerter un maximum de gens possible pour qu’ils me viennent en aide. Je ne savais pas de quoi étaient capable ces monstres, et il était préférable de ne pas m’y frotter pour m’en rendre compte…
Mais à mesure que je m’égosillais en traversant la ville à toute allure, j’envisageais la possibilité que les habitants  puissent-être dans la forêt pour je ne sais quel rituel local. Cela expliquerait que je n’ai rencontré personne depuis tout ce temps ! Une vague d’espoir me gagna tandis que je changeais de plan pour prendre la direction de l’extérieur du village. Si personne n’était plus en ville, je serais très certainement plus en sécurité en dehors de celle-ci…

Bon sang… Mais qu’est-ce qu’il se passe ici ?



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Erwin
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Lun 7 Juil - 2:25
Rencontre ?


La forêt était plutôt dense, et je m’y perdis au moment même où j’y entrai, enfilant mon tee-shirt rapidement pour essayer d’avoir les mains plus libres. J’avais commencé à courir à terre, mais la nuit était particulièrement sombre à cause du feuillage, surtout si on prenait en compte que la lune brillait de mille feux dans le ciel, créant en moi une impression de déjà-vu : des personnes agressives à la pleine lune, j’en avais connu. Un effet psychologique créé par des séances intensives d’hypnoses, sur une île de Grande Line située près de Shabaondy. Cid avait démantelé le réseau en peu de temps à l’aide de ceux qu’il appelait ses « amis », mais qu’il avait pris soin de ne pas me présenter. Une histoire de taquinerie vis-à-vis de son âge et de celui de ses élèves, je n’avais pas très bien compris, et la seule chose qui m’intéressait de toutes les manières était ses capacités à m’enseigner à me défendre.

J’en avais bavé ! C’était quelque chose qu’on ne pouvait pas m’enlever. Ses entrainements étaient exécrables, mais au moins ils aidaient à forger le caractère. Heureusement que ça avait été si bref, sinon j’aurais pété un câble. Haussant les épaules, je me mis à repenser au ‘bon vieux temps’ quand un grognement me tira de mes pensées et que je continuai à courir, essayant d’échapper à mes poursuivants. Certes, j’aurais pu m’échapper sur n’importe quelle île que j’avais déjà visitée, mais de nuit j’avais tendance à ne pas trop utiliser mes pouvoirs. Je décidai donc de continuer à courir, essayant de ne pas trop me faire repérer… Malheureusement en vain. Mes pas étaient lourds, désorganisés et influencés par la peur, ce qui me rendait repérable pour toute oreille tendue. Et je devais avoir affaire à des chasseurs, des déchiqueteurs de chair qui n’en avaient qu’à ma carotide et à mes boyaux qu’ils répandraient sur le sol.

« - Ça fait chier, chuchotai-je à moi-même en déboulant hors de la forêt. »

Un autre village ? Là aussi, aucune lumière n’était allumée. Ce qui m’inquiéta en revanche, ce fut le cri d’une femme qui semblait provenir de l’intérieur. Me grattant le derrière du crâne, je la vis débouler vers moi, la nuit me cachant partiellement à sa vue du fait de ma présence dans les fourrés. Alors je décidai de sortir, courant en direction de ses assaillants aux formes humaines… Avant de remarquer qu’ils n’étaient en réalité pas si humains que ça.

« - Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?! Hurlai-je en me retournant, courant à nouveau vers la forêt de laquelle sortit l’homme avec des écailles, une gueule plutôt longue comme celle d’un crocodile sur le visage. »

Il ne semblait pas hésiter à m’attaquer, et ses pupilles rouges écarlates m’indiquèrent qu’il n’allait pas hésiter à me déchiqueter. Bien, ça voulait aussi dire que je ne devrais pas le prendre en pitié. Sortant l’arme de mon maître, je la pointai vers l’inconscient qui continua d’avancer. Je tremblais légèrement. « Toujours incapable de tuer ? » Grognerait certainement mon maître s’il me voyait. C’était dans ma nature, je n’étais pas une bête assoiffée de sang. Juste un garçon qui se retrouvait dans des situations bizarres. Rengainant mon arme, je me téléportai aux côtés de la jeune femme et essayai de lui attraper le bras, la téléportant avec moi dans un coin de la forêt où j’étais déjà passé. Comme ça ils ne pourraient pas se repérer à l’odeur, enfin du moins je l’espérais.

Sans me concentrer sur mon homologue de situation en détresse, je me tournai vivement vers le ciel où un humanoïde avec des ailes dans le dos, semblable à un ange, qui nous fonça dessus… Son petit bec à la pointe légèrement recourbée s’ouvrant pour laisser émaner un avertissement sous forme de cri strident. Une chouette blanche ? Qu’est-ce que ça voulait dire ?

« - On va pas s’en sortir, dis-je en roulant le côté pour échapper à son assaut. »

La créature balaya alors le sol d’un coup d’ailes, hululant, me tournant le dos. Sa tête se tourna alors vers moi, ses yeux ocre figés dans une expression d’envie sanguinaire tandis que son corps restait immobile.
Erwin
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Sam 26 Juil - 11:11



Quand la situation tourne à la catastrophe...



Une nouvelle créature venait de nous donner l’assaut. On aurait dit une sorte de chouette ou de hiboux, mais tout comme les autres monstres de l’île, son apparence rappelait étrangement celle d’un homme. Mais ce qui me troublait sans doute le plus n’était pas cette terrible chouette-humaine, mais le fait que nous nous retrouvions dans une forêt que je ne connaissais pas, et à en juger par la créature qui nous attaquait, il s’agissait de la forêt de l’île Graou… Tout ce dont je me souvenais était le contact de la main de l’inconnu. Que s’était-il passé ?

« Qu’est-ce qu’on fait ici ? Il y a une seconde encore on était… »

La chouette balaya l’air d’un puissant coup d’aile pour s’élever dans le ciel et nous replonger dessus en piqué. Ses yeux tout aussi rougeoyants que ceux des autres créatures me glaçaient le sang. Impossible pour moi de bouger, je me retrouvais dans la même situation que dans la ville un peu plus tôt, dans l’incapacité de fuir, ou même crier… L’assaillant s’approchait à une vitesse vertigineuse si bien que lorsque son bec entra en contact avec ma peau, je n’avais pas encore bougé le petit doigt.
Sa tête traversa mon ventre emportant avec elle des jets de sable. Sous le coup de sa vélocité et du peu de résistance apporté par mon corps, la chouette poursuivit sa course sur une bonne vingtaine de mètres avant de pouvoir s’immobiliser, le temps pour moi de prendre l’inconnu par le bras et de l’emporter avec moi.

« Viens, on doit vite sortir de son champ de visibilité ! Si ces monstres ont les attributs des animaux qu’ils semblent représenter, celui-ci ne pourra pas compter sur son odorat pour nous retrouver. »

Je le lâchais une fois sûre qu’il me suivrait et repris ma course de plus belle, slalomant entre les arbres sans savoir dans quelle direction nous nous dirigeons… Espérons juste que nous ne retournions pas vers le village !
Je repensais alors à ce qui venait de se passer, au fait que la chouette n’ait pas pu me toucher. Malgré sa force apparente, je n’avais aucune raison d’en avoir peur car les chances qu’un monstre pareil puisse maîtriser le fluide était vraiment minces… Il faudrait que je reconsidère ma position si nous recroisons encore une de ces choses.

Pensant avoir semé notre poursuivant, je me risquais à parler à voix basse à mon nouveau compagnon d’infortune.

« Comment nous sommes-nous retrouvés dans la forêt tout à l’heure ? Nous en étions encore assez loin il me semble. »

Ne laissant pas à l’inconnu le temps de répondre, un immense arbre s’effondra devant nous, manquant de peu de nous écraser. Un beuglement monstrueux retentit et une ombre imposante surgit de nulle part. La chose devait bien mesurer deux bons mètres si ce n’est trois, arborait deux grandes cornes sur les côtés de son crâne, et portait des sabots aux pieds. Il était aisé de deviner qu’il s’agissait d’un homme-taureau…

« Bon sang… Celui-ci ne va pas être facile à semer ! »

Raclant le sol de l’un de ses pieds, la créature baissa la tête avant de nous charger à toute vitesse. Hors de question de rester impassible cette fois-ci ! Sortant ma faux de son attache, je m’interposais entre l’animal et mon nouvel ami pour tenter de bloquer sa course. L’élan de l’animal était tel que le choc entre ses cornes et ma faux me fit reculer de quelques pas.
Réitérant l’opération, le taureau nous chargea de nouveau tête baissée. Plutôt que de le parer, je tentais cette fois de lui porter un coup. Prenant un appui ferme sur le sol pour compenser sa vitesse, je tranchais l’air horizontalement d’un mouvement puissant lorsque j’estimais que notre adversaire se trouvait assez près de moi. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque la créature bondit en l’air pour esquiver mon coup !

« Comment une chose si grosse et animale peut aussi disposer de l’agilité d’un homme ? On est vraiment dans un sale pétrin… »

Atterrissant quelques mètres plus loin, le taureau fut alors rejoint par la chouette que nous avions eue tant de difficultés à semer… La situation était définitivement en notre défaveur. Je me tournais alors vers le jeune homme brun qui constatait tout comme moi que l’arrivée de la chouette était une bien mauvaise nouvelle.

« Tu ne peux pas refaire ton truc ? C’est bien toi qui nous a comme « téléportés » dans la forêt n’est-ce pas ? »

Commençant à injecter du sable dans le sol, je préparais une éventuelle parade dans le cas où nous n’aurions pas le temps de fuir avant le prochain assaut des deux monstres qui nous fixaient de leurs yeux écarlate…



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Lun 28 Juil - 18:01
Le Taureau et la Chouette

Ce n’était pas des humains, ni des hommes-animaux. C’était des créatures qui n’avaient rien à voir avec ce que j’avais déjà pu croiser sur les mers de Grande Line. Pourtant, lorsque je téléportai la jeune fille dans la forêt et fis face à l’homme à l’apparence d’un oiseau humanoïde, je ne pus m’empêcher de constater sa ressemblance avec les animaux. C’était trop frappant… Tirant alors mon arme à nouveau en tremblant légèrement, je le pointai du bout du canon vers la chouette… Qui plongea vers la jeune fille, ne me laissant pas réagir. Elle avait posé la question fatidique que toutes les personnes qui étaient soumises à mon pouvoir posaient la première fois. Pourtant, je n’eus pas le temps de lui répondre. Je ne lui répondis pas, courant avec elle pour échapper à l’homme volant.

On s’arrêta plus loin, en ayant semé l’étrange créature, et la conversation reprit. Enfin, elle n’eut pas le temps puisqu’à peine eut elle fini de parler qu’un arbre s’effondra, accompagné d’un immonde cri animal qui perça le silence de la nuit. Ma respiration était haletante, la course ne m’avait pas fait plus de bien que ça. Je fronçai les sourcils en regardant la jeune fille à mes côtés, puis mes yeux croisières les yeux de l’animal. Encore un humanoïde, cette fois-ci descendant directement de la vache.

« - On est pas dans la merde, dis-je en voyant l’homme-chouette, attiré par le bruit. Ces créatures n’ont pas l’air d’être raisonnables… »

Alors que nous étions assaillis de toute part, je tins mon arme avec pour cible les ailes de l’homme-chouette. A défaut de le tuer, je pouvais toujours l’immobiliser. Je déglutis un instant, soupirai et répondis à la question de la jeune fille : Si je pouvais utiliser mon tour de passe-passe dont elle détermina aisément la nature.

« - Bien sûr, je peux le faire mais… »

L’homme-chouette ne me laissa pas le temps de me justifier, il fondit sur nous et tenta de me faucher avec son bec. Je fus à peine assez rapide pour me décaler sur le côté et finis emporté le bout de son aile dans les branches d’un arbre. Utilisant l’arme que m’avait confié mon ancien maître, je tirai un coup précis dans l’aile de la créature qui flancha un instant avant de se poser sur le haut d’un arbre, quelques gouttes de sang coulant sur ses plumes.

Cherchant la jeune fille du regard, je vis que l’homme-taureau avait commencé à frapper le sol avec une force démentielle, martelant celui-ci comme s’il cherchait à atteindre le femme de sable. Fronçant les sourcils, je me concentrai sur mon adversaire qui s’élança vers moi, les serres de ses pattes mises en avant. Je posai mon casque sur mes oreilles pour faire s’écouler la musique en moi. Alors, j’utilisai les capacités qu’il me procurait pour sauter dans les airs et atterrir sur le dos de la créature volante et lui assener un violent coup de poing.

Je me téléportai ensuite sur la terre ferme pour retrouver la jeune femme, espérant qu’elle avait survécu à son choc avec le titan. En apparaissant dans la forêt, j’entendais déjà les bruits de la mer à proximité.
Erwin
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Lun 18 Aoû - 16:04



Le Taureau à terre ! Jeune inconnu, où es-tu ?



Le jeune homme avait subitement disparut avec l’homme oiseau quand une détonation résonna et un long silence s’en suivit… J’espérais sincèrement qu’il n’ait pas manqué sa cible ! Les porteurs de la malédiction des fruits du Démon sont généralement robustes et en particulier sur la terre ferme, les chances étaient grandes pour que celui-ci ai pu vaincre son adversaire ou du moins s’en défaire.

Je fus rapidement sortie de mes pensées par le pas lourd de l’imposante créature qui me chargeait tête baissée. Je sentais le sable abonder sous mes pieds tandis que je regroupais ce dernier entre mon assaillant et moi. Etant donné la taille de ce dernier et la force qu’il semblait dégager, il était impératif que je le condense le plus possible pour obtenir une rigidité exemplaire… Je n’étais pas habituée à utiliser ce genre de techniques sur des adversaires non-humains, mais cela me semblait être la meilleure solution compte tenu de son agilité et sa facilité à éviter mes attaques à la faux.
L’homme-taureau ne se trouvait plus qu’à quelques mètres de moi lorsque contractant mon bras droit, je le levais brutalement vers le ciel. Emergeant alors de la terre, deux grands anneaux de sable entourèrent les chevilles de la bête, provoquant dans un bruyant fracas qui accompagna sa chute. Dérapant sur le sol sur une courte distance, je profitais de sa surprise pour rapprocher les deux anneaux et ainsi les lier l’un à l’autre. La créature se releva difficilement, constatant que ses deux jambes étaient comme collées. Il posa alors ses mains au sol et s’en aida pour avancer dans ma direction. Ne bougeant pas, j’attendais de voir la suite des évènements, surprise par l’acharnement de l’animal. Une fois à sa portée, il tendit le bras dans ma direction pour essayer de m’attraper. Mais lorsqu’il resserra sa main, mon avant-bras se transforma en sable qu’il emporta avec lui, avant qu’il ne s’échappe doucement de son emprise, se faufilant entre ses doigts pour venir se rattacher à mon corps et le reconstituer.
Prise subitement de colère, l’homme-taureau frappa le sol du point avant de pousser un hurlement mêlant à la fois une rage bestiale et un semblant de voix humaine.
Levant ma faux au-dessus de ma tête, j’en abattis le bout du manche sur le crâne de mon adversaire de toutes mes forces. La tête de celui-ci cogna le sol avec force, mettant un terme à son cri qui ne pouvait que rameuter plus de ces affreuses créatures… Je décidais d’escalader un arbre afin d’essayer de repérer mon compagnon de mésaventure qui n’avait donné aucun signe de vie depuis qu’il avait disparu. Je ne savais ni qui il était ni ce qu’il faisait sur cette île, mais ce qui était certain c’est que je ne pouvais pas passer la nuit seule sur cette île, aussi bien pour mes nerfs que pour ma survie.

Toujours personne en vue, et monter sur cet arbre ne m’avait été d’aucune utilité. La végétation était telle qu’il m’était impossible de discerner quoi que ce soit à travers les branchages qui s’étendaient sur un assez important périmètre. Sautant du haut du végétal, je manquais de peu d’atterrir sur le dos de la bête qui était toujours sonnée. Plaçant mes mains autour de ma bouche, je m’aventurais à hausser la voix, au risque de rameuter l’un des compères du taureau et de la chouette !

« Il y a quelqu’un ? Jeune homme qui se téléporte, tu m’entends ? »

Tout à coup une branche craqua derrière un arbre et je pus entendre des bruits de pas dans l’herbe qui se rapprochaient de moi… Ce n’était pas un pas aussi lourd que celui des deux bêtes que j’avais pu voir, mais peut-être y avait-il d’autres créatures plus petites mais tout aussi dangereuses sur cette île… Ou bien n’était-ce que le type de tout à l’heure qui m’avait retrouvé !
Les pas se faisaient de plus en plus proches…


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Mar 19 Aoû - 15:25
Le Pirate et le Scorpion

Les choses n’allaient pas aller en s’arrangeant. Mon regard s’était posé sur le dos d’un inconnu, vêtu entièrement de noir. Il semblait porter un tee-shirt sans manche et un pantacourt. Ses cheveux hirsutes, noirs, se confondaient avec la nuit. En avançant d’un pas vers l’avant sans remarquer ma présence, il brisa une branche qui indiqua sa position à la voix de la jeune fille qui avait retenti quelques secondes auparavant. Je ne m’en formalisai pas, puisqu’il ressemblait en tout point à un humain et non à une de ces créatures en partie animale.

« - Qui es-tu ? Demandai-je d’une voix forte, assez pour que la jeune femme l’entende. »

L’homme se retourna et dévoila une peau balafrée, une partie de chair totalement arrachée. Il avait sûrement perdu un œil, ou du moins c’est ce que j’en déduisis quand je vis le cache-œil qu’il portait. Son globe oculaire valide brillait dans la nuit d’une lueur de jade, un peu comme s’il cherchait à se défiler à peine avait-il croisé mon regard. Je tentai un sourire maladroit mais il recula immédiatement de trois pas, à présent à vue hors des fourrés et des arbres. Mes pas prudents s’avançaient vers lui tandis que mes mains tentaient de faire des gestes aléatoires pour le calmer. Ce n’était peut-être pas la meilleure façon de s’y prendre, mais c’était la seule en cet instant-là.

« - Reculez ! Hurla-t-il avant de se tourner vers la jeune femme sur la créature apparemment vaincue qui gisait à terre près d’elle. Reculez ! Répéta-t-il d’une voix plus aigüe, totalement affolé. »

Je ne pris pas la peine d’y aller avec les politesses. Sans m’inquiéter plus amplement pour la jeune femme, je sautai sur l’homme qui tenta de me repousser avec un coup de poing bien placé que j’esquivai au dernier moment pour le saisir par la taille et le faire vaciller à terre. Il tomba en arrière, cul sur le sol, et je me relevai à cet instant en le pointant avec mon arme. Des tremblements semblaient parcourir son corps, et malgré son côté légèrement étrange, je finis par répéter d’une voix ferme :

« - Qui es-tu ? »

Son œil valide s’écarquilla tandis qu’il se mordit la lèvre avant de déglutir fortement et de lancer sur un ton pitoyable :

« - Malcom. Je ne suis qu’un pirate qui a accosté sur cette île avec son équipage. La première nuit, les habitants ont tué la moitié des miens, dont notre capitaine. Après cela… Je fuis depuis plusieurs semaines déjà, mais ils semblent de plus en plus agités… »

Je regardai la jeune femme du coin du regard avant de soupirer, rangeant mon arme. De toutes les manières, s’il tentait quelque chose je l’en empêcherai. J’avais cette capacité, ce pouvoir maudit : Incapable de nager, j’étais cependant un très bon tireur et encore un meilleur téléporteur, peut-être le seul en ce bas-monde. Tout en m’approchant, je me présentai hâtivement :

« - Moi c’est Erwin, et la jeune femme là-bas… Je ne connais pas son identité. Nous fuyons aussi ces créatures, c’est pour ça que je pense qu’on devrait… »

A peine avais-je dit cela qu’un dard sorti de nulle part pour aller se ficher dans le cou du dénommé Malcom, juste devant mes yeux. Le temps que je réalise ce qui était en train de se produire, il était déjà trop tard. Me retournant brusquement, je tirai mon arme pour voir un homme arriver avec une queue de scorpion tâchée de sang. Il venait de retirer le bout de son arme du corps du pirate dont le cadavre gisait à présent sur le sol. Ses yeux étaient tâchés de folie, et il nous regardait en rigolant, lançant un second assaut sur moi que j’esquivai habilement en utilisant mon pouvoir pour apparaître aux côtés de la jeune femme, ne me rendant pas compte que nous étions devenus deux cibles faciles.
Erwin
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Mar 9 Déc - 0:34
La disparition et la femme

Parfois, il vaut mieux mourir. Dans cette atmosphère angoissante, après de nombreuses péripéties, nous étions arrivés sur cette plage de sable fin. Mon souffle était court et mon corps blessé de toute part. Je ne savais pas réellement avec qui j’étais, comme si la présence de toute personne ici était interchangeable. Comme si mon cœur se forçait à donner une analyse floutée de la situation. Pourtant cette scène fut mémorable car à cet instant sortirent des bois une dizaine de garous. Leurs formes étaient variées, brutes ou non. Certains étaient humanoïdes et d’autres… Il n’y avait pas de mot pour les définir. Même « Monstre » n’était pas une dénomination correcte. Mon regard s’était pourtant porté sur chacun d’eux tours à tours, et je compris que les choses n’allaient pas aller pour le mieux. Mettant le genou à terre – ou au sable plutôt – je respirai avec difficulté. Un de mes yeux était mi-clos, et la fatigue semblait l’emporter alors que l’aube tardait à venir. Ah, si seulement j’avais pu être sur une autre île. A ce moment-là, cette douloureuse pensée m’obligea à me relever. Je ne pouvais pas mourir ici, et de toutes les manières, j’étais stupide. Au moment où l’homme avait été poignardé par le scorpion, j’aurais du tout simplement fuir, fuir le plus loin possible, seul. Mais je ne pouvais me résoudre à abandonner ma camarade. Lui prenant le poignet, d’un geste à la fois brusque et déterminé, je réunissais mes dernières forces mentales pour penser à une plaine. Un endroit où nous n’aurions rien à craindre, peut-être près d’une base marine. Ah, je n’arrivais plus à réfléchir, je n’arrivais plus à penser. Le son des cloches résonnait dans mes oreilles, les cloches qui annoncent l’heure du coq.

« - Levez-vous, bande de feignasse ! »

La voix d’une femme qui gueulait près de nous et l’odeur de ragout de la veille me réveilla un instant avant de me rendormir. Je haletais dans cet éternel sommeil que je craignais tant. Mais plus tard, dans la journée, on me réveilla violemment en me jetant un seau d’eau glacé sur le visage. Le petit chenapan qui m’avait réveillé s’était alors caché derrière les jupons de sa mère, une femme imposante mais joviale, aux joues boursouflées et au teint naturellement rose. Elle n’avait pas pris la peine de me dire bonjour, et dédaigneusement elle jeta des affaires propres sur mon lit. Je m’habillai en hâte, le corps souffrant, et me dirigea vers la salle du petit déjeuner. Cette personne était une de mes connaissances : je l’avais aidé à obtenir des graines qu’on ne trouvait pas ici, et malgré cela elle me considérait encore comme une nuisance. J’aurais eu beau faire tout ce que je pouvais pour entrer dans ses bonnes grâces, celles-ci étaient innaccessibles aux gens de ma caste : les voyageurs, les vagabonds, les étrangers, ou comme elle les appelait souvent, « les disparus ». Pourtant, quand j’avais eu besoin d’aide, ce n’était pas vers Cid mais vers elle que je m’étais tourné. Elle attendit un moment avant de me faire son discours moralisateur, mais j’y eu droit. Ses mains allaient par la suite caresser ma tête et sa voix me dirait de ne plus risquer ma vie. « C’est promis ? ». « Je ne peux pas promettre ça, mais je ferai attention. ». « A toi ou aux autres ? ». « A ton avis ? ».
Erwin
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