Kichiko Koma, Brendao Mivi, Eken Sor, Teno Vojim, Yiro Menos.

-Las Camp est déjà à portée de vue.
-Devoir abattre un homme que j'ai voulu recommander en tant que maréchal, c'est à croire que le destin s'amuse de moi.
-Allons, Vojim, relativisez. Kabayochi n'est qu'un parmi tant d'autres.
-Votre cynisme est sans limite, Menos ?
-J'imagine que mon âge y est pour quelque chose. Vous-même, Sor, êtes bien plus recommandable qu'un homme qui s'amuse à dévaster une île pour voler un fruit.
-Je ne sais pas trop comment le prendre...
-Au lieu de discuter, je vais aller affûter ma faux.

Koma tourna les talons et s'éloigna des autres commandants, silencieusement. Il était la forte tête de cette offensive, dont l'objectif ne souffrait d'aucune demie-mesure : il leur fallait Kiru, mort ou vif. Baltigo allait bientôt abriter en son sein une réunion d'importance capitale, et c'était la raison pour laquelle Oulanov n'avait pas pu se joindre à eux. Enfin, cinq commandants et une douzaine de capitaines de divisions, c'était largement suffisant pour terrasser une poignée de renégats. A croire que les hauts-gradés voulaient laisser un message fort... Et en vérité, c'était le cas. En annihilant les traîtres, ils laissaient un message clair aux autres possibles mutins. En plus de ça, il leur fallait conserver leur suprématie sur West Blue : il ne fallait donc en aucun cas qu'un idiot ne se permette ce genre d'excentricités. Du coup, celui que l'on surnommait le sombre avait été décidé comme chef de l'offensive, notamment grâce à ses capacités martiales. Mais ceux qui seraient, cette fois-ci, ses subordonnés, n'étaient pas sans reste. Eken Sor, l'homme qui gouvernait West Blue, Brendao Mivi, l'une des plus récentes recrues pourtant déjà commandante, Teno Vojim, un homme franc et droit, Yiro Menos, l'une des figures emblématiques de la Révolution... Rien que ça. La fine fleur de l'armée d'Arias s'était réunie pour la première fois depuis l'attaque de Marineford, et ils allaient suivre les ordres des supérieurs à la lettre : pas de demie-mesure. Quiconque se mettrait sur leur chemin, entre eux et le golem, devrait mourir. Ça n'irait pas plus loin. Derrière le navire mère, l'un des plus imposants bâtiments hors-la-loi, voguaient une demi-dizaine d'autres navires qui semblaient bondés de soldats prêts à combattre. C'était le cas. Et d'ailleurs, un certain nombre de recrues s'y trouvaient : ce serait un formidable baptême de l'air pour ces types.

Mivi était assise près du bastingage, faisant face à l'étendue aquatique en silence. Elle déplorait la perte trop récente de l'un de ses camarades en silence, sachant qu'elle avait un grand rôle à jouer pendant l'affrontement qui allait survenir. Toutefois, elle avait du mal à croire qu'Oulanov l'avait choisi, elle, pour représenter Baltigo pendant l'attaque. Pourquoi elle ? Selon elle, d'ailleurs, la femme-poisson jugeait que son nombre d'échecs déplorables auraient dû la rayer de la liste des potentiels gradés dans ce genre de festivités. Néanmoins, personne ne semblait lui tenir rigueur de ce genre d'idioties. Non, tout le monde restait sympathique et souriant... Même les quatre autres commandants restaient chaleureux à son égard. C'était probablement pour cette raison qu'elle avait rejoint la Révolution, au final : personne ne se jugeait. Tout le monde évoluait dans un but en commun, faisant de leur mieux pour y parvenir, sans perdre de temps à pointer les échecs cuisants des voisins. Et ce Kiru n'avait strictement pas sa place dans une telle organisation. Compromettre la sécurité de dizaines de civils pour son appétit individuel, ça n'était que pure bêtise. Ils allaient tous ici présent lui faire comprendre que son outrecuidance était vaine et déplacée. La marine n'aurait désormais plus à se soucier de son cas : ils en faisaient tous, ici présent, leur affaire propre.

-Mivi, vous avez besoin de quelque chose ?
-Non, merci.

La demoiselle redressa son regard jusqu'au blondinet qui s'avança à son tour jusqu'au bastingage, posa la main droite sur celui-ci en tenant le pommeau de son épée de la gauche. Sor se sentait responsable de cette trahison. C'était lui l'homme en charge de cet océan, et permettre un tel excès était une preuve effroyable de son impuissance. Au final, s'il était aussi bienveillant avec sa camarade, ça n'était pas seulement parce qu'elle était du sexe opposé : il comprenait ses sentiments bien mieux que n'importe qui d'autre. Le preux chevalier fronça les sourcils en détaillant Las Camp, au loin, s'attendant à voir surgir un boulet de canon d'un moment à un autre. Ce traître était fourbe et lâche, il leur fallait redoubler de vigilance pour ne pas perdre un temps précieux. Sa main serra davantage le pommeau de son katana sous l'oeil attristé de Mivi, qui détourna le regard avant de poser sa main sur celle du valeureux combattant. Ce dernier cligna des yeux un court instant, surpris, avant de la regarder. La femme-poisson lui adressa un sourire éclatant avant de prendre la parole :

-Ça n'est pas votre faute que l'avarice des hommes.

Elle se redressa et s'en alla, laissant un Sor aussi médusé que motivé. Elle était tellement mignonne... Le servant de ces dames, la rage au cœur, se tourna à nouveau en direction de Las Camp. C'était décidé : il allait combattre avec une puissance extraordinaire pendant cette bataille, pour éblouir sa camarade et conquérir son cœur. Mais d'abord, il allait nettoyer la goutte de sang qui perlait au bout de son nez.


-Alors Menos ? Votre dernière bataille ?

Le rire guttural du vieil homme fit sourire Vojim qui l'écouta lui rétorquer :

-Dernière bataille ? Je ne me souviens pas avoir déposé de demande de retraite, pourtant.
-Jusqu'à la mort, hein...

Les deux révolutionnaires expérimentés, soldats depuis des dizaines d'années pour le compte de cette glorieuse Révolution, se regardèrent avec un éclat de malice et de complicité dans leurs yeux. Si deux commandants se connaissaient parfaitement, depuis le temps, il s'agissait bien d'eux. Le nombre de batailles qu'ils avaient mené côte à côte était effroyable, et ils avaient eu souvent l'occasion de se côtoyer, a fortiori depuis la précédente réunion.
Cette bataille ne serait qu'un détail dans leur prestigieuse carrière...

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PNJ côté Kiru:

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Kichiko Koma, Brendao Mivi, Eken Sor, Teno Vojim, Yiro Menos.

Sor, qui fixait l'horizon, fut le premier des révolutionnaires à remarquer qu'un petit radeau, modeste et fragile, était brinquebalé sur les eaux et se dirigeait droit vers leur position. Sur ledit radeau sur trouvait un poteau, simple, et un escargophone. L'aspect vétuste de cette embarcation laissait fortement sous-entendre qu'il n'y avait pas de quoi craindre un piège, et les autres gradés remarquèrent bientôt cette anomalie. Seul Koma, qui s'occupait toujours de son arme avec tendresse et amour, ne se trouvait pas sur le devant du navire mère lorsque la sonnerie du petit gastéropode se mit à résonner, leur semblant clairement destiné. Les commandants échangèrent un bref regard les uns les autres, se concertant mentalement. Il leur avait été donné l'ordre de capturer Kiru, mort ou vif, et personne ne leur avait évidemment interdit de le faire pacifiquement. Alors peut-être que leur ancien collègue voulait profiter de l'occasion pour régler les choses sans avoir à combattre ? Vu l'ampleur que pouvait prendre une telle ampleur, dans le cas contraire, c'était tout Las Camp qui risquait d'en pâtir sévèrement : les canons cracheraient des boulets dès qu'ils seraient à portée et, à cette allure, ce ne serait guère plus qu'une question de minutes. Or, à cette distance, les représentants d'Arias ne pourraient nullement faire dans la précision et décider de cibler les criminels plus que les civils... La situation, parfaitement complexe à abordée, aurait donc gagné à être réglée pacifiquement. Ce fut dans cette optique que Vojim, le premier, décida d'attraper l'escargophone et de décrocher, se raclant la gorge avant de prendre la parole au nom de ses collègues qui, fébriles, attendaient patiemment la réponse de l'interlocuteur qui se trouvait à quelques centaines de mètres de là :

-Allô ? Ici Vojim.

Une prise de parole sobre mais efficace. Il ne servait à rien de faire dans la courtoisie ou de s'attarder à de bien futiles présentations : Kiru le connaissait déjà, puisqu'ils avaient déjà eu à se rencontrer durant une réunion. Le quatuor de combattants expérimentés espérait à l'unisson que leur homologue n'aurait pas envie d'agir bêtement : ils n'avaient absolument aucune envie d'entacher leurs carrières respectives par le sang d'inconnus et d'innocents, mêlés à une telle affaire à cause de l'égoïsme du golem... Toutefois, l'ordre fut momentanément donné de stopper leur progression, pour rester hors de portée des possibles offensives ou, tout du moins, pour avoir le temps de les regarder approcher. Le No man's land qui s'imposait entre les navires hors-la-loi et l'île de Las Camp ne souffrait donc d'aucun son : la mer semblait se mourir respectueusement, en l'honneur de ces anciens frères d'armes qui risquaient d'avoir à réaliser la plus ingrate des tâches. Le meurtre d'un ancien camarade était définitivement une situation complexe à aborder... L'initiative était donnée à Kiru, et Sor ferma les paupières un court instant en priant pour que ce dernier ne soit pas devenu absolument fou-à-lier. Menos, l'air grave, savait qu'il s'agissait probablement du dernier contact pacifique qu'il aurait avec ce révolutionnaire autrefois brillant, et désormais pestiféré. Mivi, quant à elle, se contentait d'écouter patiemment, brillante de son empathie à l'égard de ces autres commandants, visiblement attristée de se retrouver mêlée à une telle lutte.

Bài et Elena

-Dis, Bài, pourquoi on s'arrête ?

Le capitaine de division jeta un regard à sa collègue en poussant un soupir, attrapant son arc et se plaçant en position avant de bander la corde, visant l'île qui leur faisait face, un œil clos. Il ramena ensuite la corde à sa position initiale avant de hausser les épaules en regardant le navire mère à quelques dizaines de mètres de là. Ces cinq commandants étaient des symboles, des puissants, et avaient été dépêché immédiatement pour mener l'attaque vers Kiru, après quelques préparatifs. Mais eux deux, Bài et Elena, auraient tout aussi bien pu s'en charger seuls. C'était en tout cas le point de vue du capitaine qui répondit d'une voix traînante :

-Parce que ce sont les ordres, et qu'on ne les discute pas.

La demoiselle fit une moue ennuyée, ne parvenant manifestement pas à comprendre l'état de loyauté et de soumission dans lequel se trouvait son camarade. L'archer avait en effet un certain sens du respect et de l'ordre. Il était naturel qu'il obéisse à ses supérieurs, si ceux-là étaient habileté à lui donner des ordres. Il attrapa une flèche dans l'un des nombreux carquois qui trônait à côté de lui et se mit à viser une fois de plus avant de tirer la flèche droit vers l'île. Celle-là allait probablement finir en plein milieu d'un arbre, pour un œil non averti. Mais pour un tireur d'exception comme Bài, le lapin qui se trouvait dans la clairière, à la lisière de la forêt, risquait de passer un sale quart d'heure avec une flèche plantée en plein dans la tête. Elena posa ses coudes sur le bastingage et déposa son menton sur ses poignets, se languissant déjà de passer à l'offensive.

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Spoiler:

PNJ côté Kiru:

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Kichiko Koma, Brendao Mivi, Eken Sor, Teno Vojim, Yiro Menos.

Lorsque les paroles commencèrent à fuser du Den Den Mushi, les commandants semblèrent tous les quatre se renfrogner brièvement, écoutant les paroles de cet ancien frère d'arme. En premier lieu, Kiru leur fit parvenir une demande : celle de ne pas débarquer au niveau de la ville, mais plus à gauche, là où les dégâts matériels pourraient être éviter. Même si leurs regards ne firent que se croiser brièvement, les quatre gradés de la Révolution surent immédiatement se que pensaient leurs collègues à ce sujet. Vojim et Menos étaient clairement contre : le risque de tomber dans un piège joliment préparé était à prendre en compte, et si personne ne risquait de perdre sa vie dans les combats, c'était déjà une bonne chose en soi. Les habitants de Las Camp devaient après tout comprendre que leur chef était devenu un renégat : c'était à eux qu'incombait la tâche de se révolter ou au contraire, de se transformer en les regrettables victimes de représailles. D'un autre côté, rien n'empêcherait les troupes révolutionnaires de réparer les dégâts qu'ils auraient occasionné à posteriori, après l'affrontement... Mivi, quant à elle, était bien évidemment d'avis de déplacer la lutte. Son empathie et sa gentillesse, si elles pouvaient être une force en temps normal, risquaient à ce moment-là de permettre à leur ennemi de préparer une réplique défensives dans le but de briser leur assaut et de désorganiser leurs navires. Sor, de son côté, ne savait pas vraiment sur quel pied danser : il comprenait les deux partis, et ne pouvait pas s'empêcher de croire que ce dilemme imposé par l'ancien commandant n'avait au final aucune bonne solution. Mais la suite de la prise de parole de leur interlocuteur fut plus perturbante : quand ce dernier déclara qu'il préférait un combat singulier pour éviter des dommages collatéraux et qu'il donna le nom du blondinet avant de raccrocher, un léger malaise naquit dans l'assemblée, et a fortiori chez le preux chevalier. Ce dernier, même s'il avait reçu des ordres, mourrait évidemment d'envie de désobéir pour empêcher ses subordonnés de perdre la vie dans une telle entreprise. Cependant, un événement insolite vint lui remettre les idées en place : la main de Mivi fendit les cieux jusqu'à s'abattre sur sa joue. Malheureusement, la demoiselle avait temporairement oublié qu'elle faisait partie de la race des hommes poissons : le pauvre épéiste fut propulsé jusqu'au bastingage à l'opposé de sa position, contre lequel il se heurta violemment.

Si Vojim et Menos se contentèrent d'un soupir de lassitude, la jeune femme s'empressa d'aller aider son collègue à se redresser, ce qu'il fit non sans surprise. Elle prit immédiatement la parole, expliquant son geste peut-être légèrement démesuré :

-Tu ne dois pas porter la responsabilité d'une telle trahison. Les ordres de Baltigo ont été clairs : nous attaquons ensemble, et nous le terrassons ensemble. Je ne te laisserai pas désobéir à Arias, que ce soit par ego ou par bonté.

Toujours plutôt étonné, Sor se redressa en hochant la tête lentement, avec regrets. Il n'aurait pas dû douter, elle avait raison : ils étaient frères d'armes, et c'état justement à cause de son égocentrisme que Kiru avait perdu cette fraternité. En jouant son jeu, il aurait non seulement pu causer une humiliante et cuisante défaite à la révolution, mais il se serait également éloigné de ses camarades. Les quatre commandants étaient donc sur le pont quand une nouvelle silhouette se dessina : Koma, sa faux bien en évidence puisqu'il la tenait de la main droite et qu'elle reposait sur son épaule, sa lame pointée en direction des cieux, s'approcha du bastingage qui faisait face à l'île et posa son pied dessus. Il sourit d'un air amusé et prit la parole, donnant les ordres que tous attendaient :

-Bah alors, vous attendez quoi, pour tirer ? Il vous a même donné sa permission.

Devant l'impertinence de celui qui était désormais son supérieur, Menos ne put s'empêcher de s'esclaffer avant de lever le poing gauche. Il l'abaissa soudainement, et tous les navires comprirent ce signal, simple mais efficace. Les canons frontaux furent chargés d'un premier projectile, et la première salve s'échoua dans la mer, en guise de prélude. Les navires criminels se remirent alors en route, se dirigeant inexorablement droit vers Las Camp. Cependant, un homme, drapé de noir et portant un chapeau recouvert de plumes, ne tarda pas à s'amener au milieu des commandants, se mettant au garde-à-vous brièvement avant de prendre la parole :

-Notre Den Den Mushi Noir a intercepté un appel de détresse de Kabayochi, destiné à un homme dont nous ne connaissons pas l'identité. Aucune réponse, a priori.
-Sa prise de parole n'avait donc pas qu'un objectif bienveillant, hein...

Vojim avait répondu spontanément et l'homme drapé de noir hocha la tête avant de retourner à son travail d'espionnage, à l'intérieur du navire. S'il appelait des renforts, Kiru risquait de devenir un adversaire tenace, d'autant plus qu'il était plus complexe de mener une attaque que la défense d'une île... Koma se tourna vers Mivi et lui adressa un hochement de tête formel : la demoiselle comprit immédiatement et plongea droit dans l'eau tandis que Sor, de son côté, dégainait son épée tout en montant sur le bastingage, démontrant un équilibre stupéfiant. Le début de l'offensive révolutionnaire était amorcé.

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Spoiler:

PNJ côté Kiru:

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Kichiko Koma, Brendao Mivi, Eken Sor, Teno Vojim, Yiro Menos.

Alors que Mivi venait donc tout juste de se jeter droit dans l'eau, nageant énergiquement en direction des profondeurs abyssales de la mer mouvementée de West Blue, Sor se mit quant à lui en position sur le bastingage le plus proche, dégainant son épée et la tendant sur son côté droit, au-dessus de l'océan, à l'horizontal. Il n'avait plus grand chose d'autre à faire, sinon attendre que l'île de Las Camp ne soit à portée... Vojim et Menos, quant à eux, se contentaient d'observer le bastion ennemi qui se rapprochait un peu plus à chaque instant, plongés tout deux dans un profond mutisme. Koma, pour finir, se trouvait debout, sur le bastingage avant du navire, quelques mètres plus loin que le blondinet qui quant à lui se trouvait sur le bastingage à tribord. Ainsi étaient dispersés les cinq commandants de la Révolution quand une nouvelle tête fit son apparition. Contre toute attente, le premier à bouger fut Menos, qui dégaina immédiatement ses deux katanas et pointa l'un d'entre eux en direction de la gorge d'Erwin, avant même que les trois autres guerriers présents sur le navire ne comprenne qu'il s'agissait d'un intrus. Peu de temps après cette altercation, Vojim dégaina également son arme, un nodachi, se rapprochant un peu de celui qui pouvait tout aussi bien être un adversaire, à l'affût du moindre mouvement. Cela étant, Koma et Sor se contentèrent de demeurer dans la même position qu'auparavant, ne semblant pas même prêter attention à Erwin mais écoutant tout de même sa prise de parole. Baltigo, attaquée par le Gouvernement Mondial ? Pour le Kichiko, le meneur de l'offensive, il ne pouvait s'agir là que d'une mauvaise blague. Se redressant et se retournant, il présenta sa faux en direction de l'ennemi, rétorquant violemment alors que le rouquin énonçait pour la seconde fois le nom de l'île :

-Et pourquoi devrait-on croire un illustre inconnu juste après un appel à l'aide de la part de l'autre enfoiré, hein ?
-Koma, calmez-vous... Il a peut-être une bonne raison ?

C'était Menos qui, en bon mentor, s'était contenté de répondre pour calmer le jeu, attenant une nouvelle fois des explications de la part de cet intrus. Le preux chevalier, de son côté, n'avait pas bougé de sa position. En réalité, quand le type avait répété le nom de Baltigo, il n'avait pas pu s'empêcher aux derniers souvenirs qui demeuraient dans sa mémoire, lors de son dernier voyage jusqu'au bastion révolutionnaire. Les seules choses que pourrait correctement voir Erwin seraient un port et une cour au centre de l'île, aussi blanche et immaculée que le reste. Cela étant, Sor se concentra à nouveau sur la mission qu'il était censé mener à bien. Son rôle n'avait rien de particulièrement complexe, quelqu'un d'autre aurait pu le tenir à sa place, mais il faisait à vrai dire pleinement confiance à ses trois camarades. Il alluma ainsi ses électro-dials, un éclair vigoureux parcourant immédiatement sa lame. De son côté, Mivi parvint sans aucune difficulté à observer cet éclair soudain et sourit un bref instant avant de fermer les yeux, attrapant l'océan comme s'il ne s'était agi que d'une nappe. Elle la modela soudain et, de quelques gestes précis et millimétrés, forma une nuée de narvals qui s'élancèrent aussi tôt hors de l'eau, bondissant à une vitesse extrême droit vers Las Camp :

-Gyojin Jujutsu. Mizu Gokoro. Ikkaku !

Les narvals, qui constituaient alors un groupe d'une quinzaine de poissons, passèrent les uns après les autres au niveau de l'épée de Sor, s’électrifiant au passage. La puissance avec laquelle ils avaient été propulsés fut largement suffisante pour les diriger droit vers le quartier général de Kiru. En bref, l'offensive de Mivi en elle-même pouvait être suffisante pour détruire du bois, ou même de la pierre. Chargée en électricité, elle possédait un nouvel atout offensif. Ceux qui se trouveraient proches de la zone d'impact risquaient de le sentir passer... La femme-poisson se remit alors en position, s'apprêtant à envoyer une deuxième salve.
Ce fut à cet instant que les boulets de canon furent envoyés côté renégat, dans l'objectif manifeste d'endommager les navires révolutionnaires avant leur arrivée. Sur le navire mère, personne ne semblait en mesure de les contrer...

Bài et Elena

Une flèche fut soudain décochée, frappant le premier des boulets de plein fouet et le faisant exploser en plein vol. Elena, admirative, applaudit à tout rompre, tout sourire, stupéfaite de la précision et de la rapidité dont pouvait faire preuve son camarade. Bài n'était après tout pas qu'un soldat comme les autres : en plus d'être un capitaine de division, il était l'un des meilleurs archers hors-la-loi, entraîné à plusieurs reprises par Elpa Andromède elle-même ! Il reprit son souffle, faisant fi des éclats de joie de sa comparse, avant de remarquer qu'un deuxième boulet fondait à nouveau dans leur direction. Le tireur d'élite se félicita d'avoir pensé à monter sur le pont du navire un lot d'une dizaine de carquois, sans quoi il se serait rapidement retrouvé à cours de flèche... Il n'eut toutefois pas le temps de bloquer ce second projectile qu'un autre navire, non loin du sien, amorça une défense vive, comme dans un esprit de compétition.

Laydon.

Cette fois-ci, le capitaine d'armée qui sauta droit vers le boulet de canon fit encore mieux que son homologue révolutionnaire : manipulant une immense fourchette en guise d'arme, il parvint à faire glisser le projectile sur le manche de celle-ci avant de le renvoyer avec une ferveur stupéfiante, droit vers Las Camp, en compagnie des narvals. Laydon était un homme-poisson de type requin acanthodii, ce qui expliquait les épines qui se trouvaient sur la queue animale qui dépassait de son bassin. Il n'avait jamais été très doué, au contraire de Mivi, dans le vaste domaine de la manipulation aqueuse... Mais il ne manquait en revanche pas d'une certaine force brute, chose bien utile pour de telles situations. Il retomba dans l'eau avec agilité et nagea jusqu'à son navire sur lequel il remonta avant de se secouer un peu comme un chien, n'aimant pas être mouillé au milieu d'un tel océan. Vraiment, c'était un coup à tomber malade. Le dernier projectile s'approchait à nouveau droit vers les navires lorsque l'homme-poisson dut renoncer à s'élancer une nouvelle fois, pour réaliser inlassablement la même prouesse : l'archer non loin de là avait eu le temps de reprendre une flèche, et la bombe éclata à nouveau en plein vol. Cela était, l'explosion désarçonna un court instant les capitaines de division, qui ne s'attendaient pas à une telle manœuvre. Ce furent alors que les canons des bateaux se mirent à cracher leurs boulets, dans l'objectif de détruire cette partie de Las Camp et de faire regretter sa trahison à Kiru.

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Spoiler:

PNJ côté Kiru:

Petit Résumé:

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Kichiko Koma, Brendao Mivi, Eken Sor, Teno Vojim, Yiro Menos.

La contre-attaque, qui avait pourtant été brillamment orchestrée, n'avait pas plus été concluante du côté des révolutionnaires que la première offensive du côté des traîtres. En réalité, pour le moment, aucun des deux camps ne semblait pouvoir toucher l'autre, et l'affrontement allait probablement se régler une fois l'armée débarquée. Le boulet de canon savamment renvoyé par Laydon se heurta à un obstacle incongru puisqu'un arbre fut envoyé sur sa trajectoire, et les narvals électrifiés n'eurent pas beaucoup plus de chance : Sor eut tout loisir d'observer ses adversaires soulever une énorme plaque terrestre pour les contrer immédiatement, stupéfait. Définitivement, ces types étaient dangereux, bien trop pour demeurer libres et vivants... Sans compter que les dégâts, qu'ils avaient dit vouloir éviter au niveau du village, étaient précisément ce qu'ils venaient tout juste de causer en masse. Toutefois, les commandants envoyés par Oulanov passaient de surprise en surprise, puisqu'un immense tsunami fut alors généré et se dirigea droit vers la cohorte de navires, prenant plusieurs soldats de court et provoquant chez eux un puissant sentiment d'effroi.

Un peu plus tôt, le trio de commandants avait donc décidé de s'occuper du cas Erwin. Menos, qui avait prit les devants, se contentait de garder une lame pointée dans sa direction tout en suivant ses mouvements, tandis que Koma et Vojim, même s'ils avaient dégainé, ne se donnaient pas ce mal. Pour Vojim, c'était une question de bon sens : si ce type était capable d'éviter une attaque à bout portant de la part de son collègue, ses propres armes ne changeraient pas grand chose. Pour Koma, c'était une question de prudence, non pas pour lui, mais bien pour cet intrus : s'il le pointait avec son arme, il risquait d'avoir une irrépressible envie de le couper en deux. Du coup, pour tout le monde, c'était d'autant mieux de laisser le vieillard guider la discussion. Quand Erwin commença à dévoiler sa source d'informations ainsi que la possibilité qu'il avait de les emmener directement à Baltigo, le Kichiko ne put s'empêcher de s'esclaffer avant de rétorquer en levant les yeux au ciel, d'un ton condescendant :

-Bien sûr, cela fait de toi une source fiable et un allié stable !

Vojim, même s'il n'arborait pas un faciès aussi altier que son camarade, hocha froidement la tête. Menos, quant à lui, ajouta de façon plus diplomate :

-Ce que veut dire mon camarade, c'est que si tout ce que tu dis est vrai, tu peux tout aussi bien être un envoyé du Gouvernement pour nous mêler à la bataille. Pire encore, tu pourrais décider de nous "téléporter" droit vers Impel Down...

Malheureusement, c'était plus ou moins tout ce que pouvait lui reprocher le vieil homme. Certes, celui-là connaissait Zora et songeait qu'il s'agissait d'une femme forte et douée d'un sang froid surprenant, mais cela ne suffisait pas forcément à protéger de la torture d'Impel Down... Frissonnant imperceptiblement, le commandant se demanda si l'armée révolutionnaire n'aurait pas mieux fait d'agir directement, en entendant parler de sa capture. Se rendre à la prison sous-marine n'aurait pas forcément été gage de réussite, mais si le Gouvernement Mondial connaissait la localisation de Baltigo, il fallait en effet se préparer à un assaut. Cela étant, le fait qu'ils décident d'attaquer maintenant, sans plus d'informations qu'un point sur une carte, c'était ce qui gênait le sabreur : la marine n'avait jamais été imprudente au point de mettre l'équilibre mondial en péril... Or, si un tel assaut échouait, il y avait fort à parier qu'une crise de confiance entre peuples et monarques ne s'en suive. Une telle peur dans les comportements des bonnes gens fournirait à coup sûr un avantage effarant à la révolution... Autre chose, ils n'étaient, eux, que des subordonnés. Certes, ils pouvaient apporter un plus à la bataille, comme bien d'autres, mais ils devaient avant toute chose faire confiance à leurs supérieurs. Si le Gouvernement décidait de mener une telle offensive, Arias et Sayouri, entre autres, auraient largement assez de répondant pour les repousser, ne serait-ce que dans un premier temps... C'était en tout cas ce dont le vieil homme essayait de se persuader fermement. Malgré tout, le récit de cet inconnu, plutôt troublant, ne devait pas être simplement ignoré... Menos lança un bref regard à Vojim. Ce dernier, l'air grave, acquiesça un court instant avant de regarder Koma qui, lui, se contenta de hausser les épaules avec lassitude. Le Teno rangea immédiatement son nodachi dans son fourreau et se dirigea vers l'intérieur du navire mère, bien décidé à mener cette nouvelle mission à bien. L'attaque sur Las Camp devait être une réussite, certes, mais cela ne les empêchait pas d'envoyer un allié en reconnaissance...

L'immense vague avait d'ores et déjà avalé la première salve offensive de boulets et continuait de se diriger droit vers les trois navires, insatiable, lorsque Mivi décida de réagir. Laydon sembla d'ailleurs prendre la même initiative : tant et si bien que, lorsque la vague fut suffisamment proche, les deux hommes-poissons bondirent hors de l'eau, une détermination indicible les occupant alors. De concert, ils contractèrent les muscles de leurs bras droits et frappèrent soudainement les cieux. La demoiselle prit la parole en première, rapidement suivie par son collègue :

-Gyojin Karate ! Yonsenmaigawara Seiken ! (Poing des 4000 tuiles)
-Gyojin Karate ! Nisenmaigawara Seiken ! (Poing des 2000 tuiles)

Les deux ondes de choc percutèrent le tsunami, le faisant tout simplement voler en éclat sans plus de cérémonies. Une nouvelle fois, Mivi et Laydon retombèrent dans l'eau tandis qu'une pluie légère arrosait les soldats de la révolution, manifestement soulagés d'avoir recruté ces deux hommes-poissons. Pendant que Laydon retournait se placer sur son navire, toujours en grommelant qu'il n'aimait pas être mouillé, Mivi se remit en place et décida de laisser tomber les narvals. Elle choisit plutôt de générer une attaque simple et rapide, dans le but de créer une diversion.

-Gyojin Jujutsu. Mizu Gokoro. Kakurekumanomi !

Cette fois-ci, ce fut une nuée de petits poissons, plus précisément des poissons clowns, qui s'envolèrent. Leur nombre, montait probablement à la centaine, ne leur permettait pas de tous être électrifiés. En réalité, Mivi n'était pas certaine qu'une telle offensive permette de grands dégâts. Elle était même plutôt convaincue du contraire. Mais si un combattant peu expérimenté se faisait frappé de plein fouet par l'un de ces poissons clowns, il risquait d'avoir quelques soucis pour combattre par la suite... Noyer les adversaires sous une pluie d'offensives, voilà ce que visait la commandante.

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Spoiler:

PNJ côté Kiru:

Petit Résumé:

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Kichiko Koma, Brendao Mivi, Eken Sor, Teno Vojim, Yiro Menos.

Laydon siffla d'admiration en remarquant que Mivi, qui l'avait aidé à briser l'immense vague qui avait tenté de happer leurs navires un peu plus tôt, était d'ores et déjà retournée dans les eaux profondes et usait son talent pour mener une nouvelle fois des attaques à distances dans l'optique de détériorer les défenses adverses ou, tout du moins, d'endiguer de possibles surenchères. Après tout, l'adage populaire le disait très bien lui-même : "La meilleure défense, c'est l'attaque". La commandante révolutionnaire, envoyée de Baltigo, semblait avoir compris ce concept. Elle démontrait ainsi à ses collègues et subordonnés qu'elle n'était pas née de la dernière pluie, et qu'elle méritait bien son grade ainsi que toutes les responsabilités qui allaient avec. Tandis que les canons continuaient de cracher des boulets à intervalles réguliers, venant se mêler aux petits poissons, les navires armés continuaient de se rapprocher de Las Camp, de plus en plus dangereusement. D'ici quelques secondes, ils seraient prêts à passer à l'attaque, et n'auraient plus qu'à lancer l'assaut une bonne fois pour toute... Les renégats semblaient l'avoir compris, puisqu'ils s'étaient vraisemblablement résignés à les tenir à l'écart. Ils attendaient très certainement que l'offensive ne se fasse sur le sol, sûrs d'eux... Les capitaines de divisions et leur armada de soldats, prêts à combattre, n'allaient pas se montrer indulgents avec leur ancien supérieur. Les ordres d'Oulanov était clair, et ils ressemblaient ironiquement aux mesures prises par le Gouvernement Mondial en ce qui concernait les hors-la-loi : soit le golem décidait de se rendre, auquel cas il serait immédiatement transféré à un QG révolutionnaire, probablement Baltigo ou Kaiten-Su, soit il combattait jusqu'à la mort, et pourrait expier ses péchés dans son ultime soupir. La détermination des troupes étaient palpables, même si quelques uns des criminels présents n'en étaient au final qu'à leur coup d'essai. Une première mission périlleuse, certes, mais qui les suivrait un long moment dans le sens bénéfique du terme s'ils parvenaient à la mener à bien !

Du côté du navire-mère, la tension augmentait donc d'un cran à chaque fois qu'Erwin prenait la parole, se contentant de rétorquer avec une dose de provocation et d'impertinence à chaque occasion, comme s'il ne pensait pas être dans une situation épineuse. Ce type semblait confiant, et manifestement, il croyait même pouvoir tenir les rênes, même entouré par cinq des plus prestigieux commandants de l'armée révolutionnaire... A croire qu'il était doué d'arrogance plus que de puissance. Sor, après avoir électrifié les nuées de poissons et s'être rendu compte qu'il ne servait à rien de persister, descendit du bastingage en se tournant vers ses camarades sans prendre la peine de rengainer son arme. Mivi, quant à elle, décida de rester à l'eau, au milieu de l'océan de West Blue : d'ici, elle était plus utile, et pouvait attaquer plus rapidement si Kiru essayait de profiter de la situation. Vojim, de son côté, venait donc de s'engouffrer à l'intérieur du navire tandis que Menos, suivant les déplacements de l'intrus, se contentait de pointer une épée dans sa direction où qu'il aille. Simple mesure de précaution, pas si risible puisque l'homme sembla bien rapidement démontré des intentions hostiles à leur égard. Grâce à son haki de l'observation, le vieillard n'eut aucun mal à anticiper la tentative du rouquin. Il s'élança donc droit dans sa direction avant même que ce dernier ne prenne la parole, bien décidé à l'abattre coûte que coûte. Malheureusement, tout grand guerrier qu'il fut, le temps avait rempli son office : il ne fut d'aucune véritable utilité et l'adversaire semblait inexorablement se rapprocher de son but, s'apprêtant déjà à téléporter Koma...

Mais le commandant de Kaiten-Su, s'il n'était pas doué du haki de l'observation, n'en était pas moins un guerrier émérite. C'est dans ces circonstances qu'il avait décidé de garder un œil sur Erwin, tout en maintenant ses sens à leur paroxysme. Pas moyen qu'il laisse un type visiblement capable de se téléporter et de téléporter autrui le prendre de cours. Plus qu'une simple mesure de sécurité, pour le révolutionnaire, il s'agissait d'une question de vie ou de mort. Comprenez-bien : le gars qui lui faisait face n'avait aucune preuve du fait qu'il souhaitait bien le téléporter à Baltigo... A contrario, il avait même lourdement laissé sous entendre qu'il ne perdrait rien à voir Koma mourir. Ainsi, quand le maudit s'apprêta à téléporter le haut-gradé de l'armée d'Arias, celui-là avait déjà plus ou moins pris ses dispositions... Sa faux, qui fendait l'air recouverte du haki de l'armement, tournoya à une vitesse vertigineuse un bref instant avant de diriger le mordant de sa lame droit vers l'avant-bras de son adversaire. Un sourire cynique, arrogant se grava sur les lèvres du révolutionnaire tandis qu'il imposait au rouquin un dilemme simple : soit il continuait son geste et le téléportait au risque de perdre son bras, soit il se montrait un peu moins entreprenant... Malheureusement, Erwin n'aurait guère le temps de penser : Menos et Sor s'élançaient déjà droit dans son dos, et n'allaient pas tarder à le transpercer.

Chang Bunker et Eng Bunker.

L'assaut était donné. Si Bài et Helena, entre autres, se contentèrent de rester un peu sur leur navire en observant les alentours, ce ne fut pas le cas de tout le monde. A titre d'exemple, Laydon, sa fourchette fermement en main, bondit au-dessus du bastingage de son navire en poussant un cri de joie, mêlant courage et bonheur. Il aimait bien combattre, après tout, il était un homme-poisson : c'était dans son sang que de se heurter aux dangers de la nature. Ici, il avait affaire à un danger un peu particulier, mais malgré tout, il sentait que sa force physique aberrante allait lui rendre bien des services...
Mais tous les capitaines de division n'avaient pas son entrain. Chang et Eng, deux célèbres prestidigitateurs, également connus en tant que faux jumeaux, en faisaient clairement partie. Ils marchaient donc tranquillement le long d'une planche installée en quatrième vitesse par leurs subordonnés, reliant le pont de leur navire à la terre ferme. Mais outre leur habillage sensiblement identique, ce qui interpellait, c'était la régularité de leurs mouvements : ce que faisait l'un, l'autre le reproduisait parfaitement mais inversement, comme dans un miroir. Ainsi, quand le talon gauche de Chang touchait le sol, c'était que le talon droit d'Eng en faisait de même. Cela contribuait à développer autour d'eux une sorte d'aura mystique, prouvant purement et simplement qu'ils ne faisaient pas partie du commun des mortels... Ils firent soudainement tourner leur bâton entre leurs mains, droite pour Chang et gauche pour Eng, un sourire satisfait gravé sur leurs lèvres respectives, comme s'ils étaient enchantés de ce que provoquait leurs petits numéros chez les révolutionnaires qui les accompagnaient. En effet, la majorité de ceux-là ne pouvaient s'empêcher de les fixer avec une admiration sans bornes...

Carmen Amaya et Gracchus Marat.

Non loin de là, une demoiselle avançait avec grâce, déposant son pied sur le bastingage avant de l'user pour s'élever dans les cieux, retombant délicatement et agilement sur le sol avant de déployer deux éventails, usant l'un d'entre eux pour cacher la moitié basse de son visage. Carmen rougit un court instant, tandis que certains de ses hommes ne pouvaient s'empêcher de la regarder évoluer, belle et attractive. Faisant fi des regards de ceux-là, tout du moins dans la mesure du possible, la jolie révolutionnaire se dirigea vers l'un de ses collègues, en la personne de Gracchus. Le svelte homme-bête, plus précisément un homme-renard, fit remuer ses oreilles avec un air interrogatif, se demandant où avaient bien pu disparaître le comité d'accueil qui était pourtant censé les attaquer. Cela eut pour effet immédiat de faire fondre la danseuse qui, sous le charme, se pendit au cou de son camarade, les larmes aux yeux :

-T'es trop mignoooooooooooooooooooooooooon !
-A... Arrête ça ! On doit avancer !

Le teint cramoisi et la voix tremblante du révolutionnaire ne trompait personne : ce genre d'interventions avait le don de le troubler, et il eut bien du mal à reprendre son calme et son sérieux après un tel épisode... Toutefois, sa camarade n'insista pas, bien consciente que la situation ne se prêtait pas à de tels débordements. Haussant les épaules sans conviction, la demoiselle reprit sa posture précédente, cachant à nouveau la moitié de son visage avec l'un de ses éventails tout en poussant un soupir de lassitude. Elle n'aimait pas combattre. Encore moins des ennemis du Gouvernement Mondial.

Chippen Dales.

Chippen n'était pas un type frileux. Encore moins un gars qui s'embarrassait des us et coutumes des diverses civilisations qui l'accueillaient, parfois bien malgré elles. Il n'était pas quelqu'un de complexé, tout au contraire : il s'assumait, et ça n'était pas son slip de latex, unique tenue outre ses bottes et ses oreilles de chat, qui allaient dire le contraire. Tout sourire, il fit monter sur ses épaules son plus fidèle compagnon, qu'il appelait affectueusement "Ma couille", tant et si bien que personne ne connaissait ni son véritable nom, ni sa véritable race. Quoi qu'il en fut, il était le compagnon le plus indéfectible du capitaine de division. Et pour cause, il était partout où Chippen allait. Ce dernier, armé de son fouet préféré, alla poser pied à terre en observant les autres gradés qui l'entouraient. Il connaissait la plupart d'entre eux, et pour cause : la majorité étaient issus du même océan, celui de West Blue. Quant à lui, cela faisait plus de cinq ans qu'il officiait pour le compte de Sor, qui n'était au final guère plus qu'un grand ami... Or, notre ami nudiste n'appréciait pas vraiment son grade actuel : il avait envie d'être plus connu, et plus redouté à travers le monde. De facto, cette offensive dans l'optique de faire tomber ce traître était l'occasion rêvée pour prouver sa puissance au monde : il allait tout donner pour devenir commandant sous peu...

-Allons-y, mes amis, allons-y...

Molay.

A quelques pas de Chippen, un autre criminel, bien moins exubérant et clairement plus taciturne s'apprêtait également à combattre. Il avait revêtu pour l'occasion une armure des plus imposantes, et ajusta brièvement son masque sur son visage avant de bâiller à s'en décrocher la mâchoire. Toute cette mascarade l'ennuyait, mais il devait de toute façon y participer : ordre d'au-dessus. Du coup, il n'allait pas s'embêter, et comptait bien donner son maximum pour amener cette mission à la réussite éclatante qu'elle méritait. Molay fit craquer les jointures de ses doigts en se demandant combien d'anciens camarades il aurait à étaler, ce jour-là. De toute manière, il s'en fichait : il n'aimait pas compter, encore moins quand le score s'avérait trop vertigineux pour être retenu avec les doigts d'une dizaine d'individus. Parce que oui : il comptait bien faire le ménage, et aussi vite que possible. Ces gars ne méritaient de toute façon pas qu'il fasse preuve de courtoisie et de gentillesse à leur égard, ils savaient pertinemment qu'ils se mettaient toute la révolution à dos quand ils avaient pris la décision de mettre la vie de civils en danger. A partir de là, les consignes d'Arias étaient claires : la Révolution ne devait en aucun cas mettre en péril la sécurité des civils à des fins individuelles et ceux qui dérogeaient à cette règle devaient immédiatement en payer le prix. Enfin, grâce à son passé de prestigieux commandant, Kabayochi allait peut-être jouir d'un procès équitable ? Non, peu de chances. Même s'il se rendait, il allait certainement croupir en prison, à tout jamais...

Benjamin Huntsman et Ada Lovelace.

Cela étant, Kiru n'était pas au bout de ses surprises : sur le pont se dressait déjà Benjamin Huntsman, un inventeur de génie, qui mesurait tout simplement deux mètres quatre-vingt. A ses côtés, une demoiselle chétive et manifestement craintive, qui se contentait de manger des bonbons tranquillement tandis que son camarade ajustait son faux-œil, s'assurant que tous les fils étaient bien branchés. Quand il l'alluma, il laissa s'échapper de ses lèvres un soupir de soulagement et de satisfaction : tout fonctionnait. La vision infrarouge dont il était équipé risquait d'être particulièrement intéressante pour une telle situation... Le capitaine tapota la tête de sa subordonnée qui, quant à elle n'avait aucun grade au sein de la Révolution, seulement une admiration sans borne pour son supérieur. Ada avala un nouveau bonbon supplémentaire et ferma les paupières en s'appuyant de tout son poids sur la jambe du colosse, qui ne sembla toutefois nullement déstabilisé.

-Suis fatiguée...
-Je sais, mais c'est pas moi qui choisi la vitesse avec laquelle on avance ! T'inquiètes, on pourra bientôt retourner dormir.

Une promesse pas tout à fait en l'air, puisqu'il comptait bien l'appliquer. Affronter des hordes de bandits sanglants ne lui faisait pas peur, alors quelques traîtres égoïstes ? Une simple question de temps, un jeu d'enfants, une grossière formalité. Il se demanda même un bref instant pourquoi l'effectif mobilisé était aussi large : il se souvint rapidement qu'Oulanov voulait tout simplement prouver aux révolutionnaires que trahir était étroitement lié au verbe mourir, parmi eux. Une bonne mesure de sécurité pour éviter les récidives, à l'avenir...

Haroun Tazieff.

S'assurant que son pagne était bien enroulé autour de sa taille, ne souhaitant en aucun cas expérimenter la situation de se retrouver honteusement cul nu au milieu de ses propres troupes, Haroun prit également le devant des autres soldats révolutionnaires en portant haut son trident, ne se gênant pas pour ricaner d'un air démoniaque. L'homme-cornu se plaisait en effet à jouer sur son apparence pour le moins effrayante, afin de renvoyer à autrui une image particulièrement sombre de lui. Bien évidemment, il était rare que l'on en vienne à le comparer au diable ou à Shouten Doji, le fameux nebula, mais le capitaine ne perdait de toute manière aucune occasion pour sembler particulièrement effrayant. Le crâne en plastique qu'il tenait dans sa main, construit pourtant avec une telle précision qu'il semblait véritable, en était une preuve effarante. Quoi qu'il en fut, le criminel se demanda un bref instant en arpentant Las Camp du regard s'il était prévu de débarrasser les cadavres des traîtres une fois que ceux-là seraient tombés. Après tout, il ne comptait pas leur laisser la vie sauve, et il n'allait pas se réduire à les transporter jusqu'à une fosse commune...

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Spoiler:

PNJ côté Kiru:

Petit Résumé:

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Kichiko Koma, Brendao Mivi, Eken Sor, Teno Vojim, Yiro Menos.

Si Koma pensait avoir réussi à prendre au piège son adversaire, il fut bien rapidement en proie à un sentiment navrant d'agacement : ce type parvint à se téléporter une nouvelle fois, se mettant hors de portée de la faux du commandant mais également des deux épées de ses compères. Ceux-là se tournèrent d'ailleurs immédiatement droit dans la direction de l'intrus, le pointant de leurs lames, réceptifs au moindre mouvement de sa part et prêts à l'abattre dès qu'une ouverture dans sa garde pointerait le bout de son nez. Menos semblait être le plus à cran... Et quoi de plus normal ? Même s'il possédait un haki encore en bon état, son corps, quant à lui, commençait petit-à-petit à se dégrader... Il n'était pas certain de pouvoir tenir la longueur et de combattre plusieurs adversaires durant le même jour, différemment à Sor et au faucheur qui, de leurs côtés, étaient dans la fleur de l'âge. Quoi qu'il en fut, ne souhaitant pas laisser la moindre ouverture à son adversaire, ledit faucheur reprit les mouvements de son arme dans sa main, tranchant les cieux avec un air énigmatique et impénétrable. Si son arme était toujours en mouvement il aurait bien plus de facilités à attaquer, et bien plus d'opportunités pour abattre sa cible. En bref, c'était un moyen relativement simple de dissuader les opposants, mais également d'assurer ses arrières. Lui qui était légèrement en retrait derrière le blondinet et le vieillard avait d'ailleurs pour ordre de les mener à la victoire : il ne pouvait pas tolérer que l'un d'entre eux disparaisse sous ses yeux. Autrement dit ? Le sombre s'était imposé pour responsabilité de surveiller ses deux comparses en plus de sa propre personne. Et aussi longtemps qu'il allait être prêt, le Kichiko n'allait pas laisser son interlocuteur rouquin s'en prendre à eux...

Malheureusement, la tâche risquait de s'avérer ardue, puisqu'après avoir pris la parole, le rouquin se téléporta momentanément, quittant le champ de vision des trois compères. Cela étant, Menos n'eut guère de difficultés à suivre sa course, se tournant immédiatement droit vers l'endroit où il était réapparu. Sor, interrogatif, se tourna également dans cette direction tandis que Koma, de son côté, se contentait de demeurer immobile. Après un instant d'un silence pesant, il hurla soudainement :

-Vojim ! Ne perds pas ton temps, redescends et prends la tête de l'assaut !

Une voix étouffée par les murs du navire retentit et Vojim réapparut rapidement, légèrement essoufflé après la course qu'il venait de faire. Manifestement, il n'avait pas à envoyer l'un des capitaines à Baltigo et c'était vraisemblablement même tout le contraire... Haussant les épaules en remarquant que ses camarades étaient sur le qui vive, comprenant que l'inconnu semblait les avoir mis à cran, le commandant tira son épée imposante de son fourreau et se dirigea près du bastingage du navire-mère, le cœur battant. Il n'avait pas pour habitude de commander une telle armada, mais si le Kichiko l'exigeait, c'était qu'il avait de bonnes raisons de penser qu'il serait à la hauteur, rien que dans un premier temps. De facto, il n'avait plus qu'à commander.

Benjamin Huntsman et Ada Lovelace.

Benjamin s'apprêtait donc à mener l'assaut aux côtés de ses compères, Ada tranquillement placée à ses côtés, lorsqu'un impondérable éclata soudain non loin de lui. En effet, un type qu'il n'avait jamais rencontré ni même vu apparu soudain non loin de lui. Son œil mécanique se tourna instinctivement dans la direction de cette apparition surprenante et le capitaine ne tarda pas à pivoter non plus, se demandant à quoi rimait une telle apparition. Il ne fut pas déçu, puisque l'autre homme eut à peine à le toucher pour qu'il se retrouve directement dans un cadre totalement différent.
La gamine, quant à elle, fut désarçonnée dans un premier temps mais céda bien rapidement à la panique. Apeurée et éloignée de celui qu'elle voyait aussi bien comme un camarade que comme un mentor, elle se mit à fondre en larme. Deux soldats s'approchèrent promptement d'elle pour la réconforter, tapotant maladroitement sa tête sans comprendre où avait bien pu disparaître leur supérieur. Toutefois, lorsqu'ils remarquèrent qu'il se trouvait sur le navire mère en compagnie des commandants, la Lovelace se mit à courir droit vers ledit navire, cessant bien malgré elle sa course au bastingage du bateau qu'elle occupait.

Sur le pont du navire mère réapparut donc soudainement Erwin, en compagnie de Benjamin qui, de son côté, ne comprenait pas réellement la situation. L'inventeur fit quelques pas sur le pont, sa stature lui permettant de dépasser et de loin le champ de vision de ses compères, et il remarqua bien vite que sa jeune amie, Ada, ne se trouvait pas avec lui. Fronçant les sourcils, il se tourna vers le rouquin qui était manifestement responsable de cette épineuse situation, et il commença à hurler à son encontre :

-Nan mais c'est quoi ton soucis, mec ! Il te manque une case ?

Malgré l'emportement tout-à-fait justifié de leur subordonné, les trois commandants regroupés ici semblèrent un instant se détendre, notamment Koma dont la faux cessa de fendre les cieux. Il replaça son arme sur son épaule droite, soulagé de voir que Benjamin n'avait subi aucune blessure. Malheureusement, la façon de faire du rouquin n'était pas non plus extrêmement plaisante... Au contraire, même. Il n'appréciait pas que l'on puisse s'en prendre à ses camarades de cette façon sans même leur demander leur avis, même s'il s'agissait de les déplacer sans leur infliger de quelconques sévices physiques. Toutefois le chef de l'offensive n'eut-il pas le temps de rétorquer : une explosion au niveau du pont eut soudainement lieu, atténuée par l'eau présente qui la noya, mais tout de même d'une taille plutôt modeste.

Chippen Dales.

-NOOOOOOOOOOOON ! MA COUILLE ! ILS ONT EU MA COUILLE !

Chippen tenait dans ses bras le cadavre fumant de la bestiole qui l'accompagnait en temps normal. L'explosion n'avait pas eu grand effet sur lui étant donné que son corps constamment nu était bien plus solide qu'on n'aurait pu le croire à première vue mais pour ce qui était de sa petite bestiole, la chose était réellement différente. Quelques soldats à ses côtés, sonnés par la détonation, secouèrent la tête péniblement, l'air de dire que les meilleurs partaient toujours les premiers.

-Tiens le coup ma couille, je t'en supplie... Tiens le coup... me laisse pas...

Le capitaine de division enfonça son visage dans le pelage inanimé de sa créature, plongeant dans le désespoir. Un torrent de larmes s'échappa alors de ses yeux tandis que ses camarades, de leurs côtés, se remettaient également péniblement de cette première expérience. Fort heureusement pour eux, les offensives de Mivi avaient recouvertes les quais d'eau, celle-là même qui avait manifestement sévèrement atténuée la déflagration. Sans ça, leurs blessures minimes auraient été bien plus conséquentes, et certainement bien plus problématiques.

Du coup, du côté du navire-mère, l'inimitié qui avait naturellement découlé de la rencontre entre Koma et Erwin sembla battre de son plein. Avec colère et emportement, le commandant se mit à hurler vers le rouquin :

-Espèce d'enfoiré ! Je te jure que je vais te faire la peau !

Sor semblait également s'être renfrogné. Naturellement, la conclusion qu'ils pouvaient en tirer était la suivante : l'homme avait souhaité les éloigner de l'affrontement pendant que Kiru et ses comparses se contentaient d'entamer les hostilités. Les commandants auraient en effet largement eu les capacités requises pour contrer un projectile envoyé cogner un détonateur, ce qui n'avait pas été le cas de leurs subordonnés, surpris par une telle manœuvre. Ils manquaient encore de réactivité et d'entraînement, pour la plupart. Cela étant, Menos tenta une nouvelle fois de tempérer la situation, prenant la parole de sa voix grave, un brin plus suspicieuse qu'auparavant :

-Même si votre pouvoir ne nous met pas directement en danger, pourquoi diable nous ferions-vous confiance ? Vous êtes l'allié de Kiru, non ?

Deux questions qui résumaient parfaitement l'état d'esprit des commandants et de Benjamin, qui n'avait toujours pas quitté le navire mère et qui se retrouvait désormais à toiser Erwin d'un regard mauvais. Sor lui adressa toutefois un bref signe de la tête, lui donnant tacitement l'ordre de rejoindre Ada sur son propre bateau. L'inventeur ne se fit guère prier, adressant un dernier signe grossier à l'intention du rouquin avant de retourner à sa place, vers une demoiselle en pleurs et inconsolable.

Brandao Mivi.

La meilleure défense, c'est l'attaque.
La demoiselle homme-poisson avait mené à bien la première partie de l'offensive révolutionnaire droit vers l'île de Las Camp : grâce à son soutien et à ses attaques à distance, elle était parvenue à amener les navires droit vers le port. Ses camarades, qui pour la plupart avaient déjà poser un pied à terre, n'avaient donc plus qu'à sonner l'offensive pour que Kiru ne se retrouve assailli de toute part. Autrement dit, le début de l'attaque était un succès incroyable pour les forces de Koma qui ne pouvaient que s'en réjouir. Malheureusement, alors qu'elle s'apprêtait à retourner aux côtés de ses compagnons, Mivi fut brusquement coupée dans son élan : une explosion eut soudainement lieu, bien trop proche pour qu'elle ne soit occasionnée par ses propres alliés. La commandante comprit donc immédiatement que la chose n'était qu'un traquenard et que les renégats avaient pris l'avantage en piégeant la zone. Pestant contre une telle attitude, preuve de lâcheté, la demoiselle, d'une nage gracieuse et agile, s'écarta du port afin de retourner dans le grand large, là où l'eau était suffisamment profonde pour qu'elle puisse l'utiliser avec efficacité. Désormais, la Brendao comptait gagner du temps pour permettre à ses amis de se remettre de cette première explosion. La meilleure défense, c'est l'attaque.

-Gyojin Jujutsu. Mizu Gokoro. Ikkaku !

Si la première fois qu'elle avait faite appel à cette technique, la demoiselle avait compté sur l'électricité de Sor pour améliorer son potentiel offensif, cette fois-ci, il n'en était rien : elle jouait en effet sur le nombre. Une dizaine de narvals naquirent soudainement, émergeant de l'eau pour foncer droit vers le haut du village, là où se cachaient probablement le plus grand nombre d'ennemis révolutionnaires. Ils furent immédiatement suivis par une dizaine d'autres, puis encore d'autres. Au total, une cinquantaine de narvals qui se suivaient en file indienne menaçaient de raser le haut du village sans plus de sommation. Légèrement essoufflée, Mivi cessa ses gestes un court instant, se laissant flotter paisiblement. Ce genre d'actions demandait une certaine endurance... Elle n'avait qu'à se ressourcer quelques secondes avant d'envoyer une autre salve.

Haroun Tazieff, Laydon.

Si la plupart des capitaines n'eurent pas la réactivité nécessaire pour se remettre de cette explosion et rétorquer immédiatement, deux d'entre eux, accompagnés de Vojim, comprirent à l'instar de Mivi que la chose était tout bonnement cruciale. Haroun et Laydon, accompagnés par leur camarade, foncèrent donc droit vers les trois ennemis aperçus peu avant l'explosion et désormais protégés par la carapace de l'un d'entre eux, bien décidés à les défaire aussi vivement que possible. Si Haroun et Vojim se contentèrent dans un premier temps de garder leurs armes et de s'apprêter à les abattre dès qu'ils montreraient un signe de vie, l'homme-poisson ne fit pas preuve d'autant de retenue : dès qu'il fut à une dizaine de mètres, après avoir accroché sa fourchette dans son dos, il bondit en frappant l'air avec violence, devançant ses camarades :

-Gyojin Karate ! Senmaigawara Seiken ! (Poing des 1000 tuiles)

Avec ou sans sa carapace, il y avait fort à parier que la tortue ne puisse pas résister à une telle charge, qui était censée bousculer l'eau en son for intérieur. Pire encore, les deux types qui étaient cachés derrière elle ne seraient pas indemnes non plus : le choc ne serait probablement pas suffisant pour les terrasser, mais risquait de remplir largement son office. L'objectif était en effet simplement de les sonner un bref instant pour prendre l'avantage...

Bài.

Mais il ne fallait pas croire pour autant que les trois révolutionnaires d'ores et déjà en action sur le champ de bataille étaient les seuls actifs et capables de se défendre : à quelques centaines de mètres, tranquillement placé sur le pont de l'un des navires, Bài avait déjà bandé la corde de son arc. Avec une concentration extrême, il visait la tortue adverse, prêt à abattre un ennemi dès qu'une tête se montrerait. Il ne ratait jamais ses cibles, et les seuls types qui pouvaient se targuer d'être rescapés de ses tirs ne l'étaient que grâce à une réactivité hors norme.
En bref ? Il comptait bien couvrir Laydon.

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Vive la Révolution ! [6]

Un dénommé « Vojim » venait de quitter le pont lorsqu’une explosion plutôt brève retentit sur le port. Le regard du rouquin se détourna un instant de l’intrigue principale et il tenta de tempérer ses émotions, et surtout sa colère envers le Golem qui venait de commettre une telle… barbarie. Il ne valait pas mieux que le CP9 à placer ses pièges. Mais n’ayant pas toutes les pièces du puzzle et surtout ne voulant pas faire de jugement abusif, il se contenta de se retourner vers ses interlocuteurs envahis d’une juste colère. Les regards étaient plus noirs que de nature, c’était assez intrigant de voir leur réaction face à un tel « désastre ».

« - Je ne te permets pas ! Répondit naïvement le tireur à Koma, comme s’il allait tout de suite s’arrêter de s’énerver contre lui. Pour info, je n’ai rien à voir avec ça, je n’étais pas au courant qu’il y avait des bombes, sinon vous imaginez bien que je n’aurais pas été me loger même un instant sur le port ! Quoiqu’en fait… »

Erwin touchait quelque chose du doigt mais son flot de pensée fut interrompu par la voix tempérée du vieux Commandant de la Révolution. Il regarda un instant celui-ci, comme un professeur regarde un élève lorsque ce dernier a dit quelque chose qui ne correspond pas à ce à quoi il s’attendait.

« - Kiru n’est pas mon allié, c’est un gars à qui je dois un service, c’est tout. Il m’aide à retrouver quelqu’un, enfin m’aidait puisque je passais par les services de renseignements de la Révolution. Quant à me faire confiance, je ne vous le conseille absolument pas. »

Disant cela, Erwin mit une main sur son arme et sourit au vieil homme, s’apprêtant à l’attaquer puis se résignant d’instinct. Il savait que cette offensive serait vaine, et tout ce qu’il pouvait faire actuellement c’était se sortir de se pétrin en se téléportant loin d’ici. Il pourrait revenir plus tard, quand les choses se seraient calmées, ou alors… Oui, il pouvait aussi assister Kiru dans son entreprise. Même si cela signifiait tuer des personnes ici présentes ? Un long soupir las lui échappa alors qu’il se positionnait dans les airs, pensif, utilisant sa téléportation pour rester à peu près sur place, son Haki ouvert. Il observait les personnes en tête de divisions, et d’un autre côté il n’avait pas envie de leur faire du mal.

« - Vous avez beaucoup de chances, vous, les révolutionnaires. Mais bientôt, ils couperont la tête de l’hydre, et le monde se retrouvera dans un chaos sans précédent, à combattre de petits mouvements révolutionnaires isolés qui feront alors plus de bien que de mal. »

Il s’arrêta un instant, ne pensant plus que personne ne l’écoutait. Ils devaient être en train de s’élancer dans la bataille. Pourtant, lui savait ce qu’il en était. Il pourrait faire de grandes choses ici, mener des combats dont il se souviendrait jusqu’à la fin de ses jours. Inspirant longuement, il sentit l’air marin venir en continu sur ses joues.

« - C’est décidé, je ne serai pas votre allié, Révolution. Quant à être votre ennemi, cela dépendra des champs de bataille. »

Et sur ces mots, il disparut. Sa première apparition fut sur Height Rock, dans une petite maison qu’il avait parfaitement visualisé. Elle se situait dans une partie de l’île très peu fréquentée, et c’était Cid qui avait investi les lieux, la barbe de deux jours, le regard mauvais. A côté de lui, une bouteille de rhum jonchait, ouverte et renversée. Il était lui-même étalé dans son lit, tout habillé. Regardant Erwin, il ne lui adressa pas une parole, comme si l’heure de sa punition était arrivée.

« - Je te laisse l’occasion de te racheter, j’ai une mission pour toi, Cid. »

Le tireur d’élite se remit debout et empoigna ses armes en un rien de temps. Il tendit sa main vers le rouquin qui lui attrapa le poignet sans sommation et le rapporta à environ un kilomètre du port de Las Camp, un peu en retrait d'une colline idéale pour tirer et se cacher en même temps, des buissons dispersés de-ci, de-là. Lui expliquant brièvement la situation, et le fait qu'il devait un service à Kiru, il lui ordonna de tirer en priorité sur les attaquants à distance et sur le cyborg à l’œil bizarre qui ne lui disaient rien de bon, et de ne se mêler à la bataille qu'en cas d'extrême nécessité. Et sur ces mots, il disparut à nouveau, laissant le sniper sur le chemin de la rédemption.



Si Cid acceptait cette situation, ce n’était pas parce qu’il s’en voulait. En réalité, il n’était pas capable de ressentir de la honte devant l’assassinat d’un enfant. Ce n’était pas son premier, ni son dernier. Mais en obéissant à Erwin, il avait l'espoir qu'un jour, il pourrait lui demander un dernier service. Une dernière faveur qu'il savait ne pas mériter.

De là où il se trouvait, en faisant quelques pas, avec son sniper il pourrait avoir en ligne de mire le port et les alentours. Qui allait-il cibler en premier ? L’archer bien sûr, cet homme que son ancien élève lui avait indiqué. Se posant calmement et évaluant le vent, il mit son sniper en position.

« - Ceci est ma rédemption. »

Et il tira. Dans un premier temps, une balle recouverte de Haki de l’Armement qui, non content de transpercer l’archer, perforerait aussi le bateau jusqu’à un certain niveau, peut-être la coque. Puis une balle normale sur la fille aux cheveux bleus à côté de l’archer. Il n’allait pas faire dans le phénoménal, un sniper d’élite était là pour accomplir son devoir, sobrement, simplement. Ciblant ses ennemis pour savoir s’il avait atteint sa première cible, ce dont il était presque sûr avec son niveau de maîtrise, le maître d’arme continua à se concentrer.

Spoiler:

PNJ côté Kiru:

Petit Résumé:

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Kichiko Koma, Brendao Mivi, Eken Sor, Teno Vojim, Yiro Menos.

La disparition momentanée d'Erwin après son ultime monologue ne fit que s'imposer en tant que mauvais présage. Ce fut peu de temps plus tard que Laydon, devançant ses camarades d'une impulsion puissante que lui permettait sa race d'homme-poisson, physiquement plus forte qu'un homme lambda, tenta de frapper la carapace ennemie à distance d'un puissant choc. Il fut toutefois désarçonné de voir que les adversaires, de leur côté, s'étaient justement préparés à une telle manœuvre : ils s'envolèrent avec violence, et le trio de révolutionnaires reprit rapidement sa route. Aux navires, Koma avait, suite à ce qui était probablement l'ultime disparition du rouquin, ordonné à Menos de rejoindre Chippen aussi rapidement que possible pour remettre son cerveau en état et lui rappeler qu'il y avait plus dramatique que de perdre un animal de compagnie. Puis, à quelques dizaines de mètres de là, Bài banda la corde de son arc, visant la tête de l'un de ses opposants. Il n'eut toutefois pas le temps de lâcher qu'une balle lui traversa soudain le bras droit, lui arracha une vive grimace de douleur. Bien malgré lui, il lâcha sans savoir si le projectile allait partir droit : si tel était le cas, Hitochi avait intérêt à ranger sa tête, sans quoi son front serait bientôt ponctué d'un inhabituel ornement. En voyant son camarade touché de la sorte, le sang d'Elena ne fit qu'un tour : sa chevelure bleutée s'agita soudain, les entourant elle et son camarade pour former une espèce de dôme solide et compact, sur lequel ricocha le second projectile, qui lui était destinée. Inquiète, la demoiselle entreprit alors de fournir à l'archer les premiers soins, espérant que la blessure n'était pas trop grave pour l'empêcher de se battre.

Si la majorité des bas gradés présents ne surent comment réagir à cette attaque aussi imprévue qu'inopinée, ce fut pas le cas des capitaines de division qui, comme un seul homme, se mirent à l'abri, mis-à-part Chippen qui bien évidemment ne quittait pas le cadavre de son ancien compagnon, le serrant dans ses bras comme une poupée de chiffon. Comprenant presque immédiatement d'où était venu le tir, Koma ne perdit guère de temps : la sécurité de ses troupes était sa priorité absolue. Ainsi il s'élança en prenant appui sur le bastingage, bondissant bien rapidement à quelques mètres de hauteur, surplombant les environs. Sa faux fit soudainement un geste vertical ample, puisqu'il avait attrapé le bout du manche, et le commandant hurla de toute ses forces, montrant que son rang n'était nullement usurpé :

-Naiheki !

Une gigantesque lame d'air aux proportions affolantes naquit alors de son mouvement et fondit droit vers les bâtiments et la forêt qui se trouvaient entre la flotte et la position du tireur. En résultat un immense et opaque nuage de poussière, qui saurait certainement les protéger pour les minutes à venir. Le Kichiko retomba tout juste sur le sol qu'il décocha un coup de pied à Chippen dans le but de l'éloigner de sa position initiale, pour que le tireur ne puisse pas l'atteindre même en tirant à l'aveuglette. Elena eut la même initiative sans avoir à consulter son supérieur et profita de l'occasion pour traîner son camarade à l'intérieur de son navire. Personne ne se rendit vraiment compte que la coque de l'un des navires était abîmé, et pour cause : l'heure n'était guère aux déplacements. Quoi qu'il en fut, le sombre armé de sa faux eut à peine expédié son camarade un peu plus loin qu'il reprit sa course effréné, fonçant droit en direction de Vojim, de Laydon et d'Haroun. Le but ? Les atteindre et les aider à terrasser leurs trois opposants avant de passer aux choses sérieuses. Plus ils éliminaient d'ennemis et plus ils prendraient l'avantage numérique...

Vint ensuite la déclaration de Kabayochi, amplifiée par les différents transmetteurs qu'il avait semblé être en capacité de placer sur le village avant de débuter la partie. Menos ne put s'empêcher de sourire avec un air amusé en remarquant que tout était prêt comme si ce criminel avait su qu'ils refuseraient son offre de décaler l'affrontement ailleurs que sur le village... Contradictoire, le jeunot. Néanmoins la suite de la prise de parole eut tôt fait d'effacer son faciès et de le forcer à reprendre une expression basée sur la neutralité : l'offense directe qui était faite à Sor ne lui plaisait absolument pas, et il détestait de plus en plus la façon mièvre de faire de son opposant. Le vieillard s'approcha du blondinet et lui posa une main affectueuse sur l'épaule, le réconfortant d'un regard silencieux mais lourd de sens. De par son grade, le responsable de West Blue ne pouvait guère se laisser aller aux regrets. Ça n'était pas son rôle, et encore moins dans une telle situation. Après un hochement de tête complice, les deux révolutionnaires s'apprêtèrent à repartir à l'assaut, plus convaincus que jamais qu'il fallait mener cet affrontement à bien. Kiru était pour eux le pire des poisons : s'il ne saisissait pas cette occasion pour l'éradiquer, ils risquaient d'avoir de plus en plus de mal de le faire.

Si Mivi avait été satisfaite de son offensive, constatant que sa capacité à créer des créatures amphibiennes semblait s'améliorer de jour, elle fut rapidement contrainte à reprendre sa concentration : quelques troncs d'arbres fendaient les cieux droit dans sa direction. S'enfonçant un peu plus profondément dans l'abyssale mer de West Blue histoire de laisser les rondins remonter à la surface sans parvenir à la toucher, la femme-poisson eut soudainement un éclair de génie : oui, son eau était bel et bien montée jusqu'en haut, mais elle y était manifestement restée coincée... Or, si l'eau n'évacuait pas, c'était certainement parce que le sol, argileux, était propice à la création d'une multitude de flaques. Autrement dit ? Si elle augmentait soudainement la quantité d'eau au niveau des adversaires, elle serait certainement capable de créer un genre de torrent. L'eau, qui ne pourrait plus se contenter de quelques trous pour demeurer calmement à sa place, dévalerait en effet la pente droit jusqu'à la mer... Emportant probablement les adversaires avec elle. L'idée était intéressante, et même si elle pouvait s'avérer être un échec critique, la Brendao se devait de prendre l'initiative : après tout, elle n'avait strictement rien à perdre... Après que le dernier rondin de bois eut manifestement été tiré, la demoiselle se rapprocha un peu de la surface avec un sourire crispé. C'était la première fois qu'elle allait tenter de manipuler une telle quantité d'eau en un seul mouvement...

-Gyojin Jujutsu. Mizu Gokoro. Kujira !

Elle attrapa l'océan et le déforma soudainement, envoyant en direction des cieux et donc de ses ennemis une immense baleine, qui contenait probablement en son for des dizaines de mètres cubes d'eau. Si la créature, instable, n'allait certainement pas être complexe à briser, elle risquait en revanche de happer ses ennemis dans le torrent qu'avait imaginé Mivi : si ceux-là dégringolaient l'île jusqu'à la mer, elle gagnait.

De son côté, Vojim rattrapa sans grande difficulté son homologue amphibien, poursuivit de près par l'homme-cornu qui était manifestement de mauvaise humeur. Ce dernier, son trident bien en main, ne pouvait pas atteindre les ennemis depuis sa position pour prendre l'avantage. En revanche, l'épéiste ne se gêna pas d'essayer : il envoya quelques lames d'air dans leur direction, sans grande conviction toutefois. Leur seule chance était de les voir bientôt s'écraser et d'en profiter dans la foulée, en vérité.

Du côté des quais, Chang et Eng allèrent rapidement redressé Chippen, le forçant à se mettre debout. Celui-là, continuant de se lamenter sur son sort, eut du mal à avancer sans tituber dans un premier temps. Toutefois, les paroles de Benjamin à son égard eurent le don de galvaniser sa force très efficacement :

-Tu veux laisser ceux qui ont fait ça s'en sortir ?

Chippen essuya ses larmes en secouant la tête sans grande conviction, avant de saisir son fouet à nouveau et de se mettre à courir aux côtés de ses camarades. Ceux-là furent rapidement rejoints par Sor et Menos, qui prirent la tête de l'escouade qui visait directement à prendre la tête de Kiru.

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Vive la Révolution ! [Annexe]

Cid, le regarda dans le viseur, était vexé par la réaction de ses opposants. Créer un nuage de fumée… C’était ingénieux, mais il avait déjà eu le temps d’atteindre son but. Le tireur était hors-jeu pour un moment, et il savait à présent que la fille aux cheveux bleus maîtrisait le Retour à la Vie. Non, décidément cette situation, même si elle n’était pas des plus avantageuses, n’avait rien de dramatique pour l’instant. Se concentrant sur ses souvenirs assez précis du bateau, le tireur ajusta son tir, autant par expérience que par habitude. A présent il n’avait plus à viser juste, il avait juste à viser. Les bateaux révolutionnaires n’avaient rien de mystérieux, ils étaient tout autant inflammables que les autres…

Le premier tir, cette fois-ci encore recouvert de Haki de l’Armement, traversa la fumée et alla se loger droit dans le bateau qui avait précédemment accueilli le tireur et sa comparse. La seconde balle, cette fois-ci incendiaire, irait se loger directement dans le mat et mettrait celui-ci en feu en un rien de temps. S'il avait eu le temps de remarquer l’attaque des narvals plus tôt, le tireur d’élite en avait conclu qu’une créature capable de manipuler les fonds marins se trouvait à présent sur le champ de bataille.

Sentant le vent souffler, le tireur d’élite constata qu’il ne faudrait pas plus d’une minute avant que sa visibilité ne redevienne acceptable, et pas plus de deux avant que celle-ci ne redevienne complète, si ce n’était sans compter sur l’intervention de cet homme à la faux.

Ne restant pas immobile, le tireur d’élite en profita pour bouger de position. Il s’était fait repéré une fois et s’il n’avait pas fait mouche, au moins il pourrait recommencer, et profiter du nuage de poussière pour ne pas être identifié pendant son changement de position.

Spoiler:

PNJ côté Kiru:

Petit Résumé:

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Kichiko Koma, Brendao Mivi, Eken Sor, Teno Vojim, Yiro Menos.

Vojim, Haroun et Laydon ne tardèrent pas à arriver devant ceux qui s'étaient dressés sur leur chemin, s'apprêtant à les combattre plus furieusement. Cependant, lorsque les lames d'air du commandant se heurtèrent à un ennemi inattendu, ce dernier fronça les sourcils, vraisemblablement agacé par ce retournement de situation des moins plaisants. Et comment que la vieille figure qui se trouvait en face d'eux lui rappelait des souvenirs ! Jiro avait été l'un de ses anciens camarades d'arme, voire l'un de ses mentors, puisqu'il était tout de même bien plus jeune que lui... Un sourire crispé prit place sur le visage du haut-gradé qui s'apprêtait à rétorquer, ne se laissant pas démonter même s'il savait que la lutte risquait d'être plus ardue que prévue, lorsqu'une immense étendue d'eau s'écrasa à quelques centaines de mètres, un peu plus haut. Se doutant que Mivi n'était pas étrangère à une telle manœuvre, le révolutionnaire laissa un léger sourire recouvrir son visage. Il était satisfait de voir que sa collègue se donnait à fond malgré le fait qu'elle se trouvait encore au port... Même à distance, ses attaques risquaient d'être un soutien sans failles ! Tout ne s'avéra cependant pas aussi simple : le combat entre les sept hommes n'eut pas le temps de s'engager d'une immense vague, semblable aux scélérates que l'on pouvait trouver fréquemment sur Grand Line, se mit à s'engouffrer dans la ruelle en créant une colonne d'eau furieuse. L'épéiste savait pertinemment qu'il ne pourrait pas résister à un tel courant et qu'il risquait d'être amené jusqu'au port sans pouvoir faire le moindre geste, et cette pensée anima apparemment également l'esprit du quatuor qui lui faisait face, qui s'éloigna soudain. Le commandant se renfrogna légèrement en demeurant en garde, prêt à passer à l'offensive lorsqu'une voix résonna alors derrière lui :

-Vojim, arrête tes conneries ! Tu restes ici ! Laydon, renvoie leur ça, je suis certain que Mivi apprécierait ! Haroun, tu me suis ! Vous deux, attendez bien Sor, il prend le commandement !
-Bien !

Koma avait été intransigeant, autant que possible tout du moins, tant et si bien que ses trois camarades comprirent immédiatement qu'ils n'avait guère le choix. Il avait compris, en observant de loin, que Vojim et le vieil homme se connaissaient : il n'avait donc pas d'autre choix que de s'en occuper à sa place. Avec Haroun en soutien, le chef de l'offensive était absolument certain de pouvoir mener ce duel à bien. Un deux contre quatre, c'était toujours un moyen d'outrepasser ses limites, après tout...

Laydon planta sa fourchette sur le sol et se mit alors à courir droit vers l'étendue aqueuse qui ne cessait de progresser, menaçant de les happer et réservant d'ailleurs le même sort à leurs collègues, quelques dizaines de mètres plus bas. Un sourire crispé sur ses lèvres laissait sous-entendre qu'il n'avait pas l'habitude de ce genre de tentatives, mais il prit la parole afin de se donner du courage : Koma avait placé ses espoirs en lui plus aveuglément que jamais, il ne pouvait donc pas le décevoir !

-J'suis peut-être pas aussi doué que Mivi, mais attraper une colonne déjà formée... C'est un jeu d'enfant !

Il avait hurlé ces derniers mots tandis qu'il s'élançait dans les airs en tournant sur lui même, attrapant le bout de la colonne d'eau au passage et la renvoyant avec une puissance exceptionnelle de l'endroit d'où elle venait. Si la baleine avait été dangereuse à cause de son poids et de la force de la gravité, cette tentative là aurait certainement une puissance destructrice plus préoccupante... L'homme-poisson, après être retombé sur le sol, rattrapa habilement la fourchette que lui avait envoyé Vojim, un sourire sur le visage. Le commandant était fier d'avoir un capitaine de division tel que lui pour mener à bien cette offensive : Laydon allait à coup sûr gravie des échelons s'il continuait ainsi. Peut-être qu'il finirait même maréchal, un jour ou l'autre ? L'option était probable, à vrai dire. Il était en passe de devenir une célèbre figure du monde rebelle, de toutes manières...

Pendant que Laydon avait pris la responsabilité de repousser ce danger, Haroun et Koma n'avaient guère perdu de temps : usant des murs pour monter jusqu'aux toits, ils eurent tôt fait de localiser leurs quatre ennemis, à quelques mètres d'eux. Ils étaient d'ailleurs toujours dans les airs que les deux compères prirent l'initiative, menant un assaut double. Le Kichiko, le premier, fit un violent geste grâce à sa faux, envoyant une lame d'air sensiblement ressemblante à la première. Celle-ci avait deux objectifs : premièrement, créer un nouveau nuage de poussière, encore plus opaque que le précédent et qui demeurerait grâce aux restes du précédent. Secondement, et plus simplement, il s'agissait d'une attaque qui avait deux cibles en ligne de mire : Noro et Ningen. Si ceux-là ne bougeaient pas rapidement, ils finiraient dans un piteux état... Si le sombre avait décidé de ne pas attaquer le vieillard immédiatement, c'était tout simplement parce que ce dernier risquait d'être plus teigneux, et plus complexe à abattre : il avait l'air de posséder l'armement, lui aussi ! Haroun, quant à lui, se contenta d'un assaut plus simple, mais menaçant également : il réalisa un coup d'estoc qui, même s'il semblait ineffectif à cette distance, envoya soudainement trois lames d'air en forme d'aiguilles. Celles-là visaient le torse d'Hitochi et risquaient de l'embrocher tôt ou tard ! En progressant, les deux révolutionnaires s'étaient bien entendu assuré que le tireur ne puisse pas les abattre, notamment Koma qui avait pris les devants : ils ne risquaient rien... Pour le moment.


Beaucoup plus bas, aux quais, Bài et Elena se trouvaient à l'intérieur du navire qui les avait conduit jusqu'à Las Camp. La demoiselle, qui avait emporté son camarade jusqu'à une cabine, s'occupait désormais de soigner son bras tant bien que mal, en compagnie de l'un des soldats censés rester ici pour surveiller les navires en l'absence des gradés. Cependant, ils n'étaient pas au bout de leurs surprises : un autre soldat remonta rapidement des cales, effrayé, balbutiant à l'intention de sa supérieure :

-Un trou dans la coque, l'eau commence à s'infiltrer...
-Aucun problème. Mettez-y une planche et quittez les cales. Pas besoin de s'y attarder.

En réalité, si la capitaine se serait sans doute inquiétée de cela dans d'autres circonstances, elle n'avait pas de raison de s'enquérir d'un tel problème pour le moment : ils étaient à quai, et ne risquaient pas de couler bien longtemps... Cela dit, son ami archer avait grand besoin de soins, chose bien plus pressante qu'un problème de coque s'ils voulaient combattre à l'avenir !
L'autre balle, qui visait cette fois-ci le mât, n'eut aucun mal à atteindre son objectif sous les regards affolés des autres matelots demeurés sur place. Ceux-là s'affolèrent, se demandant comment faire pour éviter que le feu ne se propage et n’abîme le bâtiment rarement confrontés à ce genre de soucis. Ils furent donc plus que soulagés lorsqu'une gerbe d'eau vint percuter le mât, l'éteignant sans aucune difficulté. Mivi, toujours dans l'eau, avait rapidement compris que quelque chose n'allait pas : alors que tous les autres étaient partis, des dégâts continuaient à survenir du côté des navires... Pourquoi ? Kiru n'aurait-il pas mieux fait de s'occuper de ceux qui lui fonçaient droit dessus ? Incapable de répondre à cette interrogation, la représentante des hommes-poissons vit soudainement son attention être accaparée par le peu d'eau qui ne s'était pas retrouvé sur le chemin de Laydon et qui revenait donc jusqu'à la mer, naturellement. Personne n'avait été happé, cette opération était donc un échec cuisant... Poussant un soupir en demeurant dans l'eau, la jeune femme se demanda si son aide était vraiment optimale, dans ses conditions : elle serait plus utile si elle remontait jusqu'au renégat avec les autres, non ? Après tout, elle avait pris l'initiative et ne savait pas ce que Koma en pensait...

Sor, Menos et le reste des gradés parvinrent au pas de course jusqu'à la position de Vojim et de Laydon et reprirent immédiatement la course en direction de Kiru et de ses alliés. En avançant, les combattants, les commandants notamment, ne cessaient de jeter des coups d’œil régulier en direction de la position présumée du tireur d'élite : à cette distance, ils auraient largement le temps de voir les projectiles venir, et par conséquent de stopper leur course avant que l'un de leurs subordonnés ne soit en danger ! Fort heureusement, une bonne nouvelle leur faisait face : s'il avançait encore un peu, ils seraient bientôt trop sur le versant de l'île et l'ennemi ne pourrait plus les viser. Celui-là devrait alors prendre un choix : viser quelqu'un d'autre ou se rapprocher... Et s'il se rapprochait, ils comptaient bien lui faire regretter son choix !

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PNJ côté Kiru:

Petit Résumé:

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