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Tenshi TayaImpératrice d'Amazon Lily | Messages : 1388
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| Dim 7 Déc - 20:31 Les bonbons soporifiques Rien ne vaut une bonne nuit de sommeil. Cela permet à chacun d'avoir le sourire aux lèvres, de la bonne humeur dans le cœur. Après tout, une personne qui passe une mauvaise nuit a toujours cet air renfrogné sur le visage qui la rend si peu aimable.
Me baladant dans Shabondy, rien n'aurait pu me préparer à ce qui allait m'arriver. Après tout, qui pourrait croire qu'on pouvait tomber de sommeil et s'endormir alors que nous venions tout juste de nous éveiller quelques heures auparavant ? Pourtant, c'était ce qui allait m'arriver dans des circonstances de plus étranges et inattendues. Peut-être que cette leçon allait enfin m'apprendre à ne plus faire confiance au premier inconnu.
J'étais plutôt paisible lorsque le début de cette folle aventure se posta auprès de moi. Un homme rondelet au sourire qui donnait confiance s'approcha de moi en se dandinant comme un canard. Cette démarche me fit doucement sourire et je ne pouvais absolument pas me soucier que cet individu pouvait me vouloir du mal. Souriant désormais de toutes ses dents, il déposa dans ma main quelques bonbons qui semblaient pour le moins délicieux. Tout en réalisant ce geste, il s'expliqua en me disant que ces bonbons étaient désormais à moi car il aimait beaucoup faire plaisir aux enfants. Une enfant ? Moi ? Décidément, je devais faire bien plus jeune que ce que je pensais et les katanas dans mon dos devait lui faire croire qu'il s'agissait de jouets. Tant mieux, je venais de gagner des bonbons. Souriant, je remerciais le gentil bonhomme et reprit ma route en fredonnant.
Néanmoins, l'homme m'arrêta rapidement en posant sa main sur mon épaule et en me disant qu'il fallait manger tout de suite les sucreries pour qu'elles soient vraiment délicieuses. Je n'y comprenais vraiment rien, mais je n'allais certainement pas gâcher ce cadeau. En une bouchée, j'avalais tous les bonbons, un grand sourire sur les lèvres et je pus apercevoir un sourire goguenard sur le visage de l'individu. Celui-ci se transforma rapidement en sourire maléfique qui m'effraya. Je décidai donc de partir avant que les choses ne s'enveniment, mais il était déjà bien trop tard et en moins de temps qu'il ne faut pour lui dire, je me sentis soudainement très fatiguée. Mon corps se faisait de plus en plus lourd et j'avais comme l'impression qu'il m'était désormais impossible de bouger. Mes paupières se firent de plus en plus pesantes et je me sentis tomber par terre, totalement endormie.
Si j'avais su ce qui était arrivé par la suite, j'aurais peut-être pu le décrire, mais cela fut un grand mystère pour moi. Tout ce que je sais c'est que je me réveillai dans un endroit qui m'était totalement inconnu. J'étais probablement quelque part sur Shabondy dans une bâtisse presque déserte. En effet, l'homme de tout à l'heure était encore présent et je ne comprenais toujours pas pourquoi je m'étais soudainement endormie. L'idée que ces bonbons en étaient peut-être la cause ne me venait pas. En m'éveillant, ma première idée fut de remarquer que mes katanas n'étaient plus auprès de moi. Ils étaient aux côtés de l'homme en face de moi et, lorsque je voulus aller les récupérer, l'individu inconnu les éloigna. Ce fut à ce moment que je me rendis compte que je me sentais encore excessivement fatiguée. J'étais à peine capable de bouger. L'homme aux bonbons prit alors la parole :
- Ce genre d'armes est dangereux ! Quelqu'un d'aussi jeune ne devrait pas se balader avec ça. J'ai l'habitude d'enlever les enfants pour demander ensuite une rançon à leurs parents, mais il semblerait que j'ai eu le gros lot cette fois-ci ! Quelqu'un qui se balade avec autant de berrys sur elle et des katanas que je peux revendre à un bon prix est une bonne prise. Je n'ai pas besoin de te laisser en vie !
Ce fut à cet instant là qu'il m'attrapa dans ses bras et me posa sur son épaule comme un vulgaire sac à patate. J'eus beau essayer de le taper et de me défendre, rien n'y fit, la fatigue l'emportait. Je me demandais si cela allait bientôt se calmer. L'homme sortit alors à l'extérieur et se dirigea vers le bord d'une falaise, certainement en ayant l'intention de m'y jeter. Je ne savais pas vraiment quoi faire pour pouvoir me sortir de cette situation délicate. Que pouvait bien faire Akimitsu ? Il était censé me protéger et le voilà qui ne réagissait pas.
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| Mer 10 Déc - 18:05 Les bonbons soporifiques
Comme à chaque fois qu’il arrivait sur une toute nouvelle île, en territoire inconnu, le jeune homme ne pouvait s’empêcher de s’imaginer tous les scénarios possibles et imaginables où sa présence pourrait s’avérer utile à la communauté, où sa main secourable pourrait s’avérer être primordiale mais, comme presque à chaque fois, il déchantait vite en se rendait compte que beaucoup de communautés se débrouillaient très bien sans lui et que sa présence n’était rien d’autre que superflue. Frustrant, n’est-ce pas ? Mais il voyait cela avec le sourire, se disait qu’il avait trouvé un endroit de plus où il faisait bon vivre et où les gens étaient heureux et en bonne santé…comment ne pas se réjouir à cette idée ? Non, vraiment, c’était un mal pour un bien en quelque sorte. Cependant, si d’habitude son rôle de chevalier servant passait avant tout le reste et même avant son propre bien être, les derniers évènements avaient retourné son petit monde au point qu’il ne savait même plus quoi penser : ses priorités devaient-elles rester les même ? À force de protéger les gens, sans arrêt, il en avait oublié de devenir fort afin d’assurer sa propre survie et, avant tout, afin de protéger ses compagnons. À quoi lui avaient servies ses fameuses bonnes actions face à ce trio qui lui avait fait violemment mordre la poussière ? Où était passée sa main secourable lorsqu’il avait laissé cette demoiselle lui glisser entre les doigts, la regardant, totalement impuissant ? À rien…à rien du tout et jamais plus il ne voudrait ressentir pareil sentiment d’impuissance et d’échec. Il devait donc devenir fort afin qu’une telle tragédie ne se répète plus jamais, il ne pouvait désormais plus se permettre de rester laxiste et de se reposer sur ses toutes nouvelles capacités en espérant que cela suffise pour le nouveau monde dans lequel il était sur le point de pénétrer. Ses compagnons…n’était-ce pas la raison pour laquelle il était arrivé si loin jusqu’à maintenant ? N’était-ce pas pour eux et avec eux qu’il avait combattus ? Oui, avec le temps il avait failli oublier qui lui avait tendu la main pour le sortir d’une vie d’anonymat et de vagabondage, il avait oublié qui lui avait donné un but et une direction à prendre…quel piètre compagnon faisait-il…vraiment. En arrivant ici il se dit qu’il avait enfin l’occasion de repartir à zéro et de ne plus se laisse obnubiler par sa quête d’aide et reconnaissance, bien qu’il refuse de reconnaître que le second point en faisait également partie. C’était un nouveau monde, une nouvelle culture et de nouveaux dangers se mettraient forcément sur sa route, tout aimant à emmerdements qu’il était. Sans aller vraiment au-devant des ennuis, il se dit qu’il finirait bien par trouver quelques obstacles à surmonter et quelques façons de devenir plus fort car c’était vraiment de cela qu’il s’agissait en définitive. La veille, le jour de son arrivée sur cette île, il avait été embrigadé dans une course poursuite et une protection rapprochée qui l’avaient poussé à user de ses toutes nouvelles capacités, cela aurait pu paraître être une pénible expérience pour certains mais ce fut l’occasion pour Kyoshiro de stimuler son corps et son esprit, découvrant ainsi de nouvelles capacités liées à sa malédiction nouvellement découverte. Où était le mal là-dedans ? Il s’améliorait, se diversifiait en étendant la portée des domaines que pouvait toucher son fruit, c’était une des façons possibles de devenir fort dans ce domaine, ça et son entraînement intensif au sabre qu’il n’avait pas cessé un seul instant depuis son entrée dans l’équipage ?
Mais aujourd’hui, après un sommeil sans rêve, le jeune homme se levait et posait le pied sur cette île en espérant que la journée serait plus douce et propice aux découvertes. Il avait bien travaillé la veille, n’avait-il pas le droit à un petit peu de temps pour lui et pour laisser son esprit curieux vagabonder dans ces rues qui devaient regorger de choses à voir, entendre, sentir et ressentir ? Le sourire au lèvre, il sourire qui n’avait que trop disparu pendant ces derniers jours, le jeune homme déambulait dans les rues de cette énorme île, simplement vêtu d’un pantalon noir et d’une énième chemise grise, laissant nonchalamment sa main droite posée sur les manches de ses deux sabres pendant à gauche de sa ceinture. Les gens s’amusaient dans ces rues, les parents offraient à manger et à boire à leurs enfants, ces derniers les remerciaient d’un franc et large sourire comme Kyoshiro en avait bien trop rarement vu durant ces dernières semaines. Il avait vu des visages tiraillés par la culpabilité, des gens grimaçant de douleur et la mort…la grande faucheuse, encore et toujours…comment pouvait-il sourire au milieu de tout ce malheur ? Mais bientôt les pensées du garçon furent troublées par l’apparition discrètement, au loin, d’un homme trimballant une personne sur son dos comme un vulgaire sac de patates. C’était assez singulier, au milieu de cette foule réunie et réjouie, pour que le garçon puisse le noter et, ouvrant des yeux ronds de surprise, se demanda :
* Hum ? Qu’est-ce que… ? * Ignorant le reste de la foule et les enfants courant et riant entre ses pattes, se focalisant sur l’homme et essayant de le suivre sans le perdre de vue. Après quelques instants et quelques petites foulées, le garçon se rapprocha assez de l’homme pour entre-apercevoir le visage de la personne qu’il trimballait et, l’espace d’un instant, il crut reconnaître :
* Tenshi ? * Non, cela faisait environ un an qu’il n’avait pas croisé la demoiselle, si ce n’était pas beaucoup plus, cela serait une gigantesque coïncidence que les deux se retrouvent par hasard sur cette île…n’est-ce pas ? Il ne savait pas s’il devait croire aux coïncidences ou autres mais il devait définitivement en avoir le cœur net. S’approchant de l’homme assez pour que ce dernier puisse entendre son raclement de gorge, le garçon s’enquit d’un sourire qui se voulait rassurant afin de briser la glace et demander à cet inconnu :
« Excusez ma curiosité, monsieur, mais que faites-vous à trimballer cette jeune fille de la sorte ? Elle ne semble pas très en forme. Il faudrait peut-être qu’elle voit un médecin, ne pensez-vous pas ? » Peut-être était-il en train d’amener cette demoiselle là où elle pourrait être soignée pour ce qu’elle avait, Kyoshiro voyait qu’elle avait juste l’air d’être faible et hagarde mais ne pouvait pas se prononcer davantage. Le bretteur pouvait-il se permettre de sauter sur quelqu’un alors qu’il pourrait peut-être être un proche de Tenshi, puisqu’il ne savait presque rien d’elle ? Non, bien sûr que non, il devait rester tout de même plus civilisé et poli que cela, même face à l’inconnu le plus total. Un sourire discret toujours dessiné sur ses lèvres, le garçon attendit donc une réponse de cet homme.
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Tenshi TayaImpératrice d'Amazon Lily | Messages : 1388
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| Jeu 11 Déc - 19:58 Les bonbons soporifiques Il ne m'en fallut pas plus pour que je puisse voir la maigre vie que j'avais vécu et qui n'était pas très longue défiler devant mes yeux. J'eus le malheur de me rendre compte que je n'avais pas fait grand chose depuis que je m'étais réveillée à ce monde dont j'ignorais encore bien des choses dont je ne pouvais même pas soupçonner l'existence. Soupirant, je pris le temps néanmoins de réfléchir à un moyen de m'échapper et lorsque l'idée d'utiliser mes dernières forces pour crier le plus fort possible me vint, une voix m'interrompit.
Cette voix me disait quelque chose et lorsque je relevais la tête avec peine pour apercevoir la personne, je pris quelques longues secondes à me rendre compte qu'il s'agissait de Kyoshiro et ma tête retomba, n'ayant pas la force de la maintenir plus longtemps. Peut-être avais-je, à présent, une chance de m'en sortir. Reprenant espoir, j'espérais simplement qu'il n'allait pas croire les mensonges qu'allait lui raconter cet individu.
Lorsque l'homme qui me portait s'adressa à Kyoshiro, sa voix se fit un peu pressante et ne me sembla pas très rassurée par l'intervention non prévue de ce nouvel arrivant qui était ma chance de m'en sortir. Il dit alors, après un raclement de gorge :
- C'est une amie à moi, ne vous inquiétez pas ! Elle ne se sent pas très bien et elle divague un peu, je vais l'emmener aller voir un médecin. Laissez-moi m'en occuper, vous n'avez rien à craindre, je vais bien m'occuper d'elle !
L'homme voulut repartir, mais, au dernier moment, se ravisa soudainement et s'adressa une dernière fois à Kyoshiro d'une petit voix :
- Ne parlez de ça à personne, d'accord ? Je ne voudrais pas qu'on pense que je la maltraite !
J'espérais bien qu'il n'allait pas croire à ses odieux mensonges ! Même si cet individu semblait plutôt doué pour le mensonge, Kyoshiro ne pouvait pas me laisser partir comme ça. Il était ma dernière chance et s'il laissait l'homme partir avec moi, j'étais presque persuadée que ce serait la dernière fois que nous aurions l'occasion de nous voir. Ceci serait bien malheureux et je ne voulais pas cela puisse arriver.
La fatigue était toujours pesante, mais les effets se faisaient de moins en moins sentir. Je me sentais reprendre un peu de force peu à peu. L'homme avait perdu du temps à parler et cela m'avait permis de récupérer. Peut-être qu'avec un peu plus d'attente, je pourrais me défendre correctement. Alors que l'homme tourna les talons pour s'éloigner, je pris l'initiative de tenter de prévenir Kyoshiro de ma situation quelque peu délicate en soulevant mon bras avec difficulté pour m'agripper à son haut, comme si je ne voulais pas partir. Tout en réalisant ce geste, je murmurai dans un dernier effort :
- Kyo...
Ce fut au même instant que l'homme me tira pour me faire lâcher prise et je dus me résigner à n'espérer que que mon seul espoir ait compris que la meilleure solution n'était pas de tourner les talons en pensant que l'individu malfamé qui me tenait sur son épaule était un gentil monsieur bien intentionné.
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| Sam 13 Déc - 21:19 Les bonbons soporifiques
Au cours de ses pérégrinations le jeune homme avait fait la connaissance de bon nombre de personnes, que ces rencontres soient bonnes ou mauvaises importait finalement peu car chaque rencontre était une amusante surprise où Kyoshiro s’amusait à découvrir son interlocuteur. Malheureusement, chemin faisant, il perdit de vue la plupart de ses nouveaux interlocuteurs et ne les recroisa plus jamais à quelques exceptions…et Tenshi était l’une de ces amusantes exceptions. Même si ce n’était finalement pas grand-chose, au cours de la même année les deux individus s’étaient croisés par deux fois sur deux îles totalement différentes…la première dans un temple aux multiples pièges et la seconde fois contre un ennemi inconnu et déconcertant. Mais le contexte importait finalement peu car le garçon était toujours ravi de revoir un visage familier, de ne pas avoir à se présenter une énième fois et de faire un petit bout de chemin avec cette personne. Malheureusement, après cette seconde rencontre, les deux individus s’éloignèrent l’un de l’autre et son arrivée sur Grand Line signifia, pour Kyoshiro, l’entrée dans un équipage et une tonne d’évènements qui ne lui laissèrent pas une seule seconde de répit. Avait-il, avec l’année écoulée, put pour autant oublier la jeune femme ? Bien sûr que non, il ne pourrait jamais oublier ce visage et ce sourire mais les derniers évènements ne laissèrent que peu de place pour la nostalgie. Triste ? Sans doute, mais cela avait au moins le mérite de concentrer le jeune homme sur le futur, son futur et celui de ses compagnons. Mais malgré le temps qui s’était écoulé et malgré les épreuves traversées, le jeune homme ne pourrait jamais oublier un visage qu’il avait déjà rencontré, et surtout un visage aussi radieux que celui de cette damoiselle et ce fut la raison pour laquelle il crut la reconnaître sur le dos de cet homme. Il la revoyait comme si c’était hier alors que de nombreux mois s’étaient écoulés depuis leur rencontre, c’était comme cela que le jeune homme fonctionnait : son cœur ne le laissait jamais oublier des personnes marquantes ou importantes pour lui. Mais si son cœur lui disait qu’il n’avait pas de trouble de la vue, son esprit, lui, essayait d’être un petit peu plus rationnel en se convainquant que cette coïncidence était trop grosse. Parmi toutes les îles de Grand Line, il fallait qu’aujourd’hui soit le jour où le bretteur allait recroiser celle qu’il pouvait désormais considérer comme une amie ? Non, vraiment, c’était une grosse coïncidence de se retrouver ici après tout ce temps. Prudent, le garçon s’approcha donc de l’individu qui portait cette demoiselle et fut surpris du nombre de fois qu’il suggéra à Kyoshiro de ne pas s’inquiéter. Si, il y avait quelques temps, le jeune homme aurait été assez naïf pour croire que cet homme était effectivement un proche de la demoiselle, les derniers évènements l’avaient rendu un poil plus méfiant…un poil assez épais pour qu’il ne prenne pas pour argent comptant les dires de cet inconnu. Peut-être disait-il la vérité, rien ne tendait à prouver le contraire, cependant le jeune naïf ne l’était plus autant qu’avant et devint encore plus suspicieux lorsque l’homme insista pour que tout ceci se passe dans la plus grande discrétion car il savait que cette scène ne jouait pas à son avantage. Pourquoi craindre le qu’en dira-t-on s’il n’avait rien à se reprocher et qu’il était dans son bon droit ?
Alors que le jeune homme n’était définitivement pas convaincu par les dires de cet inconnu, il ouvrit des yeux de surprise lorsque la demoiselle tenta de s’agripper à lui avant de murmurer son prénom qu’il entendit clairement…serait-ce possible que… ? Non, plus aucun doute, c’était bien elle et alors que l’inconnu commençait à s’éloigner, l’épéiste lança sur un ton sec et d’une voix puissante :
« Arrêtez-vous. » Contrairement à d’habitude il n’y avait pas une once de politesse ou de compromis dans sa phrase, cela avait tout l’air d’un ordre clair que l’inconnu, surpris par cette intonation, suivit en se retournant vers l’épéiste. Ce dernier, une expression mauvaise naissant sur son visage, renchérit avec :
« Lâchez-là. Elle est avec moi. » L’inconnu comprit tout de suite qu’il s’était mis dans de beaux draps et, sans demander son reste, se mit à courir le plus vite possible, en ligne droite, pour distancer Kyoshiro…sérieusement ? Un gros lard qui tente de semer un athlète ? Il avait enlevé et blessé une amie…il n’y aurait pas de reddition, pas de compris : il allait payer. Ni une ni deux, pliant ses genoux et forçant sur ses appuis, le garçon se mit en position avant de partir comme une fusée, débutant une course à une vitesse ahurissante si bien qu’il aurait tôt fait de rattraper le gros lard et de lui faire sa fête.
Personne ne touchait impunément aux amis de Kyoshiro.
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Tenshi TayaImpératrice d'Amazon Lily | Messages : 1388
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| Dim 14 Déc - 11:48 Les bonbons soporifiques L'individu commença alors à s'éloigner tranquillement, comme si rien ne s'était passé. Un seconde passa et les pas qui commençaient à m'éloigner de Kyoshiro commençaient à me faire songer que je n'allais peut-être pas réussir à m'en sortir cette fois-ci. Je me refusais d'abandonner tout espoir, néanmoins, il y allait avoir un moment où je devrais me rendre à l'évidence. Mais, je n'allais pas me laisser faire comme ça. Si cet homme avait vraiment l'intention de mettre fin à mes jours dès à présent, je tenterai de me défendre jusqu'au bout. J'avais encore trop de choses à voir, trop de gens à revoir, trop de choses à refaire.
Un deuxième seconde dura une éternité. Si Kyoshiro n'agissait pas dans les temps à venir, c'était certainement qu'il s'était mis à croire aux paroles du gros monsieur et, alors, je devrais attendre le dernier moment pour avoir le plus de force possible pour me défendre le mieux possible. S'il se décidait à ne pas croire l'homme, alors, tout irait certainement pour le mieux. Après tout, je doutai que cet homme sache très bien se battre et se défendre au vu de sa corpulence des plus inaptes au combat. Pour lui, courir devait être une épreuve, emporté par son ventre vers l'avant, cela devait lui faire mal au dos. Et me porter de cette façon sur son épaule n'allait pas arranger les choses. À cet instant, je commençai à me demander pourquoi je me préoccupai de cet individu mal intentionné. Je devais plutôt le voir comme un ennemi.
La troisième seconde fut celle qui détermina tout le reste. En effet, la voix de mon dernier espoir résonna jusqu'à mes oreilles, me faisait enfin espérer à une voie de sortie. L'intonation de ses paroles suggérait bien l'injonction qu'il venait de donner au gros personnage. Le message était clair, il lui avait demandé de s'arrêter. Je n'étais pas certaine que parler suffirait à stopper ce dangereux personnage. Le deuxième ordre se fit plus clair. Kyoshiro lui demandait de me laisser tranquille. Bonne idée dans cette situation ! Néanmoins, l'individu malfamé ne l'entendit pas de cette oreille et refusa d'obéir. Il tenta alors de fuir en prenant ses jambes à son cou. Ce qu'il était en train de faire ressemblait certainement plutôt à une course à basse allure qu'à un sprint effréné.
Alors qu'il tentait de courir le plus vite possible, Kyoshiro n'eut aucun mal à rattraper assez rapidement son retard et l'homme, ne sachant plus quoi faire, me laissa tomber de son épaule et me jeta par terre avec aucune délicatesse. Il continua sa course comme s'il ne m'avait pas laissé tomber. Il devait s'être rendu compte qu'il ne pouvait pas courir plus vite que la personne qui le poursuivait avec des intentions des plus mauvaises et avait certainement décidé de m'abandonner en se disant que sa vie valait plus que ma mort. Je ne pouvais pas le blâmer pour son action, après tout, il était probablement effrayé. En même temps, je songeais qu'il avait bien mérité cette petite poussée d'adrénaline pour ce qu'il m'avait fait et ce qu'il avait certainement déjà fait à d'autres.
M'écrasant sur le sol, la chute fut quelque peu douloureuse, mais je m'en sortirai certainement avec seulement quelques bleus et un genou écorché. Rien de bien dramatique en soi. Sur le sol, la première chose à laquelle je pensais était de récupérer mes affaires et, notamment, mes katanas. L'homme avait tout laissé dans la petit bâtisse qu'il avait abandonné précédemment et j'espérais qu'il n'avait pas l'intention d'y retourner pour tout récupérer. Je ne tenais pas à perdre mes katanas et les quelques berrys que je trimballais sur moi.
Tentant de me relever, je parvins seulement à me redresser et à rester assise par terre ce qui était, en soi, déjà pas mal. J'essayais de regarder autour de moi pour trouver Kyoshiro. Je me demandais s'il avait continué à poursuivre l'individu ou s'il s'était décidé, à la place, de me rejoindre. Dans les deux cas, je devais bien lui être reconnaissante. Voilà longtemps que nous ne nous étions pas vu, néanmoins, je n'avais pas oublié son visage et je ne risquais de l'oublier de si tôt. Y réfléchissant, je songeai que, peut-être, je venais tout juste de le confondre avec quelqu'un d'autre. Après tout, dans l'état dans lequel j'étais, je n'étais peut-être pas en mesure de reconnaître la personne qui m'avait aidé. J'avais comme l'impression d'être dans un rêve duquel je me réveillais progressivement. Mon corps reprenait tout doucement le dessus sur la fatigue.
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| Mar 16 Déc - 14:16 Les bonbons soporifiques
Le jeune homme ne savait pas si c’était vraiment normal de confondre une personne avec une autre, de prendre quelqu’un pour ce qu’il n’était pas alors qu’il était censé encore avoir une bonne mémoire. Certes il en avait rencontré du monde au cours de ses voyages, sans l’ombre d’un doute, mais jamais encore il ne lui était arrivé de penser voir quelqu’un qu’il connaissait pour finalement se tromper. C’était sans doute parce que cela ne lui était encore jamais arrivé que le jeune épéiste voulu en avoir le cœur net en allant vérifier par lui-même. Son cœur et son esprit n’étaient pas d’accord et, puisque le garçon n’était pas exempt de faire des erreurs comme n’importe qui, il ne voulait pas rater le train en marche en abandonnant une fille qui était dans le besoin…qu’il la connaisse ou pas n’était qu’une motivation supplémentaire. Mais bientôt, en sentant cette main l’agripper, en entendant ce murmure parvenir à ses oreilles et en posant les yeux sur le visage de cette femme, le jeune homme eut la certitude absolue que son cœur était dans le vrai et que cette femme n’était pas juste une inconnue plongée dans une situation sur laquelle elle n’avait pas le moindre contrôle. C’était une amie, une fois encore une amie de l’épéiste était dans le besoin mais cette fois-ci il ne laisserait pas le passé se répéter : il ne la laisserait certainement pas lui glisser entre les doigts. Lentement, calmement, serrant les poings pour tenter de se concentrer, le jeune homme regarda ce gros balourd tenter de s’en aller comme si de rien n’était avant que son discours ne lui fasse comprendre qu’il venait de faire la plus grave des erreurs de sa pathétique existence. D’ordinaire le jeune homme n’était pas violent, il ne l’avait jamais été car il haïssait l’usage de la violence au plus haut point…mais les derniers évènements avaient laissé une marque sur lui, il avait changé. Comment ? En comprenant que malgré ses beaux discours, certaines personnes ne pouvaient simplement pas être sauvées ou pardonnées, certaines personnes étaient foncièrement mauvaises et il n’y avait aucun remède à cela. Devrait-il tendre la joue encore et encore jusqu’à comprendre qu’une personne n’écouterait jamais la voix de la raison ? Non, non, son gardien lui avait ouvert les yeux sur le mal qui régnait dans ce monde et contre lequel ses paroles mielleuses n’avaient aucun effet. Il devait agir comme il l’avait fait sur Time End, il devait trouver la force de prendre des décisions difficiles pour le bien du plus grand monde et de ses camarades. Non, il n’était pas un tueur et laissait volontiers cette sanglante partie à son gardien, mais cela ne le gênait désormais plus tellement de blesser quelqu’un lorsque celui-ci l’avait clairement mérité…et lorsque cette violence pouvait vraiment apporter quelque chose de bon. Était-ce le cas ici ? Oui, car cela permettrait à son amie d’être saine et sauve…de quelle autre raison avait-il vraiment besoin ?
Se fixant sur ses appuis, l’épéiste se servit de ses puissantes jambes pour rattraper l’homme dans les yeux duquel se lisait la surprise la plus totale. S’attendait-il vraiment à pouvoir s’en tirer à si bon compte ? Apparemment oui et ce fut sans doute la raison pour laquelle il lâcha son paquet en continuant de s’enfuir. Regardant son amie s’écrouler par terre avec une lueur d’inquiétude dans le regard, le garçon pria pour qu’elle aille bien et se tourna vers l’homme en mimant deux pistolets avec ses mains, pointant ses majeurs en guise de canons. D’un ton clair et résolu, le maudit lança :
« Je vous remettrai aux autorités plus tard. Ne bougez pas d’ici. » Joignant le geste à la parole, deux petites balles de lumières s’extirpèrent des deux majeurs et vinrent se ficher dans les chevilles de l’homme qui avait fait la bêtise de courir en ligne droite. Le choc provoquer un râle de douleur chez ce gros lard qui s’étala de toute sa masse dans la rue, sous le regard inquiet et apeuré des quelques passants présents. Peut-être qu’eux se chargeraient de cet homme à la place ce Kyoshiro puisqu’ils avaient assisté à la scène…cela ferait gagner du temps à l’épéiste, c’était certaine.
Se redressant, le garçon approcha de son amie d’un pas rapide avant de lui demander :
« Rien de cassé ? » Désormais face à elle, le garçon s’accroupit jusqu’à être à sa hauteur avant d’admirer le visage sur lequel il n’avait pas posé ses yeux de braise depuis des lustres : c’était bien elle. Se fendant d’un sourire franc et soulagé, le garçon tendit une main secourable à la demoiselle tout en lançant enfin :
« Ça faisait longtemps, Tenshi. Si je m’attendais à te trouver ici… »
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Tenshi TayaImpératrice d'Amazon Lily | Messages : 1388
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| Jeu 18 Déc - 20:17 Les bonbons soporifiques Alors que je venais tout juste de rencontrer la surface du sol en m'écrasant mollement, des bruits autour de moi m'avertirent que le gros bonhomme n'était pas parvenu à s'enfuir sans une égratignure. Bien au contraire, il semblait que, désormais, en plus d'être blessé, il ne pouvait plus fuir. En effet, un bruit de pistolet, suivit d'un cri de douleur émanant de sa bouche m'avait convaincu qu'il ne risquait pas de partir de si tôt. Au moins, une chose était certaine, même si cette personne que j'avais prise pour Kyo n'était pas celle que je pensais, elle venait tout juste de me sauver la vie et je lui en étais redevable.
Lorsque je fus assise par terre, je pus constater de moi-même que la petite altercation avait attiré le regard de nombreux civils. Quoi de plus normal ? Après tout, ils ne pouvaient pas totalement ignorer ce qui venait de se dérouler devant leurs yeux, mais ils étaient trop effrayés pour me porter secours, ce que je pouvais plutôt bien comprendre. Alors que je demeurais assise en réfléchissant à un moyen efficace de me relever et de pouvoir enfin à nouveau utiliser mes deux jambes, je vis quelqu'un qui s'approchait de moi et, fixant la personne, je pus prendre totalement conscience que je ne m'étais pas trompée sur l'identité de cet homme.
Il me demanda alors si je n'avais rien de cassé, je me contentais de hocher la tête négativement, étant encore sur le coup de la surprise et de la fatigue. Même si j'étais certainement capable de parler d'une façon plus claire que précédemment, je préférai me contenter de bouger la tête pour lui faire comprendre que tout allait bien.
Par la suite, il s'accroupit devant moi et me laissant l'opportunité de fixer son visage sans aucune difficulté. Lorsqu'il me tendit sa main et qu'il commença à sourire, je lui rendis ce petit élargissement de la bouche pour montrer mon plaisir de le voir par ici. Il exprima alors sa surprise de me voir par ici, et surtout dans cette situation. Il est vrai que ce n'était pas très commun. Néanmoins, malgré la situation, j'étais heureuse de pouvoir le revoir. Tendant la main avec difficulté vers la sienne, je la saisis doucement. Le contact était plutôt chaleureux.
Réfléchissant quelques secondes à que dire à cet individu que je n'avais pas vu depuis bien longtemps, les mots eurent du mal à venir d'eux-mêmes. Non seulement car je ne voulais pas dire de bêtises, mais également parce que je ne savais pas trop quoi dire face à cette situation dont il m'avait sorti indemne. Prenant la parole, je sortis le premier mot qui me vint, tout simplement :
- Merci...
Regardant son visage, je voulais chercher un moyen de le remercier plus symboliquement qu'un simple mot. Ce n'était rien, cela ne représentait pas grand chose après tout. Reprenant la parole, je dis alors :
- Si je peux faire quoi que ce soit pour te remercier...
En vérité, je voulais vraiment lui montrer ma reconnaissance d'une autre façon, mais je ne savais pas trop comment faire. Je n'avais aucune idée de comment le remercier de la bonne manière, surtout dans mon état. Je risquais de ne pas pouvoir faire grand chose dans les prochaines minutes à venir.
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| Dim 21 Déc - 3:23 Les bonbons soporifiques
À peine ce coup de supposé coup de feu eu-t-il retenti dans les rues de cet archipel que les curieux commencèrent à s’amasser discrètement autour de la scène, certains restaient cachés derrière les fenêtres de leurs foyers tandis que d’autres, plus audacieux, osaient s’aventurer au-dehors, regardant l’homme blessé avec un mélange de pitié et de crainte. Pitié car il était toujours difficile de voir un homme blessé ramper par terre et peur car certains craignaient sans doute d’être blessés à leur tour par l’homme qui venait de faire feu rien qu’avec ses doigts. Comment leur en vouloir ? Kyoshiro commençait à peine à comprendre ce que cela faisait de se retrouver dans les chaussures d’un criminel et ce sentiment n’était absolument pas plaisant. Ces hommes et ces femmes, témoins de la scène, regardaient avec mépris l’homme bedonnant qui rampait à terre, ce qui était plus que normal pour ceux qui comprenaient ce qu’il avait fait et avait certainement l’intention de refaire. Mais d’autres parents, plus méfiants sans doute, tournaient désormais leur regard vers le jeune homme, forçant leurs enfants à rentrer à la maison comme si regarder ce garçon suffirait à corrompre leurs progénitures. Ridicule, n’est-ce pas ? Mais Kyoshiro ne pouvait leur en vouloir, il avait fait feu en sachant ce que cela impliquait et ne pouvait pas l’ignorer. Il ne pouvait plus reculer et faire comme si rien ne s’était passé, il ne pouvait nier le fait qu’il venait de blesser un homme désormais tentant de s’enfuir, il ne pouvait nier que son geste chevaleresque venait d’être entaché par le sang de sa victime.
Mais cela lui importait peu, il était juste heureux de savoir que sa camarade était saine et sauve. Tout simplement.
La foule n’osait plus parler et c’était peut-être mieux ainsi, cela permettait à ce si précieuse silence presque religieux de s’installer sur cette scène, laissant les deux individus se regarder l’un l’autre comme s’ils n’en n’avaient pas eu l’occasion depuis une éternité…et c’était presque le cas, non ? Dans la vie d’une personne constamment exposée au danger la vie pouvait être très fragile, brisée dans un instant ce qui faisait que les petits moments de bonheur étaient bien plus chéris que par ceux qui vivaient une existence paisible et dépourvue de toute forme de violence. Une année, cela faisait au moins une année complète que les deux personnes ne s’étaient vues pour la dernière fois, c’était encore difficile à croire que leurs chemins se croisaient ici mais tout ça était bien réel.
Le silence fut enfin percé par la douce voix de la demoiselle qui remerciait son camarade, ce dernier lui sourit en lui répondant la chose la plus naturelle du monde :
« Tu en aurais fait autant pour moi. » Bien sûr qu’il n’en savait rien mais c’était ce qu’il voulait croire, après tout ils avaient traversé plusieurs épreuves ensemble et cela ne comptait pas pour rien, c’était certain. La demoiselle ne savait pas commencer remercier son sauveur, elle ne revenait peut-être pas vraiment de ce qu’elle venait d’éviter de justesse et, l’espace d’un instant, Kyoshiro fit mine de réfléchir avant de finalement répondre avec un sourire amusé :
« Pourquoi ne pas commencer par essayer de ne plus t’attirer d’ennuis ? Ce n’est pas bon pour mon cœur de me faire autant de soucis pour toi.» Prenant les deux mains de la demoiselle dans les siennes, le garçon plongea son regard de braise dans les prunelles de sa camarade. Subitement, sans prévenir, il s’approcha de la demoiselle et la serra dans ses bras comme s’il ne l’avait pas vue depuis une décennie tout entière. Dans un souffle, il lui murmura :
« C’est si bon de te revoir. » Aussi subitement qu’il s’était approché de la demoiselle, le garçon rouvrit des yeux ronds et réalisé ce qu’il venait de faire, comme si son corps venait de bouger avant même que son esprit ne décide de le faire. Il n’avait jamais été à l’aise avec les femmes, ce n’était pas une nouveauté, et c’était la raison pour laquelle une telle marque d’affection était très rare chez je le jeune épéiste qui, tout confus, s’écarta prestement de la demoiselle avant de balbutier :
« Oh pardon, je ne voulais pas me montrer si…c’est juste que…rahhhhhh !!! » N’arrivant même pas à terminer proprement sa phrase car il était tout simplement gêné par la situation qu’il venait de créer, le jeune homme serrant les dents et commença à s’ébouriffer frénétiquement les cheveux comme s’il tentait, en agissant ainsi, de se remettre les idées en place. Et oui, même si les évènements avaient réussi à rendre le jeune homme un peu plus conscient du danger dans lequel il évoluait quotidiennement, il restait tout de même ce jeune homme candide et timide au possible face à la gente féminine. Il restait tout de même lui-même…que ce soit une bonne ou une mauvaise chose. N’osant désormais plus croiser le regard de son ami, tout gêné qu’il était par ce rapprochement soudain et involontaire, le garçon restait prostré, la tête baissée vers le sol, n’osant lever le regard, comme s’il attendait une réaction de sa camarade qu’il n’avait pas vu depuis si longtemps. Allait-elle se formaliser de ce contact ou parviendrait-elle à voir au-delà pour pouvoir célébrer ces retrouvailles pour le moins…inattendues ?
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| Dim 21 Déc - 12:24 Les bonbons soporifiques Pour moi, les gens qui commençaient à s'agiter autour de nous, à regarder l'homme par terre qui se dandine en essayant de ramper tout en tentant de faire taire sa douleur, toutes ces personnes n'existaient plus à mes yeux. Après tout, cela n'avait aucune importance à l'heure actuelle. Si j'avais eu la chance d'être saine et sauve, c'était bien grâce à cet individu que toutes ces personnes commençaient à considérer comme un dangereux criminel qui utilisait la violence pour se défendre. La plupart d'entre eux devait le voir comme un horrible personnage d'un extrême dangerosité. Peut-être une ou deux personnes dans le lot devait parvenir à comprendre que ce geste n'était pas vraiment guidé par une pulsion meurtrière mais, bien au contraire, par le désir de sauver une vie. Néanmoins, les choses étaient telles qu'elles étaient et rien n'allait changer aujourd'hui. C'est pourquoi, j'ignorai instinctivement ces personnes. J'avais appris à faire la part des choses et me préoccuper de cela n'allait que gâcher ce moment de retrouvaille qui me faisait plus que plaisir.
Tout ce qui comptait à ce moment là était de voir le visage de Kyoshiro en face de moi, de me sentir soudainement rassurée de me trouver en sa présence, comme si désormais, rien ne pouvait me tuer, même pas le temps qui passait et la vieillesse. C'était bien pour ce genre de petits moments de joie et de bonheur que je voulais vivre et rien d'autre. C'était une sensation agréable qui donnait envie d'en avoir à chaque fois un peu plus. Toujours souriante, suite à mon remerciement, l'homme me répondit que j'en aurais fait autant pour lui. Rien n'était réellement certain, mais je voulais croire que j'aurais fait la même chose pour lui, après tout, il pouvait être considéré comme un ami et je ne pouvais pas abandonner mes amis alors, oui, j'aurais certainement agis de la même manière pour lui.
Un grand sourire sur les lèvres, Kyoshiro me donna alors une idée pour le remercier, néanmoins, celle-ci allait être difficile à réaliser. Il me demandait de ne plus m'attirer d'ennuis, mais, c'était déjà bien trop tard pour dire ça, j'avais déjà beaucoup d'ennuis et cela n'allait pas s'arranger du jour au lendemain. Ce serait donc une promesse qu'il ne me serait pas possible de réaliser pour le moment, néanmoins, son sourire me rassura et je songeai qu'il avait certainement conscience que ce qu'il demandait était presque impossible à réaliser. Néanmoins, je ferais de mon mieux pour qu'il ne me retrouve pas dans le même état la prochaine fois.
Soudainement, et sans vraiment m'y attendre, Kyoshiro m'attrapa les mains avant de me prendre dans ses bras d'une manière qui fut plutôt étonnante et chaleureuse, mais très loin d'être désagréable, bien au contraire, ce contact me faisait plaisir et je voulais qu'il puisse durer le plus longtemps possible. Il exprima alors sa joie de me revoir, c'était réciproque en tout cas. Et lorsque je voulus lui répondre, il s'éloigna soudainement de moi sans que je sache pourquoi. Le fixant avec inquisition, la raison de cet éloignement soudain s'expliqua rapidement lorsque l'individu, gêné, tenta de s'excuser pour quelque chose qui n'était même pas un mal. Il commença à s'ébouriffer les cheveux et semblait vraiment embêté par le geste qu'il venait de réaliser.
Mon sourire commença alors à s'élargir et je ne pus m'empêcher de rire face à une telle situation. Qui aurait cru qu'il agirait d'une telle façon alors qu'il venait tout juste de tirer dans la jambe d'une homme sans en ressentir aucune gêne. Il fixait le sol comme un enfant qui aurait fait une bêtise et cela m'amusa encore plus. Néanmoins, il croyait vraiment avoir fait une erreur et je devais m'empresser de lui faire comprendre que ce n'était absolument pas le cas.
Arrêtant alors de rire, je me contentai de le prendre à mon tour dans mes bras avec toute la force que j'avais à ce moment là, ce qui n'était pas grand chose en soi, et, un grand sourire aux lèvres, je lui dis :
- Ne t'excuse pas pour ça, je suis aussi très contente de te revoir tu sais...
Je restais contre lui durant de longues secondes, ne souhaitant pas rompre ce contact, je me sentais en sécurité ainsi et, une bombe aurait bien pu exploser à côté de moi, je ne m'en serais même pas rendue compte. Lorsque, enfin, je me décidai à m'éloigner de lui, ce fut tout en douceur et en souriant. Je le fixai alors dans les yeux avant de lui dire :
- C'est pas tout ça, mais, moi, je vais devoir aller récupérer ce que ce gros bonhomme m'a volé !
Le fait que je n'avais plus mes katanas sur moi me revint soudainement à la mémoire et je me devais d'aller les récupérer avant de pouvoir fêter dignement nos retrouvailles, ce fut pour cette raison que lentement, j'essayais de me remettre sur mes pieds. J'y parvins avec difficulté, mais mon équilibre demeurait encore précaire. Il était certain que je ne parviendrai pas encore à marcher des kilomètres.
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| Mar 23 Déc - 13:41 Les bonbons soporifiques
Tout n’était désormais que silence et sérénité autour du jeune homme alors qu’il posait enfin les yeux sur le jeune et beau visage qui lui faisait face. C’était étrange de se dire que, même s’il ne connaissait absolument rien du passé de la jeune personne face à lui, il avait l’impression de la connaître bien mieux que toutes les personnes côtoyées et croisées durant ces dernières années. Bizarre, n’est-ce pas ? Bien sûr que cela lui démangeait de bombarder la demoiselle de tout un tas de questions pour savoir ce qu’elle avait fait pendant tout ce temps, afin d’essayer de rattraper le temps perdu et d’apprendre à un peu mieux la connaître, mais il n’était pas assez rustre pour ne pas se rendre compte que ce n’était pas encore le moment opportun et qu’il devrait faire preuve d’un petit peu de patience. Bien sûr qu’il était curieux, curieux de tout et de toutes choses, mais il savait aussi sa camarade assez secouée et déboussolée par ce qui venait tout juste de se passer pour ne pas forcément être en capacité de satisfaire ladite curiosité. Mais cela importait peu, cela pouvait bien attendre car tout ce qui importait au bretteur était de savoir que sa camarade était saine et sauve, hors de danger, n’était pas d’ailleurs le plus important ? Kyoshiro n’osait même pas imaginer ce que cet individu bedonnant avait l’intention de faire avec la demoiselle, il le demanderait peut-être à la concernée si jamais elle connaissait la réponse, mais il avait évité le pire et le duo pouvait désormais souffler et savourer un repos bien mérité.
Si le garçon était assez discret de nature, discret et timide bien entendu, il était si content de pouvoir retrouver un visage familier au milieu de ce tout nouvel environnement qui lui était totalement inconnu, qu’il ne put s’empêcher de montrer un élan d’affection qui ne lui était pas du tout familier. D’ordinaire il souriait aux gens pour leur montrer son état d’esprit et son contentement, c’était suffisant, mais il ne serrait pas spontanément les gens dans ses bras comme il venait de le faire. Un tel changement s’expliquait-il par les récents évènements qui l’avaient poussé à chérir encore plus ce qu’il avait, ou simplement par le temps passé ? Un petit peu des deux sans doute.
Le garçon fut surpris par la suite des évènements car si sa camarade ne sembla nullement rejeter son rapprochement soudain, elle prit le garçon au dépourvu en se rapprochant à son tour et en lui montrant à quel point elle était contente de l’avoir retrouvé. Crispé l’espace d’un instant devant quelque chose d’assez nouveau pour lui - car s’il n’avait pas l’habitude de se rapprocher des gens alors l’inverse était aussi vrai – il parvint à se détendre quelques secondes plus tard et à balbutier :
« C’est juste que je n’ai pas l’habitude de…oublie ça, ça ne fait rien. Je suis content de te revoir. » Joignant le geste à la parole, le garçon passa, à son tour, ses bras autour de la demoiselle et l’enlaça silencieusement pendant quelques secondes. Il n’aurait su dire pourquoi mais ce contact, ce rapprochement était doux et apaisant, plus que ce qu’il avait connu jusqu’à maintenant et c’était sans doute ce qui rendait la chose encore plus déconcertante. Si ce moment avait pu durer toute une éternité il serait sans doute devenu le plus heureux des hommes, malheureusement toue chose a forcément une fin et les deux individus finirent par se séparer l’un de l’autre, la demoiselle annonçant son intention de récupérer ses affaires subtilisées par l’individu bedonnant. Faudrait-il interroger ce gaillard pour savoir om était sa planque ou la demoiselle en connaissait-elle l’emplacement ? Kyoshiro pencha pour la seconde option en la voyant bien décidée à prendre la route. Mais elle était encore fatiguée et faible, elle avait du mal à marcher et le jeune homme ne put rater ce constat. S’avançant, le garçon se mit à soulever la demoiselle et à la prendre dans ses bras comme on porterait un bébé ou un blessé avant de lancer :
« Laisse-moi t’y aider, alors. C’est le moins que je puisse faire. » Il ne pouvait pas la laisser souffrir de la sorte, lutter pour mettre un pied devant l’autre alors qu’il avait la possibilité de la soulager de cette douleur et de cette fatigue. Suivant désormais les indications de la demoiselle quant à la direction à prendre pour retrouver ses affaires, le garçon conclut par un :
« J’espère que tu as faim, car après ça je t’invite. »
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Tenshi TayaImpératrice d'Amazon Lily | Messages : 1388
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| Mar 23 Déc - 23:43 Les bonbons soporifiques Il ne s'agissait que d'une simple étreinte après tout. Rien de plus qu'un bref petit contact entre deux individus de la même espèce qui partageait leur joie de se revoir. Et pourtant, c'était le genre de moment qu'il fallait prendre le temps de savourer et être heureux de ressentir, au-delà de toute autre chose. Néanmoins, c'était le genre de moment qu'il fallait aussi savoir arrêter, et ce n'était certainement pas le plus agréable de l'affaire. Même si j'étais heureuse de me retrouver contre Kyoshiro et que ses paroles me firent plaisir, je me devais de ne pas me contenter de rester immobile de la sorte. Après tout, j'avais encore beaucoup de choses à vivre et même si j'aurais pu garder cette position des heures durant, je dus me résoudre à m'éloigner et à me décider à reprendre la route aussitôt.
Cela ne s'annonçait pas être de toute facilité. Néanmoins, je savais que je pouvais compter sur Kyoshiro qui n'était pas loin et qui dû bien se rendre compte que je ne tenais pas parfaitement sur mes deux jambes, bien au contraire. Je voulais essayer de n'en laisser rien paraître, mais il semblait que ce fut loupé. C'était peut-être mieux qu'il m'aide plutôt que je m'écroule d'ici quelques pas, non ? Du moins, c'était ce que j'étais en train de me dire lorsqu'il commença à me porter pour me soutenir en me proposant son aide. Je ne voulais pas penser que j'étais en train de l'exploiter, ce qui pouvait être le cas, mais qu'il était simplement un ami qui venait m'aider. Je n'avais pas pour habitude qu'on me porte secours et je préférais faire l'inverse à vrai dire. En effet, j'avais l'impression que je devais remercier la personne qui m'aidait d'une quelconque manière.
En plus de m'aider à me déplacer tandis que je lui indiquais le chemin à suivre pour rejoindre la maison du gros bonhomme, il me proposa de m'offrir à manger. Encore un service ? Cela devenait un peu trop désormais. Je ne pouvais pas accepter qu'il puisse encore m'offrir quelque chose. C'était plutôt à moi de l'inviter à manger quelque chose car il m'avait sauvé et je me devais de lui être reconnaissante. Bien sûr, sa proposition me faisait bien plaisir, mais je ne pouvais pas accepter cela sans m'en ressentir gênée. Soupirant doucement suite à sa proposition, je n'eus pas besoin de réfléchir bien longtemps pour connaître d'ores et déjà la réponse et celle-ci ne tarda pas à arriver :
- Je ne peux pas accepter que tu m'offres à manger alors que tu m'as déjà sauvé la vie ! C'est plutôt à moi de te proposer ça pour te remercier.
Sur ces paroles, j'espérais que mon petit discours avait son effet et qu'il n'insisterait pas. De toute façon, je n'avais pas l'intention de lâcher le morceau, pas de sitôt en tout cas. Je continuais de le guider vers la maison de l'homme qui m'avait agressé et lorsque je parvenais devant la bâtisse, je me décidai à laisser Kyoshiro tranquille en utilisant mes propres jambes pour me déplacer. De toute façon, il n'y avait pas beaucoup de chemin à parcourir. Poussant la porte, je me rendis compte que l'homme n'avait pas fermé à clé derrière lui. Il devait certainement penser que personne ne viendrait.
Entrant, je retrouvai rapidement mes armes et mes quelques berrys posés bien en évidence là où ils avaient été laissé avant notre départ. Récupérant le tout avec une certaine délicatesse, je me sentis plus que rassurée d'avoir à nouveau mes armes près de la taille. C'était comme si j'avais passé tout ce temps entièrement nu et que je venais tout juste de retrouver mes habits. C'était une sensation des plus agréables.
Me retournant alors vers Kyoshiro, je le regardais avec un grand sourire sur les lèvres avant de lui dire :
- Merci pour tout, vraiment, je ne serais pas parvenue à m'en sortir sans toi je crois...
Sans crier gare, je repris à nouveau l'individu dans mes bras, non seulement car c'était plus simple pour moi de tenir debout avec un appui, mais également parce qu'il s'agissait du genre de contact que j'affectionnais tout particulièrement et que c'était une façon pour moi de lui montrer ma reconnaissance, tout simplement. Alors que je demeurais blottie contre lui, je repris la parole :
- Allons manger quelque chose maintenant !
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| Sam 27 Déc - 16:13 Les bonbons soporifiques
Si la journée avait débuté sur un ton que le jeune homme n’avait clairement pas pu prévoir, ce dernier ressentait que le reste de la journée allait se dérouler tout en douceur et autrement plus joyeusement que jusqu’à maintenant. Après des mois il avait enfin eu la chance de retrouver un visage familier au milieu d’un environnement qui se cessait de changer : comment pourrait-il ne pas se réjouir à l’idée de poser de nouveau les yeux sur cette demoiselle, voir son sourire et la serrer dans ses bras ? Certes la dernière partie était sans doute un petit peu osée, mais les derniers évènements l’avaient forcé à changer un peu plus qu’il ne l’aurait cru ou voulu. Il était content de voir la demoiselle, content de ressentir sa chaleur à travers lui et content de savoir qu’elle allait bien après tout ce temps séparés l’un de l’autre. Malheureusement même les meilleures choses avaient forcément une fin et, bientôt, les deux individus s’écartèrent l’un de l’autre avant de commencer à se diriger, lentement, vers la maison du gros bedonnant. Jetant un dernier regard à ce triste individu qui essayant tant bien que mal de ramper à terre, chose très difficile puisque ses deux jambes lui faisaient sans doute un mal de chien, le garçon souleva son amie, légère comme une plume, avant de suivre ses indications. Sans vraiment s’en rendre compte le garçon perdit son regard dans les enseignes des magasins, les rues et les maisons qui jalonnaient son parcours comme, s’il était encore utile de le préciser, il découvrait cette île car il n’y avait posé les pieds que depuis hier. C’était grand, tellement grand qu’il n’en revenait clairement pas mais fort heureusement il pouvait toujours compter sur sa camarade pour le remettre sur le droit chemin et le sortir de sa torpeur. Elle ne désirait pas que le jeune homme lui paye le repas et se sentait redevable pour le petit sauvetage de tout à l’heure, ce que Kyoshiro pouvait aisément comprendre, malheureusement c’était bien mal le connaître que de croire qu’il allait lâcher le morceau aussi facilement. Baissant la tête vers la demoiselle et prenant un air faussement sérieux, le garçon s’exclama :
« Taratata ! Pas de discussion, j’insiste. » Quoi…c’est tout ? Oui, c’est tout. Pas d’argumentation, pas de tentative de la convaincre à coup de sentiments quels qu’ils soient : il insistait, tout simplement. N’était-ce pas la base d’une bonne éducation que de se montrer galant et de payer à la place d’une demoiselle quand le besoin se faisait sentir ? Et puis, de toute façon, il préférait rendre service plutôt qu’être celui qui en demandait : payer un repas était donc tout naturel à ses yeux. Bientôt le petit duo reprit sa route et finit par arriver dans une petite maisonnée où la demoiselle put récupérer toutes ses petites affaires avant de remercier le bretteur d’une façon toujours aussi surprenante. Passant ses bras autour d’elle à son tour, le garçon posa sa tête tout contre celle de la demoiselle avant de lui murmurer :
« Tu n’as pas à me remercier, je suis simplement content d’avoir pu arriver à temps. Je ne préfère pas penser à ce qu’il avait prévu de faire.» Relevant la tête pour pouvoir admirer le visage de la demoiselle, le jeune homme ajouta directement :
« J’avoue que je ne dirais pas non à un repas chaud et un petit verre. » Ni une ni deux, les deux individus se mirent donc à parcourir les larges ruelles de cette immense île jusqu’à tomber sur une auberge qui, outre son calme apparent, semblait très bien entretenue et propice à des retrouvailles en bonne et due forme. Invitant sa camarade à s’assoir face à lui, à une table dans un coin de la salle, le garçon vint s’assoir ensuite et, avant même que la serveuse n’arrive prendre la commande, il lui demanda :
« Alors, raconte-moi, qu’est-ce que tu deviens depuis notre dernière rencontre ? » Ils avaient tellement de choses à se dire et tellement de temps à rattraper qu’il fallait bien commencer quelque par.
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| Sam 27 Déc - 20:31 Les bonbons soporifiques Même si je me sentais toujours quelque peu fatiguée, la faim, quant à elle, se faisait bien ressentir et mon ventre ne faisait pas la grève. C'est comme lorsqu'on se réveille le matin d'une bonne nuit de sommeil. On n'a absolument pas faim au début et il nous faut un certain temps pour émerger puis, soudainement, notre ventre exige de nous un copieux repas afin de le satisfaire. J'avais l'impression d'être un peu dans la même situation.
Ainsi, lorsque je proposai à Kyoshiro de partir tout de suite à la quête de quelque chose à manger, celui accepta de bon gré, pour mon plus grand bonheur. Au moins, je n'aurais pas trop à attendre pour reprendre des forces et me remettre sur pieds. Souriant doucement en marchant dans les rues en compagnie de mon ami, je marchais d'un pas assez lent, la vitesse à laquelle je pouvais aller sans trop me fatiguer et risquer de perdre mon équilibre. Poussant un long soupire de soulagement en me rendant compte que nous étions enfin arrivés, qu'elle ne fut pas ma joie de voir Kyoshiro me proposer de m'asseoir à une table et pouvoir, enfin, poser mes fesses sur une chaise.
À peine assise, j'eus déjà le droit à une question de mon ami sur ce qui m'était arrivé durant tout le temps où nous ne nous étions pas vu. Il y avait probablement beaucoup de choses à raconter et les événements se bousculaient dans ma tête, innombrables. J'avais l'impression que je pouvais raconter beaucoup de choses à Kyoshiro, mais peut-être pas encore tout. Néanmoins, j'avais rapidement une idée de ce que j'allais lui dire. Cependant, lorsque je voulus prendre la parole, une serveuse arriva nous demandant ce que nous voulions à boire et nous donnant la carte. Une fois les commandes prises, elle s'en alla et ce fut à ce moment que je commençai à prendre la parole, sans plus me soucier du repas que je devais choisir :
- Il s'est passé beaucoup de choses ! Mais les principaux événements ont quand même eu lieu récemment. Pour commencer, j'ai été téléporté sur Grand Line ! C'est fou, non ? Je suis donc arrivée sur St Poplar comme par magie ! Là-bas, j'ai rencontré un groupe de personnes avec qui je voyage actuellement. Nous avons pris le train des mers et nous sommes arrivés à San Faldo. Là-bas, tout ne s'est pas passé comme prévu et...
À ce moment-là, la serveuse arriva avec les boissons et repartit aussi vite qu'elle était arrivée. Prenant une gorgée du thé glacé que j'avais commandé, je repris ma discussion :
- … Et nous avons dû partir rapidement de l'île avant que les choses ne dégénèrent. Nous nous sommes donc dirigés vers Shabondy. Depuis que je suis ici, je suis à la recherche d'un ami à moi qui est ici. J'espère le retrouver assez rapidement, mais cela fait tout de même longtemps que je le cherche... J'espère qu'il ne lui est rien arrivé de grave...
Soupirant doucement, je fixai Kyoshiro en me rendant compte que j'aurais peut-être préféré qu'une autre personne se trouve en face de moi. Me sentant un peu honteuse d'avoir eu une telle pensée, j'ouvris la carte pour regarder à l'intérieur et pour me cacher derrière. Il n'y avait rien à redire, j'étais contente d'avoir pu revoir Kyoshiro, j'étais même très heureuse et je me sentais bien plus apaisée que précédemment, mais je ne perdais pas de vue mon objectif.
Une fois que j'eus fait mon choix, je descendis la carte pour regarder Kyoshiro avant de lui demander à mon tour :
- Et toi, quoi de neuf depuis le temps ?
Un simple retournement de question, rien de bien original, mais au moins de quoi m'informer sur ce qu'il faisait de sa vie, même si je pouvais déjà avoir ma petite idée sur la question.
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| Lun 5 Jan - 15:01 Les bonbons soporifiques
Kyoshiro en avait fait une habitude que de se poser dans une taverne afin de récolter des informations sur le lieu où il se trouvait et la façon dont il pouvait éventuellement se rendre utile, mais aujourd’hui il avait mis tout cela de côté dans le seul but de se détendre et de pouvoir passer du temps avec sa camarade perdue de vue depuis longtemps. Les deux individus s’assirent donc l’un en face de l’autre et la demoiselle commença à rattraper le temps perdu en racontant à son camarade tout ce qu’il s’était passé dans sa vie depuis leur dernière entrevue. Si Kyoshiro était content car sa curiosité était peu à peu en train d’être étanchée, il y eut un mot qui le fit arquer un sourcil de surprise avant de répondre à son amie :
« Téléportée ? J’ai rencontré quelqu’un, hier, qui était capable du même prodige. » C’était encore tout récent dans sa tête et il n’aurait donc pu l’oublier même s’il l’avait voulu. Erwin, de son petit nom, avait croisé la route du jeune homme quelques heures plus tôt et, ensemble, les deux hommes étaient partis pour une aventure des plus étranges qui s’était terminée lors d’une mystérieuse réception où ils y jouaient les gardes du corps. Pas mal pour son premier jour sur cet archipel, n’est-ce pas ? Mais tout s’était plus ou moins bien terminé et c’était bien là le plus important à retenir, aujourd’hui le bretteur avait bien mérité de se reposer et de souffler sans se diriger vers une autre périlleuse aventure…ou du moins était-ce ce qu’il se disait. Écoutant son amie lui parler d’une île sur laquelle elle avait été, le garçon lui répondit :
« Je ne connais San Faldo que de nom. Tu y as eu quelques embêtements ? » Même s’il ne connaissait pas l’île il avait tout de même bien le droit de s’inquiéter pour son amie qui, de toute évidence, semblait bien s’en être sortie de ces petits embêtements. Mais bientôt il révéla au bretteur que si ses soucis étaient derrière elle, d’autres vinrent lui barrer la route : elle s’inquiétait de l’absence d’un ami cher à son cœur qu’elle n’avait pas vu depuis plus longtemps que ce n’était prévu. Se redressant légèrement sur sa chaise, le garçon lui demanda alors :
« Tu veux que je t’aide à chercher ton ami ? Je n’ai rien de prévu pour la journée et je m’en voudrai de te laisser seule et dans une telle détresse. Les amis sont importants, après tout. » Quoi ? Vous vous attendiez à autre chose de sa part ? Oui il pensait bien avoir le droit de souffler aujourd’hui mais la situation venait de changer et son syndrome du chevalier servant venait tout juste de refaire surface en apprenant la disparition d’une personne important pour son amie. Il ne pouvait, une fois encore, pas rester les bras croisés et faire comme s’il n’avait rien entendu : ce n’était pas dans son tempérament. Bientôt, avant qu’il pu avoir une réponse, ce fut au tour du jeune niais de devoir faire un petit topo de ce qu’il s’était passé pendant tout ce temps. Levant les yeux en ciel en prenant un air songeur, comme s’il cherchait à faire un résumé cohérent de toutes ses aventures, avant de baisser la tête et de commencer par :
« Moi ? Oh rien d’aussi trépidant que toi, j’imagine. Sur une ile de Grand Line, Graou Island, j’ai trouvé des compagnons et j’ai navigué avec eux jusqu’à maintenant. » L’espace d’un instant ses yeux s’emplirent d’une petite lueur de nostalgie en se remémorant son arrivant sur cette île, infestée de bêtes féroces, ainsi que la rencontre avec l’homme qui deviendrait par la suite son camarade, son ami et, dans un sens, son sauveur. Souriant en se rappelant cette scène, le garçon rajouta :
« C’est vivifiant et rassurant d’avoir quelqu’un sur qui compter. Notre voyage n’a pas été de tout repos, certes, mais au final nous sommes toujours ensembles et c’est bien ça l’important. » Baissant son regard sur ses mains, ses instruments de travail, le jeune bretteur se rendit compte que sa camarade n’avait peut-être pas vu sa petite prestation de tout à l’heure et ne devait donc pas être au courant de ses nouveaux pouvoirs. Maintenant son sourire amusé, il ponctua par :
« Et j’ai récupéré quelques capacités intéressantes au passage, je n’ai pas à me plaindre. » Même si sa phase était belle et bien terminée, le jeune homme laissa sa bouche ouverte pendant quelques instants comme si un mot était resté bloqué au fond de sa gorge sans parvenir à en ressortir, et c’était bien le cas. Certes il ne connaissait quasiment rien de la femme face à lui mais il ne sentait assez à l’aise pour s’ouvrir à lui, malheureusement il n’arrivait pas à lui avouer qu’il avait usé de violence et avait commis l’irréparable avec ces soi-disantes nouvelles capacités. N’avaient-elles pas pour but premier de protéger ses camarades ? Dans sa quête de rédemption il avait enfreint tout ce en quoi il croyait et avait fait couler le sang. Une vie avait été prise avec ses mains, la première vie, aussi loin qu’il s’en souvienne. Il aurait voulu demander conseil à quelqu’un sur la façon de se racheter de cette action impardonnable, il aurait voulu se confier mais sortir ces mots à l’air libre ne rendrait son geste que plus réel et il s’y refusait.
Un silence s’installa pendant quelques secondes et le garçon finit par se résigner, fermant la bouche en acceptant le fait de ne pas déranger la demoiselle avec des détails sans importance. Elle devait avoir sa part d’inquiétudes avec son ami absent, il ne voudrait certainement pas ajouter un poids supplémentaire sur ses frêles épaules. Bientôt la serveuse arriva pour prendre la commande de leurs éventuels plats et les abandonna après un sourire fugace. Ils étaient de nouveaux seuls et allaient pouvoir, peut-être, aller plus au fond des choses. Qui sait ? La demoiselle accepterait peut-être même que Kyoshiro l’accompagne le temps de trouver son fameux ami.
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| Lun 5 Jan - 20:39 Les bonbons soporifiques Alors que je racontais toute mon histoire pleine de rebondissements, mon ami prenait la peine de réagir à mes paroles, me parlant de sa propre expérience. Il m'avoua même qu'il avait rencontré quelqu'un capable de se téléporter. Il s'agissait peut-être d'Erwin. Il devait donc se trouver sur cette archipel. Si c'était le cas, c'était plutôt surprenant. Lorsqu'il me proposa de m'aider à retrouver mon ami, j'hésitais grandement à accepter. Néanmoins, je ne voulais pas gâcher ce moment avec Kyoshiro et je ne voulais pas avoir le droit à des deuxièmes retrouvailles aujourd'hui. Cela pouvait bien attendre. Malgré tout, j'étais reconnaissante qu'il puisse me le proposer. Après tout, je ne croisais pas tous les jours des individus prêts à m'offrir leur aide avec tant de gentillesse. Cela me faisait plaisir.
Par la suite, il m'expliqua un peu ce qui lui était arrivé. Son arrivée sur Graou Island, une île que je ne connaissais pas, mais qui devait se trouvait sur Grand Line, lui avait permis de se trouver de nouveaux compagnons. Cela me fit sourire. Après tout, je savais plus que quiconque le prix de la solitude et j'étais persuadée que des camarades de voyage était un grand soulagement. Kyoshiro ne tarda pas à confirmer ma pensée en précisant qu'il trouvait cela rassurant. Souriant, je n'avais pas encore vraiment eu l'impression de vivre cet aspect rassurant de la chose. Après tout, je n'avais pas eu le temps de me reposer et, depuis que je me trouvais sur Shabondy, je passais mon temps seul à vagabonder sans but précis, juste avec de l'espoir. Il ajouta par la suite qu'il avait acquis des capacités intéressantes. Je me demandais bien de quoi il pouvait s'agir.
Souriant doucement, je crus qu'il était sur le point de rajouter quelque chose, la bouche ouverte. Néanmoins, aucun son n'en sortit et j'attendais. J'attendais pour que rien ne vienne. Rien mis à part un silence avant qu'il ne se décide à fermer la bouche. Je me demandais ce qu'il était sur le point de me dire avant de se raviser, néanmoins, je jugeais que s'il avait décidé qu'il ne fallait pas en parler, il avait probablement ses raisons dont je ne devais pas me mêler. Je n'ajoutais donc rien d'autre à ce propos.
Lui souriant, je remarquais que la serveuse arrivait du coin de l’œil pour prendre les commandes. Rapidement, je lui donnai la commande pour mon repas et, lorsqu'elle repartit, je repris la parole ;
- Ce n'est pas la peine que nous allions chercher mon ami ensemble, je veux pouvoir profiter de nos retrouvailles au maximum. Je le trouverai un autre jour, ne t'inquiète pas pour ça. Tu m'as déjà été d'une grande aide aujourd'hui, je ne vais pas encore plus profiter de ton aide. Mais merci quand même pour la proposition, ça me fait plaisir...
Je lui adressai à nouveau un sourire franc. Reprenant une gorgée de ma boisson fraîche, je repris alors la conversation :
- Parle-moi un peu de tes compagnons de voyage ! J'espère qu'ils te traitent bien au moins !
Rigolant doucement, je ne doutais pas une seconde qu'il devait se sentir bien parmi eux, sinon, il serait certainement parti. Néanmoins, je souhaitais réellement en apprendre un peu plus sur eux.
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| Dim 11 Jan - 21:30 Les bonbons soporifiques
Pourquoi était-elle en train de le remercier pour un service qu’elle venait de refuser ? Kyoshiro avait joué aux gardes du corps hier avec quelqu’un qu’il ne connaissait pas, il pouvait bien aider une vieille amie à retrouver quelqu’un d’important pour elle, non ? Souriant à la demoiselle, le garçon lui fit un « non » de la tête pour lui signifier qu’elle n’avait pas à le remercier avant de lui répondre :
« Tu n’as pas à me remercier pour cela, tu le sais bien. Ce n’est pas mon genre de laisser les gens dans le besoin, du moins si je peux y faire quelque chose. Quand tu désireras le trouver, tu n’auras qu’à me demander. D’accord ? Je vais rester dans le coin encore quelques jours, je pense.» Si le jeune homme était toujours considéré comme un chevalier servant venant en aide à la veuve et à l’orphelin, bien qu’il n’ait pas l’arrogance de se considérer comme tel, il espérait toujours que la main qu’il s’évertuait à tendre n’était pas inutile. Il aimait croire que cette main tendue permettait aux plus nécessiteux d’entrevoir la lueur d’espoir qui manquait à leur vie, cette étincelle qui serait l’élément déclencheur du changement dont leurs vies avaient besoin pour devenir un peu plus radieuse et un peu plus condamnées au néant et au malheur. D’aucun dirait que c’était sans doute de l’arrogance que de prétendre être un instrument du changement, aussi minime que soit ce changement, mais à force de côtoyer son capitaine le jeune homme avait assisté à toute sorte de changement et avait fini par réaliser que c’était possible. Toute personne qui le souhaitait assez fort, et qui s’en donnait les moyens, pouvait espérer changer les choses ne serait-ce qu’à son seul petit niveau, mais c’était déjà très bien en soi. Alors pourquoi ne serait-ce pas aussi le cas pour lui ? Il s’était entraîné et avait sacrifié une décennie de sa vie afin d’être prêt à rendre service aux gens, il avait acquis de nouveaux pouvoirs, il avait goûté à la douleur et au désespoir : pourquoi, lui aussi, n’aurait-il pas le droit de devenir un instrument du changement afin de rendre ce monde un peu plus lumineux ? Il n’avait pas obtenu le logia de la lumière par hasard, il espérait pouvoir illuminer la vie des gens…dans tous les sens du terme, en devenant leur phare au milieu de cet océan de ténèbres. C’était présomptueux et arrogant, probablement, mais c’était ce à quoi il espérait profondément.
Bientôt vint enfin le tour du chevalier servant que de parler de lui et, dans le cas présent, de ses compagnons. Levant les yeux vers le plafond en prenant un air faussement pensif, le garçon se repassa le visage de tous ses compagnons dans sa tête en cherchant ce qu’il allait bien pouvoir dire d’intéressant sur eux. Faire un petit résumé de la personnalité de chacun serait d’un ennui mortel alors, au lieu de cela, le garçon lança la première chose qui lui vint en tête :
« Mes compagnons ? Oh oui ils ont été attentionnés envers moi et m’ont bien traité même lorsque je n’étais qu’un inconnu pour eux. J’avoue que je continue d’apprendre à tous les connaître mais je remercie le capitaine de m’avoir tendu la main quand j’en avais besoin. » Oui ce n’était pas très parlant et la demoiselle n’en apprendrait pas davantage sur le type de gens qui étaient avec son camarade, mais au moins elle aurait la certitude qu’il avait été rapidement accepté parmi eux – ce qui était le cas – et qu’il se plaisait au sein de cet équipage. Ce n’était pas simplement des gens bien ou qui étaient agréables à côtoyer, cela allait bien au-delà de la simple sympathie ou d’une simple bonne ambiance. Ce groupe était apparu sur la route du bretteur lorsqu’il ne savait pas où allait ni que faire de sa vie, ces hommes et femmes étaient arrivés au bon moment et ce fut ce que voulut exprimer Kyoshiro lorsqu’il lança :
« Je ne sais pas si j’aurais pu survivre aussi longtemps sur Grand Line si je ne les avait pas rencontrés. Et ils m’ont permis de devenir plus fort également. Dans un sens c’est une bénédiction. » Oh non il ne croyait pas aux signes du destin, à des interventions divines ou toute chose de ce genre mais c’était la symbolique de cette chose qu’il appréciait ici. Il avait eu de la chance, énormément de chance de rencontrer ce groupe mais il supposait que chaque personne dans sa vie devait avoir le droit à au moins un évènement chanceux et celui-ci fut le sien. Mais assez parlé de lui, il avait hâte de savoir ce que sa camarade pourrait lui raconter. Et cela tombait bien car la serveuse arrivait désormais avec des plats chauds ! Attendant que la serveuse ait terminé son office, le garçon regardant sa camarade et, lui souriant, lui demanda alors :
« Et tes compagnons, alors ? Tu te plais avec eux ? »
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| Jeu 15 Jan - 22:32 Les bonbons soporifiques Attendant avec patience que mon ami me réponde, sa réponse ne tarda pas à venir. Je me sentis plutôt rassurée d'apprendre que ses compagnons de voyage prenaient bien soin de lui et qu'ils avaient été là pour lui même lorsqu'ils ne se connaissaient pas encore. Souriant doucement, c'était bien le genre de vie que je pouvais espérer avoir, l'objectif que je pouvais viser pour le moment. Quelque chose qui n'était certes pas encore parfait, mais qui était plus idéal que la simple solitude. Avoir des gens sur qui se reposer, voilà une chose importante.
Il semblait accorder une affection toute particulière à son capitaine ce qui me fit à nouveau sourire, légèrement attendrie. C'était comme si cet homme était devenu un sorte de père protecteur qui prenait soin de ses membres. Il ajouta même à cela que la rencontre de ses compagnons était une sorte de bénédiction et que cela lui avait permis de gagner en puissance. Ils avaient, en quelque sorte, sauvé sa vie. Il allait falloir que je les remercie d'avoir pris autant soin de mon ami, après tout, c'était peut-être l'une des premières fois où je me sentais aussi proche d'une personne. Depuis qu'Akimitsu m'avait pris sous son épaule, ce genre de lien ne m'avait pas été autorisé et je ne commençais qu'à en jouir. Cela me rendait étrangement heureuse et légère.
Alors que Kyoshiro terminait sa phrase, la serveuse arriva quelques secondes plus tard avec le repas tant attendu dans les mains. L'odeur fit s'éveiller soudainement mon estomac qui cria famine et réclama de la nourriture. Un vrai petit ogre qui refusait d'attendre sans se plaindre et faire ressentir sa colère. Je le contentai rapidement en prenant une première bouchée du plat que j'avais commandé tout en écoutant d'une oreille attentive la question de mon interlocuteur concernant mes propres compagnons. Je ne savais pas trop quoi dire à leur propos, après tout, je ne savais pas grand chose d'eux, l'un d'eux avait même refusé de me révéler sa véritable identité sans que je n'insiste lourdement.
Prenant le temps d'y réfléchir, je cherchais à expliquer ça de la façon la plus simple possible tout en évitant de trop inquiéter Kyoshiro. Après tout, j'avais l'impression que je pouvais faire confiance à ses personnes sans vraiment les connaître et, de toute façon, je savais que je n'avais pas vraiment le choix. Prenant une nouvelle bouchée, j'avalai la nourriture avant de répondre à sa question tranquillement :
- J'avoue que j'ai encore du mal à tous bien les comprendre et certains d'entre eux sont très secrets et semblent ne pas trop vouloir se révéler à moi, néanmoins, j'ai l'impression que je peux compter sur eux et leur faire confiance. La situation n'est peut-être pas idéal, mais c'est déjà bien, je préfère bien ça à ma situation passée.
Jetant un coup d’œil vers l'homme en face de moi, j'avais du mal à réaliser que je commençais tout doucement à ressentir une certain affection à son égard qui ressemblait bien à celle que je ressentais pour Shiro. Pourtant, ces deux personnages n'avaient presque rien en commun, ou du moins, pas à ma connaissance. Soudainement, sans crier gare, ma bouche prononça quelques mots que mon esprit n'avait pas vraiment pris la peine d'analyser :
- Dis, tu ne me laisseras jamais tomber, hein ?
Ce ne fut qu'après coup que je me rendis compte que ma question, ma demande était peut-être un peu osée, voire extrêmement déplacée. Devrais-je m'excuser ? Après tout, c'était certainement une chose que je désirais. Néanmoins, il pouvait très bien refuser d'accéder à ma demande, de toute façon, je ne pourrais pas lui en vouloir.
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| Ven 16 Jan - 19:17 Les bonbons soporifiques
Le garçon n’avait jamais l’habitude de parler de lui ou de ce qu’il aimait faire car il avait toujours été uniquement tourné vers les autres, aussi loin qu’il puisse s’en souvenir. Comment pouvait-il parler de lui-même alors que sa mémoire était fragmenté, qu’il n’avait pas souvenir de la moitié des choses qu’il avait pu faire et que, par-dessus tout, il ne savait pas vraiment qui il était ni où il allait. Certes il avait un objectif en tête, aussi louable et naïf puisse-t-il être, mais il en était toujours à se chercher une place dans ce monde et dans l’équipage qui lui avait tendu la main. Mais même s’il trouvait cela pénible de devenir le centre de l’attention et de répondre à une foultitude de question, même s’il trouvait cela assez égocentrique d’accaparer toute l’attention de cette façon, le jeune homme devait bien avouer que sa camarade en valait bien la peine et qu’il pouvait bien comprendre sa curiosité naturelle. Après tout ils ne s’étaient pas vus depuis si longtemps qu’ils avaient énormément de choses à rattraper et à raconter : il ne pouvait donc pas être le seul à poser les questions, cela serait égoïste de sa part. Prenant son temps pour bien réfléchir à ce qu’il allait dire, le bretteur hésita un instant à dépeindre un portrait précis de chaque membre de l’équipage mais bientôt il se ravisa, autant par crainte que le portrait ne soit pas fidèle à la personne que par ignorance. En effet il devait bien avouer qu’il ne connaissait pas assez bien certains membres d’équipage, ne leur ayant que très peu parlé, et il ne voulait donc pas créer un portrait plus qu’incomplet.
Mais bientôt tout cela n’eut plus aucune importance car la serveuse arriva avec les plats et le monstre qui se tapissait dans le ventre de Kyoshiro se réveilla en poussant un puissant rugissement, comme s’il n’avait pas été nourri depuis ce qui semblait être une éternité. Toussant pour essayer de couvrir le bruit de ce monstre qui criait famine, le garçon se rendit bien compte que ce subterfuge ne trompait personne, pas même sa caractère à qui il ne put s’empêcher de lancer un sourire gêné.
Commençant à attaquer son plat sans vergogne, prenant garde à ne pas manger comme un patachon pour ne pas faire mauvaise impression, le garçon écouta les dires de son amie avec une oreille plus qu’attentive et, une fois le petit speech terminé, il reposa un instant ses couverts avant de lancer la première chose qui lui venait à l’esprit :
« Nous avons tous nos petits secrets, après tout. Mais laisse leur un peu de temps, qu’ils apprennent à te connaître et je suis sûr qu’ils s’ouvriront plus facilement à toi. » C’était sans doute cliché et un peu mal venu de sa part de donner des conseils à quelqu’un sur comment amener les autres à s’ouvrir à soi, d’autant que le temps n’était pas quelque chose que tout le monde était prêt à dépenser à foison. Mais que pouvait-il faire d’autre à part donner des conseils qui, certes, étaient clichés mais véridiques ? Il ne prétendait pas être de bon conseil mais il faisait son possible pour rassurer les gens. Cela ne marchait pas toujours mais au moins il essayait, ce n’était pas si mal. Le repas reprit donc son cours et les deux individus se jetèrent sur leurs plats sans faire attention aux allers et venues des clients de cet établissement, tout cela n’avait pas vraiment d’importance mais ce qui intrigua bien plus le jeune homme fut la soudaine question de sa camarade. Si la question était inattendue en elle-même, elle l’était encore pour le jeune homme qui l’entendait pour la première fois. Il en avait aidé des gens au cours de toutes ces années, mais la plupart du temps il ne croisait ces personnes qu’une seule fois et cela s’arrêtait là. C’était bien la première fois qu’il croisait une personne assez longtemps pour qu’elle témoigne haut et fort le besoin qu’elle avait d’être auprès de Kyoshiro. Ce fut assez inattendu et flatteur pour que le garçon se mette à rougir subitement en ne sachant plus ou se mettre.
Si d’habitude il aurait certainement barbouillé quelques mots qui n’auraient aucun sens, aujourd’hui sa camarade attendait un certain soutien de sa part si bien qu’il ne pouvait pas laisser sa timidité prendre le dessus. Se claquement les deux joues du plat de ses mains comme pour se donner une contenance et redescendre sur terre, le bretteur attendit que la douleur fasse effet avant de remettre de l’ordre dans ses idées. S’il était toujours rouge, il était au moins capable de formuler une réponse cohérente :
« Jamais, tu peux en être certaine. T’ai-je déjà abandonnée ? » Joignant le geste à la parole, le garçon s’avança sur son siège et vint poser sa puissante main droite sur la main gauche de son amie dans un mouvement qui se voulait chaleureux et amical. Ce n’était pas vraiment la question qui l’inquiétait mais le fait qu’elle ait été posée comme cela, au milieu de nulle part, ce qui voulait dire que la demoiselle était assez inquiète d’être abandonnée pour en venir à lui demander cela. Pourquoi ? Ses camarades n’étaient-ils, finalement pas fiables ou est-ce que le souci était ailleurs ? Il ne pouvait pas restait sans savoir et demanda donc, en plongeant son regard de braise dans les yeux de son amie :
« Il y a quelque chose qui te tracasse ? Tu as l’air bien pensive, tout à coup. »
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| Ven 16 Jan - 22:36 Les bonbons soporifiques Lorsque j'évoquai mes compagnons très secrets à Kyoshiro, celui-ci tenta de me rassurer à leur propos. De toute façon, je n'avais pas trop à m'en faire pour le moment. Tant qu'ils ne me faisaient pas de mauvais coups dans le dos, j'allais bien m'en sortir et je ne risquais pas grand chose, même s'il n'en disait pas beaucoup sur eux. Souriant doucement suite à ses paroles, je me sentais rassurée qu'il ait un avis positif sur la question. Après tout, il aurait été possible qu'il ne fasse pas du tout confiance à ces individus et j'aurai eu alors quelques doutes concernant mon futur parmi eux.
Lorsque je repris la parole pour lui poser la fameuse question un peu dérangeante, j'attendais avec beaucoup d'appréhension sa réponse. Il semblait plutôt surpris par ma proposition et la couleur de son visage ne présageait rien de bon. En plus de cela, il commença à se taper les joues. Qu'avais-je donc fait pour le mettre dans un tel état ? Ma question devait certainement lui poser problème, il me fallait certainement rectifier cela au plus vite. Je ne savais plus trop quoi dire ni où me mettre. Le regardant avec des yeux ronds, je n'y comprenais rien, mais, soudainement, il prit la parole tout en posant sa main droite sur ma main gauche.
Il me répondit alors d'une façon que j'appréciais tout particulièrement, il m'affirma que jamais il ne me laisserait tomber tout en m'interrogeant s'il l'avait déjà fait. Secouant la tête négativement, je savais bien que ce n'était pas le cas et cela fut ma seule réponse à cette question. Je ne doutais pas que cela allait suffire et je ne savais pas vraiment quoi lui dire de plus. Je me sentais gênée, mais étrangement heureuse et rassurée.
Par la suite, il me demanda si quelque chose me tracassait. Bien des choses me tracassaient ces derniers temps, peut-être trop de choses. Je me sentais quelque peu perdue depuis le début de toute cette folle aventure qui ne durait que depuis quelques années. Je ne savais toujours pas où j'en étais. Poussant un soupir, je m'approchais doucement de lui avant de prendre la parole sans bien réfléchir à mes mots :
- Il y a beaucoup de choses que tu ne sais pas sur moi et je n'ai pas fait que des bonnes actions dans ma vie... Peut-être est-ce à cause de cela que j'ai perdu beaucoup, mais je ne veux plus rien perdre... Je veux pouvoir avoir des gens en qui mettre ma confiance sans avoir peur qu'ils ne me trahissent ou pire...
Je ne savais pas vraiment pourquoi je lui disais ce genre de choses, je n'étais pas habituée à étaler ma vie de cette façon à une personne que je ne voyais que pour la troisième fois après tout et que je connaissais à peine. Après tout, il ne savait rien de mon passé comme je ne savais rien du sien. Néanmoins, cela ne me dérangeait pas outre mesure, je ne voulais pas le juger pour ce qu'il avait fait, mais plutôt pour ce qu'il était à présent.
M'éloignant à nouveau de lui, je posai mes yeux sur mon plat avant de reprendre la parole :
- Je suis désolée, je n'aurais pas dû dire ce genre de choses... Sache que tu peux compter sur moi si tu as besoin d'aide en tout cas !
Lui souriant doucement, je repris mon repas en silence, attendant une intervention de sa part.
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| Sam 17 Jan - 22:30 Les bonbons soporifiques
Si le garçon comprenait aisément que certaines personnes puissent émettre quelques réserves au sujet de la confiance à accorder quand elles arrivaient dans une nouvelle communauté, lui n’avait jamais eu ce problème car il accordait sa confiance assez facilement…trop facilement pour son propre bien, sans doute. Oh oui si c’était là la marque d’une certaine générosité, cela lui avait joué de nombreuses fois des tours sans qu’il ne parvienne jamais à apprendre de ses erreurs : il tendait toujours spontanément la main aux gens sans rien attendre en retour. Si c’était considéré comme une qualité chez la plupart des gens, pour un pirate qui était amené à plonger dans les recoins les plus sombres de ce monde cela devenait rapidement plus un handicap qu’autre chose. Même s’il n’était donc pas familier avec le concept de trahison, ou du moins même s’il n’en gardait aucun souvenir, le garçon pouvait aisément se mettre dans la peau de sa camarade qui avait du mal à faire encore confiance après avoir perdu tellement de choses et, sans doute, de gens. Il ne fallait pas être un génie ou un fin psychologue pour arriver à ressentir de l’empathie pour elle et comprendre ce qu’elle était en train de traverser. Heureusement le jeune homme était toujours là pour essayer de lui remonter le moral dans la mesure du possible et, par la même occasion, de lui faire comprendre que cela ne lui serait que nocif de s’attacher au passé.
« Comme je te l’ai dit, nous avons tous nos petits secrets. Tu n’es pas la seule à ne pas être fière de certaines de tes actions, mais l’important c’est d’apprendre à vivre avec et d’aller de l’avant. Je ne te demande pas d’oublier le passé mais simplement de…l’accepter comme tel, du passé. » Vint ensuite l’épineux sujet de la confiance à accorder à des gens. Que pouvait-il lui dire qu’elle ne savait probablement déjà ou qu’on lui avait répété encore et encore ? Cherchant les bons mots l’espace d’un instant, le garçon parvint enfin à formuler sa pensée par un :
« Tu as des camarades qui veillent sur toi, désormais. Je suis certain que, avec le temps, tu sauras te faire ton propre avis sur eux en décidant s’ils sont dignes de ta confiance ou non. Et, de toute façon, tu sais que tu pourras toujours me faire confiance, tu ne me perdras pas, je te le promets.» Si le jeune homme avait été gêné par cette question soudaine à laquelle il ne s’attendait clairement pas, il ne put s’empêcher d’arquer un sourcil en signe de surprise lorsque sa camarade s’excusa à son tour pour ses propos. Qu’avait-elle dit de mal qui méritait des excuses ? Rien du tout et ce fut avec un franc sourire que le garçon lui répondit alors :
« Tu n’as pas à t’excuser pour t’être ouverte à moi de cette fois. C’est une preuve de confiance et je te remercie de me l’accorder. » Malgré le fait qu’elle avait été mise en danger aujourd’hui et qu’elle recherchait désespérément un ami disparu, la demoiselle trouvait encore le temps de s’inquiéter pour autrui et ce geste ne put que faire sourire le jeune bretteur qui se reconnaissait un peu dans cette attitude : s’inquiéter pour les autres bien plus que pour soi-même. Soutenant le regard de la demoiselle pour éviter qu’elle ne regarde un peu trop longtemps son plat, comme si elle s’y cachait, le jeune homme conclut par un :
« Ne t’inquiète pas pour moi, fais surtout attention à bien prendre soin de toi. Si une chose comme aujourd’hui venait à arriver de nouveau et que je n’étais pas là, je pense que je ne pourrais pas me le pardonner. »
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| Dim 18 Jan - 16:02 Les bonbons soporifiques Alors que je faisais part à Kyoshiro de certaines de mes appréhensions et peurs, celui-ci tenta de me rassurer du mieux qu'il le pouvait. Bien évidemment, il devait être difficile pour lui de trouver les bons mots pour tenter de me réconforter étant donné qu'il ne connaissait vraiment rien de mon passé. Il me conseilla d'accepter mon passé tel qu'il était. Soupirant, je me rendis bien compte qu'il n'aurait certainement pas dit cela s'il avait su que je ne savais moi-même presque rien de mon passé. Il était difficile de ne pas s'accrocher à un passé qu'on ne connaissait pas. J'avais justement besoin de cela pour pouvoir avancer et c'était bien la seule chose qui me manquait pour le moment.
Évoquant à nouveau mes compagnons de voyage, il ajouta à ses précédentes paroles que je me rendrais assez rapidement compte si je pouvais ou non leur faire confiance. Il n'avait pas tort. Il me rassura un peu plus en ajoutant que je pourrais toujours lui faire confiance si jamais il m'arrivait malheur avec mes nouveaux camarades. Souriant doucement, je me sentais bien mieux que précédemment. Cette rencontre m'avait en quelque sorte motivé à nouveau et j'étais prête à reprendre mon chemin, plus forte que jamais.
Lorsque je m'excusai, la réaction de mon ami ne tarda pas à se manifester. En effet, sans surprise, celui-ci me fit remarquer que je n'avais pas à m'excuser pour cela et qu'il était même plutôt heureux de la confiance que je lui accordais. À sa place, je ne serais pas si heureux d'avoir ma confiance, après tout, cela risquait de ne lui attirer que des ennuis.
Par la suite, il me demanda de bien prendre soin et il me dit que si un drame m'arrivait et qu'il n'était pas là pour m'en sortir, il ne pourrait pas se le pardonner. Pourtant, cela ne serait pas de sa faute. Il n'aurait rien fait de mal, il n'y avait donc aucune raison pour lui de s'en vouloir pour cela. De toute façon, il m'avait déjà sauvé aujourd'hui et cela était déjà amplement suffisant.
Continuant à manger en silence, je ne savais pas trop quoi ajouter à ses paroles. Plusieurs options s'offraient à moi. Soit je lui disais tout et lui faisait suffisamment confiance pour cela, néanmoins, cela revenait à ne parler que de moi une nouvelle fois, ce qui risquait de l'ennuyer. Je pouvais aussi très bien changer totalement de sujet de conversation, auquel cas, je devais trouver une bonne idée. Ou bien, je pouvais me contenter du silence, mais cela n'allait pas du tout. Je n'avais pas envie de rester silencieuse alors que je venais de le retrouver. Après tout, nous avions certainement des milliers de choses à nous dire. Songeant rapidement à tout ce qu'il m'avait dit, je repris alors la parole :
- Je ferais de mon mieux pour prendre soin de moi, mais je ne peux pas te garantir que je serais toujours en sécurité et tu n'as pas à en t'en vouloir pour ça. Ne t'inquiète pas trop pour moi, je suis une grande fille après tout !
Rigolant doucement, mes paroles étaient néanmoins tout ce qu'il y avait de plus sérieux et j'espérais sincèrement que Kyoshiro allait m'écouter.
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| Dim 18 Jan - 17:45 Les bonbons soporifiques
Il était toujours facile de pouvoir paraître fort et déterminé en donnant des conseils aux autres et en leur tendant la main quand ils en avaient besoin pour les sauver de la noyade, pour les sauver du désespoir mais la vérité était que nulle victime ne s’interrogeait du bien-être de son sauveur, nulle victime ne se demandait ce qui avait bien pu pousser son sauveur à en devenir un et s’il était heureux de ce qu’il faisait. Et pourquoi ces gens le feraient-ils, d’ailleurs ? Ils avaient bien assez de problèmes de leur côté sans commencer à se soucier des problèmes des autres. Mais la vérité était que le jeune homme était un fieffé hypocrite sans même en avoir conscience, ce qui ne rendait ses conseils qu’encore plus horribles et hypocrites. Il se tenait-là, droit, face à son amie à lui rabâcher les oreilles avec le fait d’accepter le passé pour pouvoir vivre son présent plus sereinement, tout cela fait avec les plus nobles intentions du monde, mais en étant totalement ignorant du fait que lui-même avec fait d’ignobles choses et avait fait couler des rivières du sang pour parvenir à survivre jusqu’à maintenant. Et c’était lui qui était en train de donner des leçons sur l’acceptation du passé alors qu’il n’était même pas capable de se rappeler qui il était ou à quel point il avait été monstrueux ? Si ce n’était pas là la marque d’une belle hypocrisie alors je ne saurais dire ce que c’est.
Mais malheureusement il n’avait pas conscience de son hypocrisie car son gardien ne l’avait pas cru prêt pour partager avec lui des parcelles de sa mémoire manquante, des bribes des atrocités commises ne serait-ce que pour survivre un jour de plus. Et comment l’aurait-il pu de toute façon ? Un pirate ne supportant pas la vue du sang, ne pouvant se résoudre à ôter une vie de ses propres mains…quelle farce. Il restait là, assis, à tenter de réconforter une personne qui n’osait prononcer le moindre mot en retour comme si cela la plongeait dans la perplexité, espérant que ses paroles ne tombent pas dans l’oreille d’une sourde et servent vraiment à quelque chose. Comment pouvait-il en être sûr ? Il ne le pouvait pas. Il devait simplement y croire. Puis, enfin, après de longues minutes à palabrer et conseiller, la demoiselle tenta de rassurer son camarade en lui disant qu’il ne serait pas responsable s’il devait lui arriver quelque chose en son absence. Malheureusement il ne pouvait pas faire semblant que cela ne l’atteigne pas, il avoua donc, avec un sourire gêné :
« Je n’y peux rien, c’est dans ma nature de m’inquiéter pour les gens auxquels je tiens. » Son regard s’abaissa sur son plat dont les effluves remontaient dans ses narines et ne faisaient qu’accroître son appétit, sans pour autant oser l’attaquer. Il ne pouvait pas commencer à se nourrir alors qu’il avait quelque chose sur le cœur et ce quelque chose sortit quelques instants plus tard :
« Je dois t’avouer que même si je ne sais pas de quoi demain sera fait, ni où mes aventures finiront par me mener, je ne t’oublierai et ne t’abandonnerai pas. Tu n’auras qu’à m’appeler et j’accourrai. D’accord ? » Il ne maîtrisant pas encore son fruit à la perfection, il le savait bien, mais il se savait capable de traverser de longues distances à une vitesse vertigineuse. Il ne pourrait sans doute jamais rivaliser Erwin et sa capacité à se déplacer instantanément, mais il pouvait être assez rapide pour atteindre une île proche en l’espace de quelques secondes…ce n’était déjà pas si mal que cela. N’est-ce pas ? Finalement, une fois son discours terminé, le garçon empoigna ses couverts, comme un fauve avant l’attaque, et demanda enfin à sa camarade avant d’attaquer la pièce de viande devant lui :
« Combien de temps as-tu prévu de rester ici, d’ailleurs ? C’est si rare de voir un visage familier par les temps qui courent, autant que cela dure le plus longtemps possible. »
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| Lun 19 Jan - 14:49 Les bonbons soporifiques Alors que je lui demandais de ne pas s'inquiéter pour moi, Kyoshiro m'expliqua simplement qu'il ne pouvait s'en empêcher. Après tout, cela pouvait aisément se comprendre, néanmoins, ce n'était pas trop dans mon habitude de laisser les gens se préoccuper de moi. Je préférais que ce soit l'inverse.
Suite à ses explications sur les raisons pour lesquelles il ne pouvait s'empêcher de s'en faire pour moi, il ajouta que malgré tous les événements qui pourraient survenir dans sa vie, il ne m'oublierait ni ne m'abandonnerait pas et que je n'avais qu'à l'appeler pour qu'il vienne à ma rescousse. Cela me fit sourire. Je ne voyais pas trop comment il pourrait venir me sauver s'il se trouvait à des milliers de kilomètres de moi, mais soit. Si j'avais vraiment besoin d'aide, alors peut-être que je songerai à lui demander de venir me secourir, mais rien n'était moins sûr.
Mon ami saisit alors ses couverts, il n'avait pas beaucoup mangé depuis le début de notre conversation alors que, moi, j'avais déjà presque dévoré la moitié de mon assiette. J'espérais qu'il n'allait pas trouver cela impoli de ma part. Avant de s'en prendre à son morceau de viande pour enfin commencer à se nourrir, il m'interrogea sur le temps pendant lequel je voulais demeurer sur Shabondy. Moi-même je n'en savais pas grand chose, tout allait dépendre de la façon dont les choses allaient évoluer.
M'arrêtant de manger, je saisis ma serviette pour m'essuyer la bouche. La déposant à côté de mon assiette, je relevai mon regard vers Kyoshiro tout en lui répondant :
- Je ne sais pas encore combien de temps je vais rester ici. Quelques jours, quelques semaines, tout dépendra de la vitesse à laquelle avance mon enquête pour retrouver mon ami. Plus vite je le retrouverai, plus vite je partirai d'ici je suppose. Et toi, combien de temps comptes-tu rester dans les parages ?
Peut-être aurions-nous l'occasion de nous croiser à nouveau dans un avenir très proche après tout. C'était bien possible s'il restait ici un peu plus longtemps encore. Reprenant mon repos, j'avalais quelques bouchées de nourriture avec plaisir avant de reprendre la parole :
- Est-ce que tu as des projets pour l'avenir ? Maintenant que tu as des compagnons de voyage, peut-être sais-tu déjà à l'avance où vous voulez vous diriger.
Avec un peu de chance, ses objectifs ne seraient pas trop éloignés des miens. Je savais que le moment où nous allions devoir nous séparer n'allait plus trop tarder à arriver et j'espérais avoir la garantie que nous allions nous revoir dans un avenir proche. Il était plutôt important à mes yeux d'entretenir une bonne relation avec Kyoshiro et je ne voulais pas laisser passer autant de temps que précédemment entre nos deux rencontres. Je ne voulais pas non plus que celles-ci soient totalement dues au hasard. Je voulais le revoir, tout simplement, et je voulais être certaine que cela soit possible d'ici peu. Sinon, je pouvais être certaine que notre séparation allait être plus difficile à supporter.
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| Mar 20 Jan - 14:56 Les bonbons soporifiques
Demander à quelqu’un de l’appeler en cas de soucis, s’attendre à accourir sur le champ, cela pouvait paraître illusoire compte tenu de la distance mais c’était plus que possible pour certains détenteurs de fruits du démons. Si Kyoshiro n’était pas capable d’avaler des distances astronomiques en un battement de cils, comme c’était le cas du jeune homme rencontré la veille, il était capable d’aller d’île en île en l’espace de quelques secondes grâce à son fruit aux propriétés plus qu’intéressantes. Si d’habitude il s’était cantonné à l’utilisation de son fruit offensivement comme défensivement, dans le cadre d’un combat, il avait fini par explorer d’autres aspects du fruit de la lumière et savait désormais que, en se transformant entièrement en lumière, il était capable de se déplacer à une vitesse qui défiait l’entendement humain. Malheureusement, pour des raisons de discrétion et non de confiance, le garçon ne pouvait se permettre de crier sur tous les toits qu’il était le logia de la lumière car ce genre de chose finissait toujours par attirer les embêtements. Il aurait voulu dire à la demoiselle quel genre de pouvoir il avait obtenu plutôt que de rester évasif comme il l’était, mais malheureusement il ne pouvait pas se résigner à laisser sortir ces mots de sa bouche…elle devrait simplement deviner, deviner qu’il était capable d’accourir et de l’aider en quelques instants, deviner que ce n’était pas juste une façon de parler ou de la frime mais la simple vérité.
La demoiselle ne savait pas combien de temps elle allait rester, cela dépendrait beaucoup du temps qu’elle mettrait à trouver son ami et, en apprenant cela, Kyoshiro fut pris d’un dilemme. S’il aidait la demoiselle, elle repartirait plus tôt et s’il faisait son égoïste en la gardant auprès d’elle le plus longtemps possible, alors son ami serait peut-être encore plus en danger. Que faire ? Ne trouvant nulle réponse à son interrogation, le garçon se mit à réfléchir et répondit finalement :
« Je ne sais pas encore, quelques jours sans doute. Mon capitaine a des affaires à régler dans les environs, donc en attendant nous avons quartier libre. Même si j’avoue que je m’y perds un peu ici, c’est…grand. » Il en avait exploré des îles, oh ça oui, mais la plupat du temps ces îles étaient de taille réduite et non pas gigantesques que celle-ci. Comment pouvait-il espérer s’y retrouver au milieu de toutes ces rues, tous ces quartiers et tous ces magasins qui lui tendaient les bras ? C’était comme être un enfant le matin de Noël et voir face à lui un amoncellement de cadeaux à en faire crever le plafond. Vous voyez ? Bien. Mais si le jeune homme avait répondu à une question simple, il était désormais temps pour lui de parler de quelque chose qu’ils n’avaient jamais évoqué auparavant : son but. Que pouvait-il dire ? Il avait envie de voir et faire tellement de choses que tout ceci ne pourrait être résumé en une seule phrase, mais il le fallait pourtant. Prenant quelques secondes pour trouver ses mots, il répondit finalement :
« Je ne saurais deviner ce qu’il y a dans la tête de mon capitaine. Même si je comprends son point de vue, j’avoue ignorer vers où il veut se diriger pour atteindre son but. Pour ma part je veux juste…apporter ma contribution à ce monde, faire la différence. » Il voulait montrer qu’une différence pouvait être fait pour peu que l’on voulait la faire, que chaque personne pouvait changer les choses à son petit niveau s’il le désirait. Mais, pour l’heure, il suivrait et soutiendrait son capitaine coûte que coûte car il n’était pas comme le commun des pirates, il y avait une lueur dans ses yeux qui présageait d’un futur radieux mais, surtout, d’une cause juste. Regardant ses mains tenant ses couverts, le garçon ne put s’empêcher de soupirer tout en lançant :
« Mais pour ça je dois devenir suffisamment fort, et j’ai encore du chemin à parcourir de ce côté-là. Et toi ? Quand tu auras retrouvé ton ami, que feras-tu ? »
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Tenshi TayaImpératrice d'Amazon Lily | Messages : 1388
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| Mar 27 Jan - 22:18 Les bonbons soporifiques Alors que je demandais à Kyoshiro combien de temps il allait rester ici, il me répondit qu'il n'en savait pas trop grand chose et que cela allait dépendre de son capitaine qui avait des affaires à régler dans les parages. Il n'était pas totalement libre de ses mouvements, mais cela ne devait pas le déranger, vu qu'il trouvait cette archipel grande, il allait avoir le temps de la visiter tranquillement et de faire un peu de tourisme. Après tout, j'aurais bien pu lui faire rapidement visiter les lieux, je connaissais plutôt bien Shaboandy désormais, même si certains endroits demeuraient secrets pour moi.
Par la suite, il prit un peu plus de temps à répondre à ma prochaine question, et sa réponse resta quelque peu vague. En effet, il m'expliqua qu'il ne comprenait pas vraiment les objectifs de son capitaine et ce qui se déroulait dans sa tête, néanmoins, il me donna pour simple indice qu'il voulait faire la différence dans ce monde. Je ne savais pas trop comment comprendre cela, mais je devrais certainement m'en contenter pour le moment.
Il ajouta à cela qu'il voulait devenir plus fort pour atteindre ce stade et me retourna ma question par la suite. Je devais bien m'y attendre. Après avoir retrouvé Shiro, mes projets restaient assez vagues. Il était certain que j'allais fêter cela dignement, mais cela ne durerait pas bien longtemps car il allait falloir reposer les pieds sur terre et reprendre le chemin pour atteindre mon objectif. Flotter dans une bulle n'était pas possible pour bien longtemps.
Réfléchissant quelque temps, j'en profitais pour manger. Je ne savais pas vraiment quoi lui répondre. J'hésitais toujours et encore à tout lui révéler. Je craignais plusieurs choses. J'avais peur que cela ne l'effraie, qu'il ait l'impression que j'avais complètement perdu la tête et que je ne racontais que des bêtises, je craignais sa réaction, tout comme celle d'Akimitsu. De plus, je ne voulais pas mettre en danger qui que ce soit en diffusant à tout va mes intentions. Néanmoins, je pensais pouvoir lui faire confiance, mais comment en être certaine ? Lui jetant un coup d’œil, il n'avait pas l'air effrayant, il avait même plutôt l'air d'une personne bienveillante, gentille. Et c'était ce qu'il était, j'en étais persuadée, je n'avais aucun doute. C'était peut-être bien cela qui me faisait peur, le fait de pouvoir croire de façon si aveugle que je pouvais faire confiance à quelqu'un. Prenant une dernière bouchée, je pris finalement la parole, songeant que mon silence allait certainement lui faire croire que je ne voulais pas lui répondre :
- Une fois que j'aurais retrouvé mon ami, je vais déjà essayer de le garder auprès de moi. Ensuite, comme nous avons un objectif en commun, je vais essayer de mener notre but à terme, cela risque de durer plutôt longtemps, mais je suis persuadée que nous y parviendrons ensembles. Néanmoins, je n'ai pas envie de perdre mes idéaux de vu et je mènerait mon objectif à bout en espérant ne pas les transgresser...
C'était un espoir plutôt candide, mais qui pouvait bien se comprendre. Malgré mes belles paroles, j'avais l'impression que le moment où les choses allaient changer du tout au tout n'allait plus trop tarder et cela m'effrayait quelque peu.
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