Feuille de personnage Niveau: (38/75) Expériences: (127/350) Berrys: 51.026.050 B
Dim 20 Sep - 23:11
Début de l’opération
4 : Le mobile
L’encyclopédie : Zehir
L’albinos : Alice
Quelque part sur Shabondy,
Après l'avoir baladé plusieurs minutes durant, on lui ôta finalement le sac en toile censé l'empêcher de voir où il était emmené. "Censé" car sur lui, ce genre de chose ne fonctionnait pas très bien, Zehir n'avait eu qu'à écouter le bruit ambiant durant le trajet pour avoir une estimation de sa localisation. Chaque Grove, chaque racine, chaque ruelle avait son environnement sonore, son odeur ou son niveau d'activité. Ils les avaient fait traverser toute la zone de non-droit pour ensuite les faire entrer dans une sorte de complexe sous-terrain. Là, il avait été séparé d'Alice, puis acheminé jusqu'à cette salle d'interrogatoire made in Révolution.
- Une caisse en bois, une torche, une paire de menottes rouillées, pas de tables, pas de vitre réfléchissante, le Cipher Pol serait mort de rire les gars.
- On fait avec les moyens du bord. Bref, j'imagine que toi mieux que quiconque comprend ce qu'il se passe ?
Illya n'était pas d'humeur à plaisanter. La Révolution était un large mouvement, pas toujours facile à coordonner. Certains anciens rebelles, désireux de conserver une relative importance au sein de cette armée unifiée, s'employaient donc à surveiller et espionner les autres, informations qu'ils faisaient généralement remontrer directement à Baltigo ; Aegis, Ragnarok, Dead-End, Oulanov... et au sommet de cette pyramide trônait Kira, l'homme de tous les secrets.
- Le commandant t'avait assigné à une mission suite aux évènements de Marineford. Tu devais...
-Surveiller les agissements de Zora, je sais. Baltigo était perturbée de devoir tant de chose à une révolutionnaire qu'elle connaissait à peine.
- Et vu ce qu'il s'est passé, je dirais qu'on avait raison de se méfier, non ?
En réponse à cette phrase, Zehir esquissa un léger sourire. Illya avait eu raison de chercher à le trouver, car il devait actuellement être celui qui comprenait le mieux l'acte de la commandante Harlock. Il avait passé ces dernières semaines à fouiller son passé prétendant - ? - réfléchir à un moyen de la libérer. Il connaissait par cœur sa façon de penser et son attitude, pour l'avoir côtoyer durant une poignée d'années. L'évocation de la "mission" que Kira lui avait donnée l'avait fait sourire car ...
- Elle savait, à propos de moi. Je ne sais pas comment, mais elle a compris qui j'étais peu de temps après mon arrivée.
- Ah ouais ? Et elle t'aurait laissé fouiner dans sa vie, malgré ça ?
En guise de réponse, le jeune homme ôta sa casquette et passa une main sur ses cheveux, prenant alors un air sérieux qui tranchait radicalement avec l'attitude désinvolte qu'il adoptait depuis le début de cette conversation. Il entama ainsi le long récit qu'était la vie de Zora.
Alice de son côté ne pouvait voir ni la saleté au sol, ni les toiles d'araignées dans chaque recoin de la pièce, ni la grande moisissure qui semblait grandir à vue d’œil sur le mur derrière elle. Néanmoins, elle avait clairement compris que les quatre personnes en face d'elle comptaient l'interroger dans ce local insalubre. Stoïque, comme à son habitude, elle se contenta de regarder droit devant elle, sans manifester la moindre émotion.
- Tu es Alice, capitaine de Division depuis peu de temps. Originaire de Shivering Island, North Blue...
- Merci pour ces précieuses informations, lança-t-elle avec une once de sarcasme.
- Ton camarade nous a dit que vous projetiez de libérer le commandant Harlock d'Impel Down, je serais curieux de connaitre la raison qui pousserait un révolutionnaire à sauver un traître.
Quel crétin, pensa alors l'albinos en parlant bien évidemment de Zehir. Elle savait qu'il ne partageait pas entièrement son objectif, mais ne pensait pas qu'il la balancerait de but en blanc, vu qu'il avait tout de même accepté de l'aidé jusqu'alors. Était-elle déjà considérée comme traîtresse elle aussi? Se préparaient-ils à la torturer pour lui extorquer des infos ? Que feraient-ils d'elle une fois obtenu ce qu'ils désiraient ?
- Même si je t'avoue m'être bien marré en entendant ça. C'est sûr qu'à deux, vous représentez une sérieuse menace pour le Gouvernement Mondial, lâcha-t-il avant de ricaner, suivi alors par les trois autres révolutionnaires présents.
Non, ils ne considéraient pas ce plan sérieusement. De leur point de vue, il n'y avait aucune chance de réussir une pareille opération. Ils n'étaient donc là que pour Zora, on leur avait probablement demandé d'obtenir des infos sur elle, de combler les nombreux points sombres autour de son passé, de son identité. Ils devaient réunir des infos, s'assurer qu'elle n'ait pas été membre d'une quelconque organisation rivale et pouvoir ainsi prévenir à l'avenir que ce genre d'incident ne se produise. Y aurait-il seulement un avenir pour la Révolution ?
- Je veux simplement sauver ma mère. Si mon appartenance à la Révolution vous gêne, je peux démissionner dès maintenant s'il faut.
- Démissionner ? demanda-t-il à moitié hilare. Mais on ne peut pas "démissionner" ma belle. Rebelle un jour, rebelle toujours !
Il leur avait tout raconté, la manière dont il avait pu retracer son parcours en listant les différents groupes rebelles auxquels elle avait du appartenir sur North Blue avant l'unification, la découverte de ses journaux de bord, la recherche dans les vieilles archives du siècle précédent, l'article relevant les prouesses des explorateurs de Luvneel, Alberto, Zora, la manière dont elle avait utilisé son pouvoir pour pouvoir persister dans le temps... Ils avaient scrupuleusement pris notes, tentant de voir dans son passé un motif justifiant sa décision face aux bourreaux d'Impel Down.
- Vous voulez savoir pourquoi elle ne s'est pas suicidée ? Pourquoi elle a préféré parler ? Vous avez la réponse devant les yeux pourtant. Cette femme n'est pas du genre à respecter un code d'honneur. Toute notion de bravoure lui est totalement étrangère. Elle est veule, lâche et fuira toujours la confrontation directe, parce qu'elle lui préfère de loin la fourberie, la tromperie et les attaques sournoises, comme tout bon révolutionnaire qui se respecte. Elle nous a trahis parce que, comme chacun d'entre nous, elle est humaine et a peur de mourir, tout simplement.
Alice leur avait ainsi raconté son histoire, l'histoire de sa rencontre avec celle qu'elle cherchait actuellement à sauver. Une vingtaine d'année plus tôt, les médecins de Shivering cherchaient un remède, une solution à l'albinisme et aux autres problèmes qu'amenaient l'absence de rayons de soleils sur l'île. Ils testaient donc différents produits sur les nombreux habitants qui trainaient dans les rues... Sa mère biologique fut l'un de ces cobaye et c'est comme ça qu'en plus d'être albinos, Alice naquit aveugle. Sa génitrice décéda, bien évidemment et elle fut alors livrée à un internat, qui s'occupa d'elle jusqu'à ce que ce dernier se retrouve incapable de subvenir aux besoins de tous les enfants. Livrée à elle-même à partir de ses sept ans, c'est en tentant d'attaquer une étrangère armée d'un morceau de verre brisé qu'elle fit alors la rencontre de celle qui changerait sa vie.
- Vous ne devriez pas accorder tant de crédit à ce que Zehir vous raconte.
- Navré de te l'apprendre, mais ton pote n'est pas réellement celui que tu penses...
- C'est un espion, je sais. Zora le savait aussi. Si elle ne l'a pas renvoyé, c'est pour une raison bien précise...
Zehir éclata de rire face à l'absurdité de ce qu'il venait d'entendre. Quitte à pondre des mensonges pour te défendre, fais au moins en sorte que ce soit un minimum plausible, pensa-t-il à l'égard de sa "partenaire". Illya lui répéta alors l'information, pour être certain que son interlocuteur l'ait bien comprise.
- Du grand nawak ! On ne peut pas être originaires de la même île perdue sur le Nouveau Monde, je suis né et ai grandi à Himitsu Shima moi !
- Et tes parents ?
- Qui a du temps à perdre pour quelque chose d'aussi futile que la famille, hein ? Là-bas c'est marche ou crève, mon padre c'était le chef du quartier, ma famille c'était mes potes, point.
L'un des hommes s'approcha d'elle - n'importe qui aurait senti les vibrations que déclenchaient chacun de ses pas sur le sol - pour lui mettre non pas un sac sur la tête, mais un casque isolant, de quoi bloquer efficacement son ouïe surdéveloppée ; la meilleure façon de l'empêcher de "voir". Alice fut ainsi trimballée dans une série de couloir, sans pouvoir identifier quoi que ce soit, jusqu'à ce qu'un autre groupe les rejoigne. Elle en conclut qu'on devait les raccompagner, Zehir et elle, vers la sortie. Ils avaient eu tout ce dont ils avaient besoin.
Après plusieurs minutes, on leur ôtèrent respectivement sac en toile et casque anti-bruit, révélant ainsi l’épicerie et ses étals en tout genre, au milieu desquels ils se tenaient à présent. Illyah apparut soudain de l'autre côté du rayon, bien plus menaçant maintenant qu'il pouvait se tenir debout. Du haut de ses trois mètres, le révolutionnaire dominait l'ensemble du magasin et devait se baisser pour éviter les lampes suspendue au plafond.
- Avant de vous laisser partir, laissez-moi vous donner un conseil : oubliez-la. Ce serait dommage de devoir supprimer deux excellents rebelles. A vrai dire, j'ai peut-être une mission pour vous...
- De ce que j'en sais, tu es toujours capitaine de division, Illyah, tu n'as aucun ordre à nous donner...
- Ah ? Parce que tu crois qu'après le décès d'Arias, quelque chose d'aussi futile que les grades ont encore une quelconque importance ? Les autres maréchaux peuvent aller se faire mettre, je n'obéis qu'au commandant, tout comme toi Zehir... Quant à toi ma belle, tu n'as plus rien, ta commandante est une traitresse et si tu ne ...
Zehir voulut intervenir, protester et rappeler à ce gros lard qu'il pouvait toujours lui mettre une balle entre les deux yeux, à lui et a sa bande de potes insignifiant. Mais à sa grande surprise, Alice, qui avait anticipé ce qu'il comptait faire, s'interposa entre Illyah et lui, avant de prendre la parole.