*Clac… clac… clac…*

Dans un mouvement fin mais pourtant emblématique, j’avance doucement sur le sol avec un air fantomatique. Mon pas est léger et je semble glisser sur le sol à la manière du vent lui-même. Le son significatif de mes pas résonne doucement laissant place à l’écho se répercutant sur les parois de l’antre de la grotte à la quel je fais face. Sans me poser plus de questions, je m’engouffre profondément dans l’enceinte de la falaise suivant un chemin qui semble étrangement fréquenté. Vide pour le moment, la poussière ne fait pas loi, pas plus que la pénombre. Des lumières sont incorporées à même la paroi laissant apparaitre une voie toute tracée en direction du but de mon voyage… c’est mauvais signe.

Le marine qui est en moi n’est pas du voyage. Aujourd’hui, je laisse place au forban depuis bien trop longtemps enfouis. L’uniforme est resté méticuleusement plié dans le placard pendant que j’aborde pour la première fois la tenue qui serait signe de perversion et de trahison aux yeux de certains et de protection ou justice aux yeux d’autres. Un masque blanc cache mon visage ne laissant que voir la couleur de mes yeux que j’ai cependant préalablement modifiée à l’aide de lentilles en un vert émeraude des plus profonds. Un sourire malin et calculateur est dessiné avec des traits roses et fins alors que mes cheveux sont teintés de cette même couleur et arrangés sauvagement en arrière. Une longue cape noire flotte au gré de mes mouvements et de faux crânes eux aussi colorés sont disposés sur mes épaules. Mes chaussures se fond pointue et folle ; tout chez moi rappel le clown à mi-chemin entre l’amusement et l’effrois. Une chose est sûre, la couverture est intégrale et personne ne pourrai me reconnaitre, ni par ma voix modifiée par le masque ou même par ma taille faussé par les talons incorporés.

Déjà l’arrivée se profile sous mes yeux ; une stèle est entreposée la, au creux de la falaise. Plus j’avance, plus mes espoirs se font faible. J’ai entendu parler d’un écrit qui aurait été gravée par les premiers naufragés de l’île. Ceux-ci auraient raconté leur histoire à même la pierre et c’est justement ce qui m’attire en ce lieu, c’est aussi le pourquoi je porte ce masque. Ce que je cherche ne peut se faire au grand jour. Discrétion est le maitre mot car, sans celle-ci, la rime avec mort serait inévitable. Les ponéglyphes… la plus grande peur du gouvernement. Je suis à ce jour une des dernières personnes à pouvoir les lires, si ce n’est la dernière. Don ou malédiction ? Je n’en sais rien. Je le saurais quand j’aurais réussi à rassembler l’histoire du siècle oublié.

Une fois arrivé au niveau de la stèle, je la parcours rapidement des yeux pour me rendre compte que, en effet, mes attentes sont infondées. Après tout, je m’y attendais, le gouvernement n’aurait jamais laissé un tel patrimoine historique intacte. J’avais cependant éprouvé le besoin de venir vérifier ne pouvant me permettre de laisser la moindre piste inexplorée. Un long soupire las s’échappe de mon masque. Ce n’est qu’une simple pierre décrivant les histoires des instigateurs du peuples de l’île sans le moindre intérêt à mes yeux. Un long trajet pour rien. Je décide finalement de retourner au village. Je rentrerais un autre jour. Quitte à être la, autant profiter de mon temps pour visiter un peu. Après tout, la ville sans soleil ou la nuit est reine regorge peut-être d’agréable surprise ?

Alors que je me balade tranquillement sous la lumière des lampadaires longeant une des rivières qui traverse le village, je regarde distraitement les boutiques. Je n’ai pas encore enlevé mon accoutrement de clown dans le quel je me présente comme ‘’ Loki ’’. Je ne le ferrais que dans un endroit sur ou personne ne pourrait faire le lien avec le visage que je présente au monde entier. Une tenue comme celle-ci aurait probablement soulevé les interrogations sur les mers bleues, mais nous sommes sur Grand Line, beaucoup ici semblent trouver cela normal. Tant mieux. Délicatement, je m’assieds sur un des bancs à disposition et prend quelques minutes pour réfléchir.

Un nom se fait murmure dans mes oreilles. Erwin Dog ? Je le connais, je le vois régulièrement affiché sur la base de donnée des personnes les plus recherchées par le gouvernement. J’arque brièvement un sourcil en prenant bien gare de ne pas tourner la tête dans leur direction et de bien conserver mon attitude détachée et extérieur à leur conversation. Que vient-il faire ici ? La suite de leur conversation est étouffée par les bruits de la cascades et seuls quelques mots me sont audible, tel que ‘’ révolte, civils, dangers ’’. La personne qui parle avec le rouquin ne semble pas s’encombrer de discrétion.

Les idées se mélangent dans ma tête. Que faire ? Tenter d’arrêter le révolutionnaire ? Bien sur que non ! Je n’ai pas pour habitude de pourchasser ceux qui défendent le peuple et quand bien même, si il est si fort que ce que l’on raconte, je n’ai pas la moindre chance. Tenter de calmer la révoltes qui se préparent sur cette île ? Non plus ; je ne suis pas la en tant que marine et ne peux me permettre de prendre le risque de me dévoiler. Quoi qu’il en soit, le masque ne risque pas de tomber.

Alors que je suis tranquillement assis sur le banc longeant la rivière sur le côté de la place du village, je continue d’écouter en toute discrétion les agissements du nouvellement célèbre Erwin Dog. Je n’entends cependant pas grand chose, ils sont loin et me rapprocher serait bien trop suspect. Qui plus est, j’évite tout contacte visuel ne voulant pas me faire repérer aussi vite. Mais après tout, je pourrais simplement me lever et partir. Je ne suis pas la en tant que marine et rien ne m’oblige à m’intéresser à ses actions… ou plutôt ; en réalité, si je devrais. Cependant, je ne fais pas partie de ces bons petits marines à la botte du gouvernement obéissant aveuglement aux ordres ne cherchant qu’à obtenir un grade supérieur.

Perdu dans mes pensées pendants quelques secondes, je relâche ma vigilance. C’est une grosse erreur, je sais pourtant que quand je porte le masque de Loki, je ne peux me permettre un tel comportement. Dans un silence presque religieux, un doigt se pose sur ma gorge, ou plutôt une griffe au vu de la sensation épineuse. Je ne l’aurais de toute façon pas sentit arriver tant son pas est léger. La voix d’une jeune fille se fait soudain caresse à mes oreilles. J’arque un sourcils, chose qu’elle ne peut d’ailleurs pas remarquer, surpris de son âge bien trop jeune que pour menacer un homme de mort, même indirectement. Elle est cependant loin d’être faible, sa façon de bouger le démontre. Bien que pleine d’innocence, elle ne me laisse pas réellement le choix de l’accompagner ou non. Métaphoriquement, la guillotine peut me couper la tête à tout moment. M’impliquer ou non ne fait maintenant plus appel à ma volonté ; c’est trop tard.

En l’espace de quelques secondes, je réfléchis à toute vitesse. Contre toute attente, elle retire son emprise sur ma vie bondissant presque gaiement en direction de la maison ou se trouve le révolutionnaire. En effet, comme je l’avais pensé, elle est directement liée à lui. Bon, je n’ai pas grand chose à faire si ce n’est de la suivre. Lui fausser compagnie impliquerait un combat qui se solderait probablement par une défaite de ma part. Qui plus est, je n’aurais peut être pas besoins de prendre les armes si je la joue suffisamment fine, ils ne me sont d’ailleurs probablement pas trop hostile. Sans opposer la moindre résistance, je lui emboite donc le pas en direction de l’étage qu’elle m’indique.

Erwin était bien moins impressionnant que ce que je me l’étais imaginé. Il n’était pas de ces monstres de muscle faisant plusieurs mètres de haut. Lui ainsi qu’une tierce personne semblaient parler d’une sorte de révolution de la part des civils qui était sur le point de commencer… ou non. Un mot parvient cependant à mes pas si chastes oreilles ; ‘’Haki’’. J’ai déjà entendu un des vice-amiraux de la marine mais n’y avais pas consacré plus d’importance à l’époque mais cette technique semble donner au jeune recherché la possibilité de connaitre les agissements divers aux différents endroits de la ville. Je ne dis cependant rien. Pour le moment, ça n’a que peu d’importance. Dois-je dire quelque chose ? Bouger ?

Pendant ce temps, l’intermédiaire attrape dangereusement l’escargophone. Il n’est quand même pas assez stupide pour donner l’ordre d’attaque en condamnant à coup sur bon nombre de civil ?… Apparemment si. Je laisse un long soupir s’échapper, la bêtise de certaines personne a le don de m’horripiler. Je me masse doucement les tempes en fermant les yeux. Calmement, je me lève montrant bien que mon attitude n’a rien d’hostile, ou en tout cas, pas en vers Erwin ou la jeune fille qui m’a amené ici un peu plus tôt. Bien que je ne comprends pas encore bien le haki, je pars du principe qu’ils savent que si je compte m’en prendre à quelqu’un, ce n’est pas à eux.

Une fois au niveau de l’homme qui vient d’appeler. Je stagne devant lui quelques secondes le regardant droit dans les yeux sans bouger, sans parler. Dans un mouvement vif, je me retourne et lui envois un coup de pied directement dans la tête le faisant valser plus loin. Le coup n’est pas très puissant, il a principalement pour but de marquer le coup sans réellement vouloir le blesser, ou tout du moins, pas plus qu’un simple nez cassé. Je suis pourtant étrangement calme, m’emporter n’est pas dans mes habitudes mais il avait déjà créé suffisamment de problèmes comme ça. Je le regarde gisant à terre et se relever apparemment énervé mais en même temps choqué avec une pointe de stress. Je m’accroupis à son niveau pour lui dire quelques mots d’une vois étrangement neutre.

« Tu es un idiot. »

Ce n’était pas un grand discours mais la pure vérité. Me relevant, cette fois plus rapidement, je me retourne en direction du révolutionnaire. Je plonge mon regard directement dans le siens sans avoir la moindre idée de sa future réaction.

« Bon, y’a du boulot je crois… »

Je ne m’inclus pas forcément dans le lot. Après tout, la révolution, ce n’est pas mon domaine. Cependant, je ne peux pas rester la sans rien faire. Certes je n’irais pas au front, mais je dois pouvoir faire quelque chose. Pendant ce temps, les coups de feu commencent déjà à retentir.

Toujours debout au milieu de la salle, je regarde les deux frères révolutionnaire. Ils sont apparemment d’accord avec mon agissement, et pour le bien de l’intermédiaire lui même, il avait tout intérêt à ce que ce soit moi qui le fasse voler à coup de pied. Celui-ci ne se fait d’ailleurs pas prier pour déguerpir et se faire oublier. J’écoute la jeune fille parler et me confirmer que son frère est bien le célèbre Erwin Dog et qui, sans trop de surprise, souhaite rester discret et anonyme pour l’heure. En ce qui la concerne, elle a beau être très jeune, l’ambiguïté qui émane d’elle n’est pas à prendre à la légère. Ses paroles sont bien trop adultes pour une simple enfant et son regard est étrange. Plus totalement humaine, mais pas totalement animale non plus. Elle semble constamment danser sur la limite que lui octroie son fruit se confondant étrangement l’un dans l’autre. Avec un air entendu, je hoche brièvement la tête confirmant que je ne souhaite pas révéler au grand jour leur présence. J’en profite aussi pour me présenter, sous mon autre nom certes, mais Loki fait maintenant parie intégrante que moi.

« Moi c’est Loki. »

Je n’ai rien de plus à leur dire pour le moment. Le mieux que je peux faire est de simplement les écouter. Erwin s’avance au côté de sa soeur. Ils sont pourtant bien différent, lui est plus calme, plus posé. Il finit par prendre la parole, m’expliquant la situation platement. J’apprécie particulièrement qu’il me laisse le choix d’intervenir ou non. Le seul soucis est de trouver ma place dans cette guerre. Suis-je un marine ? Un révolutionnaire voir même un civil ? Je ne suis peut être tout bonnement rien du tout dans cette histoire cela dit… Je prends quelques secondes pour réfléchir sans réellement répondre. Je ne sais pas ou je vais ni ce que je dois faire mais la décision se fait urgente. Je n’ai pas de problème à m’opposer au gouvernement, mon masque le prouve, mais suis-je pret à me mettre en danger pour des civils qui me sont inconnu ? Probablement pas, mais quelque chose chez le rouquin me pousse à lui venir en aide, même brièvement.

A ce moment, un cris des plus strident retentit dans les rue déjà sombre de la ville qui n’a plus rien de paisible. Comme si la révolution en elle même n’était pas un problème suffisamment important à gérer ! Comme Erwin le confirme, il s’agit d’un fruit du démon de type zoan mythique et vraisemblablement, son possesseur en a perdu le contrôle. Sans nous laisser plus de temps pour planifier une protection possible des civils, la femme aux airs de démons plonge en direction de la petite maison pour arriver dangereusement au niveau de Katia. Etrangement, le coup ne part pas et la jeune fille m’attrape le poignet pour me tirer à toute vitesse hors du bâtiment qui s’effondre seulement quelques secondes après. Un homme qui m’est inconnu se tient la, une épée à la main, et vu le sang qui macule la lame de celle-ci, il est probablement la raison pour la quelle la Banshee n’a pas pu porter son attaque à terme.

Je lève les yeux en direction de la femme aux allures monstrueuses et en profite pour fouiller rapidement ma mémoire après une information qui pourrait m’aider à la défaire. Les fruit du démon de type Zoan mythique ont tous une faiblesse commune ; à savoir les contes et les légendes. Prenant pour la première fois la parole de manière sérieuse à l’attention de la jeune fille, je ne m’embête pas de diverses fioritures et rentre directement dans le vif du sujet considérant que nous n’avions pas de temps à perdre. Certes, il est peu probable que son pouvoir soit immense, mais on est jamais trop prudent. Qui plus est, les maudits incontrôlable peuvent parfois être surprenant et incroyablement dangereux. Connaitre les mythes et les légendes fait partie de mes spécialités et celles-ci ont toujours un fond de vérité qui est trop souvent sous exploité car oublié.

« Ne vous approchez pas d’elle. Je ne connais pas les limites de ce fruit mais certaines Banshees sont connue pour provoquer des maladie incurables chez quiconque les touches. »

En plus de ça, Erwin n’est plus visible. Je ne m’inquiète pas pour lui, il a sans aucun doute réussi à quitter la maison avant qu’elle ne s’effondre, sa soeur ne se serait pas occupée d’un parfait inconnu si le révolutionnaire n’avait pas été capable de s’en sortir seul. Je ne me pose plus de question. Je n’ai plus réellement le choix ; cette femme doit être arrêtée avant de causer la mort de toute personnes sur l’île. Je peux en effet simplement partir et lui échapper, mais trop de monde est en danger. Je n’ai pourtant pas l’âme d’un révolutionnaire tourné vers le peuple, mais Erwin est un grand nom ; un grand nom qui m’intrigue et sur le quel je suis pret à me renseigner, quitte à lui venir en aide !

« Les Banshees sont connues pour hurler avant la mort de quelqu’un… le plus probable est que ce fruit se soit réveillé à cause de la révolution. Trop de morts simultanées dans son périmètre ont du la rendre folle. »

Mes explications sont calculées et réfléchie. La voix étrangement froide et le regard voilé pendant que j’analyse la situation à toute vitesse.

« Faire cesser les décès devrait lui rendre le contrôle… mais c’est plus facile à dire qu’à faire. »

Fort heureusement, Katia entend mon conseil et s’empresse de le transmettre à Erwin. Je ne suis pas certains de mes dires mais la possibilité d’une maladie incurable est bien présente et mieux vaut se montrer prudent. En prenant bien soins de ne pas toucher le corps maudit de la femme Erwin m’impressionne d’une certaine façon ; la ou quelqu’un de son niveau se serait simplement contenté d’éliminer le zoan déchainé, il préfère arrêter la progression de la créature en évitant de la confronter à la mort qu’elle aurait déjà trouvée si il en avait décidé ainsi. C’est louable de sa part mais potentiellement problématique pour le futur de l’affrontement ainsi que l’île en elle même. Pendant ce temps, la féline se procure une arme des plus étrange qui semble changer de forme au gré de sa volonté. Elle s’active directement sans perdre plus de temps, ce qui est une bonne chose, il y a déjà eu assez de mort pour la journée et ce n’est pas encore finit.

L’hostilité des marines envers le peuple civil est des plus étonnante, le gouvernement mondial a beau ne pas être connu pour sa délicatesse, il limite tout de même la casse chez les civiles lors de ce genre d’affrontement… en règle général. Katia semble l’avoir remarqué elle aussi et ne se fait pas prier pour mettre un des soldats à terre et ainsi le questionner usant de sa faux comme d’un argument de poids plaquant l’homme à terre avec le manche de celle-ci. Encore une fois, l’animal en elle se réveil la rendant méconnaissable armée de son sourire carnassier tel un chat traquant sa proie. Suite au manque de réponse et à la folie du marine, elle lui enfonce ses griffe dans le bras pour le réveiller d’une sorte de trans. La conclusion est évidente, il était sous hypnose ainsi que les sont toujours ses collègues.

Les sortir de l’hypnose un par un est certes simple mais beaucoup trop long. Je dois trouver un moyen d’étendre l’effet à une plus grande échelle. Le problème de ce genre de technique est que même en éliminant l’instigateur, l’hypnose en elle même ne prendra pas fin. Le meilleur moyen de réveiller quelqu’un est la douleur ou accessoirement un bruit bien spécifique. Le plus étonnant est que l’agressivité des marines envers les civils a commencé en même temps que la révolution. Soit ils ont reçu l’ordre de répondre de manière anormalement offensive, soit leur manipulation est plus que très récente et la personne qui en est a l’origine est encore sur l’île. Cependant la priorité n’est pas de trouver qui, comment ou pourquoi mais bien de mettre un terme au massacre.

Pendant plusieurs secondes, je ne bouge pas ; je réfléchis. Ma puissance est totalement négligeable face à celle du révolutionnaire ou même de Katia, le meilleur moyen pour moi d’aider est d’utiliser ma meilleure arme, à savoir mon cerveau. Une idée finit par germer dans mon esprit. Je lève un oeil en direction du combat qui fait toujours rage entre le révolutionnaire et la femme maudite. La capacité première des Banshee est justement de crier non ? Cependant leur cri n’est pas un simple son de combat, c’est bien plus que cela ; une arme capable de traverser au-delà . Peut être q’un cris émit à la bonne fréquence ferait office de réveil général ? Rien n’est moins sur mais le jeux en vaut la chandelle. La vrai question reste de trouver comment lui faire émettre un cri suffisamment profond mais qui ne tuerait pas tout les gens de l’île.

« Très bien. »

Sans demander mon reste, je sors deux petites dagues des plus simple qui sont rangées dans les fourreaux de mon dos. Celle-ci sont simple et n’ont pas de réel but offensif. Elles sont principalement dissuasive et me permettent de parer les coups les plus simple. Je ne peux pas utiliser Kyoran, mon marteau maudit, tant celui-ci est trop reconnaissable. Je me met a courir en direction de la Banshee. Pour éviter qu’elle ne me repère, je grimpe avec une légèreté impressionnante sur un des poteaux qui soutient les fils électriques de la ville. Je peux marcher dessus aisément ; a condition que je n’en touche pas deux simultanément, je ne ressentirais pas la moindre décharge électrique. Faisant appel à tout mes talents de funambule, je cours sur ce fil comme sur le sol mais sans aucun bruit et loin des regards indiscrets. Elle est trop prise par ses adversaires du moment ce qui me permet de m’approcher furtivement d’elle. De mon pas toujours aussi léger je descend pour atterrir juste derrière elle, a moins d’un mètres de son visage.

Tout s’enchaine très vite. Une fumée verdâtre s’échappe de ma bouche pour se répandre très vite tout autour de moi et de la maudite. Ce n’est pas agressif. Certes elle va probablement passer un mauvais moment, mais s’en sortira sans séquelles. C’est un mal pour un bien. Je m’écarte rapidement. l’effet de surprise a fait qu’elle n’a pas réussi a se retirer à temps et qu’elle a inhalée une dose bien suffisante. Je ressens moi aussi les effets de ce gaz et les couleurs des bâtiments se font des plus étranges, des arbres roses, des maisons vertes. Cependant, l’effet sur ma personne se limite à ça tant j’ai ressentit subits les effets de ce poison un nombre incalculable de fois. Je daigne tout de même expliquer la situation au révolutionnaire.

« C’est un produit fait à base de mandragore ; il a de puissant effets hallucinogènes. J’espère que son cri réveillera les marines hypnotisés. »

Alors que je danse sur les fils en hauteur, je remarque le regard du révolutionnaire dans ma direction. Il semble quelque peu m’évaluer, et après une rapide réflexion, il décide de ne pas m’interrompre, mettant surement ses espoirs dans le plan que je viens d’élaborer. Tout s’enchaine ensuite très vite et la Banshee s’effondre à genoux. Je me met à vaciller moi aussi, cette technique est très efficace mais les effets secondaires sont malheureusement très conséquent. J’en ai inhalé plus que prévu et ma vision se trouble. Les couleurs se mélangent et tout devient psychédélique. Je ne m’inquiète cependant pas à outre mesure, je connais les effet de la mandragore et je les subis beaucoup moins fort que la plupart des gens de par le fait d’y avoir été régulièrement soumis. Je me met à vaciller et manque de tomber. A ce moment, je sens une épaule passer en dessous de mes bras et me soutenir. A moitié conscient, je remarque qu’il s’agit d’Erwin lui même qui m’aide a tenir debout. Etrangement, je ne l’ai pas vu arriver mais je ne suis pas en état de me questionner, pas encore. Sans que je ne comprenne pourquoi, nous nous abaissons soudainement et il me bouche les oreilles. Un cri perçant vient ensuite faire trembler tout mon corps et, malgré la protection du révolutionnaire, me rend sourd quelques secondes. Je finit par reprendre un peu conscience, mon ouïe revient vite et les effets du poisons s’estompent tout doucement. J’entend la voix d’Erwin arriver jusqu’a mes oreilles me demandant si ça va. Après tout je n’ai pas sa résistance ou sa force.

« Oui ça va. »

Et c’est grâce à lui, je le sais. Je remarque que les vitres sont détruites et que le bâtiment est à terre. En effet, un bunker a créatures déchainée pourrait s’avérer très utile. D’une manière ou d’une autre, le rouquin arrive a sonder les esprits environnants. Avec un sourire apparemment satisfait, il s’adresse de nouveau a moi. je lui rend son sourire. On a réussi à réveiller les marines et c’est un très bon début. Cependant, la question la plus importante reste à élucider, à savoir ; qui a bien pu les hypnotiser ? On remet le high-five a plus tard, c’est encore un peu tôt mais c’est un bon début. La Banshee semble d’ailleurs avoir du mal a passer au dessus de son traumatisme. je la plains, la mandragore la pousse a revivre encore et encore ce qui fut probablement le pire moment de sa vie. Retrouvant des idées légèrement plus claires, je me défaits du soutient d’Erwin en le remerciant d’un hochement de tête pour regarder le triste spectacle que nous offre la maudite. J’attrape dans un des compartiments de ma cape une petite capsule métallique munie d’un petit tuyaux que j’amène jusqu'à ma bouche pour l’enfoncer jusqu’a mon estomac suffisamment loin que pour ne pas le respirer. Avec mes dents, je défait le bouchons pour qu’un gaz d’une couleur blanche s’échappe par le tuyaux jusqu’a mon estomac. Contrairement a la mandragore, ce gaz n’aurait aucun effet sur moi mais ce n’est pas une raison pour en abuser. Depuis le temps, mon organisme a pu créer des anticorps face au chloroforme qui est un agent anesthésique puissant.

« Je vais l’endormir. »

Ca a le mérite d’être simple. C’est le mieux que je peux faire à l’heure actuelle. Je m’approche donc d’elle doucement en restant néanmoins méfiant. Elle pourrait se réveiller de son état de transe d’une seconde a l’autre et me sauter au coup sans prévenir et j’aimerais mieux éviter cela. Sans opposer de résistance, je peux approcher mon visage très pret du sien et laisser le gaz arriver jusqu’à ses narines pour qu’elle le respire. Cette-fois, elle est la seule a en profiter tant je souffle très clairement dans sa direction une quantité suffisante uniquement pour une personne. Elle s’effondre sur le sol et je la rattrape rapidement pour la déposer délicatement sur le sol et la laisser la. Elle reprendra ses esprits d’ici quelques temps d’elle même, calmée, espérons le. Je reviens aux côtés du révolutionnaire lui adressant cette fois un franc sourire satisfait avant de réaliser qu’il ne peut toujours pas voir mon visage… intérieurement je me sens un peu bête mais passons.

« Dis moi un peu, ta soeur, Katia si j’ai bien comprit, a parlé de ‘’Haki’’ un peu plus tôt. Qu’est ce que c’est réellement ? Est-ce grâce à ça que tu as su combien de personnes étaient sur l’île et que tu as su directement que l’hypnose avait été levée ? Peut tu t’en servir pour savoir qui est l’instigateur de tout ça ? Il devrait être facile a repérer, peu de gens sont capable d’une hypnose a un si haut niveau. »

Ces question me taraudent depuis que j’étais rentré dans la petite maisonnette un peu plus tôt dans la journée. Je n’espère pas une réponse très précise, après tout il ne me connait pas et c’est peut être une technique secrète qui lui est propre. De toute façon, de mon côté, je n’ai pas réellement de possibilités de découvrir l’identité du coupable.

Une fois endormie, la femme reprends son aspect normal. La créature de cauchemar semble bien loin maintenant car elle est en réalité une magnifique personne. Sans perdre plus de temps, Erwin s’empresse de me répondre sur ma question qui vise à m’éclairer sur le haki. Certes, ce n’est pas très précis comme explication, mais elle il a le mérite de faire ça de manière concise sans s’embourber dans des détails encore inutiles à l’heure actuel. Cet aptitude a en tout cas l’air extrêmement utile, principalement celle de l’observation comme il l’appel… même si je n’en sais pas encore suffisamment que pour me faire une idée bien précise.

Nous entrons ensuite dans une petite maison pour que le révolutionnaire pose la banshee redevenue humaine sur le lit qui se tient dans un coin de la pièce. Je hoche la tête en acceptant le thé qu’Erwin me propose pendant qu’il s’occupe de sa patiente d’un jour. Il a cette façon de se montrer attentionné et prévenant envers elle. Comment une personne muni d’une aussi grande douceur peut il être le commandant de toute l’armée révolutionnaire ? Je prends quelques secondes pour le regarder avoir ce caractère presque paternel. Il n’y a pas le moindre doute ; ce garçon ne veut que le bien du monde. Dois-je réellement continuer de porter un masque avec lui ? Après tout, il n’est pas mon ennemi et pourrait même se montrer utile un jour.

« Et tu as une idée de comment mener l’enquête ? Je veux dire ; si tu te retrouves face à un marine qui s’est fait hypnotisé, ta technique de haki de l’observation te permettrait de découvrir qui l’a hypnotisé ? Ou peut être essayer de sentir une présence hostile sur l’île dans l’hypothèse ou il serait toujours la. »

Après tout je ne connais pas les limites de ses capacités. Il se met ensuite a parler avec une autre personne qui nous avait accompagné sans que je ne le remarque spécialement. C’est lui qui s’est occupé du talon du zoan déchainé il me semble. Je termine tranquillement ma tisane en réfléchissant a ou est passée Katia notamment. Un autre combattant semble nous avoir suivit mais n’est pas très bavard. Etrangement, il obéit sans poser la moindre question au révolutionnaire. C’est étrange. Certes, Erwin est un grand nom, mais il y a quelque chose de pas net la dessous… peu importe cela dit.

En réalité le plus simple serait probablement que j’enfile mon uniforme pour aller questionner les soldats qui me sont inférieur hiérarchiquement, mais se serait prendre un bien trop gros risque à l’heure actuelle. Si je suis ici, c’est pour tenter de trouver un poénglyphe, certes je n’ai rien trouvé, mais une alliance avec la révolution risque de ne pas se faire bien voir du gouvernement. Le masque toujours bien encré sur mon visage je m’approche de la fenêtre à mon tour.

« Bon, je vais aller te chercher un marine. Je te laisse l’interroger a l’intérieur du coup. »

Et sans me poser plus de question, je sors de la petite maison pour me balader dans les rues de la ville. Il ne me faut pas longtemps pour trouver un soldat qui aurait probablement préféré ne pas se trouver sur mon chemin. Il a l’air assez jeune, probablement une nouvelle recrue. Je m’approche de lui en silence à l’image d’un peu plus tôt avec le zoan mythique déchainé. J’utilise la même technique et l’endors grâce a un gaz de chloroforme. Je le rattrape pour éviter qu’il ne se blesse et le porte sur mon dos pour revenir dans la maison.

« Tient le voila, mais soit gentil avec s’il te plait ! »

Parce que même si le gouvernement est critiquable sur beaucoup de points, je ne laisserais pas une nouvelle recrue se faire maltraiter pour rien… surtout avec la tête de premier communiant de celui-ci !

Comme prévu, Erwin mène son interrogatoire en s’appuyant sur la pression psychologique plutôt que sur la force physique. Bien que le mousse semble avoir du mal a garder son calme, le révolutionnaire se fraye tout doucement un chemin dans sa mémoire. Cette capacité a quelque chose d’effrayant en réalité, surtout pour moi. Il serait bien malheureux que quelqu’un vienne a lire dans mes souvenirs, c’est peut être d’ailleurs déjà le cas ? Peut être qu’Erwin c’est déjà immiscé dans ma tête sans que je ne m’en rende compte. Cela me semble cependant peu probable ; si je comprends bien, il doit poser des questions à son interlocuteur, probablement pour faire remonter les souvenirs de celui-ci à la surface. Probablement que sa cible doit elle même se remémorer la réponse à sa question, même de manière inconsciente, et le pauvre Jonathan se fait avoir sans pouvoir opposer la moindre résistance face a l’exploration mentale qu’il subit.

A ce moment, mes yeux s’écarquillent alors que mon souffle s’accélère légèrement. Une vague de stresse m’envahi alors que je sens une bouffée de chaleur me prend ; moi aussi j’ai entendu les questions qu’il a posé au mousse. Je prends quelques secondes pour réfléchir. Peut être que le révolutionnaire peut lire dans les pensées de plusieurs personnes a la foi ! Les questions concernant l’arrivée jusqu’ici ou encore celles sur l’hypnotiseurs ne sont pas un danger, celle de mon nom est potentiellement problématique mais gérable… par contre, en ce qui concerne le passé ! De manière incontrôlable, plusieurs souvenirs me reviennent en tête ; celui de l’équipage des Dreamcatchers, celui de mon intégration dans la marine, mais surtout ; le souvenir des ponéglyphes !

Je marque un temps d’arrêt et plonge mon regard droit dans celui d’Erwin. Je l’observe pendant quelques secondes. Finalement, je m’approche du mousse au nom de Jonathan et, à l’instar de la banshee un peu plus tôt, je l’endors. C’est très simple étant donné qu’il est attaché et donc incapable de se débattre. L’épéiste le dépose aux côtés de la jeune femme ; après tout si il se réveil à ses côtés et qu’il arrive a faire le lien entre elle et le monstre, il pourrait l’arrêter et en obtenir les mérites pour finalement avoir une promotion… Si il est malin, il pourrait finalement se retrouver gagnant ; qui plus est cette pensée m’empêche de culpabiliser de l’avoir mit dans ce pétrins, ou il ne risque cependant de toute façon pas grand chose.

Finalement, j’écoute Erwin me décrire l’aspect de l’homme que nous recherchons. Je ne suis cependant pas du tout concentré sur ses paroles. Un flot de pensée se mélange dans ma tête. Erwin a beau sembler être quelqu’un de bon, rester à ses côtés est très dangereux pour moi. Peut être même qu’il s’est déjà infiltré dans ma tête. Je dois m’en assurer ; je ne pourrais quand bien même rien y faire, mais j’ai besoins de savoir ! Je sais que mon esprit est loin d’être le plus facile a pénétrer, comme cet hypnotiseur qui n’avait jamais pu arriver à ses fins avec moi il y a de cela plusieurs années ; cependant, je me tiens face au chef de la révolution, une des personnes les plus fortes au monde. Nul doute que si il veut explorer ma mémoire, il y arrivera. Mais comment savoir si il l’a déjà fait et dans le cas contraire, comment l’en empêcher.

Pour le moment, je lui emboite simplement le pas laissant le trio dont deux sont endormis derrière. J’ai beau réfléchir, je ne vois pas comment je peux échapper a une intrusion mentale, voir même, porter un masque dans cette situation est hautement suspect. Erwin est probablement plus tenté de lire dans ma mémoire que si il peut voir mon visage.

« Ne pas me mettre en danger ? En ce qui me concerne, le plus grand danger de l’île, c’est toi ! »

Peut être que si je me force a penser à autre chose, j'arriverais a le diriger vers d'autres souvenirs que ceux concernant les ponéglyphes ainsi que mon appartenance a la marine, ou même mon nom !

J’ai eu raison de m’inquiéter. Erwin plonge son regard sur moi, un regard interrogateur et plein de curiosité. Si j’avais eu connaissance de ses capacités plus tôt, je ne me serais surement jamais approché de lui. C’est a ce moment que la question fatidique tombe. Ce que je lui cache ? La réponse est en réalité tellement grande qu’il m’aurait fallut plus d’une demi heure pour la lui fournir. Je n’ai cependant pas la moindre envie ni raison de le faire. Malheureusement, ce choix ne dépend plus de moi. Alors que je me force a éloigner mes pensées de ce que le révolutionnaire cherche, je sais que cela ne fonctionne pas. Mon inconscient ne peut s’empêcher de converger dans ce sens. C’est trop tard, il prononce lui même mon prénom m’indiquant ainsi que mes la porte menant a mes souvenirs a été ouverte.

Je ne confirme pas l’appel de mon nom. Je reste encore quelques secondes a l’abris derrière mon masque, stoïque. Etrangement, je suis presque soulagé de savoir si oui ou non il s’est immiscé dans ma mémoire, au moins maintenant je suis au courant. Je le regarde me bloquer le passage m’empêchant ainsi de sortir. Je reste calme, plus que quand j’ai comprit ses capacités. Cela m’en dit d’ailleurs plus sur ce qu’il a découvert sur moi, si il n’avait apprit que mon nom, Erwin m’aurait probablement laissé continuer ma route sans s’interposer. En même temps, un chat noire fin arrive a nouveau pour prendre les traits de le jeune Katia. Comme il me le demande, j’attends simplement toujours en proie a un flot de pensée tumultueuses.

C’est alors que le rouquin s’adresse finalement de nouveau a moi. La première chose qu’il fait est de s’excuser me plongeant a nouveau dans des interrogations profondes. Tout chez lui semble reposer sur un équilibre ; le gouvernement le considère comme une des personnes les plus dangereuse au monde, mais de mon point de vue, il est fait de gentillesse et de bienveillance. Cependant, je ne suis pas un de ses pions, je ne le connais pas encore suffisamment que pour lui accorder ma confiance. Il sait que je suis dans la marine, il sait que j’ai été plus voleur que soldat dans mon enfance, mais surtout ; il sait que je peux lire les ponéglyphes.

« Sais tu réellement ce que représente les ponéglyphes ? »

Je le laisse avancer sa main dans la direction de mon visage. Il attrape délicatement mon masque, comme si il voulait me laisser le choix de le garder ou non. Cependant, a l’intérieur de ces quatre murs, il ne m’est plus d’aucune utilité. Le masque de Loki a pour but de dresser une barrière entre moi et mes interlocuteurs. Cependant, il ne sert nullement a cacher les expressions de mon visage. Depuis toujours, je vis sous de nombreux visages et la discrétion est mon mot de survie. J’ai apprit à ne rien laisser transparaitre de mes émotions. Je sens que mon visage se découvre petit a petit pour que finalement, Erwin puisse poser sur moi son regard.

Je fais de même, il peut voir que j’ai un petit côté sauvage, un double anneau est accroché à ma lèvre inférieur gauche. Plusieurs boucles d’oreilles de chaque côté, et une coiffure sauvage pour la quelle me crinière est simplement retenue par un foulard. Les traits de mon visage son fin. Finalement, c’est un petit sourire énigmatique qui se dessine soulevant les commissures de ma bouche. Je passe ma main dans mes cheveux, les rabattant vers l’arrière sans qu’ils n’obéissent réellement. Je laisse échapper un rapide petit soupire en fermant brièvement les yeux avant de les ouvrir pour finalement prendre a mon tour la parole.

« Le gouvernement a besoins d’être guérit ; mais c’est impossible sans connaitre le mal qui le ronge. »

Cette phrase résume parfaitement mon état de pensée, il ne tient qu’a lui de la comprendre.

Je hoche la tête comme seul acquiescement à sa demande de confirmation de mon prénom. Le masque n’est clairement plus de mise. Plus besoins de faux semblant ou d’entourloupes comme je sais si bien les faire. Suite a ma question, Erwin se met a soupirer. Il a beau être une des personnes les plus recherchées au monde, il ne comprend pas la portée de ces écrits. Mais comment lui en vouloir ? Le gouvernement tout entier c’est employer a faire disparaitre toute trace des ponéglyphes. Même quelqu’un de la trempe du révolutionnaire reste ignorant à ce sujet et se frotterais à un danger probablement encore trop grand pour lui. Il m’explique le peu qu’il en sait mais je ne m’étonne pas de son ignorance. Je le regarde pendant quelques secondes m’assurant qu’il aie finit de parler pour finalement me masser brièvement les tempes. Si seulement il savait que cette langue détient le pouvoir de faire tomber l’ordre mondial. Mais révéler de tels informations à un révolutionnaire serait en réalité idiot de ma part… même si il ne saurait en réalité probablement rien en faire sans un lecteur entrainé, et ces personnes ne sont pas simples à trouver. Je suis une des dernières personnes capable de lire cette écriture, voir peut être même la dernière. Je prends une profonde respiration pour l’éclairer un peu plus tout de même.

« Si les lecteurs sont chassés, c’est parce qu’il y a une raison bien spécifique derrière. Les ponéglyphes sont dangereux pour le gouvernement. Tu n’es pas sans savoir qu’un siècle entier a totalement disparu de l’histoire du monde, si ? Ces écrits transmettent ce qui s’est passé pendant ce laps de temps et tout laisse a penser que ce n’est pas glorieux. »

Je marque un bref temps d’arrêt pour reprendre rapidement mon souffle et enchainer en continuant mes explication. Je sais que je reste vague sans donner de réponses claires un peu à l’instar d’Erwin lorsqu’il m’a expliqué les bases fondamentales du haki. Je lui en dit cependant assez pour le pousser a me contacter si il venait à trouver des informations qui pourraient m’être utiles.

« A l’heure actuelle, je suis peut être la dernière personne a pouvoir lire cette écriture ancienne. »

Malheureusement, ce n’est pas un mensonge. Tous les autres ont probablement finit décimés a un moment ou a un autre et dans le cas contraire, ce n’est qu’une question de temps. J’ai d’ailleurs moi même manqué de prudence alors que cela ne me ressemble pas. Pourquoi diable ai-je tenu à m’approcher des hautes sphères de la révolution ? J’aurais du écouter mon instinct de survie et m’éloigner du Dog quand j’en avais l’occasion. Mais c’est trop tard maintenant ; la seule chose qui me rassure est que je ne vois pas l’intérêt qu’il aurait de vendre la mèche, que du contraire.

« Oui, tu as raisons. Mais si l’actuel gouvernement est détruit, un autre règne verra le jour et il pourrait être pire. L’actuel gouvernement mondial vacille mais ses idéaux sont solides, il a juste besoins d’être remit dans le droit chemin ! »

En prononçant ma phrase, je retrouve une étrange motivation. Je crois à mes paroles et je m’emploie a les rendre réel. Ce n’est certes pas un travail qui va se faire en une semaine, il me faudra plusieurs années en considérant que tout se passe comme prévu. Je ne me décourage cependant pas et je vois même en Erwin un allié potentiel car j’ai le pressentiments que même si nous avons chacun notre propre arrivée distincte, nos voies s’entrecoupent de chemins similaires.

A mesure que la conversation avance, je remarque chez mon interlocuteur des mimiques de douleur psychologique qui n’échappent pas non plus a Katia. L’humanité du révolutionnaire est son talons d’Achille. Je suis passé maitre dans l’art de la manipulation, mais je n’en fais rien à l’heure actuelle, il serait bien ridicule de ma part d’essayer d’utiliser quelqu’un capable de lire dans ma mémoire. J’hoche a nouveau la tête dans un signe approbateur en le remerciant de me faire part de son savoir si il venait un jour a en apprendre d’avantage. Après tout, si j’arrive a mener a bien la mission que je me suis fixée, il serait libre de prendre sa retraite plus tôt que prévu.

Je repose finalement ma main sur mon masque. Même si le révolutionnaire a pu voir mon visage, il reste tout une ribambelle de marine dehors a qui je ne souhaiterais pas avoir a expliquer ma présence en ce lieu. Le plan approximatif d’Erwin me semble correcte et j’obtempère simplement. Par un heureux hasard, il se trouve que les hypnotiseurs sont des cibles idéales pour moi que par le fait que je ne peux tout simplement pas me faire hypnotiser. Plus jeune, mon père m’a fait passé des test et il semblerait que mon activité cérébrale soit presque deux fois plus importantes que la moyenne… j’aime a penser que mon cerveau est difficilement accessible a un hypnotiseur. Je pousse la porte de la maisonnette pour voir l’homme se tenir plus haut que tous le reste. Une seule technique d’approche s’offre à moi ; les airs.

Discrètement, je contourne la foule en faisant un bon détour histoire d’être bien certains de ne pas me faire repérer. Je m’étends rapidement et cours quelques secondes sur place histoire de me ré échauffer. Une fois fait, je m’élance dans les airs en utilisant la technique du pas de lune. La propulsion de la technique me propulse a toute vitesse dans la direction de l’homme. Une fois arrivé a bout portant, il finit par me voir arriver mais c’est trop tard. Dans ma mains se tient Kyoran, mon marteau maudit qui a prit sa forme hybride ; a savoir celle d’une arme de plus de deux mètres de haut pleine de piquants. Dans un mouvement fort en utilisant mon corps comme balancier, je le frappe de toutes mes forces en espérant que le coup le touche. Pendant ce temps, Erwin est libre d’agir à sa guise.

Alors que je frappe l’hypnotiseur de toute mes forces en me servant de mon corps comme d’un balancier pour donner un maximum de puissance à ma frapper, une flèche file vers moi ne me laissant pas la moindre chance de lui échapper. Une vague d’inquiétude m’ensevelit ; je ne sais pas quoi faire et la pointe se dirige dangereusement en direction de ma tête. Par un heureux miracle, et surement grâce a cette incroyable technique qu’est le haki de l’observation que maitrise Erwin, il réagit en envoyant l’épéiste du nom de Dan me protéger, chose qu’il fit avec habileté me libérant du joug de l’archère. Le marteau finit par s’écraser latéralement sur le corps de l’hypnotiseur qui vole quelques mètres plus loin. Ensuite tout s’enchaine très vite et la Banshee réveillée se met à hurler de nouveau sortant de la trans toutes les personnes présente laissant l’instigateur de tout ça dans une position bien peu confortable.

Dans une tentative désespérée, l’hypnotiseur sort son pendentif. Contrairement aux révolutionnaires, je ne me cache pas les yeux ni ne me bouche les oreilles. Le regard de l’homme change du tout au tout à mesure que la panique le gagne. Mon visage se fend d’un sourire narquois et amusé par la situation témoignant de mon absence totale de pitié à son égard. J’attrape avec ma main gauche le pendentif qui pend devant moi alors que mon marteau retrouve sa place autour de mon cou avec une taille réduite. Une dague file ensuite comme le vent pour se planter dans sa main et lui faire lâcher le pistolet qui m’était apparemment destiné et que je n’avais pas vu. Il se débat et hurle a la mort tant sa main est plantée dans le sol et la douleur est saisissante. Je me penche dans sa direction pour lui susurrer doucement quelques mots à l’oreille plus dans le but de le stresser que de réellement lui parler.

« Dommage, tu as perdu. »

Je me relève et l’écoute quémander pour sa vie sans le moindre intérêt. Le regard que je lui transmet montre bien que le destin qui est maintenant le sien n’est pas glorieux. Après tout mon visage est masqué et mes yeux en sont la seules parties visible ce qui augmente probablement la tension du nouvellement fait prisonnier. Plusieurs personnes sont morte a cause de ses agissement. Erwin me demande ce que je veux faire de lui. Je prends quelques secondes pour réfléchir pour finalement m’arrêter sur une décision.

« Tu te souviens du petit mousse a qui tu as fouillé la mémoire ? Je propose qu’on le réveil et qu’on lui confie cette raclure. Il a bien mérité une petite promotion. Sinon, le rendre aveugle et muet me semble être une bonne idée. Il ne mérite pas d’être réhabilité ; lui retirer ses souvenirs et ses connaissances serait bien trop facile et un hypnotiseur en pleine possession de ses moyens serait probablement le pire prisonnier possible a Impel Down. »

Je ne propose pas non plus de le tuer. Cependant, contrairement au révolutionnaire, ce n’est pas par considération pour lui mais bien parce que cela aussi serait trop simple. Qu’il vive avec ses remord dans une prison de la quelle il ne pourra pas s’échapper. Je suis le premier a venir en aide a une personne qui le mérite ou qui ne peut se défendre elle même. Cependant, ma pitié envers ces individus est totalement inexistante.

« Je te le confie. Arrange toi simplement pour le mettre hors d’état de nuire s’il te plait. »

Après tout, c’est la seule chose qui compte. Je laisse s’échapper un long soupire à mesure que les tensions semblent s’écarter. Certes, il reste encore quelques cadavres dans les rues mais ce n’est pas mon travail de les évacuer, pas avec mon masque en tous cas. Une fois ma respiration reprise, je reprend à nouveau la parole.

« Bon, il est temps pour moi de partir. Erwin, ma position fait que je suis supposé t’arrêter. Cependant, et en plus du fait que j’en suis bien incapable, je n’en ai pas la moindre envie. »

Et sans plus attendre, je tourne les talons en les saluant tous d’un simple signe de Au loin je lui dit une dernière phrase étrange qu’un marine ne devrait pas prononcer.

« Si je peux t’aider, contacte moi. »

Nul doute qu’il arrivera a me retrouver sans réels soucis.