| Sam 21 Sep - 11:06
Merveille s'étendait sous le regard autoritaire de l'amiral-en-chef Kizaru. Sa politique, bien plus stricte que celle de son prédécesseur Kamiji, visait à annihiler les plus grands criminels du Monde aussi vite que possible avant de s'attarder sur les Yonkous qui, potentiellement, étaient les pires. La Révolution faisait de ce fait également parti du lot d'ennemis à écraser, même si le fait qu'ils ne se montraient que trop rarement ne facilitait pas la donne. Du coup, Reis Jacob, fort de son expérience, avait rapidement compris sur qui il devait frapper fort afin de laisser un message clair : la nouvelle génération de hors-la-loi. Ces Supernovas, ces bandits, tous devaient périr le plus rapidement possible afin de laisser un message clair. Afin, tout simplement, de faire comprendre aux civils du Monde entier qu'il n'y avait aucune place pour le crime et que tous devraient comprendre cela afin de vivre en paix et de ne craindre aucune représailles. De ce fait, le choix de la première cible d'une grosse partie des forces de la Marine avait été vite fait. Centes Decima. Un homme au pouvoir aussi intriguant que menaçant. Les données que possédaient AOI et les Cipher à son sujet et à celui de ses collègues notamment étaient maintenues confidentielles par entente unanime des plus hauts gradés et du conseil des cinq étoiles. En bref, ces jeunots là étaient d'une autre espèce que ces forbans pitoyable, dépassant avec peine la barre des 100M. Aussi, lorsque l'amiral-en-chef avait décidé de partir à l'assaut seul, avec un navire de guerre, songeant que cela serait largement suffisant, et qu'il demanda l'accord à son supérieur direct, le général du corps d'armée, ce dernier lui conseilla de s'y rendre avec, au contraire, des forces plus grandes et plus intimidantes. Afin de ne laisser, tout simplement, aucune chance de survie à ces hors-la-loi pour le moins dangereux... C'est ainsi que les plus puissants marines de l'ère qui se déroulait alors se retrouvaient réunis. Parmi eux, Kizaru, debout sur le premier des bateaux, et épaulé par ses trois amiraux, debout juste derrière lui. Aokiji, Akainu et Chairoka, les bras croisés, n'avaient pas vraiment émis d'objection lorsque leur supérieur les avait réclamé pour un assaut massif. Mais cette dernière ne comprenait pas vraiment à quoi tout cela rimait... Sur d'autres embarcations se trouvaient d'autres figures véritablement emblématiques, comme les prodigieux vices-amiraux Wakai Tsuki, Elkens Camille, et Matochika Cho pour ne citer qu'eux. Au final, il était plus facile de citer les absent : John Pacifique, qui aurait pu être un soutien puissant et non négociable, avait vu impuissant rejeté toutes ses demandes de participation. Encore trop dangereux. Il avait combattu admirablement bien contre un Nebula lors de la Grande Guerre, quelques semaines plus tôt... Il paraissait légitime qu'il se repose un peu. Doji, d'ailleurs, était sans doute assez problématique pour gêner un amiral... Il serait une épine bien douloureuse à ôter, en temps voulu.
Pour aider le boxeur dans la protection de Marineford en attendant le retour des forces justicières qui seraient forcément les gagnantes, le "Tacticien de l'enfer" Sakuraba Yu, également vice-amiral, assurait les commandes. Etant donné que les Révolutionnaires et que la flotte d'un Yonkou avaient déjà attaqué un peu plus tôt, il était inutile de prendre davantage de risques... Dans cette optique de protection, Ezra Ronald, un autre vice-amiral, avait également été placé en garde de cette cité militaire qui, à ce moment précis, devait ironiquement être bien vide. Enfin, un bon nombre de contres-amiraux accompagnaient également Kizaru dans ce qui serait, tout simplement, un jeu d'enfant. Parmi eux, la célèbre Focker Lim, ayant fait ses preuves assez efficacement pendant la Grande Guerre en capturant une Supernova, et le téméraire Turoi Nagate, qui avait gravi les échelons à une allure surprenante, notamment grâce à l'utilisation d'une lance plutôt efficace. Au final, les grands noms qui se rapprochaient alors de cette île n'avaient rien à voir avec ceux que l'on aurait envoyé pour une opération de routine. Tous les criminels présents à Merveille, et ce sans aucune exception, allaient directement être envoyés à Impel Down après cette opération. Mais bien entendu, si tant de personnes étaient présentes, elles n'allaient pas pour autant toutes servir sur le champ de bataille : la plupart seraient nécessaire pour la recherche, car malgré le fait que Centes était obligatoirement sur cette île, personne ne savait sa localisation précise. Ses camarades aussi devraient finir en détention... Au final, toute la bande risquait néanmoins de poser problème à un vice-amiral seul. C'était pourquoi Kizaru lui-même se joignait à la partie. Il n'avait pas envie de subir des pertes contre un mouvement aussi pathétique...
Malheureusement... Il vous est déjà arrivé de penser quelque chose acquis et de tomber sur un os, n'est-ce pas ? Il vous est probablement déjà arrivé également de croire qu'un événement ne serait qu'une formalité et, au final, de vous retrouver dos au mur. Et bien c'est exactement ce qui allait se passer... Sans que Reis Jacob n'en croit ses yeux, celui que l'on nommait le Monarque s'était en effet placé tranquillement, sur les quais, comme pour leur souhaiter la bienvenue, un Den Den Mushi à la main. Derrière lui se trouvaient ses généraux, ses "chevaliers". Parmi eux, certaines têtes étaient parfaitement inconnus. Et encore quelques mètres derrière, des sortes de baffles comme on pouvait parfois en voir durant les concerts de jazz ou de blues, principalement destinés aux riches et aux puissants de ce Monde. Déstabilisés, la marines ne surent comment réagir. Et tristement pour eux, leur temps de réaction causa leur défaite. En effet, Centes était bien décidé à user du plus efficace des pouvoirs au Monde : son fruit du démon. Ce dernier, de loin le plus utile à ses yeux, se nommait tout simplement le Paramecia du Monarque. Ironiquement, c'était le fruit idéal pour un souverain dans son genre... C'est donc avec un sourire amusé qu'il leva la main, d'un geste théâtral. Stupéfaits, les gouvernementaux regardaient dans sa direction et l'écoutaient silencieusement lorsqu'il hurla quelques mots, qui allaient sans aucun doute sceller le destin du Monde dans les jours à venir :
-Marines... Obéissez-moi ! Devenez mes pions !
Kizaru avait bondit. Il avait compris. Il en était presque effrayé. Tout commençait à s'enchaîner dans son esprit : le retour du vice-amiral Nonoha, le changement brutal de personnalité du général Kamiji... Cela ne pouvait être une coïncidence. C'était lui qui était derrière tout ça. Centes Decima. Cet homme, cette crapule, d'une manière ou d'une autre, allait passer de débutant à expert dans le grand jeu du Monde... Préparant son poing, l'amiral-en-chef espérait qu'il y parviendrait à temps. Qu'il pourrait le terrasser. Mais alors qu'il était sur le point d'y parvenir, le Monarque, toujours avec un sourire sur les lèvres, murmura quelques mots. Cela suffit à Reis Jacob de se calmer, et d'arrêter son bond pour se placer devant lui, comme docilement. Mécaniquement. Chairoka n'en croyait pas ses yeux. Elle ne parvenait pas à comprendre tout ce qu'il se passait... pourquoi son supérieur s'était-il arrêté ? Que diable se passait-il ici ? Ces réponses vinrent rapidement, bien plus qu'elle ne l'aurait espéré... Le hors-la-loi, à nouveau, hurla quelques mots. Et soudain, tout fut noir.
Lorsqu'elle reprit conscience, Asya Lida était debout, au milieu d'un champ de ruines. Le village côtier dans lequel ils auraient normalement dû arriver pacifiquement n'était plus qu'un tas de gravats. Sa malédiction lui avait permit de reprendre connaissance seulement cinq minutes après que Centes n'eut réussi de la placer son influence, et pourtant... Tout n'était plus que désolation. La plupart des hauts-gradés de la marine étaient déjà partis, tout comme Centes et ses pions. Il ne restait, au final, que trois hauts-gradés. Elle-même, Camille Elkens et Turoi Nagate. Ces deux-là étaient étonnamment calmes, paisibles. Comme s'ils n'avaient aucune émotion, ne pensaient à rien. Serrant les dents, la demoiselle ne put se résoudre à abandonner ses deux subordonnés. Elle utilisa donc son pouvoir sur eux également, les ramenant à leurs esprits, avant de leur donner l'ordre de fuir avec elle. S'en aller. Retourner à Marineford. Le plus vite possible. Perdue. La Marine était perdue...
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