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Partition mythique [Clos]
Fenice Nakata
Fenice Nakata
Messages : 15023
Race : Humain
Équipage : Tengoku no Seigi

Feuille de personnage
Niveau:
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Expériences:
Partition mythique [Clos] Left_bar_bleue879/1000Partition mythique [Clos] Empty_bar_bleue  (879/1000)
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Ven 21 Oct - 23:37


Premier acte : Commencement.




Nakata marchait tranquillement en direction d’un village où il pourrait enfin dormir. La nuit venait de tomber aussi brutalement que possible, rendant obscurcie la route qu’empruntait le jeune homme. Celui-ci tourna la tête vers la droite, regardant la parfaite étendue d’eau qui semblait ne jamais finir. Cette dernière, éclairée par d’innombrables lueurs venues du vaste espace nommé galaxie, était parfaitement lisse, mais aucun navire n’était pourtant visible. La lumière était assez stupéfiante cette nuit là. Le blond pensait à deux raisons particulières : l’immense lune, qui devait sûrement être au plus gros de sa forme. Forme que l’on observait seulement une fois tous les dix-huit ans. Mais il y avait autre chose, d’un peu plus surprenant. En effet, une autre étoile venait de faire son apparition, plus claire que les autres mais également parfaitement visible. Le maudit s’arrêta quelques instants pour l’observer, comme subjugué par une si belle lumière. Celle-ci possédait différentes teintes, et l’on aurait cru assister à un feu d’artifice. Des rayons entiers de couleurs se déversaient dans les pupilles du pirate qui, soudain, se mit à frissonner. Un son incroyable, empli d’ondes toutes aussi merveilleuses, arrivait à ses oreilles, traversant son cerveau. Etonné, l’ancien lieutenant se retourna, regardant autour de lui. Personne. Pourtant, la mélodie était, elle, bien présente. Il releva la tête. La lumière, toujours aussi visible, lui inonda l’esprit en même temps que les magnifiques vibrations.
Le soleil commençait à se lever. Mais cela importait peu au jeune homme qui, debout, continuait à observer la lueur, et à écouter le chant astral. Cependant, d’un seul coup, l’ancien révolutionnaire sortit de son état de transe. La formidable musique venait de cesser, et la dernière étoile disparaissait à l’horizon. Sans comprendre réellement ce qu’il faisait, le phénix se mit à courir, dévalant la pente qui menait jusqu’à la plage. Là, il fut forcé de s’arrêter, à cause de la mer qui commençait déjà à lui lécher les pieds. Lorsque la petite lueur disparut, Nakata regarda autour de lui. Il était resté au même endroit pendant plusieurs heures, stupéfié devant un si magnifique bruit et médusé après un si beau spectacle de lumières. Il bailla. Ses yeux s’innondèrent de larmes de fatigue. Qu’est-ce qui lui avait bien prit ? Sans doute avait-il halluciné, ou peut être qu’il manquait tout simplement de sommeil. Mais, à aucun moment, le jeune se posa la question en se demandant si ce qui venait de se passer était réel. Car il lui était évident que cela ne pouvait pas l’être. Mais au fond de lui-même, il doutait. Après avoir secoué sa tête, il se remit en route. Il remonta le long du petit fossé, puis jeta un dernier regard derrière lui, à l’endroit où le merveilleux astre venait de filer.



Second acte : Prolongement.




L’ancien lieutenant était assis, sur un toit de tuiles rouges qui recouvraient une petite maisonnette abandonnée qu’il avait réussi à trouver dans un village. Il était bien décidé à observer une nouvelle fois ce phénomène. Et ce quelques soient les circonstances. Après avoir dormi pendant deux heures et demie environ, il s’était réveillé en sursaut à cause de la luminosité qui ne cessait de diminuer. Désormais, il faisait sombre et l’astre solaire disparaissait lentement au loin, teintant les nuages d’une couleur rose. D’un seul coup, comme venue de nulle part, la formidable lumière multicolore éclaira les pupilles du jeune qui sursauta. Il ne s’attendait pas à une apparition aussi rapide, et désormais, il la regardait l’air impatient. La musique ne se fit pas attendre, plongeant aussitôt ses sens dans l’oubli. Plus rien ne comptait, plus rien sauf cette musique. Si elle s’arrêtait maintenant, il serait triste. Il ne s’en remettrait pas. Elle ne devait pas s’arrêter. Elle ne s’en irait pas. Car Nakata l’arrêterait coute que coute.
Après quelques heures d’écoute de cette intense et prenante mélodie, un rayon de soleil éclaira le ciel, transperçant l’obscurité. Les étoiles disparurent presque aussitôt, mais la petite lueur, elle, restait encore. Mais une fois tous les astres disparus, l’étrange lumière cessa sa musique, avant de disparaître une nouvelle fois. Et une nouvelle fois, l’ancien révolutionnaire se leva impulsivement et plaça une jambe dans le vide avant de se rappeler qu’il était sur une petite surface surélevée. Il chuta sur deux petits mètres avant de frapper le dur sol de terre. Il releva la tête, trop tard. L’éclair avait disparu derrière l’horizon.
Une chose était sûre, désormais. La lumière et la musique étaient liées. Restait à savoir ce qu’elles étaient réellement.



Troisième acte : Agissement.




Une nouvelle fois, le blond regardait le ciel, les astres nocturnes venant d’apparaître. Bien entendu, la magnifique étoile fit vite son apparition, et la mélodie commença à raisonner dans le ciel. La tête du jeune se remplit de se merveilleux son, et il luttait pour ne pas se laisser emporter une nouvelle fois. Un si magnifique chant ne pouvait clairement pas être naturel. Quelque chose d’étrange était forcément derrière tout cela. Cependant, les maisons qui entouraient l’ancien lieutenant ne semblaient pas bouger. Était-il le seul à pouvoir entendre ces magnifiques vibrations ? Il n’aurait su le dire. Et il s’en fichait. Tout ce qui lui importait, cette fois, était de connaitre la source de cette magnifique plainte, et de savoir enfin quelle était cette lumière plus qu’étrange. Au levé du jour, il prendrait son envol. Il suivrait cette apparition aussi longtemps qu’il le faudrait. Mais il fallait qu’il reste concentré en attendant. Car si, une nouvelle fois, il se laissait aller, il se referait surprendre. Et il devrait reporter son départ au lendemain.
Après quelques heures d’attentes angoissantes pendant lesquelles Nakata du lutter de toutes ses forces contre son esprit qui lui ordonnait de se laisser aller, le bruit cessa. Presque aussitôt, des flammes bleues enveloppèrent le maudit qui regarda l’explosion de couleur. Celle-ci partit d’un seul coup. Bien décidé à savoir ce que tout cela cachait, le phénix battit des ailes et s’élança à sa poursuite. Pendant quelques minutes de vol au-dessus de l’océan, le vent glacé matinal frappant son visage, l’ancien lieutenant regardait la lumière s’éloigner. Dans un ultime effort, il parvint à voir où elle s’était posée. Le haut d’une énorme montagne. Celle-ci était apparente sur une île qui semblait plus qu’hostile. Une jungle épaisse la recouvrait, et aucune trace humaine n’était visible, à part un bateau pirate sur lequel se posa l’ancien révolutionnaire à bout de forces. Cependant, la vision qu’il eut du bateau n’eut rien de rassurant. Les corps des pirates étaient devenus squelettes. La mort devait remonter à bien longtemps, car le sang s’était incrusté dans le parquet et dans les murs du navire. De mauvaises herbes avaient également commencées à apparaître dans les creux que laissait voir le bois rongé. Cet endroit semblait plus que dangereux. Lentement, Nakata se dirigea vers la porte de la cabine qu’il ouvrit précautionneusement. Aucun cadavre n’était visible à cet endroit. Refermant la porte, un peu soulagé, le jeune blond s’allongea sur le lit et ferma les yeux. Avant toute chose, il devait se reposer. Lentement, il se laissa tirer dans le pays des rêves et de l’imagination.



Dernier acte : Affrontement.




Lentement, le jeune homme ouvrit ses paupières. Il avait mal au crâne. Sans doute était-ce causé par son réveil forcé et brutal. En effet, le bateau chavirait violemment. Priant pour qu’il ne soit pas reparti en mer à cause du vent et maudissant son idiote fatigue, l’ancien lieutenant ouvrit la porte de la cabine. Cependant, ce qu’il vit ne fit pas tout à fait rassurant. Des dizaines de singes, hauts de deux bons mètres, sautaient sur le pont et se lançaient les crânes des cadavres. Lorsqu’ils entendirent le bruit de la porte, ils lui firent face, menaçant Nakata de leurs crocs aiguisés. L’un d’entre eux se précipita sur lui. Ce dernier sortit son katana juste à temps pour parer les dents de l’animal. Il sentit le souffle nauséabond de la bête qu’il trancha en deux l’air dégouté. Ces primates ne semblaient pas être des animaux prêts à se battre. En effet, après avoir vu l’un de leurs congénères mourir aussi facilement, ils s’accrochèrent au cordage du bateau et montèrent le long du mât avant de sauter sur un arbre proche et de fuir dans la forêt. De cette forêt là s’élevèrent presque aussitôt des milliers de cris différents. Mais ses cris étaient mélodieux, et s’enchaînaient dans la grâce. Des chants d’oiseaux. Une telle diversité de mélodies était incroyable et saisissante.
Lentement, l’ancien lieutenant leva les yeux aux cieux. Le soleil était haut dans le ciel. Il devait être aux alentours de midi, et le jeune homme commençait à avoir faim. Heureusement que le gigantesque cadavre du singe gisait face à lui.
Après un déjeuner copieux, le pirate se dirigea vers le pont et regarda attentivement la lisière de la forêt. Il semblait y avoir quelques félins de petites tailles, qui régnaient sur l’île. Comme cette dernière était principalement peuplée d’oiseau, il fallait également s’attendre à un nombre conséquent de leurs prédateurs, aussi les reptiles ne devraient pas être rares, tout comme les gros chats qui se baladaient aisément sur les magnifiques rives de l’îlot. Ils tenaient Nakata à l’œil d’un air surpris, se demandant ce qu’était bien cette créature qui tenait à deux pattes et qui possédait un drôle de pelage.
La créature en question les fit fuir lorsqu’il s’approcha de la rive, des ailes ayant mystérieusement apparu à la place de ses pattes qui lui semblaient inutiles.
Lorsque ses pieds heurtèrent le sol, le jeune blond fut légèrement déstabilisé : celui-ci était bien plus compact que le parquet moisi du navire. Après avoir reprit son équilibre, il regarda autour de lui. D’immenses arbres l’entouraient, cachant ainsi la montagne qui constituait pourtant une grande partie de l’île. Voulant la rejoindre le plus tôt possible, l’ancien révolutionnaire se mit à sa recherche. La première partie de l’exploration, dans une verdure peu développée et non hostile, se passa sans accrocs. Mais la suite fut légèrement plus périlleuse.
Après avoir traversé un petit champ de ronce, Nakata entendit du bruit sur sa droite, dans les fourrés. Il sortit immédiatement son katana et se tourna dans cette direction. Brusquement, un énorme chat noir, sans doute une panthère, lui sauta dessus. Il sauta sur le côté, évitant de justesse les griffes meurtrières. Mais son assaillant ne s’arrêta pas pour autant. En effet, à peine avait-il relevé la tête qu’il esquivait à nouveau. Mais cette fois, les griffes l’écorchèrent au niveau du torse, déchirant son T-shirt. Du sang perla sur les herbes fraîches et verdoyantes qui recouvrait le sol. L’immense félin se remit en position, prêt à bondir, alors que l’épéiste se mettait en garde. Lorsque l’animal noir sauta à nouveau, la lame para les griffes de ce dernier, avant de le repousser violemment. Puis le pied de l’homme frappa le ventre de la bête qui fut éjectée jusqu’à un tronc d’arbre qu’elle heurta avant de se redresser, un air furieux se dessinant clairement sur ses babines. Elle courut bêtement sur le jeune qui, après s’être mit en position, envoya sa lame contre les dents du félin. Il envoya ensuite son pied sur la tête de l’animal noir qui s’effondra sur le sol, du sang coulant le long de son museau.

-Si je me fais agresser tous les mètres, je risque pas d’y arriver avant la tombée de la nuit…

Car, en effet, juste après l’énorme félin avait surgi un serpent qui connu le même sort funeste, mais beaucoup plus rapidement.
Après une dizaine de mètres sans problèmes, Nakata se sentit observé. Il avait l’impression que tous ses gestes étaient épiés, quoi qu’il fasse. Et, d’un seul coup, il sortit son pistolet et tira dans les buissons. Quelque chose bougeait. Un énorme lézard en sortit, sûrement un dragon de komodo. Rien de bien rassurant, de toute façon. Cette énorme créature le regarda d’un air énervé. Le tir n’avait presque pas eu d’effet, la bête saignait très peu et au niveau du dos. Sa queue s’activa, fauchant l’air et claquant d’un air menaçant. Il tira la langue, l’agita rapidement en produisant un sifflotement et la fit entrer à nouveau dans son énorme gueule qu’il ouvrit en un bâillement. Ses dents étaient d’une très grande taille. Une seule morsure et s’était perdu pour l’expédition. Pour un homme normal, en tout cas.
Lorsque la bête se mit à charger, le maudit prit à nouveau le pommeau de son épée. Il planta la lame dans la terre et se mit droit, perpendiculaire au sol, la tête en bas. Quand le gros reptile fut assez proche, le pied de l’homme s’abattit sur la tête de la bestiole qui ne s’arrêta pas. Elle frappa le katana, provoquant la chute du jeune. La queue musclée l’attrapa en plein vol, le lançant contre un arbre qu’il sentit céder. Une côte ou deux avaient dû se briser, mais rien de trop grave. Nakata se releva lentement avant de sortir son arme à feu et de tirer trois fois sur le lézard qui ne sembla pas plus blessé qu’auparavant. Cependant, il fut largement plus énervé par une décision aussi audacieuse. Il chargea une seconde fois, mais il n’arriva pas à atteindre le jeune homme : celui-ci avait prit son envol, changea son corps en celui d’un oiseau constitué de flammes bleues et non de plumes. Le dragon de komodo eut alors une réaction bien étrange. Il recula un petit peu, observant l’oiseau mythique. Et d’un seul coup, il se retourna et se mit à courir, beaucoup plus rapidement qu’avant, et il ne s’arrêta pas, comme empli de terreur. Sans trop comprendre, l’ancien lieutenant rangea son sabre, en regardant la direction qu’avait pris la grosse bête. C’était l’opposé de la montagne. Si une chose comme le phénix avait pu l’apeurer, c’était forcément qu’il y avait une raison. Et une bonne raison. En haussant les épaules, le pirate se remit en route, découpant les quelques ronces qui gênaient de plus en plus son passage.
Après une bonne quinzaine de minutes de marche, le maudit arrivait enfin au pied de l’énorme masse de rocs. Il la regarda, comme fasciné par une telle immensité. Quelque chose se trouvait là haut. Et quelque chose d’étrange, et qui serait sans doute dangereux.
Lentement, Nakata commença à gravir la montagne. Il dérapait sur la pente de roches, et à chaque pas, il faisait tomber de nombreux petits cailloux le long de la pente. Il s’accrocha à un pan supérieur et se hissa lentement, avant de se redresser et de regarder au-dessus de lui. Il lui restait une bonne moitié de la distance totale entre la base et le sommet. Il poussa un soupir et un juron avant de reprendre sa route. Plus il grimpait, plus le sol devenait abrupt. Et plus il glissait. Il se rattrapa deux fois de justesse grâce à son katana. Essayer de grimper une telle pente était un bon exercice physique, et utiliser un fruit du démon ne servait à rien dans de telles conditions. C’est avec cette conviction qu’enfin, le pirate pausa sa main sur le dernier rebord de la falaise. Il se releva comme auparavant, lentement et sans trop prendre de risques. Mais ce qu’il vit le cloua sur place.
Une créature immense, un oiseau, le corps recouvert de flammes bleues et or lui faisait face, installé confortablement dans un nid de branches et de troncs entiers d’arbres. Cependant, il y avait d’autres composants à ce nid. Notamment de l’encens, que Nakata reconnut immédiatement grâce à l’odeur paradisiaque qui se trouvait tout autour de lui. Mais les flammes qui recouvraient le corps du géant ailé changèrent rapidement de couleur, prenant une teinte rouge. Il voulait intimider et faire fuir l’humain. Comment le savoir ? Simplement grâce à la posture qu’il venait d’adopter.
Spoiler:
En effet, il avait relevé la tête et écarté ses ailes au maximum, découvrant des cendres de couleur azure. Voilà pourquoi il s’était ainsi redressé et qu’il avait pris une posture défensive, il souhaitait juste disparaître rapidement avant de pouvoir se reformer. Et voilà pourquoi il crachait un puissant jet de flammes. Dans un réflexe, l’ancien lieutenant se jeta sur le côté, évitant de justesse le rayon bleu, avant de se rappeler que celui-là n’avait aucune propriété de chaleur : il était d’ailleurs bien placé pour le savoir, puisqu’il possédait le même pouvoir.
Le phénix battait des ailes désespérément, comme pour vouloir chasser le musicien grâce à sa seule présence. Malheureusement pour lui, c’était peine perdue, car ce dernier se sentait plus qu’heureux d’avoir enfin trouvé la source de ses tourments des dernières heures. Le chant magnifique et la couleur merveilleuse s’expliquaient tout simplement par le fait que le phénix était juste la créature mythique la plus appréciée de l’histoire. N’importe qui avait toujours rêvé d’en voir un, ne serait-ce que de loin. Alors ce rêve se transformait généralement en fantasme pour les musiciens qui voulaient à tout prix entendre le chant que l’on qualifiait de céleste.
Mais le cri qui sortit du bec de l’oiseau fut bien plus infernale que céleste. Il traversa le crâne du jeune homme, le forçant à hurler et à poser ses mains de chaque côté de sa tête, comme pour enfin faire cesser cet horrible plainte en se bouchant les oreilles. Il tomba rapidement à genoux, continuant à écarquiller les yeux, priant pour que tout s’arrête. Au bout d’une dizaine de secondes seulement, il commença à vouloir mourir. S’il mourrait, tout serait fini. Il n’aurait plus à supporter le cri de l’ignoble et repoussant animal qui lui faisait face. Mais avant qu’il n’ait pu faire l’irréparable, la plainte stoppa, et Nakata reprit conscience. Il posa les mains à terre, suffocant. Il retrouva cependant assez vite son souffle, puis se fit basculer afin de se mettre en position assise pour regarder la bête ailée qui, en même temps que le chant, avait cessé d’être répugnante. Elle penchait la tête, comme pleine d’interrogation devant le petit homme qui n’avait toujours pas envie de bouger. Était-il un homme bon ? Cette question lui resta sans réponse alors que l’ancien lieutenant se relevait. Ce dernier se changea aussitôt en oiseau, ce qui provoqua l’étonnement le plus complet du vrai volatile qui observait désormais sa pâle copie. Cette dernière était beaucoup plus petite, mais surtout beaucoup moins colorée. Tout d’abord, cela eu l’air de calmer le volatile qui retrouva une teinte plus claire de flammes. Mais subitement, elle frappa le petit oiseau avec l’une de ses ailes, l’envoya droit dans la forêt. Un gigantesque impact fut causé par la force avec laquelle l’ancien révolutionnaire heurta le sol. Heureusement qu’il avait été en forme totale, car sinon, il aurait sûrement eu du mal à se relever. Mais même en forme complète, il avait sentit la puissante baffe. Comment était-ce possible ?
Après avoir reprit son envol, le phénix bleu regarda en direction de la montagne. Son congénère avait disparu. Lentement, le maudit se retourna. L’immense et mythique créature lui faisait face. Il était comme un deuxième soleil, éclairant l’homme plus que l’astre lui-même ne le faisait en plein milieu de la journée. Il redonna un puissant coup à Nakata qui finit sa course dans la pente de la montagne qu’il avait précédemment gravi. Un éboulement entier fut causé par la puissance du coup qui avait profondément ancré le blond dans la pierre pourtant compacte. Ce dernier réussit à se dégager de sa prison, avant d’être à nouveau frappé par l’énorme phénix qui réussit cette fois à l’envoyer droit sur le bateau. Avant de toucher l’eau, l’ancien révolutionnaire réussit à reprendre son vol en main. Il était suivi de près par l’oiseau rouge qui tentait maintenant de le trancher en deux avec son immense bec. Mais grâce à d’agiles roulades, le petit oisillon réussissait à éviter le pire. Il se remit en forme humaine et retomba sur la montagne qu’il avait quittée quelques secondes auparavant seulement. Le grand prédateur se posa également, laissant pourtant ses ailes écartées, pour faire encore un peu plus peur au petit homme qui, malgré tout, souriait. Ce dernier avait pris quelque chose. Méfiant, le phénix resta droit, prêt à attaquer une nouvelle fois. Mais cela ne fut pas nécessaire. Car le jeune garçon avait en fait saisit une flûte et soufflait désormais de toutes ses forces, pour que la mélodie atteigne l’oiseau de feu. Ce qu’elle fit. Très lentement, l’oiseau se calma, reprenant une teinte bleue. Il alla se poser dans son nid avant de relever la tête et de pousser un cri. Les deux mélodies combinées étaient si agréables à entendre… Le duo dura ainsi quelques minutes, avant que le nid du phénix ne prit totalement feu, faisant disparaître l’oiseau en un petit tas de cendre.
Nakata remit sa flûte dans la poche intérieure de sa veste et sourit. Cet instant magique, il ne le revivrait jamais, et il en était conscient. Malgré tout, il était joyeux. Pourquoi ? Parce qu’il avait justement eu le privilège de le vivre. Il se changea en phénix et battit rapidement des ailes. Il s’écarta de l’île qui redevint rapidement un petit point à l’horizon.



Epilogue : Epanouissement.




Nakata regardait le ciel. Il était couché sur une colline recouverte d’herbe fraiche et rafraichissante. La nuit venait de tomber. Et même si tout était rentré dans l’ordre, il voyait encore cette magnifique étoile. Il entendait encore cette mélodie l’emplir et le saisir jusqu’au plus profond de son âme. Et il tira sa flûte, avant de jouer le même air qu’auparavant, la somptueuse plainte du phénix résonnant encore dans son esprit et l’accompagnant dans ses aventures.
Fenice Nakata
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