C’était quand même triste quand j’y repensais… C’était la dernière île de l’archipel que je n’avais pas encore exploré ! Pour moi, c’était une sorte d’initiation pour la vie que j’avais choisi. Et mine de rien, malgré quelques petits problèmes ici et là, je m’étais bien amusé et j’avais appris un tas de trucs ! C’était cependant la fin du voyage… Après ce dernier passage, je quitterais ce navire pour ensuite rejoindre LogueTown et ainsi trouver mon équipage ! C’était aussi dans les dernières fois que je voyageais avec cet équipage… C’était un peu déprimant quand j’y pensais. J’avais eu de bons moments avec eux et je doutais que je les revoie un jour.

Sans être vraiment déprimé, j’étais un peu tristounet. La fin d’une chose était souvent le début d’une autre, mais ça restait quand même quelque chose de triste. Je finirais par repenser à ses moments d’une façon positive plus tard, mais sur le coup… Je restais silencieux sur le pont à regarder l’île qui s’approchait de nous. Enfin, c’est nous qui nous approchions, mais vous avez compris le principe. Je ne sais plus exactement pendant combien de temps j’étais resté là, mais je sais exactement quand j’ai arrêté de fixer le rivage ! Un coup de pied puissant c’est fait entendre sur le pont, m’obligeant à me retourner immédiatement vers l’imposante figure du capitaine. On pouvait dire ce que l’on voulait sur lui, mais quand il avait quelque chose à dire, on l’écoutait avec une grande attention ! Et puisqu’il venait de me tirer de mes pensées, j’étais persuadé que je m’en prendrais plein la pomme ! Pourtant, la réalité était parfois différente de ce que j’imaginais.

- PUMORI !!! Si tu es incapable de travailler, ne reste pas là à rien faire ! J’ai entendu parler d’une fête foraine sur cette île. Et je ne veux pas te revoir tant que tu ne retrouveras pas ton état normal ! C’est un ordre de ton capitaine !

J’oubliais aussi que l’autorité du capitaine n’était pas toujours pour nous réprimandée. Bien que je n’étais pas un membre permanent de l’équipage, je pense qu’il m’appréciait bien malgré tout. Ma surprise se transforma rapidement en bonne humeur : qui étais-je pour dire non aux ordres directs du capitaine ?

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Une fois à terre, je n’ai pas perdu de temps pour me rendre là-bas. Si les attractions avaient l’air super, mon premier arrêt était vers le petit kiosque qui vendait des pommes caramélisées. Mordant dans la friandise, je prenais mon temps pour visiter les lieux. Des attractions de toutes sortent, des jeux destinés à arracher des berrys aux touristes inconscients, des clowns et des mimes qui se combattent pour satisfaire leur public. Jamais un combat entre une épée faite d’un ballon contre une épée imaginaire n’aura été aussi intéressant !

Mais plus intéressante encore était une histoire de carte au trésor qui mènerait à… quelque chose… Personne ne savait vraiment, ou bien ne gardait le silence, sur le contenu qui se trouverait dans ce trésor. Mais ce n’était pas le plus important pour moi. Une véritable carte au trésor ! Ah, l’occasion était parfaite ! Je pourrais trouver ledit trésor comme première aventure officielle avec mon prochain équipage ! Ce serait peut-être un argument pour me laisser entrer dans le groupe !

Ma prochaine question était de savoir comment participer à ce concours. C’est à ce moment que l’on m’expliqua un peu les règles du jeu. Durant la journée, il y aurait plusieurs attractions et concours qui permettaient d’obtenir des billets. Quand on en obtenait assez, on pouvait participer à la grande épreuve en fin de soirée ! Si quelqu’un réussissait cette dernière épreuve, il pouvait revenir à la maison avec le grand prix. Mais les places étaient limitées et seuls dix grands élus peuvent participer à celle-ci !

Ma recherche commença donc pour trouver cette première épreuve. Je ne devais pas être le seul à désirer participer à ce concours, alors il y aurait probablement une grande foule pour m’indiquer l’endroit où se trouveraient les différents concours ! La première épreuve à laquelle je participais était un drôle de petit jeu dans lequel nous devions tirer sur une cible avec une balle pour faire tomber un type dans un baril d’eau. Nous ne devions pas payer pour participer, mais nous n’avions qu’une seule chance ! Quand vint mon tour, je me concentrais avant de faire un excellent lancer qui m’attira les applaudissements de la foule et un triste regard venant de l’homme dans le baril. À moi le billet ! Mais je me doutais bien que d’autres personnes pouvaient être dans la compétition. Je pourrais regarder un peu les prochains arrivants. Mais je ne pouvais pas m’empêcher de railler un peu les adultes qui n’avaient pas réussi à en faire autant !

- Un vrai jeu d’enfant quoi !

Trop content d’avoir réussi, je ne m’attendais pas du tout à ce qui allait suivre. Normalement, dans une compétition, il y avait très peu de personnes qui désiraient unir leurs forces. Enfin, sauf dans des compétitions d’équipe, bien évidemment ! Mais dans ce genre de chose, c’était très rare qu’un individu inconnu propose à un autre inconnu de s’entraider. Généralement, c’était réservé à des amis ou bien de la famille. Et comme je n’avais ni famille ou amis qui m’avaient accompagné jusqu’ici, je pensais bien travailler seul. Ce n’était pas vraiment ce qui me dérangeait honnêtement. Pourtant, à peine avais-je récupéré mes billets que je fus accosté par un mec qui était… pas trop étrange en fait.

Enfin, il y avait un ou deux petits détails qui sortaient de l’ordinaire. À savoir une ou deux cornes sur sa tête ! Je dois avouer que ça, ce n’était pas quelque chose de très courant. Je n’avais jamais vu d’humains qui en portaient auparavant ! Mais comme j’étais le détenteur d’un fruit du démon, la conclusion logique pour moi était qu’il en était un lui aussi. Peut-être un autre zoan ? Quel animal avait des cornes ? Et comment pouvait-il maintenir son apparence humaine et uniquement garder ses défenses sur sa tête ? Il faut que je tente de faire pareil plus tard !

Mais bref, à l’exception de ses cornes, il semblait être plus ou moins normal selon mes propres critères. Une fois que vous êtes habitués aux habitants et au voyageur de Mirror Ball, plus rien ne vous surprend en terme de vêtement de toute façon. Par contre, ce qui me surprenait, c’était le discours qu’il possédait. Non seulement il me considérait comme quelqu’un qui lui était égal malgré mon âge, mais il me demandait aussi s’il ne voulait pas que l’on travaille en équipe. Ce qui était vraiment anormal pour un adulte et pour les gens dans une compétition.

- Faire équipe pour un seul et unique prix ? Une carte au trésor ne vaut rien si on la coupe en deux !

Je relevais ce détail pendant que le dénomme Suzuran Akira effectuait son lancer. Bien que je ne fusse pas contre l’idée, il y avait cependant une chose que l’on ne devait pas oublier : il ne pouvait qu’avoir un seul vainqueur à la fin de cette journée et il n’y avait qu’un seul prix. Bien que je désire cette carte, j’étais ici principalement pour m’amuser. Ordres du capitaine ! Alors, dans mon cas, je n’avais aucune réelle objection pour coopérer avec lui. Cependant, il devait savoir une chose ! J’attendais donc son retour, après qu’il ait également réussi à faire tomber le pauvre homme dans son baril d’eau.

- Si tu veux, on peut faire un bout de chemin ensemble jusqu’à la fin de la journée. Nos chances d’arriver en final sont très grandes si on s’entraide ! Mais une fois à la dernière épreuve, ce sera de savoir lequel d’entre nous la gagnera !

De toute façon, les chances pour qu’il arrive lui aussi en final était importante. Contrairement à bien d’autres adultes, il était probablement capable de réussir les autres épreuves. Car franchement, que huit personnes sur dix soient incapables de toucher le centre de la cible, c’était pour moi quelque chose de très simple. Akira n’aura probablement aucune difficulté à réussir ses épreuves lui aussi. Alors, autant en profiter et ne pas passer la journée seul !

- Et moi c’est Pumori ! J'espère que tu est prêt ! J'ai entendu dire que l'on devait chevaucher un taureau pour la prochaine épreuve !

-J’avoue que je n’ai pas vraiment chevauché d’animaux, mais j’ai plus d’un tour dans mes poches !

Ceci dit, je me réservais le droit de mentionner les autres situations bien plus précaires que j’avais vécues. Il m’arrivait souvent de sauter sur des adultes pour me défendre. Ce n’était peut-être pas aussi dangereux qu’un animal, mais c’était quelque chose ? Pendant l’attente pour l’épreuve, je clarifiais un peu les choses. Mon but n’était pas nécessairement d’obtenir la carte au trésor ! Bien que ce serait un beau souvenir de cette rencontre.

-Et pour la carte, nous verrons bien qui la gagnera en fin de journée !

Alors que nous approchions de l’arène, là où siégeait une énorme bête, mon regard était rapidement attiré vers les participants qui étaient propulsés dans tous les sens. Je ne sais pas ce qu’ils ont fait au taureau, mais il avait clairement envie d’envoyer valser tout individu qui irait sur son dos ! Peut-être qu’il lui avait promis une part généreuse de nourriture pour chaque individu qui s’envolait ? Ou simplement la promesse d’être nourrit après plus d’une semaine de privation ! Qui sait, peut-être que les gens de la fête foraine étaient des personnes immondes ? Après tout, ils avaient engagé des clowns… Je n’en avais pas spécialement peur, mais c’était une phobie assez répandue. C’était probablement prémédité comme décision, il n’y avait pas d’autres raisons ! Bref ! Dans tous les cas, je voyais peu de participants qui réussissaient à tenir le coup pendant trente-cinq secondes. C’était difficilement quelque chose de très simple. Alors que nous attendions en ligne, je pouvais voir que Suzuran était impatient d’accéder à cette épreuve. Moi aussi je l’étais et, s’il avait des réticences à passer devant les autres, je n’avais pas ce scrupule ! Et puis, c’est les adultes qui me laissaient passer devant ! Avec leurs commentaires du genre "Ce sera terminé avant qu’il ait mis les pieds sur le taureau" ou bien "Bon aller, je te laisse passer. Ce sera bien marrant".

Les avantages d’être jeune, c’est que personne ne nous prend au sérieux !

Pour l’épreuve, je me positionnais à un endroit que les adultes ne pouvaient pas accéder. Ils étaient bien trop grands pour se positionner à cet endroit précis ! Je m’installais donc sur le cou de la bête, agrippant fermement ses cornes avec mes mains. Avant de commencer, je tentais de lui parler dans le langage des animaux. Bien sûr, je ne savais pas du tout parler taureau et il ne pouvait probablement pas comprendre les nuances subtiles que pouvaient représenter les piaillements des pandas roux. Mais il y avait une chose que je tentais de lui transmettre : une intention. Je tentais de lui faire comprendre que je n’étais pas un adversaire et je tentais de le calmer autant que possible.

Au final, je pense qu’il s’était légèrement calmé, mais il demeurait néanmoins très agité pendant cette épreuve ! Si la majorité des mots était perdue dans la traduction panda roux-taureau, le principal semblait être passé ! Et bien que je devais rester prudent pour ne pas tomber, le taureau ne semblait pas aussi féroce que pour les autres concurrents. Bien sûr, j’étais plus fort que bien des adultes et je resterais sur ce taureau qu’il le veuille ou non ! Mais c’était toujours bien d’avoir un petit avantage ! Ce n’était pas tricher ! C’était l’art d’être débrouillard !

Après mes trente-cinq secondes, après avoir mis mon billet dans mes poches, je me plaçais pour observer Akira. Aller, ça va être intéressant !

C’était quand même bien amusant de montrer aux adultes que parfois, un enfant pouvait faire aussi bien (voir même mieux) qu’eux ! Je riais bien en entendant certains qui pensaient que j’avais triché pour obtenir mon ticket. Mais bon, ce n’est pas comme si je n’y avais pas mis le moindre effort ! En entendant Akira qui me soutenait, je levais la main en levant le pouce. Aller, je sais que tu étais capable de réussir ! Le reste des adultes sont beaucoup moins forts que toi ! Ce serait amusant à regarder quand même ! Je voyais qu’il y avait une foule qui s’était formée, bien avant que j’ai réussi mon épreuve. Il semblerait que certaines personnes prenaient un malin plaisir à observer les participants s’envolés ! Bien que, lorsque le cavalier était plutôt bon, c’était eux qui leur donnaient aussi les meilleurs encouragements.

J’étais donc installé pour le combat entre les deux cornus. Une fois que le tout avait commencé, le spectacle était lancé. Et vraiment, Akira savait faire lever la foule ! Tenant la bête d’une seule main, il commençait fort. Le publique adorait ça ! Pour tenter d’ajouter au thème de cowboy qu’il tentait de faire, je pris un chapeau qui était par terre avant de tenter de le lancer sur la tête d’Akira. Mais malheureusement, j’ai eu quelques problèmes et le chapeau se retrouva sur le sol de l’arène. Il semblerait que j’ai un peu mal au bras… Peut-être un peu de fatigue, tout simplement. Rien que des bonbons ne pourraient pas régler !

Les trente-cinq secondes s’écoulèrent, mais elles étaient loin d’être monotones. Vers la fin du chrono, le taureau se lança contre le grillage ! Aie aie aie ! Plusieurs personnes se seraient cassé la jambe sur le coup ! Et pourtant, malgré la douleur, Akira avait quand même réussi et recevait de nombreux applaudissements. Sur ce coup, je devais m’avouer vaincu. Il avait reçu de bien meilleures acclamations tout en étant blessé ! J’espérais quand même que ce n’était rien de grave ! Personne ne méritait de se casser une jambe pour une compétition amicale ! Pourtant, le cornu semblait avoir la peau solide. S’il me confirmait qu’il avait senti le coup passé, il marchait quand même sans difficulté. De plus, il semblait savoir l’endroit que nous devions visiter par la suite ! Le manoir de l’horreur, la tente des frousses, la maison en forme de la lettre "T" !

-Ne t’en fait pas, j’ai un peu mal aux bras moi aussi. Aussi bien faire une épreuve un peu plus reposante pour le moment ! Et puis, les maisons hantés, c’est que du faux !

J’étais loin d’être un froussard et, honnêtement, j’avais déjà vécu des scènes bien plus effrayante que de traversé une maison hanté. Ce serait peut-être drôle, qui sait ? Mais mon instinct me disait que rien n’était aussi simple qu’il n’y parait. Nous nous approchions donc de notre destination alors que je pouvais déjà voir quelques personnes qui s’enfuyaient. On dirait qu’ils y avaient mis le paquet ! Je passais donc devant Akira et j’ouvris la porte qui nous permettait d’entrer. À peine avais-je eu le temps de faire un pas, un "cadavre" tomba du plafond pour m’éclabousser de "sang". J’avais le nez fin et je remarquais presque immédiatement que le faux sang était en fait composé de jus de tomate. Mais les effets étaient plutôt bien foutus ! Sans pourtant sauter de peur, je sentais mon cœur qui battait un peu plus rapidement. Je me tournais donc vers mon compagnon, avec mon visage couvert de jus de tomate, en disant tout simplement :

- … Bon, je dois avouer… Même moi, je trouve ça un peu flippant !

Le reste de la visite dans la maison hanté s’était faite un peu plus tranquillement que je ne l’espérais. Bien sûr, il y avait des trucs qui peuvent faire sursauter et un peu peur, mais ce n’était pas ça qui pouvait nous arrêter ! Ou du moins, nous arrêter longtemps ! Je n’étais pas vraiment du genre à avoir peur ni à le montrer publiquement. Mais pour rendre tout ça plus agréable pour nous deux, je rigolais de chaque situation après avoir traversé. Que ce soit les lieux sinistres, des acteurs terrifiants et même des bruits de monstres que l’on entendait en permanence, c’était probablement la maison hantée la plus réussie que j’avais visitée ! Par contre, plutôt que de nous donner des bonbons à la sortie, les gardiens nous offraient des serviettes pour nous éponger le visage ainsi que les tickets tant convoités.

La suite des évènements fut un peu moins mémorable que les précédentes. Peut-être parce que je les trouvais un peu plus simples, mais aussi parce qu’il y avait de moins en moins de pression ! Plus la journée avançait, moins de participant il y avait pour le reste des épreuves. Je commençais à reconnaître les visages de ceux qui ont participé précédemment : nous ne devions plus qu’être une dizaine à être encore dans la course selon moi. Mais pour les activités qui étaient les plus mémorables, il y en avait quand même quelques-unes : esquiver des ballons d’eaux propulsées à toute vitesse, grimper un mur d’escalade afin de battre le chrono, garder l’équilibre sur un ballon tout en ayant les bras occupés par un chat féroce… Je ne mentirais pas en disant que je les avais tous réussis. Il y avait aussi une épreuve à laquelle je n’avais pas participé : le concours du plus grand dévoreur de tarte. Je n’étais pas bien grand, alors je m’imaginais très mal tenter de toutes les manger sans devenir aussi rond qu’une boule de bowling ! Par contre, malgré tout ça, je pense que nous avions plus de billets que nécessaire pour passer au dernier tour. Alors que nos billets étaient comptés, nous attentions que le décompte final ne soit terminé.

Je croquais donc dans une pomme au caramel (bah oui… je n’avais peut-être pas participé, mais toutes ses tartes m’avaient creusés l’appétit !) en regardant le tableau. Comme je le pensais, nous avions tous les deux plus d’une quarantaine de billets, ce qui nous permettait de participer au grand clou du spectacle ! Mais j’avais bien envie de savoir en quelle position nous étions ! Pour l’instant, j’étais en quatrième position avec 42 billets. Un excellent chiffre si je peux me permettre. J’étais donc bien installé avec Akira pour l’instant et, alors que je regardais le tableau, je ne pouvais pas m’empêcher de penser tout fort :

- Tu penses que le premier candidat a triché ? Ce n’est pas un peu gros comme chiffre dix mille huit cent cinquante-six ? Et qu’est-ce que tu penses que sera la dernière compétition ?

Je continuais de regarder le tableau sur lequel nous pouvions observer les placements. Bien entendu, j’écoutais aussi Akira qui me disait son point de vue sur la suite des évènements. Alors que certains noms s’ajoutaient sur la liste, certains étaient capables de nous égaliser ou même de nous surclasser. Notre participation à l’évènement final n’était pas remise en question, mais une partie de moi était légèrement attristée de voir notre rang diminuer… À un moment, un énorme "X" rouge se plaça par-dessus le nom du type en première position. Avec le mot "disqualification pour cause de tricherie" sur le côté, je ne pouvais pas m’empêcher de railler un peu.

- Ça lui apprendra ! Faut être discret ou ne pas tricher ! Comme on dit sur Mirror Ball : "Rien n’est interdit tant que l’on ne se fait pas attraper !"

Au moins, j’étais un peu satisfait de notre placement qui remontait un peu. En occupant la 5e et 6e place, je pense que ce n’était pas plus mal. Ce n’était pas exactement comme la première position, mais sur la trentaine d’individus qui se qualifiait, ce n’était pas un mauvais résultat ! Mais alors que j’observais ceux et celles qui avaient rejoint la liste des participants, je me questionnais à mon tour sur la suite du programme. Peut-être qu’Akira avait raison avec un tournoi, mais je n’étais pas vraiment d’accord. Cette idée ou celle d’une bataille royale me semblaient exclues pour une simple et bonne raison : pas besoin d’être doué au combat pour réussir ses épreuves.

- Je ne sais pas s’ils pensent faire un tournoi. Ce n’est probablement pas la majorité des gens ici qui sont des combattants. Peut-être plus une course à obstacles ? Je n’en sais rien, mais ça me semblerait possible… Sinon, ce n’est pas plus mal qu’ils me sous-estiment. Tout serait plus simple s’ils pensent que je suis une cible facile. Je pense qu’ils vont plutôt croire que tu es mon grand frère et que tu as partagé tes billets avec moi. Si l’un de nous est une plus grande cible, c’est probablement toi !

Il faut être aveugle ou très distrait pour ne pas observer les regards perçants de certains compétiteurs. Puisque nous semblions très proches et que personne ne pouvait croire qu’un enfant possédait une grande force, ils devaient croire que j’avais obtenu mes billets autrement. Et si ce n’était pas en trichant comme l’avait fait l’autre hurle-lu-berle-lut, il était possible que j’aie obtenu les billets venant d’un autre participant. Du coup, il était possible que l’on me sous-estime et que l’on surestime Akira… Ce qui n’était pas vraiment désavantageux pour moi bien franchement !

Je terminais de manger ma pomme enrobée de sucre alors que l’on annonçait le début du spectacle final. Les finalistes devaient se présenter à l’intérieur d’un grand chapiteau. Il y avait aussi une entrée pour les spectateurs qui était différente de la nôtre. Ah, nous aurions un public ? J’espère ne pas avoir le troc ! Ou le trac… Mais alors que nous entrions dans cette énorme tente rouge et blanche, nous savions tous les deux à quoi nous devions nous attendre pour la suite…

L’heure était presque arrivé : les votes étaient compilés et les participants devaient se présenter afin de fignoler les dernières préparations. Je me demandais ce qu’ils voulaient dire par ça avant d’observer la transformation observer sur certains participants. Des cicatrices dissimulées, des bleus disparus sous le mascara… Bref, être présentable pour le public qui nous attendait. Je pense que c’est un peu inutile, mais bon… Il faut dire que certaines personnes en ont besoin ! Pour moi, sauf s’ils me donnent une fausse dent pour combler celle qui manque, je ne pense pas qu’ils s’attarderont sur mon cas. Pendant cette dernière attente, je souhaitais les meilleures chances à Akira :

- Dans tous les cas, que le meilleur gagne ! Si possible, je tenterais de ne pas compromettre ta réussite ! Mais je ne promets rien : ça reste une compétition quand même !

Alors qu’ils nous saupoudraient allègrement de maquillage, ce qui me fit tousser à de nombreuses reprises, nous étions poussés sur la scène pour être observés par le public. Je regardais un peu les individus autour de nous et je confirmais que plusieurs d’entre eux n’étaient pas des combattants. Ou du moins, pas en apparence ! On pouvait en dire autant sur moi, avec ma taille et mon âge après tout ! Mais c’était surprenant de voir une vieille dame en troisième position et un singe portant un déguisement d’humain peu après nous. D’ailleurs, c’était marrant : les compétiteurs, qui possédaient un rang plus bas que ce dernier, semblaient déprimés d’être surpassés par un singe !

Vous pensez qu’ils seraient encore plus déprimés si j’étais sous ma forme de panda roux ? Ou que je déprimerais le singe s’il voyait un panda roux le surpasser ? Nous ne saurons jamais la réponse…

Nous étions donc environ une trentaine d’individus qui étaient sous les projecteurs, sous les applaudissements et les cris du public. Tous attendaient avec impatience la suite… Le chef de troupe de la fête foraine, un homme plutôt élégant portant un costume classique de forain, commença alors son discours. Il savait captiver son public et était aisément capable de faire monter la pression pour les prochaines épreuves. C’était une ambiance plutôt étrange : je n’étais pas habitué d’être au centre de l’attention ! Mais je n’étais pas vraiment énervé, bien au contraire ! J’étais motivé maintenant ! Les règles de base pour les dernières épreuves étaient simples : interdiction de blesser gravement/tuer les autres compétiteurs (que j’analyse comme un droit de faire des coups bas à condition de ne pas être prit sur le fait), interdiction de sortir des zones d’épreuve (sous peine d’être disqualifié) et interdiction d’apporter des armes. Sinon, tout était permis.

La grande épreuve était divisée en trois grands tests sur nos capacités : agilité, force et intelligence. Si certaines personnes réussissaient ses trois tests, il y aurait une seconde partie (qui demeurait secret pour ne pas gâcher le plaisir !) pour départager le vainqueur. Vainqueur qui repartirait avec un prix hors du commun : une carte qui mènerait à un trésor unique ! Même si les participants n’étaient pas des pirates, qui n’aimaient pas une bonne vieille chasse au trésor ? Ou simplement revendre la carte à un bon prix ?

C’est alors que l’on pouvait observer les différents parcours que l’on devait bientôt traverser. La première section était plutôt unique. Il s’agissait d’objets mis plus ou moins n’importe comment sur le sol. Il y avait trois tours dans lesquels des clowns nous tiraient dessus avec des fusils tirant des balles de peinture. Rien de bien dangereux pour notre propre santé, mais une fois touché, nous étions éliminés ! Une fois dans l’une des zones sécuritaires, l’épreuve était réussite. La seconde consistait à monter sur un mur d’escalade en portant un énorme poids. Le problème demeurait la façon de passer à l’épreuve suivant : dans ce mur, il y avait plusieurs trous dans lesquels il y avait peut-être une clé. Il n’y avait qu’une dizaine de clés, donc le nombre de participants diminuerait grandement ! Et la dernière épreuve restait cryptique, mais je pense que l’on doit répondre à des énigmes ou quelque chose du genre.

Mais une étape à la fois. Nous nous dirigions donc sur la ligne de départ pour nous lancer dans ce petit jeu. Rapidement, nous entendions le signal : c’était parti !

Le signal était lancé et déjà je m’étais élancé. Mais ce n’était pas parce que j’étais impatient, bien au contraire ! Plusieurs des participants s’étaient dépêchés de commencer le parcours. Avec ma taille, quoi de mieux que d’utiliser une personne plus grande que moi comme bouclier ? Avec mon agilité naturelle et mon instinct de maudit, c’était un jeu d’enfant ! Et encore, ce serait encore plus facile sous ma forme zoan. Mais j’étais bon joueur, je ne l’utiliserais qu’en dernier recours. Pour le moment, je ne pensais pas qu’il soit nécessaire de changer de forme.

La piste était parsemée d’obstacles qui pouvaient être utilisés comme protections face à ce tir multicolore. Bien vite, le décors était recouvert de peinture et racontait le carnage qui s’y produisait. Un grand nombre de participant furent touchés dès qu’ils avaient mis le pied sur la scène. Les groupes ont été rapidement abandonnés : il ne s’agissait que de cibles plus imposantes pour les deux tireurs. Ils étaient d’ailleurs très agiles en plus d’être de bons tireurs : s’il n’y avait que deux clowns, ils alternaient entre les trois tours. J’avais eu l’idée de sauter vers les tours pour désarmer les tireurs, mais je voyais bien que c’était un plan impossible. Cependant, ma chance tenait bon et la sortie n’était plus très loin de ma position.

Mais il s’agissait probablement du passage le plus difficile. Les derniers dix mètres à parcourir était un terrain vague sans la moindre protection. Une personne avait presque réussi la traversé, mais il avait été frappé en plein tête par un tir digne des plus grands snipers. À moins d’être plus rapide qu’une balle, courir ne servait à rien. J’avais peut-être une idée pour me sortir de ce faux pas, mais je serais obligé de changer de forme. Tant pis alors, si c’était la seule solution, je devais tenter ma chance ! Après une grande respiration, je pris mes jambes à mon cou pour me diriger vers la seconde épreuve. Mais lorsque mon instinct me signala que l’on commençait à me viser, je me suis transformé sous ma forme la plus simple : celle du panda roux. Le tir passa par-dessus ma tête, créant une flaque de peinture un peu devant moi. Mais c’était peine perdu pour les gardiens : j’avais réussi ma traversé.

Je ne l’ai peut-être pas mentionné auparavant, mais la foule se fait bien présente. Avec des exclamations, des cris de joie ou des insultes envers certains participants. Il y avait bien sûr des favoris et les commentaires du grand maestro de cette troupe narraient ce qui se produisait. Je n’étais pas le premier à traverser ce chemin, mais je venais probablement d’en surprendre plus d’un ! Mais à présent, une seconde épreuve était devant moi. J’espérais qu’Akira trouverait une solution pour traverser ce champ de guerre. Pendant ce temps, j’avais déjà une idée alors qu’on attachait un énorme poids sur mon dos.

Qu’est-ce qui se passerait si je trouvais plusieurs clés et que je les gardais pour moi ? Ou pire : si je les plaçais encore plus haut qu’elles étaient posées à l’origine ?

Une fois que je pouvais commencer à grimper, je prenais ma forme hybride pour me donner un petit coup de pouce. Maintenant que la vérité était exposée, je n’allais pas me priver de mon plus grand atout. Et puis bon, je devenais une cible à abattre à présent; impossible que les autres compétiteurs ne me fassent des fleurs ! Finalement, contrairement à ce que je pensais précédemment, je n’étais pas un si bon joueur… À l’exception de mon partenaire lors de cette compétition, bien entendu. Je me demandais d’ailleurs s’il arrivait à s’en sortir avec la première épreuve. Mais pour le moment, je voulais réaliser mon plan… Je voulais amasser le plus de clé possible pour les mettre tout au sommet ! Les autres compétiteurs qui arriveraient après moi seront ennuyés par cette action ! Quelques-uns ne pourront pas grimper aussi longtemps et devront déclarer forfait. Tout était permis après tout, pas de pitié pour ceux qui n’en auront pas ! Je pourrais ensuite prendre tout mon temps pour résoudre aux énigmes, ce qui n’était pas une mauvaise chose.

Cependant, alors que je grimpais, je fus rejoint par d’autres compétiteurs. Mais rapidement, l’un d’eux m’accosta : Akira m’avait déjà rejoint. Ce qui m’attristait un peu en vrai : moi qui pensais être rapide, il n’avait pas pris son temps pour me féliciter ! Mais bon, c’était un adulte quand même. J’ai de bras plus petits et je grimpais donc forcément plus lentement ! Voilà, avec une bonne excuse dans mes poches, je pouvais lui répondre sans être horriblement gêné par mes faibles résultats.

- Curieusement, je suis étonné que je n’aie pas eu besoin de me transformer avant le début des épreuves !

Ce qui n’était pas tout à fait faux. Bien que je tente de faire profil bas aujourd’hui, je me transformais beaucoup plus souvent en temps régulier. Après tout, je pouvais me transformer presque depuis ma naissance ! Ou du moins aussi longtemps que je me souvienne ! Ma forme humaine était beaucoup moins discrète que ma forme animale et bien moins forte que celle hybride. D’ailleurs, alors que je grimpais à l’aide de mes griffes, j’allais atteindre ma première clé alors que le singe vu plus tôt ne vienne me la prendre ! Je tentais d’attraper sa patte arrière, mais il avait déjà sauté un peu plus loin ! Attends que je t’attrape toi ! Et en plus, ce n’était pas la première clé qu’il avait choppé ! Il avait piqué mon idée… Il allait me le payer !

- Il est en train de prendre toutes les clés ! Celle-là était à moi en plus ! Je vais le faire descendre en moins de deux !

Tournant comme une hélice, ma queue déplaçait une grande quantité d’air derrière moi. Si quelqu’un était assez peu chanceux pour être sous ma position actuelle, il serait sérieusement dépeigné ! Mes griffes se détachaient du mur, me propulsant dans les airs tel un panda roux volant. Animal qui était un cousin très éloigné de l’écureuil volant, je vous jure ! Bras tendu devant moi, je rejoignais l’affreux singe avant de m’agripper à son dos. Lui qui transportait les clés volées dans un bras plaqué contre son corps, il trouvait difficile de tenir avec mon poids qui venait de s’ajouter ! Par instinct, il lâcha les clés (qui s’envolèrent dans tous les sens) pour prendre appui sur le mur. Si quelques-unes tombaient à nouveau dans des crevasses du mur, d’autres allaient faire un saut jusqu’au sol. Personnellement, j’étais satisfait de mon coup. Et puis bon, j’avais déjà fait le grand saut pour prendre une des clés qui dégringolaient. Avec ma technique, je me déplaçais assez rapidement pour revenir sur le mur et pour atténuer ma chute en plantant mes griffes sur le mur. C’était un moyen comme un autre d’attraper sa clé !

La foule semblait bien apprécier mon petit spectacle de voltige dans tous les cas !

Heureusement que j’avais mes griffes ! Sinon, mon petit vol plané se serait terminé comme atterrissage très douloureux ! Une fois que j’étais stabilisé sur le mur, je regardais la clé qui était dans mon autre main en souriant. Avec ça, je pouvais passer à la dernière épreuve ! À condition de réussir le reste de l’escalade bien sûr. Sans être à bout de force, je venais quand même de dépenser beaucoup d’énergie. Je pouvais bien manger quelques bonbons pour me remettre en pleine forme, mais c’était risquer… Car si je commence à manger des friandises maintenant, je ne peux pas m’arrêter ! Si j’arrête, je serais encore plus fatigué. Et si je continue trop, je risque de rendre tout ce qui se trouvait dans mon estomac. Cependant, avant de continuer mon escalade, je regardais vers le bas pour repérer Akira qui me remerciait. Je lui fis un bon signe d'approbation en lui levant mon pouce. Pouce sur lequel une griffe aussi effilée qu’une dague se trouvait… Ah oui quand même, ça aiguise bien des murs de pierres !

Je reprenais donc ma montée en espérant que d’autres singeries ne se produisent pas. Ou du moins, pas vers moi ! Le singe semblait avait compris : il continuait son petit manège mais ne s’approchait plus de moi. J’étais bien haut à présent et les autres concurrents ne semblaient pas me chercher de noises. C’était donc sans aucune crainte que je plaçais ma clé dans mes poches. Je grimpais donc pendant encore quelques minutes avant d’atteindre le sommet. Une fois en haut, je me délestais de mon poids avant de suivre le chemin. Il y avait peut-être une dizaine de porte; le nombre de clé par personne n’importait peu, seuls les plus rapides seraient pourraient réserver leur place dans la prochaine épreuve. Si le singe était le plus habile pour l’escalade, il était toujours en train d’enquiquiner les autres compétiteurs. Ce qui fait de moi le premier à être arrivé au sommet. J’ouvrais donc la porte la plus près de mon, enfonçant la clé dans la serrure. Une fois que j’avais passé la porte, elle se refermait derrière moi et j’entendis le bruit de plusieurs autres serrures qui se verrouillaient. J’imaginais que la porte était définitivement fermée.

Devant moi se trouvait une pièce qui semblait très… Ésorotique. Ésothéorique. Qui était vraiment mystérieuse. Il y avait une sorte de brume qui sentait mauvais qui était dans la salle. La décoration était très étrange, avec un tas de statuette représentant des trucs étranges et des tas de livres dans une bibliothèque. Il y avait aussi une grande table et quelques chaises. Un den den mushi me regardait, envoyant probablement mon image sur un écran géant vers l’extérieur de cette pièce. Mais le plus classe dans tout ça, c’était la présence de mecs encapuchonnés qui avaient de longues barbes qui sortait tout droit d’un livre de fantaisie. Ils m’invitèrent à prendre place sur la table, ajustant la taille de celle-ci pour que l’on ne fixe pas mon cuir chevelu pendant la majorité de cette épreuve. Ayant repris ma forme humaine avant d’ouvrir la porte, je regardais le bout de papier devant moi. Il y en avait un pour toutes les places et les instructions pour la dernière étape étaient écrites sur celle-ci. Peut-être qu’il y aurait une annonce formelle lorsque les neuf autres seront arrivés, mais j’avais un avantage ! J’étais le premier à être ici et donc le premier à commencer !

Car pour cette épreuve, tous devaient inventer une énigme qui ne pourrait pas être répondue par les hommes encapuchonnés ! Je me grattais la tête pendant un moment… Une énigme, c’est un peu la forme adulte des devinettes non ? Je devais éviter les trucs trop simples… Et surtout trouver comment bien le formuler ! J’étais très concentré et je ne remarquais pas l’arrivée de la majorité des compétiteurs. Ce n’est qu’avec l’arrivée d’Akira que je lui fis un petit coucou avant de replonger dans mon imaginaire. Comme j’étais le premier arrivé, je serais le premier questionné après tout ! Toujours distrait, j’écoutais d’une oreille distraite les présentateurs qui expliquaient au public les règles. Chaque compétiteur devait inventer et poser une énigme au jury qui devait trouver la réponse. Après quelques minutes de délibération, on me demanda de poser mon ultime question. Chose à laquelle je répondis :

- Parfois dur comme la pierre, il est aussi parfois aussi lustré que du verre.

De mille et une couleurs, je suis un véritable trésor pour les fins connaisseurs.

Souvent transporté dans des coffres, mon prix augmente selon les différentes offres.

Bien que je sois parfois utilisé comme ornement, je suis en vérité un or blanc.

Qui suis-je ?

La suite des évènements se produisirent de façon bien agréable. Mon énigme semblait les déboussolé, ce qui était à mon avantage. Après tout, le but était bien de poser une question à laquelle ses illustres sages ne pouvaient trouver réponse ! Malgré ma confiance, rien ne garantissait qu’ils ne puissent pas également deviner ce qui me trottait en tête. Après tout, la réponse ne surprendrait personne me connaissant un peu ! C’est donc une fois que les barbus ont jeté l’éponge que je leur donnais enfin ma réponse.

Simple : il s’agit du sucre !

Plus une énigme était simple, plus elle était compliquée. Si on donne trop d’indices, n’importe qui intelligent pouvait deviner rapidement. Mais quelque chose de simple ne pouvait parfois pas être trouvé facilement. Mon partenaire, bien qu’arrivé après moi, réussis également à créer sa propre devinette pour adulte. Pour ce qui est des autres participants, ils eurent également quelques difficultés et un bon nombre d’entre eux furent éliminés. Mais je devais avouer que j’étais plutôt déçu de l’effort du macaque qui m’avait causé tant de problèmes. L’énigme du singe n’était pas très intéressante… En moins de temps qu’il faut pour dire le mot banane, l’un des hommes avec la barbe la plus garnie dévoila la réponse sans trop de difficulté : quarante-deux. N’importe qui pourrait trouver cette réponse, c’était une question si simple à poser !

Enfin, malgré cette déception, il restait encore quelques concurrents en piste… Quatre finalistes, un seul prix. C’est à ce moment que la scène se transforma. Tout commença par un tremblement, alors que le décor sous le chapiteau semblait s’effondrer. Sous nos yeux ébahis, pour les participants encore dans la pièce à énigme, se dévoila une grande piste de course. On pouvait y voir un grand nombre d’obstacles. Sur la ligne d’arrivée, il y avait plusieurs montures différentes. Peu importe laquelle, il s’agissait de bêtes magnifiques. Je ne doutais pas que ceux-ci, même avec une simple apparence, possédaient des capacités surnaturelles. Après tout, le but était d’offrir un super spectacle, non ? Le but de la course était simple : être le premier à accomplir un tour complet de cette nouvelle course. Aucune arme admise, seule la monture devait faire le travail. Mais il y avait également un autre piège : les participants ne luttaient pas uniquement contre leurs compères, mais aussi contre quelques employés du cirque ! Je reconnaissais bien l’un des tireurs d’élite, bien qu’il n’ait plus son fusil à peinture, et l’un des sages qui prenaient place sur la ligne de départ. C’était un peu injuste, nous étions quatre et eux au moins huit…

Je fus le premier à choisir, principalement parce que j’étais le plus rapide. Je grimpais rapidement sur le dos de ma fière monture blanche et noire. Pourtant, la foule semblait stupéfaite de mon choix. Bien sûr, les autres montures avaient probablement des avantages. J’imaginais bien l’écureuil géant ou la tortue à vapeur gagnée, mais mon choix était fait. Alors que nous nous dirigions sur la ligne de départ, j’étais fièrement assis sur le dos d’un panda. Je riais intérieurement ET extérieurement. Les fous ! Mon plan était parfait ! J’étais le seul à pouvoir parler le langage de ma monture ! Le dialecte était différent, mais j’étais arrivé à une entente avec ce glorieux animal. Il donnerait tout ce qu’il pouvait dans cette course, j’en étais sûr ! Je m’agrippais donc de toutes mes forces sur la selle du panda alors que le départ fut lancé. Se levant sur ses pattes arrière, il commença à courir à toute vitesse ! Ha ha ! Manger ma poussière ! Gloire aux pandas !

Le premier obstacle était un simple rocher que les participants devaient esquiver. Si la taupe décida de se creuser un chemin sous terre et que la grenouille décida de sauter par-dessus, le panda décida de simplement traverser le rocher. Face à cette force brute, le rocher ne fit pas long feu avant d’être poussé sur le côté. La charge du panda se poursuivait ! Après vingt-cinq mètres se trouvait un énorme cerceau de feu. Je rassurais le panda, lui susurrant à l’oreille que la récompense que je lui offrais méritait amplement l’effort. Après ce saut, je lançais un regard derrière moi. Aucun des animaux ne semblait arrêter, tous tentant de prouver qu’il était le meilleur. Mais sur cette ligne droite, nous séparant de l’autre obstacle, le cheval à huit pattes réussit à me dépasser et la tortue à vapeur était sur mes talons !

Cette course se poursuivit malgré les obstacles nous faisant face. Terrain marécageux, escalade, tunnel brumeux… Si une épreuve était difficile pour un animal particulier, un autre pouvait y exceller et reprendre les devants. Mais alors que nous approchions la ligne finale, nos montures étaient exténuées. Le panda avait fait de son mieux, mais même en utilisant ses quatre pattes, ne pouvait dépasser les autres participants. Et bien sûr, Akira était tout prêt. Pour ne pas dire que nous étions un trio qui combattait pour la première position. C’était une course très serrée, je ne savais pas qui réussirait à obtenir la victoire. Dans un ultime effort, je m’approchais du cou de ma monture avant de tendre le bras vers l’avant. Le but était de passer la ligne d’arrivée en premier, mon bras ajoutait quelques centimètres. Tout pouvait faire la différence ! J’étais tout de suite imité par mon compère, gagnant lui aussi une plus longue allonge. En quelques secondes, nous passions la ligne d’arrivée, incapable de déterminer lequel de nous trois avait gagné. Utilisant l’une des caméras den den, qui avait permis à la foule d’observer cette magnifique course, il y eut un ralenti pour observer qui avait bel et bien emporté.

Sous la réaction du public, je pouvais comprendre que personne ne savait qui était réellement le vainqueur. La reprise fut cependant quelque peu frustrante pour eux : il semblerait qu’il y ait eu une égalité entre moi et Akira ! C’était à la fois amusant et très embêtant… Comment briser l’égalité ? Et si on laissait le hasard décidé ? Je sortais une pièce de ma poche, posant l’éternelle question : pile ou face ?

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Nourrissant le panda avec du bambou et quelques morceaux de canne à sucre (que j’ai peut-être emprunté au Doskoi Furret), je soupirais légèrement. Une belle carte au trésor, un magnifique prix pour un pirate ! Tant d’effort, aussi bien physique que mental, pour obtenir ce prix ! Et j’ai tout perdu sur le lancer d’une seule pièce… Caressant la tête de ma noble monture, je ne pouvais pas m’empêcher d’être plus ou moins satisfait de cette journée. Je n’avais peut-être pas obtenu le prix, mais j’avais bel et bien été l’un des vainqueurs ! Mon seul réel regret était de ne pas savoir ce qu’il y avait dans ce trésor… Je devrais attendre encore quelque temps avant de partir à la chasse aux richesses…