Un bruit, un son désagréable bourdonnait à mes divines oreilles. Qui donc était le malotru qui en cette nouvelle journée osait faire un vacarme pareil auprès d'une Déesse ? Que soit préparé guillotine et soi aiguillée la hache avec laquelle serait rendue méconnaissable son être. Non... finalement que me soit apporté la masse avec laquelle j'allais lui refaire le portrait s'il continuait ce merveilleux gazouillis ! Gazouillis ? Oui, il s'avéra bien vite, alors que s'éveillaient mes sens qu'il ne s'agissait point d'un ou d'une quelconque personne, mais bel et bien du chant d'un oiseau. Lentement s'ouvrirent mes yeux sur ce monde qui la veille avait attenté à mon existence, les rayons du soleil filtraient à travers la coque de mon bateau, mais encore heureux aucun n'atteignait ma peau nacrée.

Mon bateau... s'était beaucoup dire en voyant ce qu'il restait de ce dernier, je gratifiais encore celui-ci de ma céleste présence en son sein, mais de l'intérieur je pouvais déjà percevoir l'importance des avaries suite aux évènements de la veille. Non, il ne s'agissait ni de la marine ni d'une quelconque bataille navale ni même des rois des mers. Non, il était plutôt question d'une correction en règle de mère Nature ; ou père nature, si l'on prenait en compte la violence de cette raclée. Le côté de Grand line sur lequel je naviguais avait été frappé par une tempête d'une telle violence que je me demandais encore comment ce petit navire avait tenu le coup. Nous avions été ballotté et bousculés comme jamais, à croire que Poséidon lui-même s'était décidé à m'envoyer par le fond.

Les yeux rivés sur le plafond en partie arraché, je m'assis en tailleurs sur ce qu'il restait du lit sur lequel je m'étais avachie la veille après avoir pris un coup de mât. De l'eau de mer s'était infiltrée dans mes appartements, mais dehors je pouvais distinctement voir la terre ferme, ce qui me confortait dans l'idée que je m'étais échouée sur une île... mon log pose brisé flottant dans ma chambre ne me serait fort probablement plus d'aucune utilité ; qui plus était, il était certain que je m'étais éloignée de ma destination, trop occupée à lutter pour ma survive pour pouvoir m'offrir le luxe de maintenir mon cap.

Après quelque minute d'inspection et de recherche concernant ce qui pouvait m'être encore utile, les seuls véritables rescapés de la fureur des eaux étaient ma personne et quelques vivres que j'avais fait emballer au cas où. Je regrettais maintenant de ne pas l'avoir fait faire pour plus d'aliments, mais au moins je ne mourrais pas de faim... Un baluchon sur l'épaule, ma pseudo armure d'or sur le dos, mais aussi et surtout les plumes enfin sèches, je quittai le bateau d'un bond. Repliant mes ailes contre moi tel un manteau de plumes, je m'aventurai sur cette nouvelle terre à la recherche de civilisation.
S'il était bien une chose qui m'avait frappée lorsque je quittai mon épave... c'était bien le point auquel cette forêt était dense et ses troncs énormes. Un élan de nostalgie m'avait poussée à poser la main sur l'un d'entre eux, fermant les yeux pour essayer de me remémorer l'époque. N'eu été l'odeur de sel omniprésente à cause de la proximité de la mer, j'aurais presque pu me croire de retour sur Upper Yard. Serte en comparaison ces arbres étaient des nains, mais ils avaient su éveiller en moi des souvenirs depuis longtemps endormi.

Pour une fois j'avais laissé ma peau profiter de la fraicheur de ce cadeau de la nature, une forêt suffisamment dense pour me préserver des rayons du soleil, les chants des oiseaux et le bruit du vent dans les feuilles. C'était des petits plaisirs que seuls ceux ayant vécu dans ce genre d'environnements pouvaient comprendre. Quelque un des équipages que j'avais rejoints par le passé ne savait pas apprécier le langage de la nature, cette douce caresse qui nous berçait en nous procurant un sentiment de calme et d'intime communion avec cette dernière.
Cela faisait déjà un peu plus d'une heure que je marchais, perdue dans mes pensées en progressant au sein de la végétation. Un éclat blanc s'imposa à mon regard, droit devant moi, sous mes yeux se déroula une scène pour le moins... spéciale. j'en avais vu des choses dans ma vie, de drôle de gens, de drôle d'arbres, de drôle d'animaux, mais jamais de rongeurs riches comme Crésus... c'est un lémur qui passa dans mon champ de vision, un lémur avec un diamant entre les pattes.
Choquée, je marquai un arrêt regardant l'animal passer au-dessus de ma tête en sautant d'arbre en arbre. Quelques pas derrière ce dernier un panda roux semblait le poursuivre... je savais ces animaux carnivores, mais quand même pas motivés par l'appât du gain. C'est par contre ce qui se révéla comme des bruits de pas derrière ces deux créatures qui attira mon attention, une personne semblait être à la poursuite de ceux-ci, une personne qui bientôt allait croiser ma route. Ma peau reprit une couleur plus adaptée à une rencontre lorsque je recouvris celle-ci de son habituel film d'or. Debout au milieu de la forêt, je préférai attendre que celui-ci vienne à moi plutôt que de manquer de lui rentrer dedans si l'on prenait en compte le fait qu'il se rapprochait au pas de course...

Les années passées à me battre, traquer et chasser sur Skypiea m'ont permis de développer certains réflexes, ou certaines habitudes pour ce genre de situation. Une oreille habituée aux mouvements m'indiquait qu'il s'agissait d'un bipède qui me courait dessus. Son poids ne devais pas excéder les deux cents kilos sinon le bruit de ses pas serait bien plus lourd et percutant. À cette distance le sol se serait probablement déjà mis à trembler si tel avait été le cas, il n'y avait donc aucune crainte à avoir il s'agissait bien d'un homme.
Fronçant les sourcils en attendant qu'arrive ce dernier, laissant mes ailes se détendre de part et d'autre de mon corps pour d'ores et déjà indiquer mes origines angéliques. Quelque seconde après les traits d'un homme se dessinèrent devant moi sortant de la végétation tel un boulet de canon, il remarqua ma présence et estompa sa course dans une longue glissade jusqu'à ma personne. À l'arrêt quelques mètres devant moi, un silence pesant s'installa bien assez tôt, comme la plupart des humains que j'avais rencontrés jusqu'alors, le nouveau venu me dévisagea quelque instant avant d'attarder son regard sur mes ailes. Depuis skypiea mes propres congénères les observaient comme s'il avait s'agit d'un miracle ou au contraire d'une malédiction ; ce genre de curiosité à mon égard ne m'était donc point inconnu.

À mon tour je m'attelai à détailler la personne qui me faisait face. Un homme pour le moins charmant, des cheveux courts et un air plus ou moins calme sur le visage. Le manque de rides montrait qu'il s'énervait peu, ou ne le montrait guère ; pouvais-je dire qu'il s'agissait d'une personne lente à la colère ? Ou assez entraînée pour ne pas le laisser paraître en tout cas. Une certaine classe émanait de celui-ci, je l'aurais vu comme un fonctionnaire égaré, ou un hôtelier...

J'étais encore dans mes suppositions lorsque le supposé maitre d'hôtel brisa la glace. Politesse, telle fut le premier mot qui me vint à l'esprit vis à vis de sa présentation. Il était à la recherche du carnivore avide de viande et de richesse qui m'était passé au-dessus tout à l'heure. Humm... Il était donc à sur les pas du poursuivant et non du poursuivi. N'était-il donc point mu par l'appât du gain ? Ceci dit, mes présomptions quant à son métier volèrent bien vite en éclat lors qu'il se présenta comme étant n aventurier...

- Vous êtes tout excusé. Je me présente, Sandalphon Milena originaire de Skypiea. Fis-je en gardant la tête haute. Pour ce qui est de votre panda roux... je l'ais vu se diriger dans cette direction dis-je en pointant ledit endroit avec l'aile appropriée. Il courait après un lémur en possession d'un diamant. Les animaux de cette Île sont-ils dotés d'un système monétaire ? Demandai-je main au menton en étudiant cette drôle de possibilité. Je marquai une courte pause durant laquelle il semblait prêt à repartir à la poursuite de son animal lorsque je repris. Par ailleurs, êtes-vous un natif de cette île ? Je m'y suis échouée hier, mon embarcation a essuyé une tempête et il n'en reste pas grand-chose. Sauriez-vous me dire ou trouver un bat...

Je n'eus point le temps d'achever ma phrase qu'un terrible rugissement gronda dans la forêt tout entière. Il était fort et puissant, suffisamment pour faire vibrer la terre et ses environs. Les oiseaux s'envolèrent effrayés, quittant leur nid, chassé par la peur. Dans un réflexe défensif, mes ailes se refermèrent sur moi avant que je ne reprenne mon calme, rassurée par un souvenir.

- Hum, ce doit certainement être un cragaphone... Fis-je pour rassurer mon celui qui m'avait interpelé. Il avait lui aussi pris une posture défensive, prêt à toute éventualité et m'accorda de nouveau son attention lorsque je pris la parole. Bien qu'il semblait ne pas comprendre ce que je disais. Un Cragaphone ... c'est un marin qui m'en a parlé, il me disait que ce s'était de petit crapaud équipé de mégaphone, ils aiment crier pour effrayer les menaces et les chasser de leur territoire. Vu que celui-ci pouffait de rire, je suppose que cet animal doit être hilarant de visu. Je dois avouer qu'un amphibien avec un mégaphone une casquette et des souliers à sa taille doit être drôle a voir. Mais il est vrai que pour le coup ce rugissement est surprenant...

Cependant, la terre qui tremblait sous nos pieds semblait plus réagir au martèlement d'un animal en colère qu'autre chose, ou alors ledit crapaud faisait aussi des claquettes ? Curieuse, je me mise moi-même en route pour l'origine de ce coassement particulier sans parler de l'animal lui-même. La providence ou le destin ?... voulait que ce soit cette même voie qu'aie emprunté le panda roux. Pourrions nous faire route ensemble ? Votre panda ayant emprunté ce chemin nous tomberions probablement sur celui-ci, quant à moi j'aimerais voir à quoi ressemble ce batracien.

À sa question quant à l'existence de cette créature particulière, je ne pus qu'acquiescer d'un signe de tête, le type qui m'en avait parlé semblait sincère du moins pas apte à mentir pour ci peu. Et d'ailleurs qu'aurait-il gagné à me dire un mensonge ? Serte je l'ai rémunéré pour cette intéressante information, mais hormis ceci que gagnait-il à me berner ? Par ailleurs l'on ne ment pas à une déesse ! Devant sa grâce l'on ne peut qu'être baigné de lumière et dire la vérité toute nue ; donc ! Il ne me mentait pas j'en étais certaine.
Nous prîmes donc la route qui nous mènerait à mon animal " exotique " et à son panda roux par la même occasion. Bras croisé, le menton entre le pouce et l'indexe, un fin sourire se dessinait sur mon visage ; j'allais voir une créature unique en son genre. Un être qui n'avait été vu que par très peu de personnes du fait de son extrême rareté ; quoi de mieux pour correctement asseoir mon statut divin, qu'être témoin d'évènement aussi particulier ?

Seulement, à peine quelque pas plus tard, un important tremblement de terre se déclara. À l'instar de l'aventurier qui m'accompagnait, je m'arrêtai presque instantanément pour tâcher de comprendre ce qui se passait autour de nous. Ils venaient dans un premier temps d'une direction donnée, mais quelque temps après des vibrations se firent ressentir un peu plus loin devant nous.
Je dois avouer que dans un premier temps j'ai pensé que ledit cargaphone était un animal vivant en troupeau, troupeau qui s'était mis en tête de nous faire une présentation de claquette digne de ce nom. Mais force était de constater que si s'était réellement le cas, c'est pauvre crapaud n'avait absolument pas l'oreille musicale. Seulement si j'en croyais mon être tout entier, ayant déjà connu ce genre de sensation, la première chose qui me vint à l'esprit était plus que l'on était chargé par une... non par un grand nombre de créatures massives. Les autres vibrations face à nous était bien plus lointaines, à telle enseigne que lorsque présenta non loin le troupeau qui nous chargeait je ne percevais plus la seconde source d'agitation.

Mon compagnon revint à lui main à la tête, il semblait souffrir de quelque chose, mais la question n'était pas là ; c’était plus sa réaction, ou plutôt l'inquiétude que je lisais sur son visage. L'on aurait dit qu'il avait pu voir ce qui arrivait. Pas inquiète pour un sou, je fis volte-face pour voir ce à quoi on avait affaire quand lui de son côté jetait des coups d'œil frénétiques dans tous les sens. Lorsqu'il rentra une nouvelle fois dans mon champ de vision, mon cœur rata un bon. J'eus l'impression de pendre une douche glacée alors que celui-ci finissait d'enfiler son gant. Pourquoi n'avait-il pas réagi quand je lui ai dit venir de Skypiea s'il utilisait notre armement ? S'il n'avait aucun lien avec le peuple du ciel, comment pouvait-il être en possession d'une de notre arme la plus véloce ?
Je ne l'avais qu'aperçu serte, il était en grande partie serti dans un gant particulier ; bien sure, mais pour l'avoir déjà utilisé quand j'étais encore capable de nager, pour en avoir ressenti le contre coup et avoir vécu plusieurs jours de rééducation pour palier sa puissance destructrice, je connaissais le Reject Dial que trop bien.

Ledit coquillage m'avait littéralement tétanisée sur place, me coupant presque de la réalité, alors que je cherchais à comprendre le pourquoi du comment. L'enchainement des évènements avait considérablement diminué ma vitesse de réaction lorsque je me rendis compte que le martèlement du sol était suffisamment violent pour que lesdits animaux soient à portée de vue. Mes yeux se posèrent alors sur les animaux dont on pouvait lire la peur dans le regard, des animaux ... non s'était un troupeau, un troupeau de... un troupeau de.... un troupeau... BON SANG, MAIS QUEL ETAIT CE BESTIAU ?
Je n'avais jamais vu pareille créature, mais chose certaine se devait être bien plus particulier qu'un cargaphone. Ces choses étaient dotées d'une carapace et de longues cornes pointues. Ils meuglaient en fuyant l'on ne savait trop quoi, mais cette vision me fascinait ceci était chose certaine. J'allais transformer mon corps en or pour éviter de me faire empaler, quand Coffe san apparu à mes cotés en me demandant de lui faire confiance et de ne surtout pas le lâcher. Ce n'est que lorsque je sentis son bras autour de ma taille que je compris où il voulait en venir. En moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, nous étions d'un bond arrivés sur une branche, la branche de l'arbre le plus robuste à proximité... J'enlevai mon bras autour de son cou, le libérai de mon aile qui était partie de ma hanche et s'était littéralement enveloppé du bas de son dos au haut de l'épaule opposée.

- Merci à vous Coffe san.... Fis-je en le libérant, réellement reconnaissante de ne pas lui avoir dévoilé le fait que je sois une utilisatrice de fuit du démon.

Du haut de notre arbre, si l'on pouvait le dire ainsi je voyais plus précisément ces créatures semblant échappées d'un siècle passé. Je fis volte-face après quelques secondes de contemplation pour lui demander ce qu'il en était de l'arme céleste, lorsque je le vis perdu dans ses pensées, le regard fixé dans la direction que fuyaient les pachydermes.

Une créature bien plus massive était présente sur cette île une créature massive et charismatique, qui plus était, un nouvel animal dont je n'avais absolument aucune idée. Seulement, il était sûr que même dans mes rêves les plus fous, je n'aurais jamais imaginé voir un lézard géant en armure. Il était la source de l'agitation qui régnait présentement ; il suffisait de le regarder pour se dire qu'il devait certainement être l'être qui régissait cette ile. Lui ou quelqu'un sur lui... parce qu'à moins que cet animal ne soit capable de forger les métaux, il me paraissait peu probable que cette armure soit de son fait.
Le sol tremblait toujours et l'arbre avec. Accroupie sur ma branche, j'alternais entre les animaux qui passaient en dessous et le bien plus imposant en armure droit devant. La curiosité me titillait de plus en plus, alors que s'égrainaient les secondes.

- Je préconise que nous nous approchions pour voir de quoi il retourne avec cette créature, vu son gabarit et ses apparats, elle est certainement à la tête de l'ile si jamais celle-ci est hiérarchisée... Suivez moi quelque coup d'œil plus tard, après avoir établi une route sur les branches, le premier bond me frappa de nostalgie.

Pour la deuxième fois depuis que j'avais mies pied sur cette île, mes origines skypiéenne, voir, Shandiennes semblait s'éveiller de nouveau au contact de cette nature aux proportions démesurées. Ces chasses et ces fuites justement exécutées sur les branches des hauts arbres de la terre céleste, étaient les premiers souvenirs qui me revenaient en cet instant précis, d'où la croissance de ce sentiment nostalgique en mon sein : était-ce un signe quelconque ? J'eus cette pensée en observant l'aventurier un instant avant de reporter mon attention sur ce qui semblait être le problème ici. Les expériences du passée sortaient de leur sommeil, j'avais l'impression de retrouver mon enfance en ces arbres. La branche correcte, le chemin le plus sûr, les arbres ou lianes les plus fiables pour progresser, le réflexe qui jadis me servait à les percevoir s'était éveillé avec joie. En moins de temps qu'il ne fallut pour le dire, après quelques sauts, bonds et courses, nous avions grandement réduit la distance entre cette créature et nous.
En temps normal, j'aurais dit du haut de notre branche pour assurer une certaine... sécurité. Mais en voyant que celle-ci était presque au niveau de sa gueule je déglutis avec une certaine difficulté. Un sourire nerveux sur le visage, bras croisés, je devais l'admettre, ce colossal animal avait su réveiller certains instincts en moi, une déesse ; pour ceci il pouvait s'en auto satisfaire. À une vingtaine de mètres, nous pouvions glander heu je veux dire, glaner plus d'information sur ce à quoi nous faisions face. Pour le moment son armure m'intriguait plus que ses crocs, crocs qui ressemblaient à des lames de sabres ou plus encore qu'autre chose... mais encore une fois me revenait à la charge cette question. Qui donc avait apprivoisé ce monstre ? Qui lui avait mit cette armure ? Et quel était l'origine de son éclat sur certaines zones ?

Nous étions sur place, plusieurs mètres loin du double cuirassé lorsque j'entendis les propos de Coffe san, par rapport à notre situation actuelle. Je le comprenais bel et bien quand il me faisait part de ses inquiétudes, affirmant que cette proximité n'était probablement pas de bon augure. Mais j'étais curieuse, surtout maintenant que l'animal avalait à grands pas la distance qui nous séparait l'un de l'autre, une nouvelle sensation s'imposa à moi. Étrange, presque dérangeante, mais un tantinet familière. Des pulsations... ? Non des vibrations ! Des vibrations qui se faisaient de plus en plus forte au fur et à mesure que s'approchait la créature d'un âge perdu.
Parlant de perdu, un nouvel élément s'ajouta à mes interrogations lorsque l'animal fut assez près... peut être trop près ? Pour que je puisse distinguer sur sa cuirasse nombre de glyphes étrangers. À bien y regarder, l'on aurait dit une langue, une langue composée de moult dessins qui m'étaient totalement inconnus. Si chaque dessin représentait effectivement des lettres et que tout ceci était une gigantesque histoire, pourquoi diable ce reptile géant avait pour cuirasse un livre d'une époque sans nom ? Quel intérêt cela représentait que de mettre cette histoire en danger en s'en servant comme d'une armure et surtout qu'était donc cette substance bleutée qui courrait dans les différents tubes liés à cet animal ?

Tant de questions et pas l'ombre d'une réponse à l'horizon, maintenant qu'il était proche de nous je pouvais dire que personne ne trônait sur son crâne. Ceci dit parlant de proximité, s'il était une chose que j'avais bel et bien remarquée avant de m'approcher de la bête, c’était que ses crocs étaient une menace d'un tout autre niveau. Ils étaient trop longs, trop grands, beaucoup trop imposants pour ne pas être considéré comme des armes de destruction massive. À mes yeux ceci ne représentait plus grand-chose, les avantages d'être un Logia, avaient en partie entravée certaines frayeurs vis-à-vis de la nature et des différentes créatures qui là peuplait. Comme mon maitre me l'avait enseigné quelques années auparavant, les véritables dangers pour moi n'étaient que les éléments allant à l'encontre de ma nouvelle composition, mais aussi le granite marin et le haki. Mais, mettons de coté le fait qu'un des animaux de cette île en soit capable, lorsque le monstre aux yeux vides de toute émotion approcha sa titanesque gueule de notre position, mon cœur ne put que suivre l'éveil de ces instincts de survis, ces sentiments profondément inscrit dans mes gènes qui me hurlaient a quel point était dangereuse cette créature infernale.
Il s'était emballé, cognant si fort dans ma cage thoracique que c’en était presque douloureux, le souffle court l'espace d'un instant, j'observai les crocs se rapprocher à une vitesse atrocement élevée. Peur ? Oui, ceci expliquerait cette poussée d'adrénaline me faisant croire qu'il avait ralentit alors que c’était loin d'être le cas. Toutefois, dans l'état actuel des choses j'attendais presque que cette créature ne fasse de moi qu'une bouchée, car je pouvais lui assurer que plus jamais son système digestif ne sera mis à si rude épreuve...

Mon corps tout entier frissonnait, jusqu'au bout de chacune de mes plumes je pouvais ressentir cet étrange mélange noyé entre peur et excitation. Cependant, bien avant que l'animal n'arrive à ses fins, avant même que je ne le remarque moi-même, Coffe san avait bondi vers le monstre à une vitesse impressionnante. En un rien de temps il avait rejoint la bête qui tentait de le transformer en pâtée pour reptile, son corps mut dans une étrange position que je supposais être une attaque. Sur le coup je ne pus que m'écrier :

- Coffe San, ne détruisez pas l'armure ! À supposer qu'il pouvait en venir à bout.

Cette chose m'importait peu, mais je devais affirmer cette curiosité qui m'envahissait vis a vis de ces glyphes, de ce fluide inconnu, du pourquoi il portait ceci, mais aussi et surtout de ces pulsassions qui se répercutaient en mon sein encore et encore. Il tournait autour de cette créature trop de choses inexpliquées pour simplement l'abattre.
J'avais changé de branche, tentant de m'éloigner un peu du carnage qui résulterait de cette... confrontation ? Lorsqu'un nouveau hurlement retentit non loin, moins violent, moins... terrifiant, mais toujours aussi débordant d'une soif de sang et de brutalité. Suivant le bruit, j'y axai immédiatement mon attention, et c'est là que je me rendis compte de mon manque de discernement. Mr Coffe était venu sur cette île avec un animal de compagnie, telles étaient les seules informations que j'avais à son propos. Était-il seul ? Si oui, quelle était cette silhouette qui se dessinait au loin ? Quelle était cette bulle blanche et lumineuse qui quittait son être et surtout, pourquoi avait-elle à ses côtés une autre créature de la même race, mais pas du même acabit que celle qui nous attaquait... Dans quoi m'étais-je encore fourrée ?