Ca fait un bon moment que je dérive maintenant et bien que je voyage d’iles en iles sur les blues, je commence vraiment à me lasser de ce mode de vie. Faudrait vraiment que je vois pour me trouver un endroit où me poser. Après, dans tout ce que j’ai déjà pu visiter, tous les endroits étaient plutôt à vomir donc je préfère encore profiter du roulis de la mer. Bien que ça aussi risque de me donner la gerbe à force.
Voila que le soleil est déjà haut dans le ciel alors que je me réveille. ‘Fait chier ! Qui est ce qui a encore interrompu mon sommeil ? Ah ! Je me rend finalement que c’est mon ventre qui crie juste famine qui m’a finalement réveillée… fait chier. Encore la faute des adultes ça, pourquoi est-ce qu’ils n’aident pas une pauvre petite comme moi ? Hein ?! On laisse les enfants se débrouiller seuls et on les lâche dans la nature comme ça maintenant ?! Bande de parents indignes…
Tiens ! Une ile. De ce que j’entends sur le pont sans même prêter attention, c’est qu’on arrive sur Yakoutie Island. Tsss… encore une ile bien pourrie à mon avis. En plus il caille sec et j’ai pas vraiment d’habits chauds. Je regarde autour de moi pour savoir à qui est ce que je pourrai bien piquer des affaires ou bien tenter d’attendrir avec un regard de chien battu. De toute façon c’est peine perdue, personne ne me parle depuis que je me suis fait prendre à voler de la nourriture. Raison pour laquelle on m’a plus ou moins consignée sur le pont. Ca fait chier ! Il caille vraiment !
Au bout de plusieurs minutes, on arrive enfin à destination et je ne me fais pas prier pour descendre du bateau. Le bateau n’est même pas fini d’amarrer que je descends en sautant en me ramassant un peu. Le sol est glissant… foutu temps pourri. L’ile semble encore plus nulle que les autres mais j’ai besoin de me restaurer. Cherchant à droite et à gauche, je tente de repérer une cible facile. Non pas que je suis une fainéante qui ne veut rien faire mais… bon, il y a aussi un peu de ça mais je ne suis surtout pas une très bonne voleuse en fait et les cibles faciles sont donc les plus sûres. J’ai voulu faire la maline sur le navire et je suis restée coincée sur le pont. J’ai juste besoin de manger un peu moi !
En guise d’au revoir au navire, je leur sort ma superbe imitation de vomi en insérant deux doigts dans ma bouche. Je vais même jusqu’à pousser le vice en faisant mine de retenir mes cheveux pour bien qu’ils comprennent que ça m’a fait ni chaud ni froid, même si cette attitude dénote du contraire de toute évidence. Une fois mon besoin de provocation assouvi, je décide de déambuler quelques peu dans la ville. Tout n’est pas franchement joli… et visiblement je ne suis pas la bienvenue. Mon unique sabre en évidence, j’attire le regard de quelques passants et ça me fait chier. Ils ne peuvent pas regarder ailleurs ceux-là ?
Ah ! Finalement j’aperçois une cible facile : un épicier semble avoir mis ses légumes en dehors de sa boutique, comme pour appâter le client. Bien décidé à être discrète, je m’approche lentement de l’étal et pose finalement ma main sur un fruit bien juteux. J’aurai préféré un bon morceau de viande bien cuit mais la cuisine et moi on n’est pas très copains. A peine le fruit saisi qu’une autre main s’empare de la mienne. Tout d’abord surprise, je ne comprends pas vraiment ce qu’il se passe et tente de me débattre mais rien y fait. L’homme qui se tient devant moi est plutôt fort, Barraqué. Visiblement c’est l’épicier qui tient la boutique. Il me tient alors tout un discours sur le vol, sur le fait que c’est pas bien et bla bla bla… comme si j’allais écouter ! Il ne finira d’ailleurs pas ses phrases que j’avais déjà deux doigts en bouche pour lui imiter mon envie de vomir. En plus il est moche. Nan mais sérieux ! c’est obligé qu’il ne soit qu’un pauvre marchand : il doit à tous les coups engloutir sa propre marchandise !
Je me met à glousser en pensant à mes propres piques. Je ne peux d’ailleurs pas m’empêcher de les dire à voix haute. Excédé, le patron m’envoie valser sans mon précieux butin vers le mur. Je ne peux rien faire à vrai dire. M’étalant de tout mon long, je me relève cependant sans mal pour lui tirer la langue même s’il me tourne le dos. Je rebrousse alors chemin tandis que mon ventre se manifeste de plus belle. Je n’ai plus le choix, je dois trouver à manger…
- Et bien ma petite ? Un petit creux ? On t’a vu il y a quelques secondes… tu as un sacré culot… - Et ta sœur ?
Je lance un simple regard dans sa direction. Un regard empli de dédain et un simple sourcil arqué en guise de réponse. En fait, le personnage ressemble plus à une fouine qu’un homme, c’en est même assez étrange. Il me propose en revanche de me donner à manger : deux beaux cuissots de poulet. Je remarque à peine la nourriture devant moi que mes pupilles se dilatent. Je ferai tout pour les avoir et cette fouine était parvenue à capter mon attention en me lançant le cuissot en question.
- Je t’ai offert un petit cuissot… l’autre morceau est un véritable poulet entier… préparé par mes soins… il est à toi si tu fais une toute petite chose pour moi.
En vrai, je ne l’ai même pas écouté. Enfin si, je l’ai entendu quoi. Il faut dire qu’à peine il m’envoie le morceau que je me jette dessus pour le dévorer. Cependant, à peine terminé, un vide s’empare de moi : il me faut le second morceau ! Je suis donc contrainte de le faire répéter… encore une fois. Il ne perd pas une once de sang-froid et m’explique finalement ce qu’il veut : des infos sur un certain Tetsujin. Je ne sais rien de lui, ni même si c’est un garçon ou une fille. Mon premier travail, voilà qui est excitant !
J’accepte donc le poste et me retrouve embarquée dans plusieurs ruelles sombres et bars glauques. La fouine m’indique un chemin pour trouver le fameux personnage. Il ne me donne cependant pas de description précise. C’est comme si il n’en était pas à son coup d’essai. Comme si j’étais finalement la vingtième ou trentième personne à subir ce boulot. Finalement, on entre dans un magasin d'instruments de musique et il m’indique un escalier que je finis par emprunter après une dernière pique.
- C’est pas illégal de faire bosser les enfants ?
Il ne m’a même pas laissée terminer le saloupio : à peine je me retourne pour lancer cette phrase que lui avait disparu. Je soupire longuement avant de finalement me dire que les adultes sont tous les mêmes : pas foutus de s’assumer. Descendant, d’un pas nonchalant, je découvre finalement une nouvelle sous-terraine. Trop cool ! En plus il fait quand même plus chaud et c’est encore plus cool ! Un rapide crissement dans mon ventre me rappelle soudainement que j’ai toujours faim et qu’il faut que je mène à bien ma mission.
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Mer 24 Aoû - 22:22
Ça fait chier !
Tetsujin et Seika discutaient dans le bar du marché noir. Le vieux renard tentait de planifier au mieux la future mission de sa patronne sur le royaume de Luvneel, et Seika – à qui il avait été formellement interdit de se joindre à l’opération – l’aidait de son mieux. Les deux compères devisaient à propos des éventuelles complications, si la marine ou un ennemi quelconque croisait le chemin d’Elina. Ils tentaient donc de créer un plan de repli en cas d’imprévu majeur. Seulement un problème de taille se posait : leurs brefs contacts avec le monde de l’ombre de Luvneel s’étaient soldés par des échecs. Les quelques pointures installées sur l’île refusaient catégoriquement de se joindre à l’attaque de la prison ou, tout du moins, ne voulaient pas risquer leurs hommes dans un coup d’éclat ou se voir éclabousser en cas d’échec. Seul un contrebandier un peu plus ambitieux que les autres avait répondu de manière mitigée. Les tractations allaient en s’améliorant, tandis que Tetsujin essayait de trouver un moyen de gagner quelques Berrys dans l’affaire, grâce à une requête de l’organisation Dead-end consistant à recruter cette même personne : Joel Oudot. Les négociations étaient pour le moment difficiles, car l’homme était très prudent, mais avançaient peu à peu.
Seika s’étira et dissimula un bâillement, avant de se replonger dans la masse de paperasses qui s’étalaient sur la table. Elle avait beau s’en cacher, la jeune femme était inquiète concernant la sureté d’Elina durant cette mission. La petite fleur travaillait donc d’arrache pied pour lui faciliter la tache au mieux, passant en revue avec Tetsujin toutes les recrues de Dead-End, les informations concernant la topographie des lieux, les mouvements connus des principaux officiers de North Blue et, en particulier, de Burmeister Piso, véritable menace intangible sur cette mer. Le vieux renard avait bien compris la situation et s’afférait lui aussi. Il ne renâclait pas le moins du monde et passait en revue un nombre démentiel d’informations, les triait, les organisait par ordre d’importance non sans s’assurer de leur fiabilité, avant de présenter des rapports précis et efficaces. Il était incontestablement un maillon fort de Tsukiyo.
Raison pour laquelle il était pris pour cible.
Elina enquêtait de son côté sur déjà sept tentatives d’assassinat sur la personne de son maître espion. En ce moment même, elle interrogeait le dernier tueur en date. Le schéma était systématiquement le même jusqu’à présent : des êtres sans attache, sans avenir et sans rien à perdre étaient interpellés par un homme qui dissimulait à moitié ses traits. Une mission simple leur était confiée : s’infiltrer près de Tetsujin et récupérer des informations. Certains d’entre eux devaient tenter de le tuer, une fois les renseignements glanés. Mais remonter jusqu’à l’instigateur des contrats demeurait impossible jusqu’à présent : les pauvres âmes engagées ne savaient rien et attendaient presque la mort comme une libération pour certains. L’araignée ne supportait pas que l’on s’en prenne aussi ouvertement au patriarche de l’organisation. De plus, elle avait déjà deviné depuis un certain temps l’identité de ceux derrière ces coups bas : les trois crocs.
- Vous croyez qu’ils vont retenter quelque chose ? demanda soudain Seika en regardant Tetsujin. - La question n’est pas tant s’ils vont le faire, que quand ils vont passer à l’action, répondit-t-il sans lever les yeux d’un rapport.
Le vieil homme restait de marbre face à ces multiples attaques sur sa personne. Il avait une foi inébranlable en son marché noir et commençait de plus en plus à respecter la force de la protectrice de l’île. S’ajoutait sans doute à cela son expérience dans le monde des ombres qui dépassait de loin celles de quiconque sur cette île. En somme, il n’était pas homme à se laisser intimider aussi facilement ! La jeune fille ne pouvait que respecter une telle force mentale. Elle allait se remettre au travail, lorsqu’un vacarme sans nom s’éleva depuis le niveau inférieur du bar.
- Allons voir, déclara sobrement Tetsujin. Ça nous permettra de nous dégourdir les jambes et, peut être, aurons-nous attrapé un autre mouchard.
Sans un mot, Seika se leva et emboita le bas au vieil homme. Ils descendirent les marches menant au grand hall de l’établissement. Un feu crépitant dans une cheminée, un tableau était couvert d’affiches « Wanted », un énorme bar s’étirait en face de l’entrée derrière lequel un barman se tenait debout, carabine à la main. Le calme était soudain revenu, tandis que le maitre des lieux apparaissait. Second maitre des lieux, à vrai dire, mais les vieilles habitudes étaient difficiles à perdre. Le quinquagénaire chauve se racla la gorge et demanda d’une voix claire :
- Quelqu’un pourrait-il m’expliquer la raison de tout ce raffut ?
Ça fait chier. J’veux dire : avoir la dalle, ça pose toujours un problème de poids. Loin de moi les jeux de mots moisis mais y a pas à dire ça reste quand même quelque chose de chiant. Ça fait à peine quelques minutes que je me balade et je ne vois rien à me mettre sous la dent. Du coup voilà que je n’ai plus le choix : je suis contrainte de faire ce que l’autre moche m’a dit. Si seulement il avait pu me donner une petite avance sur salaire ? Dans quoi est ce que j’ai encore pu m’embarquer moi ?
Les lumières de cette mini-ville sous-terraine auraient pu me laisser sans voix, cependant je me retrouve bien plus focalisée sur mon estomac que sur ce qui peut se passer autour de moi. Alors certes, je ne suis pas déconcentrée au point de ne pas voir où je marche mais chaque enseigne que je pense apercevoir me semble fade. J’ai juste besoin de repos… pourquoi est-ce que les adultes ne sont pas foutus de comprendre ça ? J’veux dire : pas un seul n’est venu pour filer un coup de main à une pauvre petite fille perdue telle que moi. Y a vraiment de quoi vomir non ?
Soudainement, un énorme bruit de fracas attire mon attention. Il aurait tout de même été difficile pour moi de ne pas l’entendre vu l’ampleur de ce qui semble se produire. Sans doute que ça a du secouer en haut. Plus par curiosité que par autre chose, je m’approche d’une sorte de bar d’où sort un premier individu à la tête toute noire et le regard perdu. Il regarde dans ma direction tandis que j’hausse un sourcil, en fait il ne m’intéresse pas vraiment mais il s’approche tout de même et passe à côté en râlant après un individu qui semble faire de drôles de tests dans le bar. Je me vois obligée de l’interpeller sans préambule en levant ma main gauche dans sa direction.
- C’est toi Tetsujin ?
Pas de réponse. Non mais vraiment ? Sous prétexte que je ne suis qu’une petite fille, il ne veut même pas m’adresser la parole ?! Un coup de chaud m’envahit alors que je pose ma main droite sur mon sabre. Je m’apprête même à le dégainer lorsque mon ventre se remet à gargouiller. Une flemme soudaine m’envahit alors et je retrouve une sorte de flegme qui me pousse à finalement à me diriger vers la source initiale du bruit. Entrant dans le bar, je vois le fameux individu dont parlait l’autre quelques secondes avant. Les cheveux en pétards, des lunettes de premier de la classe, il manipule quelques éprouvettes dangereusement. De lui émane un certain charisme qui ne me laisse pas indifférente, même si je suis toujours aux prises avec mon estomac. Une nouvelle explosion avec un peu de fumée s’échappe alors d’un de ses tubes avant qu’il ne se mette à commenter.
- Z’avez vu ? Ze vous l’avais pourtant dis ! Le zuper produit que ze vous propoze est eztraordinaire ! ze zais que vous êtes pas forzément très intérezés mais ze vous azure qu’avec za, vous allez gagner une forze démenzielle !
Je manque de réprimer un fou rire et j’espère vraiment que ce type n’est pas Setsujin. Remarque, si c’est lui, j’ai juste à retourner voir l’autre moche pour lui donner l’info qu’il a un cheveu sur la langue. Au moins, j’aurais de quoi manger dans peu de temps. Je m’approche donc de lui et me plante devant l’individu. Seuls quelques mètres nous séparent, je n’ose pas trop avancer plus prêt de peur que ça me saute aussi au visage. J’élève alors la voix pour qu’il soit certain de m’entendre même si au final, tout le bar pouvait être sûr d’entendre la petite fille.
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Mer 31 Aoû - 22:46
Ça fait chier !
À peine arrivés dans la salle commune, Tetsujin et Seika durent se stopper net à mi-chemin dans les escaliers. La pièce était sens dessus dessous, en grande partie envahie par des fumées étranges. Au centre d’un petit attroupement d’habitués qui affichaient des mines à la fois apeurées et remontées, un être que ni l’un ni l’autre n’avait déjà vu jouait avec le feu. Il s’amusait à manipuler quelques éprouvettes d’où s’échappaient des bulles, des sons et des vapeurs inquiétantes. Tandis que les hommes de Tetsujin semblaient reprendre leur calme avec l’arrivée du patron, le vieux renard leva les mains pour finir de calmer ses ouailles par gestes. Il reporta alors son attention sur l’hurluberlu qui troublait le calme de son bar. Le nouveau venu avait tout du scientifique fou, à commencer par la panoplie de tubes, les lunettes, la blouse et un air passablement à coté de la plaque. Le vieil homme allait demander à ce qu’on l’évacue sans plus de formalité, lorsqu’une voix perça dans le silence soudain revenu dans la pièce :
- C’est toi Tetsujin ?
Seika jeta un coup d’œil dans la foule et finit par repérer une jeune fille qui s’avançait à la rencontre du perturbateur de première. Une taille moyenne, de longs cheveux bruns lui descendant dans le dos, un air fatigué et malingre, elle avait tout d’une petite mendiante, ou d’une n’ième tentative des trois crocs pour assassiner le maitre des lieux. Qu’elle puisse connaitre le nom du maitre du marché noir ne la surprit donc guère. Son ainé fut plus rapide à la détente et descendit les quelques marches restantes, avant de venir se placer en face de la petite curieuse :
- Non, c’est un habitant de la Ville basse qui allait partir, déclara-t-il en faisant signe à quelques uns de ses hommes.
Immédiatement, trois gaillards sortirent des rangs et accompagnèrent gentiment le savant fou en dehors du bar en lui glissant quelques pièces pour qu’il ne revienne plus. Tandis qu’ils escortaient en douceur l’agitateur dans les rues du marché noir, Tetsujin reporta son attention sur la nouvelle venue. En quelques coups d’œil, il arriva aux mêmes conclusions que Seika : la jeune fille manquait de soins. Elle n’avait que peu à perdre et tout à gagner à accepter un contrat simple. Ainsi, il se présenta puis l’invita à commander ce qu’elle désirait manger au comptoir. Enfin, il lui proposa de le suivre à l’étage pour discuter plus tranquillement. De ses yeux perçants, Tetsujin fit comprendre à Seika qu’elle devait remonter, sans doute pour ranger les documents qui encombraient le bureau de la salle de réunion. La petite s’exécuta. Elle fit machine arrière discrètement et s’affaira à mettre hors de vue toutes les feuilles qu’ils avaient éparpillées dans la pièce.
Son travail terminé, elle prit l’initiative de décrocher son Den Den Mushi et de composer le numéro d’Elina pour l’avertir de la situation.
La protectrice de Yakoutie Island se trouvait dans l’ancienne base marine, au sein d’une des fameuses pièces insonorisées. Elle questionnait patiemment le dernier pseudo assassin en date qui en avait attenté à la vie de son maitre espion, lorsque son escargophone sonna. Le pauvre homme ne sachant rien, elle lui arracha la promesse qu’il quitterait l’île sur le champ, puis le libéra et il décampa sans demander son reste. D’un geste de la tête, elle envoya un de ses hommes s’assurer de l’exil effectif de ce pauvre fou et non pas d’une réunion avec le commanditaire. Elle décrocha enfin le combiné de sa main humaine, puis se racla la gorge avant de lancer :
- J’écoute. - C’est Seika, on a une invitée surprise en bas. Elle cherchait Tetsujin... tenta d’expliquer la petite fleur avant de se faire interrompre. - J’arrive, déclara de but en blanc l’araignée. Gardez-la à l’œil en attendant. - Bien. À tout de suite !
Les deux femmes raccrochèrent et, sans plus attendre, l’araignée se para de son manteau de fourrure avant de sortir dans les rues enneigées de Yakoutie. Elle gardait toujours ses sens en alerte, prête à réagir en cas d’embuscade. Ces derniers temps, les trois crocs s’enhardissaient de plus en plus. Il leur avait fallu peu de temps pour se remettre de la perte de leur lieutenante et ils tentaient à présent de garder Elina occupée sur l’île en visant plusieurs éléments clés de sa défense, notamment le patriarche de l’organisation. Mais rirait bien qui rirait le dernier, encore quelques semaines et ils seraient fins prêts pour une contre-attaque.
Moi qui pensais être plutôt chanceuse, voilà que je me goure dès le premier type. En même temps j’avais peu de chances que ça fonctionne de façon générale mais il avait quand même une tête à avoir un nom à dormir debout. A moins que ce ne soit quelqu’un qui cherche à me mentir ? De toute façon ces adultes sont tous des menteurs.
Quoiqu’il en soit j’ai quand même trouvé un interlocuteur et il a l’air de s’intéresser à moi. Chouette ! J’vais pouvoir le faire chier un peu pour avoir mes informations… c’est que j’ai la dalle moi ! C’est qu’il est quand même entreprenant le nouveau venu… wait ? What ?! C’est lui Tetsujin ? Mon dieu mais je m’attendais pas un à un tel moche ! Réprimant une très grosse envie de vomir, presque pour de vrai, je ne parviens pas à simuler mon haut le cœur, à moins que ce ne soit ma propre odeur en fait ? Faut dire qu’une douche me ferait sans doute le plus grand bien également.
Un rapide coup d’œil dans la salle me fait remarquer que je suis l’une des plus jeunes. Il y a peu de femmes également… ou alors des dépravées : c’est vraiment un endroit mal famé à mes yeux mais au moins le grand gaillard me propose de prendre ce que je veux en commande. Sérieux ?! Ce que je veux ?! Mon regard s’illumine soudainement tandis qu’on perçoit aisément que je cherche que ce qu’il y a de plus cher. Je m’arrête finalement pour prendre une énorme quantité de plats divers et variés, après tout : je n’ai pas mangé depuis longtemps et vu que ce n’est pas moi qui paye, je ne compte pas me priver de quoi que ce soit.
Il est chelou quand même le Tetsujin. Tiens ! Ça fera la première information à reporter pour ma mission : si j’ai pu bouffer à l’œil et en plus me permettre de me faire des réserves, je sens que cette ile va me plaire. La nourriture ne semble pas être un problème pour grand monde en fin de compte. L’énergumène qui me tient compagnie semble vouloir m’inviter en haut. Ah non ! Cette fois ci c’en est trop ! Un coup il me propose un truc un bequeter, et maintenant il veut que je monte avec lui ?!
« Ah bah forcément ! Une jeune fille dans la fleur de l’âge ça doit te changer et te mettre en appétit gros dégueulasse ! »
Hors de moi dès que cette invitation est prononcée par l’homme, je tente de lui décocher une gifle digne des plus grands drames. Une droite à te faire se retourner un homme ! Bon, ça c’est plus ce que moi je pense mais si on relativise, je reste une jeune adulte comparée au vieux lubrique qui se dresse devant moi malgré mon entrainement au sabre pourtant bien poussé.
« Faut pas pousser mémé dans l’cagibi ! Je sais que ça te change de tes morues mais c’est pas une raison pour sauter sur une pauvre petite fille comme moi gros pervers... »
Voila. Le pauvre Tetsujin est maintenant catégorisé comme un vieux pervers : encore une information que je pourrai sans doute donner au type de tout à l’heure. Notant l’information dans un coin de ma tête, j’attends de voir sa réaction en croisant les bras. Une fille, c’est bien censé bouder plusieurs heures nan ?
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Dim 2 Oct - 14:25
Ça fait chier !
Tetsujin était le maître du marché noir depuis des années. Il avait côtoyé des personnalités venues des quatre mers, déjoué maints complots et tentatives de putschs pour le destituer, survécu à une dizaine de tentatives d’assassinats ce mois ci seulement... Tandis qu’il avait laissé la jeune fille commander ce qu’elle souhaitait, il avait jeté un regard aux alentours afin de calmer ses hommes qui lui étaient fidèles au plus haut point : la situation était sous contrôle. Aussi, après s’être retourné vers la demoiselle il lui avait proposé de poursuivre leur discussion à l’étage, loin des oreilles indiscrètes. La réaction de l’intruse l’avait sidéré. C’était un homme d’expérience qui en avait vu d’autre ! Un vieux renard aussi rusé que sage. Pourtant, il ne vit pas la gifle venir.
Le bruit caractéristique d’une claque contre un visage retentit dans l’ambiance tendue du marché noir.
Instantanément, les criminels présents dégainèrent leurs lames ou sortirent leurs fusils et pointèrent l’inconsciente, non sans prendre des mines patibulaires à souhait. Passé l’instant de surprise, Tetsujin les apaisa de nouveau d’un geste auquel ils répondirent de mauvaise grâce en rangeant leurs armes. Sereinement, le vieux renard écouta la justification de son assaillante, sans comprendre d’où elle tenait une théorie pareille. Il se racla la gorge, la joue toujours cuisante, puis reprit d’une voix maitrisée :
- Je pense que vous faites erreur, jeune fille. Vous n’êtes pas la première inconnue qui me recherche, et vos prédécesseurs avaient la fâcheuse tendance à vouloir m’enterrer. Comprenez bien que je ne vous veux aucun mal, mais que je ne sais toujours pas si la réciproque est vraie. Et, pour reprendre vos mots, loin de moi des envies aussi « dégueulasses ».
Après un court instant pour ramener le calme dans les lieux, le vieil homme chauve reprit la parole :
- J’aimerais simplement vous parler, en présence de témoin si vous le préférez, de la personne qui vous a demandé de me nuire ou de collecter des informations sur moi. C’est un criminel notoire qui cherche à semer le chaos sur cette île. Par ailleurs, je tiens à vous prévenir que vous avez mis les pieds dans une propriété privée dont l’accès est réglementé... Il serait de bon ton de vous en rappeler avant de menacer ou de molester quelqu’un d’autre.
D’un geste aimable, il invita de nouveau la jeune fille fougueuse à le suivre. Il ne lui tenait pas rigueur de son geste. Après tout, si les précédents assassins s’en étaient tenus à ce genre d’exactions, il s’en serait bien mieux porté ! Ainsi il lui permettait si elle le désirait de se nourrir dans le calme, en échange de quelques réponses à des questions brulantes qui intéresseraient certainement la protectrice de l’île...
Elina marchait à pas vifs en direction du bar de Tetsujin. Elle s’était arrangée pour ne croiser personne en arpentant des venelles désertes. Le visage fermé, l’araignée ruminait en silence les échecs successifs qui avaient ébranlé son organisation. Les trois crocs étaient décidément tenaces et nul doute qu’ils tenteraient une nouvelle stratégie si les assassins envoyés aux trousses de Tetsujin continuaient de se faire prendre. Elle devait penser avec un coup d’avance, ce qui se révélait proche de l’impossible devant le peu d’informations qu’elle détenait à l’heure actuelle. Bien sûr, l’interrogatoire de la lieutenante se poursuivait, ce malgré le passage salvateur d’Erwin sur Yakoutie qui lui avait montré à quel point le monde était vaste et tout le chemin qui lui restait à parcourir... Mais il en fallait plus pour décourager la Zoan.
La protectrice de Yakoutie Island poussa la porte du bar sans s’arrêter. En l’apercevant, le barman remplaçant son maitre espion l’invita tout de suite dans l’arrière boutique. Fort heureusement, la grande salle était vide et aucun témoin ne pouvait relater ce fait étrange. Elina passa à travers la porte dissimulée dans le réfrigérateur et accéda bien vite au marché noir. Le garde la laissa passer et l’assassin arpenta les énormes artères de « la ville basse » d’un pas leste. En quelques instants, elle arriva dans le bar sous terrain, bien plus peuplé que son homologue au niveau de la mer. Elle en poussa la porte, une multitude de questions à l’esprit.
L’heure était aux révélations. Qui donc ces chiens galleux avaient-ils envoyé à leur rencontre cette fois-ci ? Elle espérait en tout cas qu’ils arriveraient à lui tirer les vers du nez sans user de violence. En effet, l’araignée commençait à se lasser de ces séances de torture où sa victime hurlait à la mort qu’elle ne savait rien. Sa patience avait des limites, et les trois crocs allaient bientôt le découvrir.
Nan vraiment ! Je crois bien qu’il n’y a pas d’autres mots. A peine ai-je eu le temps de me défendre devant l’affront du sale pervers que toute sa clique semble me pointer et pas forcément que du doigt. Il est quand même vachement bien entouré le sale pervers, est ce que je serai tombé dans le repaire des gros dégueulasses de la ville ? Vraiment, je crois que c’est de famille que de se mettre dans des situations vraiment inconfortables voire carrément dangereuses. Merde ! C’est quand même moi la victime dans cette histoire, non ?
Une goutte de sueur perle sur mon front tandis que je vois ma vie défiler devant mes yeux. J’ai vraiment eu chaud dans cette histoire, sans l’intervention de celui qui semble être le chef de la perversité, je n’aurai pas donné cher de ma peau. Je prends tout de même quelques secondes pour me recoiffer l’air de rien, comme si ça ne m’avait pas ébranlé alors que je dois sans doute déjà virer au rouge vif sur le visage. Mon dieu non ! Il ne faut pas que je rougisse ! Sinon il risque de me sauter dessus le gros dégueulasse !
J’essaie de me reprendre un peu mais la nouvelle proposition du vieux dégueu me laisse sans voix. Sérieusement ? Maintenant il veut faire un truc à plusieurs ! Mais jusqu’où ira sa perversité ? Je détourne juste un peu le visage pour montrer comme une envie de vomir en feignant de mettre deux doigts dans ma bouche mais reprend un tantinet de contenance en voyant que ça ne semble pas vraiment du gout de ceux qui observent la scène aux alentours. Je suis trop jeune pour mourir moi ! Finalement, je décide de me retourner vers le gros pas beau et lui sors mon minoi de petite fille timide : me dandinant sur ma chaise, je gonfle la poitrine et me force à rougir. Quitte à être dans la mouise, autant le faire jusqu’au bout et s’il n’y a pas de témoin, je me vois déjà lui foutre un bon coup de pied où je pense ! Plus de gosses ! Haha ! Je jubile intérieurement et un sourire presque enfantin de la timidité se dessine sur mon visage.
Oui c’est ça ! Il me suffit de faire l’écervelée et je pourrai lui casser les roubignoles dans la chambre, je porte un sabre et c’est pas pour faire joli : gros pervers risque de l’apprendre à ses dépens.
- Oh pardon ! Je n’avais pas compris mon gros balou… je suis d’accord pour monter avec toi… mais que avec toi mou roudoudou, oki ?
J’en ai peut-être un peu trop fait en ponctuant ma phrase avec un clin d’œil, mais pervers comme il est, pourrait-il résister à une jeune fille en détresse et en mal de tendresse ? Pourvu qu’il y croit ! Si seulement je n’étais pas seule au milieu de ces gros dégueulasses… je m’apprête alors à me lever alors que ma conscience commence à me jouer des tours.
« Ma petite ! Qu’est ce que c’est que ces manières ?! Est-ce que c’est comme ça que je t’ai éduquée ?! »
Ça fait chier… et merde ! J’avais trouvé un moyen pour m’en sortir pas trop mal mais mamie a raison. Jamais elle ne s’en serait sortie comme ça elle. Elle aurait été fière de ses valeurs et se serait défendue bec et ongle… comme elle a pu le faire pour nous…
Alors que je me lève, je suis assaillie par tous les souvenirs du terrible évènement de Toroa. Mamie... je me sens toute triste tout à coup, au point que je n’avance plus et qu’une larme coule le long de ma joue tandis que ma tête se baisse au milieu de tout l’attroupement. Avec violence je me retourne et change complètement d’avis, la tête haute, fière de moi malgré les larmes que je n’ai pas essuyées, mon visage se transforme en colère. Levant le doigt vers Tetsujin je l’apostrophe de toute ma colère que je n’ai sans doute pas encore pu évacuer. Je suis une Gratz, et je ne dois pas agir comme ça. C’est un hurlement qui sort de ma bouche alors qu’un autre personnage entre dans l’établissement.
- Tu ne me touches pas ! Je monte avec toi très bien mais si tu me touches je hurle ! Sale gros dégueulasse !
Décidément, j’ai du mal à me contenir ces temps-ci. Il en est même difficile de comprendre ce qui se passe dans ma tête : mon corps crie la colère alors que mon visage hurle une tristesse infinie. Pourquoi est-ce que Mamie est partie ?
Feuille de personnage Niveau: (38/75) Expériences: (302/350) Berrys: 24.322.996.000 B
Mar 4 Oct - 17:45
Ça fait chier !
Tetsujin pensait avoir rassuré la jeune fille au caractère bien trempé et aux conclusions aussi erronées qu’hâtives. Elle semblait à présent prendre peur, comme si la réaction de ses hommes de main avaient fait rentrer un peu de plomb dans sa cervelle. Cependant, un léger doute persista lorsqu’il entendit le juron de cette dernière et qu’elle se mit à rougir. Le vieil homme ne comprenait pas les rouages de pensées de l’adolescente et commençait à imaginer le pire, compte tenu de ses précédentes déclarations. Lorsqu’il la vit commencer à minauder, voire à flirter avec lui, il sut que la partie était loin d’être gagnée pour faire comprendre à ce drôle d’oiseau qu’il cherchait réellement, uniquement, à lui parler au calme. Le vieux renard s’apprêtait à clarifier la situation d’un ton toujours posé, lorsqu’un autre revirement d’humeur de la petite brune agita la salle ! On aurait cru une furie lorsqu’elle hurla soudain qu’elle lui interdisait de la toucher, non sans le traiter à nouveau de « gros dégueulasse ».
Mais le pire était encore à venir.
Tandis que le principal intéressé clignait des yeux d’un air hébété, de même que la plupart des clients, la porte du bar s’ouvrit. D’un rapide coup d’œil, Tetsujin aperçut Elina et, à son expression faciale, elle avait entendu les cris de la jeune espionne. Comment diable allait-il parvenir à expliquer la situation, à présent ?
En chemin, la Zoan avait croisé un drôle d’individu escorté par deux gorilles du marché noir. Il semblait très étrange et trimballait avec lui de multiples éprouvettes aux contenus inquiétant... Elle laissa passer l’énergumène et poursuivit sa route. À peine l’araignée avait-elle posé sa main sur la poignée de la porte qu’un cri strident lui était parvenu, accompagnés de menaces et d’allusions perverses. Elle fronça les sourcils, puis entra dans le bar qui était à présent plongé dans un silence presque surnaturel. Son maitre espion l’avisa d’un coup d’œil, avant de prendre un air ennuyé. Au centre d’un attroupement de hors la loi, tous médusés ou plongés dans l’incompréhension la plus totale, se tenaient Tetsujin et une jeune fille inconnue d’Elina. Sans doute s’agissait-il de la dernière espionne en date envoyée par les trois crocs ? Elle avait pourtant frêle allure et semblait dépenaillée, maigre avec un teint blafard. L’assassin repéra bien vite des signes d’émotions vives sur son visage. Bien entendu la colère, sans doute liée à ses accusassions concernant l’homme chauve en face d’elle. Mais la protectrice de l’île lut également une émotion qui lui sembla étrange, compte tenu de la situation : un profond chagrin.
Tout en traversant la salle d’un pas redevenu serein, Elina faisait travailler ses méninges. La petite était de toute évidence une adolescente esseulée, affamée, perdue au sens propre comme figuré. Peut être la tristesse qu’elle lisait était liée à son état actuel ? Partant de ce constat, elle avait probablement été recrutée par les trois crocs en jouant sur sa condition précaire. Ses motivations ne volaient donc pas plus haut que son estomac pour l’heure, raison pour laquelle elle tenait divers plats de nourriture. La jeune femme sourit, son maitre espion l’avait devancée en offrant à la jeune fille de quoi la sustenter. Selon toute logique, il lui avait alors proposé de monter dans la salle de réunion afin de lui tirer subtilement les vers du nez. Mais le connaissant, il n’aurait jamais fait d’allusions sexuelles à une adolescente ! Et encore moins devant ses hommes. Alors pourquoi diable l’espionne s’était elle rebiffée de la sorte ? Arrivé au sein du petit attroupement, elle coupa court à ses pensées.
- Que se passe-t-il, ici ? demanda soudain d’une voix assurée Elina. On vous entend de l’autre bout des galeries.
Elle fit mine de remarquer la jeune fille aux cheveux bruns et la détailla un bref instant. Une adolescente typique, dans toute sa splendeur, s’offrait à ses yeux. La Zoan s’adressa directement à elle d’une voix calme et posée :
- Je me nomme Elina, je suis la protectrice de Yakoutie Island, enchantée. Je suis contrainte de te poser quelques questions, jeune fille. Qui es tu, et que fais-tu ici au juste ? C’est un endroit dangereux pour une adolescente.
Bien sûr elle connaissait déjà la réponse à sa seconde question et, probablement, se soucierait comme d’une guigne de l’identité de cette espionne. Tout ce qu’elle souhaitait, c’était la mettre suffisamment en confiance pour l’emmener à l’étage et tenter de grappiller un détail qui pourrait la faire remonter jusqu’au recruteur ennemi qui sévissait sur son île. Malheureusement, vu la mine déconfite de Tetsujin, cela risquait d’être plus difficile que prévu.
Vraiment ! La vie des adultes est quand même vachement compliquée. Je pensais que je m’étais enfin débarrassée de l’autre pervers, mais visiblement, toute sa clique parait être bien plus intéressée par la scène que je fais que par autre chose. Rester muet d’admiration… vraiment y a de quoi me faire vomir !
Heureusement, une belle jeune femme fait son entrée et semble jeter un regard noir envers le gros dégueulasse. Bien fait ! Ça lui apprendra à être aussi pervers ! Oh oh ! Elle vient de me repérer d’ailleurs. Bon ! Faut que je réfléchisse, et vite ! Oui ! Faisons cette petite tête toute gênée ! Finalement j’ai bien fait de ne pas essuyer mes larmes, ça ajoutera un peu au drame qui se joue et le pervers ne pourra plus jamais nuire de cette façon. La solidarité féminine est tout de même tout ce qu’il me reste.
Au fond, j’aime l’idée en me disant que je ne fais que la comédie, mais je n’aime pas beaucoup cette petite voix qui me dit que ce n’est qu’une réaction normale et que mes émotions transparaissent pourtant avec plus qu’un simple fond de vérité. Je parviens tout de même à me calmer avec la nouvelle venue, une présence féminine fait du bien et j’en avais tout de même cruellement besoin. J’essaie tout de même de ne pas perdre constance et de ne pas m’effondrer. J’ai un honneur, il a été bafoué et puis merde ! On en a gros quoi ! Tout en désignant du doigt le pervers, je crie plus que je ne parle, mais au fond, c’est juste un appel au secours.
- J’m’appelle Chloé ! Et ce gros pervers a voulu m’emmener avec lui…
Je mime un frisson tout en détournant les yeux de l’homme qui parait toujours être abasourdi. Pfff ! Quelle pitoyable défense il peut proposer !
- Il me faisait des clins d’œil et des allusions discrètes et sous prétexte qu’il m’a donné à manger, il s’imaginait des… beurk !
Mon toc me reprend. Je suis obligée de porter deux doigts à ma bouche pour montrer à quel point cet homme me débecte. Toutes ses allusions cachées et en plus…
- Et en plus il voulait qu’on soit plusieurs !
Dardant à nouveau un regard haineux envers Tetsujin, je ne peux pas m’empêcher de lui tirer la langue. La jeune femme a l’air de bien vouloir prendre ma défense et je pense que c’est l’ultime moyen que j’ai pour m’en sortir et montrons à tous ces pervers de quoi sont faites les femmes de nos jours !
- On a un honneur nous chez les Gratz ! Mémé n’aurait jamais permis ça sale pervers !
C’est une véritable fierté que je peux ressentir avec ce nom. Mamie était quand même absolument tout ce que j’avais et qu’il me restait. A dire vrai, le Tetsujin ressemblait un peu à Nils et c’est peut-être pour ça que je ne pouvais pas le supporter. Avec un dernier tirage de langue en règle envers le porc, je m’apprête à bouder mais préfère tout de même lancer un dernier regard vers Elina pour la soutenir elle aussi. Tiens… elle semble réagir étrangement ?
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Mer 5 Oct - 21:34
Ça fait chier !
Comme elle l’espérait, la jeune fille fut réceptive à son entrée en scène. Après le fiasco de Tetsujin et toutes les idées licencieuses qu’elle lui prêtait, cela aurait été difficile de faire pire, cela dit. Ainsi, des larmes plein les yeux, l’adolescente se lança dans une plaidoirie poignante, tentant sans doute de faire vibrer la corde sensible de l’araignée. Malheureusement pour la jeune espionne, cette corde avait été brisée il y a bien longtemps. La Zoan écouta néanmoins la dénommée Chloé raconter sa version abracadabrante des faits, parsemant son récit de grimaces et de cris furieux. Ce genre de déformations de propos et de quiproquos lui semblait étrangement familier, sans qu’elle arrive à mettre le doigt sur un nom en particulier. La protectrice de l’île conservait un faciès concerné, tandis que son esprit vagabondait à moitié, de moins en moins certaine que l’adolescente puisse lui être d’une quelconque utilité... Jusqu’à la phrase fatidique :
- On a un honneur nous chez les Gratz !
Le nom provoqua un électrochoc à Tetsujin et Elina. Cette dernière fut immédiatement ramenée à la situation présente par une violente sensation au creux de son ventre : ses entrailles venaient de se tordre en tous sens ! Elle avala sa salive avec difficulté et jeta un regard en biais au vieux renard qui, lui aussi, n’en menait pas large. La petite était liée à ce monstre ? Au lieutenant Nils Gratz ? Ce vieux fourbe, aussi vicieux que retors et dangereux ? Mais alors... c’était une marine ! Non... Non de toute évidence non. Elle ne mentait pas en affirmant avoir soupçonné son maitre espion d’envies perverses et semblait réellement à l’abandon... D’ailleurs pourquoi envoyer une gamine, alors que le grand père avait bien plus de légitimité au vu de son grade et de son expérience ? Après tout, lors de son dernier passage, il avait dupé avec brio l’araignée et le vieux renard quant à son quotient intellectuel et à sa pseudo démence avancée !
D’un coup d’œil rapide vers le tableau des primes, elle aperçut l’affiche à l’effigie de l’ancêtre distribuée à tous les hors la loi de l’île. Elle consistait plus en une mise en garde qu’à un véritable « Wanted », mais Nils Gratz était devenu depuis peu persona non grata sur Yakoutie. Tant et si bien que ses sbires avaient pour ordre de l’informer sans délai si le lieutenant empoisonneur remettait un pied sur l’île. Revenant à la situation présente, Elina préféra tout de même confirmer deux points importants, qui finiraient de lier Chloé à cet horrible individu : quelle était sa ville natale ; et si le grand père appartenait effectivement à sa famille. Mais avant cela, elle devait couper court aux incriminations de la petite furie envers son agresseur imaginaire :
- Tetsujin est parfois un brin maladroit dans ses propos, je suis certaine qu’il ne pensait pas à mal et que vous avez dû mal vous comprendre. Dans tous les cas, il serait préférable que nous parlions entre femmes pour le moment, qu’en dis-tu ? Accepterais-tu de me rejoindre en haut pour discuter loin de tous ces hommes ?
Elle laissa éventuellement le temps à son interlocutrice de répondre, mais l’empêcherait avec tact de se lancer dans une autre accusation sans fin ni fondement. Si elle acceptait de se joindre à elle, Elina poserait délicatement sa main sur son épaule pour la guider vers l’escalier et la salle de réunion insonorisée de l’étage. Lorsqu’elles seraient arrivées en haut, l’assassin reprendrait la discussion le plus naturellement du monde :
- Tu m’as dit t’appeler Chloé Gratz, n’est ce pas ? De quelle île viens-tu, car j’ai connu un certain lieutenant de la marine du même nom... et je ne le porte pas vraiment dans mon cœur pour tout te dire. J’ose espérer qu’il ne fait pas partie de ta famille ?
Si cette espionne calamiteuse était effectivement affiliée à Nils Gratz, il lui faudrait trancher. Ou bien Chloé était une marine, auquel cas elle la truciderait sur place. Ou bien une enfant perdue... Dans le deuxième cas, quelle pire vengeance à l’encontre de ce vieux roublard que d’utiliser sa propre petite fille contre lui ? Elle devrait rester prudente néanmoins, il n’était pas dit que la tromperie ne coulait pas dans les veines de la famille Gratz... Le grand père avait réussi à la rouler dans la farine, elle serait bien plus à l’affut avec sa filleule !
Je me demande si je n’ai pas encore dit une connerie en fait. A voir la tête des deux autres principaux protagonistes lorsque je me suis mise à parler de mon honneur, il faut croire que c’était peut-être pas la meilleure idée. Bon, il faut que je réfléchisse pour savoir ce que je peux bien dire ou faire pour m’en sortir. Visiblement, ça s’annonce tout de même compliqué.
Je n’ai pas le temps de trop réfléchir que voilà Elina qui détourne les yeux pour regarder dans une autre direction. Non mais je l’embête à ce point-là avec mes histoires ou bien elle a vu le croquemitaine ?! Je m’apprête à de nouveau lui rentrer dans le lard ou tout au moins regarder ce qu’elle a pu observer mais je suis arrêtée par la reprise de parole de la nouvelle venue. Au moins, ce qu’elle dit est censé : elle cherche à calmer le jeu et m’offre une porte de sortie toute trouvée. J’acquiesce donc sans dire un mot mais avec un hochement de tête timide avant de finalement la suivre tranquillement. En revanche, fidèle à moi-même je me retourne tout de même vers Tetsujin pour lui tirer la langue et bouger mes lèvres de façon silencieuse.
« Gros Pervers ! »
Me retournant comme si de rien était avec Elina, on monte les marches pour arriver dans une salle plutôt spacieuse. Très vite, je trouve un endroit où m’installer, moi et mes victuailles : c’est qu’avec les propos du gros dégueulasse, mon ventre crie toujours famine. Elina me pose quelques questions et je répond encore la bouche pleine à la première.
- Oui c’est ça, je viens de Toroa, sur West Blue.
Reprenant un morceau de mon doux repas, je mets un peu plus de temps à répondre à la seconde interrogation de la demoiselle. A dire vrai, j’ai les mains qui se crispent lorsque je repense à papy. Ce salopard nous a abandonnées moi et mamie, il s’est barré pour suivre des idéaux… foutaise ! Sans regarder Elina, alors que j’avale ce que je mâchais, j’explique la situation. Faudrait que je trouve un moyen de me calmer quand on évoque papy quand même : pas besoin d’être un expert pour comprendre la rage qui m’anime à l’évocation de ce pseudo lieutenant.
- J’aurai osé espérer la même chose… il nous a abandonnés comme des vieilles chaussettes pourrites moi et mamie ! C’est qu’une raclure de premier ordre, j’lui f’rai payer ce qui est arrivé à mamie.
Le morceau de pain que je tiens dans ma main semble s’effriter à mesure que je sers les dents que je le broie. Je ne mesure pas vraiment la force que je peux mettre dans cette poigne qui est la mienne mais une chose est sûre, j’imagine parfaitement le crane de ce vieillard sénile entre mes mains. Un éclair me traverse soudainement, comme je peux être bête de ne pas y penser avant : Elina doit connaitre le vieux ! Je finis par relever le visage plein de haine pour finalement poser la question à ma nouvelle amie.
- Tu sais où il est ?!
Et merde ! J’ai aussi oublié ma mission pour Tetsujin… ça fait chier ! Bon, dès que j’ai plus d’infos sur papy, je redemande pour le pervers des infos et je pourrai enfin me casser !
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Dim 9 Oct - 22:37
Ça fait chier !
Avec soulagement, Elina vit la jeune fille lui emboiter le pas sans faire d’histoire, contrairement à ses frasques précédentes. Une fois arrivée à destination, elle s’installa rapidement dans un coin et commença à déguster sa commande tout en lui prêtant toute son attention. Peut être même n’avait elle pas aperçu Seika, toujours assise à la table de réunion, qui les salua toutes les deux d’un sourire et d’un hochement de tête. La petite Gratz lui était d’ores et déjà redevable, puisqu’elle lui avait permis de se nourrir après ce qui semblait être plusieurs jours de disette. Mais une intuition lui disait que son obligée ne s’en était pas encore rendu compte, au vu de son comportement. Cette dernière confirma bien vite les soupçons de l’araignée sans aucune élégance, en parlant la bouche pleine. La petite venait de Toroa, de la même île que Nils Gratz. Elle n’était donc pas un homonyme, ce qu’elle certifia d’ailleurs quelques secondes plus tard mais, contre toute attente, sa réaction plut énormément à l’araignée. En effet, lorsque le sujet du grand père revint sur le tapis, Chloé ne se fit pas prier pour le maudire et laisser apparaitre sur tout son corps des signes évidents de colère voir de mépris. La nouvelle s'avérait excellente pour la Zoan : elles avaient un point commun, un terrain d’entente qui pourrait l’avantager lors de la suite des tractations.
Selon toute évidence, Nils Gratz avait répondu à un appel de la marine pour gonfler leurs effectifs et avait « abandonné » sa femme et sa descendance. Pourquoi lui et pas son fils ? La hors la loi l’ignorait et s’en souciant comme d’une guigne. Contrairement à ce que pensait la piètre espionne devant elle, Elina était certaine que le lieutenant avait cherché à protéger sa famille, bien que son absence ait apparemment couté cher à l’aïeule de Chloé. Cependant, elle se garderait bien de défendre le vieil homme à qui elle vouait une haine presque égale à celle développée par sa petite fille. Se rappelant plusieurs propos déplacés du grand père, l’araignée se racla la gorge avant de répondre à la question de son obligée :
- Malheureusement, oui. Il est récemment venu sur cette île pour quémander de la nourriture, entre autres. Apparemment il cherchait sa femme, ce qui ne l’a pas empêcher de me flatter et de tenter de m’ausculter...
Bien entendu, Elina avait légèrement modifié les faits pour les présenter de telle sorte qu’elle pourrait attiser la haine de Chloé. Mais elle n’en avait pas terminé. Après la déconfiture qu’elle avait subie, lorsqu’elle avait tenté d’assassiner le grand père, la Zoan avait compris la dangerosité du marine. Elle avait donc demandé à ses services de renseignements – ou tout du moins les balbutiements de ce qui le deviendrait – de joindre les rares contacts qu’ils entretenaient sur les autres mers, afin de tenter de localiser le vieillard. Elle avait inventé un mensonge pour l’envoyer sur Toroa, bien que le futur lui ait donné raison contre toute attente, aussi elle s’était attendue à voir le lieutenant se ruer vers cette mer. Mais il semblerait qu’il avait été aperçu en direction de South Blue. L’araignée restait sans nouvelle depuis. Mais cela, Chloé n’avait pas besoin de le savoir...
- Il badine sur South Blue, apparemment. En tout cas c’est ce qu’il m’a laissé entendre, après sa piètre demande pour arranger un mariage... J’ai bien entendu refusé, avant de renvoyer ce goujat hors de l’île.
Ici encore, la menteuse émérite maquillait la vérité en omettant un détail important. Nils Gratz lui avait proposé de la marier à son fils, c’était un fait avéré. Mais, tourné ainsi, Chloé pouvait aisément interpréter que le grand père s’était entiché d’Elina et lui avait fait des avances alors qu’il était marié ! Sa petite fille, déjà remonté contre son ancêtre, n’allait très certainement pas apprécier la nouvelle. Pour bien la ranger de son côté et éviter de la voir la mettre dans le même panier que le lieutenant vicieux, l’araignée décida d’enfoncer le clou :
- Je ne supporte pas ce genre de comportement, en particulier venant d’un homme marié ! Tout à l’heure, pendant que nous parlions, j’ai vérifié sur le tableau des affiches qu’il était bien mis en valeur en tant qu’indésirable sur l’île. Votre grand père a été banni, ou tout du moins mes hommes ont pour mission de le surveiller et de l’éconduire s’il tente de revenir sur Yakoutie.
Elle prit un moment pour estimer les réactions de la jeune fille, avant de déterminer la suite de l'entrevue. Si elle la sentait hésitante ou, pire, décelait de l’animosité envers elle, Elina tenterait d’adoucir la petite boule de nerfs en face d’elle. Si, au contraire, Chloé se rangeait à son avis tout en continuant à rejeter le marine, l’araignée pourrait s’aventurer sur une pente bien plus intéressante pour elle : le recruteur des trois crocs. Par ailleurs, elle continuerait à tenter de gagner sa confiance et, peut être, de s’immiscer peu à peu dans l'esprit de la jeune fille en tant que substitut à sa grand mère : l'araignée la protégerait et s'occuperait d'elle, puisque sa famille en était incapable. Et en échange, Elina l'utiliserait contre ses ennemis.
Tiens ! Je n’ai même pas remarqué qu’on n’était pas seules. Faut croire que cette nana est plus ou moins invisible pour moi… d’ailleurs, c’est une fille ou pas ? J’arque un sourcil lorsqu’elle me dit bonjour mais n’agis pas plus que ça. En vrai, la conversation avec Elina me semble bien plus intéressante. Il paraitrait que le vieillard n’en fait qu’à sa tête et qu’il a déjà oublié mamie. Quelle idée de me dire ça alors que j’ai la bouche pleine ?! Eberluée par la nouvelle, j’en crache tout ce que j’ai sur Seika de façon involontaire. En fait, c’est une véritable surprise pour ma part : l’amour pour mamie était la seule chose que je pouvais encore louer à cet énergumène et visiblement j’étais dans le faux. Quel goujat et vieux con !
Renfrognée, ma haine pour ce sale vioque renforcée, je sers les poings de façon très visible et je semble presque prête pour tout foutre en l’air. Le pire c’est qu’alors que j’essaye visiblement de ne pas exploser, Elina ajoute qu’il aurait essayé de la draguer elle. Elle ?! Sérieusement ?! Bon okay elle n’est pas moche mais elle n’est pas spécialement belle non plus hein ! Comparée à mamie dans sa jeunesse, elle n’est rien ! Les yeux qui sortent de mes orbites montrent carrément mon air pantois. Si j’avais pu ouvrir la bouche pour y laisser pendre ma langue, ça aurait été dans le même ton.
Folle de rage, je me lève et tape du pied vu que je suis un peu plus ragaillardie par ce que j’ai pu manger. Je vais tout bonnement pour sortir de la salle tout en répétant à voix basse, les yeux vides de toute émotion saine.
- J’vais l’tuer… j’vais l’tuer… j’vais l’tuer…
Ces douces paroles résonnent dans mon cerveau alors que je m’approche d’Elina avec ce regard assassin sur le visage et une main sur mon sabre. Comme une emprise étrange s’empare de moi, je finis quand même par reprendre mes esprits comme un éclair de génie : si j’ai les infos sur Tetsujin, je pourrai toujours remplacer la nourriture contre un billet pour South Blue ! Enlevant alors mon visage de meurtrière pour un visage quasi inexpressif d’adolescente, je demande tout naturellement à Elina alors que je suis arrivée à son niveau.
- Au fait ? T’as des infos sur gros pervers ?
C’est dingue comme je peux changer d’état d’esprit dans la seconde. C’est un peu une capacité que j’ai dû assez vite développer. Dans la mesure où mes hormones me travaillent assez souvent, j’exprime mes sentiments de façon très exagérée mais ça me permet de pouvoir éviter de sombrer dans le pathologique dès qu’un évènement traumatique se pointe. Non, je trouve que c’est une bonne chose que de pouvoir sauter le coq et l’âne directement. Comment ça les dictons pourris et mal choisis c’est de familles ?!
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Ven 14 Oct - 12:51
Ça fait chier !
Comme elle s’y attendait venant de la petite fille de Nils Gratz, son interlocutrice réagit de manière disproportionnée. À peine Chloé comprenait-elle ce qu’Elina venait de lui révéler qu’elle recracha toute la nourriture qu’elle avait ingurgitée en direction de Seika. La petite fleur esquiva en se jetant sous la table, laissant la nourriture lui passer au dessus de la tête sans la souiller. Mais l’araignée était bien plus intéressée par ce qu’elle pouvait lire à présent sur le visage de l’espionne : de la haine. Une pure haine viscérale à l’encontre de son aïeul. À mesure qu’elle continuait à intriguer, elle sentait la rage Chloé vrombir, au point où elle finit par se lever et à répéter inlassablement des promesses de morts. Le regard de la petite plut énormément à la protectrice de Yakoutie Island : des yeux ivres de colères, elle était réellement prête à tuer. Malgré son jeune âge et son affiliation à l’odieux grand père, Elina sut à ce moment que l’adolescente lui serait utile. Il ne restait plus qu’à la convaincre de rejoindre ses rangs, ce qui semblait relativement mal engagé étant donné qu’elle demandait encore des informations concernant Tetsujin en termes fort peu élogieux.
Elle ne s’étonnait même plus des revirements de caractère de la famille Graz. Après tout, elle avait été habituée à pire avec le patriarche de la famille. Néanmoins, Elina commençait à saisir la manière de fonctionner de Chloé, de même que ses peurs et ses désirs. La Zoan soupira un bref instant, puis reprit la parole d’un ton calme et posé :
- Si je comprends tout à fait la haine vouée à ton grand père, Chloé, je suis au regret de te dire qu’en l’état, tu ne disposes pas d’assez de puissance pour le tuer. C’est regrettable, mais ce vieux déchet dispose de bien plus de ressources qu’on ne pourrait le soupçonner et, en cas d’affrontement, tu sortirais perdante à l’heure actuelle. Il essaierait ensuite probablement de te ramener avec lui, pour t’obliger à le supporter et à suivre une ligne de conduite qu’il t’imposerait.
L’assassin laissa quelques temps à Chloé pour encaisser la nouvelle, puis minauda pour lui offrir la solution à ce problème de taille :
- Cependant, tu n’es pas la seule à avoir été flouée par lui. Il m’a humiliée, a profité de mon hospitalité et s’est comporté en parfait goujat avant de repartir sans même s’inquiéter de vous retrouver, de ce que j’ai compris. Un tel homme, pourtant lieutenant de la marine, me donne envie de vomir.
Ici, la Zoan présenta sa main tendue à la jeune épéiste survoltée, avant de reprendre d’une voix douce :
- Je peux t’aider à obtenir ta vengeance, Chloé. Je peux te trouver des maitres et des partenaires d’entrainement qui t’apprendront à devenir forte, bien plus forte que ton grand père. Et lorsque ce sera le cas, je t’aiderai à laver l’honneur et la mémoire de ta famille.
Mais, comme rien n’était jamais gratuit en ce monde, Elina pensait bien entendu à quelques compensations pour son soutien. Elle tâtonna le terrain pour explorer d’éventuelles réticences :
- Si tu acceptes tu ne manqueras de rien mais, bien entendu, devras te rendre utile sur cette île en contrepartie. Comme nous ne sommes pas affiliés à la marine ni au gouvernement mondial, nous avons bon nombre d’ennemis. Certains d’entre eux sont très rusés. Tu as déjà fait la connaissance de l’un d’entre eux.
Elina observa attentivement la réaction de Chloé avant de continuer à amener de plus en plus la benjamine dans sa toile :
- Je ne te demanderais pas d’apprécier Tetsujin, ni même de lui parler ou de te fier à lui. Si tu dois croire une personne ici, Chloé, ce sera moi. J’ai besoin de toi, pour le bien de cette île. Tu es la seule à avoir vu l’homme dangereux qui t’a demandé de nuire à tous les civils en le renseignant sur Tetsujin... pour mieux l’assassiner ensuite. Si cela arrivait, les habitants courraient un grave danger. Je ne peux pas laisser d’honnêtes citoyens mourir, car cet homme que tu traites de pervers les protège tous dans l’ombre en gardant nos ennemis à distance, sois en certaine. Mais j’ignore combien de temps nous tiendrons dans ces conditions...
Elina mima une certaine inquiétude, avant de reprendre la parole d’un ton plus préoccupé :
Elina a raison. Quoique je puisse en dire, le vioque est quand même vachement robuste pour son âge. Je peux encore me souvenir de quelques déculottées que j’ai subi… pffff ! Vraiment tous des pervers ces sales vieux ! Ainsi, quand Elina me dit que je suis bien trop faible pour lui, elle ne fait que me répéter ce que je sais déjà. Qu’est-ce qu’ils ont tous ces adultes à toujours vouloir me dire ce que je sais déjà ? N’empêche, elle a l’air de bien le connaitre quand même.
Il me faut à peine quelques secondes pour avoir de nouveau en mémoire les différents moments où il a pu m’humilier. C’est qu’un goujat de toute façon : que ce soit la fois où il m’a punie, la fois où il s’est moqué de moi… heureusement que mamie était là pour me soutenir, je ne sais pas vraiment ce que j’aurai pu faire sans elle et c’est pas maman qui me soutiendrait. Au final, j’ai bien dû la croiser qu’une ou deux fois depuis que je née.
Il me faut tout juste quelques secondes pour aller de concert avec Elina : elle n’a pas même le temps de dire que ça la fait vomir que j’ai déjà mes doigts dans la bouche mais j’arrête bien vite. Elina semble être en mesure de m’apporter ce que je cherche, même si au final je n’en demande pas tant. Il semblerait que cette dame soit bien plus importante que ce que je pouvais m’imaginer dans les débuts. Elle parle d’ailleurs beaucoup… finalement elle ressemble un peu au vioque sur ce point, à la différence qu’elle semble bien plus cohérente que lui.
Ainsi, tout devait se payer. En même temps, je pense que je m’en tire pas mal : bouger un peu, faire le minimum pour finalement tirer le maximum de la jeune femme me semble pas dénué de sens. J’ai beau chercher par tous les moyens de meilleures solutions, je n’en vois pas. Même l’autre tête de fouine qui voulait des infos sur vieux pervers n’était aussi généreuse. Une moue pleine de questionnement s’affiche sur mon visage tandis que je tergiverse avec moi-même à l’écoute de la jeune femme. En soi, sa proposition est particulièrement alléchante. De quoi progresser, logé, nourrie, blanchie… reste à voir ce qu’on me demande en ret…
- Assassiner ?
En commençant à dire oui, je me rends compte de ce qu’on me demande. Putain c’est quand même énorme quoi ! Mon visage exprime quand même un choc. J’ai beau faire semblant que rien ne m’atteint, je sens que mon palpitant s’accélère. Tuer ? Oter la vie comme on a pu le faire avec mamie ? Est-ce que c’est ça le seul moyen de survie ? C’est quand même vachement ironique…
J’ai beau me creuser la tête, c’est quand même un point particulièrement étrange. En même temps, tête de fouine voulait m’envoyer au casse-pipe au final : j’ai déjà eu de la chance de m’en sortir, j’ai été mise en joue plusieurs fois aujourd’hui et de ce qu’on me dit, j’ai l’impression que c’est aussi une crevure de premier ordre.
C’est le cœur un peu lourd que j’accepte d’un signe de tête la proposition de la jeune femme. Même si je ne sais pas vraiment si je parviendrai à tuer ou si j’en suis simplement capable, je pense que l’offre est ce qui pouvait m’arriver de mieux. Et puis ça sauvera des vies non ? J’essaie de me convaincre moi-même alors que je suis perdue dans mes pensées. Qu’est-ce que penserait mamie de tout ça ?
Au moins, elle ne m’a pas demandé de le faire moi-même, peut être que si je lui donne simplement les informations, ça suffira pour avoir toutes les récompenses. Pleine d’espoir, je tente de reprendre un visage neutre bien que mon cœur soit toujours embardé pour une raison que j’ignore.
- Tête de fouine ? Il ne traine pas loin d’un magasin de musique… il est assez petit, il porte une cape et il a un nez crochu à faire pâlir une sorcière. Il est un tantinet bossu en prime et il porte une dague. Il est quand même chelou mais sait bien se planquer, il était apparu de nulle part à la base. Après il est surtout vachement dégueulasse !
Je repense quelques instants à son visage et mime de nouveau une envie de vomir pour bien faire passer le message, j’espère sincèrement que ça suffira et qu’on me demandera pas d’agir. Encore moins si c’est avec vieux pervers.
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Sam 15 Oct - 10:09
Ça fait chier !
Une fois encore, Chloé lâcha son sempiternel juron. Elle semblait bien au fait de la différence de niveau entre elle et son demeuré d’ancêtre, mais refusait à moitié de l’admettre à ce qui lui paraissait. Petit à petit Elina semblait réussir à attirer la jeune fille sur son terrain, en usant de fourberies. La force de persuasion de l’araignée opérait subrepticement sur cette jeune âme encore bien blanche pour ce monde sans pitié. L’idée de coopérer se frayait, de toute évidence, un chemin jusqu’au cerveau de la future assassin... jusqu’à ce que les gênes de la famille Gratz ne refassent parler d’eux.
« Elle a compris de travers... j’en suis certaine. », maugréa en pensée la Zoan.
Et en effet, la petite brune semblait croire que la protectrice de Yakoutie Island venait de lui demander d’assassiner le recruteur des trois crocs, tandis qu’Elina avait seulement tenté de lui faire comprendre que ce dernier souhaitait éliminer Tetsujin. Malgré ses précédentes menaces, Elina estimait encore Chloé trop « jeune » dans le métier pour être confronté à un tel choix ! Il lui faudrait un peu plus d’expérience et de temps passé avec elle pour que les rodomontades se transforment en véritable mises à morts... Ou tout du moins le croyait elle. La principale concernée semblait peser le pour et le contre, soumise à un débat éthique en son for intérieur. Elina allait tenter de biaiser et de la ramener sur la voie de son organisation, lorsque l’adolescente la surprit ! Un simple hochement de tête marqua son approbation silencieuse.
« Elle... Elle accepte ?! », se rendit compte l’assassin, éberluée.
Mais elle n’eut pas tout de suite l’occasion de s’en étonner, car Chloé reprit la parole. Enfin, sa nouvelle protégée lui révélait l’apparence de la « tête de fouine » comme elle l’appelait, ainsi que sa localisation. Toujours légèrement décontenancée par la facilité avec laquelle la petite Gratz avait cédé, Elina n’en oublia pas l’essentiel :
- C’est une information cruciale pour la sécurité de l’île que tu viens de nous donner, Chloé. Sois certaine que je n’oublierai pas. À présent tu peux finir de manger sans être dérangée, puis nous irons attraper cette vilaine « tête de fouine ».
Calmement, l’araignée laissa sa dernière recrue en date s’installer, manger, boire tout son saoul si elle le désirait. Pour sa part, elle s’excusa pour quelques instants avant de descendre rejoindre Tetsujin et lui révéler ces données capitales. Immédiatement, le vieux renard organisa un périmètre de sécurité avec les hommes du marché noir, afin de couper toute retraite à leur ennemi. En attendant, Elina reprit la parole auprès de son maitre espion :
- Pour ce qui est de Chloé, étant la petite fille de Nils Gratz je m’attendais à de nombreux quiproquos, mais elle semble un peu moins illuminée que son ancêtre. - Le contraire eut été difficile, fit remarquer Tetsujin. - Tout à fait, sourit la jeune femme avant de reprendre. Elle vient de rejoindre l’organisation, mais il faudra un certain temps d’adaptation avant de lui confier des missions et de lui révéler peu à peu l’étendue de nos activités.
Après un court instant, la Zoan reprit d’un air rieur :
- Par ailleurs, elle vous prend toujours pour un « vieux pervers ». Je pense qu’il vaudrait mieux que vous ne vous croisiez que peu durant les premiers mois. - Cela m’ira tout à fait. Mes hommes commencent déjà à se moquer pour certains. - Elle n’a pas seize ans, après tout... ironisa l’araignée, devant le regard dépité du vieil homme.
Le vieux renard secoua la tête, à moitié amusé, avant de retourner à ses occupations. La maitresse de Tsukiyo monta de nouveau les escaliers pour surveiller Chloé et attendre la fin de son repas. Une fois son estomac rassasié, elles iraient ensemble retirer une épine douloureusement enfoncée dans son pied.
« Oh nom de dieu de nom de dieu de saloperie de nom de dieu ! Dans quoi tu t’es encore fourrée Chloé ? »
Je vois très clairement mamie partir dans les tours. En même temps, je viens plus ou moins de donner en pâture un type qui était à la base prêt à m’aider ! Pire, c’est un peu comme si je l’assassinais moi aussi… mais qu’est ce qui me prend ? Sérieusement ? Juste pour de la bouffe, je serais capable de donner en pâturage quelqu’un qui était prêt à m’aider ? Quand bien même c’était un type chelou et carrément à côté de ses pompes et sans doute un type qui ne comptait peut-être pas tenir ses promesses et si ça se trouve dangereux, je viens tout simplement de condamner un homme !
J’écoute d’une oreille un peu distraite les dires d’Elina. En même temps, moi et mon esprit sommes un peu ailleurs depuis quelques secondes. Qu’aurait pensé mamie de tout ça ? Est-ce qu’au final je vaux vraiment mieux que le vieux chnoque ? Assise de nouveau à ma place alors qu’Elina s’en va, je ne sais plus trop quoi penser. En fait, j’en ai même perdu tout appétit. J’en viens à prétexter une envie pressante à Seika pour m’éclipser quelques secondes aux toilettes. Tremblante de l’expérience que je viens de vivre, je suis incapable de retenir plus longtemps mon assiette et vomis, cette fois ci véritablement, tout mon soûl dans la cuvette. J’espère seulement avoir été discrète… de toute façon ce n’est pas avec ce que j’ai mangé depuis les derniers jours que je vais avoir grand-chose à vomir. Je me pose un instant à côté de la cuvette tout de même histoire de reprendre un peu mes esprits. Il faut que je réfléchisse, que je sache comment m’en sortir.
Elina m’a offert un boulot. Etrange, mais un boulot quand même et de cette façon je me protège quand même bien vu que c’est elle qui gère tout il parait. Au moins je ne manquerai de rien… pour le reste, elle ne demandera quand même pas à une adolescente d’être traumatisée, si ? Oui voilà ! Je vais jouer sur cette corde là… de toute façon je ne sais pas si je serai capable de quoique ce soit.
Un poil plus sûre de moi, je sors et retourne dans la salle. J’ai été plutôt rapide et même si j’ai un teint un peu plus blanc qu’à l’accoutumée, je me force à avaler un bout supplémentaire. Ça passe pas, mais alors pas du tout. Tant pis, mâchons un long moment et attendons que Seika tourne la tête pour jeter le surplus discrètement.
Finalement Elina revient alors que je n’ai plus rien dans mon assiette et que je parais prête. J’espère qu’elle ne remarquera rien quant à mon malaise. Au pire c’est juste comme un gros pansement à enlever non ? On y va, on souffle un bon coup sur le pansement et on le retire d’un coup sec… après, ce sera tout bon et je pourrai me prélasser et profiter de la vie, il me suffira simplement de ne plus y repenser. Rattachant bien mon sabre à mes côtés, je fais signe à Elina que je suis prête. J’essaie de paraitre déterminée… pourvu que ça passe !
« Allez, c’est juste un gros pansement… juste un gros pansement... »
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Dim 16 Oct - 14:59
Ça fait chier !
Elina eut la bonne surprise de découvrir l’assiette de Chloé vide à son arrivée. Bien, l’opération visant à capturer l’agent des trois crocs pouvait débuter dès à présent. L’araignée pria Seika de rester sur place, afin de continuer le travail qu’elle exécutait avant l’arrivée de la pseudo espionne. Deux personnes seraient largement suffisantes pour remplir cette mission, compte tenu de la surveillance organisée par le vieux renard. La protectrice de l’île invita sa nouvelle recrue à la suivre d’un geste gracieux de la main, lorsque la petite Gratz lui signifia d’un mouvement du chef qu’elle était prête. Elles descendirent rapidement les escaliers pour se retrouver dans la salle commune, accueillies toutes les deux par les criminels qui avaient repris leurs activités habituelles. Elle traversa le bar et retrouva les rues de la ville basse rapidement, avant de se diriger vers la sortie menant au fameux magasin d’instruments musicaux.
Puisqu’elle était habituée à ce genre de tâche, la jeune femme arborait un air serein et concentré, prête à remplir sa besogne sans état d’âme. Elle jeta quelques coups d’œil discrets en direction de Chloé, pour s’assurer qu’elle la suivait et qu’elle ne se décourageait pas en chemin. Si d’aventure elle sentait poindre un signe de faiblesse elle tenterait de la rassurer, en fausse sainte qu’elle était. Néanmoins, avant qu’elles ne gagnent la surface, l’araignée préciserait tout de même à la jeune fille :
- Le but ici est de capturer l’homme qui t’a abordée, Chloé. J'insiste sur ce point : il nous le faut vivant, car je dois savoir qui menace cette île et si d’autres crapules se sont faufilées sur Yakoutie.
La Zoan prêta attention à l’éventuelle réponse de son interlocutrice, tout en surveillant les environs. Si Chloé était rentrée dans le marché noir, d’autres assassins pouvaient l’avoir suivie... Les deux femmes arrivèrent bientôt juste en dessous du magasin de musique et débouchèrent dans l’arrière boutique, là où était dissimulée l’entrée du marché noir. D’ailleurs, une des premières actions d’Elina serait bien évidemment d’arracher au recruteur comment il avait pu obtenir la localisation de cette accès ! Les deux membres de Tsukiyo gravirent un escalier dissimulé sous une trappe, puis sortirent sans mal dans l’arrière boutique. L’araignée vérifia qu’aucune âme qui vive ne les épiait, avant de faire un topo à voix basse pour sa jeune protégée :
- Voilà le plan. Tu connais l’homme en question et il attend que tu reviennes. Tu vas le rejoindre comme si de rien n’était et lui donner quelques informations de ton choix à propos de Tetsujin. Inutile de lui dire la vérité, ton seul but est de l’occuper. Je m’occuperai de l’assommer quand tu lui auras fait baisser sa garde, et je veillerai à ce qu’il ne t’arrive rien.
L’assassin marqua un court silence, afin de s’assurer que l’adolescente avait bien compris, puis reprit d’une voix calme :
- Te sens-tu capables d’aider cette île, Chloé ?
Bien entendu, Elina n’avait pas tout révélé à la Gratz. Si elle acceptait de se plier à ses exigences, l’araignée avait décidé d’assurer ses arrières. Afin d’éviter qu’elle ne se fasse violenter ou, pire, ne laisse partir celui qu’elle appelait « tête de fouine », la Zoan avait tout prévu. À peine la jeune sabreuse lui aurait tourné le dos qu’elle lui sauterait dessus en forme de Nephila, avant de se dissimuler dans un repli de son vêtement, afin d’éviter d’affoler les passants à la vue d’une araignée sur une petite fille. Son faible poids permettrait sans doute à l’assassin de passer inaperçue jusqu’au moment fatidique. L’arrière boutique du magasin de musique était encore vide et bien calme, et aucun écho d’un éventuel client ne leur parvenait. Sans doute avaient-elles encore le temps de discuter un peu si la petite brune avait des questions. Mais elles ne pourraient tergiverser bien longtemps... Après tout, la sécurité de Yakoutie était en jeu ! Elina ne permettrait aucune fausse note.
J’ai l’autorisation de Chloé pour la PNJser et qu’elle me suive jusqu’à la rencontre avec la tête de fouine.
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Kokuro Elina
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Mer 19 Oct - 12:56
Ca fait chier !
Ouf ! Il le faut vivant ! J’ai quand même l’impression que ça me soulage pas mal. Ca c’est forcément la faute du papy si je comprends mal les choses du premier abord : si seulement il m’avait éduquée correctement, j’en serais pas là aujourd’hui !
La jeune femme m’explique brièvement le plan et ça va en fait : j’ai juste besoin d’occuper un peu tête de fouine. Ça devrait le faire du coup même si j’avoue que je ne suis pas spécialement rassurée. Assez peu sûre de moi bien que j’essaie de ne pas le montrer, je montre ma compréhension du plan par un « humpf » assez caractéristique de ma personne au final. Je prends une grande inspiration et c’est parti pour le dernier endroit où j’ai croisé le moche. Pensant qu’il ne serait pas loin, je finis par m’arrêter au beau milieu d’une ruelle pourtant déserte. C’était pourtant là qu’il était la dernière fois… tant pis : j’y vais. Je prends une nouvelle inspiration avant de me mettre à hurler.
- HEY TETE DE BITE ! J’AI TES INFORMATIONS !
Alors que ma voix résonne en écho, un petit être avec la même sale gueule que la dernière fois se pointe devant moi l’air quelque peu courroucé. Sérieux… j’ai ce qu’il voulait : il ne va pas en plus m’expliquer comment faire si ?
Tête de fouine me parait quand même vachement suspicieuse et pas vraiment contente de mon retour, il semblerait qu’il ne s’y attendait pas vraiment. D’ailleurs, il s’y attendait tellement pas que lorsque je lui demande si il a ma bouffe, il bafouille carrément. Bon tant pis, moi qui espérait un petit surplus… en fait, il essaie juste de noyer le koala : moi j’dis, y a baleine sous caillou quand même. Je ne sais pas pourquoi mais mon cœur bat la chamade… en même temps je joue double jeu là !
- Je… c’est-à-dire que… Non. Les infos d’abord ma mignonne.
Putain… encore un pervers. Mais cette ile en est remplie ou quoi ? Je commence alors un long monologue pour lui expliquer mon aventure sans oublier un seul détail conformément au plan... mais c’est plutôt difficile, je dois bien l’avouer : mon cœur me joue des tours et j’avoue que je flippe un peu. Enfin, Il faut quand même dire que j’ai un bon entrainement avec mon vioque dans les contes : être capable de parler des heures semble être pour le moins génétique mais le gugusse semble perdre patience et pas qu’un peu. Exaspéré, il m’incendie du regard et hausse le ton.
- Accouche ! S’tu veux ta bouffe et pas que j’te bouffe, t’as intérêt à te magner l’fion ! - Oh ça va ! Tu ne vas quand même pas m’en faire une jaunisse si ? T’façon tu veux manger quoi avec ton sale pif tête de fouine ? Donc je reprends…
C’était visiblement le mot de trop. Mais sérieux : des fois je ferai quand même mieux de la fermer plutôt que de partir dans les tours pour des broutilles pareilles ! Voilà que le moche sort une dague sous son capuchon et s’apprête à me planter méchamment : visiblement, des taupes il peut en avoir à la pelle et doit me prendre pour une profiteuse… mais dans quel merdier je me suis fourrée moi ?
C’est complètement paniquée que je sors mon sabre pour tenter de parer le coup assez vite. Alors certes j’arrive à repousser le premier assaut dans un geste pas vraiment élégant et plus « fort » qu’habile mais je me retrouve bien vite à terre : ma prise sur le sabre n’est vraiment pas bonne dans le feu de l’action et j’en perds mon arme en tombant sur les fesses. Si rien n’est fait c’est la fin pour moi !
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Mer 19 Oct - 23:58
Ça fait chier !
Après un court instant Chloé accepta sa mission, non sans émettre une approbation digne de l’adolescente qu’elle était: un simple soupir plus qu'un véritable mot. La Zoan se retint de soupirer à son tour et mit son plan à exécution lorsque son appat lui tourna le dos. Ainsi, elle fut aux premières loges pour admirer l’étendue des capacités de la petite Gratz en matière de discrétion, de sens tactique et, bien sûr, son don qu’elle tenait sans aucun doute de son grand père : déblatérer des heures durant.
« Si jamais elle finit par se montrer utile, je ne lui confierais jamais de mission d’infiltration... », décida en pensée Elina.
Cependant, le recruteur des trois crocs s’était bel et bien présenté à elle. Certes, sa surprise en disait long sur les chances de succès qu’il attribuait à Chloé, mais il avait mordu à l'hameçon. Voulait-il garder Tetsujin sous pression en lui envoyant inlassablement des espions, quand bien même leurs missions seraient vouées à l’échec ? Ou bien souhaitait-il attirer son attention ailleurs ? La pousser à se concentrer sur lui, pour mieux dissimuler la lame dans le dos du vieux renard ? Mais, même dans ce cas, l’araignée avait prévu une parade : Seika et Shiro se relayaient pour ne jamais laisser son maitre espion seul.
L’assassin revint à la situation présente lorsque le simple rapport se transforma soudain en altercation. Chloé se défendit tant bien que mal et réussit même à repousser le premier assaut du criminel ! Cependant son adversaire était plus fort qu’elle. Cela ne faisait aucun doute à présent : elle avait besoin d’être secourue ! La jeune fille étendue à terre semblait sans défense, aussi son agresseur armé d’une dague relâcha sa garde un bref instant. La Zoan repéra ce moment de faiblesse et bondit aussitôt à sa rencontre d'un Shunpo. D’une minuscule araignée, elle reprit sa forme humaine et sembla apparaitre de nulle part devant la « tête de fouine ». Ce dernier écarquilla les yeux, mais ne put éviter le coup que lui réservait la protectrice de l’île. La seconde d’avant, il toisait Chloé d’un air menaçant avec sa dague. La seconde suivante, il recevait un coup de pied en pleine tête qui l’envoya valser un peu plus loin dans la ruelle sombre.
Avant qu’il ne puisse tenter de se relever, l’araignée était déjà sur lui pour l’assommer d’un coup vicieux. Bien vite les hommes du marché noir surgirent de toutes parts, habillés en civils. Ils trainèrent l’ennemi de Tsukiyo dans un coin à l’abri des regards, avant de le ligoter et de le bâillonner solidement. D’une main de fer, la maitresse de l’organisation criminelle dirigea les recherches pour débusquer un éventuel complice dans les environs. Son prisonnier fut bientôt emmené vers l’ancien quartier général des marines afin d’y être interrogé. S’il n’était pas venu seul, ils le sauraient bientôt. De même, ils pourraient lui arracher les noms des partisans que leurs ennemis avaient réussi à rallier à leur cause, ce afin de les faire disparaitre avant qu’ils ne sèment le trouble. Enfin, Elina se tourna vers Chloé et, si elle était encore à terre, l’aiderait à se relever en lui tendant une main secourable.
- La situation est à présent sous contrôle, Chloé. Tu as brillamment réussi à lui faire baisser sa garde. Ce criminel va être emprisonné et questionné afin de faire tomber ses complices. Je te félicite.
Après un court instant de réflexion, l’araignée lui proposa d’une voix douce :
- Bien. Puisque la crise est réglée, nous pouvons retourner à nos affaires. As-tu réfléchi à ma proposition ? Tu pourrais rester sur l’île et disposer d’une chambre, de vêtements et de repas à ta convenance tous les jours. En échange de quoi tu devrais m’aider à maintenir l’ordre sur cette mer.
Ici Elina sourit à l’adolescente, avant de reprendre la parole :
- Et bien sûr, je pourrais t’aider à retrouver ton grand père... et à te rendre assez forte pour te venger de lui.
Les sens de l’araignée s’agitaient afin de repérer l’état tant physique que psychique de son appât. Si Chloé n’était pas capable d’encaisser une simple altercation de la sorte, elle ne lui serait d’aucune utilité. Malgré son lien avec Nils Gratz et le moyen évident de pression qu’elle détiendrait contre le marine, en gardant à portée de main sa petite fille, Elina souhaitait tout de même ne pas s’encombrer d’un élément oisif. Aussi, elle espérait bien juger de la réaction de la sabreuse et estimer si, oui ou non, elle était prête à vivre dans un univers violent. Était-elle mure pour sombrer un peu plus chaque jour de l’autre côté du monde ? Était-elle parée à rejoindre l’univers sans pitié du marché noir mondial ? L’instant de vérité était arrivé.
Ça va être du genre compliqué là. Je veux dire : j’ai le cœur qui part dans tous les sens et je vois ma vie défiler devant mes yeux. Y a pas à dire, je me suis encore fourrée dans un sacré pétrin. C’en est fini de moi… ça fait chier !
Je ferme les yeux, finalement résignée à accepter mon sort. Je revois ainsi mamie… en fin de compte, j’aurai pas tant mis de temps que ça pour la rejoindre. Le vioque s’en sera pas trop mal sorti du coup, je pense que ce sera la mon seul regret.
Tandis que je continue mes tergiversations mentales, j’en attends pas moins une fin qui ne vient pas. Nan mais sérieux, tête de choucroute attend que je finisse mon débat mental pour m’achever ou bien il a décidé de prendre le thé pour savourer le fait que mes yeux tremblent de peur ? Sur cette ile, je me demande quand même si y en a pas un seul qui est normal au final : ils semblent tous avoir pas mal de déficiences mentales !
Finalement, au bout de quelques secondes, je suis tirée de mes rêveries par en ouvrant les yeux tandis que l’homme est à terre dans les vapes. Le temps se ralentit pour moi et je sens que j’ai envie de vomir… elle l’a tué ! C’est sûr et certain ! C’est une meurtrière et j’en suis aujourd’hui sa complice… je sens mon estomac se tordre de douleur et pourtant tous mes sens sont encore en éveil.
Je vois l’homme à terre. Je vois son corps inerte. Je ne vois pas de trace de sang et pourtant je ne le vois pas bouger. Je sens au fond de moi comme quelque chose qui se resserre. Mon cœur s’accélère, encore et encore. Est-ce que c’est parce que j’ai failli y passer ? Non, je sens toujours l’adrénaline en moi… est-ce que c’est parce que je vois pour la première fois un cadavre ? Non, j’en ai déjà vu à Toroa… mais alors qu’est ce que c’est ?
Je me mets à réfléchir un peu, tout se passe très vite dans ma tête et je ne parviens pas à mettre le doigt dessus. Je ne comprends pas mais un sourire s’étend sur mon visage, quelque chose de particulièrement macabre, je sens mes pupilles se dilater et des picotements parcourir mes doigts. Soudain, les traits du visage de l’homme qui git encore se transforment dans mon esprit. Il vieillit à vue d’œil. Son nez rétrécit et une belle barbe blanche commence à lui pousser sur le visage… mon sourire s’élargit encore et je sens que j’entre dans une sorte de transe. Je ne tiens plus en place : plus rapide que jamais, je rattrape mon sabre à deux mains mais c’est trop tard, je suis rattrapée par mon inexpérience.
De diverses ruelles, plusieurs hommes sortent pour retirer ce que je pensais être le cadavre alors qu’il est finalement bien vivant. Il me faut quelques secondes pour reprendre mes esprits et c’est finalement la mère poule qui me calme quasi instantanément. Elle en vient même à me féliciter… tu parles, j’ai rien fait !
- Pfff ! J’aurais pu le faire toute seule !
Une proposition suivit de suite et j’avoue que je suis toujours dans l’euphorie du moment… elle sait des choses sur le grand père, bouffe à volonté, chambre dispo en échange d’un maintiens de l’ordre ? Boarf ! Je pourrai toujours faire semblant pour ça.
- J’accepte… mais je choisis ma chambre !
Je sens que ma voix est bien plus ferme que je n’avais osé l’espérer et un sourire se dessine tout de même sur mon visage. J’en viens tout de même à croiser les bras et à tourner le dos pour montrer mes capacités en boudage et le fait que je resterai ferme sur ce point. De cette façon, je montre que je reste quelqu’un de dure en affaire. Et puis de toute façon, je ne suis qu’une pauvre enfant, elle ne me ferait pas de mal si je venais à déserter finalement non ? Enfin je crois… Boarf ! On verra : de toute façon, ma seule autre option était tête de linotte du coup j’ai plus trop le choix.
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Dim 6 Nov - 22:49
Ça fait chier !
Un fin sourire étira le visage de l’araignée. L’adolescente était restée prostrée dans un premier temps, comme totalement sous le choc de cette attaque soudaine de la part du recruteur des trois crocs. Mais alors qu’il gisait à terre, vaincu par surprise, Chloé avait ouvert les yeux pour contempler le spectacle qui avait de quoi désarçonner. En effet l’ennemi de Tsukiyo ne bougeait plus, il restait inerte au sol et même sa respiration était difficilement perceptible, tant et si bien qu’un œil non habitué l’aurait cru mort. Elina s’attendait à voir la jeune fille paniquer, pleurer, pâlir ou peut être même tenter de fuir... Mais ce qu’elle lut sur ses traits la fascina : de la curiosité. Mieux encore ! De l’excitation.
« Il s’agit sans doute de son premier cadavre... », pensa Elina sans rien en montrer. « Beaucoup auraient défailli, mais elle a au moins hérité d’un bon côté des gênes de son grand père : un estomac solide. »
Alors que la jeune épéiste semblait prête à porter le coup de grâce elle-même – détail qui ravit encore plus l’araignée – un homme du marché noir vint emporter leur source de renseignements loin des yeux et oreilles indiscrètes. Sa proie en chemin vers la salle d’interrogatoire, elle appela Seika pour qu’elle les rejoigne bien vite. En effet, Chloé venait d’accepter de se joindre à eux en échange d’un simple avantage : choisir elle-même son logis. Rien de plus simple, étant donné que l’araignée avait déjà infiltré un agent dans l’agence immobilière de l’île. Elle travaillait peu à peu sous cape afin de rafler la totalité de l’infrastructure, et donc obtenir la main mise sur ce commerce important de Yakoutie. Ainsi, trouver un nouveau domicile à la benjamine de l’organisation serait chose aisée. Mais l’araignée ne pourrait perdre son temps et l’aider à visiter toute l’île elle-même... Seika profiterait de cette affaire pour commencer la formation de Chloé, tout en distillant au compte goutte les informations concernant la part d’ombre de leur patronne. Juste assez pour que la nouvelle recrue en demande encore, taraudée comme elle l’était par cette rage dirigée vers son ancêtre et son envie de creuser sa tombe.
La Zoan ne fit pas vraiment attention à la moue boudeuse de son interlocutrice, commençant à comprendre de mieux en mieux comment fonctionnait la petite brune. Elle se montra ferme dès le début :
- Inutile de t’inquiéter, Chloé. Tu trouveras une chambre libre et nous paierons les frais. En échange, tu devras assurer ta part de responsabilités sur l’île.
En quelques instants, Seika arriva sur les lieux du crime et prit les choses en main. Elle demanda à Chloé de la suivre pour faire le tour des appartements et repérer celui qui lui plairait. Si elle acceptait de suivre son ainée, Elina lancerait à la petite Gratz :
- Une fois que tu auras trouvé où te loger, j’aurais besoin de toi pour finir le travail, Chloé. Cet espion avait sans aucun doute des collègues et nous irons les débusquer.
Tandis que la petite fleur offrait un sourire radieux à sa cadette et commençait à lui demander ce qu’elle recherchait pour son futur appartement, Elina tourna les talons. Elle se dirigea à pas vifs en direction de l’ancien QG de la marine. Sur le chemin, la protectrice de l’île réfléchissait concernant la place de Chloé dans son organisation. Sans doute devrait-elle user de quelques cachoteries pour habituer peu à peu la jeune fille aux exactions criminelles qu’elle devrait perpétrer. Puis, le temps aidant, cette adolescente boudeuse se transformerait peu à peu en hors la loi chevronnée. La lueur qu’elle avait perçue dans ses yeux en attestait : elle avait la violence dans le sang. Peu importait la raison parricide qui la poussait à rechercher la puissance, la Zoan saurait sans doute diriger son ire vers ses propres ennemis tout en agitant le fantôme de Nils Gratz pour la pousser toujours un peu plus loin dans les ténèbres.
Pour l’heure, un certain recruteur attendait de faire connaissance avec sa propre part d’ombre. Et une chose était sûre : il allait regretter d’avoir posé les pieds sur l’ile ; et lui dirait tout ce qu’il savait. Peu lui importait les moyens utilisés, elle coincerait tous ses ennemis dès aujourd’hui !
Si j’avais su que la mère poule aurait accepté aussi vite mes conditions, j’aurais certainement pu en demander bien plus ! Ça m’apprendra à réfléchir bien trop vite… au moins tout semble terminer et je vais enfin pouvoir me la couler douce. Oh mon dieu ! Voilà que je me prends à rêver d’un bon bain, de bons repas et de bons bouquins seule dans une chambre de luxe… malheureusement je suis bien vite ramenée à la réalité par les secondes paroles de mère poule. Il faut aller débusquer les autres pas beaux. Elle ne peut pas le faire toute seule ?
Je suis ainsi Seika à la recherche de mon futur appartement, j’en profite également pour m’adresser à cette future alliée… après tout, il semblerait y avoir pas mal de filles qui bossent pour Elina. Je me demande quand même si au final c’est pas elle le mac… quelque peu songeuse, je range tout de même mon sabre dans le fourreau avant de finalement entamer la conversation sur le chemin.
- Elle est toujours comme ça ?
Sachant pertinemment que je ne suis pas des masses précise, j’en profite tout de même pour préciser le fond de ma pensée.
- J’veux dire… mère poule ? Elle est toujours comme ça ?
Bon. Pour préciser ma pensée je repasserai mais dans le fond, je cherche simplement à en apprendre plus sur la jeune femme que j’avais tout bonnement ignoré quelques instants auparavant lorsque je mangeais. Je me demande d’ailleurs quel surnom je pourrais bien lui donner.
Sortant de ma torpeur, on finit au bout de plusieurs visites par trouver ce qui sera mon futur chez moi : un appartement dans les hauteurs, une vue imprenable sur l’allée principale au deuxième étage. Une chambre qui ressemble en fin de compte à un bel appartement : une belle cuisine qui donne sur une très grande pièce à vivre avec une chambre privatisée et une salle de bain suffisamment grande pour moi. Bon, ça manque de bains privés mais je m’en contenterai… pour le moment.
Alors que je m’apprête à aller dans la chambre pour y prendre tout le repos dont j’ai besoin, un toussotement me parvient aux oreilles me rappelant que je dois faire ce qui méritera ce petit chez moi. Je ne peux vraiment pas être tranquille ?!
- Rabat joie.
Oui : c’est décidé, son surnom sera rabat-joie. Faut dire que ça lui colle à la peau… j’ai quand même pas mal hésité avec « bon toutou à sa môman » mais c’était un poil trop long pour que ça marche. Du coup, je finis par ceindre de nouveau mon katana à ma ceinture avant de repartir avec Seika. Mon dieu que la journée pouvait être longue !
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Lun 7 Nov - 23:32
Ça fait chier !
- Nettoyez-moi ça, et faites de la place pour les autres, déclara froidement Elina.
Les gardes eurent un mouvement de recul en apercevant la protectrice de l’île sortir de la salle d’interrogatoire. Le recruteur avait été soumis à la question de manière brutale et expéditive au sein de l’ancien quartier général de la marine. Elina estimait qu’elle n’avait pas de temps à perdre et aucun intérêt à user de subtilité dans la situation présente, aussi n’avait-elle pas fait dans la dentelle. Ses deux bras dégoulinaient de sang jusqu’à ses avant bras ; et un immonde bruit spongieux brisa le silence pesant qui s’était abattu sur les lieux, lorsque l’assassin laissa tomber au sol le tablier intégral qui avait préservé ses vêtements d’un traitement similaire. Elle n’y était pas allée par quatre chemins et avait transformé l’ex membre des trois crocs en une véritable charpie. Lui qui faisait le fier devant sa frêle apparence humanoïde avait déchanté lorsqu’elle avait endossé sa forme hybride. Sa victime était passée aux aveux très rapidement, donnant en quelques instants les noms et les descriptions de ses associés sur l’île lorsqu’elle avait commencé à lui écorcher les doigts à vif.
Les hommes du marché noir déglutirent devant le spectacle laissé, car la Zoan avait décidé de faire payer à cet homme toutes les tentatives d’assassinats sur Tetsujin, toutes ces journées passées à retourner l’île, à interroger leurs piètres espions et à enrager devant la situation inextricable... Oui. Elle s’était acharnée sur lui jusqu’à ce qu’il cesse de respirer et alors seulement avait retrouvé son calme, bien après qu’il ait hurlé les derniers noms de ses comparses. L’araignée se dirigea vers une salle d’eau pour faire disparaitre toute possible trace de sang sur sa peau ou sous ses ongles et vérifier l’absence de souillure sur ses vêtements. Ensuite seulement elle se dirigea dans les rues enneigées de la capitale.
Une fois sortie, elle retrouva le faciès avenant de la protectrice de l’île chérie par les habitants de Yakoutie, tandis que l’araignée en elle trépignait d’impatience. Cinq moucherons de plus venaient de s’échouer sur sa toile. Deux se situaient aux abords de la ville, dans des tripots louches ou des coins encore mal famés aux mains de la mafia locale qui lui résistait encore et toujours. Les trois derniers, sans doute plus fous ou téméraires que leurs collègues, se terraient dans le marché noir ! Elle s’occuperait elle-même de ces effrontés et amènerait Chloé avec elle, tandis que Shiro et Seika nettoierait la surface. La consigne serait claire pour les membres de Tsukiyo : garder vivantes les cibles si possible, mais ne pas hésiter à tuer si la situation les y contraignait.
D’un pas rapide elle se dirigea vers le marché noir grâce à l’entrée située dans le bar miteux. À peine arrivée dans la ville basse, elle fonça vers Tetsujin, dans l’établissement souterrain où elle avait rencontré Chloé un peu plus tôt. Une fois sur place, elle se fendit à peine d’un résumé de la situation au vieux renard avant de se saisir du Den Den Mushi pour appeler Seika :
- C’est moi, déclara-t-elle sans ambages. Je vous attends là où nous avons rencontré Chloé, j’ai les informations que nous recherchions.
Lorsque les deux jeunes filles arriveraient, Elina ferait un rapide briefing avant d’emmener Chloé avec elle à la chasse aux mouchards, tandis que Seika remonterait à la surface.
Seika découvrait à son tour la petite Chloé et, pour l’heure, avait encore du mal à s’habituer à son caractère revêche. Néanmoins, en jeune fille bien éduquée et en assassin accomplie, la petite fleur n’en laissa rien paraitre. Elle se contenta de sourire et de répondre gracieusement aux questions de la benjamine tandis qu’elles visitaient divers appartements :
- « Mère poule » ? Ah ! Elina. Oui, elle est toujours assez occupée et essaye de gérer un maximum d’affaires simultanément de manière efficace. Elle peut être très généreuse, mais aussi assez exigeante.
Lorsqu’enfin l’épéiste trouva son bonheur en jetant son dévolu sur un des plus beaux appartements de Taisetsu, la petite brune sembla sur le point de s’accorder la fin de l’après midi. Seika n’était pas du même avis, et il en allait certainement de même pour Elina. Malgré les protestations de Chloé, l’assassin aux cheveux cendrés se montra intransigeante, d’autant plus lorsqu’elle reçut un appel de leur patronne : elles étaient attendues. Elle fut cependant heureuse de voir la petite Gratz s’exécuter, même si elle semblait rechigner à la tache. Une habitude que tous les membres de Tsukiyo allaient sans doute devoir apprendre à accepter, ou tout du moins à supporter.
J’espère vraiment que le coup de jus du type « il faut bosser tous les jours et tout le temps » ne durera pas plus qu’aujourd’hui. Si mériter un tel appartement devient nécessaire, je me demande si j’aurai pas mieux fait de demander une chambre de bonne au final. Quoiqu’il en soit, je me retrouve finalement à suivre rabat-joie. Il s’avère qu’on retourne dans les méandres de ce que j’apprends être le marché noir. Ils ne pourraient pas mettre un peu plus de lumière histoire qu’on s’y perde pas ? Nan mais sérieusement, sous prétexte que c’est illégal, il faut que ce soit moche. Des fois je me demande quand même jusqu’où les gens aiment les clichés quand même…
En arrivant dans le bar où finalement tout a commencé, je revois « vieux pervers ». Il a intérêt à prendre ses distances s’il ne veut pas que je lui en colle une à celui-là. Ne me dites quand même pas que je vais devoir faire équipe avec lui quand même ?! Je mime une envie de vomir de façon nonchalante tandis qu’Elina commence son briefing.
« Faites que je sois pas avec lui… faites que je sois pas avec lui… faites que je sois pas avec lui… »
Je croise les doigts mentalement : je suis pure moi ! Je ne veux pas que ce sale pervers ne me salisse tout de même… je tiens à garder ma pureté et mon innocence aussi longtemps que possible : c’est ce que j’avais promis à mamie.
Finalement, c’est avec mère poule que je ferai équipe. Au moins je ne risque pas grand-chose vu la dernière altercation qu’il a pu y avoir il n’y a quelques heures maintenant. Du moins c’est ce que je pense. Une fois le briefing terminé, je suis Elina. Je ne sais pas trop pourquoi mais cette femme m’intimide : elle transpire la confiance en elle, la force et l’assurance. Moi aussi j’aurai aimé être un peu comme ça en fait, ça m’aurait évité de me retrouver dans de telles situations à finalement devoir prêter allégeance à quelqu’un que je ne connais en fait pas.
Tandis que je suis mère poule, je ne suis finalement pas vraiment à l’aise. J’ai vraisemblablement refoulé mon état d’il y a quelques heures et parait quelque peu timide. Bon ça change rien au fait que si la mère poule le remarque, je ferai comme si de rien était en l’agressant verbalement telle une adolescente mais j’avoue que je n’en mène pas large pour le moment. Je me demande si je n’aurai pas préféré faire équipe avec Seika : ça me semblait être un peu moins prenant comme travail.
Au final, c’est silencieuse que je fais le trajet. Je ne sais pas trop quoi lui dire, ça n’allait pas être moi qui allais entamer la conversation pour sûr. Peut-être que « mère poule » me laisserait tranquille ?